30.06.2013 Views

Clandestin-en-Un - Revue Onphi p.69 - 2009 - Xavier Pavie

Clandestin-en-Un - Revue Onphi p.69 - 2009 - Xavier Pavie

Clandestin-en-Un - Revue Onphi p.69 - 2009 - Xavier Pavie

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

ERIK DEL BUFALO clandestins sous le soleil<br />

point d’analyse sans méthode pour l’opérer. Cep<strong>en</strong>dant, où est cette<br />

méthode sans laquelle vous ne pourrez p<strong>en</strong>ser ? Je demande qu’avant<br />

tout on inv<strong>en</strong>te la parole. » Pour « acclamation » tous ont comm<strong>en</strong>cé,<br />

par des « idées simples et l’onomatopée », à construire le langage<br />

politique tout autant que la langue commune dans le cadre du contrat<br />

social qui a donné origine à la culture et à la société qui<br />

progressivem<strong>en</strong>t est dev<strong>en</strong>ue notre démocratie mondiale.<br />

Ce paradoxe maistri<strong>en</strong> fait la critique, donnée dans un futur<br />

antérieur, du darwinisme social et biologique de la démocratie<br />

foncièrem<strong>en</strong>t langagière autant que naturaliste. Seulem<strong>en</strong>t comme<br />

point initial du débat (DA), dont on doit toujours présupposer<br />

« l’égalité des conditions », l´homme est s<strong>en</strong>sé avoir une origine<br />

simiesque. Si naturelle est l’origine de la démocratie libérale que<br />

même l’ess<strong>en</strong>ce de l’homme, selon elle, a été postulée par<br />

l’anthropologie classique de la philosophie — l’homme est un animal<br />

parlant — et ne peut v<strong>en</strong>ir qu’après le contrat social. Cette sauvagerie<br />

paradoxale et constituante naturalise aussitôt l’esprit des citoy<strong>en</strong>s<br />

apprivoisés par la métaphore aristotélici<strong>en</strong>ne (animal raisonnable),<br />

où des nouvelles forces amphibologiques (animal / discuteur ou<br />

animal / débateur) fourniss<strong>en</strong>t le cadre d’une philosophie de l’opinion<br />

commune et générale qui fait d’elle-même le critère ultime de toute<br />

p<strong>en</strong>sée du politique et de toute politique de la p<strong>en</strong>sée.<br />

Le principe de vexation suffisante<br />

Tout homme est clandestin dès qu’il s’énonce hors du champ de<br />

débat acceptable. Et comme le débatisme est foncièrem<strong>en</strong>t supposé<br />

« universalisme » de l’ess<strong>en</strong>ce libérale de la démocratie, la vraie<br />

universalité de l’homme gît dans un univers indiscutable, voire<br />

unilatéral (<strong>Un</strong>i-vers) par rapport à tout débat possible. D’ailleurs,<br />

l’ess<strong>en</strong>ce du monde n’est que la t<strong>en</strong>aille infinie d’une dispute<br />

interminable, et son ess<strong>en</strong>ce nous vi<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tée par une « double<br />

pince » qui règle d’une façon à la fois aprioristique et empirique les<br />

thèses, les thèmes, les sujets, les opinions et les pourparlers dans un<br />

système qui se veut plausible comme mixte du Réel et du débat ; ceci<br />

constitue l’ess<strong>en</strong>ce du philosophisme moderne. Comme si — et c’est<br />

plus qu’une métaphore — l’<strong>Un</strong>ivers était s<strong>en</strong>sé incarner un parlem<strong>en</strong>t<br />

planétaire. De la sorte, « droite » et « gauche », conservateurs et<br />

progressistes, girondins et jacobins, républicains et socialistes,<br />

<strong>Clandestin</strong>ité, une ouverture<br />

17

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!