06.07.2013 Views

ETAT SANITAIRE DE L'ANGUILLE EUROPEENNE ANGUILLA ...

ETAT SANITAIRE DE L'ANGUILLE EUROPEENNE ANGUILLA ...

ETAT SANITAIRE DE L'ANGUILLE EUROPEENNE ANGUILLA ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>ETAT</strong> <strong>SANITAIRE</strong> <strong>DE</strong> L’ANGUILLE<br />

<strong>EUROPEENNE</strong> <strong>ANGUILLA</strong> <strong>ANGUILLA</strong> DANS LE<br />

BASSIN RHÔNE MEDITERRANEE ET CORSE :<br />

SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE


Amilhat E. (2007) Etat sanitaire de l’anguille européenne Anguilla anguilla dans le bassin Rhône<br />

Méditerranée et Corse : synthèse bibliographique. Rapport Pôle lagunes et Cépralmar. CBETM,<br />

Université de Perpignan. 88p.<br />

RESUMÉ<br />

La population d’anguilles européennes est en net déclin depuis les années 1980. Les<br />

raisons sont multiples et complexes : une dégradation de leurs habitats (obstacles à<br />

leurs migrations anadrome et catadrome, pollutions, aménagements des rivières), la<br />

surpêche, les pathogènes (dont le parasite invasif Anguillicola crassus, le virus<br />

EVEX…), le changement climatique (modification du courant du Gulf Stream). Face<br />

à la situation critique, la Commission Européenne a mis en place un règlement qui<br />

oblige chaque état membre à proposer, pour chaque bassin versant avant fin 2008, un<br />

plan de gestion visant à la reconstitution des stocks. Sur le bassin Rhône Méditerranée<br />

et Corse (RMC), certaines informations basiques manquent encore pour produire un<br />

plan de gestion efficace. Aux vues des dernières études, la qualité des géniteurs<br />

semble particulièrement importante, indépendamment de la quantité. Elle détermine<br />

en effet le recrutement effectif de l’année suivante. Faire le point sur l’état sanitaire<br />

(pathogènes et micropolluants) des anguilles est une étape préliminaire obligatoire<br />

avant toute mise en place d’un relais épidémiologique sur la région. 51 documents ont<br />

été répertoriés sur le bassin RMC. Les sites concernés représentent moins d’un quart<br />

des lagunes et cours d’eau présents. Les études sont fragmentées, avec un manque<br />

d’homogénéité des prélèvements (temps, nombre d’individus, taille, site), rendant la<br />

comparaison intra et inter site difficile. Il existe que très peu de suivis à long terme<br />

qui nous permettrait de conclure sur une éventuelle amélioration ou dégradation de la<br />

situation. Le seul suivi inventorié est celui réalisé sur la lagune de Vaccarès et le canal<br />

de Fumemorte pour Anguillicola crassus. Cette étude montre une stabilisation de<br />

l’infestation avec environ 60 à 70% des individus infestés. Le bassin est largement<br />

touché par Anguillicola crassus qui pourrait être responsable d’une mortalité<br />

importante de la population, réduisant son succès reproducteur. Deux autres<br />

pathogènes Pseudodactyloryrus sp. et le virus EVEX semblent jouer un rôle<br />

important. Cependant, les études les concernant sont rares. Les principaux groupes de<br />

micropolluants (inorganiques : métaux lourds et organiques : PCB, HAP, pesticides,<br />

dioxines, retardateurs de flamme bromés) semblent omniprésents sur le bassin pour<br />

les sites étudiés. Il ne semble pas y avoir de solutions à court terme. Il semble donc<br />

urgent de mettre en place des indicateurs permettant le suivi de l’état sanitaire des<br />

géniteurs à long terme. Les recommandations et la mise en place d’actions prioritaires<br />

sont discutées dans le rapport.<br />

Mots clefs : Anguilla anguilla, état sanitaire, pathogènes, Anguillicola crassus,<br />

Pseudodactylogyrus sp., EVEX, micropolluants, PCB, HAP, dioxines, pesticides,<br />

retardateurs de flamme bromés, métaux lourd.


REMERCIEMENTS<br />

Je tiens à remercier vivement tous ceux qui, par leur collaboration technique ou<br />

financière, ont contribué à la réalisation de cette étude.<br />

Les partenaires financiers : la Fondation Sansouire et le Cépralmar.<br />

Nicolas Auphan, Christophe Barla, Olivier Baudier, Guillaume Blanc, Dominique<br />

Blanchard, Olivier Bonnefous, Fabienne Botté, Jacques Bruslé, Alain Crivelli,<br />

Jacqueline Crivelli, J. Dubost, Nicolas Dupré, Pierre Elie, Henri Farrugio, Géraldine<br />

Fazio, Adeline Fourrier, Patrick Girard, Benjamin Hérodet, Edouard Jobet, Thierry<br />

Laugier, Phillipe Lenfant, Gwenaëlle Leviol, Corinne Libert, Adam Marques, Anne<br />

Modat, David Mouillot, Romain Passeron, Vincent Peyronnet, J.P Proteau, Claude<br />

Putavy, Sylvain Richard, Tony Robinet, Hélène Roche, Valérie-Claude Sourribes,<br />

Nathalie Tapie, Sonia Ternengo pour leur collaboration dans la recherche de<br />

documents et/ou leur aide technique.<br />

Pierre Sasal, Raymonde Lecomte, Patrick Girard et Alain Crivelli pour leurs<br />

commentaires et revue du manuscrit.<br />

Contact :<br />

Elsa Amilhat<br />

UMR 5244 CNRS-EPHE-UPVD<br />

Centre de Biologie et Ecologie tropicale et méditerranéenne<br />

Parasitologie Fonctionnelle et Evolutive<br />

CBETM, Université. 52 Av. Paul Alduy<br />

66860 Perpignan Cedex, France<br />

Tel (33) (0)4 68 66 21 83<br />

Fax (33) (0)4 68 66 22 81<br />

Email : elsa.amilhat@yahoo.com


Sommaire<br />

1. Contexte et nécessité de l’étude 1<br />

2. Objectifs de l’étude 4<br />

3. Matériels et Méthodes 5<br />

3.1 Inventaire des documents 5<br />

3.2 Création d’un tableur Excel 5<br />

3.3 Bases de références bibliographiques 9<br />

3.4 Indices épidémiologiques 9<br />

3.5 Concentrations des polluants 9<br />

3.6 Utilisation de l’outil SIG 9<br />

4. Vision d’ensemble des données disponibles 10<br />

5. Les pathogènes d’Anguilla anguilla 18<br />

5.1 Généralités 18<br />

5.2 Anguillicola crassus 22<br />

5.2.1. Caractéristiques de A. crassus 22<br />

5.2.2. Effet pathogènes, mortalités et implications 23<br />

5.2.3. Facteurs influençant les paramètres épidémiologiques 25<br />

5.2.4 Elimination, immunisation, autorégulation du parasite 26<br />

5.2.5 Distribution dans le bassin RMC 27<br />

5.3 Autres parasites 34<br />

5.3.1 Généralités 34<br />

5.3.2 Pseudodactylogyrus sp. dans le bassin RMC 35<br />

5.3.3. Ichtyophthirius multifiliis dans le bassin RMC 38<br />

5.3.4. Elimination, immunisation, autorégulation du parasite 38<br />

5.4 Viroses 38<br />

5.4.1 Généralités 38<br />

5.4.2 Effets pathogènes du virus EVEX 39<br />

5.4.3. Virus détectés dans le bassin RMC 39<br />

5.5 Conclusions et recommandations 40<br />

6. Les contaminants chimiques 43<br />

6.1 Généralités 43<br />

6.2 Normes toxicologiques de référence / cadre législatif 45<br />

6.3 Impacts des micropolluants sur les anguilles 47<br />

6.4 Facteurs influençant les teneurs en xénobiotiques 49<br />

6.5 Les contaminants observés chez les anguilles dans le bassin RMC 51<br />

6.6 Conclusions et recommandations 56<br />

7. Les effets synergiques pathogènes – polluants 58<br />

8. Résumé des recommandations existantes au niveau sanitaire 59<br />

9. Conclusions générales, recommandations et actions prioritaires 61<br />

BIBLIOGRAPHIE 66<br />

ANNEXES 75


1. Contexte et nécessité de l’étude<br />

L’anguille européenne Anguilla anguilla est une espèce euryhaline présente du Sud<br />

du Maroc, au Nord de l’Islande, de l’Ouest des Açores jusqu’à la Mer Noire, au-delà<br />

de la Méditerranée à l’Est (Figure 1). Son originalité, mais aussi son point faible,<br />

réside dans le fait qu’elle ne se reproduit qu’une seule fois dans sa vie (après 3 à 15<br />

ans passés en milieu continental). La Mer des Sargasses est son unique aire de ponte<br />

(dans l’ Océan Atlantique Nord). Depuis les années 80, un déclin général des stocks<br />

d’anguilles européennes Anguilla anguilla et de leur recrutement est observé sur<br />

l’ensemble de son aire de répartition (ICES, 2006). Un ensemble de facteurs<br />

défavorables, tant naturels que d’origine anthropique, contribue à sa menace :<br />

changement climatique (modification du courant océanique nord Atlantique<br />

responsable du changement de route migratoire des leptocéphales), agents pathogènes<br />

(invasion du parasite Anguillicola crassus, EVEX…), dégradation de leurs habitats<br />

(pollutions domestiques et industrielles, aménagement des cours d’eau) et surpêche.<br />

Figure 1 : Distribution géographique et aire de reproduction de l’anguille européenne. D’après Migado<br />

(2005).<br />

La situation semble critique : le stock de civelles aurait diminué de 95% au cours de<br />

ces vingt dernières années, et celui des anguilles de 50% (Parlement Européen, 2006).<br />

Des tendances similaires sont observées pour l’anguille américaine (Anguilla<br />

rostrata) et asiatique (Anguilla japonica) (Stone, 2003). L’Union Européenne,<br />

alertée par le Conseil International pour l’Exploration de la Mer (CIEM) et de la<br />

FAO (Food and Agriculture Organisation), associés sous la forme du groupe de<br />

travail WGEEL (Working Group on Eel), demande alors aux états membres de<br />

prendre des mesures pour la restauration de la population. L’espèce est considérée<br />

pour la première fois en dehors de ces limites biologiques de sécurité en 1998 par le<br />

CIEM et la FAO. Consciente de la nécessité d’un effort commun de tous les états<br />

membres, la Direction Pêche de la Communauté Européenne demande la préparation<br />

de plans de gestion pour chaque bassin versant afin de reconstituer le stock<br />

d’anguilles européennes. En France, la Direction des Pêches Maritimes du Ministère<br />

de l’Agriculture et de la Pêche et la Direction de l’Eau du Ministère de l’Ecologie et<br />

du Développement Durable ont fait appel au Grisam (Groupement d’Intérêt<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007) 1


Scientifique sur les Poissons Migrateurs Amphihalins) pour sa lecture du projet de<br />

règlement européen et pour sa contribution éventuelle à la définition des plans de<br />

gestion qui y sont évoqués. Un rapport très complet a été délivré en Juin 2006<br />

(GRISAM, 2006). Il propose la mise en place d’indicateurs de population afin de<br />

pouvoir mesurer l’efficacité des mesures prises. Le projet de réglementation européen<br />

a été récemment repris par la présidence Allemande et de nouvelles échéances se<br />

présentent : le 1 er Janvier 2008 l’effort de pêche devra être réduit de 50% par tous les<br />

états membres. Seuls seront exemptés les pays membres qui auront fourni des plans<br />

de gestion pour la reconstitution du stock. Ce texte est toujours en révision et les<br />

discussions continuent entre le Grisam, les ministères français impliqués et l’Europe.<br />

Le Grisam travaille sur un plan de gestion intégré durable, consistant à augmenter<br />

l’échappement des géniteurs en quantité et en qualité. Pour cela, le Grisam se base sur<br />

les différents groupes de réflexions et d’études scientifiques menées au niveau<br />

national et international.<br />

La pêche à l’anguille représente une activité socio-économique importante en Europe<br />

(elle fait vivre environ 25 000 pêcheurs (Stone, 2003)). Sa valeur commerciale a été<br />

estimée à environ 180 millions d’euros/an (Feunteun et al., 2000a). En France, on<br />

observe une spécificité différente pour les façades Atlantique et Méditerranée. Alors<br />

que la capture de civelles dans les estuaires représente l’activité économique<br />

principale de la pêche à l’anguille sur la côte Atlantique. La pêche à la civelle est<br />

interdite en Méditerranée et la pêche de l’anguille jaune et argentée dans les lagunes<br />

représente l’activité économique principale. La pêche à l’anguille en Méditerranée est<br />

une activité ancestrale, économiquement importante qui fait vivre environ 600<br />

pêcheurs (COGEPOMI, 2006). Le Cépralmar et les Affaires Maritimes estiment cette<br />

pêche à environ 1000 tonnes/an dans les étangs du bassin Rhône Méditerranée et<br />

Corse (RMC). La proportion d’anguilles pêchées (années 82-85) par secteur a été<br />

estimée à 18% dans le secteur Aude, 11% pour le secteur Thau, 11% sur le secteur<br />

Palavas, 14% sur le secteur Camargue, 41% sur le secteur de Berre et 5% sur le<br />

secteur Corse (Basilien, 1996). Cependant, ces données restent approximatives et<br />

insuffisantes pour être de bons indicateurs de l’évolution des stocks. L’anguille est la<br />

principale espèce exploitée par la pêche artisanale dans les lagunes méditerranéennes<br />

(Lecomte-Finiger & Bruslé, 1984). Elle est présente sur tout le bassin RMC avec des<br />

densités qui diminuent en s’éloignant de la mer (Chancerel, 1994).<br />

Des efforts non négligeables ont été menés depuis les années 90 dans des<br />

programmes de gestion et restauration des eaux intérieures, principalement dans la<br />

restauration du recrutement naturel ou du repeuplement (civelles du sud de l’Europe<br />

pour repeupler le Nord) (Feunteun, 2002; Robinet & Feunteun, 2002). Cependant,<br />

aucune amélioration significative du recrutement n’a été observée, ni en Europe ni en<br />

Amérique du nord. Il est suggéré que la qualité des géniteurs est certainement un<br />

facteur clef qu’il est nécessaire de prendre en compte. Malgré les recommandations<br />

scientifiques (CIEM, GRISAM), la réglementation européenne ne prend pas<br />

explicitement en compte la qualité des géniteurs. Or il est évident aujourd’hui qu’elle<br />

représente une part primordiale dans la quantification des géniteurs qui atteindront<br />

avec succès la mer des Sargasses pour se reproduire. On observe aussi un manque de<br />

prise en compte de la qualité des géniteurs dans les modèles actuels de dynamique de<br />

la population de l’anguille (voir projet SLIME (Dekker et al., 2006)).<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007) 2


Dû à sa longue phase de séjour dans les eaux continentales et/ou saumâtres, environ 8<br />

à 12 ans (en fonction du sexe), son caractère prédateur benthique, sa forte teneur en<br />

graisse (facilité de bioaccumulation des polluants lipophiles) et sa maturation sexuelle<br />

particulièrement tardive (redistribution des lipides pour la maturation des gonades),<br />

l’anguille est particulièrement sensible aux effets des polluants et parasites (Bruslé,<br />

1994). Les récentes recommandations du CIEM concernent l’identification et<br />

l’augmentation de stock de reproducteurs de bonne qualité (ICES, 2006). Malgré cela,<br />

les études concernant l’estimation de la qualité des géniteurs restent peu nombreuses.<br />

La diminution du nombre d’individus capables d’effectuer la maturation sexuelle<br />

et la migration transatlantique pourrait être le facteur primordial pour la survie de<br />

cette espèce.<br />

Le caractère panmictique (provenant d’un seul stock) de cette espèce en fait une<br />

ressource fragile qui dépend de la contribution de tous les bassins versants de son aire<br />

de répartition pour sa survie. La façade Atlantique s’est dotée de plusieurs<br />

organismes/projets agissant activement pour la gestion de l’anguille. Le tableau de<br />

bord Loire (http://www.anguille-loire.com), créé en 2001, centralise les informations<br />

et les outils disponibles pour la gestion de l’anguille sur le bassin versant de la Loire.<br />

Des indicateurs de recrutement, colonisation et dévalaison sont disponibles et un<br />

document devrait bientôt faire son apparition contenant les propositions pragmatiques<br />

pour la Loire. D’autre part, le projet Européen Interreg-III INDICANG, lui aussi sur<br />

la façade Atlantique, a permis le développement d’indicateurs de population basés sur<br />

4 boîtes thématiques : 3 pour chacun des stades biologiques de l’anguille : civelle,<br />

anguille jaune, anguille argentée et 1 boîte transversale : environnement. Ce projet est<br />

sur le point d’être reconduit. A contrario, sur la façade Méditerranéenne, il n’existe<br />

pour le moment aucune structure de ce type permettant de développer des indicateurs<br />

spécifiques de la situation en Méditerranée (pêche majoritairement dans les lagunes,<br />

pêche à la civelle interdite et faible marée). Un début d’action a été initié par le<br />

groupe anguille du Comité de gestion des poissons migrateurs (COGEPOMI)<br />

Méditerranée, qui s’est réuni pour la première fois en janvier 2006 suite à l’expression<br />

d’inquiétudes très fortes concernant le projet de règlement européen. Un projet de<br />

gestion de l’anguille sur les lagunes méditerranéennes 2006-2008 a été rédigé en<br />

octobre 2006 (COGEPOMI, 2006), avec comme programme d’actions : (1) la mise en<br />

place d’un outils de suivi et de pilotage du plan de gestion des migrateurs (type<br />

tableau de bord) et (2) améliorer la connaissance, le diagnostic sur l’état de la<br />

population et le taux d’échappement.<br />

L’évaluation de la qualité de la ressource apparaît comme indissociable du reste des<br />

actions de gestion à mener, puisque si les anguilles sont incapables de se rendre sur<br />

leur lieu de reproduction, les efforts menés sur d’autres plans risquent d’être vains. La<br />

figure 2 représente les différentes sources de mortalité rencontrées par les anguilles<br />

lors de leur cycle. La mise en place d’un réseau de surveillance épidémiologique<br />

semble un outil indispensable à long terme. Dans un premier temps, vu la nature<br />

éparse des connaissances, un état des lieux est nécessaire pour connaître les besoins<br />

de surveillance et définir une marche à suivre pour l’installation d’un tel réseau.<br />

C’est à la suite de ces réflexions durant la réunion COGEPOMI (COGEPOMI, 2006)<br />

qu’il a été décidé de mener cette étude de 4 mois (Décembre 2006 – Mars 2007) sur<br />

l’état des connaissances concernant la qualité sanitaire de la population d’anguilles du<br />

Bassin RMC.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007) 3


Figure 2 : Sources de mortalité de l’anguille européenne dans le bassin Rhône Méditerranée et Corse.<br />

2. Objectifs de l’étude<br />

Les objectifs sont :<br />

(1) D’entreprendre l’inventaire le plus exhaustif possible de l’ensemble de la<br />

littérature scientifique (blanche et grise) se rapportant aux polluants et aux<br />

pathogènes de la population d’anguilles du bassin RMC. Cet inventaire<br />

donnera lieu à la création d’une base de donnée bibliographique EndNote. Les<br />

données bibliographiques seront par ailleurs référencées dans la base de<br />

métadonnées Syscolag.<br />

(2) De Créer un tableur Excel où les données importantes seront reprises sous<br />

forme de variables. Cette base de données servira à analyser entre autre la<br />

répartition spatiale, l’évolution temporelle et la pertinence de<br />

l’échantillonnage.<br />

(3) De visualiser la répartition spatiale des données disponibles dans un Système<br />

d’Information Géographiques.<br />

(4) D’analyser l’ensemble des données afin d’identifier les manques de<br />

connaissance et de hiérarchiser les priorités d’actions qui permettront<br />

d’optimiser la gestion des anguilles dans la zone RMC au niveau sanitaire.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007) 4


3. Matériels et Méthodes<br />

3.1 Inventaire des documents<br />

La recherche de documents s’est faite de multiple façon à divers endroits. Le tableau<br />

1 récapitule les organisations/personnes visitées ou contactées. Tous les documents<br />

révélateurs pour cette étude sont référencés dans une base bibliographique EndNote<br />

(AnguillesRMCPolluantsPathogènes2007). Au total, 29 documents appartenant à la<br />

littérature blanche (articles publiés, thèses de doctorat) et 22 appartenant à la<br />

littérature grise (rapports de stage, rapports d’études, analyses de laboratoire…) ont<br />

été inventoriés spécifiquement pour la recherche de pathogènes et de polluants des<br />

anguilles sur le bassin RMC. 25 articles supplémentaires ont été inventoriés pour les<br />

autres pays du bassin Méditerranéen. Par ailleurs, la base comprend aussi d’autres<br />

documents utilisés pour replacer l’étude dans un contexte plus général.<br />

3.2 Création d’un tableur Excel<br />

La mise en place du tableur Excel (TAnguillesRMCPolluantsPathogènes2007.xls)<br />

s’est faite au fur et à mesure des lectures. Les variables/paramètres retenus (Tableau<br />

2) ont été sélectionnés en vue de répondre aux objectifs finaux. Certains champs ont<br />

été spécialement ajoutés en vue de l’incorporation des données à la base de<br />

métadonnées Syscolag propre à la région Languedoc Roussillon.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007) 5


Tableau 1. Liste des organisations/personnes visitées ou contactées pour répertorier les documents.<br />

Organisations Contact<br />

Bibliothèque du Cépralmar Nicolas Dupré : dupre@cepralmar.org<br />

Bibliothèque de la Tour du Valat<br />

(centralise toute la documentation des<br />

pôles relais lagunes, Corse incluse)<br />

Tél : 04 67 99 99 90<br />

Jacqueline Crivelli : j.crivelli@tourduvalat.org<br />

Alain Crivelli : a.crivelli@tourduvalat.org<br />

Tél : 04 90 97 20 13<br />

Fond bibliographique de Mr. Bruslé Disponible à la bibliothèque des Sciences de l’Université<br />

de Perpignan. Contact :<br />

Anne Modat : anne.modat@univ-perp.fr<br />

Fond bibliographique personnel de Mr.<br />

Girard<br />

Documents présents dans le laboratoire<br />

CBETM de Perpignan, possédés par les<br />

chercheurs travaillant sur la thématique<br />

anguille<br />

Tél : 04-68-66-20-50<br />

Plusieurs études menées pour le compte des fédérations<br />

de pêches, MRM<br />

Patrick Girard : patagir@club-internet.fr<br />

Tél: 04 42 53 11 48<br />

Raymonde Lecomte : lecomte@univ-perp.fr<br />

Pierre Sasal : sasal@univ-perp.fr<br />

Géraldine Fazio : fazio@univ-perp.fr<br />

Tél : 04 68 66 21 83<br />

Fédérations de pêche 26 fédérations de pêche du bassin RMC contactées par<br />

téléphone.<br />

Comité Régional des Pêches maritimes et Mr Dominique Blanchard, Président du Comité local de<br />

des élevages marins (CRPM)<br />

Port Vendres basé à Sigean<br />

Tél : 04 68 48 42 68<br />

Conseil Supérieur de la pêche (CSP) L-R, Mr. Sylvain Richard<br />

PACA et Corse<br />

Tél : 04 67 10 76 61<br />

MRM Mr. Nicolas Auphan :<br />

n.auphan@migrateursrhonemediterranee.org<br />

Tél: 04 90 93 39 32<br />

DIREN Rhône-Alpes Mme Claude Putavy<br />

Tél : 04 37 48 36 20<br />

Bases de données disponibles sur internet:<br />

Universités du basin RMC<br />

Base SUDOC + contact direct avec certains laboratoires<br />

Ecoles vétérinaires<br />

Cemagref<br />

Région Direction de l'Economie Rurale,<br />

Littorale et Touristique<br />

Service Gestion de l'Espace Rural et<br />

Littoral. Région L-R<br />

Toulouse, Nantes<br />

Base de données + contact avec J.P Proteau et Pierre Elie<br />

Tél : 05 57 89 08 02<br />

Marc Barral<br />

Tél : 04 90 97 29 56<br />

Ifremer Sète Henri Farrugio : Henri.Farrugio@ifremer.fr<br />

Tél : 04 99 57 32 37<br />

PNR Parc Naturel Régional de la info@parc-naturel-narbonnaise.fr<br />

Narbonnaise<br />

Tél : 04 68 42 70 42<br />

Communauté<br />

Méditerranée<br />

de l’Agglomération Têt Mr. J. Dubost<br />

Recherche sur bases de<br />

données électroniques: Science Direct,<br />

ASFFA, Scopus, Web of Science<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007) 6


Tableau 2. Paramètres contenus dans la base de données Excel.<br />

# Descripteur Signification<br />

Po/Pa Indique si le document se réfère à des données sur les pathogènes<br />

(pa) ou polluants (po)<br />

PoPa Indique si le document possède des résultats concernant en même<br />

temps les pathogènes et les polluants<br />

Codedoc T= Thèse<br />

R=Rapports<br />

Ap=Article référés<br />

Ce code est suivi d’un numéro (dans l’ordre des lectures)<br />

Code utilisé dans EndNote à « Call number »<br />

Typedoc Détaille le type de document (Thèse, <strong>DE</strong>A, maîtrise, IUT, ONG….)<br />

Numdoc Un numéro donné au document dans l’ordre des lectures<br />

Loca Localisation du document (CBETM, Tour du Valat…)<br />

Format Papier, pdf…<br />

Langage Langage du document (FR=français, EN=anglais...)<br />

Auteur Auteur du document<br />

Année Année de publication du document<br />

Sujet Sujet du document<br />

Mots clef<br />

Revue OUI si le document est une revue des données existantes<br />

Fiabilité Bonne, moyenne, mauvaise (échantillonnage faible)<br />

AnnéeEtude Année de l’échantillonnage<br />

Saison Détail sur la période d’échantillonnage<br />

fréquence Fréquence d’échantillonnage<br />

Détailéchant Détail sur l’échantillonnage (nombre de stations, nombre d’individus<br />

par station)<br />

Condition N = en milieu naturel<br />

E = en condition expérimentales<br />

Pays Pays d’où proviennent les anguilles<br />

Sitedétail Détail du site d’échantillonnage<br />

SiteCode Site code (noms)<br />

RemSite Remarque sur le site<br />

SiteNB Site code (numérique)<br />

TypeSite Lagune, rivière, fleuve…<br />

Pêche Pratique de la pêche : oui<br />

Réserve Si le site est dans un réserve : oui<br />

Stock Si le site est utilisé pour la culture d’anguille<br />

LongEst Longitude du site d’échantillonnage<br />

LatNord Latitude du site d’échantillonnage<br />

Profondeur En m<br />

Salinité En g/L<br />

Pollution Sources de pollutions connues<br />

T Température en degrés Celsius<br />

Surface En m² (pour les lagunes)<br />

Échanges Information sur les échanges avec la mer<br />

N Nombre d’individus échantillonnés<br />

Sexe Mâle : M et Femelle : F<br />

Stade Stade de l’anguille (civelle, jaune, argentée…)<br />

Lmoy Longueur moyenne en cm<br />

LSD Déviation standard (écart-type) de la longueur moyenne en cm<br />

LSE Erreur standard de la longueur moyenne en cm<br />

Lmin Longueur minimum en cm<br />

Lmax Longueur maximum en cm<br />

LS Lorsque la longueur est exprimée en longueur standard<br />

Wmoy Poids moyen en g<br />

WSD Déviation standard (écart-type) du poids moyen en g<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007) 7


Tableau 2 (suite)<br />

# Descripteur Signification<br />

WSE Erreur standard du poids moyen en g<br />

Wmin Poids minimum en g<br />

Wmax Poids maximum en g<br />

Lipides Information sur la proportion de lipide<br />

Pathogène Nom du pathogène<br />

GroupePatho Indique à quel groupe appartient le pathogène (virus, parasite,<br />

bactérie, mycose<br />

asb/presence Indique si le pathogène en question est présent ou absent<br />

stade Stade du pathogène<br />

Locahôte Localisation dans l’hôte du pathogène<br />

Npatho. Nombre de pathogènes observés<br />

P moy. (%) Prévalence (%)<br />

P min Prévalence min (%)<br />

P max Prévalence max (%)<br />

Pecarttype Déviation standard (écart-type) de la prévalence<br />

I moy. Intensité moyenne<br />

I ES Erreur standard de l’intensité moyenne<br />

IDS Déviation standard (écart-type) de l’intensité moyenne<br />

Imin Intensité minimum<br />

Imax Intensité maximum<br />

A Abondance moyenne<br />

Asd Déviation standard (écart-type) de l’abondance moyenne<br />

A es Erreur standard de l’abondance moyenne<br />

Amax Abondance maximum<br />

SDI Indice de dégénérescence de la vessie<br />

SE(SDI) Erreur standard de l’indice de dégénérescence de la vessie (SDI)<br />

PSDI Prévalence tenant compte des individus avec un indice de<br />

dégénérescence de la vessie (SDI) supérieur ou égale à 2<br />

Methode Remarque sur la méthode utilisée<br />

ContrôlePa Indique s´il existe un échantillon contrôle<br />

M Informe sur le taux de mortalité<br />

résultats Remarques<br />

polluant Noms du contaminant<br />

Typepol Groupe du polluant (PCB, HAP, métaux lourds, dioxine, retardateur<br />

de flamme bromé, pesticide, herbicide)<br />

Norme Indique si utilisation d’une norme pour interpréter le résultat<br />

effetPol Effet du contaminant<br />

Doses Doses administrer de contaminant (condition expérimentale)<br />

Durée<br />

seuil detection<br />

C létale Concentration létale<br />

organe Organe dans lequel le contaminant est mesuré<br />

C Concentration moyenne du contaminant<br />

Ces Erreur standard de la concentration moyenne<br />

Cds Déviation standard de la concentration moyenne<br />

IC50%inf Interval de confience 50% inférieur<br />

IC50%sup Interval de confience 50% supérieur<br />

Cmin Concentration minimum<br />

Cmax Concentration maximum<br />

Unité Unité<br />

PFPS Expression du résultat en poids sec (PS) ou poids frais (PF)<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007) 8


Tableau 2 (suite)<br />

# Descripteur Signification<br />

Typemoy Dans le cas ou la concentration moyenne est calculée avec une<br />

moyenne géométrique<br />

sup norme Indique si la concentration du contaminant dépasse la norme de<br />

comestible comestibilité<br />

sup bruit de Indique si la concentration du contaminant dépasse le bruit de fond<br />

fond<br />

Methode Remarque sur la méthode utilisée<br />

%contaminé % de l’échantillon contaminé<br />

RemPol Remarque sur le résultat<br />

ContrôlePo Indique s´il existe un échantillon contrôle<br />

Labo Laboratoire dans lequel les analyses ont été réalisées<br />

3.3 Bases de références bibliographiques<br />

Les références bibliographiques sont insérées dans le logiciel EndNote version X.<br />

Deux fichiers ont été créés : un exclusif au bassin RMC et un autre contenant toutes<br />

les références utilisées pour ce rapport. Le champ « call number » dans la base<br />

EndNote correspond au champ « codedoc» dans la base excel.<br />

3.4 Indices épidémiologiques :<br />

Les indices épidémiologiques rencontrés dans la littérature sont pour la majorité<br />

calculés selon (Bush et al., 1997). Dans certains cas, les indices épidémiologiques ont<br />

dû être calculés à partir des données brutes. Nous avons alors utilisé la même méthode<br />

de calcul (Bush et al., 1997) :<br />

La prévalence (P) en pourcentage = nombre d’hôtes infestés x 100 / nombre d’hôtes<br />

examinés<br />

Intensité moyenne (I) = nombre total de parasites trouvés dans l’échantillon /<br />

nombre d’hôtes infestés<br />

ES= erreur standard = écart-type (de I) / √( nombre d’hôtes infestés )<br />

Abondance moyenne (A) = nombre total de parasites trouvés dans l’échantillon /<br />

nombre total d’hôtes examinés<br />

ES= erreur standard = écart-type (de A) / √(nombre total d’hôtes examinés)<br />

3.5 Concentrations des polluants<br />

L’expression des résultats de contamination est très variable selon les études. Afin de<br />

pouvoir comparer les résultats entre eux, nous avons utilisés dans certain cas des<br />

facteurs de conversions. La conversion poids sec (PS) en poids frais (PF) n´est<br />

possible que lorsque l’auteur précise le pourcentage de matière sèche de l’échantillon.<br />

Alors on utilise la formule :<br />

Teneur en mg/kg PF = teneurs en mg/kg PS * % matière sèche/100<br />

3.6 Utilisation de l’outil SIG (Système d’Information Géographique)<br />

Pour visualiser les résultats sur des cartes, nous avons utilisé le logiciel MapInfo<br />

version Professional 7.5. Les couches des cours d’eau ainsi que des lagunes du bassin<br />

RMC nous ont été gracieusement fournies pas la DIREN Rhône-Alpes.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007) 9


4. Vision d’ensemble des données disponibles<br />

Au final, des informations sur l’état sanitaire des anguilles ont pu être identifiées sur<br />

23 lagunes, 11 fleuves, 2 rivières et 2 canaux dans le bassin RMC. Le tableau 3<br />

récapitule le nombre de documents répertoriés par groupe de pathogènes et polluants.<br />

Seulement 5 documents traitent à la fois de pathogènes et polluants. Les études<br />

concernant les parasites sont les plus nombreuses, puis viennent celles concernant les<br />

métaux lourds.<br />

Tableau 3. Nombre de documents répertoriés par groupes de pathogènes et polluants sur le bassin<br />

RMC. Autre = pathologie observée dont on ne connaît pas l’origine. RFB = Retardateurs de flamme<br />

bromés<br />

Type de pathogènes Type de micropolluants<br />

Types de<br />

documents<br />

Parasites<br />

Virus<br />

Mycose<br />

Bactéries<br />

Autre<br />

Total<br />

pathogènes<br />

Article 17 17 4 6 3 5 10<br />

Thèse 3 1 3 1 1<br />

Rapport 8 4 1 3 11 10 1 3 2 1 12<br />

Total 28 4 1 1 3 31 15 7 6 7 1 23<br />

Métaux<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007) 10<br />

HAP<br />

PCB<br />

Pesticides<br />

RFB<br />

dioxines<br />

Total<br />

Polluants<br />

Le tableau 4 résume pour chaque site le sujet traité et le ou les article(s)<br />

correspondant(s). Dans ce tableau, seulement les pathogènes potentiellement les plus<br />

dangereux sont pris en compte. La liste des principales lagunes du bassin RMC<br />

provient du rapport de Barral en 2001. L´annexe 1 reprend les caractéristiques des<br />

principales lagunes (Barral, 2001). La liste en annexe 2 permet d’associer à chaque<br />

code de document son auteur et sa date de publication. Les figures 3, 4, 5, 6 et 7<br />

indiquent la localisation des différentes lagunes et sites pour lesquels des informations<br />

concernant l’état sanitaire des anguilles sont disponibles.<br />

Les informations disponibles sur le bassin RMC ne concernent que peu de fleuves et<br />

rivières. Au niveau des lagunes, bien que l’on trouve des informations pour toutes les<br />

principales lagunes, il en reste certaines (16) où l’état sanitaire des anguilles n’a<br />

jamais été documenté (en grisé). De plus, seulement 19 documents (surlignés en<br />

jaune) concernent des échantillonnages réalisés pendant ou après l’année 2000.<br />

La recherche de documents portant sur l’état sanitaire des anguilles dans les autres<br />

pays du bassin Méditerranéen s’est limitée à la littérature blanche. 15 articles<br />

concernant les pathogènes et 10 concernant les contaminants ont été répertoriés. Le<br />

tableau en annexe 3 résume pour chaque site le sujet et l’article correspondant (voir<br />

l’annexe 2 pour retrouver l’auteur de chaque document). La carte en annexe 4 et la<br />

liste en annexe 5 indiquent la localisation et le nom des différentes lagunes et sites<br />

pour lesquels des informations sont disponibles. Peu de sites ont été étudiés par<br />

rapport au nombre de lagunes et bassins versants existants sur le pourtour<br />

Méditerranéen. (Hervé, 1978)


Table 4. Documents portant sur l’état sanitaire de l’anguille dans le bassin RMC français. T = type de site. L : lagune, F : fleuve, R : rivière, C : canal, D : delta. # = code du<br />

site, utilisé dans la base excel. En grisé : les sites où l’état sanitaire des anguilles n’a jamais été documenté. En jaune : les sites pour lesquels des études récentes (≥ l’année<br />

2000) existent. « sp » est utilisé lorsque l’éspèce n’est pas déterminée dans l’étude. RFB = retardateurs de flamme bromés.<br />

Sites T # A. crassus P. anguillae P. bini EVEX Métaux HAPs PCBs Pesticides RFB<br />

Secteur PO/Aude<br />

Tech F 0 89<br />

Canet L 1 63,64<br />

Salses-Leucate L 2 3,46, 94, 95, 96,97 94sp, 97sp 94sp, 97sp 64<br />

la Palme L 3 13<br />

Bages-Sigean L 4 3,46,89, 94, 95 94sp 94sp 13,81, 82,89, 90 82 82 82, 89<br />

Ayrolle L 5 3<br />

Campignol L 6<br />

Grazel L 7<br />

Gruissan L 8 3<br />

Mateille L 9<br />

Pissevaches L 10<br />

Aude F 10a 98<br />

Vendres L 11 3<br />

Orb F 11a 37<br />

Secteur Thau<br />

Bagnas L 12<br />

Hérault F 12a 37<br />

Lergue R 12b 27 27<br />

Thau L 13 3,46 2 2<br />

La Peyrade L 14<br />

Secteur Palavas<br />

Ingril L 15 3<br />

Vic L 16 3<br />

Pierre-Blanche L 17 46<br />

Prévost L 18 3<br />

Arnel L 19 3,94 94sp 94sp<br />

Grec L 20<br />

Méjean et Pérols L 21 3<br />

Lez F 21a 24,27 37 27<br />

Virdoule F 21b 37<br />

Mauguio (Or) L 23 3,26,27,46 27<br />

Ponant L 24<br />

Médard L 25<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 11


Tableau 4. (Suite)<br />

Sites T # A. crassus P. anguillae P. bini EVEX Métaux HAPs PCBs Pesticides RFB<br />

Rhône St-Romans L 26<br />

Marette L 27<br />

Charnie L 28<br />

Scamandre L 29 27 27<br />

Rollan L 30<br />

Secteur Camargue<br />

Malagroy et Impérial L 31 34,54,55<br />

Vaccarès L 32 3,24,27,34,41,42,<br />

45,46,51,54,56,7<br />

2,93<br />

Fumemorte C 33 23,24,27,42,53,5<br />

4<br />

56sp 56sp,<br />

27,<br />

51,56,93 56, 65, 80 6, 43, 44,<br />

65, 66<br />

6, 42,<br />

44, 56<br />

6, 42, 43,<br />

44, 65<br />

27 65 44, 65 42,44 42, 44, 65<br />

Aube de bouic C 33a 54<br />

Grand Palun L 33b 27,23 27<br />

Rhône F 33c 27,47,56,68 27 56, 70 56<br />

Saône R 33d 68<br />

Secteur Berre<br />

Berre L 34 3 80<br />

Bolmon L 34a 3<br />

Argens F 34b 49 49<br />

Var F 34c 56,92 56,92 56 56<br />

Loup F 34d 88<br />

Gapeau F 34e 88<br />

Villepey L 35<br />

Secteur Corse<br />

Biguglia L 36 29 29<br />

Diana L 37<br />

Urbino L 38 40<br />

Palu L 39<br />

Gravone F 40 3,69<br />

Nb articles 14 2 4 6 3 5<br />

Nb thèses 4 1 1<br />

Nb rapports 8 1 1 4 10 1 3 2 1<br />

Total 26 3 2 4 15 7 6 7 1<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 12


Figure 3. Secteur lagunes Aude. Études portant sur les pathogènes (cercles) et les contaminants chimiques (losanges)<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 13


Figure 4. Secteur lagunes Thau et Palavas - Études portant sur les pathogènes (cercles) et les contaminants chimiques (losanges)<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 14


Figure 5. Secteur lagunes Camargue et Berre - Études portant sur les pathogènes (cercles) et les contaminants chimiques (losanges)<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 15


Figure 6. Secteur lagunes et cours d’eau Corse - Études portant sur les pathogènes (cercles) et les contaminants chimiques (losanges). (Gavrone : localisation non précisée)<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 16


Figure 7. Cours d’eau du Bassin RMC - Études portant sur les pathogènes (cercles) et les contaminants chimiques (losanges). (Des études ponctuelles ont aussi été menées<br />

pour les pathogènes sur l’Hérault, le Lergue et le Virdoule, mais les localisations n’ont pas été détaillées).<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 17


5. Les pathogènes d’Anguilla anguilla<br />

5.1. Généralités<br />

Les pathogènes sont définis comme pouvant provoquer une maladie (une altération<br />

organique ou fonctionnelle considérée dans son évolution, et comme une entité<br />

définissable). Vigier (1997) fait l’inventaire dans son ouvrage de toutes les maladies<br />

connues de l’anguille. Quatre grands groupes sont distingués : les viroses, les<br />

bactérioses, les mycoses et les parasitoses. Les études menées sur les maladies en<br />

milieu naturel sont peu nombreuses. Basé sur l’ouvrage de Vigier (1997) ainsi que des<br />

prévalences rapportées dans la littérature, Girard & Lefebvre (2001) considèrent 14<br />

maladies importantes (voir tableaux 5, 6 et 7). Les mycoses n’en font pas partie. Elles<br />

semblent d’apparition secondaire à des blessures préalables et apparaissent en été<br />

lorsque les débits d’eau sont faibles et les températures aquatiques élevées (Vigier,<br />

1997). Les bactérioses ne se développent qu’en cas de mauvaises conditions du<br />

milieu. Par exemple, les modifications brusques de la température de l’eau dues aux<br />

modifications de débits sur la Dordogne et la Garonne provoquent une apparition<br />

d’aéromonoses et vibrioses (Vigier, 1997). En général, les parasites autochtones ont<br />

co-évolué avec leurs hôtes, permettant à ces derniers d’acquérir des mécanismes<br />

immunologiques de protection aboutissant à un équilibre hôte-parasite. Ce n’est pas le<br />

cas des parasites allochtones introduits par les activités aquacoles ou lors de<br />

repeuplements : Anguillicola crassus (Nématode), Paratenuisentis ambiguus<br />

(Acanthocéphale), Pseudodactylogyrus anguillae (Monogène) et Pseudodactylogyrus<br />

bini (Monogène). Ceux-ci entrainent plus de dégats chez l’anguille (Bruslé, 1994;<br />

Vigier, 1997).<br />

Tableau 5 : Viroses rencontrées chez l’anguille européenne, d’après Girard & Lefebvre (2001)<br />

Type de virus Déscription Transmission et<br />

Evex (Eeel<br />

Virus Europe<br />

Origin)<br />

(rhabdovirus)<br />

Nécrose<br />

Pancréatique<br />

Infectieuse<br />

(NPI)<br />

(non<br />

spécifique)<br />

Observé et décrit pour la première fois en 1977 dans un<br />

fret de France vers Tokyo. Présent actuellement aux<br />

Danemark, Angleterre, France, Suède, Pays-Bas, Maroc,<br />

Italie (Jorgensen et al., 1994 ; Van Ginneken et al.,<br />

2004). En France, il a été observé uniquement sur des<br />

civelles, en Loire estuarienne (Castric & Chastel, 1980 ;<br />

Girard, com. pers.) et en Méditerranée (Girard, 2007).<br />

Symptômes et lésions : hémorragies et anémies<br />

Impacts : Les civelles ne présentent aucun symptôme<br />

particulier. L’infection virale semble se déclarer chez des<br />

poissons stressés (lors de la migration, captures,<br />

manipulations, confinement, surdensités, transfert) et<br />

peut conduire à la mort.<br />

Observée la première fois en 1965 en France. Ella a<br />

conduit à la fermeture des frontières de Finlande et de<br />

Suède aux importations d’anguilles<br />

Symptômes et lésions : oedèmes et foyers de nécrose<br />

dans les tissus hématopoïétiques et sur le pancréas. Les<br />

lésions nécrohémorragiques peuvent se propager à tous<br />

les tissus. Estomac et intestin sont vides d’aliment.<br />

Ballonnement de la paroi abdominale qui traduit<br />

l’accumulation de la sécrétion gastrique.<br />

Impacts : inappétence, réduction de mobilité, entérite.<br />

La mortalité importante surtout pour les salmonidés<br />

traitement<br />

Transmission : directe,<br />

de contact ou véhiculé<br />

par l’eau<br />

Traitement : aucun<br />

Transmission : directe,<br />

de contact ou à travers<br />

la descendance. Affecte<br />

surtout les jeunes<br />

anguilles (5-50g). Agit<br />

entre 6 et 16 °C.<br />

Traitement : aucun<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 18


Tableau 5 (suite)<br />

Type de virus Déscription Transmission et<br />

Papillomatose<br />

(herpès virus)<br />

(non<br />

spécifique)<br />

Aussi appelée<br />

maladie du<br />

chou-fleur en<br />

raison de<br />

l’aspect de la<br />

tumeur.<br />

Maladie tumorale la plus observée chez les poissons. Se<br />

rencontre surtout en milieu naturel, dans les eaux à<br />

salinité moyenne, essentiellement en estuaire. Elle a sévit<br />

au Danemark et aux Pays-Bas des années 40 au milieu<br />

des années 70. Commercialisation impossible.<br />

Symptômes et lésions : énorme tumeur plissée et<br />

lobulaire, généralement au niveau du nez et de la bouche.<br />

Vascularisation importante autour de la tumeur.<br />

Papillomes de couleur rose rouge. Dégénérescences<br />

associées du rein et du foie.<br />

Impacts : comportement agressif. Déficience<br />

fonctionnelle de la rate. Peut conduire à des mortalités<br />

hivernales.<br />

traitement<br />

Épidémie : atteintes<br />

importantes au<br />

printemps et en été, avec<br />

régression hivernale.<br />

Température optimale :<br />

17 à 22°c.<br />

Traitement : aucun,<br />

mais on peut obtenir des<br />

régressions avec de<br />

l’eau salée<br />

(30/1000) ou des bains<br />

de sulfate de quinine.<br />

Table 6 : Bactérioses rencontrées chez l’anguille européenne, , d’après Girard & Lefebvre (2001)<br />

Type de Déscription Transmission et<br />

bactéries<br />

traitement<br />

Aéromonose Fait partie de la flore normale du poisson, devient Transmission : les<br />

Aeromonas pathogène opportuniste lorsque les conditions germes peuvent être<br />

hydrophila, environnementales ou physiologiques des organismes véhiculés par l’eau, la<br />

A. salmonicida, se détériorent. Première observation : en Europe en boue, les poissons, les<br />

A. punctata, 1894, en France vers 1950. Ubiquiste et de répartition batraciens, les oiseaux<br />

A liquefasciens. mondiale, elle est présente dans tous les bassins d’eau ichtyophages, les parasites<br />

(non spécifique) douce. Anaérobie facultatif.<br />

externes (Argulus ou<br />

Symptômes et lésions : les lésions occasionnées Piscicola), mais aussi par<br />

seraient dues à la production de toxines. La nageoire l’homme. Maladie très<br />

anale tout d’abord, puis les pectorales et la dorsale se contagieuse. Atteinte<br />

congestionnent (rougissement des nageoires). maximale : en milieu<br />

L’abdomen se distend, l’anus se dilate et fait saillie à naturel, à 16 °C, entre mai<br />

l’extérieur du corps. Les organes comme le coeur, le et juillet, chez les<br />

foie et les gonades sont piquetés de foyers de nécrose. anguilles jaunes.<br />

Lors de l’incision du rein et de la rate, il y a émission Traitement : se traite<br />

d’un liquide épais rougeâtre.<br />

avec des antibiotiques<br />

Impacts : responsable de graves épizooties, mortalité appropriés (en fonction<br />

importante, peut survenir dans les 5 jours.<br />

des antibiogrammes).<br />

Pseudomonose Symptômes et lésions : pathogénécité due à la Transmission : directe à<br />

Pseudomonas libération de protéases. Lésions à caractère<br />

travers la peau. Apparaît<br />

anguilliseptica et érythémateux, avec des hémorragies se déclarant au en cas de stress (élévation<br />

P. fluorescens. niveau des opercules, de la bouche et de la face de température,<br />

(non spécifique) ventrale du corps (tâches rougeâtres). Les reins sont surdensité).<br />

Appelée aussi dégénérés et les branchies sont pâles, avec beaucoup Traitement : se traite<br />

peste rouge ou de mucus en surface. Les nageoires pectorales ne sont avec des antibiotiques<br />

encore maladie pas touchées.<br />

appropriés (en fonction<br />

des tâches Impacts : apathie et anorexie aboutissant à des des antibiogrammes).<br />

rouges.<br />

mortalités importantes en périodes d’épizooties.<br />

Vibriose Pathogène facultatif qui fait partie de la flore Transmission :<br />

Vibrio<br />

microbienne normale des poissons. Peut devenir essentiellement au<br />

anguillarum, pathogène chez l’homme.<br />

printemps et en été. Se<br />

V. vulnificus. Symptômes et lésions : septicémie hémorragique. rencontre en eau de mer et<br />

Appelée aussi Assombrissement général, ulcérations et nécroses de eaux saumâtres, et plus<br />

peste rouge, la peau, tuméfaction voire dégradation des reins et de rarement<br />

maladie rouge ou la rate (coloration verdâtre), foyers de nécrose sur le en eau douce.<br />

maladie des foie.<br />

Traitement : se traite<br />

ulcères.<br />

Impacts : anorexie, une des principales causes de avec des antibiotiques<br />

mortalité en élevage.<br />

appropriés (en fonction<br />

des antibiogrammes).<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 19


Table 7 : Parasitoses rencontrées chez l’anguille européenne, d’après Girard & Lefebvre (2001)<br />

Type de parasites Déscription Transmission et<br />

Ichtyophtiriose<br />

Ichtyophtirius multifiliis<br />

(protozoaire cilié, non<br />

spécifique)<br />

Maladie des points<br />

blancs<br />

(Pseudo)Dactylogyrose<br />

Pseudodactylogyrus bini,<br />

P. anguillae et<br />

Gyrodactylus sp.<br />

Plathelminthes,<br />

Monogènes.<br />

(spécifique des anguilles)<br />

Acanthocéphalose<br />

Pomphorhynchus laevis,<br />

Paratenuisentis<br />

ambiguus,<br />

Acanthocephalus<br />

clavula,<br />

A. lucii,<br />

A. anguillae.<br />

(non spécifiques)<br />

Parasitose économiquement désastreuse,<br />

considérée comme un des fléaux de la<br />

pisciculture mondiale. Probablement la maladie<br />

la plus fréquente en élevage comme en milieu<br />

naturel. La reproduction s’opère en dehors de<br />

l’hôte (cycle direct), chaque parasite adulte<br />

quitte provisoirement le poisson pour former<br />

un petit kyste qui pourra libérer ensuite jusqu'à<br />

un millier de nouvelles formes infestantes, les<br />

tomites. Durée de survie dans le milieu étant de<br />

1 à 2 jours maximum, elles doivent trouver<br />

rapidement un nouvel hôte.<br />

Symptômes et lésions : affection délabrante<br />

pour les épithéliums cutanés et branchiaux. Le<br />

poisson apparaît comme saupoudré de grains<br />

de semoule. Les lésions sont liées au<br />

mouvement rotatoire des parasites sous le<br />

tégument (se nourrit des débris de tissus).<br />

Ceux-ci peuvent également pénétrer dans la<br />

bouche et les narines, gênant l’olfaction.<br />

Impacts : provoque des retards de croissance,<br />

peut altérer la fonction respiratoire. Mortalité<br />

faible (adultes) à forte (juvéniles).<br />

Parasites monoxènes. Les larves miracidium<br />

nagent librement à la recherche d’un hôte pour<br />

s’y fixer au moyen de crochets. On dénombre<br />

alors 5 stades larvaires suivant l’évolution des<br />

crochets. Le stade adulte est atteint en 1<br />

semaine environ.<br />

Symptômes et lésions : affections branchiales<br />

délabrantes, de type irritatif et nécrotique.<br />

Apparition de filaments blancs sur les<br />

branchies et hypersécrétion de mucus.<br />

Impacts : pertes d’appétit, asphyxie. Troubles<br />

respiratoires graves pouvant parfois entraîner la<br />

mort. Mortalités fréquentes et connues depuis<br />

longtemps dans les élevages.<br />

Parasites polyxènes, ce sont des vers de 5 à 30<br />

mm de long dont les adultes vivent dans<br />

l’intestin des poissons.. L’hôte définitif est un<br />

poisson, les hôtes intermédiaires sont des<br />

crustacés isopodes (aselles) ou amphipodes<br />

(gammares). Certains hôtes paraténiques sont<br />

connus (le spirlin, le goujon, la vandoise, le<br />

gardon).<br />

Symptômes et lésions : perforations et<br />

inflammation du tube digestif.<br />

Impacts : faibles : obstruction du transit<br />

intestinal, simple affaiblissement,<br />

prédisposition à d’autres atteintes.<br />

traitement<br />

Transmission : La<br />

pénétration se fait de<br />

manière directe, au<br />

travers de l’épiderme. Se<br />

rencontre à toutes les<br />

températures, de 3 à 28<br />

°C (optimum : 16°C et<br />

24°C). La maladie est<br />

favorisée par l’élévation<br />

thermique de l’eau qui<br />

accélère le déroulement<br />

du cycle.<br />

Traitement : contrôle<br />

de routine avec bleu de<br />

méthylène (5 mg/l) et<br />

formol<br />

Transmission : se<br />

rencontre surtout en été,<br />

température optimale de<br />

ponte 20°c, l’éclosion ne<br />

se réalise pas en dessous<br />

de 10°c.<br />

Traitement : la maladie<br />

est bien maîtrisée par<br />

bains réguliers de<br />

Trichlofon à 0.5 ppm.<br />

Transmission : les pics<br />

parasitaires s’observent<br />

en hiver et au printemps.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 20


Table 7 (suite)<br />

Type de parasites Déscription Transmission et<br />

Anguillicolose<br />

Anguillicola<br />

crassus,<br />

Nématode de la<br />

vessie natatoire.<br />

(spécifique des<br />

anguilles)<br />

Ergasilose<br />

Ergasilus sieboldi<br />

(non spécifique) et<br />

E. gibbus<br />

(spécifique).<br />

Argulose<br />

Argulus foliaceus.<br />

Crustacés<br />

Branchioures.<br />

Appelé « poux »<br />

du poisson<br />

(non spécifique)<br />

Myxosporidiose<br />

Myxidium sp.<br />

(specifiques des<br />

anguilles),<br />

Myxobolus sp.,<br />

Henneguya sp.,<br />

Ceratomyxa sp.,<br />

Kudoa sp.<br />

Protozoaires<br />

myxosporozoaires<br />

Parasite polyxène. Le stade infectant est acquis par<br />

ingestion de crustacés planctoniques (copépodes,<br />

ostracodes) et/ou d’hôtes paraténiques (petits<br />

poissons, larves d’insectes et d’amphibiens). Dans<br />

l’anguille, elles traversent la paroi du tube digestif et<br />

migrent vers la vessie natatoire. Dans les parois,<br />

nouvelle métamorphose en L4, puis forme préadulte<br />

et adulte dans la lumière de la vessie. Une femelle<br />

d’A. crassus peut pondre jusqu’à 150 000 oeufs.<br />

Symptômes et lésions : réaction de type<br />

inflammatoire au niveau de la vessie (dilatation des<br />

vaisseaux sanguins, hémorragie, hypertrophie et<br />

épaississement des parois), pigmentation du<br />

conjonctif externe, présence de vers ou d’exudat dans<br />

la lumière de la vessie.<br />

Impacts : diminution du volume fonctionnel de la<br />

vessie, voire totale dégradation. La vitesse de nage<br />

diminuée. Conséquences sur la condition corporelle et<br />

sur la migration non établies. Mortalités reconnues en<br />

élevage.<br />

Parasite (crustacé copépode) branchial temporaire, de<br />

1 à 2 mm, qui se nourrit au niveau des branchies.<br />

Symptômes et lésions : destruction des branchies.<br />

Impacts : troubles respiratoires, asphyxie, parfois<br />

mortalité.<br />

Il est probablement le plus répandu de tous les<br />

crustacés parasites. Aplati dorso-ventralement, sa<br />

taille varie de 5 (mâle) à 7 mm (femelle). La tête<br />

comporte un rostre qui permet la fixation et<br />

l’alimentation. Soit il est implanté, soit il se déplace à<br />

la surface du corps du poisson. Il est hématophage et<br />

se nourrit de sucs cellulaires et de sang.<br />

Symptômes et lésions : microblessures du tégument.<br />

Tâches rougeâtres. En piquant le tégument, il<br />

déclencherait une infiltration du derme et<br />

provoquerait une inflammation et une tuméfaction de<br />

la peau.<br />

Impacts : peu pathogène par lui-même. Mortalité<br />

possible en cas d’infestation massive surtout chez les<br />

juvéniles. Les blessures peuvent s’infecter et se<br />

transformer en foyers d’ulcération et de nécrose.<br />

Symptômes et lésions : Au niveau (1) du rein : kystes<br />

et spores dans les capillaires glomérulaires, et dans le<br />

tissu rénal excréteur ; (2) des branchies : kystes<br />

blanchâtres, ovoïdes (17 à 55 µm) sur les filaments<br />

branchiaux ; (3) de l’épiderme : nodules ronds,<br />

grisâtres (1 à 3 mm de diamètre), avec kystes ovoïdes<br />

(300 à 700 µm). A la base de la dorsale et sur la tête.<br />

Lésions cutanées et prurits importants. (4) autres<br />

viscères : vessie urinaire, foie, estomac, intestin, rate.<br />

Affections respiratoires graves. Destruction des<br />

branchies et asphyxie. Dégénération des tubules<br />

rénaux. Impacts : retards de croissance et gêne<br />

respiratoire si parasitisme important. Troubles<br />

fonctionnels de l’organe affecté. Mortalités<br />

exceptionnelles sauf en cas d’épizootie.<br />

traitement<br />

Transmission : se<br />

rencontre dans tous les<br />

milieux aquatiques.<br />

L’infection semble<br />

diminuer avec<br />

l’augmentation de<br />

salinité. Toutes les<br />

classes de taille en phase<br />

continentale sont<br />

concernées.<br />

Traitement : par bains<br />

de Lévamisole 10 mg/L<br />

pendant 48h.<br />

Transmission : cycle<br />

direct. Se fixe à son hôte<br />

par sa seconde paire<br />

d’antennes. Se rencontre<br />

surtout en été (juillet-<br />

août).<br />

Transmission : directe,<br />

les oeufs pondus dans<br />

l’eau donnent naissance<br />

à des larves infestantes<br />

Les adultes passent<br />

d’hôte en hôte<br />

(poissons). Préférence<br />

pour les stades jeunes.<br />

Présent à toutes<br />

températures, il est<br />

capable de résister 3<br />

semaines à jeun dans le<br />

milieu. Traitement : par<br />

bains de Trichlorfon à<br />

moins de 0.5 ppm.<br />

Transmission : directe<br />

par ingestion de spores<br />

infestantes libérées dans<br />

le milieu par l’urine et<br />

les fèces. Se transmet<br />

en eau douce, mais<br />

également en eau de<br />

mer. Maladie<br />

développée en milieu<br />

naturel et en élevage.<br />

Infection favorisée par<br />

la présence de cadavres<br />

infectés qui libèrent<br />

directement les spores<br />

dans le milieu aquatique.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 21


Table 7 (suite)<br />

Type de parasites Déscription Transmission et<br />

Bothriocéphalose<br />

Bothriocephalus<br />

claviceps,<br />

(Plathelminthes,<br />

Cestodes)<br />

(spécifique)<br />

Parasite polyxène. Les anneaux terminaux mûrs<br />

(remplis d’oeufs) sont libérés dans l’eau. Les larves<br />

coracidiums sont ingérées par un copépode<br />

cyclopoïde. Elles vont donner des larves<br />

plérocercoïdes dans la cavité générale du copépode.<br />

Cycle complet en 4 mois au laboratoire (20-24°c),<br />

environ 1 an en condition naturelle.<br />

Symptômes et lésions : perforation de l’intestin.<br />

Impacts : affaiblissement, le parasite se nourrit en<br />

utilisant les aliments digérés par l’anguille. Une<br />

même anguille peut héberger plusieurs cestodes (4 à 5<br />

en moyenne).<br />

traitement<br />

Transmission :<br />

contaminées par<br />

ingestion, les anguilles<br />

sont les hôtes définitifs.<br />

Des petits poissons<br />

peuvent servir d’hôtes<br />

paraténiques (Perca<br />

fluviatilis). En eau douce<br />

mais préférence pour<br />

eau saumâtre. Nouvelles<br />

contaminations au<br />

printemps et à la fin de<br />

l’été. Toutes les tailles<br />

d’anguilles sont<br />

concernées.<br />

Dans la suite du rapport, nous nous intéresserons principalement aux parasites<br />

allochtones potentiellement les plus dangereux : Anguillicola crassus et<br />

Pseudodactylogyrus sp., ainsi qu’au virus EVEX.<br />

5.2. Anguillicola crassus<br />

Anguillicola crassus est un parasite nématode de la vessie de l’anguille (son hôte<br />

définitif) originaire du Sud Est Asiatique et de l’Australie. Il est hématophage et<br />

provoque des dommages préjudiciables pour l’anguille. L’apparition du déclin du<br />

recrutement de l’anguille européenne et américaine est antérieure à celle<br />

d’Anguillicola crassus en Europe et en Amérique. Ce dernier ne peut donc pas être la<br />

raison initiale, mais il contribue maintenant au déclin rapide des populations.<br />

5.2.1. Caractéristiques d’ Angullicola crassus<br />

On observe une explosion démographique d’ A. crassus depuis son apparition en 1982<br />

en Allemagne (Lefebvre et al., 2003). Les populations Méditerranéennes d’ A. crassus<br />

sont différenciés génétiquement des autres populations de l’Atlantique et semble donc<br />

provenir d’un évènement d’introduction différent (Rahhou et al., 2005). Ce parasite<br />

nématode s’est remarquablement adapté aux milieux aquatiques européens. Plusieurs<br />

caractéristiques lui permettent de maximiser l’efficacité de sa transmission et lui<br />

donne un potentiel exceptionnel de colonisation :<br />

- il utilise une grande diversité d’hôtes intermédiaires et paraténiques présents<br />

dans le spectre trophique de l’anguille (Blanc, 1998). Les hôtes paraténiques peuvent<br />

être des poissons d’espèces locales ou invasives (exemple en Camargue :<br />

Pseudorasbora parva, (Cesco et al., 2001)), des mollusques, mais aussi des<br />

amphibiens (têtards, tritons), et insectes aquatiques (Moravec & Skorikova, 1998).<br />

- il peut infester des anguilles de toutes tailles. Capable d’infester les anguilles de<br />

petites tailles (6-15 cm, dès qu’elles se nourrissent de zooplancton) en adaptant sa<br />

taille à la taille de la vessie de l’hôte (Banning & Haenen, 1990; Lefebvre et al.,<br />

2002a).<br />

- il possède un cycle rapide. 2-4 mois selon Benajiba et al. (1994), ce qui expliquerait<br />

le faible décalage entre les variations des pics planctoniques et l’augmentation des<br />

prévalences (3-4 mois plus tard). Cependant, un cycle de 6 mois est vraisemblable<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 22


selon Lefebvre et al. (2002a), qui observent des pics d’A. crassus au début de l’été et<br />

à la fin de l’hiver.<br />

- il a un fort potentiel reproducteur. Une femelle d’A. crassus peut pondre jusqu’à<br />

150 000 œufs (Vigier, 1997).<br />

- En laboratoire, il est capable de survivre et de se transmettre dans le milieu<br />

marin (50% et 100% eau de mer) pendant 6 mois. Il pourrait donc survivre pendant la<br />

migration transatlantique (Kennedy & Fitch, 1990; Kirk et al., 2000b). L’ adaptation<br />

du parasite à son hôte euryhalin est matérialisée par l’osmoconformation avec le<br />

plasma de son hôte (Kirk et al., 2002). A. crassus survit à une large gamme de salinité<br />

(Kirk et al., 2000a; Maillo et al., 2005). Benajiba et al. (1994) montrent que les<br />

variations de salinité et température au long de l’année dans le milieu naturel (étang<br />

de Mauguio) ne semblent pas affecter le déroulement du cycle de A. crassus.<br />

5.2.2. Effet pathogènes, mortalités et implications<br />

Dupont & Petter (1988) reconnaissent le parasite Angullicola crassus comme de loin<br />

le plus pathogène pour Anguilla anguilla. Les effets pathogènes d’A. crassus sont<br />

d’ordres multiples. Nous pouvons différencier d’une part les effets visibles sur<br />

l’organe hôte contaminé : la vessie gazeuse, et d’autre part les réactions<br />

physiologiques dues à l’infestation.<br />

Les effets visibles sur la vessie ont été revus par Lefebvre et al. (2002b): (1)<br />

épaississement de la paroi de la vessie gazeuse (inflammation aiguë et fibrose), (2)<br />

larves L3 et L4 sont localisées dans la paroi, entraînant la formation de nodules, (3)<br />

les adultes (les vers hématophages) passent dans la lumière de la vessie natatoire<br />

entraînant des réactions d’auto-défense, (4) création d’un équilibre hôte-parasite. Les<br />

civelles infestées montrent des changements histologiques de la vessie (Nimeth et al.,<br />

2000), tandis que les anguillettes peuvent souffrir de sévères réactions<br />

d’inflammation : des fibroses et constrictions de l’intestin dues aux tissus cicatrisés<br />

(Banning & Haenen, 1990).<br />

La mise en évidence d’un stress chez l’anguille a été caractérisée en condition<br />

expérimentale par une augmentation du niveau de cortisol (Sures et al., 2001). Ce<br />

stress pourrait être d’autant plus fort en milieu naturel lorsqu´il est combiné á des<br />

conditions environnementales défavorables (température de l’eau, pH, concentration<br />

d’oxygène, pollution et interaction entre individus). En effet, Gollock et al.<br />

(2005) montrent que cette réponse au stress s’aggrave en condition d’hypoxie et<br />

qu´elle est accompagnée d’activités métaboliques plus élevées. Chez les anguilles<br />

ayant une vessie non endommagée, la masse de la rate est corrélée avec la masse des<br />

parasites adultes dans le lumen (Lefebvre et al., 2004b). Chez les anguilles<br />

sévèrement infestées, la taille de la rate est presque double, suggérant une réponse<br />

adaptative de l’hôte qui implique les fonctions hématologiques et immunologiques de<br />

la rate. Une synthèse accrue de cellules sanguines dans la rate en réponse à l’activité<br />

de succion sanguine des parasites est suggérée.<br />

Il existe une relation très significative entre le pourcentage en oxygène dans la vessie<br />

et l’intensité de l’infestation (Blanc, 1998). En effet, la quantité d’oxygène est réduite<br />

de 65 à 11% en fonction des taux d’infestation par les parasites adultes. Or la vessie<br />

gazeuse est un organe nécessaire au maintien d’une flottabilité neutre lors des<br />

variations de la pression hydrostatique induites par la plongée des poissons. Cette<br />

fonction est utile même en eau peu profonde. En effet, une plongée sous la surface de<br />

l’eau à moins de 5 mètres implique une augmentation de pression hydrostatique de<br />

50% et une diminution correspondante de 50% du volume de la vessie gazeuse. Ce<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 23


dysfonctionnement de la vessie pourrait entraîner une augmentation des dépenses<br />

énergétiques liées aux efforts musculaires supplémentaires pour se maintenir à la<br />

profondeur nécessaire aux migrations. Cela impliquerait de sérieuses conséquences<br />

lors de leurs migrations vers la mer des Sargasses. Il existe peu d’expériences de<br />

compression en caisson hyperbare pour étudier l’effet de l’anguillicolose en<br />

immersion profonde. Fontaine et al. (1990) n’observent pas d’effet drastique de la<br />

parasitose sur l’acclimatation des anguilles argentées à l’eau de mer et à la pression<br />

hydrostatique (jusqu’à -1650 m). Les études menées en tunnel de nage restent peu<br />

nombreuses et parfois contradictoires. Nimeth et al. (2000) montrent en effet que<br />

l’infestation de civelles par A. crassus ne semble pas avoir altéré les performances de<br />

nage, ni la consommation d’oxygène. Au contraire, les résultats d’un récent projet<br />

Européen (EELREP, 2005) a mis en évidence les conséquences d’ A. crassus sur la<br />

nage. Les anguilles faiblement infestées ont leur capacité de nage réduite, tandis que<br />

celles sévèrement atteintes subissaient en plus un affaiblissement de leur<br />

endurance. Ces dernières ne pouvant pas nager plus de 2 mois en tunnel. Le<br />

rapport conclut que les anguilles fortement infestées, indépendamment de leur<br />

index de reproduction, n’atteindront jamais l’aire de ponte.<br />

Autre effet inquiétant : le parasite diminue les niveaux de résistance de l’anguille qui<br />

devient plus vulnérable aux différentes pressions environnementales. Lefebvre et al.<br />

(2007) montrent en conditions expérimentales que les anguilles ayant la vessie<br />

fortement altérée par A. crassus sont plus sensibles à la diminution de la concentration<br />

en oxygène, conditions fréquentes en été (juillet) lors de la montée des températures<br />

de l’eau. Une forte mortalité des anguilles dont la vessie est fortement dégénérée est<br />

suspectée en juillet (Lefebvre et al., 2002a; Lefebvre et al., 2002b). Molnár (1993)<br />

observe en conditions expérimentales que les anguilles fortement parasitées meurent<br />

en premier. Celles comportant moins de lésions tolèrent des niveaux d’oxygène sublétaux<br />

plus bas, plus longtemps.<br />

Peu d’études montrent explicitement le rôle d’A. crassus dans la mortalité des<br />

anguilles en milieu naturel. Cependant, les anguilles argentées possédant des vessies<br />

totalement dégénérées avec peu ou pas de lumen n’ont vraisemblablement<br />

aucune chance d’atteindre leur aire de reproduction (migrations verticales<br />

atteignant 600 m). Or, des études récentes montrent que cela concernerait entre 10 et<br />

30% du stock des anguilles argentées (dans le delta de Po : 11.6% (Canestri-Trotti,<br />

1987) ; Schaefer et al. (1999) : 25%; en Camargure : 17% (Lefebvre et al., 2002b) et<br />

20% (Lefebvre et al., 2003) ; dans la Loire : 19-30.7% (Boury et Feunteun, 2002,<br />

2003 dans (Baisez, 2004)). Les taux de prévalence sont calculés à partir du nombre<br />

d’anguilles pour lesquelles le parasite est présent dans la vessie. Or, pour rendre<br />

compte de l’étendue de l’infestation, il semble nécessaire de prendre également en<br />

compte les anguilles ayant montré des signes d’infestations passées. Le stade le plus<br />

sévère ne dépend pas du nombre de parasites dans la vessie mais de son état<br />

(déformations anatomiques et dysfonctionnement physiologique résultant de<br />

l’infestation) (Lefebvre et al., 2007). Canestri-Trotti (1987) trouve entre 40 et 78%<br />

d’anguilles argentées ayant subi une infestation passée. En cumulant les individus<br />

présentant des parasites et ceux montrant des signes d’infestation(s) passée(s), les taux<br />

peuvent devenir très élevés : 71% et 95% (Lefebvre et al., 2003). L’indice de<br />

dégénérescence de la vessie (SDI) est défini par Lefebvre et al. (2002b). Cet indice<br />

est basé sur les altérations macroscopiques de la vessie. L’indice varie de 0 à 6, il<br />

cumule 3 critères qui peuvent prendre les valeurs entre 0 et 2 : (1) le niveau de<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 24


transparence de la vessie, (2) la présence de pigmentation et de débris au lieu de gaz<br />

et enfin (3) l’épaisseur de la paroi de la vessie. Dans son étude en Camargue,<br />

seulement 8% de l’échantillon ont des vessies intactes, soit 92% avec des vessies<br />

abîmées, pourtant 35% seulement possèdent des vers dans le lumen. Selon les<br />

résultats expérimentaux de Würtz & Taraschewski (2000), les changements<br />

macroscopiques de la paroi de la vessie ne pourraient être observés qu’après des<br />

infestations répétitives, c’est pourquoi il existe des vessies non abîmées avec des<br />

parasites adultes à l’intérieur.<br />

Les interactions entre parasites peuvent créer des synergies favorables au<br />

développement parasitaire. A. crassus semble favoriser, à partir d’un certain seuil<br />

d’infestation, le développement de deux Protistes : Myxidium giardi et Eimeria<br />

anguillae. Ce processus pourrait être lié à des modifications physiologiques ou à une<br />

baisse des défenses immunitaires de l’hôte (Benajiba et al., 1995). Maillo et al. (2000)<br />

ont observé une corrélation positive entre les niveaux d’infestation d’Anguillicola<br />

crassus et Myxidium giardi. Certains parasites non pathologènes par eux-mêmes<br />

peuvent être le vecteur d’infections virales ou bactériennes (Maillo et al., 2000).<br />

5.2.3 Facteurs influençant les indices épidémiologiques<br />

Les indices épidémiologiques : prévalence, intensité moyenne et abondance moyenne<br />

du parasite varient selon plusieurs facteurs biotiques et abiotiques.<br />

- La taille de l’anguille. Certaines études ont mis en évidence une diminution de<br />

l’intensité du parasite avec l’augmentation de la taille des anguilles (15-65 cm)<br />

(Loukili & Belghyti, 2007). Ce phénomène peut s’expliquer par le régime alimentaire<br />

des jeunes anguilles qui consomment plus d’hôtes intermédiaires comparativement<br />

aux grandes anguilles qui se nourrissent de petits poissons et crabes. Au contraire,<br />

Lefebvre et al. (2002a) trouvent une corrélation positive entre la taille de l’anguille et<br />

l’intensité et l’abondance du parasite, mais pas avec sa prévalence. Cette relation<br />

pourrait venir d’une exposition de l’hôte plus longue en milieu parasité, une surface à<br />

infester plus grande ou une consommation plus grande compte tenu de sa taille. Le<br />

régime alimentaire joue certainement un rôle aussi pour expliquer la relation en<br />

cloche de l’abondance du parasite en fonction de la taille de l’hôte. En effet, les<br />

jeunes anguilles se nourrissent d’abord de crustacés puis deviennent de plus en plus<br />

piscivores. Gargouri Ben Abdallah & Maamouri (2006) notent les plus fortes<br />

prévalences chez les individus de petites tailles : 20-25 cm (corrélation négative),<br />

mais l’inverse pour les intensités, les plus forte étant chez les grands individus<br />

(Corrélation positive). El Hilali et al. (2004-2005) notent une corrélation entre les<br />

classes de taille (10 à 30 cm) et la prévalence (35-70%), au Maroc, dans l’estuaire du<br />

Sebou (Atlantique). Le taux plus faible d’infestation sur des anguilles de grandes<br />

tailles peut indiquer soit une diminution parallèle du taux d’infestation des hôtes<br />

paraténiques, soit l’acquisition d’une résistance au parasite (Blanc, 1998).<br />

- Alimentation. Une infestation plus grande (3 parasites) serait à corréler avec la<br />

phase intense d’alimentation de l’hôte (Benajiba et al., 1994).<br />

- Variation saisonnière (température, alimentation). Gargouri Ben Abdallah &<br />

Maamouri (2006) proposent plusieurs explications. (1) Les changements de<br />

températures : basses et hautes températures empêchent le développement du cycle<br />

parasitaire (développement impossible dans l’hôte intermédiaire copépode). (2)<br />

L’anguille arrête de se nourrir en été lorsque la température est >30 C° et en hiver<br />

quand


température en milieu expérimental. A basse température (4C°), le développement<br />

larvaire se fait plus lentement, et les adultes, eux, sont sévèrement touchés avec une<br />

mortalité accrue et une baisse de la croissance et de la reproduction (Knopf et al.,<br />

1998). Un suivi de 4 ans en Camargue montre des variations saisonnières avec des<br />

pics réguliers au début de l’été et à la fin de l’hiver. Il montre également qu’il n’y a<br />

pas d’influence de la localisation de l’échantillon et que l’importance de l’année<br />

semble secondaire (Lefebvre et al., 2002a). Au Maroc, des suivis d’un an ont montré<br />

des fluctuations mensuelles des taux de prévalence (0-70% et 13-55%) (Rahhou et al.,<br />

2001; El Hilali et al., 2004-2005).<br />

- La salinité. Les niveaux d’infestation diminuent avec l’augmentation de la salinité<br />

(Kirk et al., 2000a), cependant, même en eau de mer, l’éclosion des œufs des parasites<br />

est diminuée mais pas totalement inhibée (Kennedy & Fitch, 1990). Lefebvre et al.<br />

(2003) mettent en évidence une relation négative entre les indices parasitaires<br />

(prévalence, intensité moyenne et abondance moyenne) des anguilles argentées et la<br />

salinité (prévalence de 52% en eau saumâtre à 77% en eau douce). De même, en<br />

Bretagne sud, les prévalences sont supérieures pour les anguilles vivant dans des<br />

milieux peu salés (>90%) comparées à celles vivant dans des conditions estuariennes<br />

(15%) (Sauvaget et al., 2003). La même tendance est observée dans 4 lagunes de<br />

Tunisie (Gargouri Ben Abdallah & Maamouri, 2006).<br />

5.2.4. Elimination, immunisation, autorégulation du parasite<br />

Il n’existe pour le moment aucun remède efficace en milieu naturel pour éradiquer le<br />

parasite A. crassus. Certains moyens sont utilisés en anguilliculture : utilisation de<br />

produits chimiques (Trichlorfon..) pour tuer les copépodes (hôte intermédiaire),<br />

anthelminthiques (Geets et al., 1992) mais sont inapplicables en milieu naturel. En ce<br />

qui concerne la défense de l’hôte contre A. crassus, les études ont échoué à démontrer<br />

la mise en place d´une défense immunitaire de A. anguilla contre A. crassus (Knopf,<br />

2006). Une réponse contre les antigènes est caractérisée pour les 2 espèces d’anguilles<br />

japonaise et européenne, cependant il reste une incertitude quant à la fonction<br />

protectrice de ces anticorps contre A. crassus (Knopf, 2006). D’autres études sont<br />

nécessaires pour comparer les réponses de A. anguilla et A. japonica. En effet Knopf<br />

& Mahnke (2004) montrent que A. japonica a des mécanismes de défense (réponse<br />

immunitaire) plus efficaces comparée à A. anguilla. Cela pourrait être le résultat<br />

d’une plus longue co-évolution et d’une relation équilibrée hôte-parasite. La réponse<br />

au stress est adressée principalement contre les stades larvaires et jeunes adultes de A.<br />

crassus, pas contre les adultes plus âgés. Le stress de l’anguille se matérialise par une<br />

augmentation de la concentration en cortisol (corrélée à une augmentation du niveau<br />

de glucose). Une étude récente montre que cette augmentation de cortisol est corrélée<br />

avec la diminution de l´anticorps anti-A. crassus. Cet effet immuno dépresseur mis en<br />

évidence pour la première fois pourrait expliquer le succès de survie et de<br />

colonisation de A. crassus (Sures et al., 2006).<br />

Il semble que l’infestation de A. crassus ait atteint un niveau seuil dans plusieurs sites<br />

Européens. Déjà en 1998, Blanc (1998) rapportait un niveau d’intensité moyenne<br />

stabilisé à environ 4 adultes par hôte, indice, selon lui, d’une autorégulation. Il est<br />

cependant impossible de savoir quand cette infestation en Europe se stabilisera à un<br />

niveau plus faible comme observé au Japon chez A. japonica (Blanc, 1998). Molnár et<br />

al. (1994) estiment qu’un équilibre hôte-parasite a été atteint en 1993 dans le lac<br />

Balaton en Hongrie avec une stabilisation à 44-57% d’anguilles infectées. Le plus<br />

long suivi disponible sur la dynamique d’A. crassus a été mené dans le canal de<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 26


Fumemorte en Camargue entre 1982-2003 (Lefebvre & Crivelli, 2004a). Depuis son<br />

introduction en 1985, le taux de prévalence de A. crassus a augmenté de 32% à<br />

environ 50% entre 1989 et 1990, puis a oscillé entre 56% et 73% entre 1997 et 2003.<br />

Moins de 10 ans après son introduction, l’apparition d’un palier à environ 60-70%<br />

est observée. L’intensité des parasites sur les 5 dernières années est en moyenne de 6<br />

et ne montre pas d’évolution à la hausse. Ces résultats confirment ceux observés<br />

ailleurs en Europe (Pays Bas : Van Willingen et Dekker 1989, Angleterre : Ashworth<br />

1994, Hongrie: Molnar et al 1994, Allemagne : Wurtz et al 1998) ou la propagation de<br />

A. crassus s’est caractérisée de la même façon, par une rapide propagation puis une<br />

stabilisation autour d’un seuil. La représentation de la prévalence en fonction de<br />

l’index de dégénérescence de la vessie (SDI) est en forme de cloche, et indique un<br />

maximum à environ 75% qui correspond à un SDI entre 2 et 3 et une intensité<br />

moyenne correspondante entre 4.9 et 5.9. Ceci permet de penser que les infestations<br />

répétitives pourraient rendre la vessie inadéquate à l’établissement de nouveaux<br />

parasites. Différents mécanismes sont proposés pour expliquer la stabilisation de<br />

l’infestation (Lefebvre & Crivelli, 2004a) : (1) densité-dépendance des populations<br />

larvaires de A. crassus au sein des hôtes intermédiaires (toujours 20-60% de<br />

copépodes restent non infectés). (2) densité-dépendance des larves et adultes A.<br />

crassus dans l’hôte définitif : Ashworth et Kennedy (1999) : établissement de larves<br />

inhibées par la présence d’adultes établis + nombre constant d’environ 3 femelles<br />

gravides par hôte infesté. (3) Mortalité induite par la forte charge parasitaire. Cas de<br />

mortalité due à l’infestation rapportée dans les fermes aquacoles (Hartmann 1987,<br />

Liewes et Schaminee-Main 1987) et dans les habitats naturels (Molnár et al. 1991,<br />

Csaba et al. 1993, Barus et Moravec 1999). Cependant ces résultats sont à prendre<br />

avec précaution car d’autres causes possibles sont mises en évidence : insecticides,<br />

fortes densités de poisson, très fortes températures, infections bactériennes. (4)<br />

Adaptation immunitaire de l’hôte (toujours ambigu). (5) L’infestation cause<br />

d’importants dommages histologiques à la vessie et devient un habitat non favorable<br />

pour le développement du parasite. L’atteinte d’un seuil ne serait donc pas forcément<br />

positive puisqu’il pourrait refléter une mortalité des anguilles ou une accumulation<br />

des dommages dans les organes touchés.<br />

5.2.5 Distribution dans le bassin RMC<br />

Les résultats sur le bassin RMC montrent que A. crassus est omniprésent dans toutes<br />

les lagunes et cours d’eau récemment étudiés. Sa présence en France a été observée<br />

pour la première fois dans les eaux douces et salées du delta du Rhône en 1985<br />

(Dupont et Petter 1988).<br />

Les tableaux 8,9 et 10 récapitulent les informations répertoriées respectivement sur la<br />

région du Languedoc Roussillon, la région PACA et la Corse. Seules les études ayant<br />

un échantillonnage supérieur ou égal à 10 individus sont indiquées, les autres n’étant<br />

pas représentatives.<br />

En ne considérant que les échantillonnages récents (année 2000 et postérieures), des<br />

informations sont disponibles pour 10 lagunes sur les 39 lagunes principales (surface<br />

> 400 ha) du bassin RMC. Nous n’avons trouvé aucune donnée récente pour les<br />

lagunes de Canet, La Palme, Ayrolle, Vendres, Bagnas, Ingril, Vic, Arnel, Méjan,<br />

Biguglia et Diana. Aucune information n’est disponible sur les rivières et seulement 3<br />

fleuves ont été étudiés récemment : le Rhône, la Saône et le bas Argens.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 27


Les échantillons d’anguilles comprennent les 3 stades (entre 10 et 70 cm) : anguillette,<br />

jaune et argentée, sans claire séparation des stades pour la plupart des études.<br />

Cependant, notons l’étude de Lefebvre et al. (2003) portant spécialement sur les<br />

anguilles argentées de Camargue (Vaccarès, Canal de Fumemorte et Aube de Bouic)<br />

sur la période 1998-1999, avec des prévalences élevées comprises entre 53.3% et<br />

94.8%<br />

A par quelques exceptions, les études sont ponctuelles et ne permettent pas les<br />

comparaisons temporelles afin d’interpréter les résultats du point de vue évolution.<br />

L’étude de Fazio (Com. Pers.) permet de suivre l’évolution entre 2002 et 2003 sur la<br />

lagune de Salses-Leucate pour le mois de mars. L’infestation semble assez stable avec<br />

une prévalence passant de 6.7 à 11.6%. Sur la même lagune, entre 2004 et 2005, des<br />

échantillons de juillet montrent une diminution du taux d’infestation : de 66.7% (Sasal<br />

et al., Com. pers.) à 16.7% (Fazio et al., Com pers). Il se pourrait cependant que la<br />

variation provienne de la différence de la taille moyenne des individus échantillonnés<br />

(21 et 32 cm respectivement). Pour l’étang de Bages-Sigean, il est possible de<br />

comparer 2 échantillons collectés en juillet. Alors qu’aucun A. crassus n’avait été<br />

détecté en 2004 (Sasal et al., Com. pers.), l’échantillon de 2005 montre une<br />

prévalence de 15% (Fazio et al., Com pers). Pour le Rhône, il est possible de<br />

comparer des échantillons collectés pendant les étés 2005 et 2006. La prévalence<br />

fluctue de 60% (Girard, 2005) à 30% (Girard, 2007), cependant la longueur moyenne<br />

des anguilles de l’échantillon 2005 est supérieure à celle de 2006 (51 cm contre 20 et<br />

40 cm pour 2006).<br />

La seule étude à notre connaissance couvrant une période conséquente et ayant une<br />

méthode d’échantillonnage homogène (tailles des individus similaires et comparaison<br />

de la même période chaque année : Septembre à Décembre) est celle réalisé entre<br />

1985 et 2003 par Lefebvre et al. (2004) dans le canal de Fumemorte en Camargue.<br />

Cette étude montre l’apparition dès 1997 d’un plateau du taux d’infestation à environ<br />

60-70%. Il faut noter cependant que cette étude demande un fort investissement<br />

logistique. Ces résultats confirment ceux observés ailleurs en Europe (voir paragraphe<br />

5.3.4).<br />

Une autre étude particulièrement intéressante a été réalisée en Camargue (lagune du<br />

Vaccarès et de Malagroy) par Lefebvre et al. (2002a) pendant 4 années consécutives<br />

avec un échantillonnage mensuel. Dans cette étude, la variation de la prévalence et de<br />

l’abondance est principalement expliquée par le mois, alors que l’intensité est<br />

expliquée principalement par la taille de l’hôte. Pas d’effet significatif de la localité (2<br />

lagunes de salinité différentes), ni de l’année sont observés.<br />

En ce qui concerne les autres pays du pourtour méditerranéen, les études ne se<br />

concentrent que sur quelques pays : Espagne (P = 21-44%), Italie (0-64%), Turquie<br />

(78%), Tunisie (0-19%) et Maroc (0-70%). Il est difficile de conclure puisqu’il n’y a<br />

pas d’homogénéité des prélèvements (temps, nombre d’individus, taille) entre les<br />

différents pays. Au Maroc, une colonisation rapide du parasite a été observée sur la<br />

côte Atlantique en 1994, puis une extension à la côte Méditerranéenne a eu lieu en<br />

1997. L’importation de cyprinidés pourrait en être responsable puisqu´aucune<br />

importation d’anguille n’est recensée (Kheyyali et al., 1999).<br />

Le Cemagref (P.Elie) est sur le point de publier une note de synthèse sur A. crassus en<br />

Europe.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 28


Tableau 8. Résultats d’indices épidémiologiques pour Anguillicola crassus dans la Région du Languedoc Roussillon. N=nombre d’individus échantillonnés (seuls sont<br />

considérés les études pour lesquelles N≥10), M=male, F= Femelle. Taille moyenne des anguilles en cm (taille minimum-taille maximum), P = prévalence, I = intensité<br />

moyenne± écart-type, A = Abondance moyenne (minimum-maximum). éch. = échantillon. En grisé les études récentes ≥ l’année 2000.<br />

Évol-<br />

Stade/<br />

Site<br />

Année Echantillonnage N<br />

P I A Auteur<br />

ution<br />

Salses-Leucate 0-67 1989-1992 0 Blanc (1994)<br />

2002 1 éch. Mars 15 28.2 (25-34) 6.7 1 0.1 (0-1) Fazio (Com. Pers)<br />

Taille<br />

2002 1 éch. Oct. 24 34.6 (23-56) 20.8 1.4 0.3 (0-3) Fazio (Com. Pers)<br />

2002 1 éch. Déc. 20 32.3 (19-48) 10 8 0.8 (0-13) Fazio (Com. Pers)<br />

2003 1 éch. Mars 43 31.7 (25-43) 11.6 2.2 0.3 (0-4) Fazio (Com. Pers)<br />

2002-2003<br />

Mars, Oct, Déc 02<br />

Mars03<br />

1 éch./ mois<br />

80<br />

2004 1 éch. Fév. 29<br />

Jaune<br />

30.7 (19-42)<br />

79% jaune<br />

29 (26-39)<br />

7.5 1.5 0.11 (0-3) Fazio et al. (2005)<br />

0 Fumet (2004)<br />

2004 1 éch. juil. 30 21.1(10-40) 66.7 2.3 ± 1.7 1.53 (0-6) Sasal et al. (Com. pers.)<br />

2005 1 éch. juil. 18<br />

Jaune<br />

32.2 (27-38)<br />

16.7 8.3± 5.5 1.4 (0-19) Fazio et al. (Com. Pers.)<br />

Bages-Sigean 0-15 1989-1992 10-120 ind/éch. 0 Blanc (1994)<br />

2004 1 éch. Fév. 29<br />

79% jaune<br />

29 (26-39)<br />

0 Fumet (2004)<br />

Ayrolle et<br />

Guissan<br />

2004 1 éch. Juil. 23 29.8 (19-40) 0 Sasal et al. (Com. pers.)<br />

2005 1 éch. juil. 27<br />

Jaune et argentée<br />

30.3 (23-51)<br />

14.8 6.8 ± 5.8 1 (0-24) Fazio et al. (Com. Pers.)<br />

1989-1992 0 Blanc (1994)<br />

Aude 1999 1 éch. juin 15<br />

Jaune 38.9<br />

(22.5-72)<br />

13 2 ± 1.4 0.3 (0-3) Girard (Com. Pers.)<br />

Vendres 1989-1992 9 Blanc (1994)<br />

Lergue 1989 1 éch. Janv 55 0 Benajiba (1991)<br />

Thau 0-24 1989-1992 0 Blanc (1994)<br />

2004 1 éch. Juil. 17 33.6 (25-41) 23.5 5.5 ± 4.3 1.29 (0-18) Sasal et al. (Com. pers.)<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 29


Suite du Tableau 8<br />

Site<br />

Évol<br />

ution<br />

Année Echantillonnage N<br />

Stade/<br />

Taille<br />

P I A Auteur<br />

Ingril et Vic 1989-1992 0 Blanc (1994)<br />

Pierre Blanche 2004 1 éch. Juil. 12 36.6 (28-46) 0 Sasal et al. (Com. pers.)<br />

Prévost 1989-1992 6 Blanc (1994)<br />

Arnel 8-10 1989-1992 8 Blanc (1994)<br />

2005 1 éch. juil. 89<br />

Jaune et argentée<br />

38.9 (23-57)<br />

10.1 1.7 ± 0.2 0.1 (0-3) Fazio et al. (Com. Pers.)<br />

Le Lez 1989<br />

Juil.<br />

Clinique du parc<br />

25 80 Benajiba (1991)<br />

1989<br />

Juil.<br />

Source<br />

20 0 Benajiba (1991)<br />

Méjean 1989-1992<br />

Jaune<br />

1.8 Blanc (1994)<br />

Maugio 22-94 1988-1989<br />

Janv.-Nov.<br />

(30-42/ mois)<br />

829<br />

10-25 :76%<br />


Tableau 9. Résultats d’indices épidémiologiques pour Anguillicola crassus dans la Région PACA.M= male, F= Femelle. C= Capelière, F=Fumemorte, M=Mornès. Taille<br />

moyenne des anguilles en cm (taille minimum-taille maximum), P = prévalence, I = intensité moyenne± écart-type, A = Abondance moyenne (minimum-maximum). éch. =<br />

échantillon. En grisé les études récentes ≥ l’année 2000.<br />

Site Évol- Année Echantillonnage N Stade P I A Auteur<br />

ution<br />

Taille/poids<br />

Vaccarès et<br />

2000 Mars-Mai 96 58.3g 58.3 4.6 Lefebvre et al. (2004b)<br />

Impérial<br />

Vaccarès et<br />

Malagroy<br />

(4jours/mois)<br />

1997-2000 Jan97-Déc00<br />

(mensuel)<br />

13319 Anguillette,<br />

jaune et Argenté<br />

(6-72)<br />

15 Argenté M<br />

35.6<br />

40-72 3.36<br />

1.5-7.8<br />

0.75-5.41 Lefebvre et al. (2002a)<br />

Malagroy 1999 1 éch./mois d’Avril<br />

à Nov.<br />

53.3 3.4 1.8 Lefebvre et al. (2003)<br />

Vaccarès 31-77 1989 1 mois avril 32 56.3 Benajiba (1991)<br />

1989-1992 30.6 Blanc (1994)<br />

1996-1997 Nov96,Jan-Fév97, 18 Jeunes adultes ou 33 Roche et al. (2000)<br />

Juin96,Juin97<br />

immatures<br />

50%


Tableau 9 (suite)<br />

Site Évol- Année Echantillonnage N Stade P I A Auteur<br />

ution<br />

Taille/poids<br />

Vaccarès 1999-2000 Juin99,Nov99, 88 Adultes 40 (0-18) Roche et al. (2003)<br />

Mai00,Oct00<br />

immatures<br />

F,C<br />

34.8-52.4<br />

(23-70)<br />

2000 Mars-Déc<br />

(4jours/mois)<br />

1251 (6.4-72) 47 3.8 Lefebvre et al. (2002b)<br />

2005 1 mois Juil. 22 30.7 (20-41) 77.3 7.1 5.5 (0-26) Sasal et al. (Com. pers.)<br />

2006 1 jours juin<br />

grau Fourcade<br />

14 civelles 0 Girard (2007)<br />

Aube de Bouic 1998 4 jours./mois 19 Argenté F<br />

63<br />

78.9 10.7 8.4 Lefebvre et al. (2003)<br />

1998-1999 4 jours./mois 39 Argenté 94.9 Lefebvre et al. (2003)<br />

1999 4 jours./mois 17 Argenté F<br />

62.1<br />

76.5 7.2 5.5 Lefebvre et al. (2003)<br />

Fumemorte 1982-1983 258 45 0 Dupont (1984)<br />

1985 Sept-Déc 25 32 Dupont et al. (1988)<br />

1989 Mars-Mai 39 30.9 Benajiba (1991)<br />

1989 Sept-Déc 54 47.6 51.9 Lefebvre et al. (2004)<br />

1990 Sept-Déc 70 39 54.3 Lefebvre et al. (2004)<br />

1996-1997 Nov96,Jan-Fév97, 16 Jeunes adultes ou 25 Roche et al. (2000)<br />

Juin96,Juin97<br />

immatures<br />

50%


Tableau 9 (suite)<br />

Site Évol- Année Echantillonnage N Stade/ P I A Auteur<br />

ution<br />

Taille<br />

Fumemorte 2000 Sept-Déc 66 51.3 71.2 3.7 Lefebvre et al. (2004)<br />

2001 Sept-Déc 55 42.5 70.9 6.9 Lefebvre et al. (2004)<br />

2002 Sept-Déc 52 43.1 73.1 5.2 Lefebvre et al. (2004)<br />

2003 Sept-Déc 78 51 61.5 4.7 Lefebvre et al. (2004)<br />

Grand Palun 1985 142 Maj. M Argenté<br />

37<br />

96 (0-30) Dupont et al. (1988)<br />

1989 Juil. 22 36.4 Benajiba (1991)<br />

Berre 1989-1992 Martigues ? 49 Blanc (1994)<br />

1989-1992 St-Chamas ? 39 Blanc (1994)<br />

Bolmon 1989-1992 ? 56.6 Blanc (1994)<br />

Argens 2004 juillet 10 48.4 (40-50) 60 2 Maison régionale de<br />

l’eau et al. (sous presse)<br />

2004 juillet 10 46.2 (40-50) 40 3.8 Maison régionale de<br />

l’eau et al. (sous presse)<br />

2004 juillet 10 46.2 (40-50) 50 2.8 Maison régionale de<br />

l’eau et al. (sous presse)<br />

Tableau 10. Résultats d’indices épidémiologiques pour Anguillicola crassus en Corse. M= male, F= Femelle, Taille moyenne des anguilles en cm (taille minimum-taille<br />

maximum), P = prévalence, I = intensité moyenne± écart-type, A = Abondance moyenne (minimum-maximum). éch. = échantillon. En grisé les études récentes ≥ l’année<br />

2000.<br />

Site<br />

Évol<br />

ution<br />

Année<br />

Echantillonnage<br />

N<br />

Stade/<br />

Taille<br />

Prévale<br />

nce<br />

Intensité moy. Abondance Auteur<br />

Biguglia 1997<br />

Avril-Juin<br />

20<br />

53.8<br />

(40-72)<br />

55<br />

6.1 3.35<br />

(1-16)<br />

Caillot et al. (1999)<br />

Urbino 2002 Avril-Juin 31 13.3 1.25 0.16 Ternengo et al. (2005)<br />

Gravone 1989-1992 présent Blanc (1994)<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 33


5.3 Autres parasites<br />

5.3.1 Généralités<br />

L’annexe 6 présente la liste des parasites rencontrés dans le bassin Méditerranéen.<br />

La communauté de parasites helminthes semble de composition similaire dans les<br />

lagunes en Europe (Di Cave et al., 2001). Il y aurait donc des facteurs déterminants<br />

communs, stabilisants, conduisant à cette similarité. En eau douce, des études menées<br />

sur la dynamique des communautés d’helminthes dans l’intestin de l’anguille<br />

européenne au Royaume-Uni et sur la rivière Tibre en Italie montrent des résultats<br />

similaires : faible densité, faible diversité et dominance d’une espèce, souvent un<br />

acanthocéphale (Kennedy et al., 1998b). L’espèce dominante de parasites d’anguilles<br />

varie selon les sites : Pseudodactylogyrus anguillae (monogène) dans le delta de<br />

l’Èbre (Maillo et al., 2005), Deropristis inflata et Bucephalus polymorphus (digènes)<br />

dans les lagunes d’Italie (Kennedy et al., 1997; Di Cave et al., 2001), A. crassus dans<br />

les lagunes du Languedoc Roussillon (Benajiba, 1991) et Bucephalus anguillae dans<br />

les lagunes tunisiennes (étude basée uniquement sur les digènes) (Gargouri Ben<br />

Abdallah & Maamouri, 2005). En terme de richesse parasitaire des anguilles, les<br />

études menées sur les lagunes méditerranéennes montrent des résultas similaires : 10<br />

espèces en France (Fazio et al., 2005), 10 espèces en Italie (Kennedy et al., 1997) et<br />

11 espèces en Espagne (Maillo et al., 2000). Les études sont très ponctuelles comme<br />

pour A. crassus et rares sont les suivis temporels. Schabuss et al. (2005) ont étudié<br />

pendant 8 ans (1994-2001) en Autriche la composition et la richesse de la<br />

communauté d’helminthes d’une population d’anguilles de culture. Ils trouvent des<br />

caractéristiques similaires avec celles des populations sauvages d’Angleterre : peu<br />

d’espèces et une espèce dominante.<br />

La disponibilité des hôtes intermédiaires indispensable au déroulement des cycles<br />

hétéroxènes des parasites, les conditions du milieu (température, salinité, vitesse du<br />

courant) qui agissent sur le développement des différents stades du parasite et l’état<br />

des milieux (la pollution influe sur l’abondance des hôtes intermédiaires) joue un rôle<br />

dans la variation des paramètres épidémiologiques (Barker & Cone, 2000; Gargouri<br />

Ben Abdallah & Maamouri, 2005; Maillo et al., 2005). L’augmentation de salinité est<br />

corrélée à une diminution de la diversité parasitaire (Koie, 1988; Kennedy et al.,<br />

1997). Il existe aussi des variations spatiotemporelles : certaines espèces de digènes<br />

sont rares, se limitent localement (certaines lagunes) et ne se rencontrent que pendant<br />

certaines saisons (Gargouri Ben Abdallah & Maamouri, 2005). Dupont & Gabrion<br />

(1987a) observent des variations mensuelles de la prévalence de Bothriocephalus<br />

claviceps chez l’anguille dans le canal de Fumemorte en Camargue (pics au printemps<br />

et automne). Aucun effet de la taille des hôtes sur les prévalences et l’intensité n’a été<br />

mis en évidence. La présence de certains parasites semble favoriser l’apparition<br />

d’autres. Exemple de A. crassus qui semble favoriser, à partir d’un certain seuil<br />

d’infestation, le développement de deux Protistes : Myxidium giardi et Eimeria<br />

anguillae (Benajiba et al., 1995). Il existe une autorégulation des parasites au sein de<br />

l’hôte par compétition intraspécifique, limitation des ressources et immunité de l’hôte.<br />

Par exemple, la majorité des anguilles hébergent une et rarement deux espèces de<br />

trématodes (Gargouri Ben Abdallah & Maamouri, 2005).<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 34


5.3.2. Pseudodactylogyrus sp. dans le bassin RMC<br />

Pseudodactylogyrus anguillae et P. bini sont des parasites monogènes de branchies de<br />

l’anguille. Moins étudié qu’Anguillicola crassus, ils peuvent cependant entraîner des<br />

troubles respiratoires graves, particulièrement lorsque les conditions du milieu se<br />

dégradent (hausse des températures en été et eutrophisation). Les deux espèces<br />

exotiques invasives P. anguillae et P. bini semblent être responsables de l’extinction<br />

du parasite natif et endémique Gyrodactylus anguillae. Ce phénomène a été répertorié<br />

en Italie dans le Tibre ainsi que dans la rivière Culm et les marais de Exminster en<br />

Angleterre (Kennedy & Di Cave, 1998a; Kennedy et al., 1998b).<br />

Le tableau 11 répertorie les études portant sur Pseudodactylogyrus sp. Des données<br />

sont disponibles pour seulement 9 lagunes, 5 fleuves, 1 rivière et 1 canal. Si l’on<br />

considère les études menées pendant et postérieurement à 2000, Vaccarès, Salses-<br />

Leucate et Bages-Sigean sont les seuls sites explorés.<br />

Les taux d’infestation semblent plus faibles que ceux observés pour A. crassus. Ils<br />

varient entre 0 et 25%. On note cependant un cas de 100% d’infestation d’un<br />

échantillon de 40 civelles provenant du Grau de la Fourcade à l’entrée de l’étang de<br />

Vaccarès (en janvier 2006). Pseudodactylogyrus sp. est présent dans toutes les<br />

lagunes récemment étudiées, sauf sur les étangs de Salses-Leucate et Bages Sigean<br />

lors d’une récente étude menée en juillet 2005 (Fazio et al., Com pers.). Cette absence<br />

pourrait avoir un lien avec l’eutrophisation du milieu à cette période de l’année,<br />

conduisant à une mortalité des anguilles infestées. Aucune étude de suivi à long terme<br />

n’a été répertoriée ce qui limite l’interprétation des données. Les taux d’infestation<br />

observés dans les lagunes d’Espagne semblent plus élevés: entre 35.9 et 84.6%<br />

(Maillo et al., 2005). Les prélèvements n’ayant pas été faits sur la même période de<br />

temps, la comparaison avec le bassin RMC est cependant difficile.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 35


Tableau 11. Résultats d’indices épidémiologiques pour le parasite Pseudodactylogyrus sp. dans le bassin RMC. a = anguillae, b=bini, sp.=espèce non déterminée. N=nombre<br />

d’individus échantillonnés (seuls sont considérés les études pour lesquelles N≥10). Taille moyenne des anguilles en cm (taille minimum-taille maximum), P = prévalence, I =<br />

intensité moyenne± écart-type, A = Abondance moyenne (minimum-maximum). éch. = échantillon. En grisé les études récentes ≥ l’année 2000.<br />

Site Espèce Année Echantillonnage N Stade/Taille P I A Auteur<br />

Salses -<br />

Leucate<br />

sp. 2002 1 éch. Mars 15 28.2 (25-34) 6.7 3<br />

0.2<br />

(0-3)<br />

Fazio (Com. Pers)<br />

sp. 2002 1 éch. Oct. 24 34.6 (23-56) 25 5.5<br />

1.4<br />

(0-18)<br />

Fazio (Com. Pers)<br />

sp. 2002 1 éch. Déc. 20 32.3 (19-48) 15 19<br />

2.9<br />

(0-53)<br />

Fazio (Com. Pers)<br />

sp. 2003 1 éch. Mars 43 31.7 (25-43) 2.2 16<br />

0.4<br />

(0-16)<br />

Fazio (Com. Pers)<br />

sp.<br />

2002-<br />

2003<br />

Mars, Oct, Déc 02<br />

Mars03<br />

1 éch./mois<br />

80<br />

Jaune<br />

30.7 (19-42)<br />

1.3 3 0.04 Fazio et al. (2005)<br />

sp. 2005 1 éch. juil. 18<br />

Jaune<br />

32.2 (27-38)<br />

0 Fazio et al. (Com. Pers.)<br />

Bages - Sigean sp. 2005 1 éch. juil. 27<br />

Jaune et argentée<br />

30.3 (23-51)<br />

0 Fazio et al. (Com. Pers.)<br />

Orb a ? présent Lambert et al. (1984)<br />

Hérault a ? présent Lambert et al. (1984)<br />

Lergue b 1989 1 éch., Jan. 55 0 Benajiba (1991)<br />

sp. 2005 1 éch. juil. 89<br />

Jaune et argentée<br />

38.9 (23-57)<br />

0 Fazio et al. (Com. Pers.)<br />

Lez b 1989 Juil. 25 0 Benajiba (1991)<br />

Maugio b<br />

a ? présent Lambert et al. (1984)<br />

b 1989 Jan.-Juil. 20 0 Benajiba (1991)<br />

1988-<br />

1989<br />

Jan-Nov 829<br />

(10-65)<br />

76%:0-25<br />

0.8 Benajiba (1991)<br />

Vidourle a ? présent Lambert et al. (1984)<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 36


Tableau 11 (suite).<br />

Site Espèce Année Echantillonnage N Stade/Taille P I A Auteur<br />

Scamandre b 1989 Fev 27 0 Benajiba (1991)<br />

Rhône b 1988 1 éch., Déc. 12 0 Benajiba (1991)<br />

Vaccarès b 1989 Avril 32 0 Benajiba (1991)<br />

sp. 2006 1 éch., Jan. 40 civelles 100 Girard (2007)<br />

sp. 2006 1 éch., Juin. 45 civelles 24.4 1 à 2 (0-8) Girard (2007)<br />

Fumemorte b 1989 Mars-Mai 39 0 Benajiba (1991)<br />

Grand Palun b 1989 Juil. 22 0 Benajiba (1991)<br />

Biguglia a 1997 Avr. et Juin 20 53.8 (40-72) 15<br />

10.7<br />

(1-28)<br />

1.6 Caillot et al (1999)<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 37


5.3.3 Ichtyophthirius multifiliis dans le bassin RMC<br />

La Fédération des Alpes-Maritimes pour la Pêche et la Protection de Milieu<br />

Aquatique (FPPMA des Alpes-Maritimes, 2006) a mis en évidence la présence<br />

massive d’Ichtyophthirius multifiliis sur les civelles et anguilles du bas Var en 2005 et<br />

2006, particulièrement au mois d’avril. Les classes de tailles supposées les moins<br />

résistantes (7-10cm) ont été particulièrement touchées. Un prélèvement en février<br />

2007 (8.2°C) à environ 14 km de la mer (communication personnelle de Romain<br />

Passeron de la FDAAPPMA06) à mis en évidence ce parasite sur des individus plus<br />

grands 9-20 cm. Le protozoaire cilié semble affecter la mobilité des civelles<br />

conduisant à une réduction de la capacité de reptation. Cela pourrait avoir un impact<br />

important sur leur recrutement, notamment en présence d’obstacles lors de la<br />

montaison (FPPMA des Alpes-Maritimes, 2006).<br />

5.3.4. Elimination, immunisation, autorégulation du parasite<br />

Il n’existe pas de méthodes efficaces pour éradiquer les parasites en milieu naturel.<br />

Buchmann et al. (1992) reportent une augmentation du risque de sélectionner des<br />

monogènes de branchies résistants au mebendazole MBZ (antihelminthique) dans les<br />

conditions de fermes européennes. Cependant, certains moyens alternatifs sont mis<br />

en place en milieu aquacole pour mitiger les infestations. Au Canada, l’abondance<br />

moyenne et la prévalence du parasite Pseudodactylogryrus anguillae ont été corrélées<br />

positivement avec le pH, la température et corrélées négativement avec la vitesse du<br />

courant. Afin de mitiger l’effet des parasites en anguilliculture l’auteur propose<br />

d’augmenter la vitesse du courant (>5cm/s) et diminuer le pH (


décrit pour la première fois en 1977, dans un fret de France vers Tokyo). Pour le<br />

moment, il n’est pas prouvé si ce virus est endémique à la population européenne ou<br />

s’il a été dispersé depuis les 50 dernières années avec les pratiques d’aquaculture. Le<br />

virus Evex a été observé sur des civelles de l’estuaire de la Loire au début des années<br />

80 (Castric & Chastel, 1980), puis en 2004 (Girard, Com. Pers.). Cependant, il n’a<br />

encore jamais été détecté sur des anguilles jaunes et argentées (9 lots constitués entre<br />

2001 et 2002 sur la Loire étaient négatifs (EELREP, 2005)). Dans une récente étude<br />

de Van Ginneken et al. (2004), le virus EVEX a été observé sur des anguilles venant<br />

de milieu naturel aux Pays-Bas (50-100%) et au Maroc (Sebou, côte Atlantique :<br />

50%), mais les échantillonnages étant faibles (N=2-10), l’aspect quantitatif est à<br />

prendre avec précaution. De même le virus HVA (herpèsvirus anguillae qui conduit à<br />

des nécroses du foie et des branchies ainsi que des hémorragies) a été observé aux<br />

Pays-Bas sur les populations sauvages (10-100%) et sur les civelles en culture. Le<br />

Virus EVE (Eel virus European, apparenté au virus NPI, qui cause de sévères lésions<br />

rénales) n’a été identifié qu’en Italie sur des individus de culture (100%).<br />

L’herpèsvirus anguillae (HVA) a été identifié sur des populations d’anguilles de<br />

divers pays (civelles d’élevage aux Pays-Bas). L’auteur met en garde contre les<br />

risques de la propagation de virus par le commerce d’anguilles.<br />

5.4.2 Effets pathogènes du virus EVEX<br />

La seule étude à notre connaissance sur l’effet du virus EVEX sur la migration des<br />

anguilles a été menée lors du récent projet européen EELREP (EELREP, 2005). Les<br />

résultats sont repris dans un articles de van Ginneken et al. (2005). Toutes les<br />

anguilles infectées par le rhabdovirus EVEX (EEL Virus European X), développent<br />

des hémorragies et des anémies pendant la nage de migration simulée (utilisation de<br />

tunnels de nage de 127l de 2m de profondeur, sans simulation de pression). Elles sont<br />

alors contraintes de s’arrêter et meurent après 1000-1500 km de nage. En<br />

comparaison, les anguilles non atteintes par le virus nagent 5500 km, la distance<br />

estimée pour rejoindre la mer des Sargasses. On observe chez les anguilles infectées<br />

des changements physiologiques indiquant une infection virale sérieuse. Basé sur ces<br />

observations, il est conclu que le virus EVEX pourrait significativement affecter la<br />

migration des anguilles et pourrait représenter un facteur contribuant au déclin<br />

mondial de l’anguille. Cependant, il est important de noter que dans cette étude, les<br />

anguilles infectées (qui paraissent saines avant l’expérience) sont au stade argenté<br />

venant de milieu naturel saumâtre (85cm) alors que les anguilles non infectées sont<br />

jaunes venant d’un milieu d’aquaculture en eau douce (75cm).<br />

5.4.3 Virus détectés dans le bassin RMC<br />

Très peu d’études virologiques ont été menées sur le bassin RMC (tableau 12). La<br />

première étude visant à évaluer l’état sanitaire en terme de virologie des civelles et<br />

des anguilles du bassin méditerranéen a été réalisé par MRM en 2004 (Girard, 2007).<br />

La recherche de virus se fait en culture cellulaire par effet cytopathogène. Les virus<br />

recherchés sont NPI, SHV, NHI, EVEX, VPC et Herpès virus. Entre janvier 2005 et<br />

juin 2006, 534 individus (444 civelles, 74 anguillettes et 16 anguilles) ont été analysés<br />

(par lots). Cette étude a mis en évidence pour la première fois le virus EVEX sur des<br />

civelles de Méditerranée (au Grau de la Fourcade à l'entrée de l'étang du Vaccarès).<br />

Dans son étude, Van Ginneken et al. (2004) examinent 3 spécimens venant de<br />

Perpignan (site exact non précisé), sur lesquels aucun virus n’a été détecté malgré la<br />

présence de signes cliniques tels que des hémorragies diffuses. Aucune étude à notre<br />

connaissance n’a été menée sur les virus dans les autres pays méditerranéens.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 39


Tableau 12. Résultats d’indices épidémiologiques pour le virus EVEX dans la bassin RMC. N=nombre<br />

d’individus échantillonnés.Taille moyenne des anguilles en cm (taille minimum-taille maximum), éch.<br />

= échantillon.<br />

Site AV Année<br />

Echantillonnage<br />

N Stade/Taille Présence Auteur<br />

Vaccarès * 2006 1 éch., Jan. 40 civelles 0 Girard (2007)<br />

* 2005 1 éch., Jan. 6 lots<br />

(20 ind./lot)<br />

civelles 2 lots Girard (2007)<br />

* 2006 1 éch., Fév. 3 lots (30<br />

ind.)<br />

civelles 0 Girard (2007)<br />

* 2005 1 éch., Nov. 3 lots<br />

(10-20<br />

ind./lot)<br />

civelles 3 lots Girard (2007)<br />

* 2006 1 éch., Jan. 3 lots<br />

(10-20<br />

ind./lot)<br />

civelles 0 Girard (2007)<br />

1998 1 lot<br />

anguillettes 0 LDA 39 (1998)<br />

(10 ind./lot) (17.3-30.5)<br />

Var * 2005 1 éch., Nov. 3 lots<br />

(10 ind./lot)<br />

civelles (6-12) 0 Girard (2007)<br />

2005 1 éch., Nov. 1 lot<br />

Anguillettes 0 Girard (2007)<br />

(organes<br />

d'anguilles)<br />

(19-36)<br />

2006 1 éch., Avril 5 anguilles – 0 FPPMA Alpesanguillette<br />

26.7<br />

Maritimes<br />

(2006)<br />

2006 1 éch., Avril 3 lots (10 Civelles 7.6 0 FPPMA Alpesind.)<br />

Maritimes<br />

(2006)<br />

*= Analyse de la présence des autres virus (AV) : NPI, SHV, NHI, VPC et Herpès : négatif<br />

5.5 Conclusions et recommandations<br />

• Les résultats des différentes études sont difficilement comparables.<br />

Des problèmes ont été identifiés au niveau des protocoles d’échantillonnage, de<br />

l’analyse des échantillons et de l’expression des résultats.<br />

(a) Protocole d’échantillonnage :<br />

- Pour que l’échantillonnage soit représentatif de la population, il est nécessaire de<br />

collecter un nombre minimum d’individus. S’il est trop faible, inférieur à 20<br />

individus (comme c’est le cas pour beaucoup d’études), les résultats ne sont pas<br />

interprétables à l’échelle de la population.<br />

- La plupart des études sont ponctuelles. Or des variations mensuelles importantes des<br />

indices épidémiologiques sont observées. Les résultats sont alors à interpréter avec<br />

précaution, un seul échantillon ne pouvant pas être représentatif de l’année. S’il<br />

n’existe aucune information préalable sur la présence du pathogène, il semble<br />

nécessaire de suivre son évolution dans le temps pour comprendre sa dynamique et<br />

ainsi procéder à un échantillonnage pertinent par la suite. Une prévalence de « zéro »<br />

un certain mois de l’année ne signifie pas forcement que le site est exempt de<br />

parasites (à prendre en considération pour l’identification des zones de meilleure<br />

qualité sanitaire).<br />

- Certaines variables qui décrivent l’échantillon sont nécessaires en vue de<br />

comparer et d’interpréter les résultats des différentes études. Il est important de<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 40


spécifier : la date de l’échantillonnage, le lieu exact (position géoréférencée), le stade<br />

(civelle, anguillette, jaune, argentée), la taille, la prévalence, l’intensité moyenne et<br />

l’abondance moyenne accompagnées de leur paramètre de variation, et si possible<br />

l’âge, le sexe et les conditions environnementales (température, salinité…). Le<br />

manque d’information dans certaines publications rend difficile l’interprétation des<br />

résultats.<br />

(b) Analyse des échantillons :<br />

- La prise en compte des stades larvaires des parasites pour le calcul des indices<br />

épidémiologiques est nécessaire pour avoir une bonne estimation du taux<br />

d’infestation. Or selon la méthode, utilisation d’un microscope ou à l’œil nu, il est<br />

plus ou moins facile de les détecter. Pour A. crassus, les stades larvaires pourraient<br />

représenter deux tiers du nombre total de parasites (Thomas et Ollevier, 1992 dans<br />

(Lefebvre et al., 2003)). Ne pas les prendre en compte conduit à une sous estimation<br />

du nombre d’individus parasités et de la charge parasitaire.<br />

- L’état de dégénérescence de la vessie est rarement pris en compte. Pourtant il<br />

indique à court terme si l’anguille sera capable d’effectuer sa longue migration. Entre<br />

40% et 70% des individus montrent des signent d’infection antérieures de la vessie<br />

sans avoir pour autant présenté des parasites lors de l’autopsie (Lefebvre et al., 2003).<br />

L’indice de dégénérescence de la vessie (SDI) prend en compte l’effet des différents<br />

stades des parasites et caractérise la pression exercée par les parasites, passée et<br />

présente (Lefebvre et al., 2002b). Pour le moment, les études nous montrent qu’entre<br />

15 et 20% des anguilles argentées possèdent une vessie tellement détériorée qu’elles<br />

n’ont aucune chance d’atteindre la mer des Sargasses. Le paramètre SDI devrait être<br />

utilisé systématiquement dans les études épidémiologiques de l’anguillicolose.<br />

L’encadré 1 reprend les critères pour quantifier l’état de la vessie.<br />

Encadré 1 : Méthode pour caractériser l’état de la vessie natatoire de l’anguille infestée par<br />

Anguillicola crassus. D’après l’annexe 8c du document GRISAM (2006), méthode originaire de<br />

Lefebvre et al. (2002b).<br />

Trois critères sont alors utilisés afin de quantifier l’état de dégradation, chacun de ces critères pouvant<br />

prendre les valeurs 0, 1 et 2 ; la valeur 0 étant systématiquement attribuée aux vessies intactes.<br />

- L’opacité / transparence :<br />

Vessie transparente : valeur 0<br />

Vessie nacrée : valeur 1<br />

Vessie opaque : valeur 2<br />

- La pigmentation et les débris :<br />

Vessie dépourvue d’exudat et de pigmentation des tissus conjonctifs : valeur 0<br />

Vessie présentant soit un exudat soit une pigmentation : valeur 1<br />

Vessie présentant à la fois un exudat et une pigmentation : valeur 2<br />

- L’épaisseur de la vessie natatoire :<br />

Epaisseur inférieure à 1 mm : valeur 0<br />

Epaisseur comprise entre 1 et 3 mm : valeur 1<br />

Epaisseur supérieure à 3 mm : valeur 2<br />

Ces trois critères, une fois cumulés permettent d’attribuer une note à chacune des vessies disséquées<br />

allant de 0 à 6. On considère qu’une note de 0 équivaut à une vessie parfaitement intacte ; n’ayant<br />

pas subi de pression parasitaire, une note comprise entre 1 et 3 nous indique que la vessie reste<br />

modérément dégradée et enfin au delà de la note de 4, la vessie est alors considérée comme<br />

sévèrement dégradée remettant en doute ses capacités de fonctionnement au cours de la migration de<br />

l’anguille.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 41


- La détermination des virus se fait par culture cellulaire. Des lots d’individus<br />

(organes prélevés sur 10-30 individus) sont analysés et renseignent sur le statut d’une<br />

zone géographique. Cependant cette technique ne permet pas une estimation<br />

quantitative de la proportion de la population atteinte par les virus. L’utilisation<br />

de tests sérologiques et PCR devraient être développée pour fournir des résultats au<br />

niveau individuel (GRISAM, 2006).<br />

(c) L’expression des résultats :<br />

Les résultats sont rapportés de multiples façons. Les méthodes ont besoin d’être<br />

homogénéisées pour pouvoir comparer et interpréter les résultats.<br />

- Les résultats devraient être présentés par évènement d’échantillonnage. En<br />

effet, dans certaines études, les indices épidémiologiques sont moyennés par site<br />

(moyenne sur plusieurs mois ou années pour un site) ou par saison (regroupant tous<br />

les sites d’échantillonnage), rendant les comparaisons avec d’autres études difficiles.<br />

Lorsque les échantillons sont pris à intervalles irréguliers sur une année, la moyenne<br />

ne reflète pas forcément la situation réelle.<br />

• Manque de connaissance<br />

Cette étude met en évidence des manques de connaissance sur le bassin RMC. Bien<br />

que des études aient été réalisées sur tout le pourtour méditerranéen, un nombre<br />

important de bassins versants (lagunes, fleuves et rivières) reste non étudié. De plus, il<br />

n’existe au final que peu d’études récentes. La plupart des études menées sont éparses<br />

et restent ponctuelles. Il en résulte un manque de suivi évident. On observe un<br />

manque d’études s’intéressant au virus EVEX et aux parasites allochtones<br />

Pseudodactylogyrus sp.<br />

Dans l’idéal, il serait nécessaire de faire un état « zéro » de toutes les lagunes et cours<br />

d’eau, puis suivre leur évolution annuelle. La seule étude de ce type a été réalisée en<br />

Camargue mais a demandé un fort investissement logistique.<br />

• Identification de zones de bonne qualité sanitaire:<br />

Au vu des résultats disponibles, il n’a pas été possible de définir des zones de<br />

« meilleure » qualité sanitaire. Il semble qu’aucune zone explorée récemment ne soit<br />

épargnée par A. crassus et Pseudodactylogyrus sp. Les données sur Evex sont trop<br />

peu nombreuses pour en tirer des conclusions. Des études devraient être menées dans<br />

des retenues d’eaux éloignées de la côte pour déterminer s’il existe des zones<br />

indemnes. Benajiba et al. (1995) mettent en garde contre le transfert incontrôlé<br />

d’anguilles entraînant le risque de nouveaux problèmes d’épidémiologie dans les<br />

populations naturelles.<br />

• Actions prioritaires :<br />

L’objectif principal pour les gestionnaires est de permettre au niveau de chaque bassin<br />

versant la migration d’anguilles de bonne qualité sanitaire pour potentiellement<br />

permettre un meilleur recrutement de l’espèce.<br />

Pour hiérarchiser les actions à mener, nous devons prendre en compte le coût des<br />

mesures et leur impact potentiel de gestion à long terme. Aux vues des contraintes<br />

logistiques (coût élevé, besoin humain) et des difficultés rencontrées pour comparer<br />

les résultats des études précédentes, il semble plus judicieux de miser sur la qualité de<br />

l’échantillonnage plutôt que sur la quantité.<br />

- Mettre en place des indicateurs qui représentent au mieux l’état sanitaire de la<br />

population et qui permettent un suivi de leur évolution et donc de leur potentiel<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 42


amélioration dans le temps. Au point de vu pathologique, il semble nécessaire de<br />

suivre les indicateurs : (1) la prévalence, l’intensité moyenne, l’abondance<br />

moyenne des parasites, (2) l’indice de dégénérescence de la vessie et (3) le taux<br />

d’infection par les virus.<br />

-Afin de palier le problème de variation mensuelle des indices épidémiologiques, la<br />

meilleure cible semble être les géniteurs, c'est-à-dire les anguilles argentées prêtes à<br />

migrer. Elles peuvent être collectées en fin d’année, au moment de leur migration.<br />

Cela permettrait d’avoir une idée précise de leurs conditions pour la traversée.<br />

- Où ces études devraient-elles être menées ? L’idée proposée dans le plan GRISAM<br />

(2006) est idéale (il prévoit de couvrir l’ensemble des bassins RN<strong>DE</strong>) mais semble<br />

difficilement réalisable, à cause de son coût et de ses besoins importants en main<br />

d’œuvre. De plus, la réduction de la taille d’échantillonnage prévue (5 anguilles par<br />

localité) risque de nuire à la représentativité de l’étude. Une alternative consiste à<br />

choisir des sites modèles (lagunes et/ou sorties de bassins versants). Le choix peut se<br />

faire selon les programmes de recherches en place ou à venir, et la facilité d’obtention<br />

des échantillons (les pêcheurs doivent être impliqués autant que possible dans les<br />

échantillonnages).<br />

- Il est important de se mettre d’accord sur un plan d’échantillonnage commun. Un<br />

nombre suffisant d’individus doit être collecté (N>20) par échantillon et les<br />

remarques du paragraphe 5.6.1 doivent être prises en compte. Il serait intéressant<br />

d’avoir au moins 3 réplicats par saison de dévalaison afin d’identifier une éventuelle<br />

différence de qualité selon le début et la fin de la période de migration.<br />

- L’accent doit être mis sur le besoin de suivi temporel. Un suivi annuel est<br />

nécessaire (même endroit, même date) pour voir l’évolution de la qualité des<br />

géniteurs.<br />

6. Les contaminants chimiques<br />

6.1 Généralités<br />

Parmi les causes possibles du déclin de l’anguille européenne, un autre facteur semble<br />

primordial à prendre en compte : les micropolluants. On les retrouve dans tous les<br />

compartiments de l’environnement (eaux, sédiments, air) ainsi que dans les<br />

organismes vivants. Deux voies de contamination sont possibles pour l’anguille : une<br />

voie de contamination directe par l’eau et les sédiments via les branchies et la peau ;<br />

et/ou par transfert trophique en ingérant des proies contaminées. Les concentrations<br />

de micropolluants retrouvées dans l’anguille dépendent de la capacité de l’individu à<br />

éliminer les contaminants.<br />

Depuis le début de l’industrialisation, la production de substances chimiques n’a fait<br />

qu’augmenter. Depuis 1930, la production mondiale est passée de 1 million à 400<br />

millions de tonnes par an (European Commission, 2006). Les produits chimiques sont<br />

utilisés et dispersés dans l’environnement au quotidien, sans connaître pour la plupart<br />

leur impact à long terme sur les organismes vivants et l’environnement. La directive<br />

européenne REACH (Registration, Evaluation and Autorisation of Chemicals) vient<br />

d’être adoptée par le parlement européen en janvier 2007. Elle a pour but de<br />

répertorier et d’évaluer le danger des substances chimiques produites par l’Homme.<br />

Le constat est alarmant : il est estimé que sur 100000 substances chimiques<br />

industrielles commercialisées actuellement, seulement 3% ont été évaluées. REACH<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 43


prévoit l’évaluation de 30 000 substances supplémentaires dans les 11 prochaines<br />

années.<br />

Il existe une multitude de polluants que l’on peut séparer en deux grands groupes :<br />

- les polluants organiques, dont le groupe particulièrement toxique des<br />

polluants organiques persistants (POP). Ce sont des substances chimiques qui<br />

persistent dans l’environnement et qui s’accumulent dans les tissus des<br />

organismes à travers la chaîne alimentaire. Elles peuvent être transportées sur<br />

de longues distances, dans des régions où elles n’ont jamais été utilisées, et<br />

constituent donc une menace pour l’environnement dans le monde entier. Les<br />

POP sont connues pour leur toxicité en tant que neurotoxiques et perturbateurs<br />

endocriniens. La plupart sont des organochlorés.<br />

- le groupe des polluants inorganiques tels les métaux lourds (cadmium,<br />

plomb, mercure…).<br />

On distingue 5 catégories principales de micropolluants organiques toxiques :<br />

- les polychlorobiphényles (PCB), probablement les contaminants les plus<br />

connus, ils sont aujourd’hui interdits en Europe ainsi qu’aux États-Unis mais<br />

sont encore utilisés dans de nombreux pays tropicaux. Ils ont été utilisés<br />

massivement jusque dans les années 70 pour la fabrication des transformateurs<br />

électriques. Il existe 209 congénères distincts, différenciés par le nombre et la<br />

position des atomes de chlore sur le noyau biphényle.<br />

- les retardateurs de flammes bromés : ils sont utilisés pour prévenir la<br />

combustion et retarder la propagation du feu dans divers plastiques, textiles ou<br />

autres matériaux. Parmi les retardateurs de flammes bromés, trois groupes<br />

chimiques dominent les usages courants : les polybromodiphényles éthers<br />

(PB<strong>DE</strong>), l’hexabromocyclododécane (HBCD) et les bisphénols bromés (le<br />

TBBP-A en particulier). Ils provoquent des retards de croissance et perturbent<br />

le développement neuronal des mammifères.<br />

- les dioxines sont les polychlorodibenzo-p-dioxines ou PCDD. A ce groupe<br />

sont souvent associées d’autres familles de molécules comportant des<br />

propriétés communes telles que les furanes (Polychlorodibenzofuranes,<br />

PCDF) et les PCB dits de type dioxines « dioxin-like ». Ces substances sont<br />

libérées lors de la combustion de l’essence, du bois, mais aussi lors de<br />

l’incinération des ordures ménagères et des déchets industriels. La toxicité de<br />

chaque composé dépend du nombre et de la position des atomes de chlore<br />

dans la molécule. La TCDD-2,3,7,8 est la plus toxique. Elle peut provoquer,<br />

entre autres, des troubles du foie, du système immunitaire et de l’appareil<br />

reproducteur.<br />

- les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) : molécules<br />

toxiques, potentiellement cancérogènes, elles sont très présentes dans les<br />

combustibles fossiles, y compris l’essence.<br />

- les pesticides. Les principaux pesticides utilisés actuellement appartiennent à<br />

quelques grandes familles chimiques : les organochlorés, les<br />

organophosphorés, les pyréthroïdes et les carbamates.<br />

Deux textes internationaux on été ratifiés par la France sur les POP : le protocole<br />

d’Aarhus de 1988 et la convention de Stockholm de 2001. Leur objectif est de<br />

contrôler, réduire ou éliminer les émissions de certaines substances de<br />

dioxines/furannes, PCB, HAP et du fongicide hexachlorobenzène (HCB).<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 44


6.2 Normes toxicologiques de référence / cadre législatif<br />

Il est très difficile d’avoir accès à une vue d’ensemble des normes de référence<br />

appliquées en Europe et dans les autres pays pour toutes les substances xénobiotiques.<br />

Les normes de référence évoluent selon les avancées scientifiques et sont donc en<br />

constante réévaluation. Les valeurs sont déterminées principalement par rapport au<br />

risque sanitaire humain, non pas par rapport à l’état de santé de l’espèce et de son<br />

écosystème. Les poissons dont « les teneurs en contaminants excèdent les teneurs<br />

maximales ne doivent être mis sur le marché ni en tant que tels, ni après mélange avec<br />

d’autres denrées alimentaires, ni comme ingrédients d’autres denrées alimentaires »<br />

(La Commission Des Communautés Européennes, 2006). Les normes dépendent du<br />

pays, de l’espèce et du polluant considéré. Il n’existe pas des normes pour tous les<br />

contaminants.<br />

Deux organismes font office de référence en France : la Commission Européenne<br />

(CE) et l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA). Les valeurs<br />

présentées dans le tableau 13 proviennent de la dernière communication de la<br />

Commission Européenne en date du 19 décembre 2006 (La Commission Des<br />

Communautés Européennes, 2006). Elle ne porte que sur 3 métaux lourds, les<br />

dioxines, les PCB type dioxine et le Benzo(a)pyrène (HAP). En 2003, l’avis de<br />

l’AFSSA (Saisine n° 2003-SA-0007) préconise des valeurs guides, pour les poissons,<br />

de 0.05 mg/kg de poids sec pour un dosage portant sur la somme des 16 HAP de la<br />

liste EPA (Environmental Protection Agency) et de 0.02 mg/kg de poids sec pour un<br />

dosage portant sur la somme des 6 HAP, recommandées par le Conseil Supérieur<br />

d'Hygiène Publique de France (CSHPF).<br />

[16 HAP : acénaphtène, acénaphtylène, anthracène, benz(a)anthracène, benzo(b+j)fluoranthène,<br />

benzo(k)fluoranthène, benzo(g,h,i)pérylène, benzo(a)pyrène, chrysène, dibenz(a,h)anthracène,<br />

fluoranthène, fluorène, indéno(1,2,3,-c,d)pyrène, naphtalène, phénanthrène, pyrène.<br />

6 HAP : benz(a)anthracène, benzo(b+j)fluoranthène, benzo(k)fluoranthène, benzo(a)pyrène, dibenz<br />

(a,h)anthracène, indéno(1,2,3,-c,d)pyrène.]<br />

Concernant les PCB, l’AFSSA, dans son avis du 13/03/2006, se base sur la dose<br />

journalière tolérable (DJT) déterminée par l’OMS (0.02 µg/kg poids corporel/jour<br />

pour l’ensemble des PCB) pour proposer la DJT de 0.01 µg/kg poids corporel/jour<br />

pour des 7 PCB indicateurs (28,52,101,118,138,153,180). Dans ce même avis,<br />

l’AFSSA observe une corrélation très étroite entre les PCB indicateurs et les PCB<br />

type dioxines.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 45


Tableau 13. Normes de référence des teneurs en contaminants autorisés dans la chair musculaire<br />

d’anguilla anguilla selon le règlement (CE) N°1881/2006.<br />

Contaminants Teneur dans la chair<br />

musculaire de poisson<br />

en poids frais (PF)<br />

Métaux<br />

Plomb Pb (1) 0.30 mg/kg<br />

Cadmium Cd 0.1 mg/kg<br />

Mercure Hg (2) 1 mg/kg<br />

Dioxine et PCB (dioxine-like)<br />

Somme des dioxines (OMS-PCDD/F-TEQ) (3) 4 pg/g<br />

Somme des dioxines et PCB de type dioxine (OMS-<br />

PCDD/F-PCB-TEQ) (3)<br />

HAP (Hydrocarbures aromatiques polycycliques)<br />

12 pg/g<br />

Benzo(a)pyrène (4) 2 µg/kg<br />

(1) Codex alimentarius (FAO/WHO) http://www.codexalimentarius.net/web/index_en.jsp<br />

(2) Correspond au méthylmercure qui représente environ 90 % du mercure total présent dans les<br />

poissons et produits de la mer.<br />

(3) Dioxines [somme des polychlorodibenzo-para-dioxines (PCDD) et des polychlorodibenzofuranes<br />

(PCDF), exprimée en équivalents toxiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), après<br />

application des TEF-OMS (facteurs d'équivalence toxique)] et somme des dioxines et PCB de type<br />

dioxine [somme des PCDD, PCDF et des polychlorobiphényles (PCB : 77, 81, 105, 114, 118, 123, 126,<br />

156, 157, 167, 169, 189), exprimée en équivalents toxiques de l'OMS, après application des TEF-<br />

OMS)]. TEF-OMS : évaluation des risques encourus par l’homme, fondée sur les conclusions de la<br />

réunion de l’OMS tenue à Stockholm en 1997.<br />

« Les dioxines sont généralement présentes dans des mélanges contenant plusieurs types de dioxines et<br />

composés apparentés aux dioxines (" dioxin-like "), chacun ayant un degré de toxicité spécifique. Afin<br />

de pouvoir exprimer la toxicité globale d'un tel mélange en une seule valeur, le concept d' " Equivalents<br />

Toxiques Internationaux " (ou I-TEQ pour International Toxic Equivalents) fut créé. Le système d' "<br />

Equivalents Toxiques " (TEQ) exprime la toxicité relative de chaque composé moins toxique en tant<br />

que fraction de la toxicité du TCDD le plus toxique. Chaque composé se voit attribué un " Facteur<br />

d'Equivalence Toxique " (ou TEF pour Toxic Equivalent Factor). Ce coefficient de pondération indique<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 46


le degré de toxicité par rapport au 2,3,7,8-TCDD, auquel une valeur de référence de 1 a été donné. Pour<br />

calculer l'équivalent toxique global d'un mélange de dioxines par rapport au TCDD, les quantités de<br />

chaque composé toxique sont multipliées par leur Facteur d'Equivalence Toxique (TEF) respectif, et<br />

ensuite additionnées » (http://www.greenfacts.org/fr/dioxines/toolboxes/equivalents-toxiques.htm).<br />

(4) Le benzo(a)pyrène, pour lequel des teneurs maximales sont mentionnées, est utilisé comme<br />

marqueur de la présence et de l'effet des hydrocarbures aromatiques polycycliques cancérogènes.<br />

6.3 Impacts des micopolluants sur l’anguille<br />

S’il semble évident que les polluants affectent le cycle biologique de l’anguille, il<br />

n’existe cependant que peu d’études écotoxicologiques sur les anguilles et presque<br />

aucune n’apportent des éléments de réponse afin de prédire l’effet des contaminants<br />

sur la capacité des anguilles à se reproduire. Afin de répondre au besoin des<br />

gestionnaires, Robinet et Feunteun (2002) insistent sur l’urgence d’engager des études<br />

quantitatives pour connaître quelles concentrations de quels polluants, dans<br />

l’environnement et dans les organismes, sont responsables d’une diminution de la<br />

capacité de reproduction de l’anguille (Robinet & Feunteun, 2002). Le projet<br />

(EELREP, 2005) fournit la première pierre de l’édifice, en montrant que de faibles<br />

concentrations de contaminants de type dioxine suffisent pour mettre en péril la<br />

reproduction des anguilles.<br />

Les polluants présents dans l’habitat de l’anguille pourraient compromettre fortement<br />

le succès de sa reproduction. En effet, malgrés un système de détoxification<br />

permanant via le foie et les reins, l’anguille possède des traits de vie qui la rendent<br />

particulièrement vulnérable aux polluants. Son pourcentage élevé de lipides, son<br />

niveau trophique élevé, sa durée de vie (3-8 ans pour les mâles, 5-20 ans pour les<br />

femelles) et le fait qu’elle se reproduise une seule fois dans sa vie (sans pouvoir<br />

évacuer la pollution par une reproduction régulière), font qu’elle peut dramatiquement<br />

accumuler des molécules xénobiotiques lipophiles lors de son long séjour continental.<br />

Elle a besoin de constituer des réserves énergétiques (sous forme de lipides)<br />

suffisantes pour (1) la migration transatlantique (un jeûne complet débute lors de la<br />

dévalaison) et (2) la maturation des gamètes et œufs. Or les micropolluants pourraient<br />

perturber ces deux activités critiques pour la survie de l’espèce lors du transfert des<br />

lipides accumulés aux gonades.<br />

Il existe 3 principales revues sur les anguilles qui synthétisent les effets des métaux<br />

lourds (Bruslé, 1990), des polluants organiques (Bruslé, 1991) et des composés<br />

chimiques en général (Robinet & Feunteun, 2002). Principalement, ils perturbent les<br />

systèmes endocrinien, reproducteur, enzymatique, immunitaire, neuronal, nerveux<br />

central ainsi que le stockage des lipides et le bon fonctionnement des organes vitaux.<br />

Pour ne citer que quelques exemples. Les retardateurs de flamme bromés (Darnerud,<br />

2003), le lindane (Yadav & Singh, 1987), le malathion (Singh, 1992), l’endosulfan<br />

(Murty & Devi, 1982), les dioxines et furanes (-PCDD, -PCDF) et certains PCB<br />

(Safe, 1990) et HAP (Leatherland & Sonstegard, 1980) perturbent chez les poissons le<br />

fonctionnement de la glande thyroïdienne, impliquée dans le stockage des lipides.<br />

Certains retardateurs de flamme bromés ainsi que PCB perturbent le système neuronal<br />

pouvant induire des changements de comportements (Santillo et al., 2005). De graves<br />

altérations hépatocytaires et branchiales ont été observées expérimentalement après<br />

une exposition des anguilles à l’atrazine (Hildebrand et al., 1993) et au cadmium<br />

(Gony et al., 1988). Dans le milieu naturel, des lésions histopathologiques ont été<br />

observées sur les anguilles échantillonnées sur 3 sites en Camargue (Oliveira Ribeiro<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 47


et al., 2005). Le foie semble le plus touché avec des nécroses sur presque tous les<br />

spécimens et des débuts de tumeurs. Il semble que les effets chroniques des polluants<br />

(OC, HAP et les métaux) soient responsables de ces symptômes mais sans preuves<br />

réelles. Le lindane pourrait perturber le développement du vitellus chez le guppy<br />

(Wester et al., 1985). La contamination au Cadmium conduirait à une augmentation<br />

de l’utilisation des lipides de réserve chez l’anguille (Pierron et al., 2007). Des<br />

concentrations sublétales de fenitrothion seraient responsables expérimentalement de<br />

l’inhibition significative de l’activité de l’ ATPase Na+ et K+ ainsi que de<br />

l’acetylcholinestérase (AChE, impliquée dans l’activité neuronale) (Sancho et al.,<br />

1997a; Sancho et al., 2000).<br />

La plupart du temps un mélange de contaminants est présent dans le milieu naturel.<br />

C’est pourquoi il est difficile de corréler les dommages observés sur les anguilles à tel<br />

ou tel contaminant. En effet, les impacts sur l’environnement sont complexes. Il faut<br />

prendre en compte la toxicité de la matière active, des produits de dégradation mais<br />

aussi de leurs métabolites. Il existe des actions synergiques ou antagonistes entre<br />

contaminants ou/et entre les contaminants et le milieu. C’est pourquoi il est souvent<br />

difficile d’appliquer les résultats obtenus expérimentalement à une situation en milieu<br />

naturel.<br />

Un premier bilan des connaissances sur l’estimation de la qualité des géniteurs vis-àvis<br />

de la pollution organique a été réalisé par Robinet et Feunteun en 2002. Ils<br />

distinguent :<br />

(1) les polluants à effet direct : pesticides neurotoxiques et les substances chimiques<br />

perturbant la physiologie. Ils ont pour conséquence une perturbation du stockage des<br />

graisses et une argenture précoce. Ils diminuent la quantité de géniteurs réels.<br />

(2) les polluants à effet indirect : ils s’accumulent dans les lipides de l’anguille et sont<br />

mobilisés lors de la migration océanique mais aussi pour la maturation des gonades.<br />

Ils sont donc responsables de la diminution du succès reproducteur et de la survie des<br />

œufs et des larves (malformations). La figue 8 d’après Robinet et Feunteun (2002)<br />

représente les niveaux d’action des micropolluants. Quatre hypothèses expliquent le<br />

déficit énergétique pré migratoire rapporté pour certaines anguilles européennes.<br />

Pour la première fois, une équipe Hollandaise a mis en évidence l’effet direct des<br />

composés type dioxine (PCB, PCDD/PCDF) sur le développement embryonnaire<br />

ainsi que sur la survie des embryons d’anguilles (Palstra et al., 2006). La survie des<br />

embryons a été corrélée négativement avec la teneur en composés type dioxine. Pour<br />

des valeurs supérieures à 4 ng TEQ/kg gonades (de loin inférieures aux normes de<br />

consommation qui sont de 12ng OMS-TEQ/kg muscle frais), il semblerait qu’il n’y<br />

ait aucune chance de survie des embryons. Or la plupart des anguilles des pays<br />

Européens affichent des teneurs bien supérieures. Il serait donc très probable que ces<br />

composés xénobiotiques jouent un rôle important dans le déclin de l’anguille. De plus,<br />

les émissions de PCB dans l’environnement coïncideraient avec la chute du stock<br />

d’anguilles.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 48


Pesticides<br />

Neurotoxiques<br />

Inhibition<br />

AchE<br />

EXCITATION<br />

MUSCULAIRE<br />

PERMANENTE<br />

1 2<br />

GLUCOGENESE<br />

LIPOLYSE<br />

UTILISATION<br />

ANORMALE<br />

<strong>DE</strong>S LIPI<strong>DE</strong>S<br />

MUSCULAIRES<br />

VIE CONTINENTALE VIE OCEANIQUE<br />

Stress<br />

Chimique<br />

Hypophyse<br />

Corticosurrenales<br />

Action<br />

CORTISOL<br />

prolongée<br />

3<br />

Apparition de la<br />

livrée argentée<br />

<strong>DE</strong>FICIT<br />

ENERGETIQUE<br />

PRE-MIGRATOIRE<br />

Organophosphorés,<br />

organochlorés,<br />

PCDD, PCDF, PCB<br />

THYROÏ<strong>DE</strong><br />

PERTURBATIONS<br />

METABOLIQUES<br />

STOCKAGE<br />

LIPI<strong>DE</strong><br />

INSUFFISANT<br />

Quatre hypotheses pour expliquer le deficit énergétique pré-migratoire reporté chez certaines anguilles européennes (1) Des<br />

pesticides neurotoxiques (organophosphorines, carbamates et pyrethrynoïdes) inhibent l'acetylcholinestérase (AchE), d'induire<br />

une activité musculaire continue et l'utilisation de lipides musculaires (2) Un stress chimique, du à la pollution<br />

environnementale déclenche une libération de cortisol pour mobiliser le glucose en réponse au stress, puis la lipolyse<br />

musculaire. (3) Une action prolongée du cortisol entraîne l'apparition de caractéristiques argentées, en particulier une<br />

adaptation à la salinité, qui est présumée induire une dévalaison précoce. (4) Quelques composants entraînent une<br />

perturbation métabolique de la régulation du stockage d'énergie via la glande thyroïde. Naturellement, (1) and (4) induisent (2).<br />

(5) Contaminants lipophiles accumulés pendant la vie en milieu continentale, qui est réutilisé pendant la migration, induisant<br />

(1), (2) et (4). (6) Accumulation de contaminants dans les gonades affecte de différentes façons le succès reproducteur.<br />

Figure 8 : Niveau d’action des contaminants dans la diminution du succès reproducteur. D’après<br />

Robinet et Feunteun (2002)<br />

6.4 Facteurs influençant les teneurs en xénobiotiques<br />

+<br />

Adaptation à la<br />

salinité<br />

Migration<br />

précoce<br />

MIGRATION MIGRATION<br />

STOPPEE IMPOSSIBLE<br />

ET RETAR<strong>DE</strong>E<br />

( re-alimentation)<br />

(MORT)<br />

BAISSE DU NOMBRE<br />

<strong>DE</strong> GENITEURS<br />

Lorsque l’on compare les teneurs en contaminants dans les organismes, il est<br />

important de tenir compte des facteurs responsables de variations entre les individus<br />

dans leur façon de les métaboliser. Buet et al. (2006) observent dans leur étude une<br />

grande variation intraspécifique. En effet, les facteurs biotiques tels que le sexe, l’âge,<br />

le stade de maturité, l’état de nutrition, la fraction lipidique prise en compte ainsi que<br />

les facteurs abiotiques tels que la température, la salinité, la saison, le site, le type<br />

d’étude (en milieu expérimental ou naturel), la méthode utilisée, peuvent induire<br />

d’importantes variations.<br />

Les variations des teneurs en contaminants dans les anguilles se font au niveau :<br />

- Temporel. Roche et al. (2002a) mettent en évidence en Camargue de fortes<br />

variations saisonnières. L’amplitude et la localisation des polluants dans les tissus<br />

dépendent de la saison. Dans le Delta de l’Ebre en Espagne, Ruiz & Llorente (1991)<br />

mettent en évidence une variation mensuelle des concentrations de DDT et PCB. Les<br />

2 pics (sur la base de poids frais) sont liés aux activités agricoles : l’ouverture des<br />

canaux pour la culture du riz en avril entraîne la mise en suspension des particules<br />

polluantes et la fermeture des canaux en décembre entraînent une évaporation et donc<br />

la concentration de la pollution.<br />

4<br />

STOCK LIPIDIQUE<br />

MIGRATION<br />

OCEANIQUE<br />

RAPI<strong>DE</strong><br />

MOBILISATION <strong>DE</strong>S LIPI<strong>DE</strong>S<br />

ET REJET <strong>DE</strong>S CONTAMINANTS<br />

DANS LA CIRCULATION<br />

ACCUMULATION<br />

<strong>DE</strong>S CONTAMINANTS DANS<br />

LES GONA<strong>DE</strong>S<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 49<br />

1<br />

2<br />

4<br />

<strong>DE</strong>FICIENCES<br />

<strong>DE</strong>S OVAIRES<br />

MATURATION<br />

SEXUELLE<br />

PERTURBEE<br />

BAISSE DU SUCCÈS<br />

REPRODUCTEUR<br />

6<br />

5<br />

<strong>DE</strong>FICIENCES<br />

<strong>DE</strong> LA<br />

VITELLOGENESE<br />

GENOTOXICITE<br />

(ADN)<br />

MALFORMATIONS<br />

EMBRYONNAIRES<br />

BAISSE TAUX <strong>DE</strong> SURVIE<br />

<strong>DE</strong>S OEUFS


- De l’unité de mesure considérée. Pour pallier le problème de comparaison<br />

d’anguilles de taille/âge différents qui ont des pourcentages lipidiques différents, les<br />

teneurs en contaminants sont parfois exprimées en poids lipidiques. Le profil mensuel<br />

de ces teneurs est alors différent de celui exprimé en poids frais (Corsi et al., 2005).<br />

De plus, la concentration en polluants, lorsque celle-ci est exprimée sur une base<br />

lipidique, peut être masquée les mois où les réserves en lipides sont élevées (Ruiz &<br />

Llorente, 1991).<br />

- Des méthodes utilisées. Les limites de détection des micropolluants diffèrent selon<br />

les techniques utilisées. Plusieurs méthodes sont possibles. Les analyses sur des<br />

extraits pris directement d’homogénats ou de la fraction lipidique totale donnent une<br />

approximation, (réaliste cependant), de la quantité de contaminant accumulée (Roche<br />

et al., 2000). Des analyses plus efficaces pour déceler des composés plus complexes<br />

consistent à extraire les groupes lipidiques selon leur polarité. Lipides et substances<br />

lipophiles se séparent en 3 fractions. Le stockage des lipides se fait principalement<br />

sous la forme neutre qui correspond à 75% des lipides dans le foie et 92% dans le<br />

muscle (Roche et al., 2002a). Les concentrations de HAP varient selon la forme<br />

lipidique prise en compte (neutre ou phospholipides). Les anguilles peuvent être<br />

analysées individuellement ou en pool quand les tissus provenant de différents<br />

individus sont homogénéisés. Cela dépend si la masse musculaire est suffisante pour<br />

l’analyse ainsi que du coût élevé des analyses. Enfin, les résultats diffèrent si ils sont<br />

exprimés en moyenne arithmétique ou géométrique.<br />

- Du type de polluant étudié. La vitesse de métabolisation du polluant dépend de sa<br />

forme. Les molécules les plus lourdes sont les plus faciles et rapides à métaboliser<br />

(Buet et al., 2006). Le nombre de congénères considéré pour calculer la somme des<br />

PCBs diffère selon les études. De Boer et al. (1994) montrent lors d’une étude de<br />

détoxication en milieu naturel de 8 ans que l’élimination des composés organochlorés<br />

n’est pas la même selon la substances considérée et dépend du caractère persistant des<br />

contaminants. Il n’y a pas d’élimination visible pour les chlorobenzènes, par contre,<br />

en quelques années, on note l’élimination des autres composés.<br />

- De la forme du contaminant étudié. Le mercure inorganique est transformé en<br />

mercure organique, le méthylmercure, forme chimique toxique et très peu<br />

biodégradable par l’action d’une bactérie présente dans les sédiments et dans le tube<br />

digestif de certains poissons. Le taux de méthylation peut augmenter avec le niveau<br />

d’eutrophisation du milieu. Ce phénomène est important en Camargue avec de fortes<br />

teneurs en phosphates dans les canaux d’irrigation.<br />

- Des conditions du milieu (température, salinité, pH). La toxicité de certains<br />

contaminants augmente (cas de l’endosulfan) ou diminue (cas du lindane) avec<br />

l’élévation de température (Ferrando et al., 1987). De même, la toxicité du lindane<br />

augmente quand le pH de l’eau diminue (Ferrando et al., 1991). La salinité joue un<br />

rôle modérateur sur l’accumulation du cadmium (Gony et al., 1988).<br />

- De la localisation. Dans une même lagune, les teneurs en polluants des anguilles<br />

varient selon l’exposition de leur habitat aux contaminants (Corsi et al., 2005).<br />

- De la taille, du stade de développement de l’anguille. Les teneurs varient en fonction<br />

des stades étudiés (Buet et al., 2006). Dans l’estuaire de la Gironde, les teneurs en<br />

contaminants (PCB et retardateur de flamme bromés) augmentent du stade civelle<br />

jusqu’à l’argenture (Tapie, 2006). Mariottini et al. (2006) observent une corrélation<br />

entre les teneurs en PCB et la taille des anguilles dans la lagune de Orbetello en Italie,<br />

suggérant une bio-accumulation avec le temps. De même, Batty et al. (1996) trouvent<br />

une corrélation entre les classes de tailles croissantes et les teneurs en plomb<br />

(Vaccarès et Berre) et cuivre (Vaccarès) exprimées en poids sec de foie.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 50


- Du tissu étudié. Les concentrations varient selon les tissus analysés : foie, muscle et<br />

bile (Roche et al., 2002a). Les organochlorés sont plus élevés dans le foie que dans le<br />

muscle, sauf pour l’Hexachlorobenzene (HCB) (Buet et al., 2006). Dans leur étude<br />

sur les métaux lourds dans le lac de Tunis, Ben Souissi et al. (2000) trouvent des<br />

concentrations plus forte dans le foie que dans le muscle.<br />

- De l’état de nutrition. L’étude de Grosell et al. (1998) semble indiquer des<br />

concentrations hépatiques en cuivre plus faibles pour les poissons nourris.<br />

6.5 Les contaminants observés chez les anguilles dans le bassin RMC<br />

La liste des contaminants répertoriés dans le bassin RMC est présentée dans l’annexe<br />

7. Des informations sont disponibles pour seulement 7 lagunes (sur 39), 1 canal et 5<br />

fleuves (sur 28). Les métaux lourds sont les substances les plus étudiées. Aucune<br />

étude portant sur les dioxines n’a été répertoriée.<br />

La comparaison des teneurs en contaminants est complexe en raison des différents<br />

niveaux d’analyse à prendre en compte :<br />

- Polluants ou famille de polluants<br />

- Stade de l’anguille : civelle, anguillette, jaune, argentée<br />

- Taille de l’échantillon<br />

- Saison/année<br />

- Site d’étude<br />

- Organe étudié : anguille entière, muscle, foie, « bile », rate<br />

- Unités : poids sec (PS), poids frais (PF), poids lipidique<br />

Les principales études dans le bassin RMC ont été réalisées d’une part sur le cadmium<br />

dans les lagunes du Languedoc-Roussillon (Gony, 1985; Gony et al., 1988; Gony-<br />

Lemaire, 1990)et d’autre part sur la réserve de Camargue (Roche et al., 2000; Buet et<br />

al., 2000-2001; Roche et al., 2000-2001; Buet, 2002; Roche et al., 2002a; Roche et<br />

al., 2002b; Roche et al., 2003a; Roche et al., 2003b; Roche et al., 2003c; Buet et al.,<br />

2006). En Camargue, les concentrations de divers types de contaminants : pesticides,<br />

PCB, HAP, métaux lourds ont été mesurées entre 1996 et 2003 dans divers tissus des<br />

anguilles : foie, bile, reins et muscle. Buet et al. (2006) concluent que de fortes<br />

concentrations de contaminants sont présentes dans les tissus. Les réponses des<br />

anguilles à l’exposition des polluants organiques provoquent certainement des effets<br />

écophysiologiques et toxicologiques délétères, mais il n’existe pour le moment pas de<br />

preuves concrètes à l’appui. Les études histo-cytologiques menées sur des anguilles<br />

de Bages-Sigean montrent une réponse adaptative à l’agression toxique des molécules<br />

xénobiotiques liposolubles (Maldes et al., 1991; Lemaire et al., 1992). Elle se<br />

caractérise par un réticulum endoplasmique hyperdéveloppé avec un nombre élevé de<br />

globules lipidiques dans les cellules hépatiques. Des signes dégénératifs sont observés<br />

dans les tissus hépatiques : microvillosités latérales hépatocytaires et fibrose<br />

périvasculaire. De la même façon, les effets chroniques des polluants dans la lagune<br />

du Vaccarès semblent être caractérisés par des lésions histopathologiques dans le foie,<br />

la rate et les branchies (Oliveira Ribeiro et al., 2005). Ainsi que la présence de<br />

tumeurs dans le foie et la rate.<br />

Il existe des valeurs références pour quelques xénobiotiques seulement (voir 6.5). Le<br />

tableau 14 récapitule ces valeurs en PF et PS de muscle. Dans un premier temps nous<br />

avons comparé les valeurs obtenues sur le bassin RMC avec les valeurs références.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 51


Malheureusement, il n’existe des normes alimentaires que pour les teneurs mesurées<br />

dans le muscle, c’est pourquoi dans un premier temps nous ne prendrons en compte<br />

que les valeurs données pour les muscles. Selon Romeo et al. (1996), pour être<br />

converties de poids frais en poids sec, les normes en poids frais ont besoin d’être<br />

multipliées par un facteur 5. Ce facteur dépend du tissu pris en compte ainsi que du<br />

taux d’humidité de l’échantillon. Selon P. Girard (Com. Pers.), pour le muscle, le<br />

poids sec représenterait entre 20 et 25% du poids frais, ce qui corespondrait à un<br />

facteur qui varierait entre 4 à 5.<br />

Tableau 14. Normes de référence des contaminants en poids frais (PF) et en poids sec (PS) de muscle.<br />

DJT = Dose journalière tolérable en µg/kg poids corporel/jour. En italique les valeurs converties (la<br />

valeur en PF est multipliée par 5 pour obtenir la valeur en PS).<br />

Contaminants (PF) (PS) DJT<br />

Plomb 0.30 mg/kg 1.5 mg/kg<br />

Cadmium 0.1 mg/kg 0.5 mg/kg<br />

Mercure 1 mg/kg 5 mg/kg<br />

Somme des dioxines (OMS-PCDD/F-TEQ)<br />

(3)<br />

4 pg/g 20 pg/g<br />

PCB de type dioxine (OMS-PCDD/F-PCB- 8 pg/g 40 pg/g<br />

TEQ)<br />

Benzo(a)pyrène (HAP) 2 µg/kg PF 10 µg/kg<br />

16 HAP de la liste EPA 0.01 mg/kg 0.05 mg/kg<br />

6 HAP de la liste CSHPF 0.004 mg/kg 0.02 mg/kg<br />

Somme des PCB 0.02<br />

7 PCB indicateurs 0.01<br />

Le tableau 15 synthétise les concentrations de métaux lourds trouvées dans le muscle<br />

des anguilles échantillonnées dans le bassin RMC. La lagune de Bages-Sigean semble<br />

plus polluée en cadmium et plomb que les autres avec 5 valeurs égales ou supérieures<br />

aux normes sanitaires. Le Gapeau et le bas Argens semblent être assez fortement<br />

contaminés en cadmium. Mais ces résultats sont à prendre avec précaution étant<br />

donné les conditions différentes dans lesquelles ont été réalisés les échantillonnages<br />

(saison, stade de l’anguille, nombre d’individus échantillonnés…).<br />

Tableau 15. Teneurs des métaux lourds cadmium, mercure et plomb dans le muscle des anguilles<br />

échantillonnées dans le bassin RMC. PF=poids frais, PS=poids sec.


Il est difficile d’interpréter les résultats obtenus pour les PCB étant donné la<br />

variabilité du nombre de congénères pris en compte dans les études. Des valeurs sont<br />

disponibles pour les lagunes de Bages-Sigean, Vaccarès, le canal de Fumemorte et le<br />

Rhône. Elles varient entre 8.3 et 18 µg/kg de PF et 27.8 et 627 µg/kg PS. Selon la<br />

norme OMS sur l’ensemble des PCB, la limite sanitaire serait de 0.02 µg/kg poids<br />

corporel/jour. Si l’on considère un adulte de 70 kg, celui-ci pourrait absorber au<br />

maximum 1.4 µg de PCB/jour. Si l’on considère une anguille contenant 18 µg de<br />

PCB/kg, le consommateur ne devrait pas consomer plus de 0.5 kg/semaine. Mais ne<br />

connaissant pas les habitudes alimentaires des consommateurs d’anguille, il est<br />

difficile de conclure. En comparaison, dans l’estuaire de la Gironde, Tapie (2006)<br />

observe des concentrations plus élevées, de l’ordre de 28 ± 12 ng/g PS de PCB<br />

indicateurs pour les civelles et 650 ± 509 ng/g PS de PCB indicateurs pour les<br />

anguilles. Les teneurs en PCB indicateurs varient entre 2 et 1512 ng/g PF dans une<br />

étude menée dans 10 pays d’Europe (Santillo et al., 2005).<br />

Un arrêté inter-préfectoral Isère -Rhône a été pris le 22 février 2007, pour étendre la<br />

zone géographique de l’interdiction de consommation en aval de la confluence Rhône<br />

Saône jusqu’au barrage de Vaugris. Pour cause de contamination en PCB et dioxines<br />

potentiellement cancérigènes pour l’homme, l’interdiction de consommer le poisson<br />

pêché s’applique désormais sur tout le linéaire du fleuve Rhône depuis le barrage de<br />

Sault Brénaz, à l’amont, jusqu’au barrage de Vaugris, à l’aval (Communiqué de<br />

presse de la préfecture de la région Rhône-Alpes et du département du Rhône, Lyon le<br />

23 février 2007). Cette pollution pourrait être due à une usine spécialisée dans le<br />

traitement de déchets spéciaux à Saint-Vulbas (Ain) (Cemagref, 2007). Les poissons<br />

analysés (barbeau, chevaine, hotu) avaient des concentrations en PCB indicateurs<br />

entre 40 et 7045 µg/kg PF, correspondant à des valeurs de PCB-TEQ majoritairement<br />

supérieures à la norme de la CE de 8 pg/g PF. Ces valeurs sont nettement supérieures<br />

aux concentrations rapportées pour l’étang de Bages-Sigean (seules données<br />

comparables en PF de muscle : 8.3 et 18 µg/kg). Cependant, il est très probable que<br />

les anguilles, qui sont habituellement plus sensibles que les autres poissons aux<br />

pollutions, soient fortement contaminées dans la zone du Rhône où la pêche a été<br />

interdite.<br />

En ce qui concerne les teneurs de HAP dans le muscle, très peu de données sont<br />

disponibles. Il existe une multitude de composés chimiques appartenant au groupe des<br />

HAP, mais pas de normes spécifiques pour chacun d’eux, sauf pour le<br />

Benzo(a)pyrène. Les teneurs en Benzo(a)pyrène observées dans le muscle d’anguilles<br />

capturées au Vaccarès, 0.01 et 0.36 ng/g PS (Buet et al., 2006), semblent inférieures à<br />

la norme européenne convertie en PS de 10 ng/g. Les données disponibles concernent<br />

les 16 HAP prioritaires définis par l’EPA (Agence de Protection Environnementale<br />

américaine) avec des teneurs variant de 2.37 à 90.5 mg/kg de PS dans la lagune du<br />

Vaccarès. Ces valeurs semblent très supérieures à la norme rapportée au poids sec de<br />

0.05 mg/kg PS. Il se peut cependant que le facteur de conversion ne soit pas adapté<br />

aux HAP.<br />

En ce qui concerne les retardateurs de flamme bromés, une seule étude récente<br />

menée par Greenpeace (Santillo et al., 2005) documente les teneurs des anguilles du<br />

bassin RMC. Les échantillons proviennent de la lagune de Thau et l’échantillon est<br />

faible : 1 lot de 5 individus. Seules les teneurs en HBCD (somme des congénères) ont<br />

été détectées (PB<strong>DE</strong> et TBBP-A en dessous du seuil de détection). La teneur mesurée<br />

est de 3 ng/g PF. Cette étude porte sur des échantillons de 10 pays d’Europe (la<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 53


Belgique, la République Tchèque, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie, la<br />

Hollande, la Pologne, l’Espagne et le Royaume-Uni) et pour chaque site, au moins un<br />

composé RFB est détecté. Pour l’ensemble des échantillons, les teneurs en PB<strong>DE</strong><br />

varient de


ponctuelles. Les réseaux de suivis (discutés plus loin dans cette partie) permettent<br />

d’identifier les pollutions chroniques et de suivre leurs évolutions. Tandis que la<br />

détection des pollutions ponctuelles se fait surtout par les pêcheurs qui sont les<br />

premiers sur le terrain (sans pêcheurs, il existe le risque d’une augmentation des<br />

pollutions accidentelles). Les pollutions ponctuelles peuvent être provoquées par des<br />

inondations ou des rejets « accidentels » d’usines. Par exemple, en novembre 1999,<br />

des inondations ont envahi les zones urbaines et industrielles et provoqué un lessivage<br />

important des sols du bassin versant transportant des contaminants dans la lagune de<br />

Bages-Sigean (Alzieu & Abadie, 2000). Les résultats de l’étude ont montré un apport<br />

supplémentaire en zinc, chrome, nickel et DDT pouvant venir des sédiments<br />

transportés par la Berre lors de la crue. La prud'homie de Bages-Sigean ainsi que 28<br />

pêcheurs viennent récemment de gagner un procès mené depuis 10 ans contre les<br />

usines pétrochimiques responsables de pollutions dans l’étang dans les années 90.<br />

Mais les événements de ce type sont fréquents et les pêcheurs sont de nouveau en<br />

procès contre une usine (SOFT) pour une pollution « accidentelle » de produit<br />

chimique (insecticide chlorpyrifos) survenue en décembre 2004. Cet accident a<br />

conduit à une interdiction de pêche et donc une diminution significative des revenus<br />

des pêcheurs. La prud'homie a décidé elle-même de suspendre la commercialisation<br />

par mesure de précaution. Ces accidents à répétition risquent de se reproduire si les<br />

règlements préfectoraux continuent à ne pas être respectés. On note aussi d’importants<br />

problèmes observés au niveau du Grau de port la Nouvelle (com. pers. de Dominique<br />

Blanchard, président du comité local de pêche de Bages-Sigean), qui est nettoyé pour<br />

permettre le passage des bateaux, mais à de mauvaises périodes et de façon non<br />

réglementaire. Le déversement de la vase dans la mer a une répercussion plus que<br />

probable sur le recrutement des civelles par le grau. D’autres problèmes sont<br />

rencontrés en été lors de l’augmentation massive de la population autour des étangs.<br />

Les stations d’épuration sont alors débordées et il arrive que des eaux non<br />

suffisamment traitées soient déversées dans les lagunes. Ceci provoque des niveaux<br />

de contamination des eaux qui entraînent l’interdiction de consommation des<br />

mollusques.<br />

Origines de la pollution dans le bassin RMC<br />

Les pesticides tels le lindane (pour le contrôle des chenilles dans les rizières) et le<br />

dieldrine ont été utilisés intensivement pour l’agriculture (Roche et al., 2002a). Ils<br />

sont interdits d’utilisation depuis 1998 et 1972 respectivement. Ce sont cependant des<br />

substances persistantes qui sont encore retrouvés dans la réserve de Camargue. De<br />

plus, il est supposé que le dieldrine est toujours utilisé illégalement pour la culture du<br />

riz. Il est démontré que 10 à 30% des pesticides utilisés au sol et 50-75% des<br />

pesticides utilisés en spray n’atteignent pas les organismes ciblés et restent dans<br />

l’environnement (Oliveira Ribeiro et al., 2005). La source majeure des HAP en<br />

Camargue est supposée d’origine atmosphérique (Roche et al., 2002a), provenant des<br />

raffineries et complexes pétrochimiques de Fos-Sur-Mer à 40 km à l’est.<br />

Les lagunes, comme les estuaires, agissent comme une zone tampon qui protège la<br />

zone marine. Au contact eau douce/eau salée, il existe un phénomène de<br />

complexations organo-métalliques responsable des fortes concentrations en éléments<br />

métalliques dans les embouchures. Il existe une grande variabilité de réponse à la<br />

pollution selon les lagunes. Les lagunes largement ouvertes comme celle de Thau<br />

concentrent moins de contaminants comparées aux lagunes plus fermées comme celle<br />

de Bages-Sigean. Les forts vents Nord-Ouest permettent une remise en suspension des<br />

sédiments (Buscail et al., 1984). Une étude récente des sédiments superficiels dans le<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 55


golfe du Lion (Roussiez et al., 2006) montre que la contamination en métaux (Cd,<br />

Cu, Pb et Zn) provient principalement des rivières et qu’il y a accumulation à<br />

proximité des embouchures. En s’éloignant de l’embouchure, la remise en suspension<br />

des contaminants et les processus de biodégradation permettent un retour à des<br />

niveaux naturels.<br />

D’après les données disponibles sur le bassin RMC, il est difficile de conclure sur une<br />

quelconque évolution du niveau de contamination des anguilles. Des expériences<br />

récentes (non publiées) menées en Camargue semblent montrer une diminution de<br />

l’imprégnation des tissus en lindane (Roche et al., 2002a).<br />

6.6 Conclusions et recommandations – micropolluants<br />

Conclusions<br />

• Les teneurs en micropolluants des anguilles n’ont été étudiées que pour très<br />

peu de sites : moins de 20% des lagunes et fleuves. Aucune information n’est<br />

disponible pour les lagunes de Ayrolle, Vendres, Bagnas, Ingril, Vic, Arnel,<br />

Méjan, Maugio, Impériaux, ainsi que pour toutes les lagunes de Corse.<br />

• Les métaux lourds ont été largement plus étudiés comparés aux autres familles<br />

de polluants. Aucune étude n’a porté sur les dioxines.<br />

• Comme pour les pathogènes, les études sur les contaminants sont difficilement<br />

comparables. Des problèmes ont été identifiés au niveau :<br />

(a) Des protocoles d’échantillonnage. Une taille minimum de l’échantillon<br />

devrait être requise pour avoir des résultats représentatifs. Pour être<br />

reproductibles, les résultats devraient être accompagnés d’un minimum de<br />

renseignements : le nombre, le stade (taille, poids, âge, indice oculaire),<br />

l’état sanitaire (pathogènes) des anguilles analysées ainsi que le lieu exact<br />

et la date de l’échantillonnage. Les études sont ponctuelles, il est donc<br />

impossible d’estimer une quelconque évolution de la situation.<br />

(b) Des analyses des échantillons : les méthodes varient selon les niveaux de<br />

précision requis, selon le laboratoire et les composés étudiés. Les seuils de<br />

détection des teneurs en contaminants varient d’un laboratoire à l’autre et<br />

parfois sont supérieurs aux valeurs de référence utilisées pour<br />

l’interprétation des résultats (Girard, 2004 (non publié)). Certaines formes<br />

chimiques de contaminants sont particulièrement toxiques, or la forme<br />

chimique (minérale, organique) des contaminants n’est quasiment jamais<br />

déterminée.<br />

(c) De l’expression des résultats : utilisation de différents organes cibles,<br />

unités, type de moyenne, rendent les comparaisons et interprétations<br />

difficiles. Les résultats devraient être au moins exprimés en poids frais<br />

pour pouvoir les comparer aux normes de référence. Si jamais l’unité poids<br />

sec est utilisée, le taux d’humidité de l’échantillon devrait être précisé afin<br />

de pouvoir convertir les résultats. De même, pour les études qui expriment<br />

les résultats en poids lipidique, le taux de lipide devrait être précisé. Les<br />

résultats qui regroupent les saisons, les sites d’échantillonnage ou/et<br />

différents stades d’anguille, rendent l’analyse difficile. Les résultats<br />

devraient être présentés par évènement d’échantillonnage et par stade<br />

d’anguille (basé sur l’indice oculaire).<br />

Une méthode optimisée et commune semble nécessaire.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 56


• Le manque de normes de référence rend l’interprétation des résultats<br />

impossible. Les normes disponibles ont pour but de protéger la santé humaine.<br />

Des études ont besoin d’être menées pour définir quantitativement des niveaux<br />

de risque pour la survie de l’espèce.<br />

• L’identification de zones de « meilleure » qualité où les anguilles seraient<br />

moins contaminées n’a pas été possible. Il semble que toutes les anguilles<br />

étudiées contiennent des micropolluants en concentrations variables. Il serait<br />

intéressant cependant d’étudier des zones éloignées de sources majeures de<br />

pollution (industries, agriculture, tourisme) telles la Corse ou des plans d’eau<br />

situés en moyenne montagne.<br />

Recommandations :<br />

• Le manque de formules de conversion pour l’anguille (poids sec vers poids<br />

frais et vice versa) limite les comparaisons possibles. L’AFSSA (avis du<br />

13/03/2006) observe une corrélation très étroite entre les PCB indicateurs et<br />

les PCB type dioxines. De telles données devraient être mises en valeur afin de<br />

développer des formules de conversions.<br />

• Comme pour les pathogènes, il semble nécessaire de mettre en place des<br />

indicateurs et suivre leur évolution dans le temps. Les recommandations sont<br />

similaires : suivi annuel des géniteurs sur des sites modèles en utilisant un plan<br />

d’échantillonnage commun optimisé. Le coût des analyses étant très élevé, il<br />

est nécessaire de limiter le choix de micropolluants. Chaque grande famille de<br />

contaminant devrait avoir son indicateur : PCB, dioxines, HAP, métaux,<br />

retardateurs de flamme bromés, pesticides. Une méthode alternative moins<br />

onéreuse est l’analyse semi-quantitative des micropolluants qui reste<br />

cependant moins précise (± 20%).<br />

• La majorité des études sont ponctuelles et ne permettent pas d’appréhender<br />

une évolution dans le temps. Les études qui ressemblent le plus à un suivi sont<br />

celles menées sur la réserve de Camargue (1996-2003). Toutefois, les<br />

échantillons et le protocole ne sont pas constants dans le temps ce qui rend<br />

l’interprétation difficile.<br />

• Identifier les sources de pollution et engager des mesures. Le bassin<br />

versant est une source important de pollution pour les systèmes lagunaires.<br />

L’interdiction de commercialiser les produits des lagunes peut mettre en<br />

faillite les professionnels. Dans certains cas, la pollution provient de loin en<br />

amont du bassin versant, au niveau des activités industrielles et agricoles. Des<br />

efforts devraient être menés au niveau du respect des réglementations<br />

notamment par les usines situées sur le bassin versant (plan de mise à niveau<br />

avec échéances). Il existe des outils administratifs pour déterminer les sources<br />

de pollutions et minimiser leurs effets (travail en collaboration des SAGE qui<br />

ont pour objectif l’amélioration des écosystèmes aquatiques). Comme<br />

l’indiquent Alzieu & Abadie (2000), il convient d’identifier les sources<br />

d’apports en contaminants dans le sol des bassins versants pour ainsi examiner<br />

les solutions techniques afin d’éviter la contamination lors des crues. Pour des<br />

raisons de coût analytique, cette étude n’avait pas pris en compte les<br />

pesticides, pourtant source majeur de pollution et de risques pour l’écosystème<br />

aquatique. Les auteurs recommandent « d’informer et sensibiliser les<br />

détenteurs de substances toxiques sur les risques pour les écosystèmes<br />

lagunaires ». Dans les Pyrénées Orientales (P.O.), une étude menée par le CSP<br />

vient de se terminer sur le peuplement piscicole. Les cours d’eau de mauvaise<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 57


qualité ont été identifiés ainsi que la source du problème lorsque c’était<br />

possible.<br />

De nouvelles contaminations sont à prévoir, il est donc important de s’y préparer au<br />

mieux en mettant en place des protocoles de suivi à long terme. Sur le bassin RMC,<br />

nous pouvons citer les prochains aménagements prévus sur la lagune de Berre dus à la<br />

construction prochaine du réacteur ITER (International Thermonuclear Experimental<br />

Reactor). Ce projet prévoit en effet dès 2009 le transport par barge sur l’étang de<br />

convois exceptionnels transportant durant 5 années les pièces monumentales du<br />

réacteur. La construction de quais spéciaux sera nécessaire, ainsi que<br />

vraisemblablement un réaménagement du lit de la Durance pour le passage des<br />

convois. Par ailleurs, le plan bleu a récemment publié une synthèse sur l’état de la<br />

Méditerranée, qui en un siècle a vu sa population tripler, surtout sur la zone littorale.<br />

Cela conduit à une pression considérable sur la ressource en eau et la qualité de ces<br />

ressources pour le maintient des écosystèmes. Les estuaires, deltas et lagunes sont les<br />

milieux les plus productifs au monde (3 fois plus productifs que les forêts tropicales),<br />

mais subissent des conflits d’usage, la surexploitation et la pollution. Les zones<br />

humides sont les écosystèmes qui supportent le plus la pollution des collectivités mais<br />

qui sont aussi le plus détériorées. L’augmentation de la démographie, particulièrement<br />

l’été (problème de traitement des eaux), ainsi que les déversements de produits<br />

industriels et agricoles provenant des bassins versants, favorisent les phénomènes<br />

d’eutrophisation dans les lagunes. L’enrichissement en nutriments (phosphore et<br />

azote) conduit à une modification de la qualité des eaux, et donc, des peuplements. La<br />

dégradation de la matière organique peut conduire à l’épuisement total de l’oxygène.<br />

Les conditions météorologiques particulières rencontrées en été (chaleur et absence de<br />

vent) peuvent aggraver la situation et déclancher des crises anoxiques connues sous le<br />

nom de " malaïgues " (" mauvaises eaux " en occitan). Ces crises peuvent provoquer<br />

des pertes considérables pour les pêcheurs et conchyliculteurs.<br />

7. Effets synergiques pathogènes – polluants<br />

Il existe des relations synergiques entre les pathogènes et les contaminants. Les<br />

contaminants chimiques peuvent induire un stress chez l’anguille qui devient alors<br />

plus sensible aux atteintes pathogènes (Bruslé, 1994). Les taux d’infestations les plus<br />

élevés par des Acanthocéphales et des Nématodes ont été observés dans les sites les<br />

plus pollués de la Weser (Halsband et al., 1985 dans (Bruslé, 1994)). Les taux<br />

d’infections bactériennes et virales sont moins élevées dans les zones moins polluées<br />

(4% contre 80%). Mais très peu d’études prennent en compte l’aspect pathogène et<br />

contaminants en même temps. Et celles qui le font ne s’intéressent que rarement aux<br />

effets conjugués des deux. L’étude de Sures et al. (2006) est une exception, elle porte<br />

sur l’effet conjugué d’Anguillicola crassus, du Cadmium et du PCB126. En croisant<br />

les différents traitements, ils montrent que le parasite A. crassus (larves et jeunes<br />

adultes) serait l’agent le plus stressant pour l’anguille, comparé aux traitements PCB<br />

et Cd. Il faut quand même signaler le manque de données à long terme sur les effets<br />

des contaminants. Il semble important de tenir compte du parasite A. crassus dans les<br />

études écotoxicologiques.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 58


8. Résumé des recommandations existantes au niveau sanitaire<br />

La mise en place d’un réseau de surveillance sanitaire sur le bassin RMC a été<br />

recommandée dans plusieurs études (Crivelli, 1998; Girard, 2004 (non publié)) mais<br />

elle a toujours manqué de moyens et de volonté politique pour être mise en place.<br />

Avant de proposer des actions prioritaires et des recommandations pour le bassin<br />

RMC, il est important de résumer ce qui se fait ailleurs et de voir ce qui peut être<br />

appliqué aux conditions spécifiques rencontrées en Méditerranée.<br />

Au niveau international, le CIEM et la FAO (ICES, 2006), dans leur dernier rapport,<br />

s’inquiètent particulièrement de la qualité des géniteurs. Ils recommandent :<br />

- L’utilisation des anguilles comme biomarqueurs pour suivre l’état des eaux de<br />

surface dans le cadre de la DCE.<br />

- L’estimation de la qualité des géniteurs devrait être incluse dans le plan national de<br />

gestion. L’étude devrait inclure au minimum les PCBs, les retardateurs de flamme<br />

bromés, Anguillicola crassus et EVEX. Un effort particulier devrait être engagé pour<br />

la standardisation et l’harmonisation des résultats : unités et méthodes (besoin de se<br />

concerter).<br />

- Les contaminants du type dioxines ainsi que les autres facteurs anthropiques tels que<br />

les autres virus, la bioaccumulation des métaux lourds et les retardateurs de flamme<br />

bromés ayant un impact sur la migration, la maturation et la reproduction, devraient<br />

être étudiés expérimentalement et leur effets déterminés.<br />

- Evex et A. crassus devraient être considérés comme des maladies importantes.<br />

- Le passage des anguilles dévalantes devrait être assuré. Un inventaire des barrages et<br />

de leurs effets sur la qualité et la quantité des géniteurs devrait être réalisé.<br />

- L’identification et la protection des zones produisant des géniteurs de bonne qualité<br />

à fort potentiel reproducteur : femelles de grande taille (≥ 70 cm et/ou 0.7 kg), faible<br />

niveau de contamination et infestation, sans obstacles à la migration.<br />

Au niveau national, il n’existe que peu d’initiatives quant au suivi sanitaire des<br />

anguilles. INDICANG constitue un réseau de suivi de l’anguille européenne sur la<br />

façade Atlantique (12 bassins versants, situés dans 4 pays). Le projet prend en compte<br />

les différentes phases de l’anguille : civelle, anguille jaune et anguille argentée, en<br />

intégrant ses habitats et les pressions qu’elles subissent. Le premier volet du projet<br />

INDICANG 2004-2006 vient de se finir et une nouvelle phase est sur le point de<br />

commencer. Lors du 2éme séminaire d’étape du programme INDICANG à Porto (6-7<br />

juin 2006), les indicateurs proposés pour chaque stade biologique de l’anguille ont été<br />

présentés. Dans la boîte anguilles jaunes, une des taches indispensables décrite est le<br />

diagnostic de l’état sanitaire et des niveaux de contamination des individus en<br />

croissance. Ils concernent les métaux lourds, les pesticides, les PCB et dioxines et les<br />

retardateurs de flamme bromés. Mais aussi les pathogènes A. crassus et le virus<br />

EVEX. La connaissance des niveaux de contamination dans les divers bassins et sous<br />

bassins de son aire de répartition pourra permettre d’orienter les actions<br />

d’aménagement ou de transfert d’individus vers des zones de meilleures qualités<br />

possibles et donc plus à même de produire des géniteurs de qualité. La mise en place<br />

de l’indicateur de la qualité des géniteurs dans la boîte anguilles argentées repose sur<br />

3 postes d’analyse :<br />

« (1) Les parasitoses : bactérioses et mycoses sont révélatrices de l’état de santé<br />

générale de l’anguille, tandis que certains parasites - Anguillicola crassus,<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 59


Pseudodactylogyrus sp.- et certains virus - EVEX, herpès virus - sont des atteintes<br />

directes au succès reproducteur;<br />

(2) la caractérisation de l’état physique individuel (différents paramètres tels la<br />

condition corporelle, le taux de graisses, l’état des organes vitaux, etc.),<br />

(3) l’accumulation de polluants organiques et métalliques, qui seront remis dans la<br />

circulation générale de l’anguille lors de sa migration (et surtout redirigés vers les<br />

gonades et les oeufs pour les femelles). Un protocole spécial d’échantillonnage des<br />

anguilles argentées est indispensable à la mise en oeuvre de cet indicateur. »<br />

L’idée est d’établir s’il existe dans chaque bassin des données antérieures concernant<br />

l’état sanitaire des géniteurs : parasites, virus et polluants. S’il n’y a pas de données<br />

récentes, il est nécessaire de réaliser un bilan sanitaire. Un document co-écrit par<br />

Robinet, Boury, Roche, Sasal et Girard a été proposé au sein du GRISAM en 2006<br />

pour réaliser le bilan national de la qualité des géniteurs d’anguille européenne. Le<br />

projet consiste à effectuer un échantillonnage national afin de délimiter des zones de<br />

plus ou moins bonne qualité pour les géniteurs par unité hydrographique.<br />

L’échantillonnage portera sur les anguilles argentées (migrantes ou pré-migrantes). A<br />

terme, le programme devra permettre l’élaboration d’un coefficient réducteur du<br />

potentiel reproducteur des bassins concernés. Le protocole prévoit d’identifier 3 à 6<br />

localités par bassin RN<strong>DE</strong> (Réseau National des Données sur l’Eau) et d’y capturer 5<br />

anguilles par localité. Ce nombre semble insuffisant par rapport aux remarques<br />

effectuées tout au long de ce rapport. Pour les milieux lagunaires, il est prévu de<br />

collecter au minimum 15 anguilles par zone lagunaire ou de marais littoraux. Cela<br />

consistera à choisir une lagune par secteur (Aude/PO, Thau, Palavas, Camargue,<br />

Berre et Corse). L’échantillonnage sera réalisé 1 fois « avec éventuellement un<br />

nouveau prélèvement pour post évaluation locale 5 ans plus tard ». Cette<br />

méthodologie ne semble pas adéquate pour la mise en place d’un indicateur qui nous<br />

permettrait d’évaluer la tendance de la qualité des géniteurs dans le temps. De plus, le<br />

problème dans la pratique réside dans le coût élevé : environ 650 000 euros pour la<br />

France, 12 187 euros par bassin RN<strong>DE</strong>. Si l’ensemble des analyses est effectué, le<br />

prix est estimé à 600 euros par anguille argentée TTC. C’est pourquoi il a semblé<br />

nécessaire au groupe INDICANG lors de la réunion de Porto de développer une<br />

approche taille-poids ainsi que de hiérarchiser la nécessité de chaque analyse. Il ne<br />

semble pas y avoir un accord définitif pour le moment. Une méthode alternative va<br />

être utilisée dans la prochaine phase INDICANG basée sur les « codes pathologie ».<br />

Elle a été mise au point par le CSP et améliorée par P. Girard et P. Elie. Elle consiste<br />

à décrire les anomalies et les parasites externes et de déterminer leur prévalence au<br />

sein des populations. L’objectif est d’intégrer cette méthode dans toutes les études qui<br />

prendront en compte la condition sanitaire de l’anguille en France (stations RHP,<br />

marquage, pêcheurs professionnels…) (Girard & Elie, 2007). Cette méthodologie<br />

qui a l’avantage d’être non létale, ne permet cependant pas d’estimer la charge en<br />

pathogène (Anguillicola crassus, Pseudodactylogyrus sp., EVEX) ni en contaminants.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 60


9. Conclusions générales, recommandations et actions prioritaires<br />

CONCLUSIONS :<br />

• Un bilan des connaissances de l’état sanitaire de l’anguille sur le bassin RMC<br />

a été réalisé à partir de la bibliographie disponible (littérature blanche et grise).<br />

Les données sont fragmentaires. Nous avons identifié un manque de<br />

connaissances sur plus de trois-quarts des lagunes et fleuves en ce qui<br />

concerne les pathogènes et micropolluants.<br />

• Il semble qu’aucune zone étudiée récemment ne soit épargnée par les<br />

micropolluants et A. crassus.<br />

• Certaines zones potentiellement de meilleure qualité sanitaire,<br />

particulièrement celles se trouvant écartées des zones industrielles et recevant<br />

peu de polluants via le bassin versant, devraient être étudiées.<br />

• Il n’existe pas pour le moment de moyen d’éradiquer les pathogènes alors<br />

qu’il existe des réglementations pour réduire les phénomènes de pollutions.<br />

L’accent devrait être mis sur les actions conduisant à la réduction des<br />

polluants et à une meilleure qualité de l’habitat des anguilles.<br />

• Il existe des relations synergiques entre pathogènes et polluants. Il est<br />

important de tenir compte des pathogènes dans les études écotoxicologiques.<br />

• Certaines études font apparaître qu’une partie des géniteurs n’atteindra pas la<br />

zone de reproduction, tandis qu’une autre sera incapable de donner naissance à<br />

une progéniture viable. La situation nous est apparue préoccupante.<br />

(1) 15 à 20% des anguilles argentées semblent avoir des vessies natatoires<br />

tellement dégradées par A. crassus qu’elles ne peuvent pas effectuer la<br />

migration océanique.<br />

(2) Les anguilles infestées par A. crassus ont une capacité de nage réduite, et<br />

celles fortement infestées, indépendamment de leur index de reproduction,<br />

n’atteindront jamais l’aire de ponte (ne peuvent pas nager plus de 2 mois).<br />

(3) Les anguilles contaminées par le virus EVEX ne semblent pas pouvoir<br />

terminer leur migration (meurent après 1500 km sur les 5500 à parcourir).<br />

(4) Les géniteurs ayant des teneurs de plus de 4 ng/kg de gonades de contaminants<br />

type dioxines (PCB, PCDD/PCDF) ne pourront pas donner naissance à une<br />

progéniture viable.<br />

• Il n’existe pour le moment aucun suivi sanitaire (à par le suivi de A. crassus en<br />

Camargue) sur le bassin RMC. Aucune structure ne centralise les informations<br />

et il n’existe pas pour le moment de consortium pour la mise en place<br />

d’indicateurs de la population.<br />

• Au vu des teneurs en contaminants présents dans le bassin RMC, un réseau<br />

d’épidémiosurveillance est nécessaire non seulement pour suivre l’évolution<br />

de l’état sanitaire des géniteurs mais également pour la santé publique.<br />

• Plusieurs études recommandent la mise en place d’un suivi épidémiologique<br />

ainsi qu’un tableau de bord (Crivelli, 1998; Girard, 2007). Mais il semble que<br />

jusqu’ici, une réelle volonté politique a fait défaut.<br />

• Il existe sur le bassin Atlantique des structures efficaces permettant la mise en<br />

place et le suivi d’indicateurs de population. Le bassin méditerranéen pourrait<br />

largement s’en inspirer tout en tenant compte de ses spécificités.<br />

• Il faut souligner un manque d’échange, de communication et d’information<br />

entre les différentes structures, organismes, gestionnaires et acteurs de terrains.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 61


RECOMMANDATIONS :<br />

• Compte tenu du nombre limité des données disponibles sur le bassin RMC, il<br />

y a un besoin urgent de mettre en place des indicateurs de la qualité sanitaire<br />

des anguilles sur le bassin RMC.<br />

• Ces indicateurs devront être mesurés régulièrement, chaque année pendant la<br />

période de migration (choisir une période précise entre Septembre et<br />

Décembre) afin d’être capable d’évaluer dans les prochaines années une<br />

possible évolution.<br />

• La mise au point d’indicateurs doit être associée à la mise en place d’un<br />

protocole commun d’échantillonnage en tenant compte de la qualité plutôt<br />

que de la quantité.<br />

• Afin d’éviter un échantillonnage trop compliqué, les anguilles argentées prêtes<br />

à migrer devraient être la cible des indicateurs. L’échantillonnage devra<br />

toujours être réalisé au même moment de l’année (au moment de la<br />

dévalaison) et au même site pour permettre les comparaisons.<br />

• L’idéal serait de couvrir tous les bassins versants de la Méditerranée.<br />

Cependant, il semble utopiste d’atteindre cet objectif directement. Dans un<br />

premier temps, utiliser des sites modèles qui ont de bonnes chances d’être<br />

étudiés dans les années à venir, puis élargir peu à peu le nombre de sites<br />

étudiés. Les lagunes concernées pour les prochaines années sont la lagune de<br />

Mauguio (projet Cépralmar), la lagune du Prevost (Tour du Valat), lagunes de<br />

Bages-Sigean et Canet (IFREMER de Sète et CBETM de Perpignan).<br />

• L’échantillonnage devra être optimisé. Des réseaux de compétences et des<br />

formations seront probablement nécessaires afin d’utiliser au mieux les<br />

échantillons (pathogènes, polluants, otolithes, argenture…).<br />

• La mise en place d’un tableau de bord anguille semble une étape décisive pour<br />

la gestion concertée et coordonnée de l’anguille sur le bassin RMC. MRM<br />

prévoit de mettre en place un tableau de bord pour les espèces migratrices dès<br />

2008 et éventuellement un tableau de bord spécialement pour les anguilles en<br />

2009 (année de début d’une nouvelle phase de financement). MRM travaille<br />

en ce moment même à la détermination d’indicateurs. Le tableau de bord<br />

devrait être une plateforme regroupant tous les organismes travaillant de près<br />

ou de loin à la gestion de l’anguille sur le bassin RMC.<br />

• Pour éviter la multiplicité des échantillons, il faut mettre en parallèle les<br />

données disponibles. Par ailleurs, il existe de nombreux réseaux de<br />

surveillance de la qualité des milieux aquatiques. La plupart ont pour objectif<br />

la protection de la santé humaine mais ces réseaux sont aussi utiles pour<br />

évaluer et surveiller la qualité des habitats de l’anguille et suivre leur évolution<br />

(Encadré 2).<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 62


Encardé 2 : Les réseaux de suivis en place sur le bassin RMC<br />

Réseau interrégional des gestionnaires de lagunes (ex. FOGEM), animé par la Pôle<br />

relais lagunes méditerranéennes (www.pole-lagunes.org). Il effectue entre autre le<br />

suivi de la salinité, température, conductivité, redox, pH, saturation en oxygène,<br />

niveau de l’eau.<br />

RSL : Réseau de suivi lagunaire depuis 2000 (indicateurs du niveau<br />

d’eutrophisation) : hydrologie, sels nutritifs, phytoplancton, macrophytes et<br />

macrofaune benthiques, sédiments (http://rsl.cepralmar.com).<br />

RNO Le Réseau National d'Observation de la qualité du milieu marin, depuis 1974.<br />

Évaluation des niveaux des concentrations en contaminants chimiques et des<br />

paramètres généraux de la qualité du milieu. RNO matière vivante : contaminants<br />

chimiques dans la matière vivante. RNO sédiments : contaminants chimiques dans les<br />

sédiments.<br />

REPHY (Réseau de Surveillance phytoplanctonique, depuis 1984) : surveillance du<br />

phytoplancton.<br />

REMI (Réseau de surveillance microbiologique) contamination microbiologique de<br />

chaque zone de production ou de pêche de coquillages.<br />

RINBIO (Réseau Intégrateur Biologique, depuis 1996) : recherche les radioéléments,<br />

les métaux traces ainsi que les contaminants organiques dans la chair des moules.<br />

RNB (réseau national de bassin : chaque année) et RCB (réseau complémentaire de<br />

bassin : 1 année sur 2). Réseaux de surveillance de la qualité physico-chimique des<br />

cours d’eau (eau douce)<br />

Les stations hydrométriques de la DIREN.<br />

RHP (Réseau Hydrobiologique et Piscicole): nature des peuplements (nombre<br />

d’espèces, d’individus, structure des populations), sur la description de l’habitat et de<br />

ses altérations. Connaissance de l’état des peuplements piscicoles et de leur habitat et<br />

suivre leur évolution sur le moyen et long terme.<br />

• S’appuyer sur les structures déjà en place. Outre son importance économique,<br />

de par sa grande distribution dans les milieux lagunaires et continentaux,<br />

l’anguille est un excellent bio-indicateur de la qualité des milieux, et s’intègre<br />

donc parfaitement aux objectifs de la DCE (Directive Cadre Eau). La DCE,<br />

adoptée en 2000 au niveau Européen, possède un poids politique très<br />

important. Elle a pour objectif d’obtenir la protection, l´amélioration et la<br />

restauration de toutes les masses d’eau, afin de parvenir à un bon état<br />

écologique de ces eaux au plus tard en 2015. Des moyens sont mis à la<br />

disposition des agences de l’eau afin de tendre vers ce but. Une liste de 32<br />

substances prioritaires a été élaborée, revue tous les 4 ans. Parmi elles se<br />

trouvent les substances dangereuses qui devront être éliminés prioritairement :<br />

anthracène, atrazine, cadmium, mercure, plomb, hydrocarbures, composés<br />

chlorés. L’anguille est considérée comme une espèce parapluie, c'est-à-dire<br />

qu’améliorer sa distribution et sa qualité sanitaire revient à l’améliorer pour<br />

toutes les espèces aquatiques vivant dans le même habitat. Toute action pour<br />

sa gestion se répercutera positivement sur les autres espèces et conduira à une<br />

meilleure qualité de l’écosystème. L’anguille colonise tous les types de cours<br />

d’eau, c’est donc aussi un excellent indicateur de la qualité chimique du milieu<br />

aquatique ainsi que du continuum fluvial. Pour certains départements, des<br />

données très précises et récentes sont disponibles concernant l’anguille dans<br />

les cours d’eau. L’anguille, de par ses caractéristiques, est utilisée comme<br />

espèce repère par le CSP pour ses études piscicoles (Fédération de pêche des<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 63


P.O.). Ces rapports donnent un état des lieux précis de la présence de<br />

l’anguille et fait l’inventaire des perturbations du fonctionnement des milieux<br />

aquatiques (qui consiste à estimer les altérations du cycle de vie d’une espèce<br />

repère).<br />

• Limiter la dispersion des polluants et des pathogènes en appliquant le principe<br />

de précaution. Éviter les transports d’individus qui pourraient faciliter la<br />

propagation de parasites. Il existe un risque réel avec l’anguille américaine qui<br />

héberge des espèces de parasites absentes chez l’anguille européenne (Baisez,<br />

2004). Les répercussions des actions de repeuplements et de<br />

réempoissonnement restent encore mal connues. Il se pourrait que l’anguille<br />

européenne possède un système de « homing » (Limburg et al., 2003; Westin,<br />

2003). Auquel cas il faudrait éviter de relâcher des anguilles provenant d’un<br />

bassin différent (sur ce sujet, un cahier des charges INDICANG est en cours<br />

de validation).<br />

• Les fleuves sont très peu étudiés alors que l’anguille y est présente même si<br />

elle y est peu pêchée. Certains fleuves ou rivières pourraient constituer des<br />

réservoirs de géniteurs de bonne qualité (grandes anguilles, peu polluées, peu<br />

parasitées). Selon le récent rapport du CSP dans les PO, 42.3% des linéaires<br />

du réseau hydrographique pérenne sont exempts de perturbations<br />

significatives.<br />

• A. crassus est le plus étudié des parasites allochtones et semble avoir colonisé<br />

tout le pourtour méditerranéen. Les données restent cependant limitées à<br />

quelques pays seulement, il serait nécessaire de prospecter dans les pays pour<br />

lesquels aucune information n´est disponible afin d’identifier d’éventuelles<br />

zones à protéger.<br />

• Mettre en place un réseau méditerranéen similaire à celui déjà en place et<br />

ayant fait ses preuves sur la façade Atlantique (INDICANG/tableau de bord).<br />

La détermination des indicateurs devra se faire en tenant compte des<br />

spécificités du bassin méditerranéen.<br />

• Pour répondre aux attentes européennes, les études menées sur la qualité<br />

sanitaire des géniteurs doivent être accompagnées d’un suivi de la quantité des<br />

géniteurs, du taux de recrutement, de la qualité et de la disponibilité des<br />

habitats essentiels à l’anguille. Ce suivi devra se faire par la mise en place<br />

d’indicateurs.<br />

ACTIONS PRIORITAIRES :<br />

Pour hiérarchiser les actions à mener, il est nécessaire de prendre en compte le coût<br />

des mesures et leur potentiel d’impact de gestion à long terme.<br />

1. Mettre au point un protocole commun d’échantillonnage, d’analyse et<br />

d’expression des résultats.<br />

2. Déterminer des sites modèles (bassins versants) : lagunes et fleuves où<br />

pourront être suivis des indicateurs de la qualité sanitaire des géniteurs dans<br />

les 3 prochaines années au moins.<br />

3. Création d’un tableau de bord anguille en Méditerranée afin de centraliser<br />

les informations.<br />

4. Informer régulièrement les acteurs des actions menées et des résultats obtenus<br />

afin d’agir de façon coordonnée pour la gestion de l’anguille.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 64


A l’heure actuelle, il est impossible de déterminer la part respective de chaque cause<br />

possible du déclin de la population d’A. anguilla. C’est pourquoi les efforts doivent<br />

être unis afin de hiérarchiser les causes et de les réduire lorsque c’est possible (phase<br />

continentale). L’effort est à mener sur tous les fronts, pour chaque stade de vie, dans<br />

chaque habitat. La mise en place d’indicateurs de la population est un passage obligé<br />

et le seul moyen de mesurer une éventuelle amélioration dans le temps. Le plus tôt les<br />

indicateurs seront mis en place, le plus tôt il sera possible de déterminer l’évolution<br />

des stocks d’anguilles pêchés sur le bassin RMC.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 65


BIBLIOGRAPHIE<br />

Alzieu, C., et E. Abadie. 2000. Contamination de l'étang de Bages-Sigean par les<br />

polluants chimiques - Incidence des inondations de novembre 1999. Rapport<br />

Ifremer. 31 p. + annexes.<br />

Baisez, A. 2004. Indicateurs Anguille Loire - Mortalité Sanitaire.http://www.anguilleloire.com/upload/fdoc/doc/77_88_Mortalitesanitaire.PDF.<br />

8 p.<br />

Banning, P. V., et O. L. M. Haenen. 1990. Effects of the swimbladder nematode<br />

Anguillicola crassus in wild and farmed eel, Anguilla anguilla. Pathology in<br />

Marine Science. PAMAQ 3 Proceedings. Virginia, USA, 1988. Academic<br />

Press. p 317-330.<br />

Barker, D. E., et D. K. Cone. 2000. Occurrence of Ergasilus celestis (Copepoda) and<br />

Pseudodactylogryrus anguillae (Monogenea) among wild eels (Anguilla<br />

rostrata) in relation to stream flow, pH and temperature and recommendations<br />

for controlling their transmission among captive eels. Aquaculture 187:261-<br />

274.<br />

Barral, M. 2001. Étude préliminaire à la mise en place d'un "tableau de bord anguille"<br />

sur le bassin Rhône-Méditerranée-Corse. 120 p. + annexes.<br />

Basilien, J.-P. 1996. Usage et réglementation des activités halieutiques lagunaires -<br />

Sauvegarde des étangs littoraux du Languedoc-Roussillon. <strong>DE</strong>SS Activités et<br />

aménagements littoraux et maritimes. Université de Montpellier I,II,III. 153 p.<br />

Batty, J., D. Pain, et F. Caurant. 1996. Metal concentration in eels Anguilla anguilla<br />

from the Camargue region of France. Biological conservation 76:17-23.<br />

Ben Souissi, J., M. Rezig, et M. Mazghouni. 2000. Bioaccumulation de quelques<br />

polluants métalliques chez des animaux comestibles du lac sud de Tunis. Bull.<br />

Soc. zoll. Fr. 125:27-35.<br />

Benajiba, M. H. 1991. Les parasites de l'anguille européenne Anguilla anguilla L.,<br />

1758 (Poisson téléostéen) dans la région du Languedoc : Ultrastructure,<br />

Biologie et Dynamique des populations. Thèse. Université de Clermont-<br />

Ferrand II. 225 p.<br />

Benajiba, M. H., P. Silan, A. Marques, et G. Bouix. 1994. Protozoaires et métazoaire<br />

parasites de l'anguille Anguilla anguilla L., 1758: Structures temporelles de<br />

leurs populations dans une lagune méditerranéenne. Annales des Sciences<br />

naturelles, Zoologie, Paris 15:141-149.<br />

Benajiba, M. H., P. Silan, A. Marques, et G. Bouix. 1995. Protozoaires et métazoaire<br />

parasites de l'anguille Anguilla anguilla : Interdépendance des populations<br />

parasitaires et coexistence des pathogènes potentiels. Annales des Sciences<br />

naturelles, Zoologie, Paris 16:1-6.<br />

Blanc, G. 1998. Anguillicola crassus, un parasite agressif introduit dans les stocks<br />

européens d'anguilles. Eaux libres:1-8.<br />

Bordajandi, L. R., A. Gómez, M. A. Fernández, E. Abad, J. Rivera, et M. J. González.<br />

2003. Study on PCBs, PCDD/Fs, organochlorine pesticides, heavy metals and<br />

arsenic content in freshwater fish species from the River Turia (Spain).<br />

Chemosphere 53:163-171.<br />

Bruslé, J. 1990. The effects of heavy metals on eels (Anguilla sp.). Aquat. Living Res.<br />

3:131-141.<br />

Bruslé, J. 1991. The eel (Anguilla sp) and organic chemical pollutants. The Science of<br />

the Total Environment 102:1-19.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 66


Bruslé, J. 1994. L'anguille européenne Anguilla anguilla, un poisson sensible aux<br />

stress environnementaux et vulnérable à diverses atteintes pathogènes. Bull.<br />

Fr. Pêche Piscic 335:237-260.<br />

Buchmann, K., A. Roepstorff, et P. J. Waller. 1992. Experimental selection of<br />

mebendazole-resistant gill monogeans from the European eel, Anguilla<br />

anguilla L. Journal of Fish Diseases 15:393-400.<br />

Buet, A. 2002. Impact biologique des hydrocarbures aromatiques polycycliques<br />

(HAP) sur l'anguille européenne: définition et validation de biomarqueurs in<br />

situ. Université de Paris-Sud. 203 p.<br />

Buet, A., D. Banas, Y. Vollaire, E. Coulet, et H. Roche. 2006. Biomarker responses in<br />

European eel (Anguilla anguilla) exposed to persistent organic pollutants. A<br />

field study in the Vaccarès lagoon (Camargue, France). Chemosphere<br />

65(10):1846-1858.<br />

Buet, A., H. Roche, S. Anheim, et F. Ramade. 2000-2001. Méthode d'évaluation du<br />

niveau de contamination par les polluants organiques persistants des<br />

communautés de la réserve de biosphère de Camargue. Ichtyophysiologica<br />

Acta 23:57-70.<br />

Buscail, R., G. Cauwet, et J. P. Cambon. 1984. Apports des éléments métalliques par<br />

les fleuves côtiers Méditerranéens : importance du piégeage dans les étangs et<br />

devant les embouchures (Littoral du Languedoc-Roussillon - Golfe du Lion -<br />

France). VIIes Journées Étud. Pollutions, Lucerne, C.I.E.S.M. p 31-43.<br />

Bush, A. O., K. D. Lafferty, J. M. Lotz, et A. W. Shostak. 1997. Parasitology meets<br />

ecology on its own terms: Margolis et al. revisited. J Parasitol 83:575-583.<br />

Canestri-Trotti, G. 1987. Occurrence of the nematode Anguillicola crassa Kuwahara,<br />

Niimi & Itagaki, 1974 in eels from the Po Delta. Italy. Bull. Eur. Ass. Fish<br />

Pathol. 7(5):109-111.<br />

Castric, J. et Chastel, C. 1980. Isolation and characterization attempts of three viruses<br />

from European eel, Anguilla anguilla: preeliminary results. Ann. Virol. (Inst.<br />

Pasteur), 135E: 35-55.<br />

Cemargef. 2007. Contamination des poissons et des sédiments du Rhône par les<br />

polychlorobiphényles - Synthèse des données disponibles. Rapport Cemagref.<br />

31 p.<br />

Cesco, H., A. Lambert, et A. J. Crivelli. 2001. Pseudorasbora parva (Téléostéen,<br />

Cyprinidae) espèce invasive, nouvel agent du maintien et de la dissémination<br />

de l'anguillicolose en France? Parasite 8:75-76.<br />

Chancerel, F. 1994. La répartition de l'Anguille en France. Bull. Fr. Pêche Piscic.<br />

335:289-294.<br />

COGEPOMI. 2006. Programme de gestion de l'anguille sur les lagunes<br />

méditerranéennes 2006-2008 (Projet). Direction Régionale de l'Environnement<br />

Rhône-Alpes Bassin Rhône - Méditerranée. 6 p.<br />

Corsi, I., M. Mariottini, A. Badesso, T. Caruso, N. Borghesi, S. Bonacci, A. Iacocca,<br />

et S. Focardi. 2005. Contamination and sub-lethal toxicological effects of<br />

persistent organic pollutants in the European eel (Anguilla anguilla) in the<br />

Orbetello lagoon (Tuscany, Italy). Hydrobiologia 550:237-249.<br />

Crivelli, A. J. 1998. L'anguille dans le bassin Rhône-Méditerranée-Corse: une<br />

synthèse bibliographique. Arles / Le Sambuc, France, Station Biologique de la Tour du<br />

Valat: 83 p.<br />

Darnerud, P. O. 2003. Toxic effects of brominated flame retardants in man and in<br />

wildlife. Environment International 29(6):841-853.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 67


De Boer, J., F. Van Der Valk, M. A. T. Kerkhoff, P. Hagel, et U. A. T. Brinkman.<br />

1994. 8-year study on the elimination of PCBs and other organochlorine<br />

compounds from Eel (Anguilla anguilla) under natural conditions.<br />

Environmental Science Technology 28:2242-2248.<br />

Dekker, W., M. Pawson, A. Walker, R. Rosell, D. Evans, C. Briand, G. Castelnaud, P.<br />

Lambert, L. Beaulaton, M. Åström, H. Wickström, R. Poole, T. K. McCarthy,<br />

M. Blaszkowski, G. de Leo, et D. Bevacqua. 2006. Report of FP6-project FP6-<br />

022488, Restoration of the European eel population; pilot studies for a<br />

scientific framework in support of sustainable management: SLIME. 19 p.<br />

Di Cave, D., F. Berrilli, C. De Liberato, P. Orecchia, et C. R. Kennedy. 2001.<br />

Helminth communities in eels Anguilla anguilla from Adriatic coastal lagoons<br />

in Italy. Journal of Helminthology 75:7-13.<br />

Dupont, F., et C. Gabrion. 1987a. Dynamique de population de Bothriocephalus<br />

claviceps Goeze, 1782 (Cestoda pseudophyllidae), parasite de l'anguille<br />

(Anguilla anguilla) en Camargue. Vie et Milieu 37(2):123-131.<br />

Dupont, F., et A. J. Petter. 1988. Anguillicola, une épizootie plurispécifique en<br />

Europe - Apparition de Anguillicola crassa (Nematoda, Anguillicolidae) chez<br />

l'anguille européenne Anguilla anguilla en Camargue, Sud de la France. Bull.<br />

Fr. Pêche Piscic 308:38-41.<br />

EELREP. 2005. Estimation of the reproduction capacity of European eel. Quality of<br />

Life and Management of Living Resources. Final report Period 1 Nov 2001-31<br />

Jan 2005.<br />

El Hilali, M., A. Yahyaoui, et N. Chetto. 2004-2005. Etude de l'infestation des<br />

anguilles (Anguilla anguilla) par le parasite (Anguillicola crassus) dans<br />

l'estuaire du Sebou au nord-ouest du Maroc. Bulletin de l'Institut Scientifique,<br />

Rabat, section Sciences de la Vie n°26-27:39-42.<br />

European Commission. 2006. Environment fact sheet: REACH - a new chemicals<br />

policy for the EU. European Commission. 4 p.<br />

Fazio, G., R. Lecomte-Finiger, J. Bartrina, H. Moné, et P. Sasal. 2005. Macroparasite<br />

community and asymmetry of the yellow eel Anguilla anguilla Salses-Leucate<br />

lagoon, Southern France. Bull. Fr. Pêche Piscic. 378-379:99-113.<br />

FPPMA des Alpes-Maritimes. 2006. Fédération des Alpes-Maritimes pour la pêche et<br />

la protection du milieu aquatique. Rapport d'activité anguille 2006. 39 p.<br />

Ferrando, M. D., M. M. Almar, C. Cebrian, et A. Nunez. 1987. Acute toxicity of<br />

organochlorinated pesticides to the European eel Anguilla anguilla: the<br />

dependency on exposure time and temperature. Bull. Environ. Contam.<br />

Toxicol. 39:365-369.<br />

Ferrando, M. D., E. Sancho, et E. Andreu-Moliner. 1991. Comparative acute toxicities<br />

of selected pesticides to Anguilla anguilla. J. Environ. Sci. Health B26:491-<br />

498.<br />

Feunteun, E. 2002. Management and restoration of European eel population (Anguilla<br />

anguilla): An impossible bargain. Ecological Engineering 18(5):575-591.<br />

Feunteun, E., A. Acou, P. Laffaille, et A. Legault. 2000a. European eel (Anguilla<br />

anguilla): prediction of spawner escapement from the continental population<br />

parameters. Can. J. Fish. Aquat. Sci. 57:1627-1635.<br />

Fontaine, Y. A., N. Le Belle, E. Lopez, B. Querat, B. Vidal, L. Barthelemy, P. Sebert,<br />

J. Alinat, et A. J. Petter. 1990. Infestation de populations françaises d'anguilles<br />

(Anguilla anguilla L.) par des nématodes (Anguillicola crassus): essais<br />

thérapeutiques, évaluation de risques potentiels liés à l'écophysiologie de<br />

l'hôte. Annales de Parasitologie Humaine et Comparée 65(2):64-68.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 68


Gargouri Ben Abdallah, L., et F. Maamouri. 2005. Dynamique évolutive des<br />

communautés des digènes parasite de Anguilla anguilla dans les lagunes du<br />

nord-est de la Tunisie. Bull. Soc. zoll. Fr. 130:95-106.<br />

Gargouri Ben Abdallah, L., et F. Maamouri. 2006. Spatio-temporal dynamics of the<br />

nematode Anguillicola crassus in Northeast Tunisian lagoons. C.R. Biologies<br />

329:785-789.<br />

Geets, A., E. W. Liewes, et F. Ollevier. 1992. Efficacy of some anthelmintics against<br />

the swimbladder nematode Anguillicola crassus of eel Anguilla anguilla under<br />

saltwater conditions. Diseases of Aquatic Organisms 13:123-128.<br />

Girard, P. 2004 (non publié). Dix années de surveillance ecotoxicologique des<br />

poissons dans les hydrosystèmes continentaux français : l'exemple de<br />

l'anguille européenne. Bilan et perspectives.16p.<br />

Girard, P. 2007. Evaluation du statut sanitaire des civelles de Méditerranée -<br />

Campagne d'Etudes 2006. Plan Migrateurs Rhône-Méditerranée (MRM). 24 p.<br />

Girard, P., et P. Elie. 2007. Manuel d’identification des principales lésions anatomomorphologiques<br />

et des principaux parasites externes des anguilles.<br />

CEMAGREF / Association « Santé Poissons Sauvages ». 67 p.<br />

Girard, P., et F. Lefebvre. 2001. Atelier pathologie - Compte-rendu de la séance du<br />

vendredi 29 juin 200 - Station Biologique de la Tour du Valat (13). 37 p.<br />

Gollock, M. J., C. R. Kennedy, et J. A. Brown. 2005. European eels, Anguilla<br />

anguilla (L.), infected with Anguillicola crassus exhibit a more pronounced<br />

stress response to severe hypoxia than uninfected eels. Journal of Fish<br />

Diseases 28:429-436.<br />

Gony-Lemaire, S. 1990. Etude expérimentale de l'action du cadmium sur les juvéniles<br />

(civelles et anguillettes) de l'anguille européenne Anguilla anguilla (L. 1758) :<br />

analyse structurale et fonctionnelle de certains organes-cibles. Thèse de<br />

doctorat. Université de Paris 6. 173 p.<br />

Gony, S. 1985. Contribution à l'étude expérimentale des effets organiques du<br />

Cadmium sur les stades juvéniles d'Anguille (Anguilla anguilla L.). Diplôme<br />

d'Etudes Approfondies d'océanologie biologique. Université Pierre et Marie<br />

Curie. 46 p. + annexes.<br />

Gony, S., R. Lecomte-Finiger, D. Faguet, S. Biagianti, et J. Brusle. 1988. Etude<br />

expérimentale de l'action du Cadmium sur les juvéniles d'anguilles : biologie<br />

du développement et cytopathologie. Océanis 14:141-148.<br />

GRISAM. 2006. Connaissance, outils et méthodes pour la mise en place de plans de<br />

gestion de l'anguille (A. anguilla) dans les bassins versants français. Rapport<br />

d'expertise scientifique et technique du Groupe "Anguille" du GIS Poissons<br />

Amphihalins (GRISAM). 82 p. + annexes.<br />

Grosell, M., H. J. M. Hansen, et P. Rosenkilde. 1998. Cu uptake, metabolism and<br />

elimination in fed and starved European eels (Anguilla anguilla) during<br />

adaptation to water-borne Cu exposure. Comparative Biochemistry and<br />

Physiology - C Pharmacology Toxicology and Endocrinology 120(2):295-305.<br />

Hervé, P. 1978. Ichthyofaunes comparées de deux étangs littoraux du Roussillon :<br />

Salses-Leucate et Canet-Saint Nazaire - Écologie générale et biologie de<br />

diverses espèces de poissons. Thèse de doctorat de 3ème cycle. Université de<br />

Perpignan. 253 p.<br />

Hildebrand, C., S. Blagianti-Risbourg, R. Lecomte-Finiger, et B. Fourcault. 1993.<br />

Étude expérimentale de la réversibilité des perturbations (ultra)structurales<br />

hépatiques induites chez Anguilla anguilla par une concentration sublétale<br />

d'atrazine. Université de Perpignan - Laboratoire de biologie marine. 31 p.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 69


ICES. 2006. Report of the Joint EIFAC/ICES Working Group on Eel (WGEEL), 23-<br />

27 January 2006. ICES CM 2006/ACFM:16. 350 p.<br />

Jorgensen, P. E. V., J. Castric, B. Hill, O. Ljungberg, et P. de Kinkelin. 1994. The<br />

occurrence of virus infections in elvers and eels (Anguilla anguilla) with<br />

particular reference to VHSV and IHNV. Aquaculture 123:11-19.<br />

Kennedy, C. J., et D. Di Cave. 1998a. Gyrodactylus anguillae (Monogenea): The<br />

story of an appearance and a disappearance. Folia Parasitol 45:77-78.<br />

Kennedy, C. R., F. Berrilli, D. Di Cave, C. De Liberato, et P. Orecchia. 1998b.<br />

Composition and diversity of helminth communities in eels anguilla anguilla<br />

in the river Tiber: long-term changes and comparison with insular Europe. J<br />

Helminthol 72(4):301-306.<br />

Kennedy, C. R., D. Di Cave, F. Berrilli, et P. Orecchia. 1997. Composition and<br />

structure of helminth communities in eels Anguilla anguilla from Italian<br />

coastal lagoons. Journal of Helminthology 71:35-40.<br />

Kennedy, C. R., et D. J. Fitch. 1990. Colonization, larval survival and epidemiology<br />

of the nematode Anguillicola crassus, parasitic in the eel, Anguilla anguilla, in<br />

Britain. J. Fish Biol. 36:117-131.<br />

Kheyyali, D., K. Lachheb, A. Yahyaoui, et J. Hossaini-Hilali. 1999. Status of<br />

European eel infestation by the nematode Anguillicola crassus in aquatic<br />

ecosystems in Morocco. Actes Inst. Agron. Vet. (Maroc) 19(3):177-180.<br />

Kirk, R. S., C. R. Kennedy, et J. W. Lewis. 2000a. Effect of salinity on hatching,<br />

survival and infectivity of Anguillicola crassus (Nematoda: Dracunculoidea)<br />

larvae. Dis Aquat Organ 40(3):211-218.<br />

Kirk, R. S., J. W. Lewis, et C. R. Kennedy. 2000b. Survival and transmission of<br />

Anguillicola crassus Kuwahara, Niimi & Itagaki, 1974 (Nematoda) in<br />

seawater eels. Parasitology 120(3):289-295.<br />

Kirk, R. S., D. Morritt, J. W. Lewis, et C. R. Kennedy. 2002. The osmotic relationship<br />

of the swimbladder nematode Anguillicola crassus with seawater eels.<br />

Parasitology 124(3):339-347.<br />

Knopf, K. 2006. The swimbladder nematode Anguillicola crassus in the European eel<br />

Anguilla anguilla and the Japanese eel Anguilla japonica: Differences in<br />

susceptibility and immunity between a recently colonized host and the original<br />

host. Journal of Helminthology 80(2):129-136.<br />

Knopf, K., et M. Mahnke. 2004. Differences in susceptibility of the European eel<br />

(Anguilla anguilla) and the Japanese eel (Anguilla japonica) to the swimbladder<br />

nematode Anguillicola crassus. Parasitology 129(4):491-496.<br />

Knopf, K., J. Wurtz, B. Sures, et H. Taraschewski. 1998. Impact of low water<br />

temperature on the development of Anguillicola crassus in the final host<br />

Anguilla anguilla. Dis Aquat Organ 33(2):143-149.<br />

Koie, M. 1988. Parasite in European eel Anguilla anguilla (L.) from Danish<br />

freshwater, brackish and marine localities. Ophelia 29(2):93-118.<br />

La Commission Des Communautés Européennes. 2006. Règlement (CE) N°<br />

1881/2006 de la Commission du 19 décembre 2006 portant sur la fixation de<br />

teneurs maximales pour certains contaminants dans les dentées alimentaires.<br />

Journal officiel de l'Union européenne. 20 p.<br />

Leatherland, J. F., et R. A. Sonstegard. 1980. Effect of dietary Mirex and PCB's in<br />

combination with food deprivation and testosterone administration on thyroid<br />

activity and bioaccumulation of organochlorines in rainbow trout, salmo<br />

gairdneri Richardson. J. Fish. Diseases 3:115-124.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 70


Lecomte-Finiger, R. 1983. Contribution à la connaissance de l'écobiologie de<br />

l'anguille, Anguilla anguilla L. 1758, des milieux lagunaires méditerranéens<br />

du Golfe du Lion : Narbonnais et Roussillon. Thèse de doctorat. Université de<br />

Perpignan. 203 p. + annexes<br />

Lecomte-Finiger, R., et J. Bruslé. 1984. L'anguille Anguilla anguilla des lagunes du<br />

Languedoc-Roussillon : intérêt biologique et valeur halieutique. Vie et Milieu<br />

34(4):185-194.<br />

Lefebvre, F., A. Acou, G. Poizat, A. J. Crivelli, P. Contournet, F. Priour, et O. Soulas.<br />

2003. Anguillicolosis among silver eels: A 2-year survey in 4 habitats from<br />

Camargue (Rhône delta, south of France). Bull. Fr. Pêche Piscic. 368:97-108.<br />

Lefebvre, F., P. Contournet, et A. J. Crivelli. 2002b. The health state of the eel<br />

swimbladder as a measure of parasite pressure by Anguillicola crassus.<br />

Parasitology 124:457-463.<br />

Lefebvre, F., P. Contournet, et A. Crivelli. 2007. Interaction between the severity of<br />

the infection by the nematode Anguillicola crassus and the tolerance to<br />

hypoxia in the European eel Anguilla anguilla. Acta Parasitologica. 52(2):171-<br />

175.<br />

Lefebvre, F., P. Contournet, F. Priour, O. Soulas, et A. J. Crivelli. 2002a. Spatial and<br />

temporal variation in Anguillicola crassus counts: results of a 4 year survey of<br />

eels in Mediterranean lagoons. Dis Aquat Organ 50(3):181-188.<br />

Lefebvre, F., et A. Crivelli. 2004a. Anguillicolosis : dynamics of the infection over<br />

two decades. Dis. Aquat. Org. 62:227-232.<br />

Lefebvre, F., B. Mounaix, G. Poizat, et A. J. Crivelli. 2004b. Impacts of the<br />

swimbladder nematode Anguillicola crassus on Anguilla anguilla: Variations<br />

in liver and spleen masses. Journal of Fish Biology 64(2):435-447.<br />

Lemaire, M. C., S. Biagianti-Risbourg, et R. Lecomte-Finiger. 1992. Analyse de l'état<br />

sanitaire des anguilles (Anguilla anguilla) de la lagune de Bages-Sigean<br />

(Narbonnais) - Approche biologique (estimation de l'âge et de l'embonpoint) et<br />

histo-cytologique (perturbations hépatiques). Rapport Université de Perpignan.<br />

33 p. + annexes.<br />

Limburg, K. E., H. Wickström, H. Svedäng, M. Elfman, et P. Kristiansson. 2003. Do<br />

stocked freshwater eels migrate? Evidence from the Baltic suggests "Yes".<br />

American Fisheries Society Symposium 33:275-284.<br />

Loukili, A., et D. Belghyti. 2007. The dynamics of the nematode Anguillicola crassus,<br />

Kuvahara 1974 in eel Anguilla anguilla (L. 1758) in the Sebou estuary<br />

(Morocco). Parasitol. Res. 100:683-686.<br />

Maillo, P. A., H. Salvado, M. P. Gracia, et A. Marques. 2000. Parasite Fauna on the<br />

European Eel, Anguilla anguilla, L. 1758, in the Natural Park of the Ebro<br />

Delta, West Mediterranean. 38ème meeting annuel du groupement des<br />

protistologues de langue française, Paris - France. The Journal of Eukaryotic<br />

Microbiology.<br />

Maillo, P. A., M. A. Vich, H. Salvado, A. Marqués, et P. Gracia. 2005. Parasites of<br />

Anguilla anguilla (L.) from three coastal lagoons of the River Ebro delta<br />

(Western Mediterranean). Acta Parasitologica 50(2):156-160.<br />

Maldes, L., S. Biagianti-Risbourg, et R. Lecomte-Finiger. 1991. Perturbations<br />

organiques (foie et gonade) chez des anguilles (A. anguilla) de deux milieux<br />

(lagunaire et continental) méditerranéens : Approche biologique (estimation de<br />

l'âge), chimique (dosage du cadmium et des pesticides) et histo-cytologique.<br />

Rapport scientifique. Université de Perpignan, Laboratoire de Biologie<br />

Marine. 38p. + annexes<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 71


Mariottini, M., I. Corsi, et S. Focardi. 2006. PCB levels in european eel (Anguilla<br />

anguilla) from two coastal lagoons of the Mediterranean. Environmental<br />

Monitoring and Assessment 117:519-528.<br />

Migado (2005). Lettre d'information n°1. L'anguille dans le bassin Gironde Garonne<br />

Dordogne.<br />

Molnár, K. 1993. Effect of decreased oxygen content on eels (Anguilla anguilla)<br />

infected by Anguillicola crassus (Nematoda: Dracunculoidea). Acta<br />

Veterinaria Hungarica 41(3-4):349-360.<br />

Molnár, K., C. S. Szekely, et M. Perényi. 1994. Dynamics of Anguillicola crassus<br />

(Nematoda: Dracunculoidea) infection in eels of Lake Balaton, Hungary. Folia<br />

Parasitol 41:193-202.<br />

Moravec, F., et B. Skorikova. 1998. Amphibians and larvae of aquatic insects as new<br />

paratenic hosts of Anguillicola crassus (Nematoda: Dracunculoidea), a<br />

swimbladder parasite of eels. Dis Aquat Organ 34(3):217-222.<br />

Murty, A. S., et A. P. Devi. 1982. The effect of endosulfan and its isomers on tissue<br />

protein glycogen and lipids in the fish, channa punctatus. Pestic. Biochem.<br />

Physiol. 17:280-286.<br />

Nimeth, K., P. Zwerger, J. Wurtz, W. Salvenmoser, et B. Pelster. 2000. Infection of<br />

the glass-eel swimbladder with the nematode Anguillicola crassus.<br />

Parasitology 121(Pt 1):75-83.<br />

Oliveira Ribeiro, C. A., Y. Vollaire, A. Sanchez-Chardi, et H. Roche. 2005.<br />

Bioaccumulation and the effects of organochlorine pesticides, PAHs and<br />

heavy metals in eels (Anguilla anguilla) from the Camargue Biosphere<br />

Reserve, France. Aquat. Toxicol 74:53-69.<br />

Palstra, A. P., V. J. T. Van Ginneken, A. J. Murk, et G. E. E. J. M. Van Den Thillart.<br />

2006. Are dioxin-like contaminants responsible for the eel (Anguilla anguilla)<br />

drama? Naturwissenschaften 93(3):145-148.<br />

Parlement Européen. 2006. Rapport A6-0140/2006 sur la proposition de règlement du<br />

Conseil instituant des mesures de reconstitution du stock d'anguille<br />

européenne (COM(2005)0472 – C6 0326/2005 – 2005/0201(CNS)).<br />

Commission de la pêche. 21 p.<br />

Pierron, F., M. Baudrimont, A. Bossy, J.-P. Bourdineaud, D. Brèthes, P. Elie, et J.-C.<br />

Massabuau. 2007. Impairment of lipid storage by cadmium in the European<br />

eel (Anguilla anguilla). Aquatic Toxicology. 81(3):304-311.<br />

Rahhou, I., M. Melhaoui, R. Lecomte-Finiger, S. Morand, et H. Chergui. 2001.<br />

Abundance and distribution of Anguillicola crassus (Nematoda) in eels<br />

Anguilla anguilla from Moulouya Estuary (Morocco). Helminthologia<br />

38(2):93-97.<br />

Rahhou, I., S. Morand, R. Lecomte-Finiger, et P. Sasal. 2005. Biogeographical<br />

relationships of the eel parasite Anguillicola crassus revealed by random<br />

amplified polymorphic DNA markers (RAPDS). Bull. Fr. Pêche Piscic. 378-<br />

379:87-98.<br />

Robinet, T., et E. Feunteun. 2002. Sublethal effects of exposure to chemical<br />

compounds: a cause for the decline in Atlantic eels? Ecotoxicology 11:265-<br />

277.<br />

Roche, B., A. Buet, et F. Ramade. 2003b. Mise en évidence et validation de<br />

biomarqueurs écotoxicologiques dans la population d'anguilles d'un étang de<br />

la réserve naturelle nationale de Camargue, le Vaccarès, exposée à des<br />

polluants organiques persistants. Rev. Ecol. (Terre Vie) 58:127-141.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 72


Roche, H., A. Buet, O. Jonot, et F. Ramade. 2000. Organochlorine residues in<br />

european eel (Anguilla anguilla), crucian carp (Carassius carassius) and<br />

catfish (Ictalurus nebulosus) from Vaccares lagoon (French National Nature<br />

Reserve of Camargue) - effects on some physiological parameters. Aquatic<br />

Toxicology 48(4):443-459.<br />

Roche, H., A. Buet, et F. Ramade. 2002a. Accumulation of lipophilic<br />

microcontaminants and biochemical responses in eels from the Biosphere<br />

Reserve of Camargue. Ecotoxicology 11:9-18.<br />

Roche, H., A. Buet, et F. Ramade. 2002b. Relationships between persistent organic<br />

chemicals residues and biochemical constituents in fish from a protected area:<br />

the French National Nature Reserve of Camargue. Comparative Biochemistry<br />

and Physiology Part C: Toxicology & Pharmacology 133(3):393-410.<br />

Roche, H., A. Buet, et F. Ramade. 2003a. Caractéristiques écophysiologiques d'une<br />

population d'anguilles de Camargue exposée à une pollution clandestine par<br />

des polluants organiques persistants. Rev. Ecol. (Terre Vie) 58:103-125.<br />

Roche, H., A. Buet, A. Tidou, et F. Ramade. 2003c. Contamination du peuplement de<br />

poissons d'un étang de la Réserve naturelle Nationale de Camargue, le<br />

Vaccarès, par des polluants organiques persistants. Revue d'Ecologie (La<br />

Terre et la Vie) 58:77-102.<br />

Roche, H., J. Dorval, A. Buet, S. Freitas, et F. Ramade. 2000-2001. Contamination<br />

des anguilles de la réserve Naturelle de Camargue par les hydrocarbures<br />

aromatiques polycycliques (HAPs) et recherche de biomarqueurs.<br />

Ichtyophysiol. Acta 23:71-85.<br />

Romeo, M., M. Gnassia-Barelli, et P. Percic. 1996. Etude toxicologique -<br />

Concentration en métaux lourds chez des poissons sauvages en région<br />

Provence-Alpes-Côte d'Azur. Laboratoire de Toxicologie Marine, Faculté de<br />

Médecine Université de Nice Sophia - Antipolis. 14 p.<br />

Roussiez, V., W. Ludwig, A. Monaco, J.-L. Probst, I. Bouloubassi, R. Buscail, et G.<br />

Raragoni. 2006. Sources and sinks of sediment-bound contaminants in the<br />

Gulf of Lions (NW Mediterranean Sea): A multi-tracer approach.<br />

26(16):1843-1857.<br />

Ruiz, X., et G. A. Llorente. 1991. Seasonal variation of DDT and PCB accumulation<br />

in muscle of carp (Cyprinus carpio) and eels (Anguilla anguilla) from the<br />

Ebro Delta, Spain. Vie Milieu 41(2/3):133-140.<br />

Safe, S. H. 1990. Polychlorinated biphenyls (PCBs), dibenzo-p-dioxins (PCDDs),<br />

dibenzofurans (PCDFs), and related compounds: environmental and<br />

mechanistic considerations which support the development of toxic<br />

equivalency factors. Crit. Rev. Toxicol. 21:51-88.<br />

Sancho, E., C. Fernandez-Vega, M. Sanchez, M. D. Ferrando, et E. Andreu-Moliner.<br />

2000. Alterations on AChE activity of the fish Anguilla anguilla as response<br />

to herbicide-contaminated water. Ecotoxicology and Environmental Safety<br />

46:57-63.<br />

Sancho, E., M. D. Ferrando, et E. Andreu. 1997a. Inhibition of gill Na+,K+-ATPase<br />

activity in the eel, Anguilla anguilla, by fenitrothion. Ecotoxicology and<br />

Environmental Safety 38(1):132-136.<br />

Santillo, D., P. Johnson, I. Labunska, et K. Brigden. 2005. Swimming in Chemicals -<br />

Widespread presence of brominated flame retardants and PCBs in eels<br />

(Anguilla anguilla) from rivers and lakes in 10 European countries.<br />

Greenpeace Research Laboratories, Department of Biological Sciences,<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 73


University of Exeter. Technical Note 12/2005/ October 2005. Greenpeace<br />

International. 49 p.<br />

Sauvaget, B., D. Fatin, et C. Briand. 2003. Contamination par Anguillicola crassus de<br />

cinq populations d'anguilles (Anguilla anguilla) du littoral de Bretagne sud. .<br />

Bulletin Français de la Pêche et de la Pisciculture 368:21-26.<br />

Schabuss, M., C. R. Kennedy, R. Konecny, B. Grillitsch, F. Schiemer, et A. Herzig.<br />

2005. Long-term investigation of the composition and richness of intestinal<br />

helminth communities in the stocked population of eel, Anguilla anguilla, in<br />

Neusiedler See, Austria. Parasitology 130:185-194.<br />

Singh, P. B. 1992. Impact of malathion and γ-BHC on lipid metabolism in the<br />

freshwater female catfish, Heteropneutes fossilis. Ecotoxicol. Environ. Safety<br />

23:22-32.<br />

Slotved, H. C., et K. Buchmann. 1993. Acquired resistance of the eel, Anguilla<br />

anguilla L., to challenge infections with gill monogeneans. Journal of Fish<br />

Diseases 16:585-591.<br />

Stone, R. 2003. Freshwater eels are slip-sliding away. Science 302:221-222.<br />

Sures, B., K. Knopf, et W. Kloas. 2001. Induction of stress by the swimbladder<br />

nematode Anguillicola crassus in European eels, Anguilla anguilla, after<br />

repeated experimental infection. Parasitology 123(2):179-184.<br />

Sures, B., I. Lutz, et W. Kloas. 2006. Effects of infection with Anguillicola crassus<br />

and simultaneous exposure with Cd and 3,3',4,4',5-pentachlorobiphenyl (PCB<br />

126) on the levels of cortisol and glucose in European eel (Anguilla anguilla).<br />

Parasitology 132:281-288.<br />

Tapie, N. 2006. Contamination des écosystèmes aquatiques par les PCB et PB<strong>DE</strong> :<br />

Application à l'estuaire de la Gironde. Thèse. Université de Bordeaux 1. 276 p.<br />

van Ginneken, V., B. Ballieux, R. Willemze, K. Coldenhoff, E. Lentjes, E.<br />

Antonissen, O. Haenen, et G. van den Thillart. 2005. Hematology patterns of<br />

migrating European eels and the role of EVEX virus. Comparative<br />

Biochemistry and Physiology Part C: Toxicology & Pharmacology 140(1):97-<br />

102.<br />

Van Ginneken, V., O. Haenen, K. Coldenhoff, R. Willemze, E. Antonissen, P. Van<br />

Tulden, S. Dijkstra, F. Wagenaar, et G. Van Den Thillart. 2004. Presence of<br />

eel viruses in eel species from various geographic regions. Bulletin of the<br />

European Association of Fish Pathologists 24(5):268-272.<br />

Vigier, J.-F. 1997. Les pathologies des anguilles : synthèse des connaissances sur la<br />

pathologie des différentes espèces du genre Anguilla. Cemagref. 198 p.<br />

Wester, P. W., J. H. Canton, et A. Bisscho. 1985. Histopathological study of Poecilia<br />

reticulata (guppy) after long-term β-hexachlorocyclohexane exposure.<br />

Aquatic Toxicology 6:271-296.<br />

Westin, L. 2003. Migration failure in stocked eels Anguilla anguilla. Marine Ecology<br />

Progress Series 254:307-311.<br />

Wolf, K. 1988. Fish viruses and fish viral diseases. Pages 476pp, 1988 in Fish viruses<br />

and fish viral diseases. Cornell University Press, Ithaca, USA, Comstock<br />

Publishing Associates, New York. 476 p.<br />

Würtz, J., et H. Taraschewski. 2000. Histopathological changes in the swimbladder<br />

wall of the European eel Anguilla anguilla due to infections with Anguillicola<br />

crassus. Dis Aquat Org 39:121-134.<br />

Yadav, A. K., et T. P. Singh. 1987. Pesticide-induced impairment of thyroid<br />

physiology in the freshwater catfish Heteropneutes fossilis. Environ. Pollut.<br />

43:29-38.<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 74


ANNEXES<br />

Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007) 75


ANNEXE 1. Caractéristiques des principales lagunes du bassin RMC d’après (Barral, 2001). S= superficie en hectares et P= profondeur moyenne en mètre.<br />

Étang / Lagune département, commune) S P Communication avec la mer ou les Mode de gestion, problème de<br />

Secteur PO/Aude<br />

embouchures de fleuves côtiers.<br />

recrutement.<br />

Canet-Saint (66) (St-Nazaire, Canet) 480 0,5 grau en communication directe muni d’un Gestion<br />

Nazaire<br />

barrage à vannes.<br />

régulièrement ouvert de janvier à avril.<br />

favorable au recrutement.<br />

Salses-Leucate (11) (Salses, Leucate) 5400 1,75 3 graus (creusés ou aménagés) en<br />

pas d’obstacle à la migration, gestion en<br />

communication directe .<br />

faveur du recrutement.<br />

la Palme (11) (La Palme) 600 1 communication par le grau temporaire de la grau fermé naturellement (sable) .<br />

Franqui.<br />

Ouverture lors de « coups de mer ».<br />

Bages-Sigean (11) (Sigean, Port la 3800 2,1 communication directe par le canal de Port la ouvrage à vannes ne fonctionnant plus.<br />

Nouvelle)<br />

Nouvelle.<br />

Pas de blocage physique .<br />

Ayrolle (11) (Port la Nouvelle) 1500 0,5 communication directe par le grau naturel de le grau naturel permanent favorise le<br />

la Vieille Nouvelle.<br />

recrutement, pas de blocage.<br />

Campignol (11) (Gruissan) 100 0,5 communication indirecte par l’étang pas de blocage pour le recrutement entre<br />

d’Ayrolle.<br />

l’Ayrolle et le Campignol.<br />

Grazel (11) (Gruissan-Plage) 230 3 communication directe par un large grau le grau est permanent et ne présente pas<br />

aménagé<br />

d’obstacle au recrutement<br />

Gruissan (11) (Gruissan) 136 0,4 communication indirecte par le canal pas d’obstacles au niveau du canal de<br />

artificiel de Grazel.<br />

Grazel.<br />

Mateille (11) (Gruissan-Plage) 60 3 communication directe temporaire obstacle naturel (ensablement) au<br />

recrutement. Pas de gestion spécifique.<br />

Pissevaches (11) (Les Cabanes de 78 0,3 communication directe temporaire . ensablement du grau et ouverture lors<br />

Fleury)<br />

des« coups de mer ».<br />

Vendres (34) (Vendres) 1900 ? embouchure de l’Aude, présence d’un passe à poisson et ouverture des vannes<br />

Secteur Thau<br />

barrage à vannes.<br />

de<br />

novembre à mars.<br />

Bagnas (34) (Agde) 651 1,2 pas de communication directe. sa non communication directe le rend<br />

peu intéressant.<br />

Thau (34) (Marseillan, Sète, etc.) 7500 4 1 grau et 2 canaux. Seul le canal des Quilles le canal de Sète et le grau de Pisse<br />

est muni de vannes.<br />

Saumes favorise le recrutement.<br />

La Peyrade (34) (Frontignan) 45 0,2 communication indirecte par l’étang de pas de blocage dans le canal reliant Thau<br />

Thau.<br />

et Peyrade<br />

76


ANNEXE 1 (suite)<br />

Étang / Lagune département, commune) S P Communication avec la mer ou les<br />

embouchures de fleuves côtiers.<br />

Secteur Palavas<br />

Ingril (34) (Frontignan) 685 0,6 communication directe par le Port de<br />

Frontignan.<br />

Mode de gestion, problème de<br />

recrutement.<br />

pas d’ouvrage présent, recrutement<br />

favorisé.<br />

Vic (34) (Vic-la-Gardiole) 1255 1,1 pas de communication directe. peu d’intérêt pour le recrutement<br />

Pierre-Blanche (34) (Villeneuve-les- 371 0,6 pas de communication directe. peu d’intérêt pour le recrutement vu sa<br />

Maguelone)<br />

position géographique.<br />

Prévost (34) (Palavas-les-Flots) 294 0,75 communication directe par un grau creusé en pas d’obstacle au recrutement. Gestion<br />

1964.<br />

favorable.<br />

Arnel (34) (Villeneuve-les- 580 0,35 communication directe par canal et<br />

pas d’obstacle à la migration des<br />

Maguelone)<br />

embouchure du Lez.<br />

juvéniles.<br />

Grec (34) (Carnon) 270 0,25 communication directe par canalette et pas d’obstacle à la migration des<br />

embouchure du Lez.<br />

juvéniles.<br />

Méjean (34) (Lattes, Carnon) 747 0,25 communication par le grau de Carnon, ouvrages gérés par convention pour<br />

Pérols<br />

équipé d’une porte.<br />

favoriser le recrutement (janvier-mars).<br />

Mauguio (Or) (34) (Mauguio) 3170 1 grau de Carnon avec porte et canal de Lunel ouvrages gérés par convention pour<br />

avec barrage antisel.<br />

favoriser le recrutement (janvier-mars).<br />

Ponant (30) (la Grande-Motte) 200 2,7 communication par la passe des Abîmes. pas d’obstacle à la migration au niveau du<br />

grau.<br />

Médard (30) (le-Grau-du-Roi) ? 0,8 communication par le canal du Grau du Roi, martelières gérées pour favoriser le<br />

Secteur Camargue<br />

présence de martelières.<br />

recrutement (janvier-septembre).<br />

Impériaux (13) (Saintes-Maries-de-la- 3000 0,5 communication directe par le grau de la martelières difficilement gérées pour le<br />

Mer)<br />

Fourcade, équipé de martelières.<br />

recrutement. Conflits d’usage.<br />

Vaccarès (13) (Saintes-Maries-de-la- 6400 1,5 communication indirecte par les étangs des pas de blocage entre les impériaux et le<br />

Secteur Berre<br />

Mer)<br />

Impériaux.<br />

Vaccarès.<br />

Berre (13) (Martigues, Istres, etc.) 15500 10 communication directe par le canal de canal surcreusé ,circulation de bateaux.<br />

Caronte.<br />

Pas de blocages.<br />

Villepey (83) (Saint-Aygulf, Fréjus) 255 0,8 communication par l’embouchure de<br />

l’Argens.<br />

pas de blocage au recrutement.<br />

77


ANNEXE 1 (suite)<br />

Étang / Lagune<br />

Secteur Corse<br />

département, commune) S P Communication avec la mer ou les<br />

embouchures de fleuves côtiers.<br />

Biguglia (2B) (Furiani, Biguglia,<br />

etc.)<br />

1450 1 communication non permanente par un grau<br />

naturel.<br />

Diana (2B) (Aléria) 570 6 communication directe par un grau<br />

aménagé.<br />

Urbino (2A) (Aléria, Ghisonaccia) 790 5 communication directe avec la mer par un<br />

grau naturel.<br />

Mode de gestion, problème de<br />

recrutement.<br />

grau régulièrement ensablé, problème de<br />

gestion (curage non-régulier).<br />

pas d’obstacle au recrutement de par<br />

l’entretien régulier du grau.<br />

le grau est entretenu régulièrement, le<br />

recrutement est favorisé.<br />

Palu (2A) (Ventiseni) 40 1 communication directe non permanente. le grau est curé chaque année pour<br />

favoriser le recrutement.<br />

78


ANNEXE 2 : Tableau de correspondance entre les codes des documents inventoriés et leur auteurs.<br />

Code 1<br />

Bassin RMC<br />

Code 2 Auteur<br />

Années de<br />

publication<br />

2 R1 Santillo et al. 2005<br />

3 T2 Blanc 1994<br />

6 Ap3 Buet et al. 2006<br />

13 T7 Gony-Lemaire 1990<br />

18 R3 Grauby et al 1973<br />

20 Ap11 Gony et al. 1988<br />

21 Ap12 Lemaire-Gony et al. 1992<br />

23 Ap15 Dupont et al. 1988<br />

24 T8 Dupont 1984<br />

25 Ap16 Benajiba et al. 1995<br />

26 Ap17 Benajiba et al. 1994<br />

27 T9 Benajiba 1991<br />

29 Ap19 Caillot et al 1999<br />

34 Ap24 Lefebvre et al 2002a<br />

37 Ap27 Lambert et al. 1984<br />

40 Ap29 Ternengo et al 2005<br />

41 Ap30 Roche et al. 2003<br />

42 Ap31 Roche et al. 2000<br />

43 Ap32 Roche et al. 2002a<br />

44 Ap33 Roche et al. 2002b<br />

45 Ap34 Lefebvre et al 2002b<br />

46 Ap35 Sasal et al.<br />

communication<br />

personelle<br />

47 R4 Girard 2005<br />

49 R5 Maison régionale de l'eau 2004<br />

51 R6 Feunteun et al. 2000<br />

53 Ap38 Lefebvre et al 2004<br />

54 Ap39 Lefebvre et al 2003<br />

55 Ap40 Lefebvre et al 2004b<br />

56 R7 Girard 2007<br />

58 R8 Lemaire et al 1992<br />

63 R9 Laugier et al. 2003<br />

64 R12 Gony 1985<br />

65 Ap46 Oliveira Ribeiro et al. 2005<br />

66 Ap47 Pointet et al. 2000<br />

68 R10 LDA 39 1996<br />

70 R11<br />

Centre National d'Etudes<br />

Vétérinaires et Alimentaires<br />

1993<br />

72 Ap50 Buet et al. 2000-2001<br />

80 Ap58 Batty et al. 1996<br />

81 R13 Labo analyse 2001<br />

82 R14 Alzieu et al. 2000<br />

85 Ap61 Dupont et al. 1987<br />

88 R15 Romeo et al. 1996<br />

89 R16 Maldes et al. 1991<br />

90 R17 Brutel 1991<br />

91 R18 Hildebrand et al. 1993<br />

79


ANNEXE 2 (suite)<br />

Code 1 Code 2 Auteur<br />

92 R19<br />

Fédération des Alpes-Maritimes<br />

pour la pêche et la protection du<br />

milieu aquatique<br />

Années de<br />

publication<br />

2006<br />

93 R20 LDA 39 1998<br />

94 C1 Fazio Com. Pers.<br />

95 R21 Fumet 2004<br />

96 C2 Fazio Com. Pers.<br />

97 Ap64 Fazio et al. 2005<br />

Autres Pays<br />

Méditerranéens<br />

14 Ap5 Ruiz et al. 1991<br />

28 Ap18 Maíllo et al. 2000<br />

30 Ap20 Moravec et al. 1994<br />

31 Ap21 Maíllo et al. 2005<br />

32 Ap22 Kennedy et al. 1997<br />

33 Ap23 Di Cave et al. 2001<br />

35 Ap25 Spakulova et al. 2002<br />

38 Ap28 Paggi et al. 1982<br />

57 Ap41 Gargouri Ben Abdallah et al 2006<br />

59 Ap42 Gargouri Ben Abdallah et al 2005<br />

60 Ap43 Kheyyali et al. 1999<br />

61 Ap44 EL Hilali et al. 1996<br />

62 Ap45 Rahhou et al. 2001<br />

67 Ap48 Ferrando et al. 1992<br />

73 Ap51 Bressa et al. 1997<br />

74 Ap52 Mariottini et al. 2006<br />

75 Ap53 Bordajandi et al. 2003<br />

76 Ap54 Storelli 2007<br />

77 Ap55 Ben Souissi et al. 2000<br />

78 Ap56 Agradi et al. 2000<br />

79 Ap57 Caliskan et al. 2000<br />

83 Ap59 Corsi et al. 2005<br />

84 Ap60 Canestri-Trotti 1987<br />

86 Ap62 Genç et al. 2005<br />

87 Ap63 Kennedy et al. 1998<br />

80


ANNEXE 3. Documents portant sur l’état sanitaire de l’anguille dans les pays Méditerranéens la France exclue. T = type de site. L :lagune, F : fleuve, R :rivière, C :canal,<br />

D :delta. #=code du site utilisé dans la base excel.<br />

Noms T # A. crassus P. anguillae P. bini EVEX Métaux HAPs PCBs Pesticides Retardateur de flamme<br />

bromés<br />

ESPAGNE<br />

Ébre<br />

Canal Vell<br />

Encanzissada<br />

Tancada<br />

D<br />

L<br />

L<br />

L<br />

3 28,31 28,31<br />

14 14<br />

Turia F 37 75 75 75 75<br />

Albufera<br />

ITALIE<br />

L 2 67<br />

Po D,F 46 84 73 73<br />

Valle Figheri L 20 33 33 33<br />

Comacchio L 43 33 33 33<br />

Lesina L 19 76 76 76<br />

Acquatina L 44 33 33 33<br />

Burano<br />

Fogliano<br />

Monaci<br />

Caprolace<br />

L 45 32 32<br />

Tibre F 41 87 87 87 2<br />

Bracciano L 42 30 2<br />

Orbetello L 12 74, 83 83<br />

Santa Giusta<br />

TURQUIE<br />

L 36 74<br />

Koycegiz L 40 79<br />

Ceyhan<br />

TUNISIE<br />

F 39 86<br />

Ichkeul L 33 57<br />

Bizerte L 48 57<br />

Ghar El Melh L 49 57<br />

Tunis L 32 57 77<br />

2<br />

81<br />

dioxines


Suite ANNEXE 3<br />

Noms T # A. crassus P. anguillae P. bini EVEX Métaux HAPs PCBs Pesticides Retardateur de flamme<br />

bromés<br />

MAROC<br />

Moulouya E 47 60,61,62<br />

Nador L 35 60<br />

Nb articles 12 5 2 3 6 7 1<br />

Nb thèses<br />

Nb rapports<br />

Total 12 5 2 3 6 7 1<br />

82<br />

dioxines


ANNEXE 4 : Liste de quelques principales lagunes et de certains fleuves de Méditerranée (hors bassin<br />

RMC). D’après (Hervé, 1978). Cette liste n’est pas exhaustive.<br />

Espagne :<br />

Croitie<br />

1- Mar Menor de Murca<br />

21- Lac de Vrana<br />

2- Lagune de Valence, Lac d’Albufera<br />

Grèce<br />

3- Delta de l’Ebre, lagunes :<br />

22- Lacs de Macédoine<br />

Encazissada, Tancada, Canal Vell<br />

Turquie<br />

37- Turia (fleuve)<br />

23- Lac de Porto-Lagos<br />

24- Lacs turcs de la mer de Marmara<br />

Italie<br />

25- « limans » bulgares<br />

12- Lagune d’Orbetello<br />

Roumanie<br />

13- Lagunes des marais pontins<br />

26- Lagunes Razelm, Sinoe et « limans »<br />

14- Lac Fusaro<br />

roumains<br />

15- Etangs sardes<br />

Ukraine<br />

16- Lac de Faro<br />

27- « limans » russes<br />

17- Lac de Marsala<br />

Turquie<br />

18- Lac de Pergusa<br />

28- Lagunes turques de la mer Egée<br />

19- Lacs de Lesina et Varano<br />

29- Lagunes turques de Méditerranée<br />

20- Lagune de Venise et valli vénitiens, Valle<br />

39- Ceylan river, Turquie<br />

Figheri<br />

40- Lagune de Köycegiz<br />

41- Le fleuve Tibre, Italie<br />

Égypte<br />

42- Lac Bracciano, Italie<br />

30- Lacs du delta du Nil<br />

43- Lagune de Comacchio, Italie<br />

Tunisie<br />

44- Lagune de Acquatina, Italie<br />

31- Lac Kelbia<br />

36- Santa Giusta (lagunes)<br />

32- Lac de Tunis<br />

38- Le fleuve Po, la Casella (station)<br />

33- Lac Ischkeul<br />

45- Lagunes de Burano, Fogliano, Monaci et<br />

48- Lac de Bizerte, Tunisie<br />

Caprolace<br />

49- Lagune de Ghar el Melh, Tunisie<br />

46- Delta du fleuve Po<br />

Algérie<br />

34- Lac Mellah<br />

Maroc<br />

35- Mar Chica de Mellila, lagune de Nador,<br />

Maroc<br />

47- Estuaire Moulouya, Maroc<br />

83


ANNEXE 5. Sites pour lesquels des études sur les pathogènes et/ou sur les micropolluants de l’anguille européenne ont été mené dans le bassin Méditerranéen (hors bassin<br />

RMC). Les numéros se reportent à l’annexe 4. Carte d’après Hervé (1978).<br />

84


ANNEXE 6 : Liste des espèces de parasites répertoriés dans le bassin RMC.<br />

Espèce Phylum embranchement<br />

sousembramchement<br />

classe<br />

sousclasse<br />

famille<br />

position chez<br />

l'hôte<br />

généraliste/s<br />

pécialiste<br />

Acanthocephala (larvae) métazoaires Acanthocephala Acanthocéphales intestin<br />

Acanthocephalus clavula métazoaires Acanthocephala Acanthocéphales intestin spécialiste<br />

Anguillicola australiensis métazoaires Némathelminthes Nématodes Anguillicolidae<br />

Anguillicola crassus métazoaires Némathelminthes Nématodes Anguillicolidae vessie gazeuse spécialiste<br />

Anguillicola<br />

novaezelandiae<br />

métazoaires Némathelminthes Nématodes Anguillicolidae vessie gazeuse<br />

Bothriocephalus claviceps métazoaires Plathelminthes Cestodes Bothriocephalidae intestin spécialiste<br />

Brachiphallus crenatus métazoaires Plathelminthes trématodes Digenea<br />

Bucephalus anguillae métazoaires Plathelminthes trématodes Digenea Bucephalidae intestin spécialiste<br />

Bucephalus polymorphus métazoaires Plathelminthes trématodes estomac, intestin<br />

Caryophyllaeidae<br />

(accidentel)<br />

métazoaires Plathelminthes Cestodes intestin généraliste<br />

Contracaecum sp. métazoaires Némathelminthes Nématodes cavité corporel<br />

Cosmocephalus obvelatus<br />

(larves)<br />

métazoaires Némathelminthes Nématodes Acuriidae cavité corporel<br />

Deropristis inflata métazoaires Plathelminthes trématodes Digenea Acanthocolpidae<br />

intestin et<br />

estomac<br />

spécialiste<br />

Eimeria anguillae protozoaires<br />

sporozoaires (ou<br />

Apicomplexes)<br />

eimeriidae<br />

cellules<br />

intestinales<br />

spécialiste<br />

Epieimeria anguillae protozoaires<br />

sporozoaires (ou<br />

Apicomplexes)<br />

coccidia<br />

Epieimeria graini protozoaires<br />

sporozoaires (ou<br />

Apicomplexes)<br />

coccidia<br />

Ergasilus gibbus métazoaires Arthropoda Crustacea Maxillopoda<br />

Copepo<br />

da<br />

branchies spécialiste<br />

Goezia anguilla Anisakidae intestin<br />

Gyrodactylus anguillae métazoaires Plathelminthes Monogenea branchies spécialiste<br />

Helicometra fasciata métazoaires Plathelminthes trématodes Digenea Opecoelidae intestin<br />

Hysterothylacium<br />

aduncam<br />

métazoaires Némathelminthes Nématodes Anisakidae intestin<br />

Ichtyophthirius multifiliis<br />

protozoaire<br />

cilié,<br />

Ciliophora<br />

Cilioph<br />

ora<br />

sous cuntané<br />

85


ANNEXE 6 (suite)<br />

Espèce Phylum embranchement<br />

sousembramchement<br />

classe<br />

sousclasse<br />

famille<br />

position chez<br />

l'hôte<br />

généraliste/s<br />

pécialiste<br />

Lasiotocus longicystis métazoaires Plathelminthes trématodes Digenea Monorchidae intestin généraliste<br />

Lecithochirium gravidum métazoaires Plathelminthes trématodes Digenea Hemiuridae intestin généraliste<br />

Lecithochirium musculus métazoaires Plathelminthes trématodes Digenea Hemiuridae estomac,intestin<br />

Lecithochirium rufoviride métazoaires Plathelminthes trématodes Digenea<br />

Limnoderetrema sp. métazoaires Plathelminthes trématodes Digenea intestin<br />

Microspora protozoaires Microspora<br />

Myxidium giardi Myxozoaires Myxosporea branchies, reins spécialiste<br />

Myxobolus sp. Myxozoaires Myxosporea reins, parenchyme non connu<br />

Nicolla gallica<br />

(accidentel)<br />

métazoaires Plathelminthes trématodes Digenea intestin généraliste<br />

Paraquimperia tennerima métazoaires Némathelminthes Nématodes Quimperiidae estomac, intestin<br />

Pomphorhynchus laevis<br />

(accidentel)<br />

métazoaires Acanthocephala Acanthocéphales intestin généraliste<br />

Prosorhynchus aculeatus métazoaires Plathelminthes trématodes Digenea Bucephalidae intestin généraliste<br />

Proteocephalus<br />

macrocephalus<br />

métazoaires Plathelminthes Cestodes intestin spécialiste<br />

Pseudocapillaria<br />

tomentosa<br />

métazoaires Némathelminthes Nématodes intestin spécialiste<br />

Pseudodactylogyrus<br />

anguillae<br />

métazoaires Plathelminthes Monogenea Dactylogyridae branchies spécialiste<br />

Pseudodactylogyrus bini métazoaires Plathelminthes Monogenea Dactylogyridae branchies spécialiste<br />

Pseudodactylogyrus sp. métazoaires Plathelminthes Monogenea Dactylogyridae branchies spécialiste<br />

Pseudomonas<br />

anguilliseptica<br />

bactérie<br />

Raphidascaris acus métazoaires Némathelminthes Nématodes intestin généraliste<br />

Telosentis exiguus métazoaires Acanthocephala intestin<br />

Tetraphyllidea (larves) métazoaires Plathelminthes Cestodes Tetraphyllidea intestin<br />

Trichodina pediculus<br />

protozoaires,<br />

Ciliophora<br />

branchies généraliste<br />

Trichodina fultoni<br />

protozoaires,<br />

Ciliophora<br />

branchies généraliste<br />

Trypanosoma granulosum protozoaires<br />

86


ANNEXE 7: Micropolluants inorganiques et organiques répertoriés dans le bassin Méditerranéen. Les<br />

codes font référence à l’annexe 2. Code RMC = documents portant sur le bassin RMC français, Code<br />

Méd. = documents portant sur les autres pays Méditerranéens. HAP =Hydrocarbures aromatiques<br />

polycycliques<br />

Famille de polluant Polluant Code RMC Code Méd.<br />

Inorganiques<br />

Métaux Aluminium (Al) 56,65,81<br />

Arsenic (As) 56,65,75,81,82<br />

Bore (B) 56<br />

Barium (Ba) 56<br />

Cadmium (Cd) 13,20,21,56,63,64,65,80,<br />

81,82,88,89,90<br />

75,76,77<br />

Chrome (Cr) 56,65,82 77<br />

Cobalt (Co) 65<br />

Cuivre (Cu) 56,65,80,81,82 75,76,77<br />

Fer (Fe) 56,65 77<br />

Mercure (Hg) 49,56,63,65,70,80,81,82, 76<br />

Magnésium (Mg) 65<br />

Manganèse (Mn) 56,65<br />

Molybdène (Mo) 65<br />

Sodium (Na) 65<br />

Nickel (Ni) 56,65,82<br />

Plomb (Pb) 63,65,80,81,82,88 75,77<br />

rubidium (Rb) 65<br />

étain (Sn) 56<br />

Strontium (Sr) 56,65<br />

Titane (Ti) 56,65<br />

zinc (Zn) 56,65,80,81,82 75,76,77<br />

non-métaux Sélénium (Se) 56<br />

Organiques<br />

Dioxines et furanes PCDD/Fs 75<br />

HAP Acénaphtène 6<br />

Acénaphtylène 6<br />

Anthracène 6,44,66<br />

Benzo(a)anthracène 6<br />

Benzo(a)pyrène 6,21,44<br />

(B(a)P)<br />

Benzo(b)fluoranthène 6,82<br />

Benzo(k)fluoranthène 6,82<br />

Benzo[a]anthracène 66<br />

Benzo[a]pyrène 66,82<br />

Benzofluoranthènes 66<br />

Benzol(ghi)perylène 6,82<br />

Chrysène 6,86<br />

Dibenzo(a)anthracène 6<br />

Fluoranthène 6,44,66,82<br />

Fluorène 6,66<br />

Indenol(1,2,3cd)pyrène 6,82<br />

Naphtalène 6,44,66<br />

Phénanthrène 6,44,66<br />

Pyène 6,66<br />

16 HAP prioritaires de l'EPA 43<br />

88<br />

87


ANNEXE 7 (suite)<br />

Famille de polluant Polluant Code RMC Code Méd.<br />

Organiques (suite)<br />

Polychlorobiphényles (PCB) PCB (somme de différents 74,44,42,6,8 14,83,73,76<br />

congénères)<br />

2<br />

PCB (7 indicateurs:<br />

101/118/138/153/170/180/190 )<br />

2,56,76<br />

Pesticides<br />

PCB de type dioxine 75<br />

Organochlorés (OC) Aldrine 65 79<br />

Atrazine 89,91<br />

α,γ Chlordane 65<br />

Chlorpirifos 67<br />

Cianazine 67<br />

Dicofol 67<br />

Dieldrine 6,42,43,65 79<br />

α,β Endosulfan 65<br />

Endosulfan 67<br />

Endosulfan sulfate 65<br />

Endrine 16,65 79<br />

Endrine aldehyde 65<br />

Fipronil 65<br />

HCB (Hexachlorobenzène, lindane) 6,42 73,83<br />

Heptachlor 65<br />

Heptachlor epoxide 65<br />

Simazine 89<br />

Tetradifon 67<br />

OC, HCH (hexachlorocyclohexane) lindane (γHCH) 6,10,42,43,4<br />

4,82,83,89<br />

79,67,83<br />

α HCH 65,82 79<br />

β, γ HCH 65<br />

β HCH 79<br />

OC, DDT et ses métabolites et<br />

82,6,42 14,73,75,76,<br />

produits de transformation DDD,<br />

D<strong>DE</strong>, T<strong>DE</strong><br />

79,83<br />

Organophosphates Fenitrothion 67<br />

Malathion 67<br />

Retardateurs de flamme bromés HBCD (somme α,β,γ) 2<br />

PB<strong>DE</strong> (11 B<strong>DE</strong><br />

congenères:17,28,47,66,85,99,100,<br />

138,153,154,183)<br />

2<br />

TBBP-A 2<br />

88

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!