Orthodontie et parodontie - Belbacha Dental
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23-490-A-07 <strong>Orthodontie</strong> <strong>et</strong> <strong>parodontie</strong><br />
Mouvement d’égression<br />
Description du mouvement<br />
Ce mouvement déplace la dent dans le sens de son éruption,<br />
le long du grand axe de la dent. Le potentiel d’extrusion d’une<br />
dent peut aller jusqu’à l’avulsion orthodontique.<br />
L’attache épithéliale se déplaçant avec la dent en direction<br />
occlusale, on assiste à une augmentation de hauteur de<br />
gencive attachée, puisque la jonction mucogingivale reste<br />
constante [5] , <strong>et</strong> à une diminution de l’épaisseur des septa<br />
alvéolaires.<br />
Indications <strong>et</strong> intérêts<br />
L’égression lente d’une dent, en présence d’un parodonte<br />
assaini, est la méthode de choix préconisée en cas de défaut<br />
osseux vertical. Entraînant l’os <strong>et</strong> les tissus mous, elle corrige les<br />
poches en comblant les défauts osseux <strong>et</strong> en faisant migrer<br />
gingivalement le système d’attache. En contrepartie, un meulage<br />
occlusal de la dent égressée est souvent nécessaire [42] .<br />
En eff<strong>et</strong>, l’égression thérapeutique perm<strong>et</strong> de « sortir » la<br />
dent hors de la lésion en entraînant le fond de la lésion vers<br />
le niveau crestal correspondant aux dents voisines. La lésion<br />
est ainsi « supprimée », mais le support de la dent est<br />
réduit [31] .<br />
L’égression orthodontique convient également au traitement<br />
des lésions angulaires en mésial des molaires versées <strong>et</strong><br />
à celui de certaines lésions infraosseuses liées à la<br />
parodontite [38] .<br />
L’égression orthodontique peut ainsi venir en aide à la<br />
<strong>parodontie</strong> dans différents cas de figure (Fig. 5) :<br />
cas de dents incluses, en infraclusion ou encore présentant<br />
une perte de substance dentaire sous-gingivale, pouvant nuire<br />
à l’intégrité parodontale : caries, fractures, érosions, perforations<br />
endodontiques (Fig. 4) ;<br />
traitement des défauts parodontaux infraosseux ;<br />
amélioration de défauts esthétiques liés au parodonte :<br />
C défauts d’harmonie <strong>et</strong> de contour gingival des dents<br />
antérieures ;<br />
C prévention d’un effondrement inesthétique après extraction<br />
;<br />
C création de papilles.<br />
Par rapport à la chirurgie parodontale seule, l’égression,<br />
associée à une chirurgie parodontale mineure d’aménagement<br />
tissulaire, perm<strong>et</strong>, dans tous les cas, le respect d’une architecture<br />
gingivo-osseuse normale tout en exposant la lésion dentaire<br />
sous-gingivale interférant avec la santé parodontale. Cela offre<br />
deux avantages favorisant à long terme la pérennité des restaurations<br />
:<br />
une thérapeutique prothétique classique faisant appel à des<br />
techniques de préparations simples ;<br />
une prophylaxie aisée pour le patient, avec des techniques<br />
simples.<br />
L’aménagement des sites extractionnels par égression orthodontique<br />
à visée préimplantaire est une indication de choix<br />
souvent négligée. Quand le plan traitement prévoit la pose d’un<br />
implant à la place d’une dent parodontalement compromise, on<br />
peut s’attendre à des défauts locaux de complexité variable. Le<br />
mouvement orthodontique d’égression perm<strong>et</strong> de conserver ou<br />
de régénérer le volume osseux crestal facilitant l’implantologie<br />
postextractionnelle.<br />
La crête ainsi conservée perm<strong>et</strong> l’implantation dans l’épaisseur<br />
de l’os selon un axe privilégié ou perm<strong>et</strong> d’optimiser une<br />
technique de régénération osseuse guidée [43] . Les critères de<br />
traitement de ces sites sont discutés en fonction de la sévérité<br />
du défaut résiduel de l’environnement.<br />
Salama <strong>et</strong> Salama [44] proposent une classification qui tient<br />
compte des impératifs de l’implantologie en fonction :<br />
de la morphologie du défaut résiduel ;<br />
du potentiel de régénération du site de l’extraction ;<br />
de la qualité d’os cortical restant, en particulier dans les<br />
régions antérieures, déterminante pour l’esthétique.<br />
Figure 5.<br />
A. Radiographie panoramique avec 17 pseudo-ankylosée après avulsion<br />
de 16 dans un contexte parodontal sain.<br />
B. Égression orthodontique après désinclusion chirurgicale de 17. Traction<br />
élastique entre 17 <strong>et</strong> l’arcade mandibulaire renforcée par une minivis.<br />
C. Radiographie panoramique avec égression <strong>et</strong> redressement de<br />
17 <strong>et</strong> 18.<br />
Limites <strong>et</strong> contre-indications<br />
Les contre-indications les plus fréquentes sont :<br />
une anatomie radiculaire défavorable : racines courtes,<br />
divergences importantes, furcation haute, diamètre mésiodistal<br />
de la racine très inférieur à celui de la couronne, amenant<br />
à des difficultés esthétiques de restauration ;<br />
les fractures verticales ;<br />
les lésions endodontiques ;<br />
l’ankylose dentaire ;<br />
l’alvéolyse horizontale.<br />
Le mouvement d’égression ne pose, en général, pas de<br />
problème, lorsque l’épaisseur d’os est suffisante. Ce mouvement<br />
est plus dangereux au niveau des lames osseuses minces [18] .<br />
Melsen [38] limite l’indication de l’égression aux irrégularités<br />
des crêtes marginales <strong>et</strong> aux lésions à trois parois.<br />
Les risques encourus par ce mouvement sont l’aggravation<br />
de la mobilité <strong>et</strong> la perte du support osseux de la dent<br />
égressée [2] . L’égression thérapeutique devra donc être utilisée<br />
avec grande prudence dans le respect des conditions anatomiques.<br />
8 Odontologie/Orthopédie dentofaciale