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Antoine Blondin UN SINGE EN HIVER

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cette conversation très naturelle. Il n’était plus en état de<br />

se rendre compte de quoi que ce fût.<br />

— Ça va, fit-il, n’essayez pas de jouer au plus<br />

malheureux avec moi. Mon village natal c’est ici.<br />

— Ça vous passera, répondit Quentin.<br />

— Jamais ! c’est que je vous aime bien, mon vieux<br />

papa… Je ne vous le montre guère, mais je vous aime<br />

beaucoup… Toujours calme, comme ça, toujours<br />

tranquille… Et puis, par en dessous, la souffrance, car<br />

vous souffrez, je l’ai bien compris. De quoi ? De la soif… Ne<br />

me dites pas le contraire : l’alcool c’est le salut dans la<br />

fuite, la liberté, l’état de grâce… et pour finir une belle<br />

saloperie.<br />

— Maintenant, couchons-nous, insista Quentin.<br />

— D’accord ! On prend le petit dernier et on s’emballe<br />

les bibelots. Il faut que j’aille embrasser M me Quentin.<br />

Elle ne dort pas, au moins ? Ces femmes dorment pour un<br />

rien.<br />

— Tout le monde dort.<br />

— Et nous, nous sommes là, tous les deux… N’est-ce<br />

pas merveilleux, mon vieux papa ! Arrosons cela, avec ta<br />

permission.<br />

— Ça ne m’intéresse pas, monsieur Fouquet, vous<br />

savez bien.<br />

— Bravo ! dit Fouquet, sur le ton du sarcasme.<br />

Il se leva, tituba jusqu’à la porte où il se retourna :

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