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Clandestin-en-Un - Revue Onphi p.69 - 2009 - Xavier Pavie

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JEAN-MICHEL LACROSSE allons <strong>en</strong>fants de la clandestinité...<br />

Minorité n’est Minorité que depuis cette coupure qui l’id<strong>en</strong>tifie comme<br />

Minorité.<br />

Quelles formes doiv<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre cette contestation ?<br />

Il est assez clair que la forme de la contestation dép<strong>en</strong>d de l’attitude de<br />

la Majorité.<br />

Si celle-ci accepte l’expression de pratiques et de valeurs — id<strong>en</strong>tités de<br />

la Minorité — différ<strong>en</strong>tes des si<strong>en</strong>nes, alors cette contestation ne sera qu’une<br />

visibilité : une prés<strong>en</strong>ce au Monde.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, plus les règles édictées par le pouvoir et l’autorité seront<br />

strictes et contraignantes, moins la minorité ne disposera d’autres solutions<br />

que la clandestinité pour simplem<strong>en</strong>t conserver son id<strong>en</strong>tité.<br />

La clandestinité est une production due à l’activité de la Majorité,<br />

activité visant à supprimer l’id<strong>en</strong>tité d’une Minorité (à travers ses pratiques<br />

et ses valeurs).<br />

Le fort et le faible<br />

La lutte des faibles contre les forts, de par sa définition même, est une<br />

lutte inégalitaire et déséquilibrée. Elle ne peut se permettre les règles de la<br />

chevalerie et les « règles de la guerre » sans r<strong>en</strong>oncer à un possible succès –<br />

possible même si improbable.<br />

Maint<strong>en</strong>ant, la pratique de la clandestinité est une pratique de la<br />

Minorité, mais pas nécessairem<strong>en</strong>t la pratique du plus faible.<br />

Et justem<strong>en</strong>t, la seule pratique clandestine qui est égalem<strong>en</strong>t anonyme,<br />

est celle du « fort sur le faible », la pratique de l’État sur ses citoy<strong>en</strong>s par<br />

exemple, où seule la fonction clandestine peut être id<strong>en</strong>tifiée et non<br />

l’individu qui la pratique. Car cet individu n’a d’exist<strong>en</strong>ce, pour l’État, qu’à<br />

travers sa fonction.<br />

La clandestinité du fort reste toujours une pratique d’un minoritaire face<br />

à une majorité ayant l’autorité (le peuple dans le cas de l’État). L’État<br />

voulant alors une id<strong>en</strong>tité propre — même si la question de l’autonomie de<br />

l’État par rapport à son peuple peut, par ailleurs, poser problème. Des états<br />

c<strong>en</strong>tralisés et jacobins comme la France sont depuis longtemps t<strong>en</strong>tés par la<br />

réification. Au début grâce à une personnification à travers un dirigeant, puis<br />

<strong>Clandestin</strong>ité, une ouverture<br />

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