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La tentative de rachat d'Orangina par Coca-Cola - Cerna

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UPS, DHL, FedEx Dimitri Rzepski - Thierry Delahaye - Julien Zaegel<br />

politique d'embouteillage <strong>de</strong>s grands groupes évolue. Ainsi, à l'époque du <strong>rachat</strong> <strong>d'Orangina</strong>,<br />

2/3 du <strong>Coca</strong>-<strong>Cola</strong> produit en France l'était <strong>par</strong> <strong>de</strong>s embouteilleurs indépendants qui<br />

produisaient également d'autres boissons comme l'Orangina et ceci était également vrai dans<br />

tout le reste <strong>de</strong> l'Europe. Ne cessant <strong>de</strong> se développer, la firme <strong>Coca</strong>-<strong>Cola</strong> déci<strong>de</strong> alors <strong>de</strong><br />

racheter progressivement en Europe tous ses embouteilleurs. Leur politique consiste alors à<br />

interdire à ces embouteilleurs <strong>de</strong> produire autres choses que du <strong>Coca</strong>-<strong>Cola</strong>. D'ailleurs, <strong>Coca</strong>-<br />

<strong>Cola</strong> et Pernod-Ricard sont en procès en 1990 pour savoir qui doit récupérer les franchises.<br />

Finalement, ne voulant investir dans l'embouteillage à l'étranger, Pernod-Ricard laisse filer<br />

les franchises à ses principales concurrents puisque Pepsi et Schweppes vont<br />

progressivement suivre la politique <strong>de</strong> <strong>Coca</strong>-<strong>Cola</strong>. Pour pouvoir s'installer dans les marchés<br />

étrangers, Orangina se voit refuser <strong>par</strong> les meilleurs embouteilleurs qui ap<strong>par</strong>tiennent aux<br />

trois grands groupes internationaux ; ils vont <strong>de</strong>voir s'adresser à <strong>de</strong>s producteurs locaux pas<br />

forcément incompétents mais en position <strong>de</strong> faiblesse évi<strong>de</strong>nte <strong>par</strong> rapport aux<br />

multinationales.<br />

On se rend compte que la position <strong>d'Orangina</strong> est préoccupante, Pernod-Ricard ne peut rien<br />

faire face à ses principaux concurrents. Ce phénomène a été amplifié <strong>par</strong> le fait que Pernod-<br />

Ricard s'est montré incompétent dans la gestion d'entreprises <strong>de</strong> soft-drinks. Ils n'ont pas<br />

compris qu'il fallait investir beaucoup plus, ils se sont contentés <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r la valeur<br />

récupérée très intéressante sur un franc investi ce qui a entraîné un investissement mo<strong>de</strong>ste<br />

pour un très bon retour (ils se sont contentés <strong>de</strong> récupérer les résultats annuels <strong>de</strong><br />

l'entreprise). Du point <strong>de</strong> vue du marketing, ils n'ont lancé un programme digne <strong>de</strong> ce nom<br />

que très récemment (lancement <strong>d'Orangina</strong> rouge utilisé pour séduire les jeunes grâce à un<br />

plus fort sponsoring sportif, au lancement d'une marque <strong>de</strong> sportswear sans oublier la<br />

publicité constante dans les médias).<br />

Pour faire face à cette situation, Pernod-Ricard déci<strong>de</strong> alors <strong>de</strong> rechercher <strong>de</strong>s alliances avec<br />

ses concurrents. Un accord va avoir lieu en 1995 entre Orangina et Pepsi, Orangina va<br />

<strong>de</strong>venir franchisé Pepsi en France (c'est ce qui est à l'origine d'un <strong>de</strong>s problèmes soulignés <strong>par</strong><br />

Pepsi au cas où <strong>Coca</strong>-<strong>Cola</strong> rachète Orangina). Cependant, les discussions avec Pepsi ne vont<br />

pas plus loin, l'entreprise américaine est mal au point face à l'hégémonie <strong>Coca</strong>-<strong>Cola</strong> et ils ne<br />

croient pas en un développement international <strong>d'Orangina</strong>. Schweppes n'ayant pas <strong>de</strong><br />

<strong>par</strong>tenaires sérieux sur le plan international, il n'y aura aucun accord industriel<br />

supplémentaire.<br />

En 1996, le développement <strong>d'Orangina</strong> <strong>par</strong> Pernod-Ricard semble au point mort, le<br />

développement international est impossible pour les raisons indiquées plus haut et en<br />

France, l'entreprise se porte bien mais stagne (chiffre d'affaires <strong>de</strong> 1,4 milliards <strong>de</strong> francs<br />

avec un résultat avant impôt <strong>de</strong> 200 millions <strong>de</strong> francs). Pourtant Pernod-Ricard n'est<br />

toujours pas ven<strong>de</strong>ur, ils croient encore en l'essor international <strong>d'Orangina</strong> alors qu'il<br />

<strong>Cerna</strong>, Ecole Nationale Supérieure <strong>de</strong>s Mines <strong>de</strong> Paris 7

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