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d'apres sa correspondance

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c- (!(L)<br />

JACQUES BOIjSSARD<br />

141 I4I1OTkII.CAIBE DE LA VILLE D'ORLÉANS<br />

RLPI1 NEVILIJE<br />

ÉVÊQUE DE CIILCIIESTER ET CHANCELIER WAN6LETERIIE<br />

(-i- 1244)<br />

D'APRÈS SA CORRESPONDANCE<br />

(Extrait de la Revue historique, tome CLXXVI, année 1935)<br />

PARIS<br />

M35<br />

Document<br />

il il il Il il il 111111 Il Il I il 11H<br />

0000000442039


JACQUES BOUSSARD<br />

IilBLIOTHCÀIft}: DE LA VILLE D'ORLÀNs<br />

RALPII NE VILLE<br />

ÉVÊQUE DE CHICHESTER ET CHANCELIER D'ANGLETERRE<br />

(1- 1244)<br />

D'APRÈS S1\ CORRESPONDANCE<br />

(Extrait de la Revue historique, tome CLXXVI, année 1935)<br />

PARIS<br />

1935<br />

cJ


RALPH NEVILLE<br />

ÉVÊQUE DE CHICHESTER ET CHANCELIER D'ANGLETERRE (j . 1244)<br />

D'APRÈS SA CORRESPONDANCE<br />

Ralph Neville, qui fut, avec une courte interruption, chancelier d'Angleterre<br />

de 1226 à 1244, est parmi les hommes dont l'influence se fit particulièrement<br />

sentir pendant la minorité et la jeunesse d'Henri 1111.<br />

De nais<strong>sa</strong>nce illégitime 2, il fut relevé par Honorius III et put entrer dans<br />

la carrière ecclésiastique 3. En décembre 1213, il fut nommé clerc de la chancellerie<br />

sous les ordres de Pierre des Roches, alors chancelier 4 ; il fut nommé,<br />

en 1224, évêque de Chichester. En 1231, il fut élu archevêque de Canterbury,<br />

mais son élection fut cassée par Grégoire IX. Nous <strong>sa</strong>vons peu de chose sur<br />

son rôle pendant la domination poitevine de 1232-1234 et pendant la réforme<br />

administrative de 1234-1235. Nous <strong>sa</strong>vons seulement qu'il fut en butte à<br />

l'hostilité du roi à partir de 1223. Sa disgrâce devint manifeste lorsque<br />

Henri III lui demanda <strong>sa</strong> démission, mais <strong>sa</strong>ns réussir à la lui arracher. En<br />

1238, le roi retira enfin <strong>sa</strong> charge à Ralph, mais en lui en lais<strong>sa</strong>nt les émoluments<br />

Il. Sur la fin de <strong>sa</strong> vie, en 1242, Ralph rentra en grâce et fut réintégré<br />

dans son office. Il mourut en 1244.<br />

Les chroniqueurs sont fort pauvres de renseignements à son endroit. Le<br />

1. Quelques monographies des principaux personnages du début du règne ont paru ces dernières<br />

années. Cf. l'intéres<strong>sa</strong>nt ouvrage du Professeur F. M. Powicke, Sephen Langton (Ford<br />

Lectures, 1927). Oxford, 1928, in-8 0, I vol., vii-227 p., et Marion Gibbs and Jane Lang, Bishops<br />

and Reform, 1217-1272. Oxford, 193!j, in-8 0, I vol., vii-216 p. (Oxford Hisorical Series).<br />

2. Dictionnary of National Bio graphy, t. XL, p. 270, col. 1, et Shirley, Royal and Historical<br />

Leuers illustratiç'e o/ the reign of Henry III. Londres, 1862-1866, in-8 0, 2 vol. (Collection du<br />

Maître des Rôles), t. I, p. 534.<br />

3. Ibid.<br />

4. Ibid.<br />

5. Voy. aussi les paroles de Raiph, lorsque Henri III le rappela, dans Mathieu de Paris, cité<br />

par Tout, The rnilwri:y 0/ Henry III, p. 227, et Miss Dibben, Chancellor and keaper of the Seai<br />

in Henry III's reign (English Hixtorical Review, L. XXVII, p. 39-51), p. 42.


-4—<br />

moins chiche de détails est Mathieu de Paris. Encore ne nous donne-t-il que<br />

des informations éparses et, en somme, assez maigres. Gervais de Canterbury<br />

et les Annales d'Oseney et de Winchester ne nous fournissent pie des mentions<br />

très brèves. Nos connais<strong>sa</strong>nces sur la Vie et la personnalité de Ralph se<br />

réduiraient donc à peu de chose, s'il n'existait à Londres, au Public flecord<br />

Office, un volume entier composé de <strong>sa</strong> <strong>correspondance</strong>'. Les lettres qu'il<br />

recevait des évêques ses collègues, des chanoines, des clercs de Lichfield et<br />

de Chichester et des grands officiers de la couronne, enfin de ses hommes de<br />

confiance et de ses intendants, nous ont été ainsi en partie conservées. Ces<br />

pièces, d'une lecture souvent très ardue, par suite du mauvais état dans<br />

lequel elles nous sont parvenues pour la plupart, ont été jusqu'à présent fort<br />

peu étudiées. W. H. l3laauw en n publié quelques-unes et u donné la traduction<br />

ou l'analyse détaillée d'un certain nombre de ces lettres en 1802. Shirley<br />

en a publié aussi dans ses Royal Letters 3 . Ces documents, à mesure qu'ils<br />

étaient exhumés, ont été mis en oeuvre, sinon par Foss 4, du moins par<br />

C. L. Kingsford, dans le Dictionnary cf National Bio graphy 6.<br />

Mais plusieurs questions sont restées dans l'ombre. Qu'était-ce au juste<br />

que cet homme dont Mathieu de Paris vante les vertus et le caractère 0? De ce<br />

fait, il semblerait devoir être rangé parmi les adver<strong>sa</strong>ires de la Papauté et<br />

de son influence sur l'Église anglaise au xIIIe siècle, et nous le voyons cependant<br />

recevoir les instructions de Pandolphe et favoriser les clercs italiens .<br />

Cet évêque, dont la vie s'écoulait à la cour du roi, loin de son diocèse, était-il<br />

attaché à ses fonctions épiscopales, à son ministère, à l'Église, ou ne songeait-il<br />

qu'aux honneurs terrestres et aux biens temporels? Cet homme d'affaires<br />

qui aimait gérer des propriétés et s'occuper de questions pécuniaires B<br />

était-il seulement intéressé et cupide, et comment, dans ce cas, interpréter<br />

1. Ancieru Carrespondence, S C 1, vol. VI. - L'intérêt exceptionnel de la belle série de<br />

documents connue sous le nom d'Ancient Carres pondence n été signalé par Ch.-V. Langlois,<br />

Journal des Savants, 1904, p. 380 et 446. L'inventaire de cette sine occupe le volume XV<br />

des Liste and Indexes.<br />

2. Lett ers ta Rai ph de Neville, bihop cf Chichester (1222-1244) and chanceilor ta king ilenry III,<br />

from the Tower mss., by W. il. Blaauw Esq... . Ians Sussex Archaeologieal cotlecLion illustratMg<br />

the history and antiquities 0f tue counitj, published by the Susses Archaeological Society,<br />

vol. III. Londres, 1850, in-8 0, p. 35-76.<br />

3. Shirley, Royal r.euers, I, n° 5 03, p. 112; 94, P. 113; 98, P. 117; 100, p. 118; 101, P. 119;<br />

102 et 103, p. 120.<br />

4. Edward Foss, Judges of Engiand. Londres, 1848-1864, in-8°, 9 vol. La iuitice, lrs bréve<br />

d'ailleurs, con<strong>sa</strong>crée à Ralph Neville se trouve au vol. II, p. 425-426.<br />

5. T. XL, p. 270.<br />

6. Mathieu Paris, Chronica Majora, éd. Luaril, L. 111 p. 90.<br />

7. Cf. infra, p. 15, et Shirley, op. cil., n° 93, p. 112 94, p. IlS; 98, p. 117; 100, p- 118;<br />

loi, p. 119; 102 et 103, p- 130. - La chronologie de ces lettres publiées par Shirley n été<br />

itablie par 'l'uI, (Jharorij luring the M,norui 0/ Henrg iii, dans English Ilistoriral Ret'iew,<br />

I. XXIII, P- 229-230.<br />

S. Voy. BIaauw, loc cil., n' O 667, p. 1.5 ; 668 p. 45 ; 669, p- 47; 671, p. 49; 679, p. 52; 673,<br />

p. 53; 675, p- 50; 682, p - 63, et p. 64, il. 13 ; 681, p. 6'i et u. 15.


-5—<br />

le détachement que marquent ses paroles au moment où il est élu au siège<br />

archiépiscopal de Canterbury'? Enfin, quels furent, auprès d'un roi aussi<br />

ver<strong>sa</strong>tile et faible qu'itenri 111, l'inllueiicc et le rôle, de ce chancelier, bon<br />

serviteur, témoin des heures troubles de la minorité, ami fidèle du justicier<br />

Hubert de Burgh et qui, un moment disgracié, fut rappelé par son maître:'<br />

Il ne serait pas inutile de voir clair dans tout cela pour s'expliquer certains<br />

événements qui ont marqué le règne d'Henri III, et particulièrement le revirement<br />

de <strong>sa</strong> politique en l26, et pour mieux comprendre l'histoire de<br />

l'Église anglaise au XlII e siècle.<br />

Or, les lettres de Ralph Neville, par leur variété et la diversité des correspondants<br />

2, et quoiqu'elles sous-entendent souvent plus qu'elles ne disent<br />

explicitement, peuvent mettre en lumière certains côtés de <strong>sa</strong> personnalité<br />

et nous faire pénétrer au coeur même de son activité. Tout d'abord, nous<br />

pouvons par elles être renseignés sur l'influence de Raipli à la cour<br />

d'Henri III.<br />

Certes, au temps où Pandoiphe exerçait sur le royaume une véritable dictature,<br />

Ralph n'est, comme tous les officiers, qu'un de ses humbles subordonnés.<br />

Mais, après le départ de Pandolphe, et surtout à partir du moment<br />

où il fut nommé chancelier, en 1226, Ralpli Neville traite, de <strong>sa</strong> propre autorité,<br />

les questions les plus diverses et les plus importantes. Le roi n'intervient<br />

que rarement dans ses actes. Nous trouvons à peine quelques lettres d'Henri<br />

au sujet de choses peu importantes, par exemple au sujet de l'écuage de Richard<br />

de Cahagnes , ou pour lui donner des instructions au sujet de celui<br />

d'André de Peverel 4. C'est à lui que les bourgeois de Bordeaux annoncent<br />

l'envoi de deux d'entre eux pour régler certains différends 5, et, d'ailleurs,<br />

en 1219, il avait déjà reçu des bourgeois de La fléole une plainte contre les<br />

collecteurs des revenus royaux 8. Pour des affaires moins importantes et<br />

d'ordre strictement administratif, Ralph n'est pas moins souvent consulté.<br />

Martin de Pateshuil et les autres juges itinérants sont en rapports constants<br />

avec lui. Tantôt ils lui demandent des directives pour la conduite à tenir<br />

envers les habitants de Rochester, qui prétendent avoir droit à une justice<br />

en leur ville', tantôt ils lui font part des difficultés qu'ils rencontrent8.<br />

1. Mathieu de Paris, Chroniea Majora, éd. Luard, t. lii, p. 207.<br />

2. Le volume S C I /VI contient 185 pièces, dont 162 sont des lettres adressées à Ralph Neville<br />

ou émanées de lui.<br />

. S C 1, vol. VI, n° 116.<br />

4. Ibid., n° 117<br />

5. Ibid., n° 100.<br />

6. Shirley, Royal Leuer.s, t. I, n° 43, p 49.<br />

7. SC 1, vol. VI, n° 127. Les lettres n°' 76 et 121 sont aussi des rapports de juges itinérants.<br />

8. Th',ILiSS du Muleton expose à R&alph Neville que le comte d'Aumnle élève une contestation<br />

sur le droit des juges commis par le roi à régler un différend entre lui et ledit Thomas.<br />

S C 1, vol. VI, n 0 70.


-6-<br />

W. d'York transmet à Ilalph Neville le rôle de finihus et amercianen1is de<br />

l'enquête qu'il est en train de faire et lui demande des instructions'. Enfin,<br />

comme au temps de Pandoiphe 2, la compétence de Ralph semble s'étendre<br />

aux questions financières. C'est à lui que Simon Fitz-Richard demande s'il<br />

doit aller en Cornouaille percevoir le reste du quinzième 3, et que Jourdain<br />

d'Esseby rend compte de <strong>sa</strong> mission auprès de Robert de Kamville pour<br />

lever l'argent destiné au château de Lincoln'. Mais l'activité de Ralph se<br />

manifeste même en des questions dont l'importance est bien moindre. Depuis<br />

qu'il a reçu le titre de chancelier d'Irlande 5, les affaires d'Irlande l'occupent<br />

jusqu'en leurs détails. C'est ainsi qu'il est appelé à s'occuper du différend<br />

de Thomas Fitz-Adam et de l'archevêque de Dublin, au sujet des gardes à<br />

mettre dans la forêt royale. Thomas lui demande des ordres". Guillaume del<br />

Marais se confie à lui pour choisir l'officier que la cour doit déléguer en Irlande<br />

7. Enfin, dans une affaire purement privée, une contestation au sujet<br />

d'une ferme, le doyen de Saint-Patrick de Dublin s'adresse à Ralph8.<br />

C'est encore au sujet d'une querelle particulière, la séparation des évêchés<br />

de Lismore et de Waterford, que Richard del Marais, évêque de Durham,<br />

et Pierre des Roches, évêque de Winchester, s'adressent à Raiph pour lui<br />

demander d'écrire au justicier d'Irlande et à l'archevêque de Cas<strong>sa</strong>i, et de<br />

leur interdire de céder aux réclamations du chapitre de Lismore . Dans<br />

1. SC 1, vol. VI, n°161.<br />

2, Voy. Shirley, Royal LeUers, ut supra, p. 2, n° 3, et S C 1, vol. VI, n°38, où l'on voit Pan<br />

dolphe donner à Ralph un ordre de faire délivrer 1,000 marcs au trésorier du Temple.<br />

3. S C 1, vol. VI, n° 59.<br />

/,. Ibid., n° 57.<br />

5, Dct. of iVat. Biogr., t. XIV, p. 271 • col. 1.<br />

6. S C 1, vol. VI, n°11.<br />

A moins que le comte Maréchal ne soit désigné à. S G I, vol. VI, n° 67.<br />

8. Ibid., n° 108.<br />

t). a R. Dei gratia I)unelmensis et P. Wintoniensis episcopi dilecto in Xpo R. de Nevilla<br />

decano Lichefeldensi, <strong>sa</strong>lutem in Domino. Accedens ad presentiam Domini legati venerabilis<br />

frater \Vatefordensis episcopus ci conquereudo nionstravit pied... venerabilis patris G. lituli<br />

Saneti Martini preabyteri cardinalis, Lune Apostulicc Sedis legati, ad partes boreales pro Con'<br />

secrando Karleolensi episcopo perrexisset, magister R. (le Bedeford, cuin magistris Macrebio<br />

et. David canonicis Lismorensibus, ad eunidem Dorninum legatuns et consiliuin domini Regis<br />

accessit processens et ostendens quasdam litteras quibus capitulum Lismorensis ecelesie eis<br />

dem M. et D. canonicis potestatem conlulerat eligendi pastorem ad Lismorensem ecclesiam,<br />

quain tune asserebat vacare. Cum, secunduni qued proponit idem Watefordensis episcopus,<br />

ipse et predecessores sui Listnorensern ec,clesiani cern pertinentiis suis tamquam partem<br />

Waterordensis episcopatus tenuerint et pussederirit et, licet aliquando, tempore Ilyhernien.<br />

siurit, divisi fuerint episcopatus, itt clicilur, idem episcopus Wateîordensis eidem legato et<br />

nohis, super coadunalionein eorumdetn episcopntuum factam per litteras venerabilis patris<br />

J. tituli Sanoti Stephani in Celio Monte preabiteri cardinalis, tunc legati Hybernie, ostendit.<br />

Et sic, fraude et dole, predictus inagister R. de Bedford, tacita veritate, litteras jomini<br />

Regis impetravit ad justiciarium Hyhernie, ut <strong>sa</strong>isine omnium possessionum ad Lismoinsem<br />

episcopatuin pertjncntjum traderetur eldem. Cuin igitur idem legatus fout facere,<br />

nobis expresse injunxit ut, quod per fruidcm et dolum ab ipso vel consilio regis impetratum


-7—<br />

d'autres lettres, nous voyons Ralph occupé de droits de prise j, ou recevant<br />

la plainte d'un négociant dont le shérif de Southampton a <strong>sa</strong>isi les marchandises<br />

et les biens 2. Il va jusqu'à donner personnellement ses soins à une affaire<br />

dont l'objet se réduit à quatre tonneaux de vin 3.<br />

Toutes ces lettres, ces demandes, ces réclamations adressées à Ralph en<br />

raison même de son haut rang à la cour d'Angleterre, et dont l'insistance,<br />

la répétition et le ton nous prouvent qu'il s'occupait par lui-même des intérêts<br />

de ses correspondants, nous donnent déjà de l'évêque de Chichester l'impression<br />

d'un homme d'une activité infatigable et étendue, semble-t-il, aux<br />

domaines les plus variés de l'administration du royaume.<br />

* *<br />

Mais là ne se bornait pas son rôle. D'autres lettres nous font pénétrer plus<br />

avant dans <strong>sa</strong> psychologie et nous montrent que, comme homme privé, il<br />

était toujours prêt à aider ses amis et à leur faciliter, par <strong>sa</strong> bonne grâce et<br />

<strong>sa</strong> complai<strong>sa</strong>nce, l'accès à des fonctions qu'ils briguaient ou l'acquisition de<br />

bénéfices ou de biens convoités par eux. Il faut <strong>sa</strong>ns doute voir, pour une<br />

bonne part, dans l'affabilité dc son caractère et dans les relations qu'il entretenait<br />

avec plusieurs personnages des plus importants, l'explication du fait<br />

qu'il resta chancelier après le coup d'État des Poitevins, malgré son amitié<br />

pour Hubert de l-3urgh Il.<br />

Cette bienveillance et les faveurs qu'il dispen<strong>sa</strong>it avaient d'abord pour<br />

objet la propre famille du chancelier. En 1219, lorsqu'il n'était encore que<br />

sit, impetrauli prestut patrocinium, vobis, aucloritate ejusdem legati et nostra, mandamus<br />

quatiniis ex parle Domini Regis, justiciario ilybernie scribatis, firiniter precipien les ut epis.<br />

copo Wnterfnrd. plenariam omnium possessionura ad Lismorensem ecclesiam pertinentium<br />

faciat sine dilationo restitulionem, non obstantihus litteris quas predictus Magister R. de<br />

Bedeford o consilio Doniini Regis per fraudem cL dolum impetravit super eisdem possessionilius<br />

sibi tradendis, quanivis per predictas lilteras Douiini Rugis, in possessioneru tuent<br />

missus. Et., cum sepedictus magister Rohertua ad Cassellensem archiepiscopum litteras supradictas<br />

habuerit.,. eidem archiepiscopo pro Watefordensi episcopo similiter scribatis, maxime<br />

cuin Odo Wegan, quein D. archiepiscupus Cassellensis... perinnocens fuit, rerurn predictarum<br />

possessionem nonquam habueril. Valete e. S C 1, vol. VI, n° 2!,.<br />

1. Lettres du shérif d'York (S G 1, vol. VI, n° 93) et du shérif de Nottingham (Ibid., ne 22).<br />

2. Ibid., n° 55.<br />

3. Ibid., n 0 118.<br />

Io. Ralph Neville fut mime élu, en 1231, archevêque de Canterbury (Annales d'Oseney, dans<br />

Annules Monastici, éd. Luard, t. IV, p. 72, et Gervais de Canterbury, éd. Sluhbs, t. Il, P. 129).<br />

Mathieu Paris rapporte que Ralph refu<strong>sa</strong> de payer les frais du voyage des moines à Rome,<br />

par crainte d'être accusé de simonie (Chronica Majora, t. III, p. 206-207). En tout cas, aucun<br />

chroniqueur ne semble insinuer que son élection ait été cassée par suite d'un mauvais vouloir<br />

du roi. Mathieu Paris, au contraire, représente Ralph et Henri Ili comme parlaitemnentd'accord<br />

à cette époque. Simon Langton répond au pape, au sujet de Ralph Curialem esse et<br />

illiteratum, etc. L Ibid., p. 207-208. - Voy. aussi T. F. Tout, Chapters on administrative Hietory.<br />

Londres, 1920, t. J, p. 223-224.


-8—<br />

doyen de Lichfield et vice-chancelier d'Angleterre, Ralph recevait déjà uno<br />

lettre de son cousin Hugues de Neville lui demandant d'obtenir du roi une<br />

charte contre des gens qui avaient déposé contre lui et de l'aider ainsi à<br />

éviter la ruine 1 . C'est par l'intermédiaire de son cousin G. de Neville, chambrier<br />

du roi, que lui furent transmises les demandes de Richard, frère<br />

d'Henri III, et du comte de Salisbury lorsqu'ils étaient en Gascogne 2, Ceux-ci<br />

ne pen<strong>sa</strong>ient <strong>sa</strong>ns doute pas avoir auprès du puis<strong>sa</strong>nt Ralph de meilleur avocat<br />

qu'un membre de <strong>sa</strong> famille. Enfin, il envoya un émis<strong>sa</strong>ire spécial auprès<br />

de l'archevêque d'York en faveur de Simon de Neville, fils de Nicolas de<br />

Neville 3. De toutes parts convergent les témoignages de sympathie et de<br />

confiance envers le chancelier. C'est l'archevêque d'York qui, dans cette<br />

affaire, ne veut pas s'opposer à ses désirs. Ailleurs, le même archevêque confie<br />

très amicalement à Ralph une nouvelle pour laquelle il le prie de garder<br />

le secret 4. C'est Hubert de Burgh qui lui demande de continuer à s'occuper<br />

e comme il l'a fait jusqu'ici e de ses intérêts et d'un procès dans lequel il<br />

est engagé, pendant qu'il se trouve avec le roi, lors de la folle chevauchée<br />

d'Henri III en Bretagne et en Poitou 6 L'affabilité de Ralph Neville et le<br />

soin qu'il prenait d'entretenir de solides amitiés se manifestent encore par<br />

1. Shirley, toc, cit., t. 1, ne 56, P. 68.<br />

2. S C 1, vol. VI, n° 71.<br />

3. K Suo domino sous Willelmus, <strong>sa</strong>lutem et paratam ad uhsequia voluatatem. Cum adissem<br />

presentiam Dondni Eboracensis archiepiscopi, pro negocio Simonis de Neviil. con<strong>sa</strong>nguinci<br />

vest.ri et nepotis Domini N. de Neviil. socii vestri, ostendi cidem domino archiepiscopo quod<br />

dictus Simon, pro quo ci supplicastis, [huis fuit proxirno ministrautis. Ipso viro, habita secum<br />

modica deliberacione, benignissiine respondit quod illud non obstaret si crederet hoc vestre<br />

sedero voluntati, adiciens eciam quod nullam possetis aut velletis ci facere peticionem quam<br />

non exaudiret. Unde negocium dicti Simonis expeditum est. Et quoniam idem Dominus<br />

archiepiscopus clelectatur in re.fectione rumorurn et st,atus curie, bonum est, si vestre sedeat<br />

doininalioni, ut eurn sic sepius reficialis per litteras, et si aliquem vestroruin velitis ah eo<br />

promoveri, fiat mencio de eo in ultima linea brevis vesiri. De statu vestru et incolumitate<br />

vestra certiorari desiderans, dominacioni vestre mitto latorem presentium, ut, per eundem,<br />

me vestrum de statu vestro penitus ce.rtifhcare dignemini, et si ere.datis quod Dominus Rex<br />

ante Pascham veniat versus partes boreales, et si oporteat. Inc per totem instantem estat.em<br />

residere in banco, ut mihi super hoc provideam, et si quid certitudinis acceperitis de illo<br />

Stephano nuncio l)omini Pape qui anno preterito fuit in Anglia, et ejus potestate, et si consulatis<br />

quod aliquain faciam resignacionem de Ripton. et de. Hymelesworlh. priusquam<br />

vobiscum viva voce loquutus îuero; faciam aut.crn in omnibus secundiim quod mihi mandabit.is.<br />

Mjtto duminacioni vestro breve Domini Regis, ubi insertum est nomen Thome<br />

clerici mei, qui nichil per breve illud est adeptus, supplicans omni qua possuIn afTectione quatiflus<br />

divine pietatis intuitu, loco nominis Thome, inserere velitis nomen cujusdam poupons<br />

scolaris con<strong>sa</strong>nguinei mci qui tota vita sua stetit in scola et quem ibi exhibeo. Et est nomen<br />

ejus Magister Johennes Paulini. Per hoc autem a Domino dignas mereni poteritis remuneraciones.<br />

Valeat dominus meus per tempora longissima. S C 1, vol. VI, n° 159.<br />

4. 11 lui annonce que le Justicier viendra lui retirer la garde du château de Knaresborough,<br />

et lui fait part de ses sentiments loyalistes. li l'invite cependant à ne pas divulguer cette<br />

nouvelle, S C 4, vol. VI, n° 113.<br />

s. s C I, vol. VI, n° 101.


-9—<br />

le souci qu'il a d'envoyer des nouvelles de la cour é. ses correspondants et de<br />

les tenir au courant de ces s rumores » auxquelles ils attachaient tant de<br />

prix. Par deux fois, Martin de Pateshuli le remercie de lui avoir communiqué<br />

des nouvelles de la cour, ou lui en demande 1 . Quant à l'archevêque d'York,<br />

il u été tellement heureux des informations données par le chancelier que<br />

l'envoyé de RaIpli conseille fortement à son maitre de le maintenir dans ces<br />

heureuses dispositions, en lui adres<strong>sa</strong>nt des nouvelles plus fréquentes 2•<br />

On ne compte pas, dans la <strong>correspondance</strong> de Ralph Neville, les demandes<br />

de recommandations, d'entremises et de services divers. La complai<strong>sa</strong>nce et<br />

le crédit du chancelier auprès du roi et des autres officiers expliquent seuls<br />

ces sollicitations des hommes les plus considérables. Guillaume Longuépée,<br />

comte de Salisbury, lui demande d'intervenir auprès du roi et auprès<br />

du Justicier s. Richard de Rurgh le prie d'intercéder auprès du roi et du<br />

comte-maréchal 4. De toutes parts, les quémandeurs, y compris les ordres<br />

1. Dans une de ces lettres, Martin de Pateshuil d'une des détails sur <strong>sa</strong> tournée de juge itinérant<br />

e Iteverendo patri in Xpo amico specialissimo R. Dei gratia Cicestrensi episcopo,<br />

suus M. de Pateshiil. <strong>sa</strong>lutein et devotam [pro] obsequic rcvcrcntiarn. De rumoribus curie<br />

quas inihi siguificastis et de mandato vestro paternit.ati vestre gr.ites retTero mullimodas,<br />

et vobis signi lino quod gratis Dei <strong>sa</strong>nus sont et inculumis, idem de vobis scire desiderans,<br />

et scjatjs, l)inine, quai... in crastino Sancti Laurentii, poracto itinere mec in comitatibus<br />

Surr. Berk. Oxon. Glouc. Norharnt. et Riiteland, recessi a partibus Norhamt. iturus versus<br />

parlas Hereford, in quibus, Dec dante, morain faciaiti per aliquanturn temporis et citra Nati-<br />

'itatem Beetc Maria, si potero, capiam assisiam nove dis<strong>sa</strong>isine in cuniitatibus \Vigorn. et<br />

Hereford. Et ineipirirn, Dea dante, lercic die pust. Nativitalem Becte Marie perflcere iter<br />

meutu apud lvecestr. Sciatis etiam Domine quod multas nudivi querelas de domino S. (te<br />

Haies et R. Iiiiket sociis mois, pre<strong>sa</strong>rlim de hoc quod itinerant in hoc auturnpno dam pau.<br />

peres intende.re deberent cd blada sua coiligenda; set noseio si hoc faciant per precept.uni<br />

vestrum vel non. Ego vero, propter pauperuni gravamina, distuli iter meum, Sciatis etinia<br />

quod servientes Domini flagis, scilicet Semanus Balistarius, Girardiis RulTus, et \ViII. socius<br />

suas, postquam a vobis recessi, mecum bene et fideliter in serviciu 1)omini Regis extiterunt,<br />

et merito me de ois commende, quia inveni cos in omnibus rebus mihi valde obediantes, et<br />

bene perpenili quod si opus habuissem, bene et viriliter se habuissent in serviciu Domini<br />

Regis, pro pace sua servanda. Et ideo paternitati vestre pro ois supplice petons attentissime<br />

quatinus ipsorum servicium pro amore mec benignius respicientes, partes vestras interponere<br />

velitis, ut habeant liberaciones suas de tempore quo mecum fuerunt, ut, interveniente, si placet,<br />

auxilio vestro, per moraili quam mcdliii fecerunt potius emendentur quant deterioren.<br />

tur et voluntatem vestrain et statuni vestrum quem Deus diu prosperuni conservet, mihi,<br />

si placet, scire faciatis, et de rumuribus curie me certum reddatis. Valeat paternitas vestra<br />

semper in Domino. e S C 1, vol. VI, n° 76.<br />

2. Cf. supra, p. 222, n. 3.<br />

3. Pour que Roger Le Bigod - autre personnage considérable - perçoive ce que lui doit<br />

la Chambre des comptes. Lettre adressée de Gascogne, où se trouvent, au service du roi,<br />

Roger et Guillaume Longuépée. S G 1, vol. VI, n° 66.<br />

Adam de Hauterive, sénéchal du comte de Salisbury, demande à Ralph d'arranger le procès<br />

de Michel de Cheldringtun, sergent du comte, nomme il en s été question entre le comte<br />

et Ralph à Porchester, avant le départ du comte pour la Gascogne. S C 1, vol. VI, n°45.<br />

4. Pour que te roi vende ou prête à Richard une maison qu'il possède à Waterford et que<br />

son valet puisse obtenir un plaid devant le Maréchal, S C 1, vol. VI, n° 49.


- 10 -<br />

religieux, s'adressent au chancelier 1. La collation des bénéfices ecclésiastiques<br />

est l'objet le plus fréquent des lettres soit de particuliers 2, soit d'abbés<br />

pour le compte de leurs monastères . D'ailleurs, en cette matière, les<br />

services rendus étaient réciproques, et nous voyons Ralph recevoir pour ses<br />

parents et ses amis l'appui de certains membres du clergé 4.<br />

Mais l'un des traits les plus curieux de la personnalité de Ralph Neville<br />

est son attitude vis-à-vis de la cour de Home et des clercs italiens qui, à<br />

cette époque, commençaient à envahir les prébendes et les bénéfices. Ralph<br />

était-il le parti<strong>sa</strong>n décidé de l'indépendance de l'Église anglaise en face de la<br />

Papauté, que semble nous représenter Mathieu de Paris ? Il est bien difficile<br />

de se prononcer sur cette question. l-in tout cas, si cet affranchissement était<br />

le but qu'il poursuivait, <strong>sa</strong> politique à l'égard de la cour romaine fut pleine<br />

de souplesse et d'habileté, car <strong>sa</strong> <strong>correspondance</strong> ne laisse pas do nous montrer,<br />

outre qu'il fut le très obéis<strong>sa</strong>nt serviteur de maître Pandolphe, qu'il<br />

entretenait les relations les meilleures avec un certain nombre de personnages<br />

influents de l'entourage du pape. L'évêque de Durham, Richard, lui<br />

demande d'obtenir pour lui des lettres du roi à maître Roger d'Ardenne et<br />

d'écrire lui-môme au pape et à ses amis en cour de Home, pour leur exposer<br />

l'état misérable de l'église de Durham, endettée, <strong>sa</strong>ns doute à l'égard des<br />

marchands italiens, protégés duSaint-Siège °; ce qui tendrait à prouver que<br />

1. Frère Gérin, maître de l'Hôpital, place sous <strong>sa</strong> protection tous les biens de suri ordre en<br />

Angleterre. S C 1, vol. VI, n o 63. — On trouve même une lettre antérieure à 1226 adressée par<br />

Pierre des Roches à Ralph Neville et à Hubert de Burgh, contre qui Pierre devait plus tard<br />

organiser le complot poitevin, pour leur demander de s'occuper d'une plainte d'un chevalier<br />

de Cornouailles. S C 1, vol. VI, n° 26.<br />

2. Guillaume Briwer demande à Ralph d'obtenir du roi la nomination de son clerc, maltre<br />

Adam de Lyon, à l'église de liathcrleigh, vacante, S C 1, vol. VI, n° 48.<br />

3. Le couvent de Ilulin Cultrani et l'abbé R. écrivent à Ralph, évêque de Chichester, pour<br />

le remercier des nombreux bénéfices qu'il leur u lait concéder et pour lui demander de leur<br />

faire obtenir par lettres du roi l'autori<strong>sa</strong>tion de porter leur laine où il leur plaira <strong>sa</strong>ns payer<br />

de droits, S C 1, vol. VI, n° 61.<br />

Henri Blond, abbé de Gloucester, remercie Ralph, qui m'est encore que le doyen de Lich<br />

fleld, des bénéfices qu'il lui a fait conférer, et le prie de conseiller un (le ses amis, accusé de<br />

vol en pays de Galles, au lennps de la guerre. S C I, vol. VI, n° 18.<br />

6. Hugues Foliot, abbé (le Ram<strong>sa</strong> y, mande à Ralph de lui envoyer personnellement ou<br />

par procuration son frère Nicolas pour te présenter à l'évêque d'Ely pendant son pas<strong>sa</strong>ge<br />

dans le pays, pour l'église de Gravel. S C 1, vol. VI, n° 40.<br />

Geoffroy, prieur de Coventry, lui demande s'il n'a pas un candidat à proposer par son intermnédiaire<br />

pour une prébende. S C 1, vol. VI, n° 107.<br />

5. Moliri volnteni, etc. Mathieu de Paris, Chronica, t. 111, p. 207-208.<br />

I". « Venerabili in Xpo TraIn, domino R. Dei gratin Cicestrensi episcopo, Domini Regis cancdllario,<br />

R. eadein gratia Dunelmensis episcopus <strong>sa</strong>lutem et fraterne karilatis in Domino seinper<br />

augmentuin. Quoniam de dilectione vestra et gratia speciali<strong>sa</strong>imam ex preteritis concepimus<br />

fldutiam, fraternitati vestre preces porrigimus quantum po<strong>sa</strong>umus alTectuo<strong>sa</strong>sut pro nobis<br />

Domino Pape et amnicis vestnis in curia diligenter scrihcre velitis, exponentes eis, si placet,<br />

miserabilem statum Dunelmensis ecclesie, et supplicantes ut desolationi ejus misericorditer<br />

compatiantur et cam enipiant s laqueo creditorum. Similiter obnixe vos rogamus ut litteraa<br />

Domini Regis nobis habere faciatis Domino Pape direclas, continentes preces ejusdem Domini


- 11 -<br />

Ralph jouis<strong>sa</strong>it d'un certain crédit à la cour pontificale. Ce crédit et les amitiés<br />

qu'il avait nouées dans cette cour étaient <strong>sa</strong>ns doute encore la conséquence<br />

de services rendus. Certaines lettres nous le laissent entendre, en<br />

même temps qu'elles nous donnent les noms de quelques-uns des amis de<br />

Ralph en cour de Rome et en Italie : Nicolas, neveu du pape, chanoine<br />

d'York 1, le cardinal Raynerius Capoccius 2, Étienne de Ceccano, cardinalprêtre<br />

des Douze-Apôtres, et l'abbé de Saint-Martin-du-Mont, à Viterbe 3.<br />

Regis super securitate nunciis nostris prestanda, dum stant in caria, et litteras, si placet,<br />

ejusdem Domini Regis magistro Ph. de Arden. mandantis quod nunciis nosiris in ourla assistat,<br />

a vohis petimus. O,nnia vero paria predictarum litterarum per latorem presentium nobis<br />

transmittere dignemini. Timeimis quidem, et timere debemus ne in hoc negotio et tut precibus<br />

vobis simus honerosi, sed de henignitate vestra quam Lociens experti fuimus, confidimus.<br />

Valent fraternitas vestra in Domino. D S C t, vol. VI, n o 129,<br />

1. o Venerabii in Xpo patri.. Dei gratia Cicestrensi episcopo, illustris Regis Angloruni<br />

cancellarlo, Nicolaus nepos I)omini Pape, Eboracensis canonicus, <strong>sa</strong>lutem et reconimendationem<br />

in Domino. Paternitatem vestrain, de qua plene con (tdimus, tenore presentiuin duximus<br />

exorandam quatinus quadragint.a marras quas in Sceoariu Pasche annuatira debemus<br />

porcipere, secundum qiiod in rescripto lit krarum Domini Regis continetur, Domino Stephano<br />

cappellano Domini Pape, pro instanti termina Pasehe, UHhine nustro sine difficultate faciatis<br />

persolvi cane quia corde et anime vestri sumus, el avidam gerimus voluntat.em vobis in<br />

quantum possimus complacendi, suinentes quandain aulaciam, cula non precesserint monta,<br />

vos attente duximus exoranduin ut dare velitis operam efficacem qund redditum pretaxatum<br />

Dominus Rex, secundum quod in prefato resoripto continetur, in ecclesiasticum beneficium<br />

nobis debeat comma tare, ita quilem qund penes vos preces nostre effectum possint consequi<br />

postulatum, et nus vobis pruinde fortins obligemur, et Domino Pape nos possiinus de vobis<br />

plunimum commendare, ac in vestris negutiis penes eundem Dominum semper prompti non<br />

inmenito oxistamus. S C 1, vol. VI, n° 160.<br />

2. x Viro discretu et amico sue magistro R. de Novilla, clenico illustris Regis Anglie,<br />

Rainerius miseratione diviria Sancte Marie in Cosmidin diaconus cardinalis, <strong>sa</strong>lutem et cm-ocre<br />

djlectjunjs affection. Gratiarum vohis referimus actiones, quoi], siout Magister Benedietus,<br />

clericus nuster nI)bis, exposuit, eidem diidiiiii pro nustris prieurandis nogotiis ad Ri-gis<br />

euriam accode.nti, gratum auxilium et consilium impendistis, propter quod grata vobis tupimus<br />

vicissitudine respondere. Cum igitur Rainaldum, famuluru nostrum, Domini Pape cursorom,<br />

pro agendis nostris in Angliain destinemus, dileclioriem vestram duximus exorandam<br />

quatinus in bus in quibus expeilire videritis, taliter assistatis eidem quod vestrum nobis<br />

sentiamus auxiliuni, more sn]it, tructuosum. Vos aiit.em, quotiens vobis vel amicis vestris<br />

njstrum fuerit auxilium opurtunum, nobis signiticetis secure quoniain ea que vestrum respiciunt<br />

coiumodum et honorera libenter disponainus, quantum cum Doc et honestate nostra<br />

polerimus laborare. S C 1, vol. VI, n off 9 et 10.<br />

3. Venerabili paLri in Xpn karissimo Domino R. de Nevili. Domini Regis cancellario<br />

(<strong>sa</strong>lutein et paratam id obsequia vuluntatein), Frater J. diotus abbs Sancti Martini de Monte<br />

Viterbil, <strong>sa</strong>lute.m et paratain ad ihsequie voluntatem. Luteras quas nobis tradidistis pro<br />

negocio vestro reddidimus Domino (lualoni cardinali sicut audivimus, locutus fuit mdc cura<br />

Domino Papa, set quod rei] tuent nos nesciinus responsum, quia tune cunia erat in motu volebat<br />

cuira ire Areatina civitate apud Viterbium, et nondum Doininus G. cardinalis venerat<br />

apud Viterbium. Sed ipse signific.af vobis per litteras suas, stout credimus, quid ipso feccrit,<br />

sed sciatis de certo quod nos rogavimus Dominum cardinalem Sanctorum Apostolorum, et<br />

Dominuni Rainenium cardinalem, et alius arnicas Domini Regis, qui promiserunt nobLe quod<br />

interponerent partes suas ad Doniinum Papam pro negcio vestro, et si aliquas expen<strong>sa</strong>s<br />

oporterot tien, nos J.ibenti anime faceremus, et in his et in alus, parati sumos vestnis beneplacitis<br />

obedire. Roga(a)mus benignitatem vestram quatinus monachos de Saltreis, quociens<br />

ad vos vonient, pro negociis nostris benigne oxaudiatis cosdom. Valete. ' S C 1, vol. VI, n° sti


- 12 -<br />

Les complai<strong>sa</strong>nces de Ralph Neville envers ces personnages semblent, avoir<br />

eu un but intéressé; «était un échange de bons procédés ; leur rang et leur<br />

fortune pouvaient lui être, par la suite, de quelque utilité. Mais d'autres<br />

libéralités de Ralph s'adressent à des personnes desquelles il ne pouvait espérer<br />

des services en retour. La première est antérieure à 1216. C'est une<br />

lettre de maître Thomas de Hoyland, qui, étudiant à Lincoln, s'adresse â<br />

Ralph pour lui exposer son dénuement, et lui demander un secours'. Une<br />

autre est conçue dans les mêmes termes. Frère Élie, chanoine de Sainte-Frideswide,<br />

lui demande de l'argent pour Th. de Bosco, à Oxford, qui est dans<br />

une extrême misère 2. Enfin, dans la troisième, H. de Duaco exprimoà Ralph,<br />

qui a secouru <strong>sa</strong> mère, <strong>sa</strong> gratitude et l'assurance de <strong>sa</strong> fidélité et de son<br />

attachement 3.<br />

*<br />

* *<br />

Esprit positif et doué d'un tempérament d'homme d'affaires, en même<br />

temps qu'habile politique, Ralph s'occupait avec compétence, comme nous<br />

l'avons vu, des intérêts du royaume homme privé, il gérait avec un soin<br />

minutieux et un souci constant d'économie et d'épargne les nombreux et<br />

riches domaines que lui valaient ses fonctions de chanoine ou d'évêque. Peutêtre<br />

la partie la plus curieuse de <strong>sa</strong> <strong>correspondance</strong> est-elle celle qui traite<br />

de l'administration de <strong>sa</strong> fortune et les lettres que lui adres<strong>sa</strong>ient ceux qui<br />

remplis<strong>sa</strong>ient les fonctions d'intendants de ses domaines, et en particulier<br />

Simon de Senlis. Ces lettres sont parfois de simples comptes-rendus de l'état<br />

des cultures, des travaux et des bâtiments 4 , et montrent avec quelle minutie<br />

Ralph aimait à être informé de la situation de ses domaines et de <strong>sa</strong> fortune.<br />

Simon de Senlis prend rarement seul une initiative. Le plus souvent, il en<br />

réfère à son maître et lui demande des ordres avant d'agir 6 , ou tout au moins<br />

1. Blaauw, loc. cil., p. 38, n° 383.<br />

2. Reverendo patri et Domino in Xpo k rarissirn, R.J Dei gratia Cicestrensi episr.opo et<br />

DouiiuL Regis Anglie cancellarin, suus fraler Elyas, canonicus Sancte Fridesvide huinilis et<br />

devotus, in omnibus <strong>sa</strong>liitem qiiam sibi et quicquid subiro <strong>sa</strong>lubrum. Excellencie vesire notifico<br />

expen<strong>sa</strong>s Th. de Bosco jani mense tran<strong>sa</strong>cto defecisse. Ipsuin etiain indigere liens,<br />

pannis, et capam habere valde usitatam, et supra modum inutileni cui testimoniuni perhibeo<br />

qiind, post litteras ab excellentia vestra susceptas,se in ecolis exhibet docibilem et in monbus<br />

corrigibilem, set minus proûcientein, cum in facultate sua sui libri ileficiant. Quid autein<br />

super premissis vobis placuerit, et de predicto Th. eli'rico utrum moram faciet apud Oxon, an<br />

non, tûmporo autumpnali, qund ci mulli.im expediret ut credo, et de quaternis vestris jam<br />

illuminatis... volumen solidum redigi deheant, an ad vos ita disjuncti transrnitti, cl de palefrido<br />

vestro apud... moram faciente, et in exhihjtieme tenUi qund de facili poterit perpendi<br />

voluntatem vestram mihi literatoric per prcsenr.ium lalorem significare dignemini. Valeat<br />

paternilas vestra semper in Domino. S C 1, vol. VI, ti° 126.<br />

3. S C 1, vol. VI, n 56.<br />

4. Shirley, op. cil., L I, a° ttIC et 411, et Blaauw, toc. cil., n" 673, p. 53, et 679, p. 52,<br />

5. S C 1, vol. VI, n° 151 Ceterum si forte de partibus Winton. non putatis partes adire<br />

Lond., Laue, si placet, significetis mihi quid taciendum est de...


- 13<br />

lui adresse des rapports détaillés 1• Il lui demande de correspondre, quand il<br />

est néces<strong>sa</strong>ire, avec les voisins chez qui il veut envoyer paître les troupeaux 2;<br />

pour les questions de comptes à régler ou à recevoir, il est certain que le chancelier<br />

d'Angleterre ne confiait à personne cette opération. Les lettres et<br />

comptes-rendus de Simon de Senlis montrent déjà quelles précisions flafph<br />

exigeait de son homme de confiance; mais il en existe une autre par laquelle<br />

le môme Simon lui demande de venir avec lui recevoir les comptes des baillis<br />

de Sussex 3.<br />

Cette <strong>correspondance</strong> de maître et intendant nous montre Ralph ne perdant<br />

pas une occasion d'accroître ses domaines et de réaliser des affaires<br />

intéres<strong>sa</strong>ntes, des achats de terres 4 ou de bénéfices6.<br />

1. • Reverendo Domino suo R. Dei gratia Gicestrensi episcopo, Domini Regis cancetlanio,<br />

devotus sous S. de Seinlic. <strong>sa</strong>lutem et taiïi devotum qilam debituin in omnibus famulatuni.<br />

Sciatis, Domine karissime, quod noper transitum fei per singula manenia vestra in episcopatu<br />

vestro, et, gratia Dei, nmnia agenda vestra recte et ordinate prucedunt, et ad bec pro vinibus<br />

laboro. Providi etiam et prucuravi quod fructus autnmpni instantis <strong>sa</strong>lvo et bene colligantur<br />

et in horrea deponantur; facto autem transitu per CpiSCOl) a tUIfl vestrum, tranferam (sic) me<br />

apud Burneham et Stamford., et ibi diligenter me introniittarn quud fructus vestni <strong>sa</strong>lvo<br />

colligantur et agenda vcstra prout decet. ordinentur; et statini, cum transitum ibi fecenim,<br />

revertar ad partes Sussex. de parer) vestro de Hajnfeld. claudendo et ad statum debitum perducendo,<br />

diligentia qua possum me intromittui. Verumptamen necesse habetis quod sint ihi<br />

magni <strong>sa</strong>ltus per quos, si riecesse tuent, fere possint sustentari. Et ad hoc faciendum providi de<br />

dominico vestro quod erunt ibi <strong>sa</strong>ltus rationabiliter.Set, de terra arabili de qua persona ecclesic<br />

de Hamfeld. vendicat sibi decimas dan, eu quod prius decimas perr.epit de eaderii terra<br />

anabili vel quod excambium flat ecelesie inemorate ad valentiaru dictanum decimaruin quid<br />

super hue volueritis, specialiter, si placet, voluntatein vestram mihi rescribere dignemini. Siedliter<br />

quid vobis placuerit de deciniis Builiter. Cieestr. utrum couigi deheant vel canonicis libemn<br />

de beneficiis mihi a vcibis collatis, grutes vobis referat Altissimus qui reddet unir.uique<br />

juxta opera sua » et precipue de gratia quam mihi mera liberalitate vestra inipendetis conferendo<br />

inihi terrain Buvcnye, unde, si placet, gratiam gratie addentes niemoriter Leneatis<br />

id quod postulavi ut Lerram ip<strong>sa</strong>m de Buvenye tencre possim de hallio Domini Regi. Et<br />

ad hoc negoeiurn perpetrandum nunc, erninet locus et tempos, cum Dominos Rex, ut dicitur,<br />

cum moderata familia, versus Glou. noper sit proiecturus, et cum eo inagnates non inulti. Quid<br />

super prernissis et allis vestra velit et sentiat excellentia mihi, si placet, signhficare velitis,<br />

quoniam promptus sum pro vinibus ad mania negocia vestra procuranda et terrainanda. Valeat<br />

excellentia vestra semper in Domino. S C 1, vol. VI, n° 139.<br />

2. Que Ralph demande à Hugh Neville d'écrire à son forestier do Wahlberg qu'il puisse<br />

recevoir on pas<strong>sa</strong>ge cent porcs que lui envoie de la part de Ralph son bailli de Westmorland.<br />

Shirley, op. cil., t. I, n° 255, et Blaauw, loc. cil., n° 675, p. 59.<br />

3. Blaauw, toc. ci:., p. 64, no 681, et Shirley, op. cil., t. I, n° 409.<br />

4. Simon de Senlis signale à Ralph Neville une affaire à réaliser sur le fief qu'une certaine<br />

Sibylle tient de Jean de Balliol. l3laauw, op. cil., n° 671, p. 49; Shirley, op. cil., L. I, n° 409.<br />

Une autre fois : Loquimini si placet, Domine, cum Domino Rege, ut committat vobis eus.<br />

todiain terre Domini Aniouri de Croun, usque cd plenam etatem heredis, quonham tune commode<br />

possem, ad utilit.ateni vestram, maneniis providere de instauro et de alus negociis.<br />

Blaauw, Ibid., p. 63, n° 682, et p- 64, n. 13; Shirley, op. cil., t. I, n° 239. - De même, les<br />

chartes suivantes: iReverendo Domino son R, Dei gratia Cycestrensi episcopo, Domini Regis<br />

cancellario, devotus suas S. de Seinlic. <strong>sa</strong>lutein et tain devotum quani debitum in omnibus


- 1 -<br />

*<br />

* *<br />

Ralph Neville, au milieu de ses préoccupations publiques et privées, con-<br />

obsequium et fainulatum. Ut certiures efflciamini quomodo agenda vestra in episeopatu vestro<br />

procedunt et habentur, sciatis quod apud Solens seminantur xix quarteria et dirnidium<br />

de frumento et in bruiflio Cicestr. seminanlur 11110r acre de frumento. In... alia agenda vos<br />

contingentia debito modo tractantur et procurantur. Dicitur iii partibus Sussex assertive<br />

quod Dominus Win ton... Cypr. diem clausit extremum, et talis asserit qui interfuit sepulture<br />

ejus, ut dicit. Domine, brevia Domini Regis rogo, ut transmittatis unum directum vicecomiti<br />

Surr. ad distringenduni hommes vestros de Hamme et Waleton. ut faciant auxiium vobis<br />

in... et aliud directum vicecomiti Sussex ad distringenduns hommes vestros de Burn. pro<br />

eodem, sicut alias vohis signitii-.avi. Ad hec, sciatis, Domine, qund in marserio vestro de Oicham,<br />

est quedain vidiia paupercula, in anriis senilibus, cd cujus manus descenderunt jure<br />

hereditario duc virgate terre et dimidia, quas de vobis Lenere debet, scilicet duas virgatas<br />

per servicium militare, et dirnidiam virgat.aiu pro x. o. d. per annum, pro muni servicio. Set<br />

dicta terra valde distracta est, et ad virgalim non surit nisi xvi acre, unde r,um dicta vidua<br />

paupercula sit, nec habeat unde possit sustentari, nec terrain ip<strong>sa</strong>ns arare, seminare vel excolere,<br />

nec etiam heredem habeat ex carne propria procreatum, vult terram ip<strong>sa</strong>ffi vendere vel<br />

pignori obligare, ita quod eadem terrain ip<strong>sa</strong>ni michi optulit, en condicione ut exhiberein<br />

eam et necces<strong>sa</strong>nia ei ininistrarem quoad viveret set quoniain nullus potest feodum vestruni<br />

ingredi vel cxc... ratinne aliqua, sine consensu et licencia vest.ra, nr,lui converitionem cum<br />

ca facere, sine consensu vestro... humiliter et devote exoro quatinus... si placet, concedatis<br />

et licentiam mihi pre.stetis, ut possim, coin dicta iiiuliere convencionem faciendo sicut predictum<br />

est, teodum vestrum ingredi... S C 1, vol. VI, IL° lots. - Et iflevercndo Domino<br />

suri R,, Dei gratia Cicestrensi episcopo, Domini Regis cancellanio, devotus suus S. de Seinlic.<br />

<strong>sa</strong>lutem -,uni devocione et reverencia. In recessu presentium, videlicet die lune<br />

proxima ante festum Beati Laurentil, fui apud Eton. et ibidem iuvuni Duniinam Gwyndain,<br />

set non inveni dominuin suum, set juxta formam mandati vestni, locutus fui cura es, absente<br />

manito su'), et diligenti facta inquisicione, inveni quod ibi sunt in dominico ctxxii acre de<br />

terra arabili, spectantes ad dotein suant, et xxIiII acre de prato, et xvii mare, et ii d. 01>. de<br />

rcddit.0 assise, exceptis operibus ad dictain terram pertinenlihus, et (erra arabilis singiilis<br />

criais debet et potes( seminari. Pro predicta terra et contiogentibus, obtuli predicic Domine<br />

quinquaginta libras ad tres annus. Set respondit uiihi quod si dominos sues adquiesceret.,<br />

dimittet vobis terrain cuin pertinentiis Pro LX libnis. Item, sont ibi xxiii> acre<br />

de terra arabii, de emptione ejusdem, et ii acre prati. Item opera bonis condiciemiibus valent<br />

per annum ducs marcas et dimidiam. Inter cetera cmi ad opus vestrum totons bladum<br />

suum quod est in terra, et pro qualibet sera converti cern cc pro xxviii denariis, videlicet<br />

pro sera frumcuti, siliginis, ordei et avenu, ita seilicèt qurid eademn Gwinda concessit mihi<br />

opera hominum suorum que spectamit ad cutuinpnuni. Preterea cmi de eadern feintai (otum<br />

quod habet ibidem et boves cd carucam.,. t,ranstuli me apud Stamford. et Makesie juxt.a<br />

mandatum vestrum produranda agenda vestra ibidem, et ita reversurus suri> in Sussex per<br />

partes Windesor. ubi, sicut inter l)ominamn Gwindam et me convenit, prescrite inarit.o sua,<br />

negocium supradictum procurabo, prout mihi mandare volueritis, sicut videra ad utilitalemir<br />

et comodum vestrum acœderc me diligenter intromittain. Et sciatis quod dominos Juslicianus<br />

et alii quamplures partes suas diligenter et emcaciter iriterponunt, ut haheamit predietam<br />

terrant ad firmam, et etiam constabularus (sic) Windeson. qui diligenter se iritromittit.<br />

Inter cetera, Domine kanissime, cum videritis lucum et tempus, de negocia inco do<br />

terra de Seamnyec vos intromittere dignemini. Valeat exceltentia vestra semper in Domino.<br />

S C 1, vol. VI, n o 136.<br />

5. Page précédente.] L'archidiacre de Lewes n informé Simon qu'il s fait à Londrès un


- 15 -<br />

<strong>sa</strong>cra cependant une part de son activité à des affaires ecclésiastiques et religieuses.<br />

Déjà, lorsqu'il n'était que doyen de Lichfield, Ralph ne se lais<strong>sa</strong>it pas<br />

complètement absorber par les soucis de <strong>sa</strong> charge et les préoccupations séculières.<br />

Quoiqu'il ne pût venir à Lichfield aussi souvent que l'auraient désiré<br />

les chanoines et <strong>sa</strong>ns doute lui-même', il était avec eux en <strong>correspondance</strong>,<br />

s'occupait de pourvoir de desservants les églises vacantes et s'excu<strong>sa</strong>it de ne<br />

pouvoir venir plus souvent 2• Malgré son éloignement, il témoignait d'un véritable<br />

souci de l'état moral des chanoines, en même temps que des besoins<br />

du clergé, comme le montre la réponse à une admonestation par lui adressée<br />

au chapitre de Lichfield'.<br />

Comme évêque de Chichester, Ralph continue à donner ses soins aux affaires<br />

de son diocèse. Il emploie d'ailleurs, pour l'aider en ses fonctions, son<br />

arrangement avec Ralph, au sujet de l'église d'Âldinghurn, pour 30 marcs. li lui conseille<br />

de la vendre même pour moins cher, le cas échéant, car, si l'archidiacre mourait avant la fête<br />

de l'Annonciation, cela serait un avantage pécuniaire pour Ralph. Blaauw, (oc. cil., n° 688,<br />

p. 65 ; Shirley, op. cit., t. I, n0 221i.<br />

1. Lettre à Ralph Neville sur l'administration des biens du chapitre. SC 1, vol. VI, n° 17.<br />

2. Set quoniam varus et arduis negnciia l)oinjntim Regeni et regnum tangentibus, propeditus<br />

corani vobis die Jovis prodicta in capitulo Linc., presentiam niearn exhibere non<br />

possum... D S C 1, vol. VI, n° 1.<br />

3. Vivo venerabili et amico karissimo Domino R. de Nevii. decano Liehefil. M. precentor<br />

et R. thes<strong>sa</strong>urarius Lichef. <strong>sa</strong>lutem et tain devotam quant debitam in omnibus roverentiam.<br />

Mandato vestro cumn qua dcc.uït veneracione suscepto, dolor non modir.us interiora concussit.<br />

Super hoc Lumen quod tamnquam plus pastor que in nobis corrigenda fuerant, corripientes<br />

tain non soluin (le jac.tura temporali, verum etiamn de Infamie macula promunistis<br />

actiones referre non sufficinius gratiarumn vestris autem consiliis adquiescentes, tain<br />

canonicos qui prosentes Lune adorant quam vicarios staiim censuimus convocandos, quibus<br />

mandatum vestrum exponentes dedimus in rn:indatis ut nostram et ecclesie nostre faniam<br />

obfuscantes mulierculas amorerent, et honestius de cetero tain in claustro se gereront quam<br />

in choro; si quis rebellis inveniretur, in pemi;ini suspensionis ah offlcio et beneOein comminantes.<br />

Nec solum fujmus hoc con tenu, imnmu omnes a mn;ximno usque ad minimum quem nociva<br />

societas dcnntabat, Vile de cetero promitteris lionestatom sub porta gravi famno<strong>sa</strong> conlubernia<br />

abjuruvit. De communa vero vobis cupimus intimnari quod non sine gravi dispendio residentium<br />

hoc instanti anno vicariis augere non possumus purcionem, 10m propter hospitiumn Domini<br />

Legali quud plurimi soliorum nostrorumu reddere contradicunt, Lum propter vicesimam<br />

que omnia solvimus de communa. Proposuimus Lumen etiain in lire anno <strong>sa</strong>ltemn in quadrage.<br />

sbus communam suam duplicantes eos uberius exibere. Ceteris autein omnibus, communamn<br />

suam a festo Saucti Michaelis usque ad Pascha (sic) duplicabimnus in perpetuumn. 1-lec autom<br />

ordinacio, si vubis placuerit, Lune deinuin suscipiot firmitatem, cum vestram super hoc congnoverimus<br />

voluntatem. De communa yoyo canonicos contingente residentes, vestre reliquimus<br />

disposicioni, at.tencius supplicantes et devote quatinus nobiscum diligencius deliberanles<br />

univer<strong>sa</strong>liter tain de caflonicis quamu (le vicariis disposicionem et ordinuioncm vestram nobis<br />

velitis intimare, paratis in omnnibusvestris viriliter obedire mnandatis. Ut autem cercius de bus<br />

omnibus disponere valentis, siimnmamu tocius commune nustro vobis presenlihus litteris inti.<br />

mamus, que est, deductis debitis annuis, XL et xiiii libras, viii sol. miii den. De Idis vero tum<br />

pro hospitio Doniini legati, tum pro vicesima fore xi libras solvimus in hoc anno. Valete in<br />

Domino, 'S C 1, vol. VI, n° 20.


- 16 -<br />

fidèle Simon de Senlis, qui semble avoir apporté le même zèle à la surveillance<br />

des affaires spirituelles qu'à l'administration du temporel' 011 à celle<br />

des églises desservies'. Simon s'occupe aussi des travaux dans l'église de<br />

Chicheater 3. L'absence de Ralpli, déplorée par les chanoines de Chichester4,<br />

n'empêchait pas cet actif prélat de manifester son mécontentement mix<br />

clercs dont il jugeait la conduite répréhensible. Nous en avons pour preuve<br />

une très curieuse lettre de W. de Levekenor, clerc, qui proteste de son innocence<br />

: Ralph lui avait reproché son manque de zèle pour la prédication et<br />

son peu d'ardeur pour l'étude 6.<br />

*<br />

* *<br />

Cette volonté de ne pas perdre de vue la mission spirituelle dont il était<br />

investi se manifeste d'une façon visible pendant <strong>sa</strong> carrière. Gervais de Canterbury<br />

raconte que, comme évêque de Chichester, il protesta avec l'évêque<br />

de Rochester et l'élu d'Armagh contre une excommunication de moines prononcée<br />

par l'archevêque de Canterbury". Lorsqu'en 1231, Ralph fut élu<br />

archevêque de Canterbury, c'est peut-être par prudence plus encore que par<br />

mépris des honneurs qu'il refu<strong>sa</strong> de payer les frais de voyage des moines à<br />

Rome, mais il est permis de voir l'expression de sentiments sincères dans le<br />

discours que lui attribue Mathieu Paris'. En tout cas, si de nombreux personnages<br />

contemporains le tenaient en estime pour <strong>sa</strong> loyauté et <strong>sa</strong> bienveillance,<br />

un témoignage précieux montre qu'ils n'accordaient pas seulement<br />

cette estime à ses qualités et à ses vertus d'homme privé, mais qu'ils reconnais<strong>sa</strong>ient<br />

en lui un chef prudent et plein d'expérience, dont on devait écouter<br />

et respecter les conseils. Nous possédons, en effet, une lettre de Richard,<br />

archevêque de Canterbury, qui, après son élection, en 1229, fait part à Ralph<br />

1. lI écrit à Ralph pour lui faire part de ses réflexions sur un chanoine. Blaauw, (oc. cil.,<br />

n° 669, p. 1i7. - Voy. aussi Shirley, ep. cit., t. 1, p, 230.<br />

2. Simon de Senlis écrit à Ralph qu'il est allé au chapitre de Chichester le lendemain des<br />

<strong>sa</strong>ints Pierre et Paul et qu'il a convenu avec les chanoines et l'officiai de préposer deux vicaires<br />

pour desservir la chapelle de Saint-Michel, suivant les instructions de Ralph. S C 1, vol. VI,<br />

no 143.<br />

3. s c t, vol. VI, n° 153.<br />

6. Lettre de Guillaume, préchantre. de Chichester, qui espère que, malgré son office de<br />

chancelier, Ralph pourra assister aux fêtes de Pâques dans <strong>sa</strong> ville épiscopale. Blaauw, (oc.<br />

cit., n° 282, p. M. - Miss Gibbs et Lang (op. cil., p. 17) en infèrent, à tort, croyons-nous,<br />

que Ralph s'occupait peu de son diocèse.<br />

5. W. de Lewkenorse défend en di<strong>sa</strong>nt qu'il alu et prêché pius que ses prédécesseurs et que<br />

ses auditeurs étaient plus vite lassés de l'entendre que lui de parler. Il demande à Ralph de<br />

lui rendre <strong>sa</strong> confiance, sinon il préfère abandonner son ministère. Si Ralph veut qu'il lise,<br />

il lui demande de lui envoyer l'Exode. S C 1, vol. VI, n° 64.<br />

6. Gervais de Canterbury, éd. Stubbs, t. Il, P. 159-160.<br />

7. Mathieu Paris, Chronica Majora, t. III, p. 206-207.


- 17 -<br />

de cette nouvelle et lui demande aide et conseil' pour son ministère archiépiscopal.<br />

Ce trait clôt et confirme l'impression générale qui se dégage de cette <strong>correspondance</strong>.<br />

Ralph Neville ne fut ni un mystique ni un profond politique.<br />

Les traits dominants de son caractère sont la sincérité et le sens pratique qui<br />

lui permirent d'allier aux devoirs de <strong>sa</strong> charge l'accomplissement de ses<br />

fonctions ecclésiastiques, et à l'administration des biens temporels le souci<br />

des choses spirituelles. Il servit le roi Jean et fut un des fidèles d'Henri III<br />

pendant <strong>sa</strong> minorité. il fit partie de ce groupe de grands seigneurs, ses<br />

pareils, Guillaume le Maréchal, Hubert de Burgh, etc., qui <strong>sa</strong>uvèrent la<br />

dynastie des Plantegenêts et l'indépendance du royaume, et qui, <strong>sa</strong>ns être<br />

détachés le moins du monde des richesses et des honneurs, une fois l'Angleterre<br />

pacifiée et le trône affermi, avaient su cependant, au moment du péril,<br />

faire passer le souci de leurs intérêts après leur loyalisme envers la dynastie.<br />

Loyaliste, Ralph Neville le fut plus que tout autre. Il le fut envers l'Église<br />

comme envers le roi. Ni la cas<strong>sa</strong>tion par le pape de son élection au siège de<br />

Canterbury, ni les tentatives répétées d'Henri III pour lui enlever la charge<br />

de chancelier ne le firent passer à une attitude de révolte, pas plus qu'il ne<br />

renia jamais <strong>sa</strong> fidélité à la mémoire du roi Jean 2. Il remplit toutes ses<br />

charges avec conscience, et le goM qu'il avait pour la gestion des biens temporels<br />

ne le conduisit cependant pas, malgré les facilités qu'il aurait eues<br />

pour le faire <strong>sa</strong>ns même s'attirer de reproches, à accroître exagérément <strong>sa</strong><br />

fortune3.<br />

1. R. Dei gratia Cantuariensis elee.tns diloeto in Xpo fratri R. eadem gratia Cistrensi (sic)<br />

episcnpo, Domini Regis cancellario, <strong>sa</strong>lutem et scincerum fraterne dilectionis affectum. Cum<br />

Dominos Papa in seala Jacob nos suhiiniaverit, curam et onus Cantuariansis ecclesie nobis<br />

iLuponentes (sic) per hueras suas patentes quas die lune proxima post Cineres Line. suscepi.<br />

mus, vestre fraternitatis dilectioni attencius rogamus, quatinus nos in hac scala nunc ascendentes,<br />

nunc descendentes prou t loci vel temporis exegerit oportUnitas, consilîo veitis adjuvare<br />

ut dir[ecturu] cursiini tenentes, règia via procedere valeainus. Receptis autem literis<br />

Domini Pape Linc., statim iter nrripui[Inus] ad Dominuni Regem prorecturi, ut ei tanquam<br />

Domino karissimo, debita devocione uii)fleiii reverenciana faciamus sicut decet et honorem.<br />

Et quoniam ex inopinate nd tantam celsitudinem vucati, in hiis que cobis inultipliciter sicUt<br />

seitis occurrent agenda prudèncie vèstre, in hujusmodi Benedictus Deus laudabihiter exercitata<br />

eonsilio plurimuin indigemus, vestre fraternitatis (lilectioni attencius implorainus, qua -<br />

tinus, sicut de viibis confidirnus, consilium et auxilium in agendis nostris, vestri gratis, benigne<br />

tiobis velitis inpertiri, et, si fieri posset, non mediocriter gratum haberemus si, per presenr.ium<br />

latorein, nobis vestri gratia prucurantibus, possemus premuniri in quibus parlibus<br />

Doininum Regam possemus inveuire. Valete. àS C 1, vol. VI, n° 157.<br />

2. lI fonda une chapellenie pour l'âme du roi Jean. Blaauw, loc. cil., p. 36.<br />

1. Venerabili viro Domino R. de Nova Villa, Domini Regis canndllario, fraterA. de Oxon.<br />

eternam in Domino <strong>sa</strong>liitem. Quonianl pro utilitate Regis et ragot sepe magnis fatigati estis<br />

expensis, miramur si n Domino rara (sic) literas dispen<strong>sa</strong>ciunis non impetrastis, ut, vobis<br />

plura conferanlur banc ticia ecclesiaslica. l-lac ydeo vostre significamus benignitati quia, si<br />

Luis hahetis privilegiuru, nos, Deo dante, diligenciam adhiljebitnus elïectuo<strong>sa</strong>m ut de domo


- 18 -<br />

A l'aide de ce qui précède, il semble que nous pouvons conjecturer quel<br />

fut le véritable rôle de Ralph Neville dans la lutte engagée par les Poitevins<br />

d'abord, par le roi ensuite, contre la chancellerie.<br />

Le Professeur 'fout n raconté tout au long les manoeuvres de Pierre de<br />

Rivaux pour accroître son pouvoir aux dépens du chancellier Neville et du<br />

trésorier Mauclero, et pour organiser le Sceau privé en face de la Chancellerie<br />

d'Angleterre. Il explique le maintien de Ralph Neville au moment de la<br />

chute de ses amis en di<strong>sa</strong>nt que <strong>sa</strong> position était plus forte que celle des deux<br />

autres grands officiers, par suite de la formule « avec l'assentiment du<br />

peuple » introduite dans <strong>sa</strong> nomination 1.<br />

Certes, cette considération peut avoir son importance, mais il ne faut pas<br />

oublier que, plus tard, Henri III tourna cette clause et parvint ii se débarrasser<br />

de Ralph en lui lais<strong>sa</strong>nt les émoluments de <strong>sa</strong> charge. Si Ralph Neville<br />

demeura dans l'office de chancelier pendant les deux ans que dura la domination<br />

des Poitevins et si, pendant ce temps, Henri III ne put l'en chasser<br />

et fut réduit à lui faire une guerre sourde et à renouveler <strong>sa</strong> charge en pas<strong>sa</strong>nt<br />

sous silence son caractère constitutionnel 2, ne faudrait-il pas plutôt voir<br />

là le fruit des habiles dispositions prises par le chancelier et des relations<br />

qu'il avait su se faire à la cour, bien plus qu'au respect d'Henri III pour une<br />

situation « quasi constitutionnelle »?<br />

Le principal obstacle au triomphe complet des Poitevins fut peut-être la<br />

personne même du chancelier. [)'ailleurs, la suite des faits ne tend-elle pas<br />

à confirmer cette hypothèse? La chute des Poitevins fut, en effet, provoquée<br />

par un événement dans lequel transparaît la lutte de la Chancellerie et du<br />

Sceau privé 3 . Or, au moment du procès des Poitevins se place une remontrance<br />

adressée au roi le 2 février 123:3 par les évêques anglais qui se plaignent<br />

de ce que rien n'était fait <strong>sa</strong>ns le sceau de Pierre de Rivaux'. Il est peut-être<br />

permis, pour qui connaît le caractère opiniâtre et réaliste de Ralph Neville,<br />

d'entrevoir son inspiration sous la démarche des évêques ses collègues, dont<br />

beaucoup, nous l'avons vu, étaient ses amis, et dans le fait que, lors de l'interrogatoire<br />

de Westminster, on attacha une grande importance à la question<br />

du sceau 6 . Après la chute des Poitevins, la lutte continue entre Ralph<br />

et Henri III, qui veut ramener la charge de chancelier au rôle d'office domestique.<br />

nostra vobis provideatur ecclesiasticum beneficiuna. Set secretum sit quod vobis mando ; super<br />

hoc per litteras vestras, per preseuciuln latorem, nos cerciorare curetis. Valet». S Cl, vol. VI,<br />

n 0 29.<br />

1. Tout., op. cil., t. I, p. 219 et 222-223.<br />

2. 'rrut, op. cil., t. I, p. 222-223.<br />

3. Ibid., p. 225.226.<br />

4. Ibid., p. 226 . 227 et. 227, n. I.<br />

5. Ibid., p. 225.226.<br />

6. Ibid., p. 24ol.


- 19-<br />

Tant que la Garde-Robe est aux mains du clerc Gautier de Kirkham 1,<br />

Ralph se maintient tant bien que mal dans <strong>sa</strong> charge. Mais, à partir du<br />

moment où le roi s'appuie sur les Savoyards et où ceux-ci envahissent les<br />

offices et s'installent dans celui de la Garde-Robe, en la personne de Geoffroy<br />

du Temple, leur ami, Ralph ne peut plus lutter, et il doit se retirer jusqu'au<br />

jour où, réconcilié avec llenri III, il est rappelé 2 pour tenir un rôle <strong>sa</strong>ns<br />

doute bien diminué.<br />

Tout le débat entre le roi et la chancellerie est dominé par la puis<strong>sa</strong>nte<br />

figure de Ralph Neville. Ce qu'l-tenri veut abattre en lui, et ce que Ralph<br />

représente effectivement avec toute l'autorité et tout l'ascendant de <strong>sa</strong> forte<br />

et originale personnalité, c'est la génération de la Régence, dont il est Je dernier<br />

témoin.<br />

Après lui vont se succéder les pâles créatures d'Henri III et de ses favoris.<br />

Savoyards et Italiens, outre que leurs excès et leurs pillages exaspéreront<br />

le royaume tout entier, ne pourront avoir sur les barons l'influence de Ralph<br />

Neville, grand seigneur, évêque respecté, vrai Anglais. Peut-être, aux jours<br />

tragiques d'Oxford et de Lewes, Henri lii se souvint-il de ce chancelier dont<br />

l'indépendance et l'autorité auraient pu alors <strong>sa</strong>ns doute arrêter le dé<strong>sa</strong>stre<br />

où sombrait la monarchie.<br />

1. 17 mai 1234-27 octubri' 1236. Tout, op. cit., t. 1, p. 264.<br />

2. Tout, op. rit., p. 281,.<br />

NOGENTLEIIOTROtJ, IMPRIMRIIIE DAUPBLEYOOUVERNEUR. - 1935-<br />

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