20 janvier 1904 - Bibliothèque de Toulouse

Mercredi «O Janvier
Le Conflit Russo-Japonais
Paris, 19 janvier.
On mande de Saint-Pétersbourg au New-
York Herald que la politique pro japonaise
«le l'Angleterre attire sérieusement l'atten-
tion ; dans les milieux politiques, on a le
sentiment très net que la Russie est moins
en lutte avec le Japon qu'avec l'Angleterre
et que l'alliance anglo-japonaise est la rai-
son de tout le litige.
De nombreux hommes politiques décla-
rent que le moment est venu pour la Rus-
sie de répondre à la politique de coups d'ô
pingle de l'Angleterre par une démonstra-
tion du côté des frontières des Indes et une
politique agressive en Perse.
Paris, 19 janvier.
H a été dit que M. Delcassé avait de fré-
quents entretiens avec l'ambassadeur de
Russie à Paris, M. de Nclidoff, et que la
situation en Extrême-Orient faisait natu-
rellement le fond de ces entretiens.
Une dépêche de Londres annonce aujour-
d'hui que les ambassadeurs de Ffcince et
de Russie et le ministère du Japon se sont
rendus au ministère des affaires étrangères
où ils ont longuement conféré avec lord
Lansdowne,
Cette simultanéité d'entretiens semble
éta.lir que les diplomaties s'emploient,
tant à Londres qu'à Pari3, à intervenir mo-
ralement dans lo conllit pour y plaider la
cause de la paix et dans les milieux diplo-
matiques on tire de cette intervention le
meilleur augure.
Washington, 19 janvier.
Le département de la marine a télégra-
phié au commandant du Wilminr/ton, sta-
tionné à Cavité, Philippines, de partir pour
Chemulpo, le ministre des Etats Unis à
Séoul ayant télégraphié qu'en présence de
l'attitude menaçante de la population co-
réenne, vis-à-vis de résidents étrangers, le.
Vicksburg ne lui paraissait pas suffire.
Paris, 19 janvier.
L'Agence ITavas publie la dépêche sui-
vante :
Port-Arthur, 19 janvier.
Les autorités sont assaillies de demandes do
correspondants de journaux pour des permis
d'accompagner les troupes russes ; elles les
écartent en disant qu'on ne s'attend pas à une
guerre.
Quatre mille hommes vont partir pour le
nord ; les généraux ont arrêté hier leurs dispo-
sitions au sujet de la mobilisation et de rem-
placement des troupes en cas de guerre.
Suivant les autorités, les Japonais continue-
raient à faire des démo
les eaux de la Corce et
détachements.
strations» navales dans
à débarquer de petits
a-vis dn premier venu ; i'abbè Delsor avait
d'ailleurs une double raison de se garder
de tout abandon s'il est vrai, comme «a
l'affirme et comme je le vois dans divers
journaux ce matin, que son interlocuteur
fût autrefois un catholique fervent, un dé
tenseur de l'idée religieuse, passé aujour-
d'hui dans le camp adverse.
» Le député de Molshehn ne peut l'igno-
rer, car, sachez le bien, nos amis de l'autre
côté de la frontière sont au courant, aussi
bien et même mieux que nous, dé ce qui
se passe en France et du personnel politi-
que. »
Paris. 19 janvier.
Le comité central de la Ligue dpg Droits
de l'homme a décidé d'ajourner, après les
débats parlementaires, la discussion de la
motion de M. Joseph Reinach sur le cas
de l'abbé Delsor et le droit d'expulsion,
ainsi que des résolutions en sens contraire
des sections de Nancy et de Lunévllle.
La Ligue des Droits do l'homme n'est
pas pressée quand il s'agit d'un Alsacien
catholique.
Un Incliiout I l'Ecole (le Saint-Cyr
Paris, 19 janvier.
La Presse rapporte qu'un incident regret
table vient de se produire à l'Ecole de
Saint-Cyr.
Une fois de plus, c'est la politique qui
fait des victimes dans l'armée.
Au cours d'une leçon un commandant
instructeur eut l'idée malencontreuse de
faire d'une façon intempestive l'éloge du
général André et de la politique du filoc ;
quelques murmures parmi les auditeurs
accueillirent cette apologie.
Très irrité, le professeur demanda aux
élèves qui avaient murmuré de se déclarer
immédiatement, sinon toute la classe serait
punie.
Un peu étonnés, les élèves se taisaient ;
mais, pour sauver leurs camarades, deux
élèves se levèrent alors et déclarèrent
qu'ils prenaient toute la responsabilité des
murmures.
On crut que ceux-ci en seraient quitt s
pour une semonce ; grande fut la stupéfac-
tion quand on annonça qu'ils seraient
frappés de 15 jours de prison ; de plus, le
professeur adressa un rapport spécial au
ministre du la guerre pour le mettre au
courant des faits.
Les deux élèves frappés sont deux jeunes
brigadiers do cavalerie, excellents élèves
et très bien notés : les camarades sont très
ti-n C3 Clissse
s e deParis, 19 janvier.
La clôture générale de la chasse à tir a
été fixée au dimanche 31 janvier 1901 poul-
ie territoire tout entier, sauf pour les huit
départements où cette clôture avait été
avancée au 3 janvier.
La chasse à courre sera close lo 31 mars
clans tous les départements au lieu du 15
avril ; il en sera de même de la chasse au
gibier d'eau, qui pourra s'exercer jusqu'à la
même date.
Quant à la chasse à la bécasse, elle sera
interdite dans tous les départements après
le 31 janvier 1901, date de la clôture géné-
rale.
La circulation du gibier tué avant la clô-
ture sera autorisée jusqu'au mardi 2 février
â midi ; il en sera de môme pour la circu-
lation dos oiseaux d'eau, qui restera per-
mise jusqu'au samedi 2 avril à midi, c'est-
à dire jusqu'au surlendemain de la clôture
du 3 mars.
excités et
Saint-Cri une- vive effervescence régne à
ES
mu
Montevideo, 19 janvier.
Les nouvelles officielles annoncent que
les insurgés sont poursuivis sans relâche
par les forces gouvernementales.
Ou considère le mouvement révolution-
naire connue enrayé; il est actuellement
circonscrit à deux départements ; ou espère
que l'ordre ne tardera pas à être rétabli
dans toute la République.
lendemain. (Vifs applaudissements à droite et
an centre.)
Les seuls pays où l'Etat exploite sont la Bel-
gique, la Suisse, l'Allemagne, l'Italie, la Rus-
sie. En Belgique, le rachat a été décidé pour des
raisons politiques ; les ouvriers belges sont très
peu payés et euvient le sort de leurs camara-
des français.
En Suisse, c'est également pour des raisons
politiques quo le rachat a été volé ; la presse
suisse contient à tout Instant des réclamations
très vives adressées par les ouvriers qui pen-
saient que lo radial améliorerait leur situa-
tion ; on leur avait fait des promesses, on V»
pu les tenir parce que les conséquences auraient
été un relèvement d'impôts, (Trie bleu ! Très
bien ! à droite. |
En Allemagne, le rachat r. a pas donné de
merveilleux résultats; on a de tous côté des
mécomptes.
M. Klotz a envisage une question d'espèce en
concluant au radial ; c'est une question de
principe, mie question générale.
La jour ou l'Etat aurait racheté l'< mest et le
Midi, pour quelles raisons ne rachèterait il pas
les antres Compagnies"? La question du rachat
de l'ensemble des réseaux est une ai'aire de |
3 milliards-: qui voudrait s'engager dans une
opération de celte importance, aussi hasar-
deuse, aussi grave pour le crédit puulio ? (Vifs
applaudissements à droite et au centre.)
Discours de NI. Lhopitaau
M. Lhopiieau — Je tiens à protester d'a-
bord contre l'argument que j'ai trouvé dans la
presse et qui se produit dans la discussion par-
lementaire, il savoir que c'est l'expropriation
capilalistequi vu commencer et qu'on sacrifie à
la doctrine collectiviste.
Je suis pour un réseau d'Etat autonome et
bien organisé, pour que l'Etat ait à sa disposi-
tion un champ d'expériences lui permettant
d'Imposer aux Compagnies des progrès qu'elles
se montreraient rebellas à accomplir, fi'rès
Men 1 très bien 1)
Mais je suis hostile à une exploitation géné-
rale par P&tat.
i les Chambres de commerce se sont pro-
noncées contre le rachat, c'est parce qu'on lésa
consultées sur la question du rachat général des
chemins de fer. ( applaudissements a gauche).
1 es consullalions do ce genre ne sont- nos
toujours affranchies des considérations politi-
ques.
M; Modeste Leroy. — Dites tout de suite
qu'elles sont composées de congrèganistes. (Hi-
larité)
M. LhopReau étudie longuement la situa-
tion du réseau de l'Ouest. .
M Lhoplteaiu. — La Compagnie de l'Ouest
a certainement dans cos trais dernières années
fait des améliorations et réalisé de sérieux ef-
forts en vue d'une meilleure exploitation: mais
ces efforts mémesindiquent combien il lui sera
difficile d'arriver â un résultat satisfaisant.
l-'lus on approchera du terme delà garantie
d'int '-rêt, plus la «barge des emprunts sera
considérable et moins le produit net augmen-
tera, et il est même à prévoir qne la Compa-
gnie de l'Ouest sera en déilcitde plus de -t mil-
lions en l'.'o i.
i.e coefficient d'exploitation de U» Compagnie
n'a pas changé depuis dix ans : il est toujours
de 60 OiO en moyenne ; donc, -on peut dire que,
de ce côté, il n'y aura pas augmentation des
bénéfices à l'if. enlr : donc, la Compagnie ne
cessera pas de l'aire appel à la garantie d Inté-
rêt jusqu'en i930.
A ce moment, elle ne pourra plus marcher ;
elle aura un dé'ieit de t