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.la route Avec 13 500 km de routes pour 120 000 habitants, la Creuse détient un record pour le ratio entre longueur de voies et nombre d’habitants. Entretenir ce patrimoine avec des moyens limités, tel est le défi que doit relever la direction des routes. Les enduits bitumineux contribuent largement à sa réussite. 16 bitume•info La Creuse (23) Les enduits règnent sur les routes de la Creuse Enchâssée entre sept départements limitrophes, à la limite de trois régions (Centre, Limousin, Auvergne), la Creuse se situe en plein milieu de la France, au carrefour des axes Paris-Toulouse- Espagne et Bordeaux-Lyon-Europe Centrale. Si le département n’est traversé par aucune autoroute, il est relié à l’A20 à l’ouest, l’A71 à l’est et l’A75 et l’A89 au sud, qui passent à proximité. La RN145, qui constitue l’axe Centre Europe Atlantique, le traverse d’ouest en est, en 2 x 2 voies sur la plus grande partie de son parcours. “La RN145 est désormais la seule route nationale qui subsiste dans notre département, depuis que la RN141, qui nous relie à Limoges à l’ouest et à Clermont-Ferrand à l’est, a été transférée au Département et transformée en route départementale 941, explique Pierre Lapendry, directeur des routes du conseil général de la Creuse. Les 83 km de cette route à deux voies, qui nous a été léguée dans un état pitoyable, ne sont heureusement pas représentatifs de notre réseau départemental. Notre fierté est en effet de réussir bon an mal an, malgré des ressources financières insuffisantes, à le maintenir dans un état vraiment satisfaisant.” Un patrimoine de 1,88 milliard d’euro Selon le schéma directeur du réseau routier départemental, approuvé par le conseil général en 2005, la valeur de ce patrimoine routier s’élève à 1,88 milliard d’euro, y compris les ouvrages d’art (ponts et murs de soutènement). Le montant des dépenses annuelles nécessaires à la sauvegarde de ce patrimoine a été estimé à plus de 18 millions d’euro. Ce montant ne comprend pas les travaux neufs (programmes routiers Régional et Départemental, la mise en conformité du réseau, et l’amélioration de la sécurité) et se répartit à égalité entre l’investissement et le fonctionnement. “Etant données les ressources fiscales limitées du département, nous ne disposons pas d’un tel budget, commente Pierre Lapendry. Nous le savions en entreprenant la rédaction de ce schéma directeur, mais sa publication correspond à une volonté politique de nos élus de considérer avec lucidité l’ampleur de ce qu’il y a à faire. Avec un budget effectif de 12 millions d’euro pour l’investissement dont 5,5 millions pour les travaux neufs, et de 5,3 millions pour le fonctionnement nous disposons cependant d’un budget qui est loin d’être négligeable puisqu’il représente le deuxième poste de dépenses du département.” Trois catégories de voies… La gestion à l’économie d’un patrimoine a besoin, pour être efficace, d’une bonne connaissance de ce qui le constitue. Les services techniques ont classé les voies en trois catégories, selon leur importance, en fonction de leur caractère de liaison et de leur trafic : • Catégorie 1 (274 km) : Les grandes liaisons régionales et interrégionales dont le trafic est supérieur ou égal à 2 500 véhicules/jour • Catégorie 2 (658 km) : A - les liaisons départementales assurant le maillage du territoire départemental en reliant les agglomérations importantes et les chefslieux de cantons, dont le trafic se situe entre 1 200 et 500 véhicules/jour. B - les liaisons inter-cantonales et de dessertes d’activités spécifiques dont le trafic journalier est compris entre 800 et 1 200 véhicules/jour. • Catégorie 3 (3 347 km) : les dessertes locales, situées dans la trame des réseaux de 1ère et 2ème catégorie, dont le trafic est inférieur à 800 véhicules/jour. En ce qui concerne les largeurs, toutes catégories confondues, 178 km de voiries sont supérieurs ou égaux à 7 m, 347 km compris entre 6 m et 7 m, 1 010 km entre 5 m et 6 m, 1 843 km entre 4 m et 5 m, et 887 km inférieurs à 4 m.
Gravillons 4/6 Gravillons 6/10 Ancienne chaussée …et trois types de renforcement Trois types de renforcement de chaussée sont utilisés pour l’entretien, suivant les besoins et les catégories des voies. Renforcement de type 1 : graves-bitume de 6 cm minimum et béton bitumineux, 6 cm minimum. Renforcement de type 2 : béton bitumineux de 6 cm minimum. Renforcement de type 3 : graves-émulsion à 30 kg/m 2 au minimum avec un enduit superficiel. Pour les routes de catégorie 1, l’objectif est de procéder à un renforcement de type 1 sur 50 % du réseau et de type 2 sur les autres 50 % avec une fréquence de 14 ans. Pour les voies de catégorie 2 A, même type d’intervention, mais tous les 20 ans, avec pose d’un enduit superficiel intermédiaire à 12 ans, lorsque l’enrobé est usé et commence à faïencer. Pour la catégorie 2 B, renforcement de type 2 sur certaines sections biens définies (environ 15 %) et renforcement de type 3, sur le reste tous les 20 ans, avec réalisation d’un enduit superficiel intermédiaire à 12 ans, lorsque la couche de roulement est usée ou commence à faïencer. Pour les voies de 3 ème catégorie, renforcement de type 2 sur certaines sections très limitées et précisées (environ 1 %, desserte d’une activité touristique) et renforcement de type 3 sur le reste. L’objectif est de procéder à un renforcement de toutes les voies, tous les 20 ans avec un enduit superficiel à 14 ans. La majorité des renforcements sont de type 3. Environ 1 million de m 2 sont ainsi traités en graves-émulsion à 30 kg/m 2 avec un enduit superficiel. Il s’agit généralement d’un bicouche, composé d’une couche de liant puis d’une couche de gros gravillons suivie par une couche de liant puis une couche de gravillons plus petits. La technique dite du “sandwich”, ou monocouche prégravillonné (GLg), dans laquelle la couche unique de liant se trouve prise entre deux couches de granulats (gros gravillons 6/10 en première grille, petits gravillons 2/4 en deuxième BICOUCHE “SANDWICH” BICOUCHE PRÉGRAVILLONNÉ Gravillons 4/6 Gravillons 6/10 Ancienne chaussée Couche d’émulsion grille), est également utilisée. Dans les cas de chaussée très dégradée, on a recours au bicouche prégravillonné : une grille de gros granulats est répandue à sec sur la chaussée avant la pose d’un bicouche classique. Dans les agglomérations, l’enduit est abandonné au profit des enrobés coulés à froid (ECF), monocouche et bicouche, avec fibres, pour éviter les rejets de gravillons et diminuer les bruits de roulement. Le choix des solutions éprouvées “Au plan technique, le département s’en tient aux solutions éprouvées, explique Guy Sarrasin, directeur de l’agence Colas de la Creuse : gravesémulsion 0/14 à 5,5 ppc d’émulsion cationique 69 % (3,5 % de bitume résiduel), à base de bitume 180/220 émulsionnable, GB normale ou enrichie (5,5 ppc de bitume au lieu de 4,4), BB à base de bitume classique 35/50. Nous utilisons parfois de l’émulsion élastomères pour les routes à fort trafic et nous posons un peu de BBTM élastomères sur certains points particuliers, ronds-points ou virages… Quelques chantiers de recyclage en place ont été menés, essentiellement en agglomération, car nos routes présentent souvent des structures insuffisantes.” Ces insuffisances de structure portent la responsabilité des problèmes à la sortie de l’hiver, lorsqu’il peut être nécessaire de poser des barrières de dégel pour préserver les routes des dégâts provoqués par les poids lourds, nombreux à circuler sur les voies de 3 ème catégorie pour le transport du bois dans ce département forestier. Mais la mise hors gel de certains de ces itiné- Gravillons 4/6 Gravillons 6/10 Gravillons 10/14 Ancienne chaussée Grâce à la surveillance exercée par les Unités Territoriales Techniques, avec l’aide du laboratoire départemental, grâce à une programmation des travaux bien étudiée et à un budget volontariste voté par les élus, nous réussissons à maintenir notre patrimoine dans un état satisfaisant. “ “ raires, envisagée dans les moments d’optimisme, dans le cadre de plans d’exploitation forestière sur plusieurs départements, demeurera sans doute encore longtemps un projet inatteignable. La mise hors gel des routes de 1 ère catégorie, en revanche, a débuté. Les chantiers d’entretien représentent plus de 6 mois de travail, ils commencent en général vers le 15 avril, en fonction des conditions météorologiques. Depuis environ 2 ans, afin d’aller dans le sens du développement durable, les produits issus du rabotage des couches de roulement sont utilisés en recyclage pour la réalisation des couches de base en graves-bitume à raison de 10 %. Dans le futur proche ce pourcentage pourra être porté à 25 %, avec modification de la centrale et des formules de fabrication. “Dans l’ensemble, conclut Pierre Lapendry, grâce à la surveillance exercée par les Unités Territoriales Techniques, avec l’aide du laboratoire départemental, grâce à une programmation des travaux bien étudiée et à un budget volontariste voté par les élus, la situation s’est améliorée. Certes les interventions n’ont pas lieu au rythme prévu par le schéma directeur et nous faisons du curatif plus que du préventif, mais nous réussissons à maintenir notre patrimoine dans un état satisfaisant. Ce qui est bien !” Quelques chiffres Enduits : 1 M.m 2 /an ECF : 15 000 m 2 /an Enrobés : 75 000 t/an Bitumes : 8 000 t/an bitume •info 17
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