02.07.2013 Views

CHIMIE INDUSTRIELLE - Gramme

CHIMIE INDUSTRIELLE - Gramme

CHIMIE INDUSTRIELLE - Gramme

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>CHIMIE</strong> <strong>INDUSTRIELLE</strong><br />

Première partie<br />

INTRODUCTION<br />

A LA <strong>CHIMIE</strong> <strong>INDUSTRIELLE</strong><br />

Notes rédigées par Christian CHARLIER


Déconfuture<br />

Extrait du "Latéroscope"<br />

de Luc De Brabendere<br />

Beaucoup de livres commencent par un "avertissement au lecteur". Les lignes qui suivent<br />

doivent être considérées comme "un avertissement à l'auteur".<br />

Le futur a beaucoup changé en se mutant en présent. N'est-ce pas, Messieurs les experts ? Car<br />

si vous avez vu clair parfois, vous vous êtes le plus souvent trompés. Quand hier, vous voyiez<br />

demain, vous n'imaginiez pas aujourd'hui. La seule prévision correcte que vous avez donc à<br />

faire est de prévoir qu'elle sera probablement fausse !<br />

Mais rassurez-vous : c'est plus une tradition qu'une nouveauté. Avant vous, de grands<br />

scientifiques ont commis des erreurs aussi magistrales que leurs découvertes. Lors du<br />

triomphe de la mécanique, Laplace n'a-t-il pas affirmé : "Il n'y aura pas deux Newton car il<br />

n'y a qu'un seul monde à découvrir." ? Berthelot n'a-t-il pas écrit en 1887 : "L'univers est<br />

désormais sans mystère." ? Douze ans avant, n'assistait-on pas à la démission du directeur du<br />

Bureau américain des brevets qui avait déclaré : "Pourquoi rester, il n'y a plus rien à<br />

inventer." ? Quant à Arrhénius, il proclamait en 1923 que le "rythme insensé" de la<br />

production tarirait les réserves de pétrole vers 1940 et certainement avant 1960 ! John<br />

Watkins, lui, annonçait pour bientôt la disparition des moustiques et autres insectes<br />

nuisibles ! Albert Robida enfin déclarait, toujours à la même époque, que l'Italie serait<br />

transformée en un parc européen consacré uniquement au tourisme.<br />

Qu'ils soient chimiste, physicien, astronome ou mathématicien, ils ont peut-être une excuse<br />

par rapport à vous : celle de ne pas avoir disposé des mêmes outils, de ne pas avoir connu, par<br />

exemple le microscope électronique ou l'ordinateur.<br />

Sans être médecin, permettez-moi quand même de passer quelques-unes de vos prévisions<br />

récentes à l'autopsie, surtout celles concoctées au cours des "sixties", dans l'euphorie de la<br />

croissance et de la griserie technologique.<br />

"Lune, Mars, Vénus, dans cinq ans seulement !" prédisait en 1965 la revue "Science et vie".<br />

Quant au "Figaro", lorsque Apollo XI se posa effectivement sur la lune en 1969, il titra : "La<br />

science-fiction est morte !". Si les hommes ont bien foulé, cette année-là, le sol lunaire, Mars<br />

et Vénus sont, elles, toujours vierges aujourd'hui, et les voyages Terre-Lune en trois heures<br />

vingt-sept minutes (notez la précision) ne sont encore accessibles qu'au Capitaine Flamme et<br />

autres héros de dessins animés.<br />

Dans la liste des cent innovations techniques très probables dans le dernier tiers du XX ème<br />

siècle, dressée en 1967 par le Hudson Institute sous l'impulsion de Herman Kahn, figurent,<br />

entre autres, l'installation de l'homme en permanence sur la Lune et sur les satellites, des<br />

voyages interplanétaires, des plates-formes volantes individuelles, ... Onze ans plus tôt, si<br />

Arthur C. Clarke, dans "Profiles of future", annonce à juste titre l'alunissage pour 1970, il<br />

prévoit déjà, dans la foulée, la jonction d'autres planètes pour 1980 et leur colonisation pour<br />

l'an 2000 ...<br />

Les sciences de la vie n'échappent pas davantage à l'exaltation de ces mêmes experts qui,<br />

après l'hibernation et la vie artificielle, n'hésitent pas à nous promettre ... l'immortalité, mais


seulement en 2100 ! De quoi affoler et confondre les démographes. Qu'en dirait, par exemple,<br />

C. Putnam qui, en 1952, prévoyait trois milliards d'habitants sur la Terre en 1975, alors que la<br />

population mondiale a atteint, cette année-là, le chiffre de quatre milliards pour passer à cinq<br />

douze ans plus tard ?<br />

En technique mais aussi en économie, les erreurs de prévision abondent. Certaines sont de<br />

taille, comme celles du VII e plan français qui, en 1975, annonce le plein emploi pour 1980<br />

(en réalité : plus d'un million et demi de chômeurs !) ou celles du groupe de Louis Armand<br />

qui a évalué la puissance nucléaire civile installée pour l'Europe des six à 32 GW en 1970 et<br />

55 GW en 1975, alors qu'elle ne s'est montée respectivement qu'à 3.4 et 9.4 GW. Quant aux<br />

électrochocs pétroliers des années septante, personne n'a été capable de les prévoir.<br />

Il est aussi de nombreuses autres méprises, qualitatives celles-là, nées d'une mauvaise<br />

appréhension du comportement social des individus face aux innovations. N'entendait-on pas<br />

dire en 1923 que la motoculture retiendrait l'ouvrier des campagnes parce qu'elle faisait appel<br />

à son intelligence et non plus à sa force musculaire ?<br />

Sont-ce des raisons pour se méfier de toutes les prévisions ? Non, bien sûr. Entre celles qui<br />

pèchent par timidité ou rigidité et celles qui pèchent par présomption ou par enthousiasme, il<br />

en est qui ont échappé à la surévaluation et à la sous-estimation ou que les hasards et les<br />

coïncidences ont épargnées.<br />

Mais qu'elles se soient révélées exactes, qu'elles aient été prises en flagrant délit d'optimisme<br />

ou de pessimisme, elles ont toutes le mérite de nous faire réfléchir à l'avenir et/ou de nous<br />

faire rire.<br />

A en juger par l'exemple du Minitel, la déconfuture a en tout cas toujours un bel avenir devant<br />

elle. Ce ne sont pas ces quelques "paroles d'experts" citées par Christopher Cerf et Victor<br />

Nevasky qui me contrediront :<br />

"Nous n'aimons pas le son de ces Beatles, et en plus les groupes de guitaristes sont en voie de<br />

disparition."<br />

L'administrateur de Decca Record Company, 1962<br />

"Grâce à la grandeur du Shah, l'Iran est un îlot de stabilité dans le Moyen-Orient."<br />

Jimmy Carter, 1977<br />

"Il n'y a aucune raison pour que des particuliers aient un ordinateur chez eux."<br />

Ken Olson, Président de Digital Equipment Company, 1977<br />

Et je voudrais y rajouter l'extraordinaire "Je vous avais bien dit que j'étais malade", lu un jour<br />

sur la tombe d'un créatif inconnu.<br />

Il ne faut néanmoins pas désespérer. Dans un célèbre rapport sur l'avenir publié en 1964 par<br />

la Rand Corporation, il est prévu en 2012 la possibilité d'utiliser des médicaments pour élever<br />

le niveau de l'intelligence.<br />

Courage, on y est presque ...<br />

A méditer


Table des Matières<br />

1. Généralités .............................................................................................................2<br />

1.1. Exemples illustrant les catégories industrielles énoncées.........................5<br />

1.2. Caractéristiques de l'industrie chimique....................................................8<br />

2. Mots clés de l'industrie chimique ............................................................................9<br />

2.1. Matières premières ...................................................................................9<br />

2.1.1. Résumé .....................................................................................12<br />

2.2. Energie....................................................................................................12<br />

2.3. Production...............................................................................................14<br />

2.4. Types d'ingénieurs..................................................................................15<br />

3. Généralités sur les bilans pour le (l’avant) projet..................................................16<br />

3.1. Etablissement du schéma général..........................................................16<br />

3.2. Exemples de flow sheet ..........................................................................18<br />

3.3. Bilans matériels.......................................................................................22<br />

3.3.1. Exemple de schéma du point de vue matériel...........................24<br />

3.4. Bilans énergétiques ................................................................................25<br />

3.4.1. Exemple de schéma du point de vue énergétique.....................26<br />

3.5. Bilans de quantité de mouvement...........................................................27<br />

3.6. Conclusions sur les bilans de projet........................................................28<br />

3.7. Première approche du calcul d'un procédé : méthode simple.................29<br />

3.7.1. Appareillage de l'industrie chimique - Représentation<br />

graphique .............................................................................................30<br />

3.7.1.1. Le réacteur...................................................................30<br />

3.7.1.2. Les colonnes et séparateurs........................................32<br />

3.7.1.3. Les échangeurs ...........................................................33<br />

3.7.1.4. Les appareils à pression..............................................34<br />

3.7.1.5. Les tuyauteries.............................................................35<br />

3.7.1.6. Les diviseurs et les mélangeurs...................................35<br />

3.7.2. Application de la méthode des bilans à un procédé ..................36<br />

3.7.3. Application des bilans de matière : boucle de synthèse<br />

d’ammoniac..........................................................................................43<br />

4. Quelques grands noms de l'industrie genre chimique ..........................................54<br />

5. Questions relatives au chapitre ............................................................................56<br />

6. Index.....................................................................................................................77


Chimie Industrielle Introduction<br />

INTRODUCTION<br />

à la<br />

<strong>CHIMIE</strong> <strong>INDUSTRIELLE</strong><br />

"Ne maudissez pas la pénombre,<br />

allumez une bougie."<br />

Confucius<br />

Il nous faut bien l'admettre ou le constater d’urgence, les produits de l'industrie<br />

chimique sont utilisés dans pratiquement tous les domaines de la vie quotidienne.<br />

Quelques exemples doivent ou devraient suffire pour le montrer ou le démontrer :<br />

- la croissance et l'augmentation des besoins alimentaires qu’ils soient végétaux ou<br />

animaux, nécessitent des engrais de nature chimique, des insecticides, des<br />

désinfectants, etc.,<br />

- beaucoup de matériaux intervenant dans la construction ont été réalisés par des<br />

procédés chimiques, c'est le cas des aciers ou autres métaux comme le cuivre, du<br />

ciment et du béton, des peintures, du verre, des plastiques, etc.,<br />

- les chaînes vestimentaires utilisent des fibres synthétiques et des teintures, qui<br />

peuvent toutes deux être fabriquées par synthèse chimique,<br />

- les divers moyens de transport ont besoin d'essence ou de diesel ou de kérosène,<br />

pour leur fonctionnement, des métaux, des plastiques pour leur construction,<br />

- les livres ou autres publications du même acabit utilisent le papier et l'encre,<br />

- la santé et l'hygiène sont entretenues par l'utilisation de médicaments, de savons,<br />

de détergents, de désinfectants, etc.,<br />

- 1 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

- pour en terminer, dans cette énumération non exhaustive, l'industrie chimique ellemême<br />

peut s’y ajouter, celle-ci est en effet son propre gros consommateur. Cela<br />

doit se comprendre plus loin, du moins c'est l'espoir avoué et espéré.<br />

1. Généralités<br />

Il est difficile de donner une définition générale de l'industrie chimique sans le risque<br />

de la voir incomplète, malgré de louables efforts. Une définition toute fois simple et<br />

acceptable peut être la suivante (mais le débat reste ouvert) :<br />

La chimie industrielle regroupe tous les procédés qui<br />

visent à transformer des matériaux, intitulés réactifs ou<br />

matières premières, en d'autres matériaux considérés<br />

comme plus utilitaires intitulés produits, au moyen de<br />

toutes sortes d'appareils intitulés unités ou appareils.<br />

Suite à cet éclairage, il est donc possible de proposer un schéma type général de<br />

l'industrie chimique, à savoir :<br />

Ce schéma à trois "étapes" sera toujours retrouvé, quel que soit le procédé<br />

industriel. Une "étape" représente bien entendu un ensemble de techniques et<br />

l’importance de chaque "étape" variera très certainement d'un procédé à l'autre. Ce<br />

schéma met également en évidence trois domaines typiques du procédé industriel,<br />

nécessitant chacun une approche spécifique en vue de sa maîtrise.<br />

C'est aussi par ce schéma type qu’est mis en évidence le type général d'opérations<br />

rencontrées dans le procédé chimique. C'est tout naturellement ce schéma qui<br />

introduit également le Génie Chimique, qui conduit à la classification des diverses<br />

opérations permettant leurs études spécifiques.<br />

- 2 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

D’ailleurs, l’étude des procédés de l'industrie chimique et le Génie Chimique [1] sont<br />

indissociables. La première se sert abondamment du second pour toutes les<br />

opérations d'ingénierie que requiert le fonctionnement d'une installation.<br />

Afin de cerner d’importants aspects de classification et de précision de termes<br />

communément et classiquement utilisés, la modeste représentation suivante tente<br />

d’illustrer schématiquement les interconnexions existant entre l'industrie chimique et<br />

ses divers domaines.<br />

Ingéniérie<br />

Absorption,<br />

Adsorption,<br />

Centrifugation,<br />

Cristallisation,<br />

Diffusion, Distillation,<br />

Mélangeage,<br />

Evaporation, Filtration,<br />

Séchage,<br />

Homogénéisation,<br />

Sédimentation,<br />

Broyage, Extraction,<br />

Epaississage<br />

Equipement<br />

Alkylation,<br />

Bénéficiation,<br />

Blanchissage,<br />

Chlorination,<br />

Métallurgie,<br />

Oxychlorination,<br />

Polymérisation,<br />

Combustion,<br />

Craquage, Oxydation,<br />

Nitration,<br />

Fermentation,<br />

Hydrogénation,<br />

Sulfonation,<br />

Vulcanisation,<br />

Désalination, Pyrolyse,<br />

Isomérisation, …<br />

Minerais, Minéraux,<br />

Air, Eau, Gaz naturel,<br />

Pétrole, Charbon,<br />

Lignite, Tourbe<br />

- 3 -<br />

Acides, Alcools, Aldéhydes, Alcalis, Amines,<br />

Ammoniac, Acides aminés, Hydrates de carbones,<br />

Dioxyde de carbone, Enzymes, Esters, Ethers,<br />

Graisses, Furanes, Hydrocarbures, Hydrogène,<br />

Cétones, Métaux, Azote, Oxydes, Oxygène,<br />

Peptides, Peroxydes, Protéines, Pyridine, Sels,<br />

Acide sulfurique, Terpènes, Levures, …<br />

Essentiels Classiques<br />

OPERATIONS<br />

TECHNOLOGIE<br />

MATERIAUX<br />

PROCEDE<br />

CHIMIQUE<br />

ENERGIE<br />

PRODUITS<br />

INDUSTRIELS<br />

ET DE<br />

CONSOM-<br />

MATION<br />

Synthétiques<br />

Acryliques, Alkyles,<br />

Allyles,<br />

Elastomères, Fibres,<br />

Phénoliques, Plastiques,<br />

Polyesters, Polyéthylène,<br />

Polystyrènes, Résines,<br />

Rayonne,<br />

Caoutchouc, Silicones,<br />

Uréthanes, Vinyls, …<br />

Fonctionnels<br />

Accélérateurs,<br />

Aérosols, Antioxydants,<br />

Détergents, Teintures,<br />

Emulsifiants, Herbicides,<br />

Insecticides, Lubrifiants,<br />

Papier, Savons, Cires,<br />

Huiles, Solvants<br />

Inorganiques<br />

Abrasifs, Alliages,<br />

Batteries, Catalyseurs,<br />

Colles, Explosifs,<br />

Fertilisants, Verre,<br />

Isolation, Peinture,<br />

Pigments, Silicates,<br />

Semi-conducteurs, Acier<br />

[1]<br />

C'est-à-dire la science de l'ingénieur plutôt genre chimiste mais vraiment pas obligatoirement.


Chimie Industrielle Introduction<br />

Alors que cette présentation ne prétend même pas épuiser le sujet, il est déjà permis<br />

de se rendre compte de l'étendue de la chimie industrielle et une réflexion pertinente<br />

impose qu'il n'est humainement pas possible de voir tout dans les détails [2] .<br />

Les précédentes figures doivent aussi suggérer que l'industrie chimique est un point<br />

de vue global. En effet, en premier lieu, on perçoit tout de suite l'aspect pratique,<br />

des matières premières sont transformées en produits utilitaires. Par la suite, la<br />

démarche logique consiste à se demander avec quels appareils ou quels types<br />

d'appareils ou quelles techniques ou quelles quantités d’énergie, telle ou telle<br />

opération est réalisée dans le procédé. Puis, comment fonctionnent ces appareils,<br />

peut-on les améliorer, quelles seront leurs dimensions, etc. En fait, à partir du<br />

moment où l'on s'intéresse à l'appareillage et presque obligatoirement à son<br />

fonctionnement, ses dimensions etc., on entre dans le domaine du Génie Chimique,<br />

c'est-à-dire dans le point vue unitaire.<br />

Il convient encore de préciser que le dernier schéma, malgré son abondance<br />

d’informations, ne distingue pas assez clairement la chimie industrielle fine et la<br />

chimie industrielle de base. Cette dernière distinction est fonction de plusieurs<br />

critères.<br />

La chimie industrielle de base est considérée comme celle des gros tonnages, des<br />

grandes productions et c'est celle des chaînes de fabrications rapides et<br />

automatisées, où le produit obtenu est un produit de base ou un intermédiaire dans<br />

la chaîne industrielle. Son prix est normalement le plus bas possible.<br />

Compte tenu de ces aspects, il est généralement acquis que l’industrie de base se<br />

répartit dans les catégories suivantes :<br />

- l'industrie organique ou chimie du carbone, c’est-à-dire surtout la pétrochimie, qui<br />

a pris une part considérable ces dernières décennies compte tenu des possibilités<br />

énormes fournies par la composition du pétrole lui-même car celui-ci n'est plus<br />

seulement utilisé comme combustible. Les applications dans la vie courante, au<br />

départ du pétrole, sont très nombreuses (plastiques, essence, LPG, polymères,<br />

etc.).<br />

- L'industrie minérale ou dite encore inorganique (par opposition à la précédente),<br />

est une des plus anciennes industries chimiques, elle traite plus spécialement de<br />

substances qu'on ne trouve pas dans le pétrole, comme l'ammoniac (substance<br />

basique, produit essentiel de l'industrie pour la fabrication des engrais ou de l'acide<br />

nitrique ou en pharmacie, etc.), ou les acides sulfurique, nitrique ou encore<br />

phosphorique (substances acides, produits essentiels pour la fabrication des<br />

engrais ou des savons ou des explosifs ou des polymères, etc.), ou encore les<br />

sels (produit de base pour l'industrie alimentaire, ou du verre, ou des colorants, ou<br />

textile, etc.).<br />

[2]<br />

Ouf ...<br />

- 4 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

- L'industrie des polymères (plastiques, etc.) qui est en fait issue en droite ligne de<br />

l'industrie organique, mais dont la nature même des constituants, des produits,<br />

ainsi que des procédés, en font une industrie à part entière et en croissance<br />

continue.<br />

- L'industrie des métaux ou métallurgie, qui met en oeuvre essentiellement des<br />

matériaux solides extraits de minerais, reste une industrie très importante et<br />

essentielle, les utilisations sont très nombreuses (comme les possibilités), les<br />

produits obtenus comme l'acier et la fonte sont des produits de base pour<br />

l'industrie automobile, ou le génie civil, ou les transports, etc. Les métaux sont<br />

utilisés depuis les âges les plus profonds de l'histoire.<br />

- L'industrie du verre et du ciment ou encore industrie des matériaux silicatés dont<br />

les applications dans la vie courante sont tout aussi nombreuses (constructions,<br />

routes, verrerie, céramiques, etc.).<br />

Dans les catégories industrielles précédentes, on peut dégager les principaux<br />

produits de base, que l'industrieux a l'habitude d'appeler intermédiaires de base ou<br />

produits élémentaires primaires ou encore "commodity chemicals" en anglais qui<br />

est l’ensemble littéraire le plus souvent utilisé.<br />

Ces intermédiaires de base ou "commodity chemicals" vont intervenir par la suite<br />

dans l'immense diversité des procédés industriels plus spécifiques. Bien sûr, il peut<br />

arriver que ces intermédiaires de base soient aussi directement utilisables [3] .<br />

Les catégories précédentes ont également en commun le traitement initial qui est<br />

toujours réalisé avec des matières premières extraites de la nature même, c'est-àdire<br />

du sol (gisements, mines, etc.), ou de l'air ou encore de l'eau.<br />

L'industrie qui va utiliser les intermédiaires ou produits de base sera plutôt appelée<br />

industrie fine ou parachimie. Ce sont des industries où les chaînes de production<br />

sont plus spécifiques et plus sensibles. C'est le cas des industries pharmaceutiques,<br />

cosmétiques, textiles, des peintures, de constructions automobiles, de mise en<br />

forme, etc. Les produits obtenus sont finis, très variés, plus chers et plus proches du<br />

consommateur.<br />

1.1. Exemples illustrant les catégories industrielles énoncées [4]<br />

L'éthane (C2H6), produit de l'industrie …...., va être utilisé pour fabriquer de<br />

l'éthylène (C2H4), un autre produit de l'industrie …...., qui sera lui-même utilisé pour<br />

fabriquer par exemple du polyéthylène, produit de l'industrie …...., qui aboutira<br />

finalement à la fabrication de sachets en plastique. C’est-à-dire un exemple de<br />

finalité parmi tant d'autres, c'est en fait une question de choix ou de stratégie<br />

[3]<br />

Le lecteur captivé et attentif ne manquera pas de trouver des exemples de bon aloi.<br />

[4]<br />

Exemples à vocation hautement didactique, à compléter par les mordus.<br />

- 5 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

commerciale. Cet éthylène peut aussi être utilisé comme gaz liquéfié dans l'industrie<br />

du froid.<br />

L'ammoniac (H3N) et les acides (comme le sulfurique et le nitrique), produits de<br />

l'industrie …...., vont être utilisés pour fabriquer des engrais. Un exemple assez<br />

proche de fabricants chimiques de ce type de produits est PRAYON-RUPEL s.a.<br />

L'acier et la fonte, produits de l'industrie …...., seront utilisés pour fabriquer des<br />

chaudières ou des radiateurs ou des voitures ou des câbles ou des poutrelles, etc.,<br />

selon leur possibilité. C'est une question de propriétés mais aussi une question<br />

d'orientation, de marché visé par l'entreprise qui met en oeuvre le produit de base.<br />

La pâte de verre, produit de l'industrie …...., pourra être mise sous diverses formes<br />

pour obtenir des vitres ou des récipients.<br />

Le laitier, produit ou plutôt sous-produit de l'industrie ….., sera utilisé dans la<br />

fabrication des ciments, produits de l'industrie des ….., ce qui contribuera à une<br />

bonne intégration des productions forcées.<br />

Etc.<br />

Le tableau suivant, à consulter à l'aise, fournit encore moult exemples.<br />

Catégorie<br />

Industrie<br />

Inorganique<br />

Produits typiques<br />

Utilisation finale<br />

Acide sulfurique<br />

Fertilisants, pigments, explosifs,<br />

raffinage, produits chimiques<br />

divers, traitement des métaux.<br />

Acide nitrique Explosifs, fertilisants.<br />

Ammoniac Fertilisants, produits chimiques<br />

divers.<br />

Soude caustique Produits chimiques, Rayonne,<br />

raffinage, papier, savons, lessive,<br />

traitement des métaux, nettoyant.<br />

Industrie Essence Combustible pour voiture.<br />

Organique Kérosène Combustible pour avion.<br />

Huiles Lubrifiants, chauffage.<br />

Méthanol Antigel, solvant, fabrication de<br />

formaldéhyde.<br />

Formaldéhyde Plastiques<br />

Ethanol Solvant, produits chimiques,<br />

alimentation.<br />

Ethylène glycol Antigel, Cellophane, dynamite,<br />

fibres synthétiques.<br />

Styrène Caoutchouc synthétique,<br />

plastiques.<br />

- 6 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Industrie Polyéthylène } Applications variées<br />

des Polypropylène } sous formes de plastiques<br />

Polymères Polystyrène } ou de produits courants<br />

Polyvinyle } etc.<br />

Polyester }<br />

Polyisoprène Caoutchouc naturel,<br />

pneus, semelles, isolation.<br />

Polynéoprène Caoutchouc synthétique,<br />

pneus, semelles, isolation.<br />

Rayonne } Fibres synthétiques<br />

Nylon } pour le vestimentaire.<br />

Polyacrylique }<br />

Industrie Verre Vitres, verrerie.<br />

des Céramique Briques, pavés.<br />

silicates Ciment Béton.<br />

Industrie Acier Automobiles, constructions.<br />

Métallurgique Fonte Chaudronnerie.<br />

Cuivre Electricité.<br />

Aluminium Alliage léger.<br />

Industrie Papier Livres, journaux, feuilles.<br />

du papier Carton Boîtes, emballages.<br />

Industrie Oxyde de zinc } Pigments pour peintures,<br />

des peintures Oxyde de titane } encres, céramiques,<br />

Noir de carbone } etc.<br />

Résines Laques, vernis.<br />

Industrie Produits pharmaceutiques, } Applications sanitaires<br />

biochimique drogues } et médicales.<br />

Pénicilline Produit médical.<br />

Ethanol Boissons, solvant.<br />

Ce tableau ne se veut pas et ne saurait être complet, sans le risque d'être<br />

gigantesque. Attirons aussi l’attention que la catégorisation des produits dans des<br />

procédés types ne doit pas être prise au pied de la lettre. Elle est bien évidemment<br />

entachée d'un certain arbitraire. Elle permet juste de fixer certaines idées mais pas<br />

de manière indiscutable.<br />

Dans ce tableau, sont également classées, des industries chimiques qui utilisent des<br />

procédés moins classiques. C’est le cas de l'industrie du papier ou de celle des<br />

colorants ou des teintures. Ces procédés, souvent séparés de l'étude des procédés<br />

chimiques généraux, relèvent plus souvent de "l'art" ou de "la pratique". Ils<br />

conduisent à des produits plus élaborés et plus complexes dont la fabrication est<br />

- 7 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

plus spécifique et moins générale que la fabrication de produits de base. Ils relèvent<br />

en fait des procédés de la parachimie.<br />

Les procédés biochimiques concernent les produits pharmaceutiques, les produits<br />

de fermentation et l'alimentation. Ils impliquent une action biologique ou biochimique.<br />

La fermentation, un des plus vieux procédés industriels, est toujours utilisée comme<br />

procédé industriel pour produire des boissons alcoolisées mais elle n'est plus<br />

compétitive pour la production de substances de base comme l'acétone ou l'acide<br />

acétique car elle a été dépassée par l'industrie de base pétrochimique (organique).<br />

Finalement et quel que soit le type d'industrie de base, il faut définir un schéma<br />

industriel de transformation pour partir d'une matière première et aboutir à un<br />

produit demandé par le marché. Sans oublier maintenant de travailler dans des<br />

conditions acceptables pour l'environnement.<br />

1.2. Caractéristiques de l'industrie chimique<br />

Dans l’industrie chimique, il est très important de se rendre compte que tout est lié,<br />

ce qui revient à dire que les procédés sont fortement dépendants l'un de l'autre. De<br />

sorte qu’il n’est pas facile d’innover, d'autant plus que la chimie intervient dans la<br />

quasi totalité des activités de production.<br />

Quelques exemples doivent permettre de fixer les idées. En effet, quand il est décidé<br />

de faire de l'essence sans plomb, cela implique une réduction du taux de<br />

compression, qui entraîne une nouvelle option pour l'industrie automobile. Si on veut<br />

mettre de l'alcool dans l'essence, le système doit être parfaitement imperméable car<br />

il faut savoir que l'alcool se dissout mieux dans l'eau et qu'on risque donc d'en<br />

retrouver partout en concentration croissante [5] .<br />

Une autre caractéristique de l'industrie chimique est que la plupart des procédés ne<br />

débouchent pas sur le seul produit intéressant. Il faut donc tenir compte des<br />

coproduits ou productions fatales et prévoir de les éliminer ou mieux de prévoir un<br />

débouché, ce qui est de plus en plus la tendance à l'heure actuelle.<br />

Par exemple, SOLVAY a proposé un procédé pour faire de la "soude" (Na2CO3)<br />

mais on obtient aussi du chlore excédentaire [6] , c'est ainsi que SOLVAY a développé<br />

des usines pour fabriquer du PVC pour mettre en oeuvre le chlore, reconnu comme<br />

nuisible à l'environnement.<br />

L'industrie chimique est relativement jeune et elle connaît une diversification et un<br />

développement liés à l'évolution technologique. Un produit chimique sur deux aurait<br />

actuellement moins de dix ans d'âge.<br />

[5]<br />

Cela peut être un problème pour le citoyen moyen car la plupart des alcools de la chimie organique ne<br />

sont pas aussi bons qu'on ne l'imagine.<br />

[6]<br />

C'est un procédé de chimie industrielle inorganique ou minérale.<br />

- 8 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

C'est aussi une industrie en expansion puisque les marchés sont encore en<br />

croissance et qui se mondialise afin de se prémunir contres les fluctuations des<br />

différents coûts comme celui des monnaies, de la main d'oeuvre, des matières<br />

premières, etc.<br />

C'est une industrie de capitaux où les coûts de production et les investissements<br />

sont fort importants, ce qui entraîne des problèmes de surcapacité si la demande<br />

vient à diminuer, l'adaptabilité est donc limitée.<br />

On peut aussi dire que c'est une industrie où l'effort de recherche et de<br />

développement est et doit être considérable car la croissance s'articule sur le<br />

renouvellement continu de la gamme des produits et sur l'innovation interne.<br />

L'industrie chimique est donc une industrie savante qui consacre jusqu'à 10% de son<br />

chiffre d'affaires à la R&D. Elle compte également un staff technico-intellectuel<br />

particulièrement important. La tendance est aussi à la robotisation et à l'installation<br />

de moyens de mesures et d'analyses performants, ainsi qu'à la prise en compte<br />

de la sécurité et de l'environnement.<br />

Pour terminer et c'est primordial à comprendre, l'industrie chimique possède sa<br />

logique propre, qui lui arrive de s'écarter de la chimie académique et de ses<br />

généralisations car elle a l’obligation de s'adapter aux contraintes économiques,<br />

techniques, environnementales, etc.<br />

Les exemples ne manqueront pas de démontrer ces affirmations par la suite.<br />

2. Mots clés de l'industrie chimique<br />

2.1. Matières premières<br />

Les matières premières sont généralement des produits naturels d'origine minérale<br />

ou animale ou végétale. La répartition des éléments de la croûte terrestre, c'est-àdire<br />

une couche d'une bonne trentaine de km d’épaisseur, y compris les mers et<br />

l'atmosphère, est présentée à la figure suivante (proportions en % massique).<br />

- 9 -


Autres<br />

Ti 0.6%<br />

K 1.8%<br />

Na<br />

2.3%<br />

Mg 2.8%<br />

Ca<br />

4.7%<br />

Fe<br />

6.2%<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

O 45 %<br />

Al<br />

8.3%<br />

Si 27%<br />

On remarque que le carbone n'est pas repris, sa proportion est seulement de 0.018<br />

% en poids (soit 180 grammes par tonne de croûte terrestre). Cependant, il n'est pas<br />

considéré comme un élément rare puisqu’il est présent dans les grandes ressources<br />

de matières premières comme le pétrole et le charbon. En fait, un élément est tenu<br />

pour rare s'il est difficile à atteindre et à extraire mais c'est le point de vue industriel.<br />

Les matières premières peuvent se rencontrer sous toutes les formes de la matière,<br />

c'est-à-dire solide (charbon, minerai, minéraux), liquide (eau, pétrole) ou encore<br />

gazeuse (gaz naturel, air).<br />

L'utilisation des matières premières de par leur nature, détermine le domaine<br />

industriel d'utilisation, ainsi que les moyens de transformation et les produits finaux.<br />

Par exemple, pour la chimie organique industrielle, il faut généralement aboutir à des<br />

produits qui contiennent peu de carbone, c’est-à-dire un ou deux carbones, voire un<br />

peu plus, accompagné(s) d'hydrogène ou d'oxygène. C’est le cas du CH4, du CO, du<br />

CH3OH, du C2H4, du C3H6, du C6H6, etc. On trouve essentiellement ce carbone<br />

dans :<br />

- le pétrole, le charbon (fossiles),<br />

cependant, par rapport au pétrole et dans l'industrie organique, un des principaux<br />

inconvénients du charbon est d'être précisément un solide ce qui ne facilite pas<br />

l'utilisation en général,<br />

- la biomasse,<br />

- le CO2 (dioxyde de carbone) et les carbonates.<br />

Compte tenu de leur nature et leur contenu, ces matières sont utilisées, décrites et<br />

analysées dans le domaine de la chimie industrielle organique.<br />

- 10 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Dans la chimie industrielle inorganique, il faut aboutir à des produits comme le NH3<br />

ou le H2SO4 ou HNO3 ou NaCl ou encore Na2CO3. Donc, il faut des minéraux ou<br />

des minerais qui renferment les éléments essentiels comme S, Cl, Na. Les autres<br />

comme O ou H, sont aisément trouvés dans l'air et l'eau.<br />

Dans l'industrie des polymères, l'industrie organique fournira les matières<br />

essentielles, appelées d’ailleurs monomères. Ceux-ci constituent les petites<br />

molécules de base de départ. La matière première est donc un produit industriel de<br />

base. C'est aussi un produit plus compliqué et très spécial. Il contient<br />

nécessairement des doubles liaisons comme l'éthylène ou C2H4, le chlorure de<br />

vinyle ou CH2CHCl, etc., qui interviendront dans des réactions très spéciales, se<br />

déroulant en chaîne. Ce sont les réactions de polymérisation. Plus d'informations<br />

dans les cours ou les livres traitant des polymères.<br />

Pour la sidérurgie, qui est une branche de la chimie industrielle métallurgique, un des<br />

buts principaux est l’utilisation du fer. C'est dans les minerais d'oxyde de fer comme<br />

l'hématite ou la magnétite qu'il faudra le puiser. Le charbon est aussi un produit<br />

indispensable de cette industrie, ainsi que l'air, afin d’assurer la combustion du<br />

charbon pour apporter les calories nécessaires à la réalisation des réactions<br />

chimiques à haute température. De plus, le carbone intervient dans la composition<br />

du produit final. La sidérurgie n'est pas toute la chimie industrielle métallurgique, ce<br />

n'est donc pas seulement le fer, mais aussi d'autres métaux communs comme le<br />

cuivre, le zinc, l'aluminium, l'étain, le plomb, etc. qui sont tout aussi nécessaires dans<br />

les besoins habituels. Ils sont également enfermés dans des minerais. Par exemple,<br />

le cuivre se trouve dans le sulfure de cuivre, le zinc dans la galène, l'aluminium dans<br />

la bauxite, etc.<br />

Pour l'industrie des silicates, le sable (ou silice ou SiO2) est un des constituants<br />

essentiels ainsi que certains minéraux (NaCl, KCl, CaO, etc.) qui conduisent aux<br />

diverses variétés de verres. Le ciment puise un des constituants principaux dans le<br />

laitier des hauts fourneaux, on voit ici une utilisation très intéressante d'un sousproduit<br />

de l'industrie sidérurgique.<br />

Quel que soit le type d'industrie, les facteurs déterminants principaux des matières<br />

premières restent :<br />

- leur quantité ou y en a-t-il assez ?<br />

La plupart des matières premières de base sont en quantité limitée sur la planète.<br />

Elles sont classées d'un point de vue économique en ressources exploitées ou<br />

réserves (notion plutôt économique) et ressources exploitables ou ressources (non<br />

utilisées parce qu'encore trop chères à exploiter, c'est une notion plutôt technique),<br />

donc il existe très certainement des ressources à encore découvrir.<br />

- Leur qualité ou quel est le pourcentage de matière intéressante ?<br />

La qualité obéit au critère économique pour l'exploitation d'une matière, on va<br />

d'abord utiliser les matières les plus riches pour réduire les coûts de séparation.<br />

- 11 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

- L'approvisionnement c’est-à-dire où s'en procurer ?<br />

Il faut acheminer les matières premières vers le site industriel, donc l'accessibilité<br />

et la facilité d'exploiter sont encore des facteurs à prendre en considération pour<br />

l'économie du procédé. Etre sur le site même d'exploitation de la matière première<br />

est souvent admis comme idéal.<br />

Ces facteurs sont importants économiquement parce qu'ils vont cautionner le prix de<br />

la matière première et par voie de conséquence l'économie du procédé. Il y a une<br />

liaison importante et quasi directe entre le prix de revient du produit et celui de la<br />

matière première. Les exemples de la vie courante sont assez nombreux, citons le<br />

prix de l'essence qui connaît actuellement et a connu et connaîtra encore diverses<br />

fortunes. L'occasion d'y revenir pour chaque type d'industrie et de production se<br />

présentera dans les études spécifiques.<br />

2.1.1. Résumé<br />

Type d'industrie Matières premières Produits<br />

Chimie organique Pétrole HC à quelques C, etc.<br />

Chimie inorganique Air, eau, minerais Acide, base, sel<br />

Chimie des polymères Monomères Polymères<br />

Chimie des métaux Minerai, charbon Fonte, acier, métaux<br />

Chimie du verre Sable, minéraux Verre, ciment<br />

2.2. Energie<br />

Dans pratiquement tous les cas, les échanges énergétiques sont élevés. En effet, la<br />

plupart des réactions chimiques de transformation se déroulent à des températures<br />

élevées pour des questions de cinétique, d’équilibre, etc. D'ailleurs l'industrie<br />

chimique vient très loin en tête des industries qui utilisent de l'énergie.<br />

Actuellement, c'est encore souvent le pétrole qui représente une des principales<br />

ressources d'énergie, en plus d'être une matière première destinée à fournir des<br />

produits élémentaires de base. Approximativement, sur 100 kg de pétrole, plus de 90<br />

sont utilisés dans le secteur énergétique et un peu plus de 5 environ pour fabriquer<br />

des produits nécessaires à l'industrie chimique. Cela contribue à diminuer<br />

rapidement les réserves de pétrole, aussi essaye-t-on de trouver de nouvelles<br />

possibilités d'énergie pour réserver le pétrole à des tâches plus chimiques<br />

qu'énergétiques.<br />

En sidérurgie, c'est plutôt le charbon, souvent utilisé sous forme de coke, qui est du<br />

charbon épuré, donc plus cher mais plus propre, ce qui est d'autant plus nécessaire,<br />

qu'il intervient dans la composition du produit final telle la fonte ou l'acier.<br />

- 12 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Quelques ordres de grandeurs indicatifs de valeur énergétique :<br />

charbon (coal) 8.3 kWh kg -1 30000 kJ kg -1<br />

coke (coke) 8 kWh kg -1 29000 kJ kg -1<br />

tourbe (peat) 4.2 kWh kg -1 15000 kJ kg -1<br />

gaz de cokerie (coke gas) 5 kWh m -3 18000 kJ Nm -3<br />

gaz naturel (natural gas) 10 kWh m -3 36000 kJ Nm -3<br />

bois (wood) 5.5 kWh m -3 20000 kJ kg -1<br />

papier (paper) 4.4 kWh m -3 16000 kJ kg -1<br />

détritus (waste) 5.5 kWh m -3 20000 kJ kg -1<br />

Les besoins énergétiques deviennent de plus en plus un souci majeur dans un<br />

procédé industriel car l'énergie devient de plus en plus chère compte tenu de<br />

l’épuisement des ressources et du plus grand nombre de consommateurs. Il est donc<br />

capital que le procédé soit bien intégré énergétiquement. Il est de moins en moins<br />

question à l'heure actuelle de gaspiller de l'énergie, il faut nécessairement s'arranger<br />

pour récupérer les excédents énergétiques, quelque part dans l'installation.<br />

En fait, utiliser les matières énergétiques à la fois comme source d'énergie et comme<br />

matières premières, devient de plus en plus une caractéristique de l'industrie<br />

chimique.<br />

L'importance de l’aspect énergétique peut être soulignée par un exemple.<br />

Supposons que la réaction chimique qui transforme les réactifs en produits soit<br />

fortement exothermique. Ce qui est encore un cas fréquent, les réactions<br />

d'oxydations et d'hydrogénations sont généralement exothermiques. Grâce à<br />

l’exothermicité de la réaction, les produits sont portés à une température élevée. Il<br />

convient bien sûr de refroidir avant de séparer les produits mais cela doit se faire<br />

avec l’idée de la récupération de la chaleur pour fabriquer, par exemple, de la vapeur<br />

surchauffée. Celle-ci pourra alors être utilisée pour faire tourner une turbine qui<br />

entraînera un compresseur. Ce dernier fournira un travail à un fluide quelconque en<br />

augmentant sa pression, c'est-à-dire en le comprimant. Cette vapeur peut aussi être<br />

vendue à un autre utilisateur ou servir à produire de l'énergie électrique.<br />

Malheureusement, la récupération d’énergie n'est jamais totale mais elle doit<br />

s'effectuer le plus efficacement possible. Cet aspect de répartition et/ou récupération<br />

de l'énergie conduit à ce qu'on appelle la synthèse énergétique du procédé.<br />

Science qui devient de plus en plus importante de nos jours (on aura l'occasion de<br />

revenir sur la synthèse énergétique plus tard [7] ).<br />

Compte tenu des rendements et de l'impossibilité de transformer toute l'énergie<br />

calorifique en énergie mécanique ou électrique alors que l'inverse est possible, on<br />

définit actuellement la notion d'exergie ou énergie utilisable sous forme de travail.<br />

Dans un processus à pression constante, la notion d'énergie libre de GIBBS est<br />

utilisée pour calculer cette exergie. Il s’agit de :<br />

[7]<br />

Ce qui ne veut pas dire dans la soirée.<br />

- 13 -


∆G = ∆H -T0 ∆S<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

∆G est l'énergie laissée libre pour être transformée totalement en travail, par rapport<br />

à l'enthalpie ∆H qui est toute l'énergie disponible, tandis que T0 ∆S représente<br />

l'énergie perdue ou anergie. T0 est la température de la source, c’est-à-dire<br />

généralement l’ambiance.<br />

Il est difficile d'en dire plus surtout ainsi ou plus simplement, aussi une consultation<br />

avantageuse des ouvrages modernes sur la question sera-t-elle de mise.<br />

2.3. Production<br />

Dans tous les cas, la production du produit final doit être suffisante pour que la<br />

chaîne industrielle soit rentable, c'est-à-dire qu'elle conduise à un profit.<br />

Ce dernier est indispensable au fonctionnement de l'entreprise pour de multiples<br />

raisons. Il faut pouvoir acheter des matières premières et des appareils, des<br />

nouveaux ou de remplacement, il faut pouvoir payer le personnel et les fournisseurs,<br />

et surtout il faut pouvoir financer de la recherche et investir. Il est souvent nécessaire<br />

de découvrir et donc lancer des nouveaux produits, c'est-à-dire de se renouveler<br />

avant que les anciens produits ne saturent le marché ou que la concurrence ne les<br />

propose à un meilleur prix. Tous les produits ont une durée de vie limitée mais celleci<br />

est très variable d'un produit à l'autre. Les produits de l'industrie de base ont une<br />

vie plus longue, cependant il peut arriver que des quantités moindres soient<br />

nécessaires.<br />

En fait, la production est aussi fixée par les lois de l'offre et de la demande, il faut<br />

donc que la chaîne industrielle ait une certaine souplesse pour subir les variations du<br />

marché, d'où l'importance stratégique des stocks.<br />

Souvent la diversité dans la production est un facteur qui permet à l'entreprise de se<br />

maintenir à flot. Les industries des savons ou détergents sont un exemple type où la<br />

diversité des produits est essentiel.<br />

La société DU PONT DE NEMOURS est un exemple classique d'industrie chimique<br />

qui a su diversifier ses produits. Cette société a démarré ses activités vers 1802 en<br />

fabriquant toutes sortes d'explosifs. Cent ans plus tard, une politique de gestion<br />

agressive, faisait que la société DU PONT acquérait plus de 120 autres petites<br />

sociétés qui fabriquaient d'autres explosifs. Par la suite, grâce à l'établissement d'un<br />

laboratoire de recherche, la société recherchait de nouveaux produits, dont ceux<br />

basés sur la cellulose. Ensuite, elle s'orienta vers les teintures, les plastiques, les<br />

peintures ou autres recouvrements, en plus des explosifs. DU PONT fut le premier à<br />

produire la rayonne (selon un procédé français) en 1920 et à introduire la Cellophane<br />

en 1923. Plus tard encore, en 1939, elle introduisit la fibre synthétique de Nylon et<br />

plus récemment, les fibres Dacron et Orlon. Ainsi, maintenant, cette société<br />

confectionne des milliers de produits différents et a multiplié son prix de vente de<br />

- 14 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

1902 par 200. Les explosifs quant à eux, constituent maintenant une petite partie des<br />

ventes annuelles.<br />

En conclusion, il apparaît que la bonne connaissance de l'industrie, implique la prise<br />

en compte des aspects économiques comme les investissements, les coûts de<br />

fonctionnement, le prix de revient, les marges bénéficiaires, l'étude du marché, etc.<br />

Ces divers aspects doivent compléter une étude rigoureuse d'installation en avantprojet<br />

(faisabilité de lancement du produit) et même en projet (santé du produit).<br />

Faisons remarquer que le prix est la valeur acceptée par l'utilisateur, en tout cas la<br />

plupart du temps dans une situation de marché libre. Si ce prix est supérieur au prix<br />

de revient, alors les affaires seront bonnes.<br />

2.4. Types d'ingénieurs<br />

Maintenant, on a dû comprendre que l'industrie chimique est certainement une des<br />

industries dont les produits sont parmi les plus variés (pharmacie, biochimie,<br />

métallurgie, engrais, explosifs parfums, détergents, alimentation, etc.), ce qui<br />

implique un large panel de nécessaires connaissances dans de nombreux domaines<br />

(mathématiques, physique, chimie, thermodynamique, etc., on renvoie à un tableau<br />

des connaissances dans un célèbre cours de Génie Chimique).<br />

Outre la diversité des industries, les types de carrières qui s'offrent à l'ingénieur<br />

chimiste sont aussi assez variées, on peut y distinguer :<br />

- l'ingénieur de procédé (process engineer), dont le rôle principal est de développer<br />

des avant-projets d'usine à l'aide de résultats effectués en laboratoire ou par une<br />

recherche dans la littérature scientifique. Il a un travail de préparation pour le<br />

bureau d'études.<br />

- L'ingénieur de bureau d'études (project engineer, design engineer), à l'aide des<br />

renseignements fournis par l'ingénieur de procédé, il réalise les plans du projet,<br />

aussi détaillés que possible, et il établit le devis de l'installation (le coût), il<br />

transforme l'avant-projet en un projet.<br />

- L'ingénieur d'exécution (executive engineer), celui-ci va se charger de la<br />

construction et du démarrage de l'usine, ainsi que des problèmes<br />

d'approvisionnement, de coût et de délai.<br />

- L'ingénieur de production (production engineer), une fois l'usine construite, il va<br />

s'occuper de son fonctionnement, de sa production et de son entretien. Il devra<br />

donc être attentif aux performances de l'usine en fonctionnement.<br />

- L'ingénieur technico-commercial (technical engineer, sale engineer, market<br />

engineer) a un rôle de liaison, il doit assurer le lien entre le client et le producteur<br />

(problèmes techniques).<br />

- 15 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

On s'aperçoit qu'il y en a pour tous les goûts et toutes les compétences. Un ingénieur<br />

peut éventuellement travailler dans une ou plusieurs de ces catégories qui doivent<br />

être prises dans un sens assez large. Quoi qu'il en soit, il faut retenir que de toutes<br />

façons, l'ingénieur sera amené à travailler en équipe afin de permettre le<br />

déroulement du projet depuis son élaboration jusqu'à sa réalisation ou tout<br />

simplement dans son fonctionnement.<br />

A propos du rôle fondamental du travail en équipe, on ouvre une petite parenthèse<br />

philosophique en pensant qu'il est intéressant de lire le texte suivant :<br />

Il n'y a pas dx dxfaut à cxttx machinx, sauf unx touchx qui fonctionnx mal. Lxs<br />

quarantx cinq autrxs touchxs fonctionnxnt trxs bixn, mais cxttx sxulx xt uniqux<br />

touchx qui fait dxfaut provoqux unx sxrixusx diffxrxncx, vous nx trouvxz pas ?<br />

Ainsi vous pourrixz vous dirx par xxxmplx qux vous xtxs sxulxmxnt unx unitx xt<br />

qux cxla nx fait donc pas la diffxrxncx sxlon qux vous coopxrixz ou non. Mais<br />

cxttx façon dx voir xst xrronxx; lxs autrxs ont bxsoin dx vous, ils comptxnt sur<br />

vous !<br />

La prochainx fois qux vous pxnsxrxz nx pas xtrx important ou tout sxul,<br />

rappxlxz-vous cxttx machinx à xcrirx.<br />

Xn xffxt, %mag%nxz qux dxux touchxs fonct%onnxra%xnt mal ...<br />

Xt qux d%rx s'%l y xn &v&%t tro%s; vo%rx qu&;rx s%mul;&nxmxn; ?<br />

En fait, nous sommes complémentaires et interdépendants.<br />

Signalons aussi l'ingénieur de recherche, dont le rôle est d'explorer des domaines<br />

encore inconnus ou tout simplement mal connus. Il est arrivé plusieurs fois que le<br />

réacteur de laboratoire devienne un réacteur industriel (par exemple SOLVAY et sa<br />

fabrication de soude pour penser belge).<br />

3. Généralités sur les bilans dans le cadre des projets<br />

3.1. Etablissement du schéma général<br />

Un schéma général d'installation ou de procédé, est un plan des différents<br />

appareils nécessaires à la réalisation d'un objectif (un produit) avec tous les<br />

circuits parcourus par la matière en cours d'élaboration. C'est généralement un<br />

système ouvert où il entre et sort continûment de la matière et de l'énergie et où le<br />

fonctionnement est généralement considéré comme stationnaire.<br />

Les divers appareils d'un schéma général (flow sheet en anglais, les français disent<br />

humblement rhéogramme) sont généralement appelés des unités et les lignes ou<br />

circuits reliant les appareils entre eux, sont appelés des flux.<br />

- 16 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Ces notions sont couramment utilisées dans le cadre de la simulation [8] ou de la<br />

validation, c’est-à-dire dans l’étude informatique des procédés chimiques.<br />

Si le procédé est en voie de conception (projet), il faut mettre les appareils dans<br />

un ordre logique qui va assurer le bon déroulement des transformations, mais le<br />

premier ordre logique imaginé, n'est pas nécessairement le définitif. En fait, les<br />

appareils ne sont pas indépendants les uns des autres puisqu’ils se suivent et leur<br />

fonctionnement doit être justement coordonné (il ne faut pas arriver liquide à l'entrée<br />

d'un compresseur). Il faut fixer adéquatement les conditions de fonctionnement de<br />

chaque appareil et c'est seulement quand elles seront correctement déterminées,<br />

que pourra débuter l'étude.<br />

Cependant, cette étude pourra remettre en cause certains choix et amènera à réviser<br />

certaines hypothèses ou conditions de fonctionnement. Il faut comprendre que<br />

l'établissement d'un schéma général d'un projet se fait par approximations ou étapes<br />

successives.<br />

Quand un projet est en conception, il passe nécessairement par les étapes<br />

suivantes :<br />

- avant-projet de recherche (1 unité monétaire), le projet est d'abord étudié au<br />

laboratoire, à la bibliothèque, au bureau, afin de voir si le procédé laisse espérer<br />

une bonne rentabilité,<br />

- projet pilote (10 unités monétaires), l'étape intermédiaire qui permet d'étudier le<br />

fonctionnement à une plus large échelle, il faut alors que le procédé se révèle plus<br />

économique encore et surtout extrapolable, avant la dernière étape,<br />

- projet industriel (200 unités monétaires), la réalisation grandeur nature et la<br />

production, il s'agit alors là de fonctionner tous les jours de manière fiable.<br />

Les diverses catégories d'ingénieurs dont on a parlé ci-dessus, se retrouvent ici,<br />

dans les diverses étapes de la conception de l'unité de production.<br />

Par contre, si le procédé existe, on peut en étudier le schéma général afin de voir<br />

s'il est possible d'améliorer celui-ci. Une telle étude demande en général de<br />

nombreuses mesures [9] sur l'installation existante afin de pouvoir construire des<br />

modèles susceptibles de reproduire exactement les sorties en connaissant les<br />

entrées et les conditions de fonctionnement des appareils [10] . C'est après que l'on<br />

[8]<br />

La simulation d'un procédé est le calcul détaillé des flux (les connexions ou lignes) et des unités<br />

(appareils) par des moyens mathématiques et informatiques, surtout si le procédé est complexe.<br />

[9]<br />

Les mesures, les plus nombreuses possibles, faites sur un procédé sont entachées d'erreurs<br />

inévitables. Elles doivent donc d'abord être validées, c'est-à-dire étudiées et corrigées afin qu'elles<br />

vérifient les bilans (voir à ce propos des ouvrages sur la validation).<br />

[10]<br />

Les modèles ne sont que des représentations mathématisées des appareils. Ils peuvent être plus ou<br />

moins sophistiqués selon les hypothèses admises pour traduire l’appareil.<br />

- 17 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

pourra envisager d'optimaliser le procédé et éventuellement de le changer si le gain<br />

obtenu par amélioration du procédé permet de vite regagner les investissements qu'il<br />

faudrait faire pour modifier ce procédé.<br />

Dans les deux cas qui précèdent, l'ingénierie assistée par ordinateur (Computer Aid<br />

Process Engineering ou C.A.P.E.) est la science nouvelle qui est proposée à<br />

l'ingénieur de l'avenir, tant l'informatique semble repousser loin les limites de la<br />

complexité.<br />

3.2. Exemples de flow sheet (ou schéma général ou rhéogramme)<br />

La figure ci-après représente un flow sheet qu'il est assez courant de rencontrer<br />

dans l'industrie, par exemple dans la salle des contrôles avec des petites lampes à<br />

gauche et à droite [11] .<br />

[11]<br />

Au milieu aussi.<br />

- 18 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Cette première figure est le flow sheet (presque) complet d'une colonne de<br />

distillation, où sont représentés tous les appareils nécessaires au fonctionnement en<br />

régime de la colonne. On peut y voir un appareil très important en industrie, à savoir<br />

le régulateur qui est le garant du "régime stationnaire". Cet appareil (complexe)<br />

assure la constance au cours du temps des différentes variables du système<br />

(comme la température, les débits, les niveaux, les pressions, etc.). C'est grâce à<br />

cela qu'on parle de régime.<br />

L'étude des régulateurs doit être faite dans le cadre d'un cours de dynamique des<br />

systèmes, de sorte que l'on va toujours considérer modestement que les procédés<br />

étudiés sont en régime stationnaire.<br />

La figure suivante présente alors un schéma général un peu plus délayé, qui reprend<br />

juste ce qui est nécessaire pour une première approche de flow sheet.<br />

- 19 -


H<br />

M<br />

RCT<br />

Alimentation<br />

65 kmol h -1<br />

T = 600 °C<br />

R<br />

A<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

Déshydrogénation du propane en propylène<br />

C<br />

P = 10 bars<br />

Sortie<br />

78 kmol h -1<br />

Diam = 5 m<br />

Haut = 60 m<br />

R<br />

Recyclage = 100 kmol h -1<br />

RCT = réacteur<br />

D = tour de désorption<br />

C = compresseur<br />

M = mélangeur<br />

R = réfrigérant<br />

B = bouilleur<br />

- 20 -<br />

P = 7 bars<br />

Sur ce schéma, il est souvent convenu d'assurer :<br />

D CD<br />

- l'identification des appareils (leur nom et leur fonction),<br />

DI<br />

B<br />

P = 5 bars<br />

CO<br />

A = tour d'absorption<br />

CD = colonne de distillation<br />

CO = condenseur<br />

H = réchauffeur<br />

P = pompe<br />

DI = diviseur<br />

- l'identification des fluides ou matières (aussi identifiés par des noms),<br />

P<br />

Propylène<br />

48 T j -1<br />

Nbre plat = 50<br />

Diam = 3 m<br />

Haut = 40 m<br />

- les valeurs connues des débits, des niveaux de température et de pression,<br />

- les dimensions nécessaires des appareils (surface, diamètre, nombre de tubes,<br />

hauteur, etc.).<br />

Les deux premières exigences consistent juste à savoir de quels appareils il s'agit et<br />

où ils se trouvent dans le procédé, ainsi que de voir quelles sont les différentes<br />

liaisons ou flux entre les appareils ou unités. C'est l'aspect purement géographique.<br />

L'exigence suivante va permettre de se rendre compte des valeurs des débits des<br />

différents constituants mis en jeu dans le procédé, ainsi que les valeurs des<br />

températures et des pressions.<br />

B


Chimie Industrielle Introduction<br />

Si le procédé est en projet, on n'aura guère que les valeurs d'entrée et plus<br />

spécialement celles de sortie car c'est ce qu'on souhaiterait avoir. Les valeurs<br />

intermédiaires sont alors à déterminer.<br />

Si le procédé existe, on doit normalement disposer d'une information abondante pour<br />

toutes les sortes de flux quelles que soient leurs positions dans l'installation<br />

puisqu'on a la possibilité de faire des mesures sur le site.<br />

La dernière exigence permet de préciser des caractéristiques d'appareils qui peuvent<br />

s'avérer indispensables pour les calculs et à ce propos, il y a principalement deux<br />

attitudes :<br />

- the inlets of the apparatus and their main charactéristics are known. Il doit alors<br />

être possible de determine the outlets en utilisant les ressources du Génie<br />

Chimique. C'est ce qu'on appelle la simulation (idem en anglais).<br />

- Les entrées et les sorties des appareils sont connues. Les sorties sont connues,<br />

soit parce qu'elles ont été imposées par un objectif, soit parce qu'elles ont été<br />

mesurées sur un procédé existant. Il faut alors déterminer les caractéristiques de<br />

l'appareil par l'opération inverse à la précédente. C'est ce qui est désigné par la<br />

conception ou encore le dimensionnement (le "design" en anglais).<br />

Quand un schéma général est donné, il faut alors l'étudier afin de connaître les<br />

quantités de matières qui passent dans les lignes (les tuyaux), pour voir à quelles<br />

températures et pressions ces matières sont soumises, afin de savoir quelles<br />

quantités d'énergie sont nécessaires, etc.<br />

Ceci nous amène tout naturellement à définir les variables clés du procédé que<br />

l'ingénieur doit absolument connaître ou mesurer, de toute façon déterminer. Ce<br />

sont [12] :<br />

- la température (temperature), une des plus importantes variables du procédé, car<br />

pratiquement tout dépend de la température. Par exemple, les propriétés<br />

physiques d'une substance ou d'une matière, les constantes d'équilibres, etc. La<br />

température est une mesure de l'énergie des molécules. C'est une variable<br />

intensive, elle est mesurée en Celsius ou en Kelvin.<br />

- La pression (pressure), elle exprime la force moyenne par unité de surface, qui<br />

résulte des collisions des molécules sur cette surface. La pression peut être liée<br />

au déplacement des matières. C'est une variable intensive et elle est mesurée en<br />

bar ou en pascal ou en atm.<br />

- Les débits (flowrate), ce sont les quantités de matière exprimées en masse ou en<br />

mole par unité de temps. Ce sont des variables extensives et elles sont mesurées<br />

en kmole s -1 ou kg s -1 .<br />

[12]<br />

Précisons le tout de même : entre parenthèses se trouve la traduction anglaise usuelle.<br />

- 21 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

D’autres sont importantes, comme la masse spécifique (density), qui est le rapport<br />

de la masse d'un corps à son volume. Elle dépend de la température et de la<br />

pression. Pour l'eau à 4°C, 1 kg occupe un volume de 1 dm 3 . C'est une variable<br />

intensive et elle est mesurée en kg dm -3 ou kg m -3 . C’est aussi une donnée<br />

fondamentale car ses valeurs ne sont pas uniquement fonction du procédé.<br />

Les variables comme les compositions (composition), qui sont exprimées<br />

généralement de 2 ou 3 manières, soit :<br />

- en fraction massique (mass fraction), c'est le rapport de la masse d'une substance<br />

à la masse totale, la somme des fractions est égale à 1,<br />

- en fraction molaire (molar fraction), c'est le rapport du nombre de moles d'une<br />

substance au nombre de moles total, la somme des fractions est égale à 1,<br />

- en fraction volumique (volume fraction), c'est notamment le cas des gaz,<br />

- en concentration massique ou molaire, exprimée en kg m -3 ou en kmole m -3 .<br />

Les compositions sont des variables intensives mais ce sont aussi des variables de<br />

liaisons. Elles sont calculées à partir des débits et elles les lient dans des rapports<br />

conventionnels.<br />

Les informations nécessaires à la connaissance des variables du procédé que l'on<br />

vient de décrire, sont obtenues à l'aide des bilans sur la matière, l'énergie et la<br />

quantité de mouvement. Ces bilans vont être passés en revue pour les situer d'un<br />

point de vue chimie industrielle. Les formules "mathématiques" exprimant les bilans,<br />

doivent être prises du (d'un) cours de Génie Chimique.<br />

Avant de passer à la revue, précisons que ces informations serviront aussi à calculer<br />

les appareils indépendamment les uns des autres grâce aux techniques<br />

développées par le Génie Chimique.<br />

3.3. Bilans matériels<br />

Le bilan matériel d'une installation est la comptabilisation rigoureuse des matières<br />

entrant et sortant du procédé. On devrait aussi envisager les matières qui<br />

s'accumulent ou s'épuisent dans les appareils, mais comme on considère le procédé<br />

en régime permanent, les accumulations sont généralement nulles [13] .<br />

Pour étudier un procédé à l'aide des bilans de matière, on se sert fatalement des<br />

équations de bilans matière et de certaines données qui sont des valeurs de débits<br />

ou des équations supplémentaires, de sorte qu'on ait autant d'équations que<br />

d'inconnues. Si c'est le cas, on a une chance de résoudre le problème mais pas<br />

nécessairement de trouver une solution satisfaisante.<br />

Dans l’étude de procédé, on sait cependant que l’on se retrouve dans deux types de<br />

situations que l'on peut considérer comme extrêmes.<br />

[13]<br />

Ce n'est donc pas une loi absolument et irréversiblement définitive.<br />

- 22 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Si le procédé existe, comme cela a été écrit plus haut, on fera de nombreuses<br />

mesures sur les débits de matières, leurs compositions, les températures, les<br />

pressions et on vérifiera que les contraintes constituées par les équations de bilans<br />

sont satisfaites. Une nouvelle notion ou concept apparaît donc ici. Puisque de<br />

nombreuses mesures sont faites, le nombre de contraintes sera sûrement supérieur<br />

au nombre d'inconnues, à savoir les variables qui resteraient à mesurer si on<br />

décidait de presque tout mesurer. Si un nombre de contraintes plus restreint peut<br />

être utilisé pour résoudre le problème, il faut néanmoins vérifier que les contraintes<br />

restantes ou redondantes sont également satisfaites. En fait, il faut que toutes les<br />

équations de bilans soient satisfaites. Cet aspect du problème concerne la<br />

validation des procédés qui est la première étape à accomplir avant tout autre<br />

calcul, c'est-à-dire avant un calcul de simulation puis d'optimalisation.<br />

Si le procédé n'existe pas, c'est-à-dire qu'il est en (avant-)projet, on possède<br />

généralement un nombre restreint de données et les équations de bilans ne suffisent<br />

pas pour tout résoudre. Il faudra donc fixer certaines inconnues comme par exemple<br />

la teneur en impuretés du produit fini. Ces hypothèses doivent être soigneusement<br />

choisies car elles auront une influence très importante sur l'économie ou même la<br />

faisabilité du procédé. Un exemple de cette faisabilité reposant sur le<br />

dimensionnement des appareils, si on désire distiller un produit afin qu'il titre 99.9%<br />

alors que la distillation est difficile, le nombre de plateaux, c'est-à-dire la hauteur de<br />

l'appareil, risque d'être considérablement considérable.<br />

En ce qui concerne la résolution, lorsqu'il n'y a pas de réaction chimique, les bilans<br />

peuvent être exprimés en masse. Dans le cas où des réactions chimiques prennent<br />

place, il est plus commode d'établir les bilans en mole(s) [14] .<br />

Notons également que dans la plupart des procédés industriels, on est amené à<br />

recycler de la matière pour revaloriser le rendement du procédé. En effet, les<br />

réactions ne sont pas toujours (jamais) complètes et le recyclage les réactifs non<br />

transformés est nécessaire. Par conséquent, l'alimentation totale au réacteur est<br />

constituée de l'alimentation fraîche plus la matière recyclée. De même, la production<br />

totale du réacteur est constituée de la production nette due à l'alimentation fraîche et<br />

de la production supplémentaire due à la matière recyclée.<br />

Précisons que le bilan matériel net du procédé se fera en égalant l'alimentation<br />

fraîche à la production nette alors que le bilan matériel total du réacteur se fera en<br />

égalant l'alimentation totale à la production totale. Les exemples et exercices doivent<br />

le montrer par la suite.<br />

Remarquons aussi qu'un recyclage envisagé, sera très certainement limité par<br />

l'accumulation de matières inertes, c'est-à-dire des impuretés qui ne réagissent pas.<br />

En effet, s'il n'y a pas une sortie prévue pour ces impuretés, elles vont s'accumuler<br />

dans le système et peuvent même conduire à l'inhibition, voire à l'empêchement la<br />

réaction. Dans un tel cas, il convient de purger la matière recyclée (faire un<br />

soutirage) de manière à limiter la concentration des impuretés.<br />

[14]<br />

C'est même méga HACHEMENT conseillé pour les réactions chimiques.<br />

- 23 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Toutes ces importantes considérations données en vrac, apparaîtront probablement<br />

plus clairement dans les applications et notamment dans l'exemple vu ci-dessous.<br />

3.3.1. Exemple de schéma du point de vue matériel<br />

La figure suivante montre un schéma général où sont indiquées les valeurs connues<br />

mesurées ou calculées de certains débits et de certaines compositions pour<br />

quelques flux.<br />

Les données qui figurent sur le schéma général ne sont peut-être pas suffisantes<br />

pour calculer tous les autres débits de chacun des flux. Si c'est le cas, il faudra en<br />

imposer d'autres.<br />

L'établissement des bilans de matières risque de fournir un ensemble assez<br />

volumineux d'équations dont l'analyse doit permettre de déterminer les valeurs de<br />

tous les débits à condition que le nombre de données soit suffisant.<br />

- 24 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Précisons tout de même que l'on ne détermine tous les débits que si cela est<br />

nécessaire mais ce le sera s’il est nécessaire de dimensionner tous les appareils.<br />

C'est bien là le but de l'utilisation des bilans matériels, la détermination des débits<br />

pour conduire au dimensionnement de l'appareillage [15] .<br />

L'utilisation des bilans matières et la recherche des valeurs des débits sont montrées<br />

plus loin par des exemples.<br />

3.4. Bilans énergétiques<br />

En principe, dans l’application rigoureuse de la conservation de l'énergie, il faut<br />

comptabiliser toutes les formes d'énergies entrant et sortant du système. Ce sont<br />

notamment l'énergie interne, l'énergie cinétique, l'énergie des forces dérivant d'un<br />

potentiel et d'autres encore (magnétique, de surface, etc.) pour être complet.<br />

Cependant, dans un procédé chimique, elles ne sont pas toutes sur un pied d’égalité.<br />

L'énergie interne (symbolisée généralement par U) représente la chaleur sensible<br />

de la matière. C'est-à-dire sa capacité à être portée à une certaine température, ainsi<br />

que l'énergie potentielle échangée lors d'un changement d'état (chaleur de<br />

condensation, de cristallisation, de réaction, etc.). L'énergie interne absolue n'est pas<br />

calculable, on n’en détermine en fait que les variations d'un état à l'autre. On peut<br />

parler d'énergie interne relative en se servant d'un état de référence et parmi les<br />

références les plus célèbres, on peut citer l'état de référence du gaz parfait à 1 atm<br />

et 298.15 K, ou encore l'état de référence de l'eau à 0 C et pression d'une atm.<br />

m v2<br />

L'énergie cinétique, (pour rappel, E = 2 ) qui dépend de la vitesse moyenne des<br />

débits de matières, est généralement négligeable comparé aux autres (en tout cas<br />

dans les cas de nature chimique qui nous occupent).<br />

L'énergie des forces dérivant d'un potentiel est due principalement à la gravité et<br />

à la pression. La force de gravité produit une énergie m g h où h est l'élévation de la<br />

matière de masse m soumise à l'accélération de la pesanteur g, cette (variation d')<br />

énergie est généralement éliminée. Par contre, les forces de pression produisent un<br />

travail P V sur un volume de matière (fluide) V, ce travail est additionné à l'énergie<br />

interne et l'on obtient ce qu'on appelle l'enthalpie H = U + P V. La notion d'enthalpie<br />

est fondamentale dans les bilans énergétiques du procédé chimique comme on le<br />

constatera.<br />

Par souci d'être complet, il a été mentionné les énergies magnétiques, les énergies<br />

de surface, etc., mais dans un procédé chimique, ces dernières sont encore plus<br />

négligeables que les négligeables.<br />

[15]<br />

Donc au Génie Chimique, yes sir.<br />

- 25 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Il ne faut pas oublié l'énergie extérieure apportée ou enlevée au système sous<br />

forme de travail ou de chaleur.<br />

En résumé, il faut comprendre que dans un procédé chimique industriel, c'est<br />

l'enthalpie, symbolisée habituellement par H, qui entre et qui sort du procédé dont il<br />

faut surtout tenir compte ainsi que des énergies apportées ou enlevées au systèmeprocédé.<br />

Toutes sont généralement des formes de l'enthalpie. Ceci revient à dire que<br />

le bilan énergétique est surtout dans le cas qui nous préoccupe, un bilan thermique<br />

ou enthalpique de l'installation.<br />

3.4.1. Exemple de schéma du point de vue énergétique<br />

Ci-dessous, un schéma d'installation. Pour information, il s’agit d’un flow sheet<br />

sommaire de la production d'hydrogène et de dioxyde de carbone à partir de gaz à<br />

l'eau, où sont représentés notamment les échanges d'énergie (enthalpie, chaleur et<br />

travail) avec le système extérieur.<br />

Ainsi, dans le bilan énergétique à considérer pour une telle installation, il faut tenir<br />

compte :<br />

- 26 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

- des enthalpies des matières qui entrent, qui sortent, qui sont générées ou<br />

absorbées,<br />

- des chaleurs échangées entre le procédé (le système) et l'extérieur (l'ambiance)<br />

par des intermédiaires privilégiés (les échangeurs),<br />

- des travaux qu'il est nécessaire de fournir au procédé par l'intermédiaire des<br />

compresseurs ou des pompes ou des travaux que l'on peut espérer récupérer à<br />

l'aide de turbine(s).<br />

Il est très important de noter que dans ces deux derniers cas, on n'échange pas<br />

toute la chaleur ou tout le travail. Il y a des pertes à l'ambiance à cause des<br />

frottements, par manque d'isolation, par échauffement des parois, etc. Ainsi les<br />

opérations d’échange sont-elles toujours affectées d'un certain rendement [16] .<br />

On souligne avec force que température et enthalpie sont intimement liées. Pour<br />

être plus complet, le flow sheet précédent devrait proposer certaines valeurs de<br />

températures ou d'enthalpies pour permettre de dresser les bilans d'énergie.<br />

C'est par la résolution de l'ensemble des bilans thermiques que l'on va déterminer<br />

les valeurs des températures de chacun des flux du schéma général.<br />

On peut conclure que le but des bilans thermiques est de déterminer les besoins<br />

en énergie du procédé ainsi que les niveaux de température qui vont influencer le<br />

choix des matériaux.<br />

3.5. Bilans de quantité de mouvement<br />

Quoique ce bilan ait surtout une grande importance au niveau du procédé parce qu'il<br />

assure le mouvement des matières, on considère qu'il est relativement "simple" et<br />

"facile" à résoudre dans l'étude du procédé chimique.<br />

Il faut effectivement faire bouger les matières pour les faire passer dans les tuyaux<br />

ainsi que les appareils. Il faut donc leur appliquer une force, qui entraîne<br />

nécessairement un certain travail nécessaire à ce déplacement.<br />

Dans le cas des fluides, ce sont les forces de pression qui les font bouger. Les<br />

différences de pression sont les gradients de force, c'est-à-dire les moteurs qui<br />

assurent le transfert des fluides de l'entrée à la sortie du procédé et/ou de l'appareil.<br />

Ces forces de pression maintiennent le système des tuyaux ou des appareils à des<br />

pressions considérées comme constantes mais ces forces de pression servent aussi<br />

à vaincre les pertes de charges à travers ces mêmes tuyauteries et ces mêmes<br />

appareils. Le maintien de la pression et les pertes de charge sont donc assurées par<br />

[16]<br />

Une définition assez générale pour le rendement pourrait être la suivante :<br />

le rendement est égal au rapport de ce qui est vraiment disponible à ce qui a été réellement fourni.<br />

- 27 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

l'utilisation de pompes pour les liquides ou de compresseurs ou ventilateurs pour les<br />

gaz.<br />

Cependant, il se peut aussi qu'un fluide soit détendu par passage au travers d'une<br />

vanne ou que l'on veuille récupérer de l'énergie mécanique d'un fluide par passage<br />

dans une turbine. Ces deux opérations ont pour effet de diminuer la pression du<br />

fluide.<br />

Dans le cas des pertes de charge, l'énergie communiquée au fluide est perdue mais<br />

dans le cas d’une turbine, elle peut servir à faire tourner un arbre de compresseur.<br />

Pour les matières solides, on communique une énergie cinétique ou potentielle au<br />

solide en le déplaçant sur un tapis roulant ou en l'élevant au-dessus d'un récipient,<br />

mais comme on a eu l'occasion de le voir, l'énergie communiquée qui coûte aussi de<br />

l'argent, ne bouleverse pas les bilans énergétiques et n’est pas considérée comme<br />

importante (voire négligée) par rapport à d’autres énergies. D'ailleurs, cela<br />

n'engendre ni une différence de pression, ni une différence de température dans les<br />

matières.<br />

Cet ensemble de considérations conduit à dire que le bilan de quantité de<br />

mouvement est pratiquement et essentiellement un bilan de pression. Que celui-ci<br />

est souvent résolu en premier lieu suite aux hypothèses effectuées pour calculer le<br />

procédé représenté par le flow sheet.<br />

De plus, une hypothèse souvent admise en première approximation, est de négliger<br />

les pertes de charge dans les tuyauteries ou encore de reporter celles-ci<br />

symboliquement et numériquement dans les appareils.<br />

Le but des bilans d'impulsion est la connaissance des niveaux de pression qui a<br />

une influence sur la résistance des matériaux car cela va intervenir dans les<br />

calculs d'épaisseur de parois.<br />

3.6. Conclusions sur les bilans de projet<br />

De toute manière, il doit être entendu que toute étude de schéma général est basée<br />

sur la résolution :<br />

- des bilans de matières, qui permettent de calculer les différents débits circulant<br />

d'un appareil à un autre,<br />

- des bilans énergétiques ou bilans de chaleur, qui permettent de calculer les<br />

niveaux thermiques, c’est-à-dire les températures, les besoins en calories, les<br />

possibilités de récupérations, etc.,<br />

- des bilans d'impulsion ou bilans de pressions qui permettent de déterminer les<br />

différents niveaux de pression et de vaincre les pertes de charges.<br />

- 28 -


Schématiquement :<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

Bilans de matières → débits totaux et partiels → dimensionnement<br />

Bilan de chaleur → températures et enthalpies → besoins + matériaux<br />

Bilan d'impulsion → pressions → mouvement, résistance<br />

Pour rappel ou confirmation, dans le contexte du Génie Chimique, les bilans<br />

matières et énergétiques sont largement utilisés avec des considérations<br />

supplémentaires pour calculer les appareils plus spécifiquement, c'est-à-dire à<br />

l'échelle individuelle ou unitaire de l'appareil.<br />

Dans le cadre de la chimie industrielle, ils sont plutôt utilisés à l'échelle globale de<br />

l'installation pour établir les valeurs des différents flux (températures, débits, etc.),<br />

afin de contrôler ces flux ou de les utiliser par la suite pour dimensionner.<br />

De toute façon, la formulation à utiliser (voir Génie Chimique) est (et reste) :<br />

A = E - S pour une opération physique<br />

A = E - S + G pour une opération chimique<br />

où A est l'accumulation dans le système,<br />

E est tout ce qui entre dans le système,<br />

S est tout ce qui sort du système,<br />

G est la génération nette de matière par la (les) réaction(s) chimique(s)<br />

exprimée molairement [17] .<br />

Les unités des variables sont toujours à préciser selon le cadre de l'utilisation.<br />

Elles seront molaires ou massiques pour les bilans matières, celles de l'énergie pour<br />

le bilan thermique (ou d'énergie) et celles de la pression pour le bilan d'impulsion.<br />

Sans oublier l’unité de temps si le système est ouvert.<br />

3.7. Première approche du calcul d'un procédé : méthode simple<br />

Dans la suite et parce qu'il s'agit aussi d'une tout autre étude (dynamique), il est<br />

considéré que les procédés analysés, ainsi que les appareils qui le composent,<br />

fonctionnent en régime stationnaire. Comme il y a des entrées et des sorties<br />

permanentes, les procédés seront donc des systèmes ouverts en régime stabilisé.<br />

[17]<br />

G est non nul et est uniquement utilisé pour les bilans matière avec réaction chimique. Il est presque<br />

toujours exprimé en unité de mole (par unité de temps ou non). En kg, c'est possible mais plus que<br />

certainement source à problèmes. Les unités doivent toujours sauver la mise.<br />

- 29 -


La stationnarité du procédé implique que :<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

- le terme d'accumulation (A) sera nul pour les cas abordés par la suite,<br />

- les variables extensives comme l'enthalpie (H), les débits (Z), etc., seront<br />

exprimés par rapport à l'unité de temps (s, h, j, an, etc.).<br />

3.7.1. Appareillage courant de l'industrie chimique - Représentation graphique<br />

Une liste des appareils les plus souvent rencontrés dans les schémas généraux ou<br />

"flow sheets" ainsi que les symboles graphiques convenus, est présentée et<br />

brièvement analysée par la suite. Les symboles graphiques ne sont pas vraiment<br />

standardisés mais ce sont à peu de choses près les représentations admises les<br />

plus courantes. De toute façon, ce seront les conventions utilisées ici et dans les<br />

autres cas, elles sont précisées sur tout flow sheet digne de ce nom.<br />

Une définition simple pour chaque appareil ainsi que de l'établissement global des<br />

bilans matières et thermiques est fournie en vue d’une utilisation simplifiée.<br />

Le bilan d'impulsion n'est pas toujours donné, en général il sera simplement, avec P<br />

comme symbole de la pression totale :<br />

ou bien<br />

Pentrée = Psortie<br />

Pentrée = Psortie + pertes de charge<br />

Précisons encore que les appareils étudiés dans le cadre de la chimie industrielle,<br />

c’est-à-dire le point de vue global, sont normalement l'objet de développements plus<br />

détaillés dans le cadre du Génie Chimique ou point de vue unitaire avec le<br />

dimensionnement optimal comme objectif.<br />

C’est pourquoi il n'apparaît donc pratiquement pas de considérations de dimensions<br />

et les variables principales sont les variables macroscopiques du procédé telles<br />

qu'elles ont été décrites dans le paragraphe sur les variables du procédé (T, P,<br />

débits).<br />

3.7.1.1. Le réacteur<br />

Le réacteur est probablement l’appareil clé du procédé. C’est un volume déterminé<br />

où se déroule la transformation des réactifs en produits. La nature des constituants<br />

varie, ainsi que leurs quantités respectives. Il n’y a en général qu’un flux d’entrée et<br />

qu’un flux de sortie et la représentation symbolique est :<br />

- 30 -


Bilan matière pour chaque constituant :<br />

0 = Z 0 i - Zi + Gi i = 1, N<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

0<br />

Z<br />

i<br />

Z<br />

i<br />

où Z 0 i est le débit molaire de la substance i à l'entrée du réacteur,<br />

Zi est le débit molaire de la substance i à la sortie du réacteur,<br />

Gi est la génération nette de substance i due aux R réactions chimiques,<br />

N est le nombre total de substances entrant et sortant du réacteur.<br />

Les débits Zi ainsi que Gi, sont le plus facilement exprimés en unités molaires par<br />

unité de temps, par exemple kmol s -1 , kmol h -1 , mol s -1 , etc.<br />

Bilan de chaleur :<br />

0 = Hin - Hout + Echange(s) de chaleur éventuel(s)<br />

où Hin est l'enthalpie totale à l'entrée du réacteur,<br />

Hout est l'enthalpie totale à la sortie du réacteur.<br />

Les enthalpies et autres énergies, s'expriment en unité d'énergie par unité de temps,<br />

par exemple en kJ s -1 , kcal h -1 , kW, etc.<br />

Dans le cadre d’une détermination de tous les débits d’entrée et de sortie, il est<br />

nécessaire de faire une analyse des spécifications pour connaître le nombre de<br />

données à s’imposer ou à fixer.<br />

D’un point de vue bilan matière, pour N substances dans 2 flux et avec R réactions, 2<br />

* N + R inconnues sont dénombrées pour N bilans de matières. Il faut donc imposer<br />

ou fixer N + R données ou contraintes pour calculer tous les débits.<br />

Les éventuelles équations exprimant l'équilibre chimique, peuvent être ajoutées<br />

comme contraintes supplémentaires ainsi que des rendements ou des conversions,<br />

etc. Il peut y avoir R équilibres ou R conversions par réaction. En général il n’y a<br />

qu’un rendement.<br />

La détermination du volume du réacteur ou du temps de séjour ou de la masse<br />

catalytique, etc., relève du Génie Chimique.<br />

- 31 -


3.7.1.2. Les colonnes et séparateurs<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

La séparation simple consiste en une séparation en une seule étape, dans un ballon<br />

ou une petite colonne, de la phase vapeur et de la phase liquide.<br />

Par contre, la distillation est une technique de séparation qui accumule les<br />

séparations simples.<br />

L'absorption (désorption) et l'extraction sont également des séparations, dans des<br />

colonnes assez grandes en général, d'une (de) substance(s) au moyen d'une (d')<br />

autre(s).<br />

Les séparateurs ont de 1 à plusieurs flux d’entrée et minimum deux flux de sortie.<br />

Les représentations graphiques sont respectivement :<br />

Z1<br />

Q<br />

Z2<br />

Z3<br />

Séparation simple Distillation Absorption - Désorption<br />

Bilan matière pour chaque constituant :<br />

0 = Z1i - Z2i - Z3i i = 1, N pour séparation, distillation<br />

0 = Z1i + Z2i - Z3i - Z4i i = 1, N pour absorption, extraction<br />

où les symboles sont définis sur la figure ci-dessus.<br />

Les débits Z sont exprimés en général en unités molaires ou massiques par unité de<br />

temps, par exemple kmol h -1 , kg h -1 , t j -1 , etc. Dans ces cas, l’utilisation des unités<br />

massiques est moins restrictive et tout aussi facile ques les unités molaires car il n’y<br />

a pas de réaction chimique..<br />

- 32 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Il est très courant de faire intervenir ou d’utiliser les fractions massiques ou molaires,<br />

c'est-à-dire :<br />

Zi = zi Z<br />

où Zi est le débit molaire ou massique de la substance i,<br />

zi est la fraction molaire ou massique de la substance i,<br />

Z est le débit total molaire ou massique.<br />

Bilan de chaleur :<br />

0 = H1 - H2 - H3 + Echange(s) de chaleur éventuel(s) séparateur<br />

0 = H1 - H2 - H3 - Qcondenseur + Qbouilleur colonne à distiller<br />

0 = H1 + H2 - H3 - H4 + Echange(s) de chaleur éventuel(s) absorbeur<br />

où Hi sont les enthalpies totales autour des systèmes considérés (voir figure),<br />

Q sont les quantités de chaleur fournies ou retirées au système.<br />

D’un point de vue bilan matière, pour N substances dans 3 flux (1 d’entrée et deux<br />

de sortie), 3 * N inconnues sont dénombrées pour N bilans de matières. Il faut donc<br />

imposer ou fixer 2 * N données ou contraintes pour calculer tous les débits.<br />

Les éventuelles équations exprimant l'équilibre physique par des constantes de<br />

partage, peuvent être ajoutées comme contraintes supplémentaires. Ces contraintes<br />

sont souvent au nombre de N.<br />

Le dimensionnement de ces appareils, à savoir le calcul des conditions opératoires<br />

et la hauteur ou le volume, est réalisé dans le cadre du Génie Chimique.<br />

3.7.1.3. Les échangeurs<br />

Les échangeurs permettent le passage de la chaleur du fluide chaud vers le fluide<br />

froid sans toutefois modifier les flux de matières.<br />

Q<br />

Z1 Z2<br />

- 33 -<br />

Z4<br />

Z1 Z2<br />

Les bilans matières sont donc immédiats car il n'y a normalement pas de mélange<br />

entre les fluides de sorte que les débits sont simplement conservés (Z1 = Z2, Z3 =<br />

Z4).<br />

Z3


Bilan de chaleur :<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

0 = H1 - H2 + Q premier type d'échangeur<br />

0 = H1 + H3 - H2 - H4 deuxième type d'échangeur<br />

Les symboles ne changent pas de sens et ont donc déjà été définis (voir plus ci<br />

avant et les figures).<br />

Les équations exprimant l'échange thermique doivent en général être ajoutées mais<br />

pas nécessairement.<br />

Ces appareils sont également dimensionnés par les techniques du Génie Chimique<br />

où les calculs de la surface d’échange et la charge thermique de l’échangeur<br />

apparaissent comme les plus importants.<br />

3.7.1.4. Les appareils à pression<br />

Les appareils à pression modifient fortement la pression des flux entrants par une<br />

action mécanique sans modifier les débits massiques.<br />

Compresseur Turbine Vanne Pompe<br />

Le bilan matière est immédiat puisque les débits massiques sont conservés.<br />

Bilan de chaleur :<br />

0 = Hin - Hout + Puissance compresseur ou pompe<br />

0 = Hin - Hout - Puissance turbine<br />

0 = Hin - Hout vanne<br />

Pour les vannes, le bilan enthalpique est conservé et comme ces appareils<br />

introduisent seulement une modification de pression, la température n'est<br />

pratiquement pas modifiée [18] . Au point de vue énergie, il s'agit de transfert énergie<br />

[18]<br />

L’enthalpie est peu influencée par la pression cependant une modification de température importante<br />

risque de se présenter dans le cas du changement de phase d'un mélange.<br />

- 34 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

potentielle et/ou énergie cinétique, énergies dont l’importance est faible dans les<br />

bilans enthalpiques. Donc s’il faut faire des bilans énergétiques précis sur les<br />

vannes, il faut tenir compte de ces énergies.<br />

Les compresseurs sont pour les gaz et les pompes pour les liquides. Dans le premier<br />

cas la température change beaucoup alors que pour le second, elle change peu<br />

(incompressibilité relative du liquide).<br />

Le bilan d'impulsion reste toujours simple car pour ces appareils, la chute ou le gain<br />

de pression effectué (ou désiré)est précisé.<br />

Les équations exprimant l'action mécanique doivent en général être ajoutées et leur<br />

dimensionnement spécifique relève du Génie Chimique.<br />

3.7.1.5. Les tuyauteries<br />

Les tuyauteries sont les connexions entre les appareils. Elles contiennent la matière<br />

mais il n’est pas nécessaire de faire de bilan dessus car il ne s'y passe rien de<br />

spécial, la matière est seulement transférée.<br />

Les pertes de charge éventuelles dans les tuyauteries sont souvent symbolisées par<br />

des vannes ou encore comprises dans les appareils précédents.<br />

3.7.1.6. Les diviseurs et les mélangeurs<br />

Le mélangeur a pour simple but de mélanger deux ou plusieurs flux pour en faire un<br />

seul sans aucun apport de travail. Par contre, le diviseur fait l'inverse, il sépare un<br />

flux en deux voire plus (rare) mais toujours sans apport de travail.<br />

Z3<br />

Z1 Z2<br />

Bilan matière pour chaque constituant i :<br />

Mélangeur Diviseur<br />

0 = Z1i - Z2i - Z3i i = 1, N diviseur<br />

- 35 -<br />

Z1<br />

Z2 Z3<br />

0 = Z1i + Z2i - Z3i i = 1, N mélangeur


où les symboles sont précisés sur la figure ci-dessus.<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

Les remarques faites sur les unités des variables Zi ainsi que sur leurs fractions<br />

molaires ou massiques relatives aux substances, restent valables ici (voir plus haut).<br />

Bilan de chaleur :<br />

0 = H1 + H2 - H3 mélangeur<br />

0 = H1 - H2 - H3 diviseur<br />

où Hi sont les enthalpies totales autour des systèmes considérés (voir figure).<br />

Le mélangeur ne nécessite aucune équation supplémentaire tandis que pour le<br />

diviseur, on précise souvent le taux de purge ou coefficient de soutirage, par<br />

exemple :<br />

t = Z2<br />

Z1<br />

où Z1 et Z2 sont les débits totaux.<br />

- 36 -<br />

(0 ≤ t ≤ 1)<br />

Le diviseur est aussi appelé purgeur à cause de son rôle dans le procédé. Il ne<br />

modifie pas les compositions du flux qui entre de sorte que celles-ci sont conservées<br />

dans les deux ou plusieurs sorties. Par conséquent, le taux de purge est applicable à<br />

n’importe quel débit de substance du flux d’entrée.<br />

3.7.2. Application de la méthode des bilans à un procédé<br />

Soit un petit procédé (très courant en industrie) fonctionnant en régime stationnaire<br />

et représenté par le schéma général suivant :<br />

0<br />

M1 R1<br />

1<br />

4<br />

Dans ce type de schéma, les liaisons représentées par les lignes sont donc appelées<br />

flux et ceux-ci sont numérotés de 0 à 4. Un flux est censé représenter un mélange de<br />

substances définies chacune par un débit partiel (de préférence en nombre de moles<br />

par unité de temps s’il y a une réaction chimique en jeu), ainsi qu'une température<br />

(en K) et une pression (en bar). Pour rappel ou pour confirmation, on considère qu'un<br />

2<br />

S1<br />

3


Chimie Industrielle Introduction<br />

flux est complètement déterminé quand toutes les variables précédentes ont été<br />

calculées.<br />

La connaissance de ces variables permet aussi de calculer l'enthalpie qui est la<br />

donnée nécessaire pour écrire et résoudre les bilans de chaleur. Les bilans de<br />

matière et de chaleur ne sont qu’assez rarement indépendants.<br />

Les appareils représentent respectivement un mélangeur, un réacteur et un<br />

séparateur du type colonne. Ces appareils sont appelés des unités et leur rôle<br />

essentiel est de modifier les flux, c'est-à-dire de changer les températures ou les<br />

pressions ou les débits ou encore toutes les précédentes variables à la fois.<br />

Dans ce schéma général, on peut y voir le flux 0 qui est le seul flux d'entrée du<br />

procédé, où il est supposé contenir trois substances nommées A, B et C.<br />

Le mélangeur M1 mélange simplement les flux 0 et 4 sans échange de chaleur avec<br />

l'extérieur, ni apport de travail.<br />

Le réacteur R1 réalise la réaction isotherme :<br />

ν A A + ν B B → ν C C<br />

où ν A , ν B et ν C sont des coefficients stoechiométriques quelconques mais connus.<br />

Le séparateur S1 est normalement un appareil qui devrait séparer le flux 2 selon un<br />

mode de fonctionnement à préciser mais fixé.<br />

Dans ce procédé, et uniquement pour faciliter la tâche, on suppose que la<br />

température et la pression ne varient pas. Le procédé est considéré comme<br />

isotherme et isobare. Ainsi, il ne sera pas nécessaire de faire intervenir les bilans<br />

d'énergie permettant de calculer la température et d'impulsion concernant surtout la<br />

pression. On considère que les températures seront toutes égales à T0 et les<br />

pressions à P0, qui sont la température et la pression du flux d'entrée (flux 0).<br />

Dans un procédé réel, aucun échange de chaleur et aucune perte de charge sont<br />

des hypothèses évidemment tout à fait irréalistes et d'ailleurs quasi irréalisables. Par<br />

contre envisager les bilans de matières seuls pour aborder et dégrossir le problème<br />

est tout à fait courant. Les précautions prises ci avant n'étaient donc pas strictement<br />

nécessaires.<br />

Afin de se rendre compte de la faisabilité du problème, on réalise une analyse des<br />

spécifications ou du nombre de degré de liberté afin de dénombrer les inconnues du<br />

système et les données. Cela permet alors de savoir si le nombre de bilans de<br />

matière sera suffisant pour calculer les variables qui ne seraient pas données.<br />

D’un point de vue général, les inconnues à déterminer sont tous les débits partiels<br />

(en nombre de moles par unité de temps) de chaque substance dans chaque flux, ce<br />

sont :<br />

- 37 -


A0 A1 A2 A3 A4<br />

B0 B1 B2 B3 B4<br />

C0 C1 C2 C3 C4<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

Soit donc 3 substances * 5 flux = 15 inconnues au total, ce qui implique de trouver 15<br />

relations ou équations indépendantes pour résoudre entièrement le système [19] .<br />

Ces relations sont tirées des bilans de matières, des équations de liaison faisant<br />

intervenir les variables du système (par exemple le % d’un substance dans un flux),<br />

soit encore des données.<br />

On obtient une partie des relations en écrivant d'abord tous les bilans de matières<br />

autour de chaque appareil à l'aide de la formule vraiment très générale de bilan A =<br />

E - S + G (ici, A = accumulation = 0 car régime admis comme stationnaire). Tous les<br />

bilans sont exprimés en nombre de moles par unité de temps de préférence s’il y a<br />

réaction chimique. On a alors, pour chaque appareil et pour chaque substance :<br />

Mélangeur M1<br />

0 = A0 + A4 - A1<br />

0 = B0 + B4 - B1<br />

0 = C0 + C4 - C1<br />

Réacteur R1<br />

0 = A1 - A2 + GA<br />

0 = B1 - B2 + GB<br />

0 = C1 - C2 + GC<br />

Séparateur S1<br />

0 = A2 - A4 - A3<br />

0 = B2 - B4 - B3<br />

0 = C2 - C4 - C3<br />

Tous ces bilans de matière donnent neuf équations "seulement", c’est-à-dire 3<br />

appareils * 3 substances. Cependant, trois inconnues supplémentaires sont<br />

introduites et ce sont les générations nettes dans le réacteur, soit de A, soit de B ou<br />

soit de C.<br />

Par conséquent, on peut dire qu'il y a 15 + 3 inconnues pour 9 équations, ce qui<br />

donne un excès de 9 inconnues. Le problème possède 9 degrés de liberté. Cela<br />

[19]<br />

Relation ou équation est donc pris au sens le plus large, de sorte que A0 = une valeur est considérée<br />

comme une équation au même titre que A0 + A4 = A1, même si celle-ci contient plusieurs variables.<br />

- 38 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

veut dire qu'on est libre d'imposer 9 valeurs à 9 inconnues choisies<br />

judicieusement, pour trouver les autres à l'aide des équations obtenues. Imposer<br />

des valeurs n'est cependant pas toujours une chose simple et seule la résolution de<br />

plusieurs problèmes apporte l'expérience nécessaire à cette pratique délicate.<br />

Toujours dans le cas où une seule solution est recherchée (cadre de la simulation) et<br />

avant d'imposer des valeurs, il faut essayer de trouver des équations<br />

supplémentaires. Ceci implique alors d'examiner un rien plus intimement, le<br />

fonctionnement des appareils. On peut dire que :<br />

- le mélangeur ne fait guère plus qu'un mélange, donc pas d'équation<br />

supplémentaire.<br />

- Le réacteur réalise la réaction unique :<br />

ν A A + ν B B ⇔ ν C C<br />

donc quand une mole de A disparaît, une mole de B disparaît aussi et une mole de<br />

C apparaît. Supposons que cette transformation [20] en nombre de moles soit<br />

imposée à la valeur AVAN (représentant l’avancement de la réaction mesuré en<br />

unité de mole par unité de temps) et que cette valeur est fixée. On a alors :<br />

GA = ν A AVAN<br />

GB = ν B AVAN<br />

GC = ν C AVAN<br />

avec AVAN (en nombre de moles par unité de temps) comme valeur connue et<br />

constante (vu la stationnarité du procédé).<br />

Cela fait trois équations supplémentaires, AVAN n'est plus une inconnue si celle-ci<br />

est supposée fixée.<br />

- Le séparateur réalise une séparation assez idéale, on peut admettre qu'on a<br />

suffisamment étudié ce séparateur au laboratoire ou expérimentalement de sorte<br />

qu'il est possible de dire que chaque constituant suit la loi simple :<br />

A4 = SEPA A2<br />

B4 = SEPB B2<br />

C4 = SEPC C2<br />

avec SEPi (adimensionnel, i =1,3) qui sont considérés comme des facteurs de<br />

partage connus et constants.<br />

De nouveau, 3 relations supplémentaires sont obtenues (même remarque pour les<br />

facteurs SEPi que pour AVAN).<br />

[20]<br />

Le mot conversion est en quelque sorte un mot dangereux s’il est utilisé abusivement. En fait, une<br />

définition précise existe et se trouve dans les cours ou dans les livres traitant du Génie Chimique.<br />

- 39 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Ces informations supplémentaires (3 + 3) montrent qu'il n'y a donc plus que 3 vrais<br />

degrés de liberté au système car les équations sont des contraintes et non des<br />

libertés.<br />

Ainsi, en se donnant la peine de réarranger l'ensemble des équations selon le<br />

système ci-après où les inconnues du flux 3 sont directement éliminées pour<br />

simplifier avantageusement ce système (cela consiste d’ailleurs à perdre 3<br />

inconnues et 3 équations, c'est donc une opération blanche) :<br />

0 = A0 - A1+ A4<br />

0 = B0 - B1 + B4<br />

0 = C0 - C1 + C4<br />

0 = A1 - A2 + ν A AVAN<br />

0 = B1 - B2 + ν B AVAN<br />

0 = C1 - C2 + ν C AVAN<br />

0 = A4 - SEPA A2<br />

0 = B4 - SEPB B2<br />

0 = C4 - SEPC C2<br />

Il s'agit bien un système de 9 équations indépendantes mais il y a 12 inconnues<br />

(AVAN et SEPi étant considérés constants et connus). Cela confirme donc les 3<br />

degrés de liberté.<br />

Comme tout ce qu'il était possible d'écrire a été écrit, pour résoudre le système, il est<br />

bien obligatoire de fixer trois inconnues, ce qui revient à fixer les trois degrés de<br />

libertés pour trouver une seule solution qui doit nécessairement être physique.<br />

Il arrive encore assez souvent que l'on s'impose le flux d'entrée soit A0, B0 et C0.<br />

C'est le mode classique de simulation où les entrées sont considérées comme<br />

connues. Le système à résoudre devient alors :<br />

- A0 = - A1 + A4<br />

- B0 = - B1 + B4<br />

- C0 = - C1 + C4<br />

- ν A AVAN = A1 - A2<br />

- ν B AVAN = B1 - B2<br />

- ν C AVAN = C1 - C2<br />

0 = - SEPA A2 + A4<br />

0 = - SEPB B2 + B4<br />

0 = - SEPC C2 + C4<br />

Si et seulement si ce système est un système d'équations indépendantes, ce qui<br />

doit être la cas si l’analyse des degrés de liberté a été bien menée alors il sera<br />

possible de trouver une solution unique.<br />

- 40 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

En résolvant [21] ce système, la solution analytique suivante est obtenue :<br />

A4 =<br />

B4 =<br />

C4 =<br />

A0 SEPA + ν A AVAN SEPA<br />

1 - SEPA<br />

B0 SEPB + ν B AVAN SEPB<br />

1 - SEPB<br />

C0 SEPC + ν C AVAN SEPC<br />

1 - SEPC<br />

Les débits du flux 4 sont déterminés uniquement en fonction de valeurs connues<br />

(AVAN, SEPi et les débits d'entrée). Les débits de chaque substance des autres flux<br />

se déduisent de la connaissance acquise du flux 4.<br />

Supposons pour illustrer numériquement que A0 = B0 = 1 kmole s -1 , C0 = 0.1 kmole<br />

s -1 , les coefficients stoechiométriques de la réaction sont tous égaux à 1 [22] , AVAN =<br />

0.9 kmole s -1 et SEPA = 0.8, SEPB = 0.5, SEPC = 0.2, on obtient alors<br />

respectivement (en kmole s -1 et donc sous-entendu ci-dessous) :<br />

A4 = 0.4<br />

B4 = 0.1<br />

C4 = 0.25<br />

le débit recyclé est donc égal à 0.75<br />

A2 = 0.5<br />

B2 = 0.2<br />

C2 = 1.25<br />

A3 = 0.1<br />

B3 = 0.1<br />

C3 = 1<br />

A1 = 1.4<br />

B1 = 1.1<br />

C1 = 0.35<br />

Une vérification importante et très utile peut (doit) être faite en utilisant le bilan de<br />

matière en masse sur tout le système. La conservation de la matière en régime<br />

stationnaire impose que tout ce qui entre en masse est égal à tout ce qui sort<br />

en masse. S'il entre 1 kg dans le système, il doit sortir 1 kg puisque le régime est<br />

[21]<br />

Il y a plusieurs manières de résoudre ce système, dont les moyens informatiques mais c'est tout de<br />

même un système de 9 équations à 9 inconnues pour un procédé simple. Avant d'utiliser la grosse<br />

artillerie, il faut d'abord faire marcher sa tête chercheuse et ici, des remplacements successifs<br />

donnent la solution.<br />

[22]<br />

Dans les bilans matériels, le Génie Chimique soumet les coefficients stoechiométriques à une<br />

convention de signe, à savoir négatif pour les réactifs, positifs pour les produits et nuls pour les<br />

inertes. Ici, on a donc νA = -1 ,νB = -1 et νC =1.<br />

- 41 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

stationnaire, ce qui implique qu'il n'y a pas d'accumulation de matière même s'il y a<br />

une (des) réaction(s) chimique(s).<br />

Supposons que la masse moléculaire de A soit de MMA = 10 kg kmole -1 et que celle<br />

de B soit de MMB = 20 kg kmole -1 , alors la réaction chimique :<br />

ν A A + ν B B → ν C C<br />

impose toujours que celle de C soit de<br />

- 42 -<br />

ν A MMA + ν B MMB<br />

ν C<br />

kg kmole -1 .<br />

Exprimons que tout ce qui entre en masse = tout ce qui sort en masse, soit :<br />

MMA A0 + MMB B0 + MMC C0 = MMA A3 + MMB B3 + MMC C3<br />

Numériquement<br />

10 * 1 + 20 * 1 + 30 * 0.1 = 10 * 0.1 + 20 * 0.1 + 30 * 1 (= 33 kg par u.t.)<br />

Une autre vérification (ou approche de résolution) peut être obtenue en globalisant le<br />

système comme une grosse unité réacteur avec une entrée, le flux 0, une sortie, le<br />

flux 3 et la réaction d'avancement connu. On peut alors appliquer le bilan matière à<br />

cette grosse unité et pour chaque substance, de sorte qu'on a (avec les valeurs<br />

numériques) :<br />

0 = A0 - A3 + ν A AVAN ⇒ A3 = A0 + ν A AVAN = 0.1<br />

Vu les données, la réponse est rapide et un esprit observateur voit que cela revient à<br />

manipuler les équations précédentes. On ferait de même avec les autres substances<br />

et on trouverait tout aussi aisément.<br />

Quoi qu'il en soit, on peut affiner et résumer succinctement une méthode de<br />

résolution :<br />

Faire un schéma soigneux simplifié et correctement numéroté.<br />

Faire le compte précis des substances (étape déterminante).<br />

Faire le compte précis des réactions (autre étape déterminante).<br />

Evaluer le nombre d'inconnues et le nombre d'équations (sens large).<br />

Evaluer le nombre de degré(s) de liberté.<br />

Ecrire les équations de bilans (toutes).<br />

Ecrire les équations supplémentaires.<br />

Imposer ou éliminer des valeurs pour résoudre le problème.<br />

Résoudre avec calme, réflexion, observation et surtout sérénité.<br />

Vérifier le bon aloi des valeurs trouvées par le bilan massique global.


Chimie Industrielle Introduction<br />

3.7.3. Application des bilans de matière : boucle de synthèse d’ammoniac<br />

L’exemple présenté ici ne se contente plus de symboles alphabétiques et de<br />

situations idéalisées. Il traite et concrétise l’étude d’une partie du procédé de<br />

fabrication d’ammoniac par les bilans matières.<br />

Plusieurs aspects sont envisagés et mis en évidence pour montrer la difficulté des<br />

choix et la portée des décisions. En effet, la lecture d’un rapport (ou énoncé ou<br />

compte rendu) d’un problème conduit presque inévitablement à envisager plusieurs<br />

possibilités de résolution.<br />

Cependant, celles-ci ne sont pas toutes nécessairement bonnes, notamment<br />

physiquement. On admet sans trop de peine qu’en tout état de cause, une solution<br />

acceptable ne peut comporter que des débits positifs.<br />

En vue d’un redimensionnement, on se propose ici d’étudier les bilans de matière de<br />

la boucle de synthèse d’ammoniac, assurant une production journalière d’ammoniac<br />

de 500 tonnes. Cette boucle est classiquement représentée par le schéma général<br />

simplifié suivant :<br />

La connaissance expérimentale du procédé permet d'admettre que les pertes de<br />

charge sont "fort" faibles et que les températures régnant dans les appareils sont<br />

assez uniformes. Dans ce cas, on peut affirmer que le rendement du réacteur est de<br />

16.86% et que la fraction vaporisée au séparateur simple est de 91% (% molaire).<br />

L'alimentation au compresseur est composée d’azote, d’hydrogène (71% volumique),<br />

d’argon et de méthane (tous deux à 2.1% en volume). Dans la boucle de synthèse et<br />

après le séparateur, la composition volumique du gaz est de 20% d’azote, 65.3%<br />

d’hydrogène, 4.8% d’argon et 4% de méthane alors que le débit horaire d’ammoniac<br />

est mesuré à 18075.2 Nm 3 .<br />

- 43 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Avec cet ensemble d'informations, il s’agit entre autre de calculer les débits molaires<br />

journaliers totaux et partiels du flux de production du procédé et du flux de purge.<br />

La valeur du débit total molaire et massique de recyclage sera également bien mise<br />

en évidence.<br />

La détermination des valeurs des rendements du réacteur et du procédé en vue<br />

d’une évaluation des performances du recyclage, ainsi que la pureté de l’ammoniac<br />

obtenu, est tout aussi requise.<br />

Après le calcul des débits nécessaires, on vérifiera que l’accumulation dans le<br />

système par le bilan massique global, est bien nulle.<br />

Compte tenu de la seule résolution des bilans de matière, on obtient le schéma<br />

général légèrement simplifié suivant (toutes notations utiles comprises) :<br />

Vu les choix de notation, autour de chaque appareil, on a les bilans suivants :<br />

N7 + N1 = N2 N3 = N2 - ξ N3 = N4 + N5 N5 = N6 + N7<br />

H7 + H1 = H2 H3 = H2 - 3 ξ H3 = H4 + H5 H5 = H6 + H7<br />

A7 + A1 = A2 A3 = A2 + 2 ξ A3 = A4 + A5 A5 = A6 + A7<br />

R7 + R1 = R2 R3 = R2 R3 = R4 + R5 R5 = R6 + R7<br />

M7 + M1 = M2 M3 = M2 M3 = M4 + M5 M5 = M6 + M7<br />

Calcul des degrés de liberté (ou spécifications) :<br />

5 substances * 4 appareils = 20 équations<br />

5 substances * 7 flux = 35 inconnues<br />

Il faut donc 35 - 20 = 15 spécifications<br />

Le flux d'entrée apporte 4 spécifications (3 pourcentages et pas d'ammoniac).<br />

- 44 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Le réacteur apporte 1 équation de conversion (la conversion est une inconnue en<br />

plus mais elle est donnée), soit 1 spécification, cependant l'avancement de réaction ξ<br />

reste à déterminer, d'où pas vraiment de spécification.<br />

Dans la boucle de synthèse, après le séparateur, on a 4 pourcentages (vu le fait du<br />

purgeur, ces pourcentages restent les mêmes en 5, 6 et 7 mais cela ne fait tout de<br />

même que 4) et un débit d’ammoniac mesuré, soit 5 spécifications.<br />

Le séparateur fixe la fraction de débit entre 3 et 5, soit 1 spécification.<br />

Le diviseur apporte 4 spécifications (5 équations supplémentaires mais faisant<br />

apparaître un taux de purge inconnu).<br />

Le flux de sortie donne une production, soit 1 spécification.<br />

Au total, 4 + 1 - 1 + 5 + 1 + 5 - 1 + 1 = 15<br />

Par conséquent, il ne faut pas plus de données que celles fournies pour résoudre ce<br />

problème.<br />

En tenant compte de certaines données (notamment la purge), on obtient<br />

rapidement le tableau et les bilans suivants (en gras, ce qui est donné ou imposé, en<br />

italique, ce qui est calculé ou déduit rapidement) :<br />

kmol j -1 1 2 3 4 5 6 7<br />

N 24.8% ? ? ? 20% 20% 20%<br />

H 71% ? ? ? 65.3% 65.3% 65.3%<br />

A 0 ? ? donné 5.9% 5.9% 5.9%<br />

R 2.1% ? ? ? 4.8% 4.8% 4.8%<br />

M 2.1% ? ? ? 4% 4% 4%<br />

Z ? ? ? ? ? ? ?<br />

n7 Z7 + n 1 Z1 = N2 N3 = N2 - ξ N3 = N4 + n5 Z5 N5 = N6 + N7<br />

h7 Z7 + h1 Z1 = H2 H3 = H2 - 3 ξ H3 = H4 + h5 Z5 H5 = H6 + H7<br />

a7 Z7 = A2 A3 = A2 + 2 ξ A3 = A4 + a5 Z5 A5 = A6 + A7<br />

r7 Z7 + r1 Z1 = R2 R3 = R2 R3 = R4 + r5 Z5 R5 = R6 + R7<br />

m7 Z7 + m1 Z1 = M2 M3 = M2 M3 = M4 + m5 Z5 M5 = M6 + M7<br />

avec les bilans totaux (non indépendants mais parfois utiles) :<br />

Z7 + Z1 = Z2 Z3 = Z2 - 2 ξ Z3 = Z4 +Z5 Z5 = Z6 + Z7<br />

Avec les équations supplémentaires :<br />

A4 = 500 T j -1 = 29411.8 kmol j -1 = 5.787 kg s -1 fract. vap. = 0.91 = Z5<br />

Z3<br />

t = Z6<br />

Z5 d'où N7 = (1 - t) N5 etc. pour H, A, R et M<br />

ξ = f ξmax ξmax = N2 ou 1/3 H2 f = 0.1686<br />

- 45 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Le réactif limitant n’est pas clairement déterminé, en effet, à l’alimentation, N est en<br />

excès alors qu’au recyclage H est en excès. Comme le rendement du réacteur est<br />

assez faible on peut concevoir que le recyclage est plus important que l’alimentation.<br />

Par conséquent N doit être le limitant mais par prudence, on peut établir la condition<br />

déterminante (basée sur l'entrée du réacteur) entre le débit d’alimentation Z1 et le<br />

débit de recyclage Z7, soit :<br />

N2 ≤ 1/3 H2<br />

ou N1 + N7 ≤ 1/3 (H1 + H7)<br />

ou n 1 Z1 + n7 Z7 ≤ 1/3 (h1 Z1 + h7 Z7)<br />

soit la condition (n 1 - 1/3 h 1 ) Z 1 ≤ (1/3 h 7 - n 7 ) Z 7<br />

avec les valeurs du tableau, Z 1 ≤ 1.5588 Z 7 , très facilement réalisé vu le<br />

rendement faible du réacteur, N est bien le limitant.<br />

Le débit horaire d’ammoniac est mesuré dans la boucle de synthèse, après le<br />

séparateur selon l'énoncé, mais on ne précise pas clairement si c’est juste après le<br />

séparateur (A 5 ) ou un petit peu plus loin (A 7 ). On se rappelle que les compositions<br />

sont les mêmes dans cette boucle de retour (5, 6 et 7), du fait de la nature de<br />

l’appareil de purge. Deux possibilités de résolution peuvent donc être envisagées.<br />

1) Soit A 7 = 18075.2 Nm 3 h -1 ou 19354.2 kmol j -1 et résolution par recherche d’un<br />

système simple avec le moins d’équations et d’inconnues possibles.<br />

De A 7 , on déduit le débit total 7 et tous les autres (les % sont connus), ainsi que A 2<br />

(= A 7 ). On a alors le système d’équations suivant :<br />

n7 Z7 + n 1 Z1 = N2 N3 = N2 - f N 2 N3 = N4 + n5 Z5 N5 = N6 + N7<br />

h7 Z7 + h1 Z1 = H2 H3 = H2 - 3 f N 2 H3 = H4 + h5 Z5 H5 = H6 + H7<br />

A7 = A2 A3 = A2 + 2 f N 2 A3 = A4 + a5 Z5 a5 Z5 = a6 Z6 + A7<br />

r7 Z7 + r1 Z1 = R2 R3 = R2 R3 = R4 + r5 Z5 R5 = R6 + R7<br />

m7 Z7 + m1 Z1 = M2 M3 = M2 M3 = M4 + m5 Z5 M5 = M6 + M7<br />

Z7 + Z1 = Z2 Z3 = Z2 - 2 f N 2 Z3 = Z4 +Z5 Z5 = Z6 + Z7<br />

Z 5 = 0.91 Z 3<br />

Les deuxième et troisième équations de A sont fonctions de Z 1 par N 2 et de Z 5 par<br />

A 3 . Il faut trouver une autre équation liant ces deux débits pour résoudre le problème.<br />

Les équations de bilans totaux (en Z) l’apporte pour les mêmes raisons, on a :<br />

A4 + a5 Z5 = A2 + 2 f (n7 Z7 + n 1 Z1)<br />

1<br />

0.91 Z5 = Z7 + Z1 - 2 f (n7 Z7 + n 1 Z1)<br />

c'est-à-dire (mathématiquement parlant) :<br />

a5 Z5 - 2 f n 1 Z1 = A2 - A4 + 2 f n7 Z7<br />

- 46 -


1<br />

0.91 Z5 + (2 f n 1 - 1) Z 1 = Z7 - 2 f n7 Z7<br />

Avec les valeurs numériques, on trouve (en kmol j -1 ) :<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

Z 5 = (A2 - A4 + 2 f n7 Z7) (2 f n 1 - 1) + (Z7 - 2 f n7 Z7) 2 f n 1<br />

a5 (2 f n 1 - 1) + 2 f n 1 1<br />

0.91<br />

Z 1 =<br />

(Z7 - 2 f n7 Z7) a5 - (A2 - A4 + 2 f n7 Z7) 1<br />

0.91<br />

a5 (2 f n1 - 1) + 2 f n1 1 = 126629.9<br />

0.91<br />

- 47 -<br />

= 383978.7<br />

Z 3 lié à Z 5 et les débits partiels en 1 et 5 sont rapidement déduits par les % et ainsi<br />

le tableau de valeurs devient :<br />

kmol j -1 1 2 3 4 5 6 7<br />

N 31404.2 ? ? ? 76795.7 20% 65607.4<br />

H 89907.2 ? ? ? 250738 65.3% 214208<br />

A 0 19345.2 ? 29411.8 22654.7 5.9% 19345.2<br />

R 2659.2 ? ? ? 18431.0 4.8% 15745.8<br />

M 2659.2 ? ? ? 15359.1 4% 13121.5<br />

Z 126630 ? 421955 ? 383979 ? 328037<br />

Avec les autres équations de bilans, toutes les valeurs de N, H, A, R et M tombent<br />

rapidement (surtout vu l’alimentation Z 1 ), en effet de 1 et 7, on tire 2 puis 3, et vu 5,<br />

on a 4 puis 6. Les résultats complets sont mis en évidence dans le tableau suivant :<br />

kmol j -1 1 2 3 4 5 6 7<br />

N 31404.2 97011.2 80655.5 3859.7 76795.7 11188.3 65607.4<br />

H 89907.2 304115 255047 4308.8 250738 36529.9 214208<br />

A 0 19345.2 52066.5 29411.8 22654.7 3300.6 19345.2<br />

R 2659.2 18405 18405 -25.97 18431.0 2685.2 15745.8<br />

M 2659.2 15780.7 15780.7 421.6 15359.1 2237.7 13121.5<br />

Z 126630 454667 421955 37975.9 383979 55941.6 328037<br />

Le taux de purge = débit total 6 sur débit total 5 = 14.57%<br />

Le taux de purge ne change pas si il avait été fait référence à une même substance<br />

vu que la composition n'est pas changée.<br />

η réacteur = 16.86% (fatal) < η procédé =<br />

% massique de l’ammoniac en 4 = 80.33%<br />

Recyclage 7 = 328037 kmol j -1 = 3434.22 tonnes j -1<br />

0.5 (29411.8 - 0)<br />

31404.2 = 46.83%


Chimie Industrielle Introduction<br />

On a cependant finement remarqué que le débit de R en 4 est négatif. Cela est<br />

probablement dû à une erreur dans les données (qui sont généralement des<br />

mesures). Par calcul, on montre qu’une valeur légèrement supérieure à 4.81, permet<br />

d’obtenir un débit positif pour le R en 4. Ci-après les valeurs obtenues si r 5 = 4.82%<br />

(certaines valeurs, en gras, restent inchangées) :<br />

kmol j -1 1 2 3 4 5 6 7<br />

N 30713.3 96543.9 80266.6 3746.1 76520.7 10689.9 65830.6<br />

H 87929.3 302866 254034 4194.8 249839 34902.6 214937<br />

A 0 19345.2 51908.8 29411.8 22497.0 3142.8 19345.2<br />

R 2600.7 18465.9 18465.9 24.45 18441.4 2576.3 15865.2<br />

M 2600.7 15766.8 15766.8 462.7 15304.1 2138.3 13166.1<br />

Z 123844 452997 420442 37839.8 382603 53449.6 329153<br />

Le taux de purge = débit 6 sur débit 5 = 13.97%<br />

η réacteur = 16.86% (fatal) < η procédé =<br />

% massique de l’ammoniac en 4 = 80.43%<br />

Recyclage 7 = 329153 kmol j -1 = 3447.42 tonnes j -1<br />

- 48 -<br />

0.5 (29411.8 - 0)<br />

30713.3 = 47.88%<br />

2) Soit A 5 = 18075.2 Nm 3 h -1 ou 19354.2 kmol j -1 et résolution par recherche d’un<br />

système simple avec le moins d’équations et d’inconnues possibles.<br />

De A 5 , on déduit le débit total 5 et tous les autres (les % sont connus). De Z 5 , on tire<br />

Z 3 ainsi que Z 4 . On connaît aussi A 4 , ce qui permet de trouver A 3 . On a alors le<br />

système suivant :<br />

n7 Z7 + n 1 Z1 = N2 N3 = N2 - f N 2 N3 = N4 + n5 Z5 N5 = N6 + n7 N7<br />

h7 Z7 + h1 Z1 = H2 H3 = H2 - 3 f N 2 H3 = H4 + h5 Z5 H5 = H6 + h7 H 7<br />

a 7 Z 7 = A2 A3 = A2 + 2 f N 2 A3 = A4 + A5 a5 Z5 = a6 Z6 + a 7 Z 7<br />

r7 Z7 + r1 Z1 = R2 R3 = R2 R3 = R4 + r5 Z5 R5 = R6 + r7 R 7<br />

m7 Z7 + m1 Z1 = M2 M3 = M2<br />

M3 = M4 + m5 Z5 M5 = M6 + m7 M 7<br />

Z7 + Z1 = Z2 Z3 = Z2 - 2 f N 2 Z3 = Z4 +Z5 Z5 = Z6 + Z7<br />

Z 5 = 0.91 Z 3<br />

Les deux premières équations de A sont fonctions de Z 1 et Z 7 par N 2 et de Z 7 par<br />

A 2 . Il faut trouver une autre équation liant ces deux débits pour résoudre le problème.<br />

Les équations de bilans totaux (Z) l’apporte pour des raisons similaires et on a :<br />

A3 = a 7 Z 7 + 2 f (n7 Z7 + n 1 Z1)<br />

Z3 = Z7 + Z1 - 2 f (n7 Z7 + n 1 Z1)


c'est-à-dire (mathématiquement parlant) :<br />

(a 7 + 2 f n7) Z7 + 2 f n 1 Z1 = A3<br />

(1 - 2 f n7) Z7 + (1 - 2 f n 1 ) Z 1 = Z3<br />

Avec les valeurs numériques, on trouve (en kmol j -1 ) :<br />

Z 7 =<br />

Z 1 =<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

Z3 2 f n1 - A3 (1 - 2 f n1 ) +<br />

2 f n1 (1 - 2 f n7 ) - (1 - 2 f n1 ) (a7 + 2 f n7) = 383904<br />

A3 (1 - 2 f n7) - Z3 (a7 + 2 f n7)<br />

2 f n1 (1 - 2 f n7 ) - (1 - 2 f n1 ) (a7 + 2 f n7) = 2691.5 (fort faible !)<br />

Les débits partiels en 1 et 7 sont rapidement déduits par les % et ainsi :<br />

kmol j -1 1 2 3 4 5 6 7<br />

N 667.5 ? ? ? 65607.4 20% 76780.9<br />

H 1911 ? ? ? 214208 65.3% 250690<br />

A 0 ? 48766 29411.8 19354.2 5.9% 22650.4<br />

R 56.5 ? ? ? 15745.8 4.8% 18427.4<br />

M 56.5 ? ? ? 13121.5 4% 15356.2<br />

Z 2691.5 ? 360480 32443 328037 ? 383904<br />

Avec les autres équations de bilans, toutes les valeurs de N, H, A, R et M tombent<br />

rapidement (vu l’alimentation Z 1 et le recyclage Z 7 ), en effet de 1 et 7, on tire 2 puis<br />

3, et vu 7 et 5, on a 6. Les résultats sont mis en évidence dans le tableau suivant :<br />

kmol j -1 1 2 3 4 5 6 7<br />

N 667.5 77448 64390.3 < 0 65607.4 < 0 76780.9<br />

H 1911 252599 213426 < 0 214208 < 0 250690<br />

A 0 22650.4 48766 29411.8 19354.2 < 0 22650.4<br />

R 56.5 18483.9 18483.9 2738.1 15745.8 < 0 18427.4<br />

M 56.5 15412.7 15412.7 2291.2 13121.5 < 0 15356.2<br />

Z 2691.5 386594 360480 32443 328037 -55867 383905<br />

Voir que certains débits sont négatifs, ne relève plus de la finesse car la situation est<br />

plus grave et beaucoup de débits, ainsi que le taux de purge, sont négatifs (tous les<br />

6 et deux de 4). Le choix de la valeur du débit de A mesuré pour A 5 ne s’adapte pas<br />

vraiment aux données. Par recherche pertinente, on peut s’apercevoir que c’est le<br />

pourcentage n 7 qui influence le plus la valeur de Z 1 (voir le système des deux<br />

équations à deux inconnues précédent) et si n 7 dépasse légèrement 20.37, sans<br />

toutefois dépasser 20.65, alors tous les débits seront respectés. Pour une valeur de<br />

20.4 pour n 7 , on a les résultats suivants (certaines valeurs, en gras, restent<br />

inchangées) :<br />

- 49 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

kmol j -1 1 2 3 4 5 6 7<br />

N 17136.2 87978.4 73145.3 1358.8 71786.4 944.18 70842.3<br />

H 49059.2 275824 232911 3124.4 229787 3022.3 226765<br />

A 0 19099.6 48766 29411.8 19354.2 254.56 19099.6<br />

R 1451 18119.8 18119.8 1228.9 16890.9 222.16 16668.8<br />

M 1451 15412.7 15412.7 1265.9 14075.8 185.13 13890.6<br />

Z 69097.4 416363 386697 34803 351894 4628.4 347266<br />

Le taux de purge = débit 6 sur débit 5 = 1.32% (fort faible)<br />

η réacteur = 16.86% (fatal) < η procédé =<br />

% massique de l’ammoniac en 4 = 82.16%<br />

Recyclage 7 = 347266 kmol j -1 = 3650.81 tonnes j -1<br />

- 50 -<br />

0.5 (29411.8 - 0)<br />

17136.2 = 85.82%<br />

3) Dans le cas où A 7 = 18075.2 Nm 3 h -1 ou 19354.2 kmol j -1 , plutôt que de chercher<br />

à réduire le système, ce qui demande de l’observation, de la patience et peut-être<br />

une certaine dose de chance, on peut procéder par approximations successives<br />

basées sur des calculs les plus simples possible.<br />

Si on s’impose le débit total Z 1 , ce qui n’est pas permis puisqu’il n’y a plus de degré<br />

de liberté, le calcul va s’enchaîner rapidement. En effet, la connaissance de Z 1 et de<br />

Z 7 , qui a été déduit de A 7 , ainsi que des données %, permet de calculer les débits en<br />

2 puis en 3, puis en 4. Cependant, en 4, le débit de A (ammoniac) est imposé à 500<br />

tonnes j -1 ou 29411.8 kmol j -1 , et il serait étonnant, voire très chanceux, que la valeur<br />

choisie et quelconque pour Z 1 , aboutisse à une valeur A 4 calculée et égale à celle<br />

qui a été imposée par le problème. Cette contradiction est normale puisqu’en<br />

imposant le débit total 1, on consomme un degré de liberté (ou une spécification)<br />

qu’il faut bien relibérer quelque part. La confrontation entre la valeur calculée A 4 par<br />

le choix de Z 1 et la valeur imposée pour A 4 , permet de corriger le choix de Z 1 jusqu’à<br />

ce qu’il y ait concordance. Deux calculs suffiront si le système d’équations est<br />

linéaire car on peut alors extrapoler linéairement la prochaine valeur (la troisième).<br />

En partant donc de la situation générale retracée par le tableau suivant :<br />

kmol j -1 1 2 3 4 5 6 7<br />

N 24.8% ? ? ? 20% 20% 65607.4<br />

H 71% ? ? ? 65.3% 65.3% 214208<br />

A 0 19345.2 ? 29411.8 5.9% 5.9% 19345.2<br />

R 2.1% ? ? ? 4.8% 4.8% 15745.8<br />

M 2.1% ? ? ? 4% 4% 13121.5<br />

Z ? ? ? ? ? ? 328037


Chimie Industrielle Introduction<br />

En choisissant Z 1 = 100000 kmol j -1 , et en ne faisant que les calculs de valeurs<br />

strictement utiles, à savoir N 1 = n1 Z1, N 2 = N7 + N1, A 3 = A 2 + 2 f N 2 , Z 2 = Z7 + Z1,<br />

Z 3 = Z 2 - 2 f N 2 , Z 5 = 0.91 Z 3 , A 5 = a 5 Z 5 , pour avoir enfin A 4 = A 3 - A 5 , on obtient :<br />

kmol j -1 1 2 3 4 5 6 7<br />

N 24800 90407.4 ? ? 20% 20% 65607.4<br />

H 71% ? ? ? 65.3% 65.3% 214208<br />

A 0 19345.2 49839.6 28495.0 21344.6 5.9% 19345.2<br />

R 2.1% ? ? ? 4.8% 4.8% 15745.8<br />

M 2.1% ? ? ? 4% 4% 13121.5<br />

Z 100000 428037 397552 ? 361772 ? 328037<br />

En choisissant Z 1 = 110000 kmol j -1 , on obtient de nouveau :<br />

kmol j -1 1 2 3 4 5 6 7<br />

N 27280 92887.4 ? ? 20% 20% 65607.4<br />

H 71% ? ? ? 65.3% 65.3% 214208<br />

A 0 19345.2 50675.8 28839.3 21836.6 5.9% 19345.2<br />

R 2.1% ? ? ? 4.8% 4.8% 15745.8<br />

M 2.1% ? ? ? 4% 4% 13121.5<br />

Z 110000 438037 406715 ? 370111 ? 328037<br />

Par conséquent, vu la linéarité des équations, on peut déduire :<br />

Z 1 = 100000 +<br />

110000 - 100000<br />

28839.3 - 28495 (A4 - 28495)<br />

Soit si A 4 = 29411.8, Z 1 = 126628, la même valeur que pour la première résolution<br />

aux erreurs numériques près bien sûr. Les autres valeurs sont alors calculées<br />

rapidement pour obtenir un tableau déjà présenté au cas 1.<br />

Il était nécessaire de faire deux calculs pour deux valeurs du débit total 1 car si Z 1<br />

est nul, on ne trouve pas A 4 nul (mathématiquement, on dirait que la droite ne passe<br />

pas par l'origine).<br />

4) Dans le cas où A 5 = 18075.2 Nm 3 h -1 ou 19354.2 kmol j -1 , plutôt que de chercher<br />

à réduire le système, ce qui demande de la patience, de l’observation, etc., il est<br />

également possible de procéder par approximations successives basées sur des<br />

calculs les moins compliqués possible.<br />

Si l'on s’impose de nouveau le débit Z 1 , en relâchant la contrainte du tonnage<br />

d’ammoniac (A 4 = 500 tonnes j -1 ou 29411.8 kmol j -1 ), on essaie de calculer le plus<br />

économiquement possible le débit A 4 . Cela s’avère cependant plus désagréable car<br />

on ne connaît pas Z 7 , et le moyen rapide de le trouver ne saute pas aux yeux. Si le<br />

- 51 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

découragement ne guette pas trop et que l'esprit d'observation reprend le dessus, on<br />

est en quelque sorte sauvé par le bilan global :<br />

Z 4 + Z 6 = Z 1 - 2 f N 2<br />

Z 4 + Z 5 - Z 7 = Z 1 - 2 f (N 1 + n 7 Z 7 )<br />

Z 7 = (Z 4 + Z 5 - Z 1 - 2 f N 1 ) (1 - 2 f n 7 ) -1<br />

Et en partant de la situation générale retracée par le tableau suivant :<br />

kmol j -1 1 2 3 4 5 6 7<br />

N 24.8% ? ? ? 65607.4 20% 20%<br />

H 71% ? ? ? 214208 65.3% 65.3%<br />

A 0 ? 48766 29411.8 19345.2 5.9% 5.9%<br />

R 2.1% ? ? ? 15745.8 4.8% 4.8%<br />

M 2.1% ? ? ? 13121.5 4% 4%<br />

Z ? ? 360480 32443 328037 ? ?<br />

En choisissant Z 1 = 100000 kmol j -1 , et en ne faisant que les calculs de valeurs<br />

strictement utiles, à savoir N 1 = n1 Z1, Z 7 = ( Z 4 + Z 5 - Z 1 - 2 f N 1 ) (1 - 2 f n 7 ) -1 , A 7 =<br />

a 7 Z 7 = A 2 , nécessairement A 3 = A 2 + 2 f N 2 , pour calculer A 4 = A 3 - A 5 , on obtient :<br />

kmol j -1 1 2 3 4 5 6 7<br />

N 24800 ? ? ? 65607.4 20% 20%<br />

H 71% ? ? ? 214208 65.3% 65.3%<br />

A 0 17008.8 44813.3 25459.1 19345.2 5.9% 17008.8<br />

R 2.1% ? ? ? 15745.8 4.8% 4.8%<br />

M 2.1% ? ? ? 13121.5 4% 4%<br />

Z 100000 ? 360480 32443 328037 ? 288285<br />

En choisissant Z 1 = 110000 kmol j -1 , on obtient de nouveau :<br />

kmol j -1 1 2 3 4 5 6 7<br />

N 27280 ? ? ? 65607.4 20% 20%<br />

H 71% ? ? ? 214208 65.3% 65.3%<br />

A 0 16429 44407.1 25052.9 19345.2 5.9% 16429<br />

R 2.1% ? ? ? 15745.8 4.8% 4.8%<br />

M 2.1% ? ? ? 13121.5 4% 4%<br />

Z 110000 ? 360480 32443 328037 ? 278458<br />

Par conséquent, vu la linéarité des équations, on peut déduire :<br />

Z 1 = 100000 +<br />

110000 - 100000<br />

25052.9 - 25459.1 (A4 - 25459.1)<br />

Soit si A 4 = 29411.8, Z 1 = 2691, c'est-à-dire la même faible et horribilisante valeur<br />

que pour la première résolution aux erreurs numériques près bien sûr. Le reste en<br />

- 52 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

découle rapidement et le tableau du cas 2 est ainsi obtenu. Auquel se joignent les<br />

mêmes remarques.<br />

Pour en terminer et pour chaque situation de résolution étudiée (même celles avec<br />

débits négatifs), il est vérifié que les bilans massiques totaux se vérifient.<br />

Par exemple, pour le premier cas (A 7 = 18075.2 Nm 3 h -1 ou 19354.2 kmol j -1 ), le<br />

bilan massique total (1 = 6 + 4) s'écrit :<br />

28 * 31404.2 + 2 * 89907.2 + 17 * 0 + 40 * 2659.2 + 16 * 2659.2<br />

= 1208.05 tonnes j -1<br />

28 * (3859.9 + 11188.3) + 2 * (4308.8 + 36529.9) + 17 * (29411.8 + 3300.6) + 40 * (-<br />

25.97 + 2685.2) + 16 * (421.6 + 2237.7)<br />

= 1208.05 tonnes j -1<br />

ou dans la situation correspondante mais corrigée (r 5 = 4.82%)<br />

28 * 30713.3 + 2 * 87929.3 + 17 * 0 + 40 * 2600.7 + 16 * 2600.7<br />

= 1181.47 tonnes j -1<br />

28 * (3746.1 + 10689.9) + 2 * (4194.8 + 34902.6) + 17 * (29411.8 + 3142.8) + 40 *<br />

(24.45 + 2576.3) + 16 * (462.7 + 2138.3)<br />

= 1181.48 tonnes j -1<br />

Si les calculs mathématiques sont correctement menés à l'aide d'un tableur par<br />

exemple), il n'y aura même pas une petite différence numérique ou à peine.<br />

En conclusion, c’est dingue tout ce qu’on peut faire avec un "bête exercice" et avec<br />

quelques caractères alphanumériques bien sûr, et ceci pour illustrer un problème<br />

très sérieux, qui est celui de la prise et de la précision des mesures obtenues.<br />

- 53 -


4. Quelques grands noms de l'industrie genre chimique<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

Les entreprises chimiques sont généralement, et de plus en plus, des sociétés<br />

géantes impliquant des capitaux gigantesques dépassant les centaines de milliards<br />

d’euros (pour ne pas oser dire plus mais les investissements sont énormes) et dont<br />

les bénéfices (ou cash flow) sont de l’ordre des dizaines de milliards d’euros.<br />

Ce sont généralement des multinationales qui font toutes les sortes de produits<br />

chimiques différents, allant des constituants de base aux produits chimiques finis<br />

plus complexes. L’idée est de faire de l’intégration horizontale en vue d’une<br />

économie d’échelle et de moyens, mais aussi de permettre une meilleure résistance<br />

aux fluctuations monétaires et aux coûts énergétiques. Cependant, il faut reconnaître<br />

que les liaisons entre leurs différents organes ne sont pas toujours faciles à<br />

comprendre.<br />

Ci-dessous, une modeste liste loin d'être complète bien entendu et toujours remise<br />

en question par des fusions ou des absorptions. Eventuellement à compléter par<br />

l'usine de père ou celle du voisin ou encore celle d'une connaissance, etc.<br />

Du Pont de Nemours U.S.A.<br />

Union Carbide U.S.A.<br />

Eastman Kodak U.S.A.<br />

Dow Chemical U.S.A.<br />

Standard Oil U.S.A.<br />

Monsanto U.S.A.<br />

Exxon U.S.A.<br />

Merck U.S.A.<br />

Air Products U.S.A.<br />

ALCAN Canada<br />

Nova Chemicals Canada<br />

I.C.I. [23] Grande Bretagne<br />

B.P. [24] Grande Bretagne<br />

Shell Grande Bretagne - Pays-Bas<br />

Akzo Nobel Pays-Bas<br />

Mitsubishi Chemicals Japon<br />

B.A.S.F. [25] Allemagne<br />

Bayer Allemagne<br />

Hoechst Allemagne<br />

Wacker Allemagne<br />

Linde Allemagne<br />

Montecatini Italie<br />

Agip Italie<br />

[23]<br />

I.C.I. = Imperial Chemical Industry<br />

[24]<br />

B.P. = British Petroleum<br />

[25]<br />

B.A.S.F. = Badische Anilin & Soda Fabrik<br />

- 54 -


Ferruzzi Italie<br />

CIBA-Geigy Suisse<br />

Sandoz Suisse<br />

Rhône Poulenc France<br />

Elf aquitaine France<br />

Air Liquide France<br />

Péchiney (ALCAN) France<br />

Total Belgique-France<br />

Solvay - Rhodia Belgique<br />

Prayon Rupel Belgique<br />

Métallurgie Hoboken Overpelt Belgique<br />

ARCELOR-MITTAL Groupe mondial<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

La liste n’est pas, ne se veut pas ou encore n’oserait pas être un classement.<br />

Précisons que fin des années 80 et encore dans les années 90, Hoechst, Bayer et<br />

BASF formaient le podium olympique des groupes chimiques mondiaux avec un<br />

chiffre d'affaires qui dépasse les 20 milliards de dollars (environ bien sûr). La société<br />

Dupont Nemours conteste régulièrement ce podium par une autre approche<br />

pécuniaire.<br />

En ce qui concerne la Belgique, les entreprises de base ont la vie dure car ce sont<br />

de très grosses unités qui prennent beaucoup de place et qui visent une rentabilité<br />

maximale où les prix des matières premières, de l’énergie et de la main d’œuvre<br />

devraient être les plus bas possible …<br />

- 55 -


5. Questions relatives au chapitre<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

Après une lecture aussi passionnante qu'intéressée, proposez une définition<br />

personnelle de l'industrie chimique.<br />

Quel est le schéma mégagénéralisé de l'industrie chimique ?<br />

Complétez le tableau du paragraphe concernant la liste des industries, en<br />

recherchant dans la littérature, les produits principaux qui sont fabriqués par les<br />

entreprises énumérées.<br />

Recherchez des exemples de la vie courante de la chimie industrieuse qui illustrent<br />

les opérations suivantes : transfert de chaleur, évaporation, déshumidification,<br />

séchage, extraction solide-liquide, filtration ?<br />

Quelles sont les principales industries de base, les matières premières qu'elles<br />

utilisent et les produits auxquels elles conduisent ?<br />

Qu'est-ce qu'un produit, une matière première ?<br />

Définissez le schéma général ou rhéogramme ou "flow sheet".<br />

Quelles sont les variables importantes du procédé ?<br />

Quels sont les types d'équations qui permettraient de réaliser le contrôle d’un<br />

procédé industriel ?<br />

Qu’entend-t-on par équation de liaison ?<br />

Expliquez et comparez la simulation et la conception.<br />

Expliquez et comparez la simulation et la validation.<br />

Quelles sont les principales énergies qui interviennent dans un procédé de chimie<br />

industrielle ?<br />

Que va apporter la résolution des différentes sortes de bilans ?<br />

Les bilans matières sont-ils indépendants des bilans de chaleur et réciproquement ?<br />

D'une manière générale, qu'en est-il des différents bilans entre eux ?<br />

Dessinez un schéma général (flow sheet) simplifié à partir de la description<br />

suivante :<br />

De l'oxygène pur est fabriqué en liquéfiant de l'air, puis en le distillant pour récupérer<br />

l'oxygène et l'azote. L'air entrant est mis en contact avec de l'hydroxyde de<br />

potassium dans une tour d'absorption pour enlever le dioxyde de carbone. L'air<br />

épuré est alors envoyé dans une série de 4 compresseurs pour augmenter sa<br />

- 56 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

pression à 200 bars (la température sera portée à 30 C). Après chaque<br />

compresseur, l'air est refroidi par un échangeur à eau froide pour diminuer la<br />

température de l'air qui a été comprimé. Cet air est ensuite refroidi dans un<br />

échangeur à ammoniac, pour être porté à une température de –30 C. De nouveau, la<br />

température de l'air est portée à –180 C par passage dans des échangeurs qui<br />

utilisent l'azote et l'oxygène produits comme réfrigérants. L'air ainsi refroidi entre<br />

alors dans la colonne de distillation après passage dans une vanne de détente. L'air<br />

est distillé pour donner un distillat de 98 % d'azote et un résidu de 99 % d'oxygène.<br />

Réalisez l’analyse des spécifications du procédé précédent pour déterminer les<br />

degrés de liberté afin de faire les bilans de matières de l'installation sachant que<br />

celle-ci doit traiter 100000 Nm 3 h -1 d'air.<br />

Commentez un schéma général au point de vue bilan matériel, au point de vue bilan<br />

de chaleur (= énergie).<br />

A quoi se résume généralement le bilan d'énergie dans un procédé chimique ?<br />

Réaliser l'interview d'un ingénieur travaillant dans l'industrie :<br />

a) Quelle est sa position dans l'entreprise ?<br />

b) Quel est son domaine de responsabilité et d'autorité ?<br />

c) Quelles sont ses tâches journalières ?<br />

d) A qui doit-il faire rapport et comment ?<br />

e) Quelle a été (sera) sa carrière ?<br />

Soit un procédé fonctionnant en régime stationnaire et représenté par le schéma<br />

général suivant :<br />

Ce procédé est pratiquement semblable à celui présenté au paragraphe 3.7.2, sauf<br />

le dernier appareil qui est un simple diviseur (ou purgeur). Cela signifie que la<br />

séparation sera réalisée selon un autre mode que celui du séparateur S1.<br />

Les hypothèses de travail sont les mêmes que précédemment au point de vue<br />

pression et température.<br />

Le réacteur réalise toujours une réaction unique mais selon l'équation :<br />

A + 1<br />

B → C<br />

2<br />

Si on suppose que le nombre de moles converties est un certain pourcentage P de la<br />

substance A qui entre dans le réacteur, on aura la définition suivante :<br />

nombre de moles transformées = P<br />

100 (ce qui entre en substance A)<br />

On donne aussi les informations suivantes :<br />

- 57 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

A0 = B0 = 1 kmole s -1 , C0 = 0.1 kmole s -1 (indice 0 pour l'alimentation), P = 50%.<br />

Il n’est pas impossible que le débit de recyclage soit mesuré à 3 kmole s -1 .<br />

Déterminez les débits de chaque substance de chaque flux.<br />

Vérifiez qu'il n'y a pas accumulation.<br />

La production de formol (HCHO) par oxydation gazeuse du méthanol (CH3OH) selon<br />

le procédé MONTECATINI, est représenté schématiquement par le schéma général<br />

suivant :<br />

CH 3 OH<br />

Mélangeur Réacteur<br />

Echangeur<br />

- 58 -<br />

Air<br />

Production<br />

Gaz<br />

Eau<br />

Séparateur<br />

Dans le réacteur, la formation du formol est réalisée sur des oxydes métalliques, ce<br />

qui permet de limiter les réactions secondaires et ainsi d'obtenir un schéma<br />

réactionnel simplifié, à savoir :<br />

CH3OH + 1<br />

2 O2 ⇔ CH2O + H2O réaction principale<br />

CH2O + 1<br />

2 O2 ⇔ CO + H2O réaction secondaire<br />

D'ailleurs la conversion et la sélectivité en méthanol, affichent toutes deux<br />

l'excellente valeur de 96%.<br />

Au mélangeur, on mélange du méthanol presque pur (1% de diméthyléther) à de l'air<br />

afin d'obtenir une teneur volumique maximum de 6.3% en méthanol à l'entrée du<br />

réacteur et ce, pour des raisons de limites d'explosibilité.<br />

Après diverses étapes de conditionnement en température, le mélange réactionnel<br />

entre dans un séparateur où est également introduite de l'eau pure pour faciliter la<br />

séparation. Les gaz qui sortent en tête ne contiennent ni méthanol, ni formol et<br />

seulement une teneur volumique de 3.5% d'eau. Le flux de production contient 40%<br />

en poids de formol mais aucun gaz dissous.<br />

On demande de calculer les différents débits du procédé pour réaliser un tonnage<br />

journalier en formol de 250 tonnes.<br />

Vérifiez également le bilan massique global de l'installation afin de constater qu'il n'y<br />

a pas d'accumulation de matière.<br />

Peut-on envisager un recyclage du gaz sortant du séparateur ?<br />

Quels sont les rôles des échangeurs ?<br />

Comment peut-on améliorer le pourcentage de formol dans le flux de production ?<br />

Peut-on obtenir une solution de formol titrant plus de 80% en poids ?


Chimie Industrielle Introduction<br />

Une unité de production de formol par oxydation du méthanol par le procédé à<br />

l’argent est représentée par le schéma général suivant :<br />

Le réacteur est constitué d’un lit catalytique mince de granules d’argent où se<br />

déroulent les réactions suivantes :<br />

CH3OH + 1<br />

2 O2 ⇔ CH2O + H2O réaction principale 1<br />

CH3OH ⇔ CH2O + H2 réaction principale 2<br />

CH2O + 1<br />

2 O2 ⇔ CO + H2O réaction secondaire<br />

CO + 1<br />

2 O2 ⇔ CO2<br />

réaction secondaire<br />

A l’entrée du réacteur, les rapports molaires de méthanol et d’oxygène, ainsi que de<br />

méthanol et d’eau sont ajustés respectivement à 1 pour 0.4614 et 1 pour 1.92.<br />

Après le réacteur, les gaz entrent dans une série de séparateurs d’absorption de<br />

sorte que les gaz résiduels sont saturés en eau (4.24% en volume), mais ne<br />

contiennent ni méthanol, ni formol, alors que le flux de production ne contient plus<br />

aucun gaz. Les gaz sortant de la série d’absorbeurs ont une composition volumique<br />

sur gaz secs de 4.54% CO2 , 0.3% CO, 13.5 H2 , 0.6 O2 et 81.06 N2 , alors que la<br />

solution du flux de production titre 30% en poids de formol.<br />

A l’alimentation, on utilise du méthanol pur et de l’air classique (rapport 3.7279).<br />

Toute l’eau qui est utilisée dans les flux, est également pure.<br />

On demande d’évaluer les différents débits du procédé pour réaliser un tonnage<br />

annuel en formol de 25000 tonnes.<br />

Comme le procédé est considéré stationnaire, vérifiez par le bilan massique global<br />

de l'installation qu'il n'y a pas d'accumulation de matière.<br />

Peut-on envisager un recyclage du gaz sortant du séparateur ?<br />

Par des choix judicieux de conditions de fonctionnement, et à des fins de<br />

dimensionnement, on demande également de déterminer les débits circulant entre<br />

les deux absorbeurs.<br />

- 59 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Soit un petit procédé fonctionnant en régime stationnaire et représenté par le<br />

schéma général suivant :<br />

Alimentation<br />

Mélangeur<br />

Réacteur<br />

- 60 -<br />

Diviseur<br />

Purge<br />

Séparateur<br />

Production<br />

Le procédé peut être considéré quasi isotherme et isobare. La température est T et<br />

la pression P, pour le seul flux d'entrée du procédé. Ce flux d'alimentation contient<br />

quatre substances A, B, C et E dont les débits de l'alimentation sont respectivement<br />

pour A et B de 1 kmole s-1 , pour C de 0.01 kmole s-1 et E de 0.5 kmole s-1 . La<br />

substance D n'est pas présente dans l'alimentation.<br />

Le mélangeur est un simple mélangeur et le réacteur réalise la réaction à<br />

température constante 2 A + 3 B → C + D avec une conversion de 50%.<br />

Le premier appareil de séparation est un purgeur et soit t en %, le taux de purge<br />

réalisé (ici t = 10%), on a :<br />

t<br />

Zout = 100 Zin<br />

où Zin représente le débit total du flux entrant dans le purgeur,<br />

Zout est le débit total du flux soutiré.<br />

Le séparateur est un appareil qui devrait séparer le flux d'entrée selon la loi pour<br />

chaque substance :<br />

X out<br />

i = SEPi X in<br />

i<br />

où X in<br />

i est le débit molaire de la substance i entrant dans le séparateur,<br />

X out<br />

i est le débit molaire de la substance i sortant en haut du séparateur,<br />

SEPi = 1<br />

2 i avec i = 1 pour D et E, 2 pour C, 3 pour B et 4 pour A.<br />

Calculez les sorties du procédé et vérifiez qu'il n'y a pas accumulation.<br />

Quel est le rôle de la purge dans ce procédé ?<br />

L'endroit de la purge est-il bien choisi ?<br />

Peut-on envisager une augmentation de production en augmentant un des réactifs ?


Chimie Industrielle Introduction<br />

La fabrication d'acide phosphorique (H3PO4) par voie sèche se déroule selon le<br />

schéma général présenté ci-après :<br />

A l'aide des différentes informations fournies sur le schéma général, vérifiez qu'il y a<br />

suffisamment de données pour calculer les différents débits du procédé afin de<br />

produire 750 tonnes d'acide par jour.<br />

On précise encore (à toute fin utile) que :<br />

- les entrées des mélangeurs sont généralement des constituants qui peuvent être<br />

considérés comme purs,<br />

- le rendement (ou la conversion) de la réaction du four est de 95%, par contre, on<br />

peut considérer que les autres réactions (oxydation et absorption) sont complètes,<br />

- pour réaliser l'oxydation, on doit prendre un excès d'air de 10% en volume,<br />

- dans le flux de production, la composition de l'acide est en % pondéral de H3PO4.<br />

Peut-on envisager de faire des recyclages dans ce procédé ? Expliquez.<br />

Faites également le bilan massique global de l'installation pour vérifier la cohérence<br />

des calculs effectués.<br />

Peut-on envisager l'utilisation d'air enrichi voire d'oxygène ?<br />

Quelles sont les pertes en oxygène en tête du séparateur d'acide ?<br />

Quel est le tonnage journalier de P2O5 ?<br />

- 61 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

La fabrication classique d'acide sulfurique (H2SO4) concentré se déroule selon le<br />

schéma général simplifié présenté ci-après :<br />

S pur<br />

Mélangeur<br />

Air<br />

Réacteur de peroxydation<br />

Eau pure<br />

Mélangeur<br />

Réacteur d'oxydation<br />

S+O 2 !SO 2<br />

SO 2 +0.5O 2 !SO 3<br />

Mélangeur<br />

- 62 -<br />

Air<br />

Réacteur d'absorption<br />

H 2 O+SO 3 "H 2 SO 4<br />

Soufre<br />

Séparateur<br />

du soufre<br />

Séparateur<br />

d'acide<br />

Production<br />

d'acide à 98%<br />

N 2<br />

O 2<br />

SO2 SO3 A l'aide des différentes informations fournies sur le schéma général, vérifiez qu'il y a<br />

suffisamment de données pour calculer les différents débits du procédé. On<br />

demande alors, de toute façon, de faire le nécessaire afin d'évaluer les entrées pour<br />

produire 500 tonnes d'acide par jour.<br />

Les renseignements suivants sont généreusement fournis :<br />

- les entrées des mélangeurs sont généralement des constituants considérés<br />

comme purs ou de composition classique,<br />

- l'air n'est pas enrichi pour aucun des mélangeurs,<br />

- la conversion de la réaction d'oxydation est de 99%, tandis que celle de la réaction<br />

de peroxydation est de 95%,<br />

- pour la réaction d'absorption, on peut considérer que la réaction est quasi<br />

complète (99.9% de rendement),<br />

- pour la première réaction, on règle l'air de telle manière à obtenir 12% de SO2 en<br />

volume à la sortie du réacteur,<br />

- pour la peroxydation, on doit prendre un excès d'air de 185% en volume,<br />

- dans le flux de production, la composition de l'acide est en % pondéral.<br />

Vérifiez le bilan massique global.<br />

Evaluez la pollution par les oxydes de soufre au séparateur d'acide.<br />

Peut-on envisager le recyclage du flux contenant du trioxyde de soufre ?


Chimie Industrielle Introduction<br />

Une unité de production d’acide acétique (CH3COOH) de 80000 tonnes par an par<br />

oxydation de l’acétaldéhyde (CH3CHO) en phase liquide, est représentée par le<br />

schéma général ci-après :<br />

Le réacteur est du type colonne à bulle avec principalement une phase liquide où<br />

barbotte de l’air, de sorte que les réactions suivantes ont lieu :<br />

CH3CHO + 1<br />

2 O2 ⇔ CH3COOH réaction principale<br />

CH3CHO + CH3COOH + O2 → CH3COOCH3 + CO2 + H2O<br />

réaction secondaire<br />

CH3CHO + 1<br />

2 O2 ⇔ 2 CO2 + 2 H2O réaction secondaire<br />

A la sortie de ce réacteur, les compositions molaires sont stabilisées de sorte qu’on a<br />

pu mesurer 80% d’acide acétique, 7% d’acétaldéhyde, 2% d’acétate de méthyle et le<br />

reste en eau dans le flux qui sort du premier séparateur et qui est orienté vers la<br />

colonne. De ce même séparateur sort un flux considéré gazeux, qui est orienté vers<br />

le séparateur 2 pour y être lavé et où on y a détecté entre autres, la présence de<br />

dioxyde de carbone, d’acide acétique, d’acétate de méthyle et d’eau. Il est impératif,<br />

que dans ce flux, la teneur d’oxygène ne dépasse pas 7% en volume. Le rapport<br />

molaire acétate de méthyle - acide acétique à la sortie du réacteur est de 2.8%.<br />

Les gaz qui entrent dans le séparateur 2, sont lavés par de l’eau pure et une solution<br />

d’acide acétique, ainsi les gaz sortant, qui sont évacués à l’atmosphère, ne<br />

contiennent plus d’acétaldéhyde, d’acide et d’acétate mais ils sont saturés en eau<br />

(0.5% volumique). Le flux résultant du lavage ne contient plus de gaz dissous et est<br />

recyclé vers les mélangeurs.<br />

La colonne extrait parfaitement un flux d’acétaldéhyde pur, qui est renvoyé vers le<br />

réacteur d’oxydation, tandis que l’autre flux qui ne contient plus d’acétaldéhyde, titre<br />

20% molaire en eau.<br />

- 63 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Le rendement global de l’installation en acide acétique sortant aux flux de production<br />

par rapport à l’acétaldéhyde entrant est de 93%.<br />

A l’alimentation, l’air a une composition volumique de 79% d’azote et 21%<br />

d’oxygène, alors que l’acétaldéhyde est considéré comme pur, comme l’eau de<br />

procédé utilisée en général.<br />

On demande de résoudre les bilans de matières du procédé afin d’estimer les divers<br />

débits de matière, en vue d’un dimensionnement.<br />

Faites également le bilan massique global de l'installation pour vérifier la cohérence<br />

des calculs effectués.<br />

Evaluez aussi le rendement du réacteur pour le comparer à celui du procédé.<br />

Une unité de production annuelle de 200000 tonnes d'acrylonitrile (CH2=CH-CN),<br />

important intermédiaire pour la fabrication des fibres acryliques, est représentée par<br />

le schéma général ci-après :<br />

C 3 H 6<br />

NH 3<br />

Air<br />

Mélangeur Réacteur<br />

C 2 H 3 N, H 2 O<br />

Colonne<br />

Production<br />

de C 3 H 3 N<br />

Séparateur<br />

HCN<br />

- 64 -<br />

Gaz<br />

Absorbeur<br />

Désorbeur<br />

La réaction de base se déroule dans un réacteur à lit fluidisé au départ d'un mélange<br />

de propylène (C3H6), d'ammoniac (NH3) et d'air. Le pourtant très bon catalyseur ne<br />

peut empêcher quelques réactions secondaires, de sorte que le schéma réactionnel<br />

à considérer est :<br />

C3H6 + NH3 + 3<br />

2 O2 ⇔ CH2=CH-CN + 3 H2O réaction de base<br />

2 C3H6 + 3 NH3 + 3 O2 ⇔ 3 CH3-CN + 6 H2O<br />

C3H6 + 3 NH3 + 3 O2 ⇔ 3 HCN + 6 H2O<br />

C3H6 + 9<br />

2 O2 ⇔ 3 CO2 + 3 H2O<br />

A la sortie du réacteur, une analyse de la composition des gaz donne les résultats<br />

suivants : azote 81.3%, oxygène 2.7%, ammoniac 0.35%, propylène 0.65%, propane<br />

0.9%, acrylonitrile 7.2%, acétonitrile 0.9% acide cyanhydrique 2.4% et dioxyde de<br />

carbone 3.6% (analyse sur gaz secs).


Chimie Industrielle Introduction<br />

Les gaz sortant du réacteur passent dans un absorbeur pour subir un lavage à l'eau<br />

qui recueille tous les nitriles et l'acide cyanhydrique. Les autres substances comme<br />

l'ammoniac, le propylène, le dioxyde de carbone et autres gaz sont ainsi éliminés<br />

totalement. Ces gaz sont cependant saturés d'eau et on estime le % volumique de<br />

cette eau à 3%. Le liquide absorbant (l'eau) qui entre en tête de l'absorbeur à un<br />

débit molaire égal à la moitié des gaz entrant.<br />

La solution qui sort du désorbeur, est donc principalement un mélange de nitriles<br />

dans de l'eau, elle entre dans un premier séparateur pour éliminer totalement l'acide<br />

cyanhydrique (pur en tête de séparateur).<br />

Le dernier appareil réalise la difficile séparation des nitriles et de l'eau pour obtenir<br />

un flux de production qui contient de l'acrylonitrile à 99.5% en poids.<br />

On demande d'effectuer les bilans de matières afin d'estimer les débits des divers<br />

flux du procédé et notamment les entrées que l'on peut considérer comme<br />

constituées de réactifs purs.<br />

Il faut vérifier qu'il y assez de données sachant que l'on fournit encore les<br />

informations suivantes (on ne sait jamais) :<br />

- l'air a une composition volumique de 21% d'oxygène et de 79% d'azote,<br />

- les gaz qui n'ont pas été absorbés, seront incinérés,<br />

- le propylène contient une impureté qui est le propane présent à 5% (ou moins, on<br />

hésite) en volume.<br />

On demande aussi de calculer la conversion en propylène et en ammoniac, ainsi que<br />

de calculer la sélectivité et le rendement en acrylonitrile par rapport au propylène, au<br />

niveau du réacteur.<br />

Evaluez aussi le rendement du procédé pour comparer.<br />

Dans une petite unité de production de synthèse du méthanol (CH3OH), dont le<br />

schéma général peut être résumé par la figure suivante :<br />

Alimentation<br />

Mélangeur Réacteur<br />

Echangeur<br />

- 65 -<br />

Diviseur<br />

Séparateur<br />

Purge<br />

Production<br />

On demande de déterminer les débits d'alimentation à réaliser pour produire<br />

journalièrement X tonnes de méthanol compte tenu que le réacteur possède un très<br />

bon catalyseur autorisant la seule réaction de synthèse du méthanol, dont la<br />

conversion est de 55%.<br />

A l'alimentation, le mélange contient en volume deux fois plus d'hydrogène que de<br />

monoxyde de carbone, tandis que le volume de méthane est égal à celui de l'eau. Au


Chimie Industrielle Introduction<br />

total, les inertes (composés de méthane, de dioxyde de carbone et d'eau) ne<br />

dépassent pas 20% en volume.<br />

Le séparateur sépare parfaitement et totalement le méthanol (le produit tant désiré)<br />

et l'eau (l'impureté avec le méthanol) qui se retrouvent dans le flux de production,<br />

des autres gaz (considérés à juste titre comme fort volatils), recyclés et purgés.<br />

Le diviseur est en fait une nécessaire purge dont le taux massique de purge est de<br />

10%.<br />

Les ingénieurs se demandent s'il ne manque pas une donnée et se voient proposer<br />

les possibilités suivantes (non exhaustives) :<br />

- perte en % massique de méthanol à la purge,<br />

- débit de recyclage après la purge,<br />

- pureté du méthanol dans la production après le séparateur,<br />

- % de méthane à l'alimentation du mélangeur,<br />

- % de monoxyde de carbone à l'alimentation du mélangeur,<br />

- le rapport volumique méthane-dioxyde de carbone à l'alimentation,<br />

- l'année de construction du réacteur,<br />

- % de l'eau à l'alimentation du mélangeur,<br />

Calculez, comparez et commentez le rendement du réacteur et le rendement de<br />

l'installation.<br />

On étudie la production de dérivés chlorés selon un procédé qui est schématisé par<br />

le flow sheet suivant :<br />

Chlore<br />

Gaz<br />

naturel<br />

Mélangeur Réacteur<br />

Séparateur 1<br />

HCl,<br />

Chlore<br />

Purge<br />

Séparateur 2<br />

Produits<br />

chlorés<br />

Le mélangeur mélange un flux de chlore pur (Cl2), un flux de gaz naturel (95% de<br />

CH4 et 5% de N2) et un flux de recyclage. Le débit de chlore est de 0.65 kmol s<br />

- 66 -<br />

-1 . On<br />

désire et on contrôle, qu'après l'opération de mélangeage, le pourcentage d'azote ne<br />

dépasse pas une dizaine de % en volume. Le taux de purge du diviseur est d'ailleurs<br />

réglé en fonction de cette contrainte (9.9% d'azote par exemple).<br />

Le réacteur fonctionne sans échange de chaleur et accueille les bilans réactionels de<br />

substances suivants :<br />

CH4 + Cl2 → CH3Cl + HCl


Chimie Industrielle Introduction<br />

CH4 + Cl2 → CH2Cl2 + HCl<br />

CH4 + Cl2 → CHCl3 + HCl<br />

La consommation de chlore est quasiment totale et elle se répartit de telle manière<br />

que l'avancement de la première réaction vaut 30% molaire du débit de chlore<br />

entrant dans le réacteur, l'avancement de la deuxième vaut 23% molaire du débit de<br />

chlore entrant dans le réacteur et celui de la troisième vaut 7.5% molaire du débit de<br />

chlore entrant dans le réacteur. Le flux de sortie du réacteur titre alors 65% en<br />

volume de méthane.<br />

Un premier échangeur refroidit le flux sortant du réacteur afin que le premier<br />

séparateur puisse absorber parfaitement et totalement, par de l'eau, le chlore et<br />

l'acide chlorhydrique du reste.<br />

Après un nouvel échange de chaleur adéquat, le deuxième séparateur, sépare le<br />

mélange en deux flux, tel que le flux qui est recyclé, contient 75% de méthane et<br />

11.9% d'azote, tandis que le flux de produits chlorés, contient 39% de<br />

monochlorométhane, 45% de dichlorométhane et 14% de trichlorométhane (tous<br />

pourcentages molaires).<br />

Un papier peut-être important, a cependant été retrouvé à la salle de contrôle, en fait,<br />

il met en évidence les mesures suivantes :<br />

- azote à l'entrée du réacteur, 6.9% volumique,<br />

- méthane à la sortie du réacteur, 66% volumique,<br />

- à la sortie du séparateur (bas, c'est-à-dire la production), on a un mélange des<br />

différents chlorométhanes qui titre 32% de mono, 50% de di et 17% de tri (%<br />

molaire),<br />

- à la sortie du séparateur (haut, donc recyclage), en % volumique, il y a 73% de<br />

méthane et 7.6% d'azote.<br />

Cependant les erreurs de mesures ne sont pas mentionnées.<br />

Calculez les sorties et les entrées du procédé dans les deux cas et tirez les<br />

conclusions qui s'imposent.<br />

Dans chaque cas, vérifiez par le bilan massique global qu'il n'y a pas accumulation.<br />

Quel est le tonnage du produit chloré le plus important ?<br />

Calculez le rendement du réacteur et le rendement de l'installation.<br />

Est-il utile de savoir que le procédé se déroule en phase gazeuse ?<br />

- 67 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

La production de cyclohexane (C 6 H 12 ) par hydrogénation du benzène (C 6 H 6 ) en<br />

phase liquide se déroule selon un procédé qui est schématisé par le flow sheet<br />

suivant :<br />

Afin d’assurer une conversion optimale, le processus réactionnel est réparti sur deux<br />

réacteurs qui accueillent chacun le même et unique bilan réactionnel de substances :<br />

C 6 H 6 + H 2 ⇔ C 6 H 12<br />

Chacun des réacteurs a une conversion de 60% et le débit d’hydrogène est réglé de<br />

manière à ce qu’il soit toujours en excès de 20% pour chaque réacteur. Après le<br />

réacteur 1, un séparateur fournit un flux exempt d’hydrogène qui est envoyé vers le<br />

réacteur 2, tandis que l’autre flux est envoyé à l’incinération, il contient molairement<br />

1% de benzène et 0.5% de cyclohexane.<br />

Après le réacteur 2, un autre séparateur réalise une séparation semblable au<br />

précédent, de sorte que le flux qui est orienté vers le réacteur 1 contient en mole 2%<br />

de benzène et 1% de cyclohexane, alors que l’autre flux ne contient plus<br />

d’hydrogène. Ce dernier flux est envoyé vers une colonne qui fournit un flux de<br />

cyclohexane à 99.5%en poids et un flux de benzène qui ne contient que 2% en poids<br />

de cyclohexane.<br />

Aux alimentations, on peut considérer que l’hydrogène est pur alors que le benzène<br />

est accompagné de 1% en poids de toluène.<br />

On demande de déterminer tous les débits des différents flux du procédé pour<br />

assurer une production journalière de 50 tonnes de cyclohexane.<br />

Le procédé est stationnaire ce qu’on vérifiera en constatant qu'il n'y a pas<br />

d'accumulation par un bilan massique global.<br />

- 68 -


Chimie Industrielle Introduction<br />

Une usine de fabrication de soude caustique (NaOH) assure une production<br />

journalière d'environ 30 tonnes. Le schéma général mais néanmoins simplifié du<br />

procédé est donné à la figure suivante :<br />

Soude<br />

Mélangeur 1 Réacteur<br />

Chaux éteinte<br />

Mélangeur 2<br />

Séparateur 1<br />

Solution de NaOH cc Boues<br />

- 69 -<br />

Eau<br />

Séparateur 2<br />

Mélangeur 3<br />

Séparateur 3<br />

Les réactifs (soude ou Na2CO3 et chaux éteinte ou Ca(OH)2) entrent en quantités<br />

stoechiométriques dans le premier mélangeur.<br />

Le réacteur accueille la réaction Ca(OH)2 + Na2CO3 ⇔ 2 NaOH + CaCO3, dont la<br />

conversion est admise égale à 95%.<br />

Les trois séparateurs sont des épaississeurs de type DORR et ils fonctionnent avec<br />

un bon rendement du fait des recyclages.<br />

La solution concentrée de NaOH sortant du premier séparateur, a une concentration<br />

de 0.095 tonne de NaOH par tonne d'eau. Tandis que les boues sortant du troisième<br />

séparateur contiennent 50% en poids d'eau et tout le CaCO3 produit dans le<br />

réacteur.<br />

On peut dire aussi que le flux sortant du premier séparateur et allant au deuxième,<br />

ainsi que le flux sortant du deuxième séparateur et allant au troisième, contiennent<br />

également 50% d'eau en poids.<br />

On peut aussi considérer que la soude est également répartie en masse dans les<br />

flux de sortie de chacun des deux derniers séparateurs.<br />

L'eau qui alimente le dernier séparateur a un débit de 360 tonnes par jour.<br />

Faites le bilan matériel de l'installation et évaluez les pertes en NaOH dans les<br />

boues. Calculez aussi le rendement de chaque épaississeur, le produit important<br />

étant la soude caustique (ou NaOH).


Chimie Industrielle Introduction<br />

Un industriel fabrique un produit C de haute importance. Le procédé, qui fonctionne<br />

normalement en régime stationnaire, est représenté par le schéma général suivant :<br />

Alimentation<br />

Mélangeur Réacteur<br />

Echangeur<br />

- 70 -<br />

Séparateur<br />

Production<br />

Le flux d'alimentation, dont le débit total journalier est de X tonnes, contient quatre<br />

substances A, B, C et I. Dans cette alimentation, la quantité molaire de B est 4 fois<br />

plus importante que celle de A et on peut considérer que la quantité de C est plus<br />

que négligeable. Les masses moléculaires de A et B valent respectivement 10 et 20<br />

kg kmol-1 .<br />

Le réacteur accueille la réaction A + B ⇔ C et on a constaté qu'à la sortie du<br />

réacteur, les substances sont à l'équilibre chimique. L'expression de la constante<br />

d'équilibre est d'ailleurs donnée par la formule :<br />

K = C<br />

A B<br />

où A, B et C sont les quantités molaires (par unité de temps ou non) à l'équilibre. La<br />

valeur de cette constante est de 1 (en unités adéquates).<br />

Le séparateur du genre flash, répartit chaque substance suivant la loi :<br />

X in1<br />

i = Ki X in2<br />

i<br />

où X in1<br />

i est le débit molaire de la substance i sortant en haut du séparateur,<br />

X in2<br />

i est le débit molaire de la substance i sortant en bas du séparateur.<br />

Les ingénieurs qui s'occupent du fonctionnement du séparateur, affirment que les<br />

valeurs des coefficients de séparation sont respectivement de 4 (ou KA pour la<br />

substance A), 5 (KB) et 0.1 (KC).<br />

Calculez les quantités de matière en kmol s -1 de chaque substance du flux de sortie<br />

(5) du procédé.<br />

Quelle est la proportion de C à la sortie et quelle est la production journalière en<br />

tonne ?<br />

Calculez le rendement de l'installation et celui du réacteur. Comparez et commentez.<br />

Est-il nécessaire d'envisager une purge dans ce procédé ?<br />

Même exercice mais la constante de la réaction est aux pressions partielles (aux<br />

concentrations).


Chimie Industrielle Introduction<br />

La production de cyclohexanol (C6H11OH) et de cyclohexanone (C6H10O) se réalise<br />

par oxydation du cyclohexane (C6H12) par de l'air selon un procédé représenté par le<br />

schéma général suivant :<br />

Le réacteur abrite le schéma réactionnel suivant :<br />

C6H12 + 1<br />

2 O2 ⇔ C6H11OH<br />

C6H11OH + HBO2 ⇔ C6H11OBO + H2O<br />

C6H12 + O2 ⇔ C6H10O + H2O<br />

C6H10O + 1<br />

2 O2 ⇔ C5H10O + CO2<br />

La réaction d'estérification partielle par l'acide borique (HBO2) permet de stabiliser le<br />

cyclohexanol et d'éviter sa transformation systématique en cyclohexanone. A la<br />

sortie du réacteur et pour un souci de contrôle, on a mesuré les rapports suivants :<br />

conversion en cyclohexane = C6H12 in - C6H12 out<br />

C6H12 in = 0.1<br />

conversion en oxygène = O2 in - O2 out<br />

O2 in = 0.9<br />

sélectivité en cyclohexane = C6H11OH out - C6H11OH in<br />

C6H12 in - C6H12 out = 0.85<br />

constante d'estérification =<br />

fraction molaire de C6H11OH<br />

fraction molaire de C6H11OBO<br />

rapport molaire cyclo = C6H11OH + C6H11OBO<br />

C6H10O = 9<br />

- 71 -<br />

= 0.6 pH2O


Chimie Industrielle Introduction<br />

Le séparateur qui suit le réacteur, fournit un flux de production qui contient les<br />

produits intéressants et aucun gaz dissous. De même le mélange sortant en tête de<br />

ce séparateur contient 60% en volume de cyclohexane, mais pas de cyclohexanol ou<br />

son ester, ni de cyclohexanone, ni d'autres produits lourds oxydés. Ce mélange<br />

contient également 2.5% en volume d'eau.<br />

L'air venant à un des mélangeurs est ajusté pour contenir 6% d'oxygène à l'entrée du<br />

réacteur, par contre à l'autre mélangeur, cyclohexane et acide borique sont dans un<br />

rapport pondéral de 7 pour 1.<br />

Le séparateur LL produit une phase organique qui ne contient pas d'eau et une<br />

phase aqueuse qui ne contient pas de produit organique.<br />

On demande de déterminer tous les débits des différents flux du procédé (et surtout<br />

les entrées) pour assurer une production journalière de 750 tonnes de cyclohexanol.<br />

Le procédé fonctionne à la pression totale de 12 bars.<br />

Vérifiez qu'il n'y a pas d'accumulation par un bilan massique global.<br />

Une unité de production annuelle de 100 kilotonnes d'éthanol (C2H5OH) par le<br />

procédé d'hydratation directe de l'éthylène (C2H4), est schématisée par le flow sheet<br />

simplifié ci-après :<br />

Réacteur<br />

Eau<br />

Ethylène frais<br />

Séparateur<br />

- 72 -<br />

Purge<br />

Eau<br />

Laveur<br />

Production<br />

brute<br />

On demande de déterminer les bilans matières de l'installation sachant qu'elle<br />

travaille dans les conditions suivantes :<br />

- la pression est de 65 bars.<br />

- Le réacteur est constitué d'un lit fixe de catalyseur poreux imprégné d'acide<br />

phosphorique, de sorte que les réactions ci-dessous y prennent place :<br />

C2H4 + H2O → C2H5OH conversion sur l'éthylène de 5%<br />

2 C2H5OH → C2H5OC2H5 + H2O<br />

C2H5OH → C2H4O + H2<br />

A l'entrée le rapport molaire d'eau et d'éthylène est de 0.6 et la teneur molaire en<br />

éthylène sur gaz secs est de 85%.


Chimie Industrielle Introduction<br />

- Le séparateur et la tour de lavage fonctionnent de manière parfaite de sorte que<br />

les gaz recyclés ne contiennent ni eau, ni éthanol, ni diéthyléther, ni acétaldéhyde<br />

et que l'éthanol brut (autrement dit la production brute) ne contient aucun gaz<br />

dissous.<br />

- La composition volumique de l'éthylène frais est de 97% d'éthylène, 1% de<br />

méthane et 2% d'éthane.<br />

- L'eau utilisée est considérée comme parfaitement purifiée.<br />

- Le méthane et l'éthane sont considérés comme des inertes.<br />

- L'analyse pondérale de l'éthanol brut montre 15% d'éthanol, 0.3% d'acétaldéhyde<br />

et 0.5% de diéthyléther.<br />

Quels sont les appareils manquants ?<br />

Vérifiez qu'il n'y a pas d'accumulation.<br />

A l'aide des flow sheets proposés aux paragraphes 3.2. et 3.3.1., faites les bilans<br />

matières de la déshydrogénation du propane en propylène et vérifiez les calculs par<br />

le bilan massique global.<br />

Exercice un petit peu plus difficile : la boucle de synthèse d'ammoniac (NH3) doit<br />

permettre d'assurer une production journalière d'ammoniac de X tonnes dans un flux<br />

de production qui va titrer environ 95% molaire en ammoniac. Cette boucle de<br />

synthèse repose sur le schéma général présenté ci-dessous :<br />

Alimentation<br />

Séparateur 2<br />

Mélangeur Réacteur<br />

Echangeur 1<br />

Vanne<br />

Production<br />

Echangeur 2<br />

- 73 -<br />

Purgeur<br />

Séparateur 1<br />

Flux purgé<br />

Afin de contrôler le bon fonctionnement du procédé, qui fonctionne à une pression de<br />

250 bars, on analyse la composition volumique des gaz à l'entrée du réacteur et on a<br />

approximativement mesuré 21% d'azote, 71% d'hydrogène, 5% inertes et le reste<br />

d'ammoniac.<br />

Toujours dans un souci de contrôle, on mesure également la composition volumique<br />

du flux recyclé en tête après le séparateur 1 et on a obtenu : 20% d'azote, 72%<br />

d'hydrogène, 6% inertes et le reste d'ammoniac. Pour le flux qui sort en bas de ce


Chimie Industrielle Introduction<br />

séparateur, on a mesuré que l'ammoniac titre 85% en volume. Les mesures ne sont<br />

pas plus précises que leur dernier chiffre.<br />

Pour le séparateur 2, on peut considérer que le flux de production ne contient pas<br />

d'hydrogène et que le flux recyclé contient encore 25% d'ammoniac en volume. Dans<br />

ce flux recyclé, on a aussi mesuré un rapport molaire hydrogène sur azote de 1.6.<br />

On espère que les pertes d'ammoniac à la purge sont limitées à 1% de l'ammoniac<br />

dans la production mais c'est à confirmer et à discuter. Le taux de purge est de 8%.<br />

On demande de vérifier la cohérence de toutes ces mesures par l'analyse et la<br />

résolution des bilans matières et ensuite de déterminer le flux d'entrée pour assurer<br />

la production désirée.<br />

On demande aussi d'évaluer les rendements du réacteur et de l'installation et de<br />

commenter les éventuelles différences.<br />

Exercice difficile : la boucle de synthèse d'ammoniac (NH3) peut être représentée par<br />

le schéma simplifié suivant :<br />

Alimentation<br />

Mélangeur Réacteur<br />

- 74 -<br />

Purgeur<br />

Séparateur<br />

Flux purgé<br />

Production<br />

On demande de déterminer les différents débits des flux du procédé pour réaliser<br />

une production annuelle d'ammoniac de X tonnes moyennant les informations<br />

suivantes :<br />

- à l'alimentation, le rapport molaire hydrogène sur azote est de 3, il n'y a pas<br />

d'ammoniac et les inertes ont une teneur volumique de 2%.<br />

- Le débit de purge est réglé afin que le pourcentage d'inertes à l'entrée du réacteur<br />

ne dépasse pas 20% en volume.<br />

- La conversion réalisée dans le réacteur est de 25% et les réactifs principaux sont<br />

en quantités stoechiométriques.<br />

- Le flux recyclé contient au plus 5% molaire d'ammoniac et le flux de production ne<br />

contient que de l'ammoniac.


Chimie Industrielle Introduction<br />

Exercice difficile (plus académique) : soit un petit procédé fonctionnant en régime<br />

stationnaire représenté par le flow sheet suivant :<br />

0<br />

3<br />

M1 R1<br />

1<br />

Dans le réacteur R1 se déroule la réaction νA A + νB B → νC C. Les substances<br />

sortant du réacteur sont considérées comme étant à l'équilibre et la constante<br />

d'équilibre de la réaction unique vaut K.<br />

Cette constante est exprimée selon les termes suivants :<br />

K = Cout<br />

Aout Bout<br />

- 75 -<br />

2<br />

S1<br />

4<br />

C, B, A exprimés en quantités molaires<br />

Le séparateur est du genre flash. Les substances sont donc séparées selon les lois<br />

de l'équilibre physique :<br />

Si,in<br />

Zin<br />

= Ki Si,out<br />

Zout<br />

où Si est le débit molaire de la substance i en entrée (in) ou en sortie (out) tandis que<br />

Z représente le débit molaire total (in ou out) et Ki est la constante physique relative<br />

à la substance i.<br />

Recherchez, par les bilans matières, la relation entre l'avancement de la réaction, les<br />

constantes d'équilibre physique Ki et les débits d'entrée. Quelles sont les conclusions<br />

à tirer.<br />

Après vos conclusions, calculez les sorties du procédé.<br />

Autre exercice difficile (toujours académique) : le flow sheet du procédé à étudier est<br />

le même que le précédent. Il faut noter les deux différences ci-après en ce qui<br />

concerne le fonctionnement des appareils.<br />

La constante d'équilibre K est exprimée en termes de pressions partielles et la<br />

pression totale est considérée comme connue.<br />

Dans le séparateur flash, les substances sont séparées selon les lois physiques :<br />

Si,out1<br />

Zout1<br />

= Ki Si,out2<br />

Zout2<br />

où Si est le débit molaire de la substance i à la sortie du dessus (out1) ou du<br />

dessous (out2) tandis que Z représente le débit molaire total (out1 ou out2) et Ki est<br />

la constante physique relative à la substance i.<br />

Recherchez, par les bilans matières, la (ou les) relation(s) entre les variables clés et<br />

émettez quelques conclusions de bon aloi.


Chimie Industrielle Introduction<br />

Il conviendra d'introduire le rapport α = Zout1<br />

Zin où Zin est le débit total à l'entrée du<br />

séparateur et Zout1, celui de sortie en haut du séparateur (d'ailleurs déjà défini cidessus).<br />

Faites le nécessaire pour déterminer les sorties du procédé.<br />

Exercise for fun : You have to manufacture bisphenol A in order to produce about<br />

350 ton per day in a bench pilot project.<br />

The main reaction is based on simple reactants as phenol and acetone, using a<br />

hydrogen chloride as catalyst. Phenol contains about 2.5% in weight of benzene and<br />

acetone contains about 5% in weight of methanol.<br />

However, a secondary reaction has to be taken into account and with this catalyst it<br />

leads to the deshydratation of phenol in its corresponding ether oxide.<br />

The yield of the main reaction is contained between 50 and 90% when the selectivity<br />

of the key product is rather contained between 75 and 85%.<br />

A first separation is achieved and a recycling of recovered reactant has to be<br />

considered in order to improve the overall yield of the process.<br />

The recycling stream contains between 1 and 5% in weight of bisphenol A. In this<br />

stream no component can be considered as traces.<br />

A second separation is performed to obtain the final product with a degree of purity<br />

contained between 90 and 95% in weight.<br />

Draw a flow sheet with the necessary units to perform the desired product and<br />

discuss the degree of freedom of your process in order to fix, if necessary,<br />

supplementary data to compute the different molar flowrates of each stream<br />

represented in your flow sheet.<br />

Compute the overall yield of the process and compare it to the yield of the reactor.<br />

Check the balances of the input and the output with the overall mass balance of the<br />

process.<br />

Don't worry bud, it's only looking hard.<br />

- 76 -


6. Index<br />

absorption,32<br />

accumulation,22,23,29,38,42<br />

anergie,14<br />

appareil,16<br />

approvisionnement,12,15<br />

avancement,39,42<br />

avant-projet,15,17<br />

A<br />

B<br />

bilan,16,22,25,26,27,28,30,36,43<br />

bilan de pression,28<br />

bilan de quantité de mouvement,28<br />

bilan d'impulsion,30<br />

bilan énergétique,26<br />

bilan matériel,22,23<br />

bilan thermique,26,27<br />

bilans de matières,28<br />

bilans d'impulsion,28<br />

bilans énergétiques,28<br />

chaleur,13,25,26,27,33<br />

charbon,10,11,12<br />

chimie industrielle,2,4,22<br />

chimie industrielle de base,4<br />

chimie inorganique,11<br />

chimie organique,10<br />

colonne,32<br />

commodity chemicals,5<br />

composition,22<br />

compresseur,34<br />

conception,17,21<br />

connexion,35<br />

conservation,25,41<br />

conversion,39<br />

coproduit,8<br />

C<br />

D<br />

débit,19,20,21,24,28,29<br />

degrés de liberté,38<br />

design,21<br />

développement,8,9<br />

dimensionnement,21,25,29,30<br />

distillation,32<br />

diviseur,35,36<br />

E<br />

échangeur,27,33<br />

élément,9,11<br />

énergie,12,16,21,25,26,27,31<br />

enthalpie,14,25,27,29,31<br />

exergie,13<br />

flow sheet,16,18,30<br />

flux,16,20,21,24,27,29,34,35<br />

F<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

- 77 -<br />

G<br />

gaz naturel,10,13<br />

Génie Chimique,2,4,15,21,29<br />

Industrie,6,54<br />

industrie chimique,1,2,3,8,12,15<br />

industrie des matériaux silicatés,5<br />

industrie des métaux,5<br />

industrie des polymères,5,11<br />

industrie des silicates,11<br />

industrie du verre,5<br />

industrie fine,5<br />

industrie minérale,4<br />

industrie organique,4<br />

inerte,23<br />

ingénieur,15,17,18<br />

intermédiaire,4,5<br />

I<br />

M<br />

masse spécifique,22<br />

matière première,8,11<br />

matières premières,2,5,9,11,12<br />

mélangeur,35,37,39<br />

mesure,9,17,21,23<br />

métallurgie,5<br />

minerai,5,10,11,12<br />

minéraux,10,11,12<br />

modèle,17<br />

mole,21,23<br />

monomère,12<br />

P<br />

parachimie,5<br />

perte de charge,27<br />

pétrochimie,4<br />

pétrole,4,10,12<br />

plan,15,16<br />

polymère,12<br />

pompe,34<br />

pression,19,20,21,27,28,29,30<br />

pression,34<br />

prix,4,12,15<br />

procédé,2,3,8,13,15,16,17,20,22,26,30,36<br />

production,4,5,8,9,12,14,17,23<br />

produit,1,2,4,5,6,8,9,12,14,15,30<br />

produit de base,4,6<br />

projet,15,17,28<br />

projet pilote,17<br />

purgeur,36<br />

qualité,11<br />

quantité,11<br />

réacteur,23,30,37<br />

Q<br />

R


éaction,12,23,29<br />

recherche,9,14,16,17<br />

recyclage,23<br />

régime,19,22,38<br />

régime stationnaire,29,36,41<br />

régulateur,19<br />

rendement,13,23,27<br />

réserve,11<br />

ressource,10,11,12<br />

rhéogramme,16,18<br />

S<br />

schéma général,16,18,19,21,28,36<br />

séparateur,32,37,39<br />

simulation,17,21,23,40<br />

soutirage,23<br />

stationnaire,16<br />

synthèse,1<br />

synthèse énergétique,13<br />

système,16,19,23,25,26,27,29<br />

T<br />

taux de purge,36<br />

température,11,19,20,21,25,27,28,29<br />

transformation,8,10,17,30<br />

travail,13,14,25,26,27<br />

turbine,34<br />

unité,2,16,20<br />

unités des variables,29<br />

validation,23<br />

vanne,34<br />

U<br />

V<br />

Chimie Industrielle Introduction<br />

- 78 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!