20 janvier 1904 - Bibliothèque de Toulouse
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e<br />
E NUMERO 5CENTIMES<br />
Organe quotidien, «le D>éfeiuse Sociale et Religieuse<br />
RÉDACTION ET ADMINISTRATIOW : <strong>Toulouse</strong>, Rue Roquelaine, 25<br />
LE NUMÉRO 5 CENTIMES<br />
ÉDITIONS RÉGIONALES 1<br />
]UtrnMunoia« ET BtrAimMîfNTs LIMITROPHJB .... e M *• *û *<br />
r»E. on vante la célô-<br />
u *_dos Compagnies, la suffisance du<br />
Hou"<br />
<strong>de</strong>s ordres donnés.<br />
Or, le citoyen Bourrât, député du<br />
Bloc, se lève et nous dit que ce n'est pas<br />
vrai.<br />
Mais alors, ses amis André, Baudin,<br />
Maruéjouls, — pour ne citer que ceux-là<br />
— ont impu<strong>de</strong>mment trompé le pays ?<br />
Et quand le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République a<br />
couvert <strong>de</strong> sa signature leurs lettres <strong>de</strong><br />
félicitations et leurs ordres du jour, il<br />
s'est associé à une trahison ?<br />
Us ont donc tous menti en adressant<br />
<strong>de</strong>s louanges à <strong>de</strong>s Compagnies qui, se-<br />
lon les affirmations <strong>de</strong> Bourrât, com-<br />
promettent la sécurité <strong>de</strong> la patrie I<br />
Il faut les chasser du pouvoir ; il faut<br />
les flétrir puisqu'ils ont sacrifié l'intérêt<br />
national à l'intérêt <strong>de</strong>s Compagnies...<br />
Il faut les remplacer par <strong>de</strong>s gens<br />
comme Bourrât et placer Bourrât à la<br />
prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la République !...<br />
Le débat actuel ne peut pas avoir d'au-<br />
tre solution. Si Bourrât a raison, les<br />
ministres ont tort. S'il triomphe contre<br />
les Compagnies, Loubet, André, Baudin<br />
et Maruéjouls doivent être mis eu accu-<br />
sation.<br />
Tel est le curieux dilemme posé avec<br />
autant <strong>de</strong> précision que d'inconscience<br />
par le député <strong>de</strong> Perpignan.<br />
C'est parce qu'il est en harmonie avec<br />
la situation anarchique <strong>de</strong> notre gou-<br />
vernement <strong>de</strong> révolution sociale que<br />
nous avons voulu le noter dès mainte-<br />
nant, en attendant la fin du débat.<br />
Victor LESPINE.<br />
LES VOLS DE TRAITEMENT<br />
La Semaine Religieuse <strong>de</strong> Quimper an-<br />
nonce qu'à la liste déjà longue <strong>de</strong>s prêtres<br />
frappés <strong>de</strong> suppression <strong>de</strong> traitement vien-<br />
nent s'ajouter les noms suivants :<br />
MM. Com, vicaire <strong>de</strong> Névez ; Duval,<br />
recteur <strong>de</strong> Gouesnou ; Duclos, recteur <strong>de</strong><br />
Guilers-Brest; Raunou, recteur <strong>de</strong> Lan-<br />
houarneau ; Lozac'h, recteur <strong>de</strong> Guimaëc ;<br />
Guéguen, recteur <strong>de</strong> Plouhinec.<br />
Le nombre <strong>de</strong>s prêtres, frappés dans le<br />
diocèse <strong>de</strong> Quimper, est <strong>de</strong> 92.<br />
Il est curieux, en tenant compte du trai-<br />
tement alloué à chaque catégorie <strong>de</strong> victi-<br />
mes, <strong>de</strong> calculer la somme retenue, <strong>de</strong> ce<br />
chef, par le gouvernement. En voici le ta-<br />
bleau pour une année :<br />
SUPPRESSIONS DS TRAITEMENT AU 1" JANVIER -<br />
5 curés <strong>de</strong> 1" classe, à l.SOO fr 7.500<br />
7 curés <strong>de</strong> %' classe, à 1,<strong>20</strong>0 ir 8.400<br />
2 <strong>de</strong>sservants septuagénaires, à 1,<strong>20</strong>0 fr. 2.400<br />
11 <strong>de</strong>sservants sexagénaires, a 1,100 Ir. 12.100<br />
55 <strong>de</strong>sservants, à 900 fr 49.500<br />
12 vicaires, à 450 fr 15.400<br />
92 Total S5.300<br />
85,300 francs <strong>de</strong> volés, tel est le bilan <strong>de</strong><br />
M. Combes, rien que pour un diocèse 1<br />
enesceoces passagères<br />
Sériel, la réussite absolue <strong>de</strong>s opéra-<br />
s <strong>de</strong> dislocation, l'heureuse exécu-<br />
{Par dépêche)<br />
Dans une • circonstance récente et<br />
qu'on n'a pas oubliée, M. le prési<strong>de</strong>nt<br />
du conseil, Combes, avec l'impu<strong>de</strong>nce<br />
qui le caractérise et le doux cynisme<br />
qui fait sa force, nous affirmait que<br />
nulle part ailleurs la sécurité ne régnait<br />
comme chez nous et sous son gouverne-<br />
ment, ajoutant que si par hasard il s'y<br />
rencontrait <strong>de</strong>s conflits entre le travail<br />
et le capital, c'étaient <strong>de</strong>s vétilles, ce<br />
qu'il appelait dédaigneusement <strong>de</strong>s ef-<br />
fervescences passagères.<br />
C'était <strong>de</strong> l'audace.<br />
On a pu tout au contraire constater<br />
que jamais les rapports entre le capital<br />
et le travail n'ont été plus aigus, plus<br />
haineux.<br />
La grève d'Armentières nous a même<br />
révélé <strong>de</strong>sprocédés nouveaux en matière<br />
<strong>de</strong> chômage, procédés qui consistent à<br />
piller les magasins, à dévaliser les cais-<br />
ses et à incendier les maisons.<br />
A Ilennebont, les désordres ont été<br />
inouïs <strong>de</strong> violence.<br />
Et lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière grève, ébau-<br />
chée en plein Paris, on a pu voir que<br />
les revolvers ne restaient pas enfermés<br />
en leurs gaines, et que les boulangers<br />
ou les marchands <strong>de</strong> vins n'étaient guère<br />
en sûreté <strong>de</strong>rrière leurs comptoirs.<br />
C'est-à-dire que la sécurté n'existe<br />
plus pour personne dans le commerce<br />
et l'industrie.<br />
On est à la merci d'uno ban<strong>de</strong> inter-<br />
lope et cosmopolite d'agitateurs et <strong>de</strong><br />
meneurs qui pèchent en eau trouble et<br />
s autorisent <strong>de</strong> la complicité criminelle<br />
d un gouvernement <strong>de</strong> lâches et <strong>de</strong> ban-<br />
dits.<br />
Seule jusqu'à présent, l'agriculture<br />
avait à peu près échappé au fléau qui<br />
sevit partout en ce moment, sur l'infor-<br />
tuné capital, et n'avait pas encore subi<br />
les effervescences passagères.<br />
Mais voici qu'on y arrive, et l'agricul-<br />
ture n'aura plus rien à envier à l'indus-<br />
trie et au commerce.<br />
A son tour, elle est envahie par la<br />
canaillo socialiste ; les renseignements<br />
qui parviennent <strong>de</strong> l'Hérault montreni<br />
quo les propriétaires, tout commo les<br />
chefs d'usine, seront obligés, un do cos<br />
quatre matins, do mettre la clef sous la<br />
porte.<br />
Déjà leur situation n'est rien moins<br />
que brillante.<br />
Ruinés à fond par lo phylloxéra, les<br />
propriétaires se sont efforcés très cou-<br />
rageusement <strong>de</strong> reconstituer leurs vi-<br />
gnobles, ce qui leur a coûté effroyable-<br />
ment cher, aussi cher que s'ils avaient<br />
racheté la propriété.<br />
C'était donc leur capital doublé.<br />
Si encore ils avaient été assurés <strong>de</strong><br />
revenus !<br />
Mais tous les fléaux <strong>de</strong> la terre se<br />
sont abattus sur ce vignoble reconstitué<br />
et l'ont accablé.<br />
Des pluies persistantes remplaçant le<br />
soleil disparu oui provoqué <strong>de</strong>puis qua-<br />
tre années une pourriture universelle<br />
du raisin ; la gelée, en 1903, s'en est mê-<br />
lée dans <strong>de</strong>s conditions formidables et<br />
dont on n'avait pas connaissance <strong>de</strong><br />
mémoire d'homme.<br />
Et c'est en <strong>de</strong> pareilles circonstances,<br />
quand le propriétaire ne sait plus à quel<br />
saint se vouer, ni comment éviter l'ex-<br />
propriation, que les ouvriers ruraux lui<br />
porteraient le coup <strong>de</strong> grâce en lui<br />
imposant par la force brutale un mini-<br />
mum <strong>de</strong> travail et un maximum <strong>de</strong> sa-<br />
laire !<br />
C'est fou, c'est idiot, c'est <strong>de</strong>ux fois<br />
criminel, car le patron rural est au bout<br />
du rouleau, ne peut consentir à aucun<br />
sacrifice nouveau, parvient difficilement<br />
à ne pas crever <strong>de</strong> faim.<br />
Et quand sa ruine sera consommée<br />
définitivement par la grève, après le<br />
phylloxéra, qui donc en pâtira, qui donc<br />
en portera le châtiment, si ce n'est l'ou-<br />
vrier agricole, assez fou pour recom-<br />
mencer l'expérience téméraire dont<br />
parle le fabuliste et éventrer la poule<br />
afin <strong>de</strong> voir les œufs d'or qu'il lui<br />
suppose dans le ventre.<br />
Oui aux environs <strong>de</strong> Béziers, à cette<br />
heure, <strong>de</strong>s socialistes <strong>de</strong> la ville et <strong>de</strong> la<br />
campagne peuvent se former impuné-<br />
ment en ban<strong>de</strong>s nombreuses, barrer les<br />
routes, mettre les propriétés en quaran-<br />
taine, les envahir, menacer et frapper<br />
les ouvriers qui refusent <strong>de</strong> cesser le<br />
travail, molester le propriétaire, l'arrê-<br />
ter au besoin, couper les fils du télé<br />
phone pour empêcher la force armée<br />
d'être appelée et imposer leurs condi<br />
tions comme s'ils étaient <strong>de</strong>venus sou-<br />
dainement les maîtres du sol.<br />
Ils vont jusqu'à dicter aux propriétai-<br />
res <strong>de</strong>s formules <strong>de</strong> soumission et à dé-<br />
livrer <strong>de</strong>s sauf-conduits autorisant la<br />
circulation interrompue.<br />
Si vous croyez qu'il y a exagération<br />
dansâtes détails, vous n'avez qu'à relire<br />
ce constat d'huissier fait à Capeslang<br />
(Hérault), le 9 <strong>janvier</strong> <strong>de</strong>rnier.<br />
De là et sur la réquisition expresse <strong>de</strong> mon<br />
requérant, je me suis rendu auprès <strong>de</strong>s ou-<br />
vriers qui logent clans la campagne d'Aureille,<br />
à l'effet <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r s'ils voulaient bien,<br />
<strong>de</strong> leur plein gré, continuer à travailler sur ce<br />
domaine et tous m'ont déclaré individuelle-<br />
ment qu'ils voulaient, <strong>de</strong> plein gré, continuer<br />
à travailler et ils ont, en outre, déclaré que ce<br />
n'est que <strong>de</strong>vant la violence, la violation <strong>de</strong> la<br />
loi et l'insuffisance du nombre <strong>de</strong>s représen-<br />
tants <strong>de</strong> la force publique, qu'ils se voient con-<br />
traints d'abandonner le travail; lis déclarent<br />
qu'ils sont résolus à le reprendre dès que la li-<br />
berté leu r en sera assurée.<br />
(Suivent les signatures <strong>de</strong>39 ouvriers occupés<br />
en ce moment dans la campagne d'Aureille.)<br />
Les grévistes ont fait pis encore que<br />
<strong>de</strong> violenter les ouvriers qui enten-<br />
daient continuer <strong>de</strong> travailler.<br />
Sur certains points, ils sont allés jus-<br />
qu'au meurtre, jusqu'à l'assassinat.<br />
A Coursan, à sept kilomètres <strong>de</strong> Nar-<br />
bonne, ils ont assommé à coups <strong>de</strong> pier-<br />
res et <strong>de</strong> bâtons un régisseur qui vou-<br />
lait charger <strong>de</strong>s charrettes à la gare.<br />
Ce n'est pas mal comme effervescence<br />
passagère.<br />
D'autant que les autorités : maire,<br />
gendarmes, se déclarent impuissants,<br />
refusent d'intervenir et sont les pre-<br />
miers à conseiller aux propriétaires <strong>de</strong><br />
cé<strong>de</strong>r et aux ouvriers d'interrompre le<br />
travail.<br />
C'est donc plus qu'une grève qui s'éla-<br />
bore parmi les populations rurales, c'est<br />
une véritable Jacquerie.<br />
Quant aux pouvoirs publics, ils fei-<br />
gnent <strong>de</strong> tout Tgnorer : rien n'est arrivé<br />
jusqu'à eux ! Gendarmes, maires, pro-<br />
cureurs, tous se taisent pour ne pas<br />
troubler la quiétu<strong>de</strong> <strong>de</strong> notre gouverne-<br />
ment et quand M. Combes, par hasard,<br />
est interrogé sur ces désordres et sur<br />
l'impunité scandaleuse dont ils jouis-<br />
sent, il répond avec can<strong>de</strong>ur qu'il n'est<br />
pas suffisamment renseigné et qu'il at-<br />
tend <strong>de</strong>s rapports !<br />
C'est prodigieux.<br />
Mais ce qui est encore plus prodigieux,<br />
c'est la façon dont les pouvoirs publics<br />
accueillent tous ces attentats.<br />
Loin <strong>de</strong> les réprimer, ils les encoura-<br />
gent.<br />
De telle façon que ces effervescences<br />
<strong>de</strong>viennent permanentes.<br />
Au lieu d'être une exception, ellessont<br />
d'ordre courant, et plus nous irons, plus<br />
nous vivrons dans ce milieu <strong>de</strong> violen-<br />
ces, d'attentats, <strong>de</strong> provocations, qui<br />
finira par rendre la Erance absolument<br />
inhabitable et par provoquer une nou-<br />
velle émigration et <strong>de</strong> capitaux et <strong>de</strong><br />
citoyens.<br />
Les capitaux, en grand nombre, sont<br />
déjà partis pour se mettre à l'abri.<br />
Les citoycus suivront.<br />
Car nul pays n'offre aujourd'hui moins<br />
<strong>de</strong> sécurité quo le nôtre,<br />
En Erance, rien ne vous protège plus;<br />
la loi ne couvre plus personne, si ce<br />
n'est toutefois les brigands qui la violent<br />
et terrorisent ses représentants.<br />
Qu'au cours d'une grève quolconque<br />
on commette délits et crimes contre les<br />
propriétés et les personnes, on n'arroto<br />
pas les criminels. , ,. .<br />
Ou si on les arrête, on les relâche<br />
aussitôt, montrant ainsi toute l'Impuis-<br />
sance <strong>de</strong> la société à leur égard.<br />
Si d'aventure, et pour la forme, on<br />
les défore aux tribunaux, et si ceux-ci<br />
les condamnent à <strong>de</strong>s peines dérisoires, j<br />
une amnistie vient effacer tout. — tout<br />
excepté, bien entendu, les dégâts com-<br />
mis, les ruines amoncelées, les sévices<br />
exercés et les tètes, cassées.<br />
Certes, l'agriculture, qui a clési cruel-<br />
lement éprouvée dans le Midi, <strong>de</strong>puis<br />
quelques aimées, n'avait pas besoin <strong>de</strong><br />
subir une pareille crise.<br />
C'est <strong>de</strong> trop.<br />
D'ailleurs, les ouvriers agricoles, s'ils<br />
ne sont pas fous furieux et aveugles,<br />
comprendront, pour peu qu'on veuille<br />
le leur expliquer, qu'ils seraient les pre-<br />
miers atteints par la faillite <strong>de</strong> la terre.<br />
S'en prendre aux propriétaires qui<br />
n'y peuvent rien <strong>de</strong> la misère géné-<br />
rale, leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s sacrifices qui<br />
sont aujourd'hui notoirement au-<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong> leurs forces, c'est les achever, pré-<br />
cipiter leur • perte et en même temps<br />
se faire sauter avec eux.<br />
Car la ruine du patron entraine fa-<br />
talement celle <strong>de</strong> l'ouvrier.<br />
Quand le capital disparait, le travail<br />
disparait avec lui.<br />
La stupidité <strong>de</strong>s socialistes urbains<br />
et ruraux, c'est <strong>de</strong> vouloir augmenter<br />
démesurément les bénéfices du travail<br />
en détruisant le capital ; ils sont en cela<br />
aussi bêtes que malfaisants.<br />
Paul <strong>de</strong> CASSAGNAC.<br />
LES TROIS POINTS<br />
Un journal <strong>de</strong> Lyon conte le trait sui-<br />
vant du maire, M. Victor Augagneur. que<br />
ses administrés appellent : « Victor I" ».<br />
L'archevêque ayant, pour une question<br />
d'ordre administratif,écrit au maire, avait,<br />
suivant l'usage, signé <strong>de</strong> son prénom en le<br />
faisant précé<strong>de</strong>r d'une croix.<br />
-j- PIERRE, archevêque <strong>de</strong> Lyon.<br />
Le maire <strong>de</strong>vait répondre ; il répondit,<br />
mais, pour bien affirmer la pureté <strong>de</strong> ses<br />
sentiments <strong>de</strong> libre-penseur, il signa :<br />
.". Victor AUGAGNEUR, maire <strong>de</strong> Lyon,<br />
Victor I", empereur <strong>de</strong> Lyon, tenait ainsi<br />
à bien affirmer qu'il revendique sa qualité<br />
<strong>de</strong> pontife maçonnique.<br />
C'est plus grotesque que méchant.<br />
l'iiiVjTT ffl li 'l I I " :<br />
ES MAUVAIS... BO!<br />
ont envoyé une carte antimilitariste au mi-<br />
nistre <strong>de</strong> la guerre.<br />
C'est sur cette manifestation qu'a pris<br />
fin l'abominable réunion <strong>de</strong>s sans pairie.<br />
Et on ne les a pus fourrés au bloc!<br />
Orr peut toujours lire facilement les in-<br />
formations financières ; il est plus difficile<br />
<strong>de</strong> les comprendre :<br />
Témoin celle-ci qui a été publiée hier<br />
dans plusieurs journaux :<br />
Par décision du ministre <strong>de</strong>s finances l'inté-<br />
rêt attaclié aux ' Bons du Trésor a été lixé, à<br />
partir du 15 <strong>janvier</strong> Inclusivement : â 1 0j0<br />
pour les bons <strong>de</strong> un mois à moins <strong>de</strong> trois mois;<br />
à 2 3\l 0[0 pour les bons do trois mois à moins<br />
<strong>de</strong> neuf mois , à 2 0[0 pour les bons <strong>de</strong> neuf<br />
mois à un an.<br />
Précé<strong>de</strong>mment les taux étaient : 1 0[0 pour<br />
les bons <strong>de</strong> un mois à moins <strong>de</strong> trois mois ;<br />
2 0[0 pour les bons <strong>de</strong> trois mois à un an.<br />
Bien peu <strong>de</strong> lecteurs démêleront ce que<br />
cela veut dire...<br />
Car, pour la compréhension du texte, il<br />
faut faire un petit raisonnement arithméti-<br />
que qu'il suffit <strong>de</strong> résumer en <strong>de</strong>ux arti-<br />
cles :<br />
1° Précé<strong>de</strong>mment le taux était <strong>de</strong> 2 OpO<br />
intérêt pour les bons <strong>de</strong> trois mois à un an.<br />
2° A partir du 15 <strong>janvier</strong> le taux sera <strong>de</strong><br />
2 fr. 75 0[0 pour les bons <strong>de</strong> trois mois à<br />
moins <strong>de</strong> neuf mois.<br />
Cela veut aire, en français, si nous ne<br />
nous trompons : Le souscripteur aura <strong>de</strong>s<br />
bons qui lui rapporteront 0,75 d'intérêt <strong>de</strong><br />
plus et il aura la facilité <strong>de</strong> s'en faire rem-<br />
bourser trois mois plus tôt.<br />
Donc, double avantage pour lui.<br />
Mais qui paiera au souscripteur cette<br />
majoration <strong>de</strong> 0,75 intérêts, soit 37 li2 0[0<br />
<strong>de</strong> plus qu'auparavant : L'Etat, n'est-ce<br />
pas ? C'est-à-dire nous. C'est donc la dé-<br />
monstration absolue que, pour gagner la<br />
confiance du public, et lui faire fournir<br />
l'argent que gaspille le gouvernement pour<br />
la guerre religieuse, il faut que M. Rouvier<br />
prenne dans la poche <strong>de</strong>s contribuables un<br />
supplément énorme d'argent.<br />
100 à 2,75 au lieu<br />
<strong>de</strong> 2. Diffé-<br />
renceenplus 0 75<br />
1.000 à 2,75 au lieu<br />
<strong>de</strong> 2. Diffé-<br />
rence en plus 7 50<br />
10.000 à 2,75 au lieu<br />
<strong>de</strong> 2. Diffé-<br />
rence en plus 75 »<br />
100.000 à 2,75 au lieu<br />
<strong>de</strong> 2. Diffé-<br />
rence en plus 750 »<br />
1.000.000 à 2,75 au lieu<br />
<strong>de</strong> 2. Diffé-<br />
rence en plus 7,500 »<br />
10.000.000 à 2,75 au lieu<br />
<strong>de</strong> 2. Diffé-<br />
renceenplus 75,000 »<br />
100.000.000 à 2,75 au lieu<br />
<strong>de</strong> 2. Diffé-<br />
renceenplus 750,000 »<br />
Or il y a près <strong>de</strong> 400 millions <strong>de</strong> bons du<br />
Trésor à placer... dont, nous l'avons dit,<br />
personne ne veut. m<br />
Cela fera environ 3 millions <strong>de</strong> contribu-<br />
tion supplémentaire à payer rien que pour<br />
los intérêts <strong>de</strong> cette valeur. Et M. Combes<br />
appelle cela la prospérité financière 1 Pas<br />
difficile, lo défroqué.<br />
Nous regrettons vivement <strong>de</strong> ne pouvoir<br />
encore cette fois partager son optimisme.<br />
XXX.<br />
LES SANS-PATRIE<br />
Les antimilitaristes se sont réunis ù Paris<br />
en un banquet suivi do concert. Les anti-<br />
pnlriotcs ont crié : « A bas la justice mlli<br />
taire I » L'ex-abbé Charbonnel a Çhantô<br />
une romance anticléricale : le blackboulé<br />
Allomaiie a convié les femmes « à arra<br />
cher cent mille entants <strong>de</strong>s mains <strong>de</strong> cer-<br />
tains brigands militaristes », et la petite<br />
lêto a pris fin sur l'air <strong>de</strong> l'Internationale,<br />
repris en cœur au refrain par les assis-<br />
tants.<br />
Avant <strong>de</strong> se séparer, sur la proposition<br />
du défroqué Charbonnel, tous les convives<br />
Marie-Antoinette et le révolutionnaire Hé-<br />
bert. — Les journaux ministériels et<br />
l'abbé Delsor. — La maniiéstation <strong>de</strong><br />
. vendredi prochain,<br />
Paris, 18 <strong>janvier</strong>.<br />
Quand la reine Marie Antoinette fut, tra-<br />
duite <strong>de</strong>vant le Tribunal révolutionnaire,<br />
les radicaux d'alors pensèrent qu il ne sut<br />
lirait pas <strong>de</strong> condamner la malheureuse<br />
Souveraine, mais qu'il fallait encore la sa-<br />
lir. L'un d'eux se leva ; c'était l'infâme Hé-<br />
bert, l'homme <strong>de</strong> toutes les viles corvées,<br />
l'ancien marchand <strong>de</strong> contremarques, le<br />
voleur à la tire promu homme d'Etat. In-<br />
terprète <strong>de</strong> son parti, Hébert ouvrit la bou-<br />
che et voulut souflleter Marie-Antoinette<br />
d'une accusation immon<strong>de</strong>. Le cri sublime<br />
<strong>de</strong> la reine et les rugissements indignés <strong>de</strong>s<br />
femmes du peuple figèrent sur les lèvres<br />
du bandit la fin <strong>de</strong> la phrase.<br />
La mémoire d'Hébert fut vouée à l'ana-<br />
thème ; la France flétrit co bourreau qui<br />
voulait polluer sa victime. Aujourd'hui,<br />
Hébert sort <strong>de</strong> sa tombe et parle par la<br />
bouche <strong>de</strong>s ministres, <strong>de</strong>s députés, <strong>de</strong>s<br />
sénateurs et <strong>de</strong>s écrivains révolutionnai-<br />
res. Quelle est la tactique <strong>de</strong> l'ennemi?<br />
C'est <strong>de</strong> déshonorer les Français, qu'il<br />
frappe et qu'il proscrit. Les républicains<br />
auraient pu se contenter d'expulser l'abbé<br />
Delsor. Mais non ! Vous avez vu que M.<br />
Combes s'est empressé d'envoyer à Berlin<br />
<strong>de</strong>s agents chargés <strong>de</strong> l'approvisionner <strong>de</strong><br />
boue.<br />
Ces alguazils reviendront ils à Paris avec<br />
les fangeuses munitions que doit leur four-<br />
nir la police alleman<strong>de</strong> ? Toute la question<br />
est là. En attendant le retour <strong>de</strong> ces maré-<br />
cageux personnages, la presse gouverne-<br />
mentale — héritière d'Hébert — traite<br />
l'abbé Delsor comme elle traite nos reli-<br />
gieux et nos prêtres. 11 s'agit d'attenter à<br />
son honneur. Ici, tel gazettier ministériel<br />
représente le député protestataire comme<br />
un traître secrètement vendu à l'Allemagne.<br />
Là, l'ex-associé d'un aventurier juif, en-<br />
globe tous les Alsaciens catholiques dans<br />
les mêmes outrages et nous les montre<br />
aux genoux du vainqueur.<br />
Devançant 1 arrivée <strong>de</strong>s estafliers <strong>de</strong> M.<br />
Combes, l'ambassa<strong>de</strong> d'Allemagne a, dit-on,<br />
nanti nos adversaires <strong>de</strong>s premiers docu-<br />
ments <strong>de</strong>stinés à déshonorer l'Alsace. Cette<br />
collaboration touchante est bien digne,<br />
n'est ce pas, <strong>de</strong>s champions <strong>de</strong> Dreyfus?<br />
Mais quoique les radicaux fassent, le<br />
ministère me semble, cette fois, atteint.<br />
On m'assure que <strong>de</strong>s étudiants et <strong>de</strong>s ou-<br />
vriers iront vendredi prochain huer les<br />
courtisans du prescripteur. Qu'arrivera-t-<br />
il? Ces manifestations intimi<strong>de</strong>ront elles le<br />
Bloc ? Ce n'est guère probable.<br />
Nos ennemis ne semblent pas soupçon-<br />
ner les dispositions morales <strong>de</strong> l'opinion<br />
publique. D'après les prévisions <strong>de</strong> tous les<br />
groupes, le cabinet Combes remportera la<br />
victoire — laborieusement il est vrai —<br />
mais il la remportera. Le Bloc, un instant<br />
chancelant, a reconquis son équilibre.<br />
Tant mieux ! Encore une fois, j'ai beau<br />
chercher, je ne vois pas quel bénéfice nous<br />
procurerait un ministère Rlbot-Eticnne-<br />
Doumer. M. Ribot est le plus honnête<br />
homme du mon<strong>de</strong>. Mais il serait le prison-<br />
nier <strong>de</strong> M. Etienne, l'ami <strong>de</strong>s juifs. Ami du<br />
second <strong>de</strong>gré pourtant!<br />
La haute juiverie qui fait tout ici n'a pas<br />
oulu que M, Etienne succédât à M. Bour-<br />
geois. Elle a réservé le fauteuil à M. Bris-<br />
son . Dans quel but? En vue <strong>de</strong> qualle oeu-<br />
vre ? Nous le saurons bientôt sans doute.<br />
Mais je vois <strong>de</strong>s gens • que cette élection<br />
r^nd anxieux et qui cherchent le mot <strong>de</strong><br />
l'énigme.<br />
La Chambre discute aujourd'hui le projet<br />
<strong>de</strong> rachat du réseau <strong>de</strong> l'Ouest et du Midi<br />
par l'Etat. Toute cette controverse n'est<br />
qu'une comédie. On annonce qu'elle se ter-<br />
minera pas le vote d'une motion favorable<br />
en principe au rachat <strong>de</strong> l'Ouest.<br />
En conséquence, une commission serait<br />
nommée en vue d'étudier la question finan-<br />
cière, tandis qu'une autre s'occuperait <strong>de</strong><br />
la question du matériel.<br />
Pendant que ces <strong>de</strong>ux syndicats se livre-<br />
ront à leurs recherches, la terre continuera<br />
<strong>de</strong> tourner et la République d'exploiter les<br />
gens. Nos adversaires, — souvenez vous-en<br />
— n'ont qu'un souci : la perpétuité <strong>de</strong> leur<br />
règne, et, par conséquent, la consolidation<br />
<strong>de</strong> leur hégémonie locale. Comme pour<br />
assurer la victoire du Bloc, il faut <strong>de</strong> l'ar-<br />
gent ; toute la politique actuelle converge<br />
vers cette conquête <strong>de</strong> la sportule électo<br />
raie. Pendant <strong>de</strong>ux ans, on va faire chanter<br />
tous les grands détenteurs <strong>de</strong> capitaux.<br />
Mais que dis-je ? Cette entreprise d'extor-<br />
sion est déjà commencée.<br />
La Junte suprême du Bloc a fixé le chiffre<br />
du butin qu'elle veut s'assurer à la somme<br />
<strong>de</strong> cinq millions, pas un maravedis <strong>de</strong><br />
moins ! Tous les calculs ont abouti à ce<br />
total. Pour engager la campagne, il faut que<br />
cinq millions garnissent la caisse du Bloc.<br />
Banques, gran<strong>de</strong>s Compagnies, tous les<br />
établissements fournissent leur dîme. La<br />
Junte s'inspire <strong>de</strong>s procédés auxquels re-<br />
couraient les généraux prussiens dans los<br />
villes conquises. Après avoir détermine le<br />
taux <strong>de</strong> la contribution <strong>de</strong> guerre, nos vain-<br />
queurs n'en démordaient pas : « La bourse<br />
où la vie 1 »<br />
Les fonctionnaires doivent également<br />
concourir à la constitution <strong>de</strong> la caisse. La<br />
Junte exige cinq francs <strong>de</strong> chaque manda-<br />
rin. Comment so soustraire à cet impôt?<br />
Le fonctionnaire récalcitrant s'exposerait<br />
aux plus cruels sévices. 11 paraît que les<br />
officiers ont été rançonnés à leur tour. Pas<br />
d'avancement pour ceux qui refuseront <strong>de</strong><br />
concourir pécuniairement à la réélection<br />
<strong>de</strong> la clique radicale.<br />
En somme, la République est actuelle-<br />
ment en train <strong>de</strong> doter la France d'une<br />
institution analogue à la camorra napoli-<br />
taine et à la maffia romagnole. Les groupes<br />
politiques qui nous gouvernent prélève-<br />
ront une taxe sur tous les citoyens qui<br />
voudront bénélicier <strong>de</strong> la protection du<br />
gouvernement, soit pour obtenir <strong>de</strong>s fa-<br />
veurs et <strong>de</strong>s emplois, soit pour braver les<br />
lois. En Italie, le camorriste peut se mettre<br />
impunément en rébellion avec le Co<strong>de</strong>.<br />
S'il paie régulièrement la taxe fixée par la<br />
Junte, les juges l'acquittent. La royauté pié-<br />
montaise — je dois le dire — essaie <strong>de</strong>puis<br />
<strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong> soustraire la Péninsule au<br />
joug <strong>de</strong> la camorra. Si mauvais qu'il soit,<br />
un gouvernement monarchique représente<br />
quand même <strong>de</strong>s principes d'ordre incom-<br />
patibles avec l'anarchie. Mais en France,<br />
sous une République radicale qui sanctifia<br />
toutes les mauvaises passions, dans quel<br />
gouffre d immoralité ne <strong>de</strong>scendrons- nous<br />
pas ?<br />
On me dit que le général André a reçu la<br />
visite non <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mais <strong>de</strong> trois officiers<br />
qui sont venus lui fournir la preuve <strong>de</strong> la<br />
culpabilité <strong>de</strong> Dreyfus. Le ministre n'a pas<br />
pu réfuter les démonstrations qui lui ont<br />
été soumises. Mais à tous les arguments et<br />
à toutes les preuves, le général André a<br />
fait celte réponse monumentale : « 11 faut<br />
que Dreyfus soit innocent pour la France ! »<br />
N'aurait il pu dite : « Paur les juifs ! »<br />
RIÊMALQUE.<br />
Par f 'û Spécial<br />
Conseil <strong>de</strong>s Il g ii g sires<br />
Paris, 19 <strong>janvier</strong>.<br />
Les ministres se sont réunis ce matin, à<br />
l'Elysée, sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M Loubet.<br />
Ils se sont entretenus, dit le communiqué<br />
officieux, <strong>de</strong>s diverses questions qui figu-<br />
rent à l'ordre du jour <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux Chambres,<br />
et ont procédé à l'expédition <strong>de</strong>s affaires<br />
courantes.<br />
Paris, 19 <strong>janvier</strong>.<br />
D'après une information <strong>de</strong> source offi-<br />
cieuse, le procureur général Baudouin a<br />
terminé son réquisitoire relatif a la <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong> <strong>de</strong> revision <strong>de</strong> l'affaire Dreyfus,<br />
transmise à la Cour <strong>de</strong> cassation par le<br />
gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux.<br />
11 communiquera aujourd'hui ce docu-<br />
ment à la chambre criminelle <strong>de</strong> la Cour<br />
suprême ;-la chambre criminelle va dési-<br />
gner son rapporteur, en même temps que<br />
le rapport sera, suivant l'usage, commu-<br />
niqué à M" Mornard , avocat d'Alfred<br />
Dreyfus.<br />
M* Mornard aura à rédiger un Mémoire<br />
qu'il transmettra à la chambre criminelle ;<br />
le rapporteur, sur le vu du réquisitoire et<br />
du Mémoire, sera appelé à faire un rapport<br />
à la chambre criminelle, qui aura alors à<br />
accomplir sa tâche.<br />
Ancien député interné<br />
Paris, 19 <strong>janvier</strong>.<br />
Nous avons annoncé, hier, qu'on s'entre-<br />
tenait, dans les couloirs <strong>de</strong> la Chambre, <strong>de</strong><br />
l'internement dans une maison d'aliénés<br />
d'un ancien député du Sud qui est marié â<br />
une parente <strong>de</strong> M. Loubet.<br />
Sa mère, à qui on avait longtemps caché<br />
la mesure prise contre son fils, était parve-<br />
nue enfin à le voir et, à la suite <strong>de</strong> cette<br />
entrevue, aurait acquis la conviction qu'il<br />
était victime d'une odieuse machination.<br />
La Croix dit à ce sujet :<br />
On raconte une lamentable histoire <strong>de</strong><br />
séquestration, sous le prétexte <strong>de</strong> folie, qui dé-<br />
passerait en odieux et on arbitraire toutes cel-<br />
les qui ont défrayé la chronique <strong>de</strong>puis plu-<br />
sieurs années.<br />
11 s'agirait d'un ancien député do l'opposition,<br />
dont le nom est bien connu : sa femme, qui no<br />
partageait pas ses idées politiques et s'enten-<br />
dait d'ailleurs très mal avec lui, l'aurait fait<br />
interner clans une maison <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>s envi-<br />
rons <strong>de</strong> Paris, dirigée par un mé<strong>de</strong>cin juif<br />
Pendant <strong>de</strong>s mois entiers on aurait caché<br />
cette adresse à la mère du malheureux, qui ne<br />
put la découvrit que par l'indiscrétion d'un do-<br />
mestique ; elle n'a pu voir son llls que <strong>de</strong>ux<br />
fols en plusieurs années, et <strong>de</strong>puis quelques<br />
mois elle ne peut ni le voir, ni recevoir <strong>de</strong> ses<br />
nouvelles.<br />
L'infortunée s'est adressée aux tribunaux,<br />
qui ont commis, pour examiner l'état mental<br />
<strong>de</strong> l'ancien député, un mé<strong>de</strong>cin protestant, mi-<br />
nistériel militant.<br />
Quant a la femme du séquestré, elle a com-<br />
me avocat l'ancien secrétaire <strong>de</strong> l'ennemi le<br />
plus acharné <strong>de</strong> son mari.<br />
Ce sont là, d'ailleurs, <strong>de</strong>s assertions qui mé-<br />
ritent contrôle.<br />
ÉCHEC MINISTERIEL<br />
Caen, 19 <strong>janvier</strong>.<br />
M. Perrotte, maire <strong>de</strong> Caen, ministériel,<br />
a donné sa démission à la suite <strong>de</strong> l'échec<br />
qu'il a subi, dimanche <strong>de</strong>rnier, comme<br />
candidat au conseil général.<br />
Son concurrent nationaliste, M. Savare,<br />
a été élu par 2.590 voix contre 1.767 accor-<br />
dées à M. Perrotte qui, dans la ville dont<br />
il est maire, a été mis en minorité <strong>de</strong> plus<br />
<strong>de</strong> 500 voix. - , . ,<br />
Ce résultat a été obtenu maigre les el-<br />
lorts du gouvernement et l'éloquence peu<br />
persuasive <strong>de</strong> M. d'Estournelles <strong>de</strong> Constant,<br />
qui tint Ici une réunion, il y a huit jours,<br />
sous l'égi<strong>de</strong> du groupe Adolplie Caruot.<br />
LE E<br />
Washington, 19 <strong>janvier</strong>.<br />
La commission <strong>de</strong>s relations étrangères<br />
du Sénat a porté trois amen<strong>de</strong>ments au<br />
traité <strong>de</strong> Panama ; elle veut que le gouver-<br />
nement <strong>de</strong>s Etats-Unis soit nanti <strong>de</strong> pou-<br />
voirs plus directs en ce qui concerne Ie§<br />
règlements sanitaires; qu'il ait la hauta<br />
main sur les ports afin <strong>de</strong> pouvoir les amé-<br />
liorer.<br />
Le troisième amen<strong>de</strong>ment définit, d'une<br />
laçon plus précise les limites <strong>de</strong>s cités da<br />
Panama et <strong>de</strong> Colon par rapport à la zona<br />
du canal.<br />
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