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— Pour la dernière fois, guède, menaça la fille, cède-le-moi<br />
et tu pourras partir en paix.<br />
— ON NE DONNE PAS D’ORDRE AUX GUÈDES ! cria la<br />
figure translucide. Que peux-tu faire contre moi ?<br />
— Je connais les voies des peuples anciens, la magie des<br />
premiers rois de la Terre, lança fièrement la fillette, sûre d’elle.<br />
— TU MENS !<br />
— Eh bien… tu l’auras voulu, sale esprit.<br />
Lolya s’approcha du guède, prononça quelques mots dans<br />
une langue archaïque, empoigna l’esprit et le propulsa d’un seul<br />
coup dans le corps de la poule. Prisonnier de l’oiseau, l’esprit<br />
commença à courir dans tous les sens. Sous le rire satisfait de la<br />
jeune reine, la poule quitta la tente, complètement paniquée.<br />
— Ça t’apprendra à discuter mes ordres ! cria la fille en riant<br />
maintenant aux éclats. Allez ! cours vite ! Nous mangeons du<br />
poulet ce soir, stupide guède ! Nous te cuirons avec plaisir !<br />
Se retournant vers Béorf, elle continua ses incantations :<br />
— Maintenant, je ne crains plus rien pour ton esprit.<br />
Soignons tes plaies, et ta survie est assurée. Tant que je serai<br />
près de toi, jamais un autre guède n’osera mettre son nez dans<br />
mes affaires. Ils sont stupides et peureux ! Bon, je t’explique,<br />
Béorf. Je sais que tu peux m’entendre et c’est important que tu<br />
comprennes avec toute ta tête les étapes de ta guérison. Tu es<br />
gravement empoisonné. Les sangsues sur ton corps vont<br />
naturellement aspirer le poison. Elles tomberont ensuite d’ellesmêmes.<br />
Dès que tu ouvriras un œil, je te ferai boire une de mes<br />
potions de guérison, fabriquée avec de l’urine de jument. Tu<br />
verras, c’est très mauvais, mais efficace. Tu guériras encore plus<br />
vite de peur que je t’en serve un autre verre !<br />
À ce moment, Junos entra dans la tente et demanda :<br />
— Comment va-t-il ?<br />
— Il est sauvé, répondit Lolya.<br />
— Tant mieux ! soupira le seigneur de Berrion. Nous venons<br />
de découvrir le corps d’un de mes cuisiniers. Le pauvre a été<br />
décapité. C’est curieux… c’est le même homme que tu as<br />
poursuivi avec un couteau, au château. Tu l’accusais de traîtrise.<br />
Lolya… dis-moi… sais-tu quelque chose que j’ignore ?<br />
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