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— Effectivement, je m’en souviens très bien, confirma<br />
Amos.<br />
— Eh bien, ces portes sont maintenant fermées et les trois<br />
magistrats sont aux prises avec un gros problème. La ville<br />
déborde d’âmes qui arrivent tous les jours par bateau et il n’y a<br />
donc plus de sortie pour les évacuer ! C’est bien cela, Jerik ?<br />
— Voilà, simple à dire de cette façon… disons… très simple…<br />
parfait… exactement… en plein dans le mille ! répondit le<br />
secrétaire du juge Mertellus.<br />
— Je continue, fit Uriel. Vous devez leur venir en aide pour<br />
ouvrir ces fameuses portes. Elles ont probablement été fermées,<br />
pour une raison inconnue, par les dieux. Mais il existe une clé.<br />
La légende dit que c’est le premier des magistrats de Braha qui<br />
la fit fabriquer par un elfe, à l’insu des dieux. Tout comme cela a<br />
été le cas pour vous, jeune maître Daragon, on avait retiré l’âme<br />
de l’elfe de son corps en lui promettant que cette mort serait<br />
temporaire. Une fois sa tâche terminée, l’artisan serrurier se vit<br />
refuser l’accès au monde des vivants. On l’avait trompé ! Fâché<br />
de s’être ainsi fait berner et de ne pouvoir revenir à la vie, l’elfe<br />
cacha la clé dans les profondeurs de la cité. Il ensorcela l’objet<br />
afin que seul un être vivant puisse la récupérer. De cette façon,<br />
dans une ville de fantômes, il deviendrait impossible de<br />
s’emparer de cette clé. Il plaça ensuite deux dangereux gardiens<br />
pour protéger la clé et disparut en ne racontant son histoire à<br />
personne. C’est ce que dit la légende mais… cet elfe s’est<br />
sûrement confié à quelqu’un, puisque je connais cette légende.<br />
S’il s’était réellement tu, jamais je n’aurais entendu parler de<br />
son histoire !<br />
— Mais voilà… ouf… ça fait du bien… une belle explication !<br />
explosa Jerik, impressionné par la facilité avec laquelle Uriel<br />
mentait.<br />
— Mais, dit Amos, songeur, rien n’est moins certain que<br />
cette histoire, puisqu’une légende demeure une légende.<br />
— C’est vrai… mais ces récits constituent toujours des pistes<br />
qu’il ne faut pas négliger, répondit Uriel.<br />
Amos se retira pour réfléchir. Uriel regarda Jerik et<br />
murmura :<br />
— Je mens aussi bien que j’assassine !<br />
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