Consultez la version complète au format pdf - Rezo
Consultez la version complète au format pdf - Rezo
Consultez la version complète au format pdf - Rezo
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Conférence <strong>au</strong> Châte<strong>au</strong> La Lagune<br />
CONDITIONS DU MILLÉSIME 2011<br />
Animée par Denis Dubourdieu, œnologue-conseil renommé<br />
2011 sera une année mitigée!<br />
En août, Borde<strong>au</strong>x a connu be<strong>au</strong>coup de précipitations<br />
de pluie. Les conditions hydriques difficiles ont entraîné<br />
une maturation plus longue et hétérogène des raisins, mais<br />
les résultats varient fortement d’une région à l’<strong>au</strong>tre. L’été<br />
est heureusement revenu en septembre. Orages de grêle<br />
dévastateurs, surtout dans le S<strong>au</strong>ternais et à Saint-Estèphe.<br />
Le mois de septembre était ch<strong>au</strong>d et sec, sans trop de<br />
variation de chaleur. Un climat parfait pour <strong>la</strong> maturation<br />
des grappes. L’année 2011 fut précoce pour <strong>la</strong> vendange et<br />
c’est définitivement un millésime atypique. Les vendanges ont<br />
été très variables, débutant rapidement pour certains et plus<br />
lentement pour d’<strong>au</strong>tres domaines. Les conditions du mois<br />
d’août pouvaient même engendrer des risques de pourriture<br />
parfois, car il y a eu be<strong>au</strong>coup de vendanges en vert et de tris<br />
des raisins. « 2011 n’a pas été un fleuve tranquille ni un chemin<br />
bordé de pétales de rose », a affirmé en souriant M. Denis<br />
Dubourdieu, mais il a ajouté que « certains domaines avaient<br />
fait du bon travail ». Pour obtenir un bon millésime, il f<strong>au</strong>t<br />
avoir une floraison parfaite et un arrêt de croissance avant <strong>la</strong><br />
véraison. Tout a bien été à ce nive<strong>au</strong> en 2011, heureusement.<br />
Si ça n’avait pas été le cas, Borde<strong>au</strong>x <strong>au</strong>rait connu un <strong>au</strong>tre<br />
m<strong>au</strong>vais millésime, comme en 1997. Par contre, le mois d’août<br />
cette année a été médiocre et certains cépages, dépendamment<br />
des types de sol, ont subi un stress hydrique et n’ont pas atteint<br />
un nive<strong>au</strong> suffisant de maturité phénolique. Certains terroirs<br />
comme Pomerol sur <strong>la</strong> Rive droite avec une dominante de<br />
merlot s’en sont bien sortis. En résumé, c’est <strong>la</strong> combinaison<br />
cépages-terroirs et le travail du vigneron qui donnent de bons<br />
résultats en 2011.<br />
En somme :<br />
1 - Le cabernet s<strong>au</strong>vignon sur les sols graveleux ou argileux a<br />
mieux performé.<br />
2 - Le merlot p<strong>la</strong>nté en sol calcaire ou argileux a moins souffert<br />
de <strong>la</strong> sécheresse que le merlot sur les sols graveleux, donc il<br />
est meilleur.<br />
3 - Par contre, le merlot sur les sols secs a souffert de sécheresse<br />
et a été dilué par les pluies du mois d’août (c’est le point<br />
faible du millésime 2011).<br />
En 2011, le réel travail repose sur les critiques de vin, car ils<br />
doivent bien vous guider pour trouver les Châte<strong>au</strong>x qui ont le<br />
mieux performé. Le meilleur conseil est de choisir son vigneron<br />
préféré si le prix est raisonnable!<br />
La be<strong>au</strong>té des millésimes réside dans leurs complexités!<br />
B ORD EAUX PRIM EURS 2011<br />
BLANCS<br />
Depuis 1972, Denis Dubourdieu, œnologue de renom, n’a<br />
jamais rencontré un millésime <strong>au</strong>ssi précoce associé à un été<br />
frais. Les mois d’avril et mai étaient ch<strong>au</strong>ds, mais l’été s’est<br />
rafraîchi! « Les b<strong>la</strong>ncs offrent be<strong>au</strong>coup de fruit, d’acidité et de<br />
concentration. Dans quelques années, ce sera difficile de croire<br />
que <strong>la</strong> température était si fraîche à l’époque », a indiqué Denis<br />
Dubourdieu. « De plus, les teneurs en sucre sont moins élevées,<br />
l’acidité est plus grande et le pH est plus bas », a-t-il poursuivi.<br />
ROUGES<br />
Les rouges récoltés en début du mois de septembre ont de<br />
très grandes disparités selon les terroirs et selon les choix du<br />
vinificateur.<br />
VÉRAISON - RÉCOLTE<br />
Cette année, <strong>la</strong> véraison et <strong>la</strong> récolte ne furent jamais <strong>au</strong>ssi<br />
longues à Borde<strong>au</strong>x pour certaines parcelles et certains<br />
vinificateurs. Un vrai travail de moine! Le prédécesseur de<br />
Denis Dubourdieu, Émile Pén<strong>au</strong>d, disait qu’un raisin ne devait<br />
pas atteindre une maturité excédant plus de 55 jours, c’était<br />
absolument le maximum pour l’époque. Imaginez qu’en 2011,<br />
certains raisins ont atteint leur maturité entre 75-80 jours après<br />
<strong>la</strong> véraison... on est loin de cette logique.<br />
CÉPAGES 2011 en bref :<br />
Les cabernets s<strong>au</strong>vignons offrent de petites baies cette année,<br />
surtout à Pessac-Léognan. Il y a be<strong>au</strong>coup de couleur dans<br />
les raisins. Par contre, il y a <strong>au</strong>ssi une grande disparité selon<br />
les appel<strong>la</strong>tions. La bonne nouvelle, c’est que les vins sont<br />
moins alcoolisés, surtout pour le merlot. L’acidité ressemble à<br />
celle du millésime 2010, mais elle est supérieure à 2009, avec<br />
un bon pH. Au nez, on ne retrouve pas trop d’odeurs vertes,<br />
mais certains vins sont végét<strong>au</strong>x. La stratégie des vinificateurs<br />
varie be<strong>au</strong>coup dépendamment du style de vin. Le danger en<br />
2011 était de faire pourrir son raisin par les phénomènes de<br />
« surmaturation » ou de « surextraction ». Il fal<strong>la</strong>it vendanger<br />
<strong>au</strong> moment opportun.<br />
RÉCOLTE - VENDANGES (S<strong>au</strong>ternes & Barsac)<br />
Fin août, pendant les vendanges de b<strong>la</strong>ncs secs, risque élevé<br />
de pourriture grise, certains ont connu <strong>la</strong> grêle. Le Botrytis<br />
cinerea s’est développé plus rapidement à Barsac qu’à S<strong>au</strong>ternes.<br />
Pendant l’été, les raisins n’ont pas connu un stress hydrique<br />
<strong>au</strong>ssi sévère qu’à S<strong>au</strong>ternes, c’est le sol calcaire de Barsac qui a<br />
aidé les raisins à bien s’en sortir. « Il n’y a rien de plus difficile<br />
que de déguster les vins en primeur qui sont <strong>au</strong>ssi jeunes. C’est<br />
presque <strong>au</strong>ssi difficile de déguster le raisin sur <strong>la</strong> vigne avant de<br />
le récolter », de dire Denis Dubourdieu.<br />
77