Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Anissa Oukid est l’auteure d’un<br />
beau livre intitulé L’Afrique, ce<br />
cher continent. Dans cet<br />
entretien express, elle revient<br />
sur son penchant pour le<br />
continent africain. L’auteure<br />
dédicacera son livre cet aprèsmidi,<br />
à partir de 14h, au 14 e<br />
SILA, au niveau du stand des<br />
éditions Dalimen.<br />
COLLOQUE<br />
Propos recueillis par<br />
Nacima Chabani<br />
Dans le cadre du Panaf, vous avez édité<br />
un dictionnaire encyclopédique sur<br />
l’Afrique. Pourquoi cet intérêt pour le<br />
continent africain ?<br />
J’ai toujours été attirée par les reportages<br />
et les émissions sur l’Afrique. Pour moi, ce<br />
continent représente la beauté, la chaleur, la<br />
richesse, les magnifiques sites naturels, les<br />
arts... En suivant ces émissions, je prenais<br />
des notes et je me suis retrouvée avec un<br />
énorme dossier sur ce continent. Ayant toujours<br />
pensé que l’Afrique n’était pas assez<br />
positivement médiatisée, l’idée m’est venue<br />
Anissa Oukid<br />
de rassembler mes informations et d’en faire<br />
un ouvrage.<br />
Vous avez entrepris un travail de<br />
recherche sur combien d’années s’est-il<br />
étalé ?<br />
C’est un travail que j’ai entrepris depuis<br />
environ quatre années. Durant ces années, il<br />
fallait donc rassembler, classer les informa-<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Mercredi 4 novembre 2009 - 19<br />
CULTURE<br />
ANISSA OUKID. Auteure de l’ouvrage L’Afrique ce cher continent…<br />
«L’Afrique n’est pas assez<br />
positivement médiatisée»<br />
●La relève des auteurs algériens sera très difficilement assurée. Les auteurs en herbe sont friands<br />
de la poésie, mais celle-ci n'intéresse pas les éditeurs.<br />
tions, les actualiser pour certaines, les vérifier...<br />
Vu le nombre de pays africains (54),<br />
cela n’a pas été un travail simple. Je peux<br />
dire que ce fut un travail laborieux, surtout<br />
qu’étant très perfectionniste je voulais que ce<br />
soit un travail bien fait. Bien fait dans l’écriture,<br />
mais également dans la présentation.<br />
Chaque présentation de pays se referme<br />
sur une touche personnelle, à savoir<br />
une sélection de proverbes, typiques à<br />
chaque pays...<br />
Les proverbes ont de tout temps permis<br />
d’illustrer, de donner un sens aux conversations.<br />
Un proverbe vaut mieux qu’un long<br />
discours. D’où mon intérêt pour les proverbes.<br />
De plus, l’idée de refermer chaque pays<br />
par des proverbes se voulait, de ma part, une<br />
façon de décontracter le lecteur, de sortir un<br />
peu du thème. Une petite surprise. Une<br />
touche personnelle. D’après les échos, ces<br />
proverbes ont beaucoup plu.<br />
Après la publication de ce premier<br />
beau livre, avez-vous d’autres projets de<br />
publication ?<br />
L’Afrique, ce cher continent est mon premier<br />
ouvrage. J’ai pris mon temps. Je l’ai fait<br />
avec passion. La maison d’édition a également<br />
fait un beau travail. En ce qui concerne<br />
le futur, j’ai plusieurs autres projets. J’en parlerai<br />
plus tard si vous le permettez. N. C.<br />
M’HAMED BOUKHOBZA, ÉMINENT SOCIOLOGUE<br />
Le volume des actes du colloque<br />
international sur l’éminent<br />
sociologue M’hamed Boukhobza<br />
qui s’est déroulé en avril dernier,<br />
fera l’objet d’une présentation<br />
par les coauteurs, aujourd’hui à<br />
partir de 15h, à la salle <strong>El</strong> Qods,<br />
sur le site du complexe<br />
olympique Mohamed Boudiaf.<br />
ne évocation du regretté M’hamed<br />
U Boukhobza sera à l’honneur cet aprèsmidi.<br />
Pour rappel, l’Association algérienne<br />
pour le développement de la recherche en<br />
sciences sociales (Aardess), avait organisé en<br />
avril 2008, un colloque international de deux<br />
jours intitulée «Connaître et comprendre sa<br />
société», à l’Institut de gestion et de planification<br />
d’Alger. Ce colloque a démontré que<br />
Publication des actes<br />
«l’acte de tuer est toujours vaincu devant l’acte<br />
de mémoire». La plupart des participants<br />
avaient, rappelons-le, plaidé pour une meilleure<br />
reconnaissance à ces héros tragiquement<br />
ravis à leur famille et pays en immortalisant<br />
leur nom sur un lieu de savoir. En outre, les<br />
intervenants avaient évoqué non seulement le<br />
travail scientifique entrepris par le défunt mais<br />
ont également abordé des questionnements<br />
sur le projet de société que se devait d’adopter<br />
l’Algérie. C’est parce que certains de ses<br />
ouvrages sont introuvables que le comité du<br />
colloque avait appelé à la récupération de tous<br />
les manuscrits et documents appartenant au<br />
pionnier de la recherche en sciences sociales<br />
en Algérie,Mohamed Boukhobza, a su lancer<br />
les bases de la recherche «purement empirique<br />
et éthique, n’obéissant à aucune injonction<br />
si ce n’est le devoir de dire vrai. Le regretté<br />
M’Hamed Boukhobza a été assassiné le 22<br />
juin 1993, à l’âge de 52 ans. Il a publié trois<br />
ouvrages dont L’agropastoralisme tradition-<br />
M’hamed Boukhobza<br />
nelle e, Algérie (OPU 1982), Ruptures et<br />
transformations sociales en Algérie (1989) et<br />
Octobre 88 : évolution et rupture (édition<br />
Bouchène 1991). R. C.<br />
CAFÉ LITTÉRAIRE DE BÉJAÏA<br />
Déclaration de soutien à l’écrivain<br />
Mehdi <strong>El</strong> Djezaïri<br />
■ La saisie illégale du livre Poutakhine de l’auteur algérien<br />
Mehdi <strong>El</strong> Djezaïri par la flicaille du régime confirme encore une<br />
fois la ferme volonté des autorités de continuer à museler les<br />
libertés d’expression et de création artistique et littéraire en<br />
Algérie. Toute la propagande officielle visant à faire accroire à<br />
l’existence d’une politique d’encouragement à l’édition de livres<br />
n’est en vérité qu’une manière sournoise de masquer la censure<br />
frappant d’une main de fer les écrivains proscrits, contraints de<br />
ce fait à s’exiler ou d’attendre de meilleurs jours pour voir enfin<br />
leurs œuvres éditées et publiées dans leur pays. L’interdiction<br />
illégale et honteuse de Poutakhine, suivie de la persécution de<br />
son auteur et de sa famille est un acte grave, dangereux et que<br />
nous condamnons avec grande fermeté. En s’attaquant à ce<br />
livre, les censeurs moyenâgeux veulent voiler les yeux des<br />
Algériens devant une réalité décrivant «une Algérie bradée et<br />
corrompue», selon la formule même de Mehdi <strong>El</strong> Djezaïri que<br />
nous saluons au passage pour sa probité et son courage<br />
intellectuels.Tout en s’indignant des pratiques mafieuses du<br />
pouvoir, le café littéraire de Bejaïa se solidarise avec l’écrivain<br />
persécuté et continuera à lui manifester son soutien jusqu’à ce<br />
que son livre regagne les étals des librairies et retrouve<br />
librement ses lecteurs. Le café littéraire de Béjaïa<br />
VU À LA TÉLÉ<br />
Histoire Par A. Merad<br />
L<br />
es chants patriotiques ont été à l'honneur, cette<br />
semaine, sur le petit écran national pour la<br />
célébration du 55 e anniversaire du déclenchement<br />
de la Révolution. Chaque année, c'est le même<br />
rituel. La même atmosphère patriotique. Les mêmes<br />
commentaires. La même emphase. Presque le même<br />
décor… Les années passent, mais on garde la même<br />
tonalité pour faire passer un message qui ne semble plus<br />
correspondre à son temps. Chanter la Révolution, c'est bien<br />
et c'est vital pour les générations montantes, mais encore<br />
faut-il faire un effort d'imagination pour adapter la solennité<br />
du discours au goût du jour. C'est, hélas, loin d'être le cas, en<br />
pensant peut-être que c'est trop demander aux organisateurs<br />
des cérémonies officielles et autres réjouissances pour qui,<br />
sûrement, plus on est dans l'archaïsme et plus on est dans le<br />
vrai… Au demeurant, on la sentait pourtant très frétillante,<br />
notre télé ! <strong>El</strong>le paraissait être bien dans sa peau quand on la<br />
place au centre d'intérêt d'un événement historique de cette<br />
dimension que tous les Algériennes et Algériens portent<br />
dans leur cœur. Et aussi parfaitement dans son rôle<br />
d'agitatrice de symboles pour glorifier autant que faire se<br />
peut la cohésion nationale. Tout le personnel d'animation,<br />
journalistes y compris bien sûr, était sur la même longueur<br />
d'onde. Côté mise en scène, rien à dire. Tout est réglé<br />
comme du papier à musique. Mais si la forme est soignée<br />
avec des expédients qui n'ont en réalité rien de nouveau,<br />
c'est le fond qui manque le moins. Sincèrement, sur<br />
l'histoire de notre glorieuse Révolution, on n'en sait pas plus<br />
que ce qui a été déjà dit et répété. Les sacrifices de tout un<br />
peuple, la vaillance de nos moudjahidine devant l'ennemi,<br />
l'organisation du FLN, le génocide commis par les forces<br />
coloniales etc., les Algériens ont tous des parcelles d'histoire<br />
dans leur tête, mais combien sont-ils ceux qui connaissent<br />
les soubresauts et contradictions qui ont marqué de<br />
l'intérieur le cours de la Révolution. Le mouvement de<br />
libération nationale, comme tout mouvement<br />
insurrectionnel dans le monde, n'a pas échappé aux luttes<br />
intestines, aux purges, aux conflits de clans. Il a surmonté<br />
les pires épreuves de son existence avant d'aboutir à la<br />
victoire finale, mais de ses convulsions peu de révélations<br />
ont été faites à ce jour.<br />
On espérait que l'Unique, cette année, sans trop forcer les<br />
limites du tolérable en matière de communication politique<br />
(faut pas rêver), allait avoir une pointe d'audace en<br />
instaurant un vrai débat sur l'histoire de la Révolution avec<br />
des interlocuteurs qui n'ont pas pour habitude de pratiquer<br />
la langue de bois. Des intellectuels et des personnalités<br />
historiques sont disponibles pour ce type de concertation.<br />
Des hommes comme Mohamed Harbi, Benjamin Stora, ou<br />
Daho Djerbal, pour ne citer que quelques-uns d'entre eux,<br />
pourraient apporter beaucoup de clarifications sur un<br />
plateau de télévision, qui serviront sans aucun doute à la<br />
réécriture de l'histoire de notre Révolution, puisque c'est de<br />
cela qu'il s'agit. Sans porter atteinte à qui que ce soit, il va<br />
sans dire, car pour les tenants du Pouvoir c'est surtout la<br />
crainte de réveiller de «vieilles querelles» qui est à l'origine<br />
du musellement de l'histoire tout court telle qu'on doit la<br />
connaître.<br />
Cela dit, la garden-party organisée au Palais du peuple est<br />
une autre tranche d'histoire. <strong>El</strong>le a réuni du beau monde.<br />
Enfin, tout l'establishment politique et administratif était<br />
présent autour d'un Bouteflika qui avait visiblement du<br />
plaisir de se retrouver au milieu de ces hommes et femmes<br />
qui appartiennent, dans une large mesure, à la sphère<br />
dirigeante du pays. Le Président était donc tout sourire et on<br />
le sentait à l'aise dans cette cérémonie qui se voulait une<br />
réjouissance conviviale pour célébrer l'anniversaire de la<br />
Révolution. La caméra de l'Unique nous a plongés<br />
subrepticement dans l'ambiance très feutrée de ces<br />
rencontres, mais les images montrées au public sont loin<br />
d'être spontanées et «innocentes».<br />
<strong>El</strong>les sont plutôt sélectionnées pour souligner toute la<br />
popularité dont jouit le Président. On a vu deux exprésidents,<br />
Ben Bella et Ali Kafi, à ses côtés, mais pas<br />
Chadli cette fois alors que Zeroual a toujours refusé<br />
l'invitation. Bouteflika a distribué les bises à tous ses<br />
convives, mais n'a pas pu éviter l'accolade que lui a fait l'exprésident<br />
de l’APN, Mohamed Saïdani, qui cherchait par ce<br />
geste sûrement une caution présidentielle pour faire oublier<br />
ses démêlés avec la justice. Comment quelqu'un qui traîne<br />
une casserole aussi sonnante pouvait-il trouver sa place<br />
dans le listing de la Présidence ? Bouguerra Soltani a été lui<br />
aussi «ciblé» par la caméra. Son affaire avec la justice<br />
helvétique a fait le tour des chancelleries, ce qui l'a mis dans<br />
une certaine gêne devant le Président. Gêne aussi apparente<br />
de Mohamed Lamari et de Youcef Khatib qui semblaient<br />
avoir du mal à affronter l'épreuve protocolaire. C'est avec<br />
l'ambassadeur de Grande-Bretagne que le Président<br />
conversa le plus longtemps. Allez savoir pourquoi… A. M.