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l’estomac, lui coupa instantanément le souffle. Chancelant, il<br />
tenta de mordre le bras du Purificateur, mais sans succès. Une<br />
avalanche de coups de pied et de poing s’abattit alors sur lui.<br />
Malgré la force et la puissance du chevalier, Béorf tenait bon et<br />
restait encore debout. C’est le visage ensanglanté,<br />
complètement ravagé par les attaques de Yaune, que le gros<br />
garçon trouva enfin un point d’appui. Le dos contre un arbre, il<br />
parvint à reprendre un peu ses esprits. Sa tête tournait et la<br />
douleur le paralysait lentement. Il entendit la voix du chevalier :<br />
— Adieu, jeune imbécile !<br />
L’épée de Yaune le Purificateur lui traversa le corps.<br />
— Cette arme, ajouta Yaune, empoisonne mortellement tous<br />
ceux qu’elle touche. À présent, considère-toi comme condamné.<br />
Si tu ne meurs pas de tes blessures, tu mourras du poison que je<br />
viens de t’injecter !<br />
Encore une fois, avec l’énergie du désespoir, Béorf bondit à<br />
la figure de Yaune. Cette dernière attaque du béorite porta fruit.<br />
Avec une de ses griffes, il creva un œil à son adversaire. Le<br />
chevalier hurla de douleur et, en replantant son épée dans le<br />
corps du garçon, il cria :<br />
— MAIS VAS-TU MOURIR, SALE BÊTE ? VAS-TU<br />
MOURIR UNE FOIS POUR TOUTES ?<br />
C’est en titubant que Yaune regagna son cheval. Son œil<br />
blessé saignait abondamment. L’homme déguerpit en laissant<br />
Béorf au sol, à demi mort. Par deux fois, l’épée empoisonnée du<br />
chevalier lui avait traversé le corps. Le jeune hommanimal<br />
ferma les yeux et, en souriant, se dit calmement :<br />
« Je vais bientôt revoir mes parents… »<br />
* *<br />
*<br />
Le seigneur Junos avait envoyé ses hommes fouiller les<br />
moindres recoins de Berrion. Ils étaient revenus bredouilles.<br />
Béorf avait disparu et personne ne savait où il se trouvait. Les<br />
chevaliers avaient passé tout le château au peigne fin, sans<br />
oublier les salles secrètes et les greniers ; ils s’étaient même<br />
rendus au cimetière ; mais tout cela en vain ! Pas de traces, pas<br />
d’indice ni de message.<br />
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