13.07.2013 Views

Washington renouvelle sa campagne contre aristide! - Haiti Liberte

Washington renouvelle sa campagne contre aristide! - Haiti Liberte

Washington renouvelle sa campagne contre aristide! - Haiti Liberte

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Vol. 5 • No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012 <strong>Haiti</strong> 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00<br />

HAÏTI LIBERTÉ<br />

JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE<br />

1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162<br />

Email: editor@haitiliberte.com Web: www.haitiliberte.com<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté<br />

Bellerive,<br />

la fin d’un<br />

mythe !<br />

<strong>Washington</strong><br />

<strong>renouvelle</strong><br />

<strong>sa</strong><br />

<strong>campagne</strong><br />

<strong>contre</strong><br />

<strong>aristide</strong>!<br />

Voir page 7<br />

Bien que Aristide ait soigneusement maintenu un profil bas depuis le 18 mars dernier, date de son retour en Haïti d’un exil<br />

de sept ans en Afrique du Sud, à mettre au compte de <strong>Washington</strong>, il reste un symbole politique qui suscite les passions<br />

et le courage des masses haïtiennes.<br />

Voir page 7<br />

Ce que la Commission d’enquête révèle sonne comme un coup de semonce pour Jean Max Bellerive sommé de s’expliquer<br />

sur ces marchés passés en tête à tête avec des amis au détriment de l’Etat d’Haïti et du peuple haïtien..<br />

(Thony Belizaire/AFP/Getty Images)<br />

Dife nan plizyè kan :<br />

Eske se yon estrateji<br />

pou fè viktim yo kite<br />

kan yo ?<br />

Page 6<br />

« Je prie Dieu pour<br />

qu’il pleuve »<br />

Page 8<br />

La réémergence de<br />

la Chine en tant que<br />

puis<strong>sa</strong>nce mondiale<br />

Page 10<br />

Votre Sainteté Benoît<br />

XVI, soyez le bienvenu<br />

à Cuba<br />

Page 18


Nous ne devrions pas avoir peur<br />

de remuer la boue !<br />

Par Berthony Dupont<br />

La pire tragédie qu’ait jamais connue le pays de toute son<br />

existence, s’inscrit dans la corruption. Elle est devenue<br />

aujourd’hui, pour diverses raisons, plus banale et plus tolérée,<br />

on dirait même une ombre qui enveloppe et dans l’intimité de<br />

laquelle nous acceptons de vivre. Le pays vit dans <strong>sa</strong> plus vile<br />

situation et cela depuis l’accès à la présidence de Michel Martelly,<br />

un chef d’Etat dont le peuple qu’il dirige, ignore parfaitement<br />

<strong>sa</strong> vraie nationalité et même son vrai nom. Cependant, voici que<br />

grâce à mille et une ruses et audaces de la part de certains parlementaires,<br />

de nombreux clientélistes de la classe dominante et<br />

du soutien de la Communauté Internationale, il parcourt encore<br />

le pays en tant que président de la République.<br />

Dès qu’il y a illégalité, il y a déficit de confiance. Avonsnous<br />

conscience de l’importance de la crise qui sévit actuellement<br />

au sein de l’Etat haïtien ? C’est triste d’entendre une certaine<br />

presse déclarer qu’ « une fois que l’Ambas<strong>sa</strong>deur américain<br />

ait parlé pourquoi alors tout ce tapage, pourquoi tergiverser ? ».<br />

Il y en a d’autres qui <strong>sa</strong>ns doute vous diront que « Martelly était<br />

à Cuba, au Venezuela, il a fait ceci, il a dit cela, une façon de<br />

banaliser la conjoncture pourris<strong>sa</strong>nte pour continuer à le tolérer<br />

dans ses actions déshonorantes à l’égard du pays. Qui veulent<br />

tromper les propagandistes mensongers et les trafiquants de<br />

l’obscurantisme, rétribués pour justifier l’injustifiable?<br />

On est presque arrivé à une situation où il ne va pas être<br />

étonnant d’entendre des gens crier : vive la Corruption, vivent<br />

les Fraudes ! Ce qui pourrait bien pousser le chef d’orchestre du<br />

Palais national à penser de récompenser ceux qui jouent bien<br />

leur partition et en <strong>sa</strong>nctionnant ceux qui s’y refusent. En réalité,<br />

ce qui se passe est révélateur de l’état dans lequel les puis<strong>sa</strong>nces<br />

impérialistes nous ont réduits, quand le crépuscule colonial qui<br />

nous enveloppe se prolonge dangereusement. Il est des puis<strong>sa</strong>nces<br />

qui s’érigent en gendarmes du monde soi-di<strong>sa</strong>nt pour<br />

arrêter des corrupteurs, alors qu’ils sont eux-mêmes les agents<br />

patronnant cette corruption qui arrête les vents du changement,<br />

partout où les peuples luttent pour leur émancipation, leur liberté<br />

et leur dignité.<br />

L’Etat Haïtien ne devrait pas être une mangeoire où viennent<br />

s’alimenter des pourceaux au groin plus long et toujours<br />

in<strong>sa</strong>tisfaits. Le rôle des hommes politiques, n’est ce pas de construire,<br />

bâtir le meilleur pays possible pour leur peuple et de les<br />

protéger <strong>contre</strong> les avatars, alors que les citoyens, eux, se doivent<br />

de veiller, mettre en garde, avertir et prévenir et même en<br />

un sens, contrôler les hommes politiques, les rappeler lorsqu’ils<br />

s’éloignent de la réalité du pays.<br />

A ce stade de la situation, le peuple doit mobiliser ses forces<br />

et ses voix pour empêcher que la corruption ne gangrène non<br />

2<br />

A remplir et à retourner à <strong>Haiti</strong> Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210<br />

Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471<br />

Nom: _________________________<br />

Prénom: ______________________<br />

Adresse: ______________________<br />

Ville: _________________________<br />

Etat/Pays: ____________________<br />

Zip Code/Code Postal: ___________<br />

Tél: __________________________<br />

E-mail: _______________________<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Editorial HAITI<br />

LIBERTé<br />

Bulletin d'Abonnment B<br />

seulement la vie politique du pays mais aussi ce développement<br />

économique qu’il appelle de tous ses voeux.<br />

Un danger nous menace ! C’est l’appel que lancent certains<br />

clientélistes de la corruption, à <strong>sa</strong>voir qu’il nous faut trouver un<br />

terrain d’entente, un compromis, car il y a le pays à <strong>sa</strong>uver. Il<br />

est aberrant de les entendre parler de dialogue dynamique et autres<br />

balivernes qui ne vont que nous enfoncer davantage dans<br />

l’abîme de la dépendance.<br />

Nous ne pouvons pas <strong>sa</strong>uver le pays quand des sénateurs<br />

sont des hommes de main, des trafiquants de drogue déclarés et<br />

connus de tous alors qu’ils continuent de siéger au parlement.<br />

Nous ne pouvons pas <strong>sa</strong>uver le pays quand le président en<br />

fonction est accusé d’actions frauduleuses, de faux documents,<br />

d’u<strong>sa</strong>ge de faux, utili<strong>sa</strong>nt le mensonge et plusieurs identités.<br />

Nous ne pouvons pas <strong>sa</strong>uver le pays si les progressistes ne<br />

mettent fin à leur grève du silence et d’abstention afin de mobiliser<br />

davantage le peuple pour démasquer toutes les forces antichangement<br />

et les mettre hors d’état de nuire. Finalement comment<br />

<strong>sa</strong>uver notre pays quand c’est un ambas<strong>sa</strong>deur à qui il a<br />

été fait appel et qui s’arroge le droit de nous apprendre qui est<br />

haïtien et qui ne l’est pas ?<br />

Nous ne devons pas avoir peur de remuer la boue, si cela<br />

doit nous faire aboutir à la vérité historique et républicaine. Nous<br />

les progressistes, nous sommes des hommes et des femmes incarnant<br />

non seulement les aspirations du peuple mais qui sont<br />

des modèles d’exemple pour les jeunes à venir. Nous ne pouvons<br />

pas laisser aux forces réactionnaires le luxe et la liberté<br />

d’exécuter intégralement <strong>sa</strong>ns broncher leur complot. Devons<br />

nous rester passifs et pensifs ? Non ! Nous devons quitter la<br />

défensive pour passer à l’offensive, puisque nous pouvons certes<br />

avoir la vérité et toutes les raisons du monde entre nos mains ;<br />

mais <strong>sa</strong>ns une force politique conséquente pour faire luire cette<br />

vérité, on risque de n’aboutir à rien.<br />

En ce sens, la Commission parlementaire qui analyse et enquête<br />

sur les documents du chef de l’Exécutif, a besoin d’un<br />

ferme support populaire afin qu’elle puisse non seulement compléter<br />

<strong>sa</strong> tache mais aussi avoir la force politique pour atteindre<br />

le résultat final. Une façon également de l’empêcher de trahir par<br />

la compromission de son travail. Il s’agit, somme toute d’une lutte<br />

pour <strong>sa</strong>uvegarder les principes constitutionnels du pays. Pour<br />

une fois, faisons de cette lutte une arme <strong>contre</strong> l’impérialisme et<br />

ses valets !<br />

Que la poursuite de cette enquête et ses conclusions démystifient<br />

le rôle de cet ambas<strong>sa</strong>deur, proconsul de la puis<strong>sa</strong>nce<br />

étoilée dans le pays !<br />

Que de gigantesques manifestations populaires animent les<br />

rues du pays en support à la Commission Sénatoriale afin de<br />

mettre fin à la Corruption, aux malver<strong>sa</strong>tions et au favoritisme<br />

qui minent la société haïtienne !<br />

Modalités de paiement<br />

Montant : $ ___________<br />

Chèque Mandat bancaire<br />

Carte de crédit<br />

Numéro : ________________________<br />

Date d’expiration : ________ /_______<br />

Code de sécurité : _________________<br />

Etats-Unis<br />

1583 Albany Ave<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Tel: 718-421-0162<br />

Fax: 718-421-3471<br />

3, 2ème Impasse Lavaud<br />

Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />

Tél: 509-3407-0761<br />

Respon<strong>sa</strong>ble:<br />

Yves Pierre-Louis<br />

Email :<br />

editor@haitiliberte.com<br />

Website :<br />

www.haitiliberte.com<br />

DIREcTEuR<br />

Berthony Dupont<br />

EDITEuR<br />

Dr. Frantz Latour<br />

RéDAcTIoN<br />

Berthony Dupont<br />

Wiener Kerns Fleurimond<br />

Kim Ives<br />

Fanfan Latour<br />

Guy Roumer<br />

coRRESPoNDANTS<br />

EN HAITI<br />

Wadner Pierre<br />

Jean Ristil<br />

coLLABoRATEuRS<br />

Marie-Célie Agnant<br />

J. Fatal Piard<br />

Catherine Charlemagne<br />

Pierre L. Florestal<br />

Yves Camille<br />

Jean-Claude Cajou<br />

Didier Leblanc<br />

Jacques Elie Leblanc<br />

Roger Leduc<br />

Joël Léon<br />

Claudel C. Loiseau<br />

Anthony Mompérousse<br />

Dr. Antoine Fritz Pierre<br />

Jackson Rateau<br />

Eddy Tous<strong>sa</strong>int<br />

Ray Laforest<br />

ADmINISTRATIoN<br />

Marie Laurette Numa<br />

Jean Bertrand Laurent<br />

DISTRIBuTIoN: cANADA<br />

Pierre Jeudy<br />

(514)727-6996<br />

DISTRIBuTIoN: mIAmI<br />

Pierre Baptiste<br />

(786) 262-4457<br />

comPoSITIoN ET ARTS<br />

GRAPHIquES<br />

Mevlana Media Solutions Inc.<br />

416-789-9933 * fmelani@rogers.com<br />

WEBmASTER<br />

Frantz Merise<br />

frantzmerise.com<br />

Tarifs d’abonnements<br />

Première Classe<br />

$80 pour un an<br />

$42 pour six mois<br />

Amerique<br />

Centrale,<br />

Amerique du<br />

Sud et Caraïbes<br />

Canada<br />

$125 pour un an<br />

$65 pour six mois<br />

Europe<br />

$150 pour un an<br />

$80 pour six mois<br />

Afrique<br />

$140 pour un an<br />

$80 pour six mois $150 pour un an<br />

$85 pour six mois<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012


Regard inquiet de la<br />

France sur la situation<br />

politique d’Haïti<br />

Didier Le Bret<br />

Lors d’une visite de l’ambas<strong>sa</strong>deur<br />

de France en Haïti, mardi 13<br />

mars 2012, Didier Le Bret à Jacmel,<br />

Sud-Est de l’Ile, où il a participé à<br />

l’inauguration d’un nouveau local<br />

de l’Alliance française de ladite<br />

ville, le diplomate a profité de<br />

l’occasion pour s’exprimer sur la<br />

situation politique critique d’Haïti et<br />

les éventuelles conséquences. Il se<br />

voulait confiant, mais il s’est dit très<br />

inquiet de la crise politique actu-<br />

Rabais! Le riz parfumé au<br />

meilleur goût, cuit en 12 minutes.<br />

Rabais! Champion: Meilleur<br />

farine pour la pâtisserie.<br />

elle qui ronge le tissu social haïtien.<br />

Selon le diplomate français, si cette<br />

crise politique n’est pas résolue rapidement,<br />

les conséquences seront<br />

catastrophiques pour le peuple.<br />

« Ce qui peut affecter le pays,<br />

c’est le sentiment que le pays<br />

plonge dans une crise institutionnelle,<br />

de nature à ralentir les activités<br />

économiques ce qui n’affecte pas<br />

seulement les projets des bailleurs.<br />

En démocratie, avoir une opposition<br />

qui s’exprime, fait partie des<br />

<strong>contre</strong>pouvoirs. Quand l’opposition<br />

est majoritaire à la Chambre cela<br />

complique les choses. Mais, je<br />

pense que c’est dans l’intérêt de<br />

tout le monde de reconstruire le<br />

pays. » A-t-il indiqué.<br />

Alors que l’ambas<strong>sa</strong>deur<br />

sortant des Etats-Unis en Haïti,<br />

Kenneth Merten a fait <strong>sa</strong>voir sur les<br />

ondes de la voix de l’Amérique que<br />

: « Il n’y a aucune préoccupation<br />

concernant la présence des anciens<br />

présidents, Jean Claude Duvalier<br />

et Jean Bertrand Aristide en Haïti,<br />

dans la mesure où ils restent apparemment<br />

en dehors des affaires<br />

politiques ».<br />

Rabais! Champion: Le<br />

meilleur Riz Basmati du monde<br />

Rabais! Beurre du marque Anchor,<br />

pour les yeux et la peau.<br />

A travers <strong>Haiti</strong><br />

Visite du ministère cubain des Affaires<br />

étrangères en Haïti<br />

Dans le but d’assurer que le suivi<br />

de la coopération bilatérale cubaine<br />

en Haïti suit régulièrement<br />

son cours, le ministre cubain des Affaires<br />

étrangères, Bruno Rodriguez<br />

Parilla a effectué une visite officielle<br />

en Haïti de deux jours, le jeudi 15<br />

et vendredi 16 mars 2012. Il a été<br />

accueilli à l’aéroport International<br />

Tous<strong>sa</strong>int Louverture par le ministre<br />

démissionnaire haïtien des Affaires<br />

étrangères, Laurent Lamothe.<br />

Au cours de la première journée de<br />

travail, le diplomate cubain s’était<br />

entretenu avec le président haïtien,<br />

Michel Joseph Martelly et son ministre<br />

des Affaires étrangères, Laurent<br />

Lamothe. Durant leurs discussions,<br />

plusieurs domaines de coopération<br />

ont été explorées en vue d’aider<br />

Haïti à faire face à des problèmes<br />

relatifs à la <strong>sa</strong>nté, l’éducation,<br />

l’environnement entre autres.<br />

Avant de quitter Haïti, le vendredi<br />

16 mars, le ministre Bruno<br />

Rodriguez a procédé à la signature<br />

de trois (3) accords au Palais national<br />

avec son homologue, Laurent<br />

Lamothe. Ces projets portent sur le<br />

domaine de la <strong>sa</strong>nté, de l’éducation<br />

et d’une assistance technique pour<br />

l’entretetien des matériels de la<br />

compagnie Nationale d’équipements<br />

(CNE).<br />

Le président Michel Joseph<br />

Martelly a <strong>sa</strong>lué la signature des<br />

Rabais! Groenland,<br />

du lait frais à 100% pur.<br />

Rabais! Le Thé Senna de la<br />

marque Dr Robert, nettoie l'estomac.<br />

Un paquet de fromage Tip-Top<br />

vous assurent 8 <strong>sa</strong>ndwiches.<br />

Le ministre cubain Bruno Rodriguez procédant à la signature de trois<br />

accords au Palais national avec son homologue, Laurent Lamothe<br />

accords et il a du même coup remercié<br />

le gouvernement socialiste<br />

cubain pour les efforts effectués<br />

dans le cadre du renforcement des<br />

liens historiques, d’amitié et de solidarité<br />

qui existent entre les deux<br />

(2) peuples, mais surtout pour cette<br />

nouvelle coopération entre les deux<br />

pays malgré les conséquences de<br />

l’embargo criminel des Etats-Unis<br />

imposé sur l’Ile sœur depuis plus de<br />

50 ans.<br />

Laurent Lamothe de son côté,<br />

lui aussi, a remercié le gouvernement<br />

cubain pour la signature de ces<br />

Rabais! Patent Barley & Glucose de la<br />

marque Dr Robert rendent les enfants plus<br />

forts et coûtent moins chers. Bouillis ou<br />

refroidis.<br />

accords qui privilégient l’éducation,<br />

l’agriculture et l’expertise cubaine<br />

dans le domaine de la réparation des<br />

équipements de CNE, SMCRS et des<br />

autobus de la compagnie Dignité.<br />

Depuis l’année 1998, le gouvernement<br />

socialiste de Fidel Castro<br />

a manifesté toujours <strong>sa</strong> volonté<br />

d’apporter <strong>sa</strong> solidarité au peuple<br />

haïtien, surtout dans le domaine de<br />

la <strong>sa</strong>nté et de l’alphabéti<strong>sa</strong>tion et ce,<br />

de façon désintéressée. Avec le support<br />

des éducateurs cubains plus de<br />

600 mille Haïtiens ont déjà été alphabétisés.<br />

Rabais! Délicieux:<br />

Real Guyana Chowmein,<br />

la recette au dos<br />

du <strong>sa</strong>chet.<br />

Les Meilleur Biscuits au monde sont du marque Break-O-Day: Noix de coco “Nice”,<br />

“Puff” citron, les Biscuits du gingembre “Snack Up,” biscuits et craquelins en fromage.<br />

Look on all store shelves, supermarkets, delis & discount stores. Whole<strong>sa</strong>le: AFN 908-486-0077. Blue Angel, 24 Brooklyn Terminal Market, Brooklyn, NY.<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 3


Panique généralisée<br />

dans la ville du Cap<br />

Par Jackson Rateau<br />

Le lundi 19 mars dernier, aux<br />

environs de 4 heures PM, les<br />

anciens locaux de l’ODN, se trouvant<br />

à Vertière, 6 Km de la Ville<br />

du Cap-Haïtien, nord, logeant la<br />

Direction Départementale du MAR-<br />

RNDR, ont été envahis par un<br />

groupe d’une cinquantaine de militaires<br />

démobilisés appartenant aux<br />

anciennes Forces Armées D’Haïti<br />

(FADH).<br />

Le groupe dont les membres,<br />

en tenue vert olive et lourdement<br />

armés, est aussi intégré par de<br />

nombreux jeunes (filles et garçons).<br />

Dans ces locaux déjà considérés<br />

comme leur quartier général<br />

dans le nord, y étaient arrivées<br />

d’autres membres des anciennes<br />

Forces Armées D’Haïti, en criant «<br />

Vive l’Armée D’Haïti ».<br />

L’un des chefs des troupes,<br />

le commandant Cherenfant, a fait<br />

<strong>sa</strong>voir que leur présence dans la<br />

ville est un signal aux autorités actuelles<br />

du pays, leur rappelant de<br />

s’acquitter avec eux de leur arriéré<br />

de <strong>sa</strong>laire et de réinstaurer l’Armée<br />

d’Haïti. Il a aussi ajouté que de<br />

nombreux autres jeunes qui prennent<br />

des entraînements à Grande<br />

Rivière du Nord, devront les rejoindre<br />

bientôt dans la base. L’arrivée<br />

de ces troupes armées, surgies soudainement,<br />

dans la ville du Cap, a<br />

semé une panique généralisée dans<br />

toute la population, la présence<br />

des agents de la PNH et ceux de<br />

la MINUSTAH, n’ayant pas été remarquée.<br />

Ces hommes lourdement<br />

armés qui occupent la direction du<br />

MARRNDR dans le nord, conditionnent<br />

leur retrait de cette base<br />

à la <strong>sa</strong>tisfaction de leur revendication.<br />

D’aucuns s’interrogent sur<br />

quelles forces dans l’ombre, manipuleraient<br />

ce mouvement.<br />

« En tant que première autorité<br />

du département du Nord, nous<br />

avons contacté les troupes, leur<br />

demandant de quelle autorité elles<br />

ont occupé les locaux du MARRN-<br />

DR. Un de leur chef, le commandant<br />

Moïse, m’a répondu qu’elles<br />

sont là pour faire respecter le territoire<br />

national, revendiquer leur arriéré<br />

de <strong>sa</strong>laire et leur dédommagement<br />

en tant que membres des<br />

anciennes Forces Armées D’Haïti…<br />

Nous avons parlé au directeur<br />

départemental de la PNH, aux respon<strong>sa</strong>bles<br />

de la sécurité publique.<br />

Nous leur avons demandé de prendre<br />

toutes les dispositions appropriées<br />

pour sécuriser les locaux<br />

du MARRNDR. Aux troupes aussi,<br />

nous les avons suppliés de ne pas<br />

nuire aux au fonctionnement du<br />

personnel de l’office, en attendant<br />

que des dispositions soient prises,<br />

à <strong>sa</strong>voir si elles doivent vider les<br />

lieux ou rester…Etant donné que<br />

les militaires nous ont rassuré<br />

qu’ils ne vont pas commettre de<br />

désordre, je pense qu’ils ne sont<br />

pas dangereux et que la population<br />

n’a pas à avoir peur d’aux… », a<br />

indiqué le délégué départemental<br />

4<br />

BILLS<br />

DUE<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

du Nord, Yvon Altéon.<br />

Le 2e sénateur du Nord,<br />

Moïse Jean Charles, a ainsi fixé <strong>sa</strong><br />

position quant à cette situation de<br />

pagaille dans le nord :<br />

« Nous sommes au courant<br />

de la situation. Le local, en fait,<br />

logeait l’ancien ODN et loge actuellement<br />

la Direction Départementale<br />

du MARRNDR, est occupé de force<br />

par les militaires démobilisés. Il<br />

parait que les respon<strong>sa</strong>bles étaient<br />

au courant. Nombreux habitants<br />

de la ville du Cap, pris de peur, se<br />

sont empressés de fuir la ville. Je<br />

vais soulever cette question dans la<br />

réunion des présidents aujourd’hui,<br />

pour <strong>sa</strong>voir quoi décider au niveau<br />

du parlement, puisque dans différentes<br />

régions à travers le pays,<br />

les militaires démobilisés, intégrés<br />

par certains jeunes, sont en train<br />

d’exercer.<br />

Comment expliquer que des<br />

individus équipés, bien vêtus en<br />

tenues de guerre et armés, occupent<br />

des locaux à travers le<br />

pays, n’ont personne comme respon<strong>sa</strong>ble.<br />

Il s’agit d’un problème<br />

majeur concernant la sécurité de<br />

la population, sur lequel on doit<br />

se pencher. Nous devons agir en<br />

tant que respon<strong>sa</strong>bles et gens concernés.<br />

Au niveau du parlement,<br />

les collègues doivent tous <strong>sa</strong>voir<br />

que la vie de tout le monde est en<br />

danger… ».<br />

Par ailleurs, le même lundi<br />

19 mars, à Port-Au-Prince, des<br />

patrouilleurs de la PNH, ont intercepté<br />

une vingtaine d’hommes<br />

en tenue de guerre avec sur leur<br />

uniforme des insignes de l’armée<br />

américaine et le drapeau américain.<br />

Ils ont déclaré aux autorités, avoir<br />

été envoyé par le département<br />

d’Etat américain. Répondant aux<br />

appels des respon<strong>sa</strong>bles haïtiens,<br />

les autorités américaines qui sont<br />

arrivées tout de suite, ont déclaré<br />

ne pas reconnaître ces hommes qui<br />

sont d’ailleurs d’origine haïtienne.<br />

« Nous avons vu les images.<br />

Ils ont des tenues militaires et<br />

des armes de luxe. Evidemment,<br />

les déclarations sont un peu décousues.<br />

Dans un 1e temps, ils<br />

se réclament être des militaires<br />

américains, dans un 2e temps,<br />

des anciens militaires. J’ai vu sur<br />

leur épaule le drapeau américain,<br />

d’autant qu’ils nous persuadent<br />

être envoyés par le département<br />

d’Etat ; des choses qui nous font<br />

croire qu’ils ont des rapports avec<br />

le gouvernement américain. Ce<br />

sont quand même des déclarations<br />

osées. Ainsi, nous étions dans<br />

l’obligation de contacter les autorités<br />

américaines qui étaient arrivés<br />

rapidement dans le local où ils se<br />

trouvent basés, et les ont démentis<br />

catégoriquement. Ainsi, nous<br />

avons découvert que ce sont des<br />

faux militaires. Il faut quand même<br />

une investigation. Ils sont une<br />

vingtaine ici, mais, si nous devons<br />

faire confiance à leurs témoignages,<br />

ils sont beaucoup plus dehors<br />

», a précisé le secrétaire d’Etat à la<br />

sécurité publique, Reginald Delva.<br />

urgent bill<br />

payments<br />

Grave scène de violence à Petit-<br />

Goâve, un mort, une blessée,<br />

2 arrestations<br />

Dans la nuit du jeudi 15 au vendredi<br />

16 mars 2012 dernier,<br />

dans la localité des Palmes, à Grégoire,<br />

9e section communale de<br />

Petit-Goâve, un citoyen du nom<br />

de Périclès Jean Louis, 60 ans, a<br />

été as<strong>sa</strong>ssiné à coups de poignard.<br />

Ce crime crapuleux a été perpétré<br />

par les frère et sœur, William et<br />

Ginette Augustin, qui ont mutilé<br />

le sexagénaire, incendié la maison<br />

de la famille Jean Louis après leur<br />

forfait. Ils ont aussi <strong>sa</strong>uvagement<br />

agressé madame Félicia Larose,<br />

l’épouse de la victime.<br />

Les deux as<strong>sa</strong>ssins ont prétendu<br />

avoir commis ce meurtre<br />

pour venger leur mère tuée par leur<br />

oncle Périclès Jean Louis. La même<br />

nuit, les autorités policières et judiciaires<br />

de Petit-Goâve, ont procédé<br />

à l’arrestation des deux criminels.<br />

« Effectivement, nous avons<br />

été à Grégoire, 9e section commu-<br />

Viol de deux fillettes au Plateau Central<br />

Le mardi 20 mars dernier, à<br />

Hinche, dans le Plateau Central,<br />

Claudius Dorcélus, 39 ans, un père<br />

starting at<br />

$ 5transfer<br />

fee *<br />

*WESTERN UNION ALSO MAKES MONEY FROM CURRENCY EXCHANGE. For current exchange rate call at 1-800-590-1973. ©2012 Western Union Holdings, Inc. All Rights Reserved.<br />

nale des Palmes pour le constat du<br />

cadavre d’un homme connu sous<br />

le nom de Périclès Jean Louis. Nous<br />

avons noté d’énormes blessures au<br />

niveau de son cou, de <strong>sa</strong> figure et<br />

ses tripes étendues sur le sol. Il<br />

avait aussi ses doigts coupés. Nous<br />

avons trouvé <strong>sa</strong> maison incendiée<br />

et <strong>sa</strong> femme Félicia Larose, grièvement<br />

blessée d’un coup de bâton<br />

qu’elle a reçu au niveau de son<br />

sein gauche. Au cours de notre investigation,<br />

nous avons procédé à<br />

l’arrestation des nommés William<br />

et Ginette Augustin, frère et sœur<br />

et qui sont aussi les neveu et nièce<br />

de la victime. Ils sont actuellement<br />

à la disposition de la justice.<br />

Par ailleurs, à Petit-Goâve,<br />

le week-end écoulé, Nelson Jean<br />

François, 31 ans, accusé être le<br />

profanateur de la Basilique Notredame<br />

de Petit-Goâve, a été écroué<br />

par les autorités policières et ju-<br />

Fondation CINA: Construction de 60<br />

maisons à Source-Matelas<br />

Par Lionel Lafortune<br />

Dans l’objectif d’aider les victimes<br />

du séisme dévastateur du 12 janvier<br />

2010, la Fondation CINA, une<br />

structure ayant une vocation sociale,<br />

liée à la cimenterie Nationale d’Haïti<br />

a entrepris un projet de construction<br />

de 60 maisons dans localité de Source<br />

Matelas, au Nord de la capitale, à raison<br />

de 22 mille dollars US chacune.<br />

Ce projet financé par l’ONG/ ARGOS<br />

a, pour objectif, également de réparer<br />

70 autres maisons de la même zone.<br />

Au Parc-CINA, le jeudi premier Mars<br />

une cérémonie de remise des clefs<br />

de 8 maisons aux bénéficiaires s’est<br />

déroulée dans cette localité. Chacune<br />

de ces maisons comporte deux (2)<br />

chambres à coucher, <strong>sa</strong>lon, <strong>sa</strong>lle à<br />

manger, toilette et est érigée sur une<br />

superficie de 63 mètres carrés.<br />

Selon le directeur de la Fondation,<br />

le sociologue, Kesler Bien-Aimé,<br />

50 maisons ont été déjà construites et<br />

mises à la disposition des bénéficiaires.<br />

La phase de réparation de 70 maisons<br />

va être lancée d’ici la fin du mois de<br />

Mars et 130 familles vont bénéficier de<br />

ce projet qui coûte plus d’un million de<br />

dollars. Les bénéficiaires sont tous, les<br />

employés de la compagnie de Cimenterie<br />

Nationale (CINA) et ils doivent être<br />

détenteurs d’un titre de propriété. C’est<br />

un don de la Fondation CINA.<br />

La directrice de la Fondation,<br />

criminel a commis un acte crapuleux<br />

et honteux sur <strong>sa</strong> propre fille, un<br />

bébé de 15 mois qu’il a violé. Tandis<br />

Mirlande Lafond, de son côté, a rappelé<br />

l’objectif de la Fondation qui n’est<br />

autre que de travailler à l’amélioration<br />

des conditions de vie de la population<br />

de la communauté de Source-Matelas.<br />

Dans cette perspective, un centre de<br />

<strong>sa</strong>nté a déjà été établi dans la communauté<br />

et ce centre est administré par<br />

des médecins cubains dans le cadre de<br />

la solidarité du gouvernement cubain<br />

à Haïti. La Fondation a octroyé des<br />

bourses d’études à des étudiants et des<br />

subventions scolaires à des enfants<br />

BILLS<br />

DONE<br />

diciaires de la dite commune. Il a<br />

avoué être celui qui a commis le<br />

<strong>sa</strong>crilège dans le temple le weekend<br />

du 9 au 10 mars 2012. Le juge<br />

de paix de la commune de Petit-<br />

Goâve, ayant procédé aux informations<br />

préliminaires du dossier,<br />

a affirmé l’avoir acheminé au parquet<br />

de la dite commune pour les<br />

suites légales.<br />

« …J’ai eu un contentieux<br />

avec les respon<strong>sa</strong>bles de cette église<br />

qui m’ont abusé et je l’ai <strong>sa</strong>lie.<br />

Ils avaient procédé à une chose<br />

qu’ils appellent purification des<br />

jeunes. Quand vint mon tour de<br />

cette purification, j’ai obtempéré<br />

<strong>sa</strong>gement. Lors de ces épreuves<br />

qui sont d’ailleurs très dures et<br />

humiliantes, avec des tortures<br />

physiques, j’ai réalisé qu’ils m’ont<br />

abusé <strong>sa</strong>uvagement. Pour prendre<br />

ma vengeance sur eux, j’ai réagi…<br />

», a déclaré l’inculpé Jean François.<br />

qu’à Mirebalais, au mois de février<br />

2012, un homme de 49 ans avait<br />

violé une fillette de 24 mois.<br />

La Fondation cINA, une structure ayant une vocation sociale, le jeudi 15<br />

mars dernier, elle avait organisé une journée de motivation scolaire au<br />

parc cINA avec les élèves boursiers<br />

de la communauté. Le jeudi 15 mars<br />

dernier, la Fondation a organisé une<br />

journée de motivation scolaire au parc<br />

CINA avec les élèves boursiers. Dans<br />

son programme de subvention scolaire,<br />

la Fondation CINA encourage d’abord<br />

l’excellence. Cela fait déjà dix (10) ans<br />

depuis que la Fondation accompagne<br />

la population de Source-Matelas et elle<br />

se propose de l’accompagner indéfiniment,<br />

dans plusieurs domaines tels :<br />

les logements sociaux, l’éducation, la<br />

<strong>sa</strong>nté et la formation professionnelle.<br />

0030_USOB_CaribbeanQ1_<strong>Haiti</strong><strong>Liberte</strong>_10x2.indd 1 1/30/12 4:59 PM<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012


Twa fèy, Twa rasin O!<br />

Magouilleur, menteur, imposteur, racketteur<br />

Par Fanfan La Tulipe<br />

l’occasion, ma grand-mère pater-<br />

A nelle chantait: si m te ou, m ta<br />

wont o, wont ta touye mwen. Un refrain<br />

qui stigmati<strong>sa</strong>it, certes, tel ou tel<br />

autre politicien véreux de son époque,<br />

mais qui n’aura jamais été autant d’actualité<br />

que ces jours-ci avec le scandale<br />

politique et moral causé par un<br />

faus<strong>sa</strong>ire, un magouilleur, un maître<br />

chanteur, un menteur, un imposteur,<br />

un usurpateur, un racketteur, en l’occurrence<br />

Michel Joseph Martelly, président<br />

d’Haïti, aujourd’hui couvert d’opprobre,<br />

de déshonneur, d’avilissement,<br />

de honte, d’ignominie, d’indignité,<br />

d’infamie. Mais la honte ne tuera <strong>sa</strong>ns<br />

doute pas Martelly, homme obscène,<br />

abject et mépri<strong>sa</strong>ble, car, pour répéter<br />

ma grand-mère, chen manje wont li<br />

nan chawony.<br />

On n’en revient pas de cette<br />

carnavalesque, burlesque, grotesque,<br />

bouffonne, caricaturale mascarade du<br />

jeudi 9 février 2012, cet ignoble et<br />

infâme jeudi de la plus honteuse flétrissure<br />

faite à la fonction présidentielle.<br />

Sans vergogne, un président au<br />

passé déjà ignominieux et sulfureux se<br />

donnait en spectacle à la nation et au<br />

monde entier, un spectacle navrant,<br />

miteux, calamiteux, piteux, pitoyable,<br />

misérable, minable, déplorable, lamentable.<br />

Un président exhibant de façon<br />

quasi narquoise mais certainement<br />

malhonnête et frauduleuse huit passeports<br />

entachés de graves irrégularités<br />

éventuellement mises à nu par la Commission<br />

d’enquête sénatoriale.<br />

Il n’y avait aucune raison pour<br />

Martelly d’afficher son escroquerie à<br />

la face des bonnes gens, d’insulter à<br />

ce point la compréhension et l’intégrité<br />

morale des gens honnêtes. Il aurait pu<br />

laisser <strong>sa</strong> filouterie, <strong>sa</strong> friponnerie, <strong>sa</strong><br />

grossière grivèlerie, <strong>sa</strong> baraterie, <strong>sa</strong><br />

<strong>sa</strong>loperie, <strong>sa</strong> carambouille politicienne,<br />

à un subalterne, un souflantyou pour<br />

s’en occuper. Je suis sûr que le porteparole<br />

Lucien Jura, au parler gras, sirupeux,<br />

suffi<strong>sa</strong>nt, guindé, zuzu, se serait<br />

senti très à l’aise pour relayer les menteries<br />

d’un patron intellectuellement<br />

médiocre, moralement pitoyable qui<br />

a eu l’effrontée audace de déclarer :<br />

«je vais prouver une fois de plus ma<br />

bonne foi. Je vais prouver encore une<br />

fois, que le Président Michel Joseph<br />

Martelly, ne donne pas de mensonge,<br />

que c’est un Haïtien natif natal ‘‘Tèt<br />

Kale’’». Un mec qui nage en plein<br />

mensonge, vous vous imaginez !<br />

Et puis l’impen<strong>sa</strong>ble, l’inimaginable,<br />

l’inconcevable, l’incroyable,<br />

l’inexplicable, l’inadmissible, l’incompréhensible,<br />

le renver<strong>sa</strong>nt, le surprenant,<br />

le stupéfiant nous est tombé<br />

dessus lorsque ce baveux d’ambas<strong>sa</strong>deur<br />

meriken, avec fracas, effronterie<br />

et insolence, est venu affirmer à une<br />

baveuse assistance: « je peux vous informer<br />

que le Président Martelly n’est<br />

pas un Américain, c’est un Haïtien.<br />

Je peux ajouter également que j’étais<br />

avec lui et la Première Dame lorsqu’il<br />

a donné <strong>sa</strong> carte de résidence, lorsqu’il<br />

l’a remis au Consulat et nous lui avons<br />

donné un vi<strong>sa</strong>». Et aussitôt, courti<strong>sa</strong>ns,<br />

flatteurs, flagorneurs, adulateurs,<br />

frotte-manche, lèche-manche, lècheaisselles,<br />

lèche-cul, sousou, ti sousou,<br />

gras sousou, souflantyou, couillons,<br />

couillonnes, cochons, cochonnes,<br />

morpions, morpionnes d’applaudir<br />

à tout rompre les deux menteurs, les<br />

deux je chèch.<br />

Comment Martelly a-t-il pu avoir<br />

le culot de présenter des passeports<br />

qu’il <strong>sa</strong>vait grevés de graves irrégularités<br />

remarquées par la grande majorité<br />

des observateurs <strong>sa</strong>ins d’esprit et<br />

de jugement ? On <strong>sa</strong>it le mec obscène<br />

mais pas con au point de s’être fait<br />

piégé par de moins cons que lui. Pratiquement<br />

tous les passeports fai<strong>sa</strong>ient<br />

problème.<br />

Le passeport No. 7 affichait 33<br />

pages au lieu des 32 réglementaires.<br />

Tel passeport, haïtien, montrant que<br />

Martelly avait laissé Haïti 21 fois ne<br />

révélait la présence d’aucun sceau<br />

indiquant le lieu d’arrivée du pas<strong>sa</strong>ger<br />

Micky. Un passeport dont l’année<br />

d’expiration était 2004, portait<br />

un sceau d’immigration U.S.A daté<br />

de…2005. Aucun passeport ne montrait<br />

qu’il avait été annulé par une<br />

perforation. De 1997 à 2004, quatre<br />

passeports haïtiens ont été émis au<br />

nom de Martelly. Aucun d’eux n’indique<br />

que le livret de voyage n’était<br />

plus valide. Sur les passeports (haïtiens)<br />

on ne voit pas un seul sceau de<br />

l’immigration américaine, indiquant<br />

l’entrée du détenteur aux Etats-Unis.<br />

Comment est-ce que Martelly est entré<br />

aux Etats-Unis ? Même en admettant<br />

qu’il ait pu se transformant en papillon,<br />

comment a-t-il pu récupérer ses<br />

bagages ? Papillonnement ? Est-on en<br />

plein réel merveilleux haïtien ?<br />

Sur cette lancée papillonne, il a<br />

été fait état que de 1988 à 2010, aucun<br />

passeport n’indique que Martelly<br />

soit entré aux Etats-Unis, et Dieu seul<br />

<strong>sa</strong>it combien le <strong>sa</strong>ltimbanque a voyagé,<br />

soit pour se présenter à un tribunal<br />

floridien où il a été acculé à payer une<br />

pension alimentaire pour son enfant<br />

abandonné et dans le besoin, soit pour<br />

affaires, peut-être louches, avec le sulfureux<br />

Lamothe. Alors qu’un manifeste<br />

de l’American Air Line affirme<br />

que le 21 novembre 2007 la compa-<br />

gnie n’avait pas de Michel Martelly à<br />

bord mais bien un michael Martelly,<br />

l’intéressé, au grand dam de tous exhibait<br />

un passeport (haïtien) montrant<br />

qu’à cette date il était bel et bien sur<br />

ce vol.<br />

Pour comble de confusion, le sénateur<br />

Moïse Jean-Charles, lors d’une<br />

interview sur Radio Pa Nou, le dimanche<br />

18 mars, a rapporté un entretien<br />

avec le ministre Théano, ce drôle<br />

d’intermédiaire entre l’Exécutif et le<br />

Législatif. Théano lui aurait confié (de<br />

la part de Martelly) que le musicien<br />

Micky ne pouvait être sur ce vol du 21<br />

novembre puisqu’il était parti en province<br />

égayer une soirée dan<strong>sa</strong>nte. Qui<br />

ment ? Qui trompe qui ?<br />

Selon Jean-Charles, l’enregistrement<br />

de quatre des huit passeports a<br />

été identifié dans les archives à cet effet,<br />

nulle trace des quatre autres n’a été<br />

retrouvée. Un passeport émis en 1981<br />

porte une date d’expiration en…1993,<br />

soit une période de validité de 12 ans,<br />

du jamais vu dans les annales «passeportières»<br />

d’aucun pays au monde,<br />

d’aucun régime, même de celui de Papa<br />

Doc où l’imagination débridée ne manquait<br />

pas à certains énergumènes tels<br />

Luckner Cambronne, Franck Romain,<br />

Jacques Fourcand ou d’autres têt loke,<br />

qui avaient rêvé d’«Himalayas de cadavres».<br />

Si tous les chemins mènent à<br />

Rome, toutes ces graves irrégularités,<br />

comiques au point d’évoquer Jessifra<br />

ou Tonton Bichat ne conduisent qu’à<br />

un seul et même diagnostic: u<strong>sa</strong>ge de<br />

faux par un (ou des) racketteur(s).<br />

Je plains certains directeurs<br />

d’opinion qui jusqu’à la semaine dernière<br />

parlaient encore de double na-<br />

Premier à gauche le ministre Théano, ce drôle d’intermédiaire entre<br />

l’Exécutif et le Législatif. Théano lui aurait confié (de la part de martelly)<br />

que le musicien micky ne pouvait être sur ce vol du 21 novembre<br />

puisqu’il était parti en province égayer une soirée dan<strong>sa</strong>nte.<br />

Aux côtes-de-Fer, à l'occasion de la fête patronale de cette commune, martelly s’est adonné à l’un de ses passetemps<br />

favoris : la distribution, sur la place d'armes de la ville, de motocyclettes à la population<br />

tionalité «présumée». J’espère qu’à la<br />

lumière des dernières données disponibles,<br />

ils se res<strong>sa</strong>isiront. On n’est plus<br />

au stade de présomption. Pis, la chose<br />

va même au-delà de la simple affaire<br />

de nationalité pour revêtir un aspect<br />

The Bible Speaks<br />

Academy<br />

5205 Foster Avenue, Brooklyn, NY 11203<br />

Preschool<br />

&<br />

Kindergarten<br />

We have a few rare openings and are now accepting applications! The Bible Speaks Academy<br />

offers a happy, <strong>sa</strong>fe and loving environment for you to leave your children for the day. Our<br />

prices are reasonable, our staff is highly qualified and our location provides a feeling of<br />

security and familiarity for the children.<br />

Take a look at the amenities we offer:<br />

• 18 months & up • Breakfast & lunch provided<br />

• Preschool curriculum designed to ready kids for Kindergarten & beyond<br />

• Reasonable rates • Vouchers accepted<br />

• Extended hours • Class Trips<br />

Registration throughout the year<br />

For more information call:<br />

718-629-4009<br />

juridique. La chose est claire comme<br />

de l’eau de coco. Le député de Tabarre,<br />

Arnel Bélizaire intervenant d’ailleurs<br />

sur l’émission de Radio Pa Nou plus<br />

haut citée a mentionné que les dispositions<br />

doivent être prises maintenant,<br />

et promptement par la chambre des<br />

députés pour mettre Martelly en accu<strong>sa</strong>tion.<br />

Entretemps, ce chenapan de président<br />

continue de fonctionner comme<br />

si de rien n’était. Durant le week-end,<br />

il s’est rendu, aux Côtes-de-Fer, à<br />

l’occasion de la fête patronale de cette<br />

commune, son patelin du reste. Avec<br />

le toupet qu’on lui connaît il a rempli<br />

le bol des Côtiférois en leur promettant<br />

la création d’infrastructures adéquates,<br />

telles que la construction du tronçon<br />

Côtes-de-Fer/Carrefour 44, apparemment<br />

déjà en chantier, l’électrification<br />

de la ville, la construction de lacs collinaires.<br />

Il a discuté avec la population<br />

de certains problèmes liés à l’éducation<br />

et au développement des sections<br />

communales. Ouais…<br />

Dans la soirée, le Président Martelly<br />

s’est adonné à l’un de ses passetemps<br />

favoris : la distribution, sur la<br />

place d’armes de la ville, de motocyclettes<br />

à la population. Le <strong>sa</strong>medi 17<br />

Mars, il a rencontré les élèves du Collège<br />

Secours d’En-Haut, à la Hatte Jolibois,<br />

les villageois de Laborieux et de<br />

Mayette, toujours autour de l’éducation,<br />

une éducation qui du reste ne se<br />

concrétise pas malgré les millions perçus<br />

sur les appels téléphoniques et les<br />

transferts d’argent, source de pillage<br />

et de corruption comme au bon vieux<br />

temps duvaliériste lorsque Cambronne<br />

fai<strong>sa</strong>it collecter des droits de péage à<br />

l’entrée de Cabaret pour la soi-di<strong>sa</strong>nt<br />

construction de Duvalier-Ville, une agglomération<br />

mort-née dont le seul lieu<br />

d’attraction était la «gaguère».<br />

Un communiqué de la présidence<br />

<strong>sa</strong>ns doute bien ficelé par Lucien<br />

Jura rapporte que : «le Chef de l’état a<br />

été acclamé par une foule en liesse».<br />

Sait-on à combien de déhanchements<br />

lascifs et honteux s’est-il laissé aller<br />

durant les festivités en l’honneur du<br />

<strong>sa</strong>int patron des Côtes-de-Fer, d’autant<br />

que l’homme ne rate jamais les occasions<br />

de faire montre de turbulences<br />

de son arrière-train et les ambiances<br />

propices à ses exhibitions fes<strong>sa</strong>rdes ?<br />

Martelly est assurément une<br />

honte ambulante, grouilladante, déshonorante,<br />

dégoûtante, écoeurante,<br />

indécente, avilis<strong>sa</strong>nte et répugnante,<br />

parce que magouilleur, menteur, imposteur<br />

et racketteur. Un maître chanteur<br />

qui après avoir renoncé à <strong>sa</strong> nationalité<br />

haïtienne s’est présenté avec<br />

on ne <strong>sa</strong>it combien de faux papiers<br />

pour se faire accepter par un CEP terrorisé<br />

par les menaces de koupe viza<br />

de l’ambas<strong>sa</strong>de cinquante-étoilée et<br />

les prestations malveillantes et désobligeantes<br />

de Hillary Clinton.<br />

L’ECOLE DE CHOIX<br />

Avi<br />

Enskripsyon lekòl pou tout<br />

timoun <strong>sa</strong>n diskriminasyon<br />

« Lʼécole de Choix » ki nan Mibalè,<br />

(www.ecoledechoix.org) sou wout Sodo a, pral<br />

kòmanse enskripsyon soti vandredi 1ye Jen<br />

2012 la pou ranpli kèk espas vid nan klas soti<br />

jadendanfan pou rive nan 5yèm ane.<br />

« L'Ecole de Choix » ap pran timoun tout ras,<br />

tout orijin ak nenpòt gwoup etnik. Tout timoun<br />

ap gen menm dwa, privilèj, pwogram, ak<br />

aktivite ki disponib pou elèv yo nan lekòl la.<br />

Lekòldechwa pap fè diskriminasyon sou baz<br />

koulè, ras, orijin nan fason l ap administre<br />

règleman edikasyonèl li yo tankou : admisyon,<br />

bousdetid, lajan prete pou pwogram espòtif<br />

ak tout lòt pwogram lekòl la genyen.<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 5


6<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Kwonik Kreyòl<br />

Dife nan plizyè kan :<br />

Eske se yon estrateji pou fè viktim yo kite kan yo ?<br />

Aprè echèk pwogram 16/6<br />

prezidan Michel Joseph Martelly<br />

te lanse nan fen ane 2011, pou<br />

te rive deplase kèk viktim tranblemanntè<br />

12 janvye 2010 la, nan<br />

kèk kan nan zòn metwopolitèn<br />

Pòtoprens lan ; dife ap eklate detanzantan<br />

nan plizyè kan deplase<br />

entèn yo. Nan pwogram 16/6 lan,<br />

se Kan plas Senpyè ak plas Bwaye<br />

nan Petyonvil, Kan ki sou plas<br />

ayewopò Tousen Louvèti an, nan<br />

ri Mayigate ak estad Sylvio Cator<br />

ki te benefisye. 12 janvye 2012,<br />

2 zan, jou pou jou aprè tranblemanntè<br />

a te fin ravaje kapital la,<br />

prezidan Martelly te pwomèt ak<br />

yon bourad 20 milyon dola vèt<br />

pou wete vwazen li yo k ap viv<br />

nan movè kondisyon nan anviwonnman<br />

palè nasyonal la. 2<br />

mwa aprè sinistre 12 janvye yo<br />

fè konnen ONG entènasyonal yo<br />

rele OIM lan se nan betiz l ap pase<br />

viktim yo, li voye yo al chache<br />

kay, yo pa ka jwenn kay, li kon-<br />

ANONS<br />

Zanmi/Kanmarad,<br />

Konbit Ayisyen pou Kore Lakay<br />

(KAKOLA) ap fè nou konnen li fikse<br />

yon nouvo dat pou dine-dan<strong>sa</strong>n li<br />

òganize chak ane a. Nouvo dat la se<br />

<strong>sa</strong>mdi 9 jen 2012 apati 9è nan aswè.<br />

Epitou, nou oblije ale nan yon lòt<br />

lokal. N ap fè fèt la nan La Bella Vita<br />

Banquet Hall, 106-09 Rockaway<br />

Boulevard, Ozone Park, Queens, NY<br />

11417.<br />

KAKOLA ap remèsye nou pou bonjan<br />

konpreyansyon nou.<br />

Pou plis enfòmasyon, Rele nou nan<br />

917-251-6057<br />

Salitasyon patriyotik,<br />

Marquez Osson<br />

pou KAKOLA<br />

Immaculeé Bakery<br />

& Restaurant<br />

2 Locations en Brooklyn<br />

Spécialités<br />

• Pâtés • Pain • AK-100 • Gâteaux<br />

• Jus citron • Bonbon amidon<br />

• Bouchées • Cornets<br />

• Pain patate (sur commande)<br />

• Bouillon (chaque <strong>sa</strong>medi)<br />

• Soupe (chaque dimanche)<br />

1227 Nostrand Avenue<br />

(entre Hawthorne & Winthrop)<br />

Tél: 718.778.7188<br />

1411 Nostrand Avenue<br />

(entre Linden & Martense)<br />

Tél: 718.941.2644<br />

nen byen tranblemanntè a te kraze<br />

prèske tout kay nan katye popilè<br />

yo, kote viktim yo te ka jwenn yon<br />

ti pyès kay pou yon ti lajan yo di y<br />

ap bay la, ti 20 mil goud ki egal a<br />

500 dola vèt.<br />

Pandan pwogram deplase<br />

sinistre yo nan zòn Channmas la<br />

ap make pa sou plas, bandi yo pa<br />

rive idantifye ap mete dife nan<br />

Kan yo, ki <strong>sa</strong>nble tèt koupe ak yon<br />

estrateji pou fòse viktim yo kite<br />

kan yo nan zòn Channmas la ak<br />

lòt kan yo ki sou teren prive yo.<br />

Se nan objektif <strong>sa</strong> a bandi yo te<br />

simaye gazolin nan plizyè kwen,<br />

nan kan MOZOLE, ki chita nan<br />

fa<strong>sa</strong>d Sid palè nasyonal la epi mete<br />

dife nan lannwit vandredi 16 pou<br />

louvri <strong>sa</strong>mdi 17 mas la, 60 tant<br />

boule rapyetè ak tout bagay ki<br />

ladan yo. Moun <strong>sa</strong> yo viktim yon<br />

lòt fwa ankò, zak kriminèl yo, 2<br />

lane aprè tranblemanntè a. Viktim<br />

yo fè konnen yo te pran <strong>sa</strong>nt gaz<br />

la nan Kan an e li te vè 1nè di-<br />

G & S AUTO SALES<br />

• We Do Finance<br />

• Trade-In<br />

• Same Day Plates<br />

Open Sundays • Closed Saturdays<br />

4914 Tilden Avenue<br />

Brooklyn, NY 11203<br />

Tel: 347.442.3837<br />

Guy Edouard, General Manager<br />

718.791.1094<br />

Ernest Delouis: 646.201.0603<br />

Luc Delsius: 646.377.1008<br />

GuyAutoAuc@aol.com<br />

Venus<br />

RESTAURANT<br />

Specializing in<br />

Caribbean &<br />

American Cuisine<br />

We do Catering<br />

Available for all<br />

Occasions<br />

Fritaille etc..<br />

670 Rogers Avenue<br />

(Corner of Clarkson Ave)<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

“Venus, l’entroit idéal”<br />

718-287-4949<br />

1 Dife ki pran nan Kan yo, <strong>sa</strong>nble tèt koupe ak yon estrateji pou fòse viktim yo kite kan yo sitou nan zòn<br />

channmas lan ak lòt kan ki sou teren prive yo<br />

maten, yo tande yon bagay eklate<br />

epi moun yo rele dife. Viktim yo<br />

kritike prezidan Martelly ak OIM<br />

ki pa fè anyen pou yo, men k ap<br />

ba yo manti chak jou. Kèk viktim<br />

te deklare: “Si OIM te leve nou la,<br />

bandi yo pa t ap mete dife sou nou<br />

la, OIM di nou al chache kay, nou<br />

pa ka jwenn kay. Nou di yo, ban<br />

nou lajan an pou n degaje nou, yo<br />

pa vle, men kounye a tout bagay<br />

nou boule la a, nou pa konnen <strong>sa</strong><br />

pou nou fè. 12 janvye pase, prezidan<br />

Martelly di l ap wete nou sou<br />

Channmas la, jouk jounen jodi a,<br />

anyen pa janm fèt, se manti y ap<br />

ban nou, se kòb y ap fè sou do<br />

nou. Men nou di yo atansyon, lè<br />

pèp la leve kanpe pa gen okenn<br />

fòs ki ka anpeche l, lagè avèti pa<br />

touye kokobe… »<br />

Nan lannwit dimanch 11<br />

Maggie Flambeau<br />

Restaurant<br />

1436 Flatbush Avenue<br />

(between Farragut & Glenwood)<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Loubing, General Manager<br />

Breakfast - Lunch - Dinner<br />

7 days a week, 9 am - 10 pm<br />

Samedi Bouyon<br />

Dimanche<br />

Soup Giromon, Pintad, diri djondjon<br />

Free Delivery<br />

Catering for all occasions<br />

347-462-9029<br />

pou louvri 12 mas la, anviwon<br />

2 zè nan maten, bandi yo pa p<br />

vire idantifye mete dife nan Kan<br />

Tous<strong>sa</strong>int Louverture nan ri Saint-<br />

Honoré nan kè kapital la, kote 125<br />

fanmi t ap viv, bilan an 3 moun<br />

mouri pami yo 2 timun e 5 lòt<br />

blese byengrav. 12 fevriye 2012<br />

la, yon gwo dife te klate na kan<br />

sinistre Kafou-peyan, nan katye<br />

popilè SenMaten, plizyè dizèn tant<br />

boule rapyetè, yon timoun 3 lane<br />

mouri e 3 lòt te blese grav. 18 fevriye<br />

2012, nan Kriswa, yon pati<br />

nan kan Maya I te pran dife, 2 tant<br />

te boule, se gras a manèv popilasyon<br />

an ki te rive tenyen dife a.<br />

Plizyè lòt kan nan zòn kapital<br />

la sou menas bandi yo pou mete<br />

dife tankou : Kan ki nan Ri Senlo<br />

a nan Delmas 24, kan 12 ki chita<br />

nan tèt mòn Akasya, nan Kriswa,<br />

kan Seramik nan Delmas 30, antre<br />

Megamart la, kan Channmas<br />

yo elatriye. Anpil moun k ap suiv<br />

sitiyasyon malouk moun nan kan<br />

yo ap viv jounen jodi a, fè konnen<br />

estrateji mete dife nan kan yo se<br />

yon fason pou fè viktim yo kite espas<br />

yo okipe yo. Se travay otorite<br />

yo ak ONG yo nan pwogram y ap<br />

fè pou leve moun yo nan kan yo.<br />

Mete sou <strong>sa</strong> moun ki swadizan di<br />

yo se mèt tè yo ye ap itilize menm<br />

estrateji dife a pou fòse sinistre yo<br />

kite tè yo, yo pwofite boulvèsman<br />

politik ki genyen nan tèt Leta a<br />

pou reprann tè yo nan kraze brize<br />

moun nan kan yo. Men viktim yo<br />

manifeste volonte yo pou yo pa<br />

bay legen. Yo fè konnen y ap rete<br />

nan kan yo jiskaske otorite yo ba<br />

yo yon kote pou y al viv ak fanmi<br />

yo.<br />

KATOU<br />

RESTAURANT<br />

5012 Ave M<br />

(Entre E. 51 et Utica)<br />

10h am – 10h pm<br />

Une innovation dans la cuisine<br />

haïtienne à Brooklyn<br />

Tous les plats haïtiens réalisés par une<br />

équipe de cordons bleus recrutés sous<br />

la supervision de Katou<br />

Griots – Poissons – Poissons Gros Sel<br />

– Dinde – Poulet – Cabri<br />

– Boeuf – Légumes<br />

Bouillon le <strong>sa</strong>medi – Soupe le<br />

dimanche – Bouillie de banane le soir<br />

Appelez le 718-618-0920<br />

Livraison à domicile<br />

Si vous avez du goût, vous ne<br />

lâcherez pas Katou Restaurant<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012


Bellerive, la fin d’un mythe !<br />

Par Catherine Charlemagne<br />

Longtemps la République tout entière<br />

se fiait à son haut fonctionnaire<br />

Jean Max Bellerive. Elle le glorifiait,<br />

le couvrait de lauriers et de médailles,<br />

vantant son sérieux, ses compétences<br />

et ses discrétions en tant qu’un fin politique.<br />

Pas de doute, jusqu’à ce fameux<br />

Audit commandé par le Premier ministre<br />

démissionnaire, Dr Garry Conille,<br />

sur les différents contrats passés avec<br />

des entreprises peu claires, Jean Max<br />

Bellerive était considéré comme une<br />

exception pour notre pays. Et si c’était<br />

un mythe ?<br />

Haut fonctionnaire reconnu<br />

pour ses compétences depuis la fin des<br />

années 80, ce spécialiste des dossiers<br />

difficiles est aussi une bête de travail.<br />

Toujours le nez fourré dans ses dossiers,<br />

l’ancien premier Président du Bureau<br />

Electoral Départemental de l’Ouest<br />

(BED) de la première élection de l’ère<br />

du Conseil Electoral Provisoire (CEP)<br />

est un très grand commis de l’Etat. Jean<br />

Max Bellerive est inclas<strong>sa</strong>ble politiquement.<br />

Les lavalassiens le croient Lavalas,<br />

alors qu’en réalité, il déteste leur<br />

fonctionnement.<br />

Trop populiste. Trop populaire.<br />

L’idée révolutionnaire de ce Mouvement<br />

le terrifie, puisque Bellerive ne s’est<br />

jamais considéré comme fai<strong>sa</strong>nt partie<br />

de la classe moyenne. Il réfléchit en<br />

pur bourgeois. Il n’en a cure du peuple.<br />

Les discours prônant une amélioration<br />

de la vie quotidienne de la population<br />

l’énervent. Ceux qui connaissent bien<br />

Jean Max Bellerive s’étonnent qu’il ait<br />

pu avoir la confiance de ceux qui se<br />

réclament de Lavalas.<br />

Un temps, on le dit proche du<br />

MID de feu Marc Bazin. Là encore,<br />

l’homme a roulé tout le monde. Bellerive<br />

ne s’intéresse, en fait, qu’à<br />

ses dossiers et surtout à ses intérêts.<br />

D’autres diraient ses poches. Il n’est<br />

ni gauche ni droite sur l’échiquier politique.<br />

En tout cas en Haïti, il est un<br />

caméléon. Un électron libre pour parler<br />

comme Kofi Annan. C’est ainsi qu’on<br />

le retrouve dans les différents gouvernements<br />

qui se sont succédés en Haïti<br />

depuis la fin du régime des Duvalier. Il<br />

était déjà fonctionnaire sous Duvalier<br />

et il le reste jusqu’à aujourd’hui. Son<br />

champ de prédilection, la Coopération<br />

et le Plan. Il y a fait l’essentiel de <strong>sa</strong> carrière.<br />

Comme fonctionnaire et ensuite<br />

comme ministre.<br />

Inamovible ministre de la Coopération<br />

du Plan des administrations du<br />

Président René Préval, certains s’étonnaient<br />

qu’il ait gardé ce ministère en<br />

même temps qu’il éli<strong>sa</strong>it domicile à la<br />

Primature en tant que Premier ministre<br />

de son inséparable et fidèle ami : René<br />

Préval, celui qu’il appelle en privé, Ti<br />

René. Pour certains, il faut considérer<br />

Jean Max Bellerive comme un homme<br />

de droite, conservateur, surtout <strong>sa</strong>ns<br />

scrupule. En réalité un opportuniste<br />

<strong>sa</strong>ns gêne et <strong>sa</strong>ns conviction. Ami<br />

d’enfance de René Préval, son père<br />

aussi fut ministre comme celui de Préval<br />

sous les régimes de Dumar<strong>sa</strong>is Estimé<br />

et au début du Dr François Duvalier.<br />

Bellerive sera envoyé en Suisse pour<br />

des études en science politique et gestion.<br />

A son retour au pays il intègre le<br />

ministère de la Coopération et du Plan.<br />

Il y fera carrière.<br />

Même sous les régimes des coups<br />

d’Etat militaire, il n’y sera pas inquiété.<br />

Sauf pour le premier <strong>contre</strong> le Président<br />

Jean-Bertrand Aristide en 1991. C’est<br />

un ami Dominicain, ancien ambas<strong>sa</strong>deur<br />

en Haïti, qui l’a exfiltré vers la<br />

République Dominicaine en mettant<br />

lui-même <strong>sa</strong> vie en danger pour le<br />

protéger des hommes de Michel François<br />

et de Raoul Cédras. Après, Bellerive<br />

ne quittera plus le pouvoir. Tantôt<br />

ministre. Tantôt chef de cabinet. Tantôt<br />

Consultant. Bref, en fin connaisseur des<br />

dossiers de la République et doué d’un<br />

opportunisme à toute épreuve, il traversera<br />

tous les courants qui le rendent<br />

bien.<br />

Mais c’est l’ami de toujours, Ti<br />

René, qui va lui donner la chance de<br />

<strong>sa</strong> vie. Il va rentrer dans l’Histoire. A<br />

la suite des bisbilles politiques et personnelles<br />

entre le chef de l’Etat, René<br />

Préval, et son Premier ministre, Michèle<br />

Pierre-Louis, cette dernière sera<br />

renvoyée par le Sénat à la demande de<br />

la présidence. Du coup un boulevard<br />

s’ouvre devant Jean Max Bellerive fai<strong>sa</strong>nt<br />

figure de favori par un Parlement<br />

à majorité Espoir (Espwa), le parti du<br />

Président.<br />

Ainsi le ministre de la Coopération<br />

et du Plan et qui fai<strong>sa</strong>it aussi office<br />

de chef de cabinet officieux du chef de<br />

l’Etat sera promu (désigné) Premier<br />

ministre. Sa ratification devant les<br />

deux entités du Parlement a été un jeu<br />

d’enfant. Tout le monde voulait de lui.<br />

On lui fai<strong>sa</strong>it confiance. L’on ne parle<br />

que de ses compétences. L’homme qui<br />

a passé une bonne partie de <strong>sa</strong> vie au<br />

cœur de la gestion publique et réputé<br />

bon gestionnaire ne peut être qu’un<br />

excellent chef de gouvernement pour<br />

un pays en manque de leadership. Il<br />

a la confiance de l’internationale. Etc.<br />

Mais dès les premiers jours, le peuple<br />

va se désenchanter. Les amis euxmêmes<br />

se plaignent de l’immobilisme<br />

et de l’inaction du Premier ministre.<br />

En vérité la déception sera à la<br />

hauteur de l’attente et de la confiance<br />

qu’on avait placées en ce grand technocrate,<br />

fin connaisseur du système et des<br />

rouages administratifs. Effectivement,<br />

Bellerive trouva un alibi en béton. Ce<br />

sera l’encombrant et l’inapte Président<br />

de la République. Selon certains, l’inaction<br />

de Bellerive à la tête du gouvernement<br />

reflète l’attitude de son chef.<br />

Les deux se rejoignent pour camper un<br />

exécutif totalement effacé. Sans objectif.<br />

Et <strong>sa</strong>ns perspective. Au moment où<br />

les deux têtes du pouvoir s’accordent,<br />

en fait, à gérer leur avenir et <strong>sa</strong>ns se<br />

soucier de la misère dans laquelle végète<br />

une population démunie de tout.<br />

Survint le 12 janvier 2010.<br />

La catastrophe qui ébranla toute<br />

la société haïtienne et hypothéqua pour<br />

longtemps l’avenir de ce pays. Mais<br />

cyniquement, ce séisme va aussi faire<br />

l’affaire de quelques-uns. Profitant de<br />

la pagaille et de la confusion généralisée,<br />

le pouvoir, en particulier la présidence<br />

et la Primature, enfin les deux<br />

compères allaient réaliser un holdup<br />

et s’emparer de l’essentiel du pouvoir<br />

politique et économique du pays. Pour<br />

réussir ce mauvais coup, en complicité<br />

avec des parlementaires « j’approuve »<br />

l’exécutif va imposer l’adoption d’une<br />

loi soi-di<strong>sa</strong>nt d’« Urgence » donnant<br />

les pleins pouvoirs au gouvernement<br />

et en premier lieu ses deux chefs : le<br />

Président et le Premier ministre de gouverner<br />

par décret.<br />

Or, nous sommes en Haïti en<br />

pleine période de la Reconstruction<br />

du pays post-séisme. Le monde entier<br />

es<strong>sa</strong>ie de donner son obole. Petits et<br />

grands amis du peuple haïtien courent<br />

Bellerive et Préval<br />

De gauche à droite Bellerive, martelly et clinton<br />

au chevet d’un pays dévasté. L’on parle<br />

aussi des millions, voire des milliards<br />

de dollars américains pour la reconstruction,<br />

d’aides urgentes. Intervention<br />

express. Etc. Tout se passe <strong>sa</strong>ns aucun<br />

contrôle du Parlement. De personne.<br />

Par ce stratagème de la « loi d’urgence<br />

», le gouvernement par l’entremise de<br />

son chef, le Premier ministre, Jean Max<br />

Bellerive va signer des contrats avec<br />

des entreprises haïtiennes et dominicaines<br />

amies défiant toute concurrence.<br />

Aucune norme légale en matière d’appel<br />

d’offres ne sera respectée.<br />

A la discrétion et sous couvert<br />

de cette prétendue « loi d’urgence »,<br />

c’est à un véritable « gargotage » et<br />

de gaspillage de fonds publics que le<br />

gouvernement de Jean Max Bellerive<br />

s’est livré. Les entreprises des amis<br />

Dominicains et Haïtiens du Premier<br />

ministre vont s’en donner à cœur joie.<br />

Des contrats juteux ont été signés par<br />

certaines entreprises n’ayant même pas<br />

la capacité d’exécuter les travaux pour<br />

lesquels les contrats ont été passés. Pire,<br />

certaines Sociétés haïtiennes et dominicaines<br />

ont été créées de toutes pièces<br />

pour la circonstance. Pas d’expérience<br />

requise. Pas de capacité d’expertise non<br />

plus. C’est ainsi que des contrats qui se<br />

chiffrent en dizaine de millions et millions<br />

de dollars américains.<br />

Tout cela aurait pu rester entre<br />

amis. Sans que la République n’en<br />

prenne connais<strong>sa</strong>nce. Sans que personne<br />

ne fasse allusion à ces pertes<br />

énormes pour le pays. A ces manquements<br />

aux législations haïtiennes en<br />

vigueur. A la faillibilité et la gestion très<br />

approximative de Jean Max Bellerive.<br />

Mais il y a eu l’arrivée à la Primature de<br />

Garry Conille qui, paraît-il, se doutait de<br />

la légalité de ces contrats signés de gré<br />

à gré avec des firmes dominicaines, vu<br />

leur proximité et leur lien très proche<br />

avec l’ex-patron de la Villa d’Accueil.<br />

La première sinon la seule décision<br />

du nouveau Premier ministre Conille<br />

a été la création d’une Commission<br />

d’enquête pour mener un Audit sur<br />

ces marchés passés en tête à tête avec<br />

des amis au détriment de l’Etat d’Haïti<br />

et du peuple haïtien. Beaucoup ont été<br />

surpris du résultat de l’enquête menée<br />

tambour battant par les commis<strong>sa</strong>ires<br />

désignés par la Primature.<br />

Ce que l’enquête révèle sonne<br />

comme un coup de semonce pour Jean<br />

Max Bellerive sommé de s’expliquer.<br />

Pour la première fois il a été mis en<br />

cause dans des scandales de pas<strong>sa</strong>tion<br />

de marché. Selon l’Audit, il y a trop<br />

d’irrégularités et de choses troublantes<br />

dans ces contrats pour qu’on puisse<br />

Suite à la page (14)<br />

Exhumation de poursuites qui ont échoué:<br />

<strong>Washington</strong> <strong>renouvelle</strong> <strong>sa</strong><br />

<strong>campagne</strong> <strong>contre</strong> Aristide<br />

De nouveaux câbles WikiLeaks témoignent<br />

de la longue histoire de<br />

poursuite infructueuse des États-Unis<br />

Par Kim Ives<br />

L<br />

’ancien président d’Haïti, Jean-Bertrand<br />

Aristide « est une fois de plus<br />

dans le collimateur du gouvernement<br />

américain », a rapporté le Miami Herald<br />

le 4 mars, « cette fois pour avoir<br />

prétendument empoché des millions<br />

de dollars en pots de vin provenant<br />

d’entreprises de Miami qui ont négocié<br />

des offres de téléphonie longue distance<br />

» avec la TELECO, la compagnie<br />

de téléphone ayant appartenu à l’État.<br />

(La TELECO a été privatisée en 2010.)<br />

Les journalistes du Herald se<br />

sont un peu emballés. Ils ont écrit leur<br />

article à partir d’une inculpation étatsunienne<br />

accu<strong>sa</strong>nt un certain «officiel<br />

B» haïtien – que le Herald et un avocat<br />

de la défense supposent être Aristide,<br />

quoique ne pouvant pas le confirmer<br />

– d’avoir pris la fuite avec environ $1<br />

million, et non pas des « millions ».<br />

Mais toute l’histoire pue on ne<br />

peut plus. L’accu<strong>sa</strong>teur d’Aristide est<br />

Patrick Joseph, 50 ans, ancien directeur<br />

de la TELECO, l’un de ceux à être poursuivis.<br />

Aristide l’avait révoqué en 2003<br />

pour corruption, un fait essentiel qui<br />

n’est jamais mentionné dans aucun<br />

des rapports du Herald. Est-il surprenant<br />

que Joseph ou son avocat puisse<br />

maintenant accuser Aristide d’être un<br />

complice, particulièrement quand on<br />

prend en compte des stimulants que<br />

les procureurs américains sont en train<br />

sûrement de leur offrir? La <strong>campagne</strong><br />

de <strong>Washington</strong> pour imputer quelque<br />

chose - n’importe quoi - à Aristide<br />

est connue depuis longtemps. Environ<br />

2000 câbles secrets du Département<br />

d’Etat américain obtenus par<br />

l’organi<strong>sa</strong>tion médiatique WikiLeaks et<br />

ensuite fournis à Haïti Liberté apportent<br />

l’une des meilleures confirmations<br />

de la chasse aux sorcières entreprise<br />

par les États-Unis.<br />

Certains des câbles, publiés<br />

auparavant par Haïti Liberté, montrent<br />

que ces dernières années le Bureau<br />

d’assistance technique (OTA)<br />

du Département du Trésor américain<br />

a donné des centaines de milliers de<br />

dollars dans le financement ainsi que<br />

dans « la formation et l’assistance<br />

technique sur une base mensuelle »<br />

(selon un câble du 25 juillet 2008) à<br />

des organismes haïtiens comme l’Unité<br />

Centrale de Renseignements Financiers<br />

(UCREF). Le gouvernement de facto<br />

du Premier ministre Gérard Latortue<br />

avait formé l’UCREF pour trouver des<br />

preuves et monter un dossier de corruption<br />

présumée sous le gouverne-<br />

AVIS JUDICIAIRE<br />

Par ces motifs, le Tribunal après en avoir délibéré au vœu<br />

de la loi et sur les conclusions du Ministère Public, main<br />

tient le défaut octroyé à l’audience <strong>contre</strong> le défendeur, au<br />

fond prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

existant entre les époux Jean EDDY MATHURIN femme née<br />

Marjorie DORVIL aux torts exclusifs de l’époux pour injures<br />

graves et publiques, désigne l’officier de l’Etat Civil de la<br />

Croix-des-Missions pour transcrire dans les registres à ce<br />

destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait<br />

sera publié dans un quotidien s’éditant à la capitale sous<br />

peine de dommages envers les tiers, s’il y échet.<br />

Compense les dépens ; Commet l’huissier Walki Pierre de<br />

ce tribunal pour la signification du présent jugement.<br />

Me. Eliner Deslouches,<br />

Avocat<br />

ment d’Aristide, qui a été renversé le<br />

29 février 2004 par un coup d’État<br />

soutenu par <strong>Washington</strong>.<br />

Un câble du 17 janvier 2008<br />

note que l’OTA a formé l’UCREF grâce<br />

à un programme qui a coûté aux contribuables<br />

des États-Unis $350,000 sur<br />

deux ans vi<strong>sa</strong>nt à « à améliorer les enquêtes<br />

et les poursuites pour crimes financiers<br />

», c’est à dire trouver quelque<br />

chose sur Aristide.<br />

Malgré un tel soutien des États-<br />

Unis, l’UCREF n’a jamais pu constituer<br />

un dossier crédible. Même une action<br />

en justice civile fondée sur le rapport de<br />

l’UCREF de 69 pages, portée devant un<br />

tribunal de Miami en Novembre 2005,<br />

a été abandonnée par les avocats qui<br />

l’avaient déposée après quelques mois<br />

quand ils ont vu qu’elle ne mènerait<br />

à rien. Pourquoi? Parce qu’il n’y avait<br />

aucune preuve.<br />

Ironie du sort, le chef de l’UCREF,<br />

Jean-Yves Noël, fut lui-même brièvement<br />

emprisonné par un juge haïtien<br />

pour kidnapping. Il a donné un «<br />

compte rendu incohérent, émotionnel<br />

et parfois déroutant » de son arrestation<br />

à des respon<strong>sa</strong>bles de l’ambas<strong>sa</strong>de<br />

des États-Unis et aux « enquêteurs<br />

du Trésor », a rapporté l’ambas<strong>sa</strong>deur<br />

américain en Haïti Janet Sanderson<br />

dans un câble du 1er juin 2006 marqué<br />

« Confidentiel ».<br />

Noël a prétendu être la cible de<br />

deux tentatives d’as<strong>sa</strong>ssinat alors qu’il<br />

était en prison du 22 au 29 mai 2006.<br />

« L’histoire de Noël ne doit pas néces<strong>sa</strong>irement<br />

être prise pour agent comptant,<br />

» a opiné Sanderson. « Sa collaboration<br />

avec les enquêteurs de l’USG<br />

[le Gouvernement des États-Unis],<br />

toujours, au mieux, inégale, s’est<br />

gravement détériorée au cours des 6<br />

derniers mois pour diverses raisons qui<br />

éveillent nos soupçons. Beaucoup prétendent<br />

que Noël est corrompu et que<br />

son arrestation s’est faite sur la base<br />

de <strong>sa</strong> corruption passée. »<br />

Sans se décourager, Sanderson a<br />

recommandé que « Nous devons faire<br />

attention à séparer Jean-Yves Noël,<br />

l’individu, du travail de l’UCREF,<br />

l’institution », arguant que « nous<br />

avons besoin de continuer à soutenir<br />

le travail de novice d’un bureau anticorruption<br />

» même si « la corruption<br />

est enracinée dans la société haïtienne<br />

et l’ingérence politique est la norme. »<br />

Bien sûr, Sanderson ne parlait pas de<br />

l’ingérence politique de <strong>sa</strong> propre ambas<strong>sa</strong>de.<br />

Dans la soirée du 6 mars 2012,<br />

deux jours après l’article du Herald,<br />

des hommes armés sur deux motos<br />

ont abattu Venel Joseph, 80 ans, en lui<br />

tirant dans la bouche, alors qu’il rentrait<br />

à son domicile à Port-au-Prince.<br />

Suite à la page (14)<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 7


8<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Perspectives<br />

« Je prie Dieu pour qu’il pleuve » Semer le doute...<br />

Par Alexandre Duyck<br />

Le 6e Forum mondial de l’eau s’est<br />

ouvert le lundi 12 Mars à Marseille.<br />

Un milliard d’humains n’a pas d’accès<br />

à l’eau potable. Parmi ce milliard les 10<br />

millions d’Haïtiens.<br />

Cinq fois en quelques minutes,<br />

elles vont faire l’aller-retour. Elles ont<br />

12 ou 15 ans tout au plus. Que des filles<br />

coiffées d’un chiffon soigneusement plié<br />

sur lequel elles déposent avec agilité un<br />

bokit, un seau de 20 litres fermé par un<br />

couvercle. La bombonne transparente à<br />

peine remplie, elles filent chez elles, la<br />

déposent au sol, reviennent avec un autre<br />

bokit vide, le remplissent à nouveau,<br />

repartent et ainsi de suite…<br />

Dans la cité Jalousie, l’un des plus<br />

grands bidonvilles de Port-au-Prince,<br />

perché sur les hauteurs de la capitale<br />

haïtienne, comme partout ailleurs dans<br />

ce pays de 10 millions d’habitants, personne,<br />

à part une minuscule minorité, n’a<br />

accès à l’eau. Pas de robinet, pas de toilettes,<br />

pas de douche, rien que des bidons<br />

entreposés dans un recoin d’une maison<br />

misérable. Du coup, quand l’eau surgit,<br />

livrée par camions- citernes ou jaillis<strong>sa</strong>nt<br />

de fontaines municipales ouvertes durant<br />

deux heures, pas de temps à perdre.<br />

L’épidémie de choléra a provoqué<br />

près de 7.000 morts<br />

Janari a 13 ans : “Je prends un<br />

bokit pour nous laver, un pour faire la<br />

cuisine, trois pour boire de l’eau, un pour<br />

la vaisselle et un dernier pour la lessive.”<br />

Elle se fraie un chemin au milieu de la<br />

bousculade. Autour des filles, des vendeurs<br />

proposent des galettes de banane,<br />

des frites, des légumes secs, des fruits<br />

frais, des tickets de loterie… L’image est<br />

<strong>sa</strong>isis<strong>sa</strong>nte, ces adolescentes qui portent<br />

la moitié de leur poids sur la tête,<br />

cette course effrénée pour un bien que<br />

d’autres consomment et gaspillent <strong>sa</strong>ns<br />

s’interroger (150 litres par jour et par personne<br />

en France).<br />

“Sachez qu’il y a dix ans, il fallait<br />

marcher une heure pour aller remplir<br />

un bokit tandis que maintenant, il y a<br />

six fontaines dans le quartier. Ça n’est<br />

pas encore assez, mais c’est un grand<br />

changement”, se félicite Fanita Jean-<br />

Louis, trésorière du comité local. Autre<br />

progrès qui révolutionne la vie de tous les<br />

jours, l’eau est désormais livrée de façon<br />

plus ou moins régulière, à raison de deux<br />

à cinq fois par semaine en fonction des<br />

quartiers. Officiellement potable mais en<br />

réalité impropre à la consommation, l’eau<br />

doit être purifiée à raison d’une pastille<br />

chimique par bidon. Le kit de dix pastilles<br />

coûte 2 euros...<br />

De tous les pays d’Amérique centrale<br />

et du Sud, Haïti est celui où la crise<br />

est la plus aiguë : 80 % des maladies<br />

contractées par les enfants, à commencer<br />

par la typhoïde, sont dues à l’absorption<br />

d’aliments mal lavés ou à la consommation<br />

d’une eau contaminée. L’épidémie de<br />

choléra a provoqué près de 7.000 morts.<br />

Moins de 50 % de la population disposent<br />

d’un accès à l’eau à 100 m de chez soi.<br />

La vie <strong>sa</strong>ns eau, Malochée Brice- Icart la<br />

raconte tristement: “C’est un problème<br />

de tous les jours. Nous sommes quatre,<br />

mes enfants et moi. Le grand qui a 17<br />

ans a tout le temps soif, mais si j’achète<br />

un seau d’eau buvable, je dois <strong>sa</strong>ns cesse<br />

lui dire “Ah non! N’en prends pas tant!”<br />

Avoir de l’eau à la maison, directement<br />

avec un robinet, c’est ce qui me fait le<br />

plus rêver au monde.”<br />

Elle vit dans une seule et même<br />

pièce avec ses trois enfants à Jacquet, un<br />

quartier de la capitale, où l’eau coûte bien<br />

plus cher qu’ailleurs : 7 gourdes (0,35<br />

centimes d’euro) les 20 litres alors qu’elle<br />

est sept fois moins chère à Jalousie. Institutrice,<br />

Malochée gagne l’équivalent de<br />

100 euros par mois. “À l’école, les enfants<br />

ne peuvent rien boire. Soit ils amènent<br />

des petits <strong>sa</strong>chets d’eau, soit je leur<br />

en achète, mais il y a des fois où je ne<br />

peux pas. Moi-même, je me fournis auprès<br />

des camions qui viennent livrer dans<br />

le quartier. Parfois si je n’ai pas l’argent,<br />

alors j’achète de l’eau à crédit. Parfois, je<br />

Les représentants des pays présents au forum mondial de l'eau le 13<br />

mars 2012 à marseille<br />

À Jalousie, grand bidonville de Port-au-Prince, l’exercice quotidien de la<br />

collecte de l’eau. (Bernard Bisson/JDD)<br />

prie Dieu pour qu’il pleuve.”<br />

Les ingénieurs et techniciens français<br />

dépêchés sur place croient pourtant à<br />

un avenir meilleur. Suez Environnement<br />

a été retenue par les autorités haïtiennes<br />

au printemps 2011 pour opérer sur place.<br />

Selon son directeur de l’ingénierie sociétale,<br />

Alexandre Braïlowsky, un ancien de<br />

Médecins <strong>sa</strong>ns frontières, “la seule stratégie<br />

possible, c’est de réaliser un diagnostic,<br />

rénover l’existant, construire des<br />

infrastructures pour permettre l’accès à<br />

l’eau partout, former des techniciens et<br />

faire payer l’accès à l’eau…”<br />

une école de l’eau doit être créée<br />

Jean-Claude Séropian, directeur de la Lyonnaise<br />

des eaux, reconnaît l’ampleur de<br />

la tâche : «Port-au- Prince compte plus<br />

de 3 millions d’habitants avec une capacité<br />

de ressources qui correspond aux<br />

700.000 habitants d’il y a quarante ans»,<br />

lorsque le réseau actuel a été conçu et installé.<br />

Une École de l’eau doit être créée,<br />

des millions de dollars ont été versés par<br />

la Banque mondiale et le gouvernement<br />

espagnol, des ONG françaises continu-<br />

Maison à Vendre<br />

ent d’oeuvrer sur place… «Le pays a pris<br />

beaucoup de retard, les travaux ne commencent<br />

que maintenant, mais il existe<br />

des raisons d’espérer.»<br />

Difficile à entendre quand on constate<br />

les conditions dans lesquelles vivent<br />

les victimes du séisme d’il y a deux ans,<br />

évidemment dépourvues d’eau et toujours<br />

logées dans des tentes face au palais<br />

présidentiel en ruine, ou lorsqu’on traverse<br />

les bidonvilles aux rues défoncées,<br />

jonchées de détritus. Directeur général de<br />

la Direction nationale de l’eau potable et<br />

de l’as<strong>sa</strong>inissement, Gérald Jean-Baptiste<br />

envi<strong>sa</strong>ge un taux de couverture de 100<br />

% d’ici à quinze ans, un rêve auquel lui<br />

seul semble croire. «Tout dépendra des dirigeants<br />

politiques, confie un diplomate.<br />

S’il y a une vraie volonté, pourquoi pas.<br />

Mais sinon? Plus d’un Haïtien sur deux<br />

vit avec moins d’un dollar par jour. On<br />

reste dans une situation de tous les possibles,<br />

jamais très loin d’une catastrophe<br />

<strong>sa</strong>nitaire.»<br />

Le Journal du Dimanche<br />

12 mars 2012<br />

Cette maison est en vente à Delmas, Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong>.<br />

Comprenant :<br />

5 chambres à coucher, 5 toilettes, 2 <strong>sa</strong>lons, une grande <strong>sa</strong>lle à<br />

manger, eau chaude, office, garage, dépendance, inverter,<br />

entretien.<br />

Pour de plus amples informations, appelez Saint Guitte Gilbert au<br />

509-3735-4033<br />

L’ancien président Jean Bertrand Aristide et son épouse mildred, lors de<br />

leurs retours en <strong>Haiti</strong> le 18 mars 2011<br />

Par Jean-Marie GAUTHIER<br />

Encore et toujours par le<br />

mensonge pour préserver des<br />

intérêts supérieurs et fallacieux !<br />

C’est un sentiment de profond écœurement<br />

et de grande révolte qui doit<br />

animer tout citoyen qui se respecte<br />

à travers le monde quand tombe aujourd’hui<br />

encore la triple information<br />

diffusée dans les médias :<br />

- le département de la justice<br />

américaine demanderait l’extradition<br />

du Président Aristide pour<br />

faire face aux accu<strong>sa</strong>tions de trafic<br />

de drogue, suite aux révélations et<br />

preuves données par Jacques KE-<br />

TANT, et de dilapidation des avoirs<br />

de la TELECO.<br />

- la justice française pour ne<br />

pas être en reste demande bien-sûr<br />

l’extradition du président Aristide et<br />

de René Préval vers la France pour<br />

faire face aux accu<strong>sa</strong>tions d’as<strong>sa</strong>ssinats<br />

suite aux révélations et preuves<br />

fournies par Amaral Duclonat.<br />

- enfin et pour couronner le<br />

tout, la justice sud-africaine porterait<br />

plainte <strong>contre</strong> les époux J.-B.<br />

Aristide afin que les autorités haïtiennes<br />

d’aujourd’hui l’assistent afin<br />

de récupérer près de 1 million de<br />

dollars d’objets d’arts, propriétés de<br />

l’Etat Sud-Africain qui se trouvaient<br />

dans la résidence officielle mise à<br />

leur disposition gracieusement, avec<br />

lesquels ils se sont envolés vers Haïti.<br />

Comment porter du crédit à tout<br />

cela ? Une fois encore une triple honte<br />

entache tous ces «colportages» de bas<br />

étages : Honte aux falsifications médiatiques<br />

! Honte aux manipulations<br />

d’informations mensongères ! Honte<br />

aux calomnies et médi<strong>sa</strong>nces faciles<br />

pour détourner l’attention ! Derrière<br />

tout ça, il y a des intérêts évidents<br />

facilement décelables. Les pays occidentaux<br />

n’en sont pas à une imposture<br />

près concernant Haïti. Mais que<br />

des Haïtiens, peu nombreux certes<br />

mais influents, se prêtent à ce jeu, a<br />

quelque chose d’odieux !<br />

Car trois évidences <strong>sa</strong>utent aux<br />

yeux pour démonter tout cela :<br />

- Le Président Aristide demeure<br />

premier dans l’esprit et le cœur de la<br />

majorité des Haïtiens. C’est un fait<br />

incontestable que tout journaliste<br />

et reporter humaniste de bonne foi<br />

reconnaît aisément, et affirme, s’il a<br />

un peu de courage et de loyauté intellectuelle.<br />

Tous les pauvres d’Haïti et<br />

les gens honnêtes l’admettent. Et ils<br />

sont majoritaires. C’est comme ça ! Ils<br />

n’ont pas pu voter puisqu’on leur en<br />

a empêché ! Et ils ne se sont même<br />

pas révoltés... jusqu’ici ! Avouons<br />

qu’ils font preuve d’une dignité à<br />

toute épreuve ! Et aujourd’hui on<br />

continue encore et encore à <strong>sa</strong>lir ce<br />

qu’ils ont de plus cher au monde !<br />

Cette constatation a de quoi troubler<br />

et embarrasser la communauté internationale<br />

qui veut coûte que coûte en<br />

venir à ses fins à elle !<br />

- Pourquoi ? Et c’est la seconde<br />

évidence, parce que ce qui est imposé<br />

au pays par l’étranger avec la complicité<br />

d’une classe Haïtienne riche,<br />

fonctionne mal... que les turpitudes et<br />

turbulences continuent, que les marchés<br />

et tractations se poursuivent sur<br />

le dos des gens... que les ONG veulent<br />

se poser en conquérantes... que le<br />

peuple n’en voit pas le bout malgré<br />

les promesses qu’on lui fait miroiter...<br />

et on pourrait continuer la litanie !<br />

- Enfin, troisième évidence, les<br />

gens aux commandes aujourd’hui en<br />

Haïti ne sont pas limpides du tout. Et<br />

les alliances poussées par l’étranger<br />

et certains secteurs du pays avec les<br />

Duvaliéristes sont nauséabondes et<br />

dangereuses ! On veut donc détourner<br />

l’attention à tout prix.<br />

Alors les calculs vont bon train.<br />

On crée l’évènement. On ment honteusement.<br />

On fait de la provocation<br />

qui se répand comme une traînée de<br />

poudre ! Tout cela pour permettre à<br />

Duvalier -le vrai bourreau, le vrai<br />

tyran, le vrai voleur- d’être à l’abri,<br />

et à tous les mafieux qui reprennent<br />

pignon sur rue aujourd’hui de se refaire<br />

une <strong>sa</strong>nté en plein jour ! Il faut<br />

regarder la réalité en face. En Haïti,<br />

les pauvres, le petit peuple, et Aristide<br />

en est (même s’il demeure silencieux<br />

par respect - et c’est <strong>sa</strong> grandeur), en<br />

ont assez !<br />

Assez de nos mensonges et de<br />

nos atermoiements ! Assez de nos<br />

promesses non tenues ! Assez de<br />

nos calculs politiciens de bas étages !<br />

Assez des injustices que l’on fait perdurer<br />

dans le pays ! Assez du peu de<br />

cas que l’on fait de tous ces Haïtiens<br />

de génie qui travaillent, œuvrent et se<br />

donnent pour relever le pays et qui<br />

ne demandent qu’une chose : qu’on<br />

les respecte en aidant loyalement à<br />

remettre le pays debout selon leurs<br />

vues à eux <strong>sa</strong>ns imposer forcément<br />

les leurs par la force ! Assez de ce<br />

capitalisme débridé qui laisse tant de<br />

gens sur le carreau !<br />

Président Aristide, restez en<br />

Haïti ! Vous y êtes bien ! Vous n’avez<br />

rien à vous reprocher ! Tous les gens<br />

honnêtes le <strong>sa</strong>vent ! Il n’y a que les<br />

vaux-rien pour dire du mal de vous<br />

et inventer toute cette désinformation<br />

calomnieuse !<br />

« La vérité vous rendra libre ! » -<br />

Vous êtes libre ! Avec vous nous<br />

sommes libres et dans la vérité !<br />

merci ! mèsi anpil !<br />

Jean-marie GAuTHIER<br />

conseiller Principal d’Education<br />

Lycée Professionnel de Blanchet<br />

à Basse-Terre (Guadeloupe)<br />

19 mars 2012<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012


By Kim Ives<br />

<strong>Haiti</strong>’s former president Jean-Bertrand<br />

Aristide “is once again in<br />

the crosshairs of the U.S. government,”<br />

reported the Miami Herald on<br />

Mar. 4, “this time for allegedly pocketing<br />

millions of dollars in bribes from<br />

Miami businesses that brokered longdistance<br />

phone deals” with TELECO,<br />

the once state-owned phone company.<br />

(TELECO was privatized in 2010.)<br />

The Herald’s writers got a little<br />

carried away. They were working from<br />

a U.S. indictment charging that a certain<br />

<strong>Haiti</strong>an “Official B” – whom the<br />

Herald and a defense lawyer deduce,<br />

but cannot confirm, is Aristide – made<br />

off with about $1 million, not “millions.”<br />

But the whole story stinks to<br />

high heaven. Aristide’s accuser is one<br />

of those indicted, Patrick Joseph, 50,<br />

TELECO’s former director. Aristide fired<br />

him in 2003 for corruption, a key fact<br />

never mentioned in any of the Herald’s<br />

reports. Is it surprising that Joseph or<br />

his lawyer might now accuse Aristide<br />

as an accomplice, especially given the<br />

incentives U.S. prosecutors are surely<br />

offering him?<br />

<strong>Washington</strong>’s campaign to pin<br />

something – anything – on Aristide has<br />

long been known. About 2000 secret<br />

U.S. State Department cables obtained<br />

by the media organization WikiLeaks,<br />

and then provided to Haïti Liberté provide<br />

one of the best confirmations of<br />

the U.S. witch-hunt.<br />

Some of the cables, not previously<br />

published by Haïti Liberté,<br />

show that in recent years the U.S.<br />

Treasury Department’s Office of Technical<br />

Assistance (OTA) gave hundreds<br />

of thou<strong>sa</strong>nds of dollars in funding as<br />

well as “monthly training and technical<br />

assistance” (according to a Jul. 25,<br />

2008 cable) to <strong>Haiti</strong>an agencies like<br />

the Central Unit for Financial Investigation<br />

(UCREF). Prime Minister Gérard<br />

Latortue’s de facto government formed<br />

UCREF to find evidence of and make<br />

a case for corruption under Aristide’s<br />

government, which was overthrown in<br />

a Feb. 29, 2004 coup d’état supported<br />

by <strong>Washington</strong>.<br />

A Jan. 17, 2008 cable notes that<br />

OTA trained UCREF in a program costing<br />

the U.S. taxpayer $350,000 over<br />

two years “to improve investigation<br />

and prosecution of financial crimes,”<br />

i.e. to find something on Aristide.<br />

Despite such U.S. support, UCREF<br />

could never build a credible case. Even<br />

a civil suit based on UCREF’s 69-page<br />

report against Aristide, brought in a<br />

Miami court in November 2005, was<br />

abandoned by the lawyers filing it after<br />

a few months when they <strong>sa</strong>w that<br />

it was going nowhere. Why? Because<br />

there was no evidence.<br />

Ironically, UCREF’s chief, Jean-<br />

Yves Noel, was himself briefly jailed<br />

by a <strong>Haiti</strong>an judge for kidnapping. He<br />

gave a “a rambling, emotional and<br />

sometimes confusing account” of his<br />

arrest to U.S. Embassy officials and<br />

“Treasury investigators,” reported U.S.<br />

Ambas<strong>sa</strong>dor to <strong>Haiti</strong> Janet Sanderson<br />

in a Jun. 1, 2006 cable marked “Confidential.”<br />

Noel claimed there were two attempts<br />

to as<strong>sa</strong>ssinate him while he was<br />

imprisoned from May 22-29, 2006.<br />

“Noel’s story should not neces<strong>sa</strong>rily<br />

be taken at face value,” Sanderson<br />

opined. “His cooperation with<br />

USG [U.S. Government] investigators,<br />

always spotty at best, deteriorated<br />

severely over the past 6 months for a<br />

variety of reasons that arouse our suspicions.<br />

Many claim that Noel is corrupt<br />

and his arrest was payback for<br />

past corruption.”<br />

Undeterred, Sanderson recommended<br />

that “We need to be careful<br />

to separate Jean-Yves Noel, the individual,<br />

from the work of UCREF, the<br />

institution,” arguing that “we need to<br />

continue to support the work of the<br />

fledgling anti-corruption office” even<br />

though “corruption is entrenched in<br />

<strong>Haiti</strong>an society and political interference<br />

the norm.” Of course, Sanderson<br />

was not referring to the political interference<br />

of her own embassy.<br />

On the evening of Mar. 6, 2012,<br />

two days after the Herald’s story, gunmen<br />

on two motorcycles fatally shot<br />

in the mouth Venel Joseph, 80, as he<br />

was returning to his home in Port-au-<br />

Prince. He was the father of Patrick Joseph<br />

and, under Aristide from 2001 to<br />

2004, had been the director of <strong>Haiti</strong>’s<br />

Central Bank, which the indictment alleges<br />

distributed the bribes paid by the<br />

U.S.-based telecoms.<br />

The Miami Herald and the Wall<br />

Street Journal, historically the two<br />

principal vectors of <strong>Washington</strong>’s ver-<br />

This Week in <strong>Haiti</strong><br />

Exhuming Failed Prosecutions:<br />

<strong>Washington</strong> Renews its Campaign Against Aristide<br />

Newly Revealed WikiLeaks Show Long History of Fruitless U.S. Pursuit<br />

HAÏTI EN ONDES &<br />

SÉRUM VÉRITÉ<br />

Tous les dimanches de 2 h à 4 h p.m.<br />

Deux heures d’information et d’analyse<br />

politiques animées par des journalistes<br />

chevronnés haïtiens à la pointe de<br />

l’actualité tels:<br />

Jean Elie Th. Pierre-Louis, Guy Dorvil,<br />

Dor<strong>sa</strong>invil Bewit, Claudy Jean-Jacques,<br />

Jean Laurent Nelson, et pour Haïti<br />

Liberté, Kim Ives.<br />

En direct avec Bénédict Gilot depuis Haïti.<br />

Soyez à l’écoute sur Radyo Panou &<br />

Radyo Inite.<br />

Jean-Bertand Aristide on his return<br />

to <strong>Haiti</strong> on mar. 18, 2011. As<br />

president in 2003, Aristide worked<br />

to root out corruption at TELEco.<br />

Rather than applaud those efforts,<br />

today the u.S. is seeking to<br />

prosecute him.<br />

sion of events in <strong>Haiti</strong>, immediately<br />

implied that Aristide was behind the<br />

killing.<br />

“The shooting of Venel Joseph<br />

at the wheel of his car looks more<br />

like a hit job,” wrote Mary Anastasia<br />

O’Grady, for years the Wall Street<br />

Journal’s point-person for attacks on<br />

Aristide. Since Patrick Joseph “according<br />

to Herald sources, has fingered”<br />

Aristide, O’Grady reasons, he “could<br />

be the best hope that <strong>Haiti</strong>ans have of<br />

getting to the truth about Mr. Aristide<br />

and his American business partners.<br />

But sources <strong>sa</strong>y the former Teleco executive<br />

still has relatives in <strong>Haiti</strong>. If<br />

he fears for them, he could clam up.<br />

That would be one explanation for his<br />

father’s murder.”<br />

But Aristide’s long-time lawyer<br />

Ira Kurzban took another view. “To<br />

me, Venel Joseph’s killing bears all the<br />

markings of a U.S. intelligence community<br />

hit,” he <strong>sa</strong>id. “First, they eliminate<br />

someone who might contradict<br />

and discredit the charges of corruption<br />

against former President Aristide<br />

presently being attributed to his son,<br />

Patrick Joseph. Secondly, they smear<br />

Aristide, trying to make it look like<br />

he’s behind it. Lastly, the killing might<br />

push Patrick Joseph to make other allegations<br />

against Aristide in a desire<br />

to avenge his father.”<br />

In 2003, Aristide moved forcefully<br />

against Patrick Joseph when he<br />

GET YOUR TAX REFUND FAST<br />

• Income Tax<br />

• Insurance (car, life, home, business)<br />

• Real Estate<br />

• Financial Consulting<br />

• Notary Public<br />

• Translations (from French,<br />

Creole, Spanish to English)<br />

• Typing (resume, flyers, invitations, papers,<br />

business letters)<br />

• Faxing (sending and receiving). Copying.<br />

• Electronic Filing<br />

Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269<br />

1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226<br />

(between Clarendon Rd & Avenue D)<br />

Chery’s Brokerage, Inc.<br />

CHERY’S BROKERAGE<br />

1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226<br />

Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269<br />

got wind of corruption at TELECO. “We<br />

are fighting corruption,” Aristide declared<br />

when he made a surprise visit to<br />

TELECO’s Port-au-Prince headquarters<br />

on Jun. 19, 2003. “Nobody at TELECO<br />

would be happy to be laboring away<br />

while they see other people bathing in<br />

corruption. And that is why, we are<br />

fighting corruption in TELECO and in<br />

the state as a whole. And if there are<br />

private individuals who are bathing<br />

in corruption and who want to corrupt<br />

people in TELECO, that also is no<br />

good.”<br />

Four days later, on Jun. 23, 2003,<br />

Patrick Joseph was dismissed from his<br />

post. Rather than applaud Aristide’s<br />

moves against corruption at TELECO,<br />

the U.S. seeks to portray Aristide as<br />

behind it. Meanwhile, Joseph has confessed<br />

to taking kickbacks.<br />

“In the end, there is not a shred<br />

of evidence in the indictment that<br />

Aristide did anything corrupt except<br />

uncorroborated testimony of a person<br />

who is an admitted corrupter and<br />

criminal,” Ira Kurzban concluded.<br />

The campaign to prosecute Aristide<br />

for corruption, in an attempt to politically<br />

neutralize him, has been going<br />

on for years. In a Jul. 25, 2008 Embassy<br />

cable, Chargé d’affaires Thomas<br />

Tighe wrote that the OTA wanted then<br />

President René Préval’s “cooperation<br />

with the USG in moving cases involving<br />

telecommunications companies<br />

with reported ties to Aristide to prosecution<br />

in the United States,” and that<br />

the “OTA team advised Préval that a<br />

criminal case is close to indictment<br />

in the U.S. but U.S. prosecutors were<br />

requesting Teleco officials’ immediate<br />

assistance in providing certain documentation.”<br />

But now, almost four years<br />

later, the U.S. prosecutors still have no<br />

documentation or other evidence, only<br />

the testimony of Patrick Joseph.<br />

“The US government has spent<br />

millions, possibly tens of millions, of<br />

dollars trying to railroad <strong>Haiti</strong>’s former<br />

president,” wrote Mark Weisbrot<br />

of the <strong>Washington</strong>-based Center for<br />

Economic and Policy Research in the<br />

Guardian on Mar. 13. “On behalf of US<br />

taxpayers, we could use a congressional<br />

inquiry into this abuse of our tax<br />

dollars. It also erodes what we have<br />

left of an independent judiciary to<br />

have federal courts in Florida used as<br />

an instrument of foreign policy skull-<br />

duggery.”<br />

Thou<strong>sa</strong>nds marched in Port-au-<br />

Prince on Feb. 29, the coup’s anniver<strong>sa</strong>ry,<br />

cheering Aristide and lambasting<br />

<strong>Haiti</strong>’s current neo-Duvalierist president<br />

Michel Martelly.<br />

“The display of popular support<br />

for Aristide is very worrisome to<br />

the U.S., so indicting Titid [Aristide]<br />

before a potential comeback makes<br />

perfect sense,” <strong>sa</strong>id Robert Fatton, a<br />

<strong>Haiti</strong>an-born professor at the University<br />

of Virginia who has written several<br />

books on <strong>Haiti</strong>, to the Miami Herald.<br />

As Weisbrot then notes, “It<br />

makes even more sense if you look at<br />

what the US government – in collaboration<br />

with UN officials and other allies<br />

– has been doing to Aristide since<br />

they organized the 2004 coup against<br />

him.” For example, Edmund Mulet, the<br />

head of the UN’s military occupation<br />

force called MINUSTAH, had advice for<br />

Assistant Secretary of State Thomas<br />

Shannon in a Jul. 25, 2006 meeting<br />

in Port-au-Prince, an Aug. 2, 2006<br />

WikiLeaked cable reveals. Among other<br />

things, Mulet “urged US legal action<br />

against Aristide to prevent the former<br />

president from gaining more traction<br />

with the <strong>Haiti</strong>an population.” That<br />

“legal action” is what we’re seeing today.<br />

Although Aristide has studiously<br />

maintained a low profile since<br />

his return to <strong>Haiti</strong> last Mar. 18 from a<br />

seven-year <strong>Washington</strong>-enforced exile<br />

in South Africa, he remains a political<br />

symbol that stirs the passions and<br />

courage of <strong>Haiti</strong>’s masses. <strong>Washington</strong>’s<br />

clumsy and transparent attempts<br />

to discredit him have always served to<br />

only increase his appeal, not diminish<br />

it.<br />

Only $20<br />

for 1 year<br />

Online subscription to<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté<br />

Go to<br />

www.haitiliberte.com<br />

LACROIX MULTI SERVICES<br />

Tel: 718-703-0168 * Cell: 347-249-8276<br />

1209 Rogers Avenue, Brooklyn, NY 11226<br />

www.lacroixmultiservices.com<br />

• Income Tax • Electronic Filing<br />

• Refund Anticipation Check (RAC)<br />

• Direct Deposit - IRS Check<br />

• Business Tax • Notary Public<br />

• Immigration Services<br />

• Translation, Preparation, Application, Inquiry letters<br />

• 6 Hour Defensive Driving Course • Fax Send & Receive<br />

• Resume • Property Management • Credit Repair<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 9


La réémergence de La chine en<br />

Par James PETRAS *<br />

L<br />

’histoire du pouvoir dans le monde<br />

a été déformée par des historiens<br />

eurocentrés qui ont ignoré le rôle dominant<br />

de la Chine dans l’économie mondiale<br />

de 1100 à 1800. La brillante rétrospective<br />

historique que John Hobson<br />

fait de l’économie mondiale de cette<br />

période fournit des quantités de données<br />

empiriques qui prouvent la supériorité<br />

économique et technologique de<br />

la Chine sur la civili<strong>sa</strong>tion occidentale<br />

pendant la plus grande partie du millénaire<br />

précédent avant qu’elle se soit<br />

assujettie et ne commence à décliner au<br />

19ième siècle.<br />

La réémergence de la Chine en<br />

tant que puis<strong>sa</strong>nce économique nous<br />

conduit à nous interroger sur son ascension<br />

et <strong>sa</strong> chute précédentes et sur<br />

les menaces intérieures et extérieures<br />

qui pèsent dans le futur immédiat sur<br />

cette superpuis<strong>sa</strong>nce économique renais<strong>sa</strong>nte.<br />

D’abord nous soulignerons les<br />

principaux aspects de l’ascension historique<br />

de la Chine et de <strong>sa</strong> supériorité<br />

économique sur l’Occident avant<br />

le 19ième siècle à partir du livre de<br />

John Hobson, « Les origines orientales<br />

de la civili<strong>sa</strong>tion occidentale ». Etant<br />

donné que la majorité des historiens<br />

économiques occidentaux (libéraux,<br />

conservateurs ou marxistes) ont<br />

représenté la société chinoise comme<br />

stagnante, arriérée et bornée, un «despotisme<br />

oriental» selon leur expression,<br />

il est néces<strong>sa</strong>ire de montrer qu’il n’en<br />

était rien. Il faut aussi particulièrement<br />

montrer comment la Chine, la<br />

puis<strong>sa</strong>nce mondiale technologique de<br />

1100 à 1800, a permis l’ascension de<br />

l’Occident. C’est seulement en empruntant<br />

et en assimilant les innovations<br />

chinoises que l’Occident a pu opérer la<br />

transition vers l’économie capitaliste et<br />

impérialiste moderne.<br />

Dans la seconde partie nous analyserons<br />

les facteurs et les circonstances<br />

qui ont amené le déclin de la Chine<br />

au 19ième siècle et la domination,<br />

l’exploitation et le pillage subséquents<br />

de ce pays par les puis<strong>sa</strong>nces impériales<br />

occidentales, d’abord l’Angleterre<br />

puis le reste de l’Europe, le Japon et les<br />

Etats-Unis.<br />

Dans la troisième partie, nous<br />

soulignerons brièvement les facteurs<br />

qui ont mené à l’émancipation de la<br />

Chine de la règle coloniale et néocoloniale<br />

et nous analyserons <strong>sa</strong> récente<br />

percée comme deuxième plus grande<br />

économie mondiale.<br />

Enfin nous étudierons les menaces<br />

passées et présentes qui pèsent sur<br />

l’avènement de la Chine comme puis<strong>sa</strong>nce<br />

économique mondiale en mettant<br />

en lumière les similitudes entre le colonialisme<br />

anglais des 18e et 19ièmes<br />

siècles et les stratégies impériales étasuniennes<br />

actuelles et en montrant les<br />

forces et les faiblesses des réactions chinoises<br />

passées et présentes.<br />

LA cHINE : L’ascension et la<br />

consolidation de <strong>sa</strong> puis<strong>sa</strong>nce<br />

mondiale de 1100 à 1800<br />

A l’aide de comparatifs systématiques,<br />

John Hobson fournit énormément de<br />

données concrètes qui démontrent<br />

de façon indiscutable la supériorité<br />

mondiale économique de la Chine<br />

sur l’Occident et en particulier sur<br />

l’Angleterre. En voilà quelques unes :<br />

Dès 1078 la Chine était le<br />

plus grand producteur au monde<br />

d’acier (125 000 tonnes) tandis que<br />

l’Angleterre n’en produi<strong>sa</strong>it encore que<br />

76 000 tonnes en 1788.<br />

La Chine était le leader mondial<br />

de l’innovation dans la production textile,<br />

sept siècles avant la «révolution<br />

textile» anglaise du 18ième siècle.<br />

La Chine était la première puis<strong>sa</strong>nce<br />

commerciale et fai<strong>sa</strong>it du commerce<br />

avec la plus grande partie de<br />

l’Asie de l’ouest, de l’Afrique, du Moyen-Orient<br />

et de l’Europe.<br />

La «révolution agricole» chinoise<br />

et <strong>sa</strong> productivité dépas<strong>sa</strong>ient<br />

l’Occident au 18ème siècle.<br />

Ses innovations dans la production<br />

de papier, de livres imprimés,<br />

d’armes à feu et d’outils, en ont fait une<br />

superpuis<strong>sa</strong>nce dont la production était<br />

exportée dans le monde entier grâce<br />

10<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

La réémergence de la chine en tant que puis<strong>sa</strong>nce économique nous<br />

conduit à nous interroger sur son ascension et <strong>sa</strong> chute précédentes et sur<br />

les menaces intérieures et extérieures qui pèsent dans le futur immédiat<br />

sur cette superpuis<strong>sa</strong>nce économique renais<strong>sa</strong>nte<br />

à un système de navigation des plus<br />

avancés.<br />

La Chine possédait les bateaux<br />

de commerce les plus grands. En 1588<br />

les plus grands bateaux anglais pouvaient<br />

transporter 400 tonnes de fret,<br />

les navires chinois 3000 tonnes. Même<br />

à la fin du 18ième siècle, les marchands<br />

chinois dispo<strong>sa</strong>ient encore de 130 000<br />

navires de commerce privés, infiniment<br />

plus que les Anglais. Le Chine a gardé<br />

ce rôle dominant dans l’économie mondiale<br />

jusqu’au début du 19ième siècle.<br />

Les fabricants Anglais et Européens<br />

qui ont suivi l’exemple de<br />

la Chine, en copiant et assimilant ses<br />

plus grandes avancées technologiques,<br />

étaient pressés d’entrer sur le marché<br />

chinois moderne et lucratif.<br />

Jusqu’en 1750, le revenu per<br />

capita des Chinois égalait celui des Anglais<br />

grâce à leur système bancaire, leur<br />

économie basée sur du papier monnaie<br />

stable, leur production manufacturée et<br />

de bons rendements agricoles.<br />

La position dominante de la<br />

Chine a été remise en question par<br />

la montée de l’impérialisme britannique<br />

qui a adopté les avancées technologiques,<br />

maritimes et commerciales<br />

de la Chine et d’autres pays d’Asie pour<br />

devenir une puis<strong>sa</strong>nce mondiale en<br />

brûlant les étapes.<br />

L’ImPERIALISmE occidental et le<br />

déclin de la chine<br />

Les piliers de la conquête britannique<br />

et occidentale de l’Orient sont la militari<strong>sa</strong>tion<br />

des états impériaux, le manque<br />

de réciprocité dans leurs relations<br />

économiques avec les pays étrangers<br />

et la nature de l’idéologie occidentale<br />

impériale qui permettait et justifiait la<br />

conquête de pays étrangers.<br />

A la différence de la Chine, la<br />

révolution industrielle britannique et<br />

son expansion au delà des mers sont<br />

les fruits d’une politique guerrière.<br />

Selon Hobson, entre 1688 et 1815,<br />

l’Angleterre était en guerre à 52% du<br />

temps. Tandis que la prospérité chinoise<br />

repo<strong>sa</strong>it sur le libre échange,<br />

la production de biens et les innovations<br />

commerciales et bancaires, les<br />

Britanniques préféraient les barrières<br />

douanières, les conquêtes militaires et<br />

la destruction systématique des entreprises<br />

étrangères compétitives ainsi<br />

que le vol et le pillage des ressources<br />

locales. La suprématie chinoise était<br />

basée sur «les bénéfices réciproques»<br />

des partenaires, tandis que les Britanniques<br />

avaient recours à des armées de<br />

mercenaires, la répression <strong>sa</strong>uvage et<br />

la méthode «diviser pour régner» pour<br />

attiser les rivalités locales. En cas de<br />

résistance des autochtones, les Anglais<br />

(comme d’autres puis<strong>sa</strong>nces impérialistes)<br />

n’hésitaient pas à exterminer des<br />

communautés entières.<br />

Incapables de rentrer en compétition<br />

avec le marché chinois,<br />

l’Angleterre a eu recours à la puis<strong>sa</strong>nce<br />

militaire brute. Elle a armé et formé des<br />

mercenaires recrutés dans ses colonies<br />

en Inde et ailleurs pour forcer la Chine<br />

à importer ses produits et pour lui imposer<br />

des traités inégaux à des tarifs<br />

préférentiels. La Chine a été inondée<br />

d’opium britannique produit dans ses<br />

plantations d’Inde au mépris des lois<br />

chinoises qui interdi<strong>sa</strong>ient ou régulaient<br />

l’importation et la vente de narcotiques.<br />

Les dirigeants chinois habitués<br />

depuis longtemps à la supériorité de<br />

leur commerce et de leur fabrication<br />

n’étaient pas préparés aux «nouvelles<br />

règles impériales» du pouvoir international.<br />

La propension occidentale à coloniser<br />

des pays par les armes, à piller<br />

leurs ressources et à recruter d’énormes<br />

armées de mercenaires commandés par<br />

des officiers européens a mis fin à la<br />

puis<strong>sa</strong>nce internationale de la Chine.<br />

La base de la suprématie<br />

économique de la Chine était la «non<br />

ingérence dans les affaires internes<br />

de ses partenaires commerciaux». A<br />

l’opposé les impérialistes britanniques<br />

sont intervenus brutalement en Asie<br />

pour adapter les économies locales aux<br />

besoins de l’empire (en éliminant les<br />

concurrents économiques, y compris<br />

les fabricants de coton indiens plus efficaces)<br />

et ont pris le contrôle des appareils<br />

politiques, économiques et administratifs<br />

locaux pour mettre en place la<br />

coloni<strong>sa</strong>tion.<br />

L’empire britannique s’est construit<br />

en s’appropriant les ressources<br />

de ses colonies et en militari<strong>sa</strong>nt massivement<br />

son économie. Sa puis<strong>sa</strong>nce<br />

militaire a bientôt supplanté celle de<br />

la Chine. La politique étrangère de la<br />

Chine a été handicapée par la confiance<br />

exagérée des élites dirigeantes<br />

dans les relations commerciales. Les<br />

officiels chinois et les grands march-<br />

L’armée "rouge", l’armée populaire de libération, a vaincu d’abord l’armée<br />

impériale japonaise et ensuite l’armée impérialiste étasunienne soutenue<br />

par le Kuomintang, l’armée "nationaliste" menée par les "compradores"<br />

ands qui cherchaient à se concilier les<br />

Britanniques, ont convaincu l’empereur<br />

de leur accorder des concessions extraterritoriales<br />

dévastatrices et de leur ouvrir<br />

leur marché au détriment des fab-<br />

ricants chinois tout en renonçant à leur<br />

souveraineté locale. Comme toujours<br />

les Britanniques ont attisé les querelles<br />

internes et fomenté des révoltes pour<br />

déstabiliser davantage le pays.<br />

La pénétration occidentale et britannique<br />

du marché chinois et la coloni<strong>sa</strong>tion<br />

de la Chine ont créé une nouvelle<br />

classe : les riches «compradores»<br />

chinois qui importaient les marchandises<br />

anglaises et facilitaient la conquête<br />

des ressources et des marchés locaux.<br />

Le pillage impérialiste a engendré une<br />

plus grande exploitation de la grande<br />

masse des pay<strong>sa</strong>ns et d’ouvriers chinois<br />

écrasés par de lourds impôts. Les<br />

dirigeants de la Chine pressuraient la<br />

pay<strong>sa</strong>nnerie pour payer les dettes de<br />

guerre et les déficits commerciaux imposés<br />

par les puis<strong>sa</strong>nces impériales occidentales.<br />

Cela a conduit les pay<strong>sa</strong>ns à<br />

la famine et à la révolte.<br />

Au début du 20ième siècle<br />

(moins d’un siècle après les Guerres<br />

de l’Opium), la Chine avait perdu son<br />

statut de puis<strong>sa</strong>nce économique mondiale<br />

; elle était devenue un pays brisé,<br />

à demi colonisé et dont l’immense population<br />

était réduite à la pauvreté. Les<br />

principaux ports étaient contrôlés par<br />

les officiels de l’impérialisme occidental<br />

et l’intérieur du pays était régi par des<br />

seigneurs corrompus et brutaux. Des<br />

millions de personnes étaient devenus<br />

esclaves de L’opium anglais.<br />

Sous mao Zedong, la chine <strong>contre</strong>carrait activement l’agression impériale.<br />

Elle soutenait des mouvements révolutionnaires et des gouvernements<br />

indépendants du Tiers monde<br />

LES uNIVERSITAIRES<br />

britanniques : Eloquents<br />

défenseurs des conquêtes<br />

impériales<br />

Toute la classe académique occidentale<br />

-et à <strong>sa</strong> tête les historiens impérialistes<br />

anglais- ont attribué la domination impérialiste<br />

anglaise sur l’Asie à «la supériorité<br />

technologique» de l’Angleterre<br />

et la pauvreté et de la Chine et <strong>sa</strong><br />

coloni<strong>sa</strong>tion au «retard oriental» <strong>sa</strong>ns<br />

mentionner la supériorité millénaire du<br />

commerce et des avancées techniques<br />

de la Chine qui ont duré jusqu’au début<br />

du 19ième siècle. A la fin des années<br />

1920, avec l’invasion impériale japonaise,<br />

la Chine a perdu son unité. Sous<br />

la loi impériale, des centaines de millions<br />

de Chinois sont morts de faim ou<br />

ont été dépossédés ou as<strong>sa</strong>ssinés pendant<br />

que les puis<strong>sa</strong>nces impériales occidentales<br />

et le Japon pillaient son économie.<br />

Cela a complètement discrédité<br />

toute l’élite chinoise collaboratrice des<br />

«Compradores» aux yeux des Chinois.<br />

Le souvenir du pays prospère,<br />

dynamique et puis<strong>sa</strong>nt qu’a été autrefois<br />

la Chine est resté dans la mémoire<br />

collective du peuple chinois mais a été<br />

complètement occulté par les prestigieux<br />

intellectuels étasuniens et an-<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012


tant que puis<strong>sa</strong>nce mondiaLe<br />

La chine n’a pas de stratégie politique et idéologique pour protéger ses<br />

intérêts économiques à l’étranger et cela a encouragé les Etats-unis et<br />

l’oTAN de démanteler la Libye et mettre en place des régimes hostiles à<br />

Pékin<br />

glais. Les commentateurs occidentaux<br />

ont discrédité la mémoire collective de<br />

la suprématie de la Chine en la qualifiant<br />

d’illusion ridicule due à la nostalgie<br />

des seigneurs et de la royauté, et à<br />

l’arrogance <strong>sa</strong>ns fondement des Han.<br />

LA cHINE renaît des cendres<br />

du pillage et de l’humiliation<br />

impériales : La révolution<br />

communiste chinoise<br />

C’est le succès de la révolution communiste<br />

chinoise du milieu du 20ième siècle<br />

qui a rendu possible l’ascension de<br />

la Chine moderne à la place de seconde<br />

économie mondiale. L’armée «rouge»,<br />

l’armée populaire de libération, a vaincu<br />

d’abord l’armée impériale japonaise<br />

et ensuite l’armée impérialiste étasunienne<br />

soutenue par le Kuomintang,<br />

l’armée «nationaliste» menée par les<br />

«compradores». Cela a permis la réunification<br />

de la Chine en un état souverain<br />

indépendant. Le gouvernement com-<br />

muniste a aboli les privilèges extraterritoriaux<br />

des impérialistes occidentaux,<br />

mis fin au pouvoir des seigneurs<br />

de guerre et des gangsters et chassé les<br />

propriétaires millionnaires de bordels,<br />

les trafiquants de femmes et de drogues<br />

ainsi que les autres «fournisseurs de<br />

service» de l’empire étasuno-européen.<br />

A tous les sens du mot, la révolution<br />

communiste a forgé l’état chinois<br />

moderne. Les nouveaux dirigeants ont<br />

alors procédé à la reconstruction d’une<br />

économie ravagée par les guerres impériales<br />

et le pillage des capitalistes<br />

japonais et occidentaux. Après plus de<br />

150 ans d’infamie et d’humiliation, le<br />

peuple chinois a retrouvé <strong>sa</strong> fierté et <strong>sa</strong><br />

dignité nationales. Ces éléments sociopsychologiques<br />

ont joué un rôle essentiel<br />

dans la capacité du pays à se défendre<br />

<strong>contre</strong> les attaques, le <strong>sa</strong>botage, les<br />

boycotts et les blocus étasuniens qui<br />

ont suivi la libération.<br />

Contrairement à ce que préten-<br />

dent les économistes occidentaux et les<br />

économistes néolibéraux chinois, la dynamique<br />

crois<strong>sa</strong>nce de la Chine n’a pas<br />

commencé en 1980. Elle a commencé<br />

en 1950 avec la réforme agraire qui a<br />

procuré de la terre, des infrastructures,<br />

des crédits et de l’assistance technique<br />

à des centaines de millions de pay<strong>sa</strong>ns<br />

et ouvriers agricoles misérables. Grâce<br />

à ce qui est aujourd’hui appelé «capital<br />

humain» et à une gigantesque mobili<strong>sa</strong>tion<br />

sociale, les communistes ont<br />

construit des routes, des aérodromes,<br />

des ponts, des canaux et des lignes de<br />

chemin de fer de même que les industries<br />

de base, comme le charbon, l’acier,<br />

le fer, qui ont constitué la colonne vertébrale<br />

de l’économie de la Chine moderne.<br />

Le vaste système d’éducation<br />

et de <strong>sa</strong>nté de la Chine communiste a<br />

produit une force de travail motivée,<br />

instruite et en bonne <strong>sa</strong>nté. Son armée<br />

hautement professionnelle a empêché<br />

les Etats-Unis d’étendre leur empire<br />

militaire à travers la péninsule coréenne<br />

jusqu’aux frontières de la Chine.<br />

De même que les historiens et propa-<br />

DÎNER DE SOLIDARITÉ<br />

Le Journal <strong>Haiti</strong> Liberté<br />

Prend plaisir à inviter lecteurs, supporters et amis<br />

À un Grand Dîner Dan<strong>sa</strong>nt<br />

Qu’il organise<br />

Le <strong>sa</strong>medi 28 avril 2012<br />

Enorme est l’ampleur de<br />

notre travail quant à la<br />

préparation et la diffusion du<br />

journal, nous entraînant dans<br />

des dépenses qui nous<br />

essoufflent.<br />

Ainsi, seule votre solidarité<br />

peut garantir la survie de cet<br />

hebdomadaire appelé à<br />

défendre les intérêts du pays<br />

et de la masse abandonnée.<br />

Ambiance musicale variée<br />

agrémentée des meilleurs<br />

plats de la cuisine haïtienne<br />

Admission $50.00 par personne<br />

Le président Barack obama serre la main du président chinois Hu Jintao<br />

Assurez-nous de votre participation<br />

En retournant la petite enveloppe<br />

qui vous a été envoyée<br />

Avant le 28 mars 2012<br />

Ou à défaut d’en avoir reçu une,<br />

Vous pouvez toujours nous faire<br />

avoir votre contribution<br />

gandistes ont fabriqué l’histoire d’une<br />

Chine «décadente et stagnante» pour<br />

justifier leur brutale conquête, de même<br />

leurs homologues contemporains ont<br />

réécrit l’histoire des trente premières<br />

années de la Révolution Communiste<br />

chinoise, en niant son rôle positif<br />

dans le développement de tous les<br />

éléments d’une économie, d’un état et<br />

d’une société modernes. Il est clair que<br />

la rapide crois<strong>sa</strong>nce de la Chine a été<br />

la conséquence du développement de<br />

son marché intérieur, de la formation<br />

rapide de scientifiques, de techniciens<br />

et de travailleurs qualifiés et que le filet<br />

de sécurité sociale qui protégeait et<br />

promouvait la mobilité des ouvriers et<br />

des pay<strong>sa</strong>ns étaient les fruits de la planification<br />

et des investissements communistes.<br />

La montée en puis<strong>sa</strong>nce de la<br />

Chine sur l’échiquier mondial, a commencé<br />

en 1949 par l’évincement de<br />

toute la classe financière spéculatrice<br />

parasite des «compradores» qui avaient<br />

servi d’intermédiaires aux impérialistes<br />

européens, japonais et étasuniens<br />

pour drainer les grandes richesses de la<br />

Chine.<br />

LA TRANSITIoN chinoise vers le<br />

capitalisme<br />

A partir de 1980, le gouvernement<br />

chinois a opéré un changement dramatique<br />

dans <strong>sa</strong> stratégie économique : Au<br />

cours des trois décennies suivantes il a<br />

ouvert le pays à des investissements<br />

étrangers d’envergure ; il a privatisé des<br />

milliers d’industries et il a mis en place<br />

une politique délibérée de concentration<br />

des revenus dans le but de récréer une<br />

classe économique dominante de milliardaires<br />

liés aux capitalistes étrangers.<br />

Le projet de la classe politique chinoise<br />

dirigeante était «d’emprunter» les connais<strong>sa</strong>nces<br />

techniques néces<strong>sa</strong>ires<br />

pour entrer sur les marchés étrangers<br />

par l’intermédiaire des entreprises<br />

étrangères à qui ils fourniraient une<br />

abondante main d’oeuvre bon marché.<br />

L’état chinois a redirigé des subventions<br />

publiques massives pour générer<br />

une haute crois<strong>sa</strong>nce capitaliste en démantelant<br />

son système national gratuit<br />

de soins et d’éducation. Il a cessé de<br />

subventionner la construction des habitations<br />

de centaines de millions de pay<strong>sa</strong>ns<br />

et d’ouvriers d’usines pour fournir<br />

des fonds à des spéculateurs immobiliers<br />

pour construire des appartements<br />

de luxe privés et des gratte-ciel de bureaux.<br />

La nouvelle stratégie capitaliste<br />

chinoise, de même que <strong>sa</strong> crois<strong>sa</strong>nce à<br />

deux chiffres, se sont enracinées dans<br />

les profonds changements structurels<br />

et les investissements publics massifs<br />

rendus possibles par l’ancien gouvernement<br />

communiste. «L’envolée» du<br />

secteur privé chinois a eu comme fondement<br />

les immenses dépenses publiques<br />

consenties depuis 1949.<br />

La nouvelle classe capitaliste<br />

triomphante et ses collaborateurs occidentaux<br />

se sont vantés d’être les<br />

arti<strong>sa</strong>ns du «miracle économique» de<br />

la Chine et de son ascension à la seconde<br />

place dans l’économie mondiale.<br />

Suite à la page (16)<br />

À l’auditorium de CW Mixon New Life Center,<br />

Situé au 112-50 Springfield Blvd<br />

Queens Village, NY 11429<br />

De 9h du soir à 3h du matin<br />

Ce dîner dan<strong>sa</strong>nt est patronné par Aromark Shipping, Chery’s<br />

Brokerage, Dr. Kesler Dalmacy, Immaculée Bakery &<br />

Restaurant, Interlink Translation Services, Maggy Flambeau<br />

Restaurant & Venus Restaurant.<br />

718-421-0162<br />

Pour réserver votre place car il nʼy aura pas de paiement à la porte.<br />

Nous comptons grandement sur votre générosité et votre solidarité.<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 11


12<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Perspectives<br />

La configuration stratégique de Michel<br />

Martelly est active !<br />

Par Joël Léon<br />

Le 8 mars dernier a été un long camouflet<br />

à tout haïtien. L’incroyable<br />

s’était produit. Le président de la république,<br />

élu à 700000 voix sur 4 millions<br />

d’électeurs en 2011, décida de<br />

se flanquer de l’ambas<strong>sa</strong>deur américain,<br />

Mr Kenneth Merten, pour étaler<br />

ses passeports à la population au lieu<br />

de les acheminer à la commission sénatoriale<br />

chargée de vérifier <strong>sa</strong> nationalité.<br />

A rappeler que l’un des multiples<br />

rôles d’un ambas<strong>sa</strong>deur américain à<br />

l’étranger est de : « servir les américains<br />

avec professionnalisme, les plus<br />

hauts standards éthiques et une discrétion<br />

diplomatique ». Ce chapitre n’est<br />

jamais respecté, au contraire les diplomates<br />

des états riches accrédités en Haïti<br />

ironisent les institutions nationales<br />

et le peuple haïtien dans <strong>sa</strong> globalité,<br />

de ce fait érode la crédibilité des Etats-<br />

Unis. « La convention de Vienne sur les<br />

relations diplomatiques » est constamment<br />

foulée au pied ou tout simplement<br />

ignorée. L’ambas<strong>sa</strong>deur des pays riches<br />

se croit tout permis.<br />

Réunis<strong>sa</strong>nt une cohorte de diplomates<br />

au palais national, le président<br />

Martelly a publiquement réaffirmé son<br />

allégeance américaine. L’ambas<strong>sa</strong>deur<br />

américain, Mr Kenneth Merten, a laconiquement<br />

lancé un slogan politique<br />

« le président Michel Martelly n’est<br />

pas américain ». Et, affiche <strong>sa</strong> <strong>sa</strong>tisfaction<br />

quand les parti<strong>sa</strong>ns du président<br />

applaudissent follement. « Le maître<br />

blanc parle, que les sujets fassent silence<br />

». Cette sortie de l’ambas<strong>sa</strong>deur<br />

coïncide avec les visites de Bill Clinton<br />

et de la cheffe de cabinet d’Hillary Clinton,<br />

madame Cheryl Mills, successivement<br />

dans le pays. Des ordres eurent<br />

été passés pour que Martelly cesse cette<br />

comédie, en quelque sorte mettre le cap<br />

sur les élections sénatoriales exigées<br />

par la communauté internationale pour<br />

l’été prochain.<br />

Beaucoup de citoyens haïtiens<br />

n’arrivent pas à interpréter le rôle et la<br />

présence de Kenneth Merten à coté de<br />

Martelly ce jour-là au palais national.<br />

D’après une source digne de foi, cette<br />

ren<strong>contre</strong> scelle l’amitié des deux chefs<br />

autour des objectifs fondamentaux de<br />

l’Amérique. Ceci marque aussi la fin<br />

des escapades et du slogan diplomatique<br />

axé sur le concept tiers-mondiste,<br />

dit sud/sud que martelait le ministre des<br />

affaires étrangères, Laurent Lamothe.<br />

MAXX TAX SERVICES &<br />

REAL ESTATE<br />

CONSULTANT CORP<br />

Income Tax: Individual • Business<br />

• Rapid Anticipation Check (RAC)<br />

Real Estate: Residential • Commerical<br />

• Condo • Coop • Rentals<br />

Notary Public<br />

Max W. Marcelin, Tax Consultant.<br />

Cell: 718-954-5384<br />

Leonite Gourdet, Tax Consultant.<br />

Cell: 718-207-3917<br />

Nou pale kreyòl!<br />

1424 Flatbush Ave., Brooklyn, NY 11210<br />

(Corner of Farragut Road)<br />

718.576.6601<br />

Receive a 20% discount on your tax preparation with this ad.<br />

L’ambas<strong>sa</strong>deur américain Kenneth merten et michel martelly<br />

La même source a insisté pour dire que<br />

nous allons constater un revirement<br />

significatif de la diplomatie haïtienne<br />

par rapport à l’ALBA. A la manière de<br />

René Preval, lors du début de son deuxième<br />

mandat, Martelly va abandonner<br />

l’amitié latino-américaine de ces derniers<br />

mois au profit du grand empire. En<br />

quelque sorte, Kenneth Merten à coté<br />

de Martelly marque la fin d’une frasque<br />

et un joyeux retour au bercail. Donc, la<br />

réconciliation avec l’Amérique est priorisée<br />

au détriment de l’intérêt national.<br />

Venezuela n’est plus le partenaire<br />

privilégié d’Haïti, mais les Etats-Unis.<br />

L’enfant prodigue revient à la mamelle.<br />

Il faut noter aussi, la volonté de<br />

l’équipe présidentielle de s’imposer par<br />

les urnes afin de créer une majorité parlementaire<br />

pour pouvoir continuer à<br />

diriger avec la même arrogance et le<br />

même autoritarisme. En conséquence,<br />

les parti<strong>sa</strong>ns du pouvoir entendent utiliser<br />

tous les moyens, incluant fraudes<br />

et d’autres subterfuges pour atteindre<br />

cet objectif. La participation des candidats<br />

« Fanmi Lavalas » nuit-elle à<br />

ce projet, on ranime alors pour la circonstance<br />

la politique de diffamation<br />

de l’ancien président en agitant toutes<br />

sortes d’accu<strong>sa</strong>tions. Évidemment, les<br />

plus absurdes et les plus infantiles. La<br />

présence d’Aristide dérange beaucoup.<br />

Le 29 février, son parti donna une énergique<br />

réponse politique au pouvoir.<br />

Ce qui a mis à l’évidence que le combat<br />

<strong>contre</strong> la <strong>sa</strong>loperie en Haïti ne peut être<br />

effective <strong>sa</strong>ns les masses populaires, les<br />

principales victimes. Dans les milieux<br />

politiques, on commence à admettre<br />

que l’ancien président est incontournable<br />

pour arrêter la dérive dictatoriale<br />

de Martelly. L’exécutif s’inspire des<br />

proches de François Duvalier qui<br />

Integrated Technology Center<br />

Immigration & Tax Services<br />

• Tax Preparation<br />

• Refund Anticipation Check (RAC)<br />

• Electronic Filing<br />

• Business Tax<br />

• Tax ID<br />

• Real Estate<br />

General Manager: Jerry Masters<br />

1814 Nostrand Avenue<br />

(Between Clarendon & Ave. D)<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

Tel: 646.340.2561<br />

Cell: 917.517.4216<br />

Email: g.cadesca@verizon.net<br />

l’environnent et qui ont toujours fait<br />

état du malaise de celui-ci quand le<br />

climat social et politique est calme en<br />

Haïti. Pour le troubler, il faut créer des<br />

événements. Martelly est son héritier<br />

spirituel et un bon apprenti sorcier !<br />

Toutes ces agitations politiques<br />

des dernières semaines entrent dans<br />

le cadre d’une politique d’intimidation<br />

prélude à l’organi<strong>sa</strong>tion des sénatoriales.<br />

L’international est au courant<br />

de la mobili<strong>sa</strong>tion du parti de l’ancien<br />

président Aristide autour de ces consultations.<br />

Il est même bruit que tous<br />

les candidats au sénatorial du parti<br />

sont déjà désignés. Martelly entend<br />

rééditer le coup de René Preval, c’està-dire<br />

exclure « fanmi lavalas » de<br />

la joute. Car on ne veut pas avoir au<br />

grand corps d’autres sénateurs de la<br />

trempe de Moise Jean Charles. Le plan<br />

de l’international que Martelly est<br />

chargé de mettre en pratique est bloqué<br />

à partir de la présence de quelques<br />

sénateurs. Notamment, il faut citer<br />

l’héroïque Mois Jean Charles, et dans<br />

une certaine mesure, Williams Jeanty<br />

et Annick Joseph. L’international veut<br />

s’accaparer des ressources minérales<br />

de toutes sortes que le pays conserve<br />

dans son sous-sol, le pétrole en premier<br />

lieu. Pour cela, il faut un sénat croupion<br />

comme caisse de résonances des contrats<br />

<strong>contre</strong>signés par l’exécutif. D’où<br />

l’élimination successive de certains<br />

hommes et femmes du pays.<br />

Des rumeurs <strong>sa</strong>ns doute fausses<br />

circulent à Port-au-prince que l’ancien<br />

gouverneur de la banque centrale, Mr<br />

Venel Joseph, a été exécuté sous prétexte<br />

qu’il détenait les finances de Jean<br />

B. Aristide. Les ennemis du président<br />

entendent l’acculer à <strong>sa</strong> plus simple<br />

limite. L’intimidation est totale. Elle est<br />

• Immigration<br />

Petition<br />

• Green Card<br />

• Citizenship<br />

• Passport Picture<br />

• Notary Public<br />

politique, financière et psychologique.<br />

Avec l’intimidation de Jean B. Aristide,<br />

Martelly entend rallier dans son sillage<br />

les anciens compagnons de la contestation<br />

des années 2001 a 2004. Conscient<br />

de la haine qui anime la classe<br />

politique à l’endroit de l’ancien président,<br />

il manipule la classe moyenne. Il<br />

aurait pu réussir, cependant il est trop<br />

bête. Il a la diarrhée verbale et dénigre<br />

l’intelligence haïtienne. En ce moment<br />

même, Martelly est un pestiféré. Même<br />

Michel Soukar prend ses distances. Les<br />

media commencent à redonner parole<br />

au peuple dans leurs studios. Le spectre<br />

d’une dictature féroce hante la classe<br />

moyenne. Il est l’ennemi commun.<br />

Maintenant, pour la première fois<br />

depuis 2004, un consensus se dégage<br />

autour de la nécessite de débarrasser le<br />

pays de la honte qu’imposent les puis<strong>sa</strong>nces<br />

tutrices d’Haïti. Cependant, la<br />

tache sera laborieuse. Martelly a sournoisement<br />

mis en place « l’armée rose »<br />

pour réprimer toutes contestations populaires.<br />

Il se sert de la misère du peuple<br />

pour se créer une base politique et<br />

sociale. Il invente toutes sortes de formules<br />

pour jeter de la poudre aux yeux<br />

du peuple. Sans oublier la présence de<br />

la base militaire fantôme des Etats-<br />

Unis qui se situe au haut de l’avenue<br />

N, probablement remplie de militaires<br />

disposés à passer à l’attaque.<br />

Michel Martelly, issus de la<br />

bourgeoisie affairiste des hauteurs de<br />

Petionville, n’a jamais caché son admiration<br />

pour Jean Claude Duvalier.<br />

D’ailleurs, il est bruit que le fils du dictateur,<br />

Nicolas François Duvalier II, est<br />

membre de son cabinet. Il faut noter<br />

aussi la présence de l’ancien baron duvaliériste,<br />

le chancelier Jean Robert Estimé,<br />

dans son entourage. C’est normal<br />

qu’il s’inspire des méthodes de François<br />

Duvalier, le dernier fasciste des<br />

Caraïbes. C’est-à-dire, créer un bouc<br />

émis<strong>sa</strong>ire pour occulter les problèmes<br />

fondamentaux du pays, à un moment<br />

ou tous les secteurs de la vie nationale<br />

semblent se rendre compte que le pays<br />

va très mal.<br />

Ce qui est curieux dans toute<br />

l’histoire, c’est que tout a commencé<br />

à partir d’un article paru dans le quotidien<br />

américain « Miami Herald », dans<br />

lequel, le journal a informé de la possibilité<br />

de réduire de moitié la peine de 25<br />

ans d’un récalcitrant dealer de drogue<br />

haïtien, du nom de Jean Ketant. Le<br />

juge floridien aurait pris cette décision<br />

du fait que celui-ci avait pleinement<br />

collaboré avec la justice américaine. Il<br />

aurait fourni des informations nuisibles<br />

à l’ancien président haïtien, Jean B.<br />

Aristide, ce qui pourrait permettre aux<br />

revanchards de <strong>Washington</strong> de mettre<br />

le président haïtien en accu<strong>sa</strong>tion. C’est<br />

ainsi qu’au cours de la même semaine,<br />

les hommes du président Martelly décidèrent<br />

d’engager des poursuites judiciaires<br />

<strong>contre</strong> Aristide. Pour le moment<br />

ils reculent, car la mobili<strong>sa</strong>tion populaire<br />

est trop forte. Mais, ils vont revenir !<br />

Ce même quotidien « Miami Herald<br />

» de la Floride, rapporte que l’ancien<br />

directeur de la TELECO, Patrick Joseph,<br />

à l’époque où il fut directeur de la plus<br />

grande compagnie téléphonique du<br />

pays, aurait accusé Aristide de recevoir<br />

des fonds de lui qui découlaient de<br />

tran<strong>sa</strong>ctions irrégulières. Deux jours<br />

après, des individus à moto exécutèrent<br />

le père de celui-ci. Un octogénaire qui<br />

fut gouverneur de la banque centrale<br />

du pays de 2001 à 2004. Les parti<strong>sa</strong>ns<br />

du pouvoir accusent l’ancien président.<br />

Pourtant, des rumeurs crédibles font<br />

état de la diversion que le pouvoir en<br />

place fomente pour venir à bout de<br />

l’homme de Tabarre. Les exécutions<br />

se multiplient à Port-au-Prince. Entretemps,<br />

d’après une source digne de foi,<br />

le chef de la police a été invectivé par le<br />

président et foutu à la porte à cause de<br />

Suite à la page (19)<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012


Par Luis Ángel Saavedra<br />

Il y a des nouvelles qu’on est content<br />

de publier. C’est le cas de ce texte qui<br />

fait le point sur les défaites judiciaires<br />

successives de la compagnie pétrolière<br />

Chevron – qui a racheté Texaco en<br />

2001 – dans les procès qui l’opposent<br />

aux communautés indiennes pour pollution<br />

à l’environnement et atteintes à<br />

la <strong>sa</strong>nté des populations.<br />

Aux États-Unis, la justice vient de<br />

rejeter la requête de la raffinerie<br />

Chevron destinée à suspendre le jugement<br />

de la cour équatorienne.<br />

La raffinerie états-unienne Chevron<br />

est de plus en plus acculée. Après 19<br />

ans de litige légal elle n’a plus aucune<br />

possibilité pour fuir <strong>sa</strong> respon<strong>sa</strong>bilité<br />

dans les dégâts à l’environnement provoqués<br />

par l’entreprise Texaco, dont<br />

Chevron s’est porté acquéreur en 2001,<br />

dans l’Amazonie équatorienne. Désormais,<br />

même une cour des États-Unis<br />

l’a lâchée en rejetant <strong>sa</strong> demande de<br />

suspendre, dans quelque pays que ce<br />

soit où Chevron posséderait des avoirs,<br />

le jugement émis en Équateur et qui<br />

l’oblige à payer 9,5 milliards de dollars<br />

pour les dégâts provoqués, chiffre qui<br />

peut être multiplié par deux si elle ne<br />

s’excuse pas publiquement auprès des<br />

communautés touchées.<br />

Après 28 ans d’activité, 339<br />

puits forés sur 15 terrains pétrolifères,<br />

Texaco a abandonné le pays en 1992<br />

non <strong>sa</strong>ns avoir déversé 18 milliards de<br />

barils d’eau toxique dans la forêt amazonienne<br />

et abandonné 627 bassins de<br />

déchets toxiques, ce qui a porté atteinte<br />

à quelque 30 000 personnes, populations<br />

rurales et indiennes de cinq nationalités<br />

: Siona, Secoya, Cofán, Wuaorani<br />

et Kichwa.<br />

En 1993, en Équateur, des<br />

communautés indiennes du nord de<br />

l’Amazonie attaquèrent Texaco (maintenant<br />

Chevron) devant des cours<br />

états-uniennes l’accu<strong>sa</strong>nt de pollution<br />

de l’atmosphère et atteintes à la <strong>sa</strong>nté<br />

des gens à cause de l’utili<strong>sa</strong>tion de<br />

techniques obsolètes lorsqu’elle était en<br />

activité entre 1970 et 1980 sur des terrains<br />

pétrolifères. Dix ans plus tard la<br />

justice états-unienne se déclara incompétente<br />

pour conduire le procès et conclut<br />

que la requête devait être présentée<br />

en Équateur, avançant l’argument<br />

que c’est dans ce pays que les dégâts<br />

avaient été causés.<br />

Pendant les 8 ans que dura le<br />

procès en Équateur, Chevron mit une<br />

série d’obstacles, allant jusqu’à récuser<br />

Book signing for the new memoir<br />

The Children of Injustice:<br />

One <strong>Haiti</strong>an Canadian Woman’s Memoir of Healing<br />

by Ruth Auguste<br />

Saturday, March 24, 2012 - 6 p.m.<br />

Grenadier Books<br />

1583 Albany Avenue, Brooklyn, NY 11210<br />

The Children of Injustice: One <strong>Haiti</strong>an Canadian Woman’s Memoir<br />

of Healing is a haunting new autobiography by Ruth Auguste,<br />

internationally renowned women’s advocate. The firsthand<br />

account follows Auguste’s poverty-stricken childhood during the<br />

darkest days of the Duvaliers’ reign of terror over <strong>Haiti</strong> in the<br />

1960s, 70s, and 80s. The book takes readers into Auguste’s<br />

childhood home, where she watched her mother suffer horrible<br />

physical and emotional abuses at the hands of her stepfather<br />

before she herself became the victim of his sexual violence. The<br />

Children of Injustice follows Auguste out of the darkness of her<br />

childhood to Vancouver, British Columbia, where she reclaimed<br />

her voice as a woman and a survivor.<br />

For more information, call 718.421.0162<br />

Book Price $14,95<br />

Perspectives<br />

ÉQUATEUR : Chevron continue à<br />

perdre ses batailles judiciaires<br />

Le président iranien mahmoud Ahmadinejad (à gauche) ren<strong>contre</strong> à<br />

cuba l'ancien dirigeant cubain Fidel castro Ruz à La Havane<br />

les juges, dans l’intention de repousser<br />

une sentence que l’on voyait venir.<br />

Effectivement, le 14 février 2011, un<br />

tribunal de première instance de Lago<br />

Agrio, dans la province de Sucumbíos,<br />

condamna la raffinerie à payer 8,6 milliard<br />

de dollars pour remettre en état les<br />

zones polluées, outre le 10% imposé par<br />

la Loi de gestion de l’environnement en<br />

faveur des plaignants c’est-à-dire 860<br />

millions, qui doivent être remis directement<br />

aux communautés atteintes.<br />

Selon Pablo Fajardo, avocat des<br />

plaignants, le jugement a pris valeur<br />

de précédent exemplaire, car non<br />

seulement il porte sur le dédommagement<br />

pour les dégâts causés mais il<br />

fait également état d’une réparation<br />

morale pour les personnes atteintes car<br />

il établit que la peine peut être multipliée<br />

par deux s’il n’y a pas d’excuses<br />

pour ce qui a été fait. « Si Chevron ne<br />

présente pas d’excuses, il ne fera que<br />

donner une preuve de son sentiment de<br />

supériorité, une preuve de son racisme<br />

vis-à-vis des peuples indiens, vis-à-vis<br />

de l’Amérique latine, liée à la croyance<br />

que, ici, chez nous, nous n’avons pas<br />

des droits » affirme Fajardo.<br />

Chevron a fait appel du jugement<br />

de première instance, mais le 3 janvier<br />

2012, la Cour provinciale de Sucumbíos<br />

l’a confirmé en deuxième instance ne<br />

lais<strong>sa</strong>nt à la multinationale que la possibilité<br />

de recourir à la Cour nationale<br />

de justice comme elle l’a, effectivement,<br />

fait. L’objectif est que celle-ci annule ce<br />

qui a été confirmé par la justice provinciale<br />

ce qui est très difficile, car en<br />

troisième instance on ne fait que contrôler<br />

si la procédure s’est déroulée en<br />

bonne et due forme.<br />

une volonté de renvoyer la balle<br />

dans l’autre camp<br />

Chevron a tout fait pour éviter la proclamation<br />

de ce jugement, et dans le<br />

cas où il serait proclamé, pour faire<br />

endosser le dédommagement pour les<br />

dommages causés au gouvernement<br />

de l’Équateur. C’est dans ce sens que<br />

l’entreprise maintient une plainte <strong>contre</strong><br />

l’état équatorien auprès de la Cour<br />

de La Haye, alléguant que c’est à<br />

l’Équateur que revient la respon<strong>sa</strong>bilité<br />

de la remise en état environnementale.<br />

La raffinerie soutient que le gouvernement<br />

et l’entreprise équatorienne<br />

Petroecuador, qui a repris les activités<br />

de Texaco en 1992, ont entériné le nettoyage<br />

supposément réalisé par Texaco<br />

dans la région, que Petroecuador devait<br />

prendre à <strong>sa</strong> charge le reste de la remise<br />

en état et que par conséquent, elle a<br />

aussi <strong>sa</strong> part de respon<strong>sa</strong>bilité.<br />

De la même façon, entre 2010 et<br />

2011, Chevron a, en différentes occasions,<br />

accusé les communautés plaignantes<br />

et leurs avocats de monter une<br />

opération frauduleuse dans un but d’«<br />

enrichissement illicite », en se servant<br />

de la justice équatorienne. L’entreprise<br />

allégua que les rapports d’experts, eux<br />

aussi, étaient frauduleux, et elle alla<br />

Suite à la page (15)<br />

Interview de Germán<br />

Campos!<br />

Par Clodovaldo Hernández<br />

Germàn Campos est ingénieur<br />

chimiste, diplômé de l’Université Simón<br />

Bolívar (USB), mais il a préféré<br />

se con<strong>sa</strong>crer à l’alchimie des enquêtes.<br />

“Bien sûr, dit-il, mesurer l’opinion n’est<br />

pas une science exacte; de fait on ne<br />

parle plus de sciences exactes, presque<br />

toutes sont probabilistes, certaines plus<br />

que d’autres.“<br />

Il est né aux Canaries en 1957 et<br />

a débarqué au Venezuela un an plus tard.<br />

Changeant de carrière universitaire, il est<br />

venu étudier un master en Sciences Politiques<br />

dans la même U.S.B., où il se lia<br />

à Arístides Torres, un gourou de la démoscopie,<br />

fondateur de Datanálisis, mort<br />

prématurément au début des années 90.<br />

Après un pas<strong>sa</strong>ge par d’autres firmes<br />

d’études d’opinion, il a créé la sienne,<br />

Consultores 30:11.<br />

Il souligne l’importance de créer un<br />

échantillon représentatif, qui dans le cas<br />

du Venezuela, doit réunir de mille 500 à<br />

deux mille personnes, réparties dans la<br />

plus grande quantité possible de régions,<br />

de localités, de villes et provenant de<br />

toutes les couches sociales.<br />

Il explique qu’un sondage est<br />

déséquilibré lorsqu’on élabore mal<br />

l’instrument de mesure, qu’on soit de<br />

mauvaise ou de bonne foi. “Par exemple,<br />

si on formule la question enfermé dans<br />

un bureau, <strong>sa</strong>ns études qualitatives préalables,<br />

ou si on traite les résultats sur la<br />

base de valeurs culturelles que la société<br />

a déjà modifiées.“<br />

Professeur de l’Université Centrale<br />

du Venezuela (UCV), Campos a démissionné<br />

dix ans avant l’âge légal de la<br />

retraite. “Je ne supportais plus cette ambiance,<br />

la grande réussite du néo-libéralisme<br />

fut de coloniser les esprits universitaires”<br />

explique-t-il. Affaire de chimie.<br />

clodovaldo Hernández : Le<br />

thème du leadership personnel semble<br />

être clef dans la <strong>campagne</strong> présidentielle.<br />

Henrique Capriles Radonski (candidat<br />

de la droite) pourra-t-il compenser<br />

l’avantage que sur ce plan le président<br />

Hugo Chávez possède sur lui ?<br />

Germán campos : Un produit<br />

peut être construit avec du marketing,<br />

mais pas les leaderships. Il est vrai que la<br />

publicité est un instrument extraordinaire<br />

pour induire des modèles de consommation<br />

mais quand une société commence<br />

à changer ses codes d’interprétation de<br />

la politique, la tâche de construire une<br />

marque politique, une image, un leadership<br />

sur la base du marketing devient<br />

beaucoup plus compliquée, pour ne pas<br />

dire impossible. Les leaderships dans un<br />

tel contexte ont beaucoup plus à voir<br />

avec des connections émotionnelles,<br />

affectives, de crédibilité, de partage de<br />

visions d’avenir. Dans ce sens le leadership<br />

du président Chávez est très fort; et<br />

Capriles a une difficulté énorme, c’est que<br />

son leadership est lié au néo-libéralisme<br />

et associé à un secteur beaucoup plus<br />

réduit de la population. Or l’ Amérique<br />

Latine en revient, elle cherche des alternatives.<br />

Il va être difficile à Capriles de<br />

construire un leadership qui puisse concurrencer<br />

sur ce terrain celui du président.<br />

clodovaldo Hernández : Vous<br />

dites que la société a changé <strong>sa</strong> culture<br />

politique ?<br />

Germán campos : Oui. Depuis<br />

1998, les vénezuéliens ont intégré<br />

des notions nouvelles au concept de<br />

démocratie, de participation, d’économie<br />

et de relations sociales. Les codes<br />

d’interprétation de la politique se sont reconfigurés.<br />

Selon des études très récentes<br />

– dont l’une réalisée par le père José Virtuoso,<br />

les citoyens actuels donnent plus<br />

d’importance aux contenus économiques<br />

et sociaux de la démocratie qu’au contenu<br />

politique proprement dit. Dans nos<br />

recherches, les valeurs de base que les<br />

Germán campos<br />

personnes associent au socialisme sont<br />

la solidarité, la coopération, la participation<br />

et l’organi<strong>sa</strong>tion. Ce sont des valeurs<br />

antagoniques par rapport au Venezuela<br />

des années 80 et 90 où prédominait le<br />

“<strong>sa</strong>uve-qui-peut” individuel.<br />

clodovaldo Hernández : Mais le<br />

comportement général est plus ou moins<br />

le même: une grande tendance au consumérisme<br />

et aux valeurs de la société<br />

capitaliste. Comment s’opère cette combinaison<br />

dans l’esprit des gens, selon vos<br />

études ?<br />

Germán campos : Ces codes<br />

nouveaux coexistent avec les antérieurs,<br />

associés aux modèles dominants<br />

des années 80 et 90, parce que les<br />

transformations sociales sont des processus<br />

complexes, en particulier s’ils<br />

se produisent démocratiquement et sur<br />

la base d’élections comme c’est le cas<br />

au Venezuela. Une partie des vénézuéliens<br />

sont convaincus qu’on doit construire<br />

un modèle différent de relations<br />

économiques mais en même temps ils<br />

souhaitent consommer à l’intérieur et à<br />

l’extérieur du pays avec une intensité qui<br />

rappelle l’époque du “ta’ barato, dame<br />

dos” (“c’est pas cher, donne-m’en deux“,<br />

phrase typique associée à l’acheteur vénézuélien<br />

des années 80, NdT). C’est le<br />

débat qui a lieu actuellement dans la société<br />

vénézuélienne.<br />

clodovaldo Hernández : Peutil<br />

arriver que dans le scénario électoral,<br />

ces valeurs capitalistes s’imposent à la<br />

nouvelle culture politique, comme cela<br />

semble s’être produit en 2007, lorsque<br />

Chávez a perdu le référendum sur la réforme<br />

constitutionnelle ?<br />

Germán campos : Mon hypothèse<br />

est que cela ne se produira pas.<br />

Je crois qu’en 2007 il n’y a pas eu de<br />

déplacement de l’appui électoral du président<br />

Chávez vers le monde oppo<strong>sa</strong>nt.<br />

La proposition de réforme était très complexe,<br />

elle fut mal débattue et elle a perdu<br />

parce qu’une partie de l’électorat qui un<br />

an auparavant avait appuyé majoritairement<br />

le président, a boudé les urnes.<br />

Dans le processus actuel, mon hypothèse<br />

est que les variables de nature idéologique<br />

vont prévaloir sur celles de nature utilitaire.<br />

David Easton, un politologue canadien,<br />

distingue entre l’appui diffus et<br />

l’appui utilitaire. L’appui diffus est lié au<br />

symbolique, à la vision de pays, au projet<br />

stratégique. L’utilitaire est lié au fait que<br />

le gouvernement apporte des solutions<br />

à tes problèmes. Dans le modèle vénézuélien<br />

antérieur prédominait l’utilitaire.<br />

Aujourd’hui c’est l’appui lié aux visions<br />

ou aux valeurs idéologiques qui domine.<br />

C’est ce débat qui va se jouer durant la<br />

<strong>campagne</strong> présidentielle.<br />

clodovaldo Hernández : Des<br />

analystes de l’opposition ont une vision<br />

contraire à la vôtre: ils disent que l’argent<br />

est la motivation principale de l’appui au<br />

Président…<br />

Germán campos : Nous avons<br />

réalisé de nombreuses études qualitatives<br />

et nos résultats ne vont pas dans ce sens.<br />

Suite à la page (19)<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 13


Morales menace de<br />

fermer l'ambas<strong>sa</strong>de US<br />

14<br />

L'ambas<strong>sa</strong>de des Etats-unis à La Paz, Bolivie<br />

Le président bolivien Evo Morales<br />

a menacé de fermer l'ambas<strong>sa</strong>de<br />

des Etats-Unis à La Paz si <strong>Washington</strong><br />

poursuit ses tentatives de s'ingérer<br />

dans les affaires intérieures du pays, a<br />

annoncé dimanche le quotidien La Secunda.<br />

« Je voudrais déclarer en public<br />

que si l'ambas<strong>sa</strong>de des Etats-Unis nous<br />

gêne une fois de plus, comme elle le<br />

fait actuellement, il vaudrait mieux la<br />

fermer. Je n'ai aucune crainte à ce sujet,<br />

car nous sommes anti-impérialistes,<br />

anticapitalistes et anti-néolibéraux », a<br />

déclaré le président bolivien, cité par le<br />

quotidien.<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Depuis son arrivée au pouvoir<br />

en 2006, le président Evo Morales a<br />

plusieurs fois critiqué violemment les<br />

Etats-Unis pour leur ingérence dans<br />

les affaires intérieures de la Bolivie. En<br />

2008, l'ambas<strong>sa</strong>deur américain à La<br />

Paz a été expulsé, ce qui a provoqué<br />

une riposte symétrique de la part des<br />

Etats-Unis.<br />

En février 2012, Evo Morales<br />

a accusé plusieurs ONG boliviennes<br />

de collaboration avec <strong>Washington</strong>, les<br />

traitant de "cinquième colonne".<br />

RIA Novosti, mEXIco 19 mars<br />

Une semaine de violence à<br />

Terrier rouge, bilan deux morts<br />

Par Saintilus Ernest<br />

Deux enfants ont été tués à<br />

l’arme à feu et plusieurs autres<br />

membres de la population blessés.<br />

C’est le bilan d’une semaine de tension<br />

qu’a connu Terrier Rouge, ville<br />

située dans le Nord-Est du pays au<br />

début du mois de mars. Selon des<br />

témoins les victimes auraient été<br />

atteintes de projectiles provenant<br />

de l’arme des policiers, lors de leur<br />

intervention vi<strong>sa</strong>nt à mettre frein à<br />

un mouvement de protestation de la<br />

population <strong>contre</strong> le comportement<br />

des respon<strong>sa</strong>bles de l’Electricité<br />

d’Haïti. « Les policiers ont tiré plusieurs<br />

projectiles et gaz lacrymogènes<br />

<strong>contre</strong> nous », a fait <strong>sa</strong>voir le citoyen<br />

Jean William.<br />

Il s’agis<strong>sa</strong>it d’une protestation<br />

des riverains pour exiger de<br />

Denasse<br />

REALTY<br />

• Income Tax<br />

• Rapid Refund<br />

• E-Filing<br />

• Rental: Co-ops, Commercial,<br />

Residential<br />

• Typing Service<br />

• Translations<br />

• Notary Public<br />

• Immigration Services<br />

• Resumes, Faxing & More<br />

Lebrens Denasse<br />

Licensed Real Estate Broker<br />

674 Rogers Avenue<br />

(between Lenox & Clarkson)<br />

Brooklyn, NY 11225<br />

718.484.4156 office<br />

646.725.3327 cell<br />

ldenasse76@yahoo.com<br />

2012<br />

l’EDH l’électrification de cette commune<br />

qui, disent-ils n’a jamais été<br />

électrifiée depuis son existence. Le<br />

mouvement qui a commencé le lundi<br />

5 mars 2012 a empiré le vendredi<br />

de cette même semaine, alors que<br />

des riverains bloquaient la circulation<br />

automobile en interpo<strong>sa</strong>nt des<br />

barricades enflammées sur la route<br />

internationale Cap-Haïtien /Dajabon.<br />

Ils ont aussi tenté d’incendier<br />

un véhicule de l’ED’H après l’avoir<br />

capturé. Ces gens se demandent<br />

pourquoi des fils électriques devant<br />

alimenter leur ville voisine, Trou-<br />

Du-Nord en énergie traversent leur<br />

zone <strong>sa</strong>ns qu’ils puisent en bénéficier.<br />

Ce n’est que le dimanche<br />

11 mars que les protestataires ont<br />

mis fin à ce mouvement suite a un<br />

dialogue entre eux et notamment les<br />

autorités communales et départementales<br />

du Nord-Est.<br />

Menez Jean-Jerome<br />

Attorney at Law<br />

Real Estate<br />

Immigration-Divorce<br />

4512 Church Avenue<br />

Brooklyn, NY 11203<br />

Nou pale kreyòl!<br />

(718) 462-2600<br />

(914) 643-1226 cell<br />

Suite de la page (7)<br />

les considérer comme des erreurs<br />

mineures. Or, on <strong>sa</strong>it que Jean Max<br />

Bellerive a passé plus de quatre mois<br />

à exécuter les « affaires courantes »<br />

en attendant que le Président Michel<br />

Martelly puisse disposer d’un nouveau<br />

chef de gouvernement. D’où certaines<br />

interrogations légitimes sur ces<br />

contrats, dont on ne voit toujours pas,<br />

d’ailleurs, leurs exécutions dans le<br />

pays et sur d’éventuelles complicités<br />

de l’actuel Président de la République<br />

dans ces contrats douteux avec des<br />

entreprises tout aussi douteuses pour<br />

la plupart.<br />

Sachant que les deux hommes<br />

ont des liens de parenté. Malgré que<br />

Bellerive fait partie intégrante du système<br />

que Michel Martelly prétendait<br />

combattre avant son arrivée au pouvoir,<br />

il le conserve à titre de Conseiller<br />

spécial à la présidence de la République.<br />

Aujourd’hui, avec le résultat<br />

de l’Audit, il ne fait pas l’ombre d’un<br />

doute qu’on peut parler de tromperie<br />

sur la marchandise.<br />

Et vu les circonstances, avec un<br />

Sénat très à cheval sur les principes<br />

depuis la question relative à la double<br />

ou triple nationalité présumée du Président<br />

Michel Martelly, personne ne<br />

peut exclure totalement un éventuel<br />

procès dans le cadre de cette nouvelle<br />

affaire que la République ne cesse de<br />

livrer à ses citoyens. Si l’éphémère<br />

Premier ministre, Garry Conille n’a<br />

pas fait long feu à la tête du gouvernement,<br />

il peut néanmoins, se targuer<br />

d’avoir voulu combattre la corruption<br />

en fai<strong>sa</strong>nt tomber un mythe et de fait,<br />

lais<strong>sa</strong>nt son prédécesseur dans de<br />

<strong>sa</strong>les draps.<br />

c.c<br />

Joel H. Poliard<br />

M.D., M.P.H.<br />

Family and Community<br />

Medicine<br />

Public health and Pediatrics<br />

5000 N.E. Second Ave,<br />

Miami FL, 33137<br />

tel. (305) 751-1105<br />

CDs, DVDs,<br />

Perfumes,<br />

Bibles, Minutes on<br />

phones, etc.<br />

We Buy Gold & Silver<br />

5401 NW 2nd Avenue<br />

Miami, FL<br />

(305) 305-9393<br />

yeyeboul@yahoo.com<br />

<strong>Washington</strong><br />

Suite de la page (7)<br />

Il était le père de Patrick Joseph et,<br />

sous Aristide de 2001 à 2004, avait<br />

été le directeur de la Banque centrale<br />

d’Haïti, que l’acte d’accu<strong>sa</strong>tion allègue<br />

avoir été utilisée pour distribuer les<br />

pots de vin versés par les secteurs des<br />

télécoms basés aux États-Unis.<br />

Le Miami Herald et le Wall<br />

Street Journal, historiquement les<br />

deux principaux vecteurs de la version<br />

de <strong>Washington</strong> des événements<br />

en Haïti, ont immédiatement laissé<br />

entendre que Aristide était derrière le<br />

meurtre.<br />

« La fusillade de Venel Joseph au<br />

volant de <strong>sa</strong> voiture ressemble plus à<br />

un as<strong>sa</strong>ssinat, » a écrit Mary Anastasia<br />

O’Grady, pendant des années la<br />

personne la plus en vue du Wall Street<br />

Journal pour les attaques <strong>contre</strong> Aristide.<br />

Puisque Patrick Joseph « selon<br />

des sources du Herald, a pointé du<br />

doigt » Aristide, selon le raisonnement<br />

de O’Grady, il « pourrait être le meilleur<br />

espoir des Haïtiens pour arriver<br />

à la vérité au sujet de M. Aristide et<br />

ses partenaires d’affaires américains.<br />

Mais des sources disent que l’ancien<br />

directeur de la Teleco a toujours des<br />

parents en Haïti. S’il éprouve des appréhensions<br />

pour eux, il pourrait se<br />

taire. Ce serait une explication pour<br />

l’as<strong>sa</strong>ssinat de son père. »<br />

Mais l’avocat de longue date<br />

d’Aristide, Ira Kurzban, le voit différemment.<br />

« Pour moi, la mort de<br />

Venel Joseph porte toutes les marques<br />

d’un as<strong>sa</strong>ssinat par le communauté<br />

du renseignement américain, » a-t-il<br />

dit. « D’abord, ils éliminent quelqu’un<br />

qui pourrait <strong>contre</strong>dire et discréditer<br />

les accu<strong>sa</strong>tions de corruption <strong>contre</strong><br />

l’ancien Président Aristide actuellement<br />

attribuées à son fils, Patrick<br />

Joseph. Deuxièmement, ils calomnient<br />

Aristide, en es<strong>sa</strong>yant de faire<br />

semblant qu’il est derrière le crime.<br />

Enfin, l’as<strong>sa</strong>ssinat pourrait pousser<br />

Patrick Joseph à faire d’autres allégations<br />

<strong>contre</strong> Aristide dans un désir<br />

de venger son père. »<br />

En 2003, Aristide avait réagi<br />

vigoureusement <strong>contre</strong> Patrick Joseph,<br />

quand il eut vent de la corruption à<br />

la TELECO. « Nous sommes en lutte<br />

<strong>contre</strong> la corruption, » déclara Aristide<br />

quand il fit une visite surprise au<br />

siège de la TELECO à Port-au-Prince le<br />

19 juin 2003. « Personne à la TELECO<br />

ne serait heureux de travailler durement<br />

tout en voyant d’autres personnes<br />

baigner dans la corruption. Et<br />

c’est pourquoi, nous sommes <strong>contre</strong><br />

la corruption dans la TELECO et dans<br />

l’état dans son ensemble. Et s’il y a<br />

des individus qui baignent dans la<br />

corruption et qui veulent corrompre<br />

les gens de la TELECO, cela non plus<br />

n’est pas une bonne chose. »<br />

Quatre jours plus tard, le 23 juin<br />

2003, Patrick Joseph était démis de<br />

ses fonctions. Plutôt que d’applaudir<br />

Jean-Bertrand Aristide pour ses ac-<br />

Variété & Vibrations<br />

Radio Show<br />

Avec Yéyé Boul<br />

Monday-Friday, 3-6 p.m.<br />

WLQY 1320 AM<br />

www.DouceFM.com<br />

VIBRATIONS STORE<br />

YÉYÉ BOUL<br />

tions anti-corruption, les États-Unis<br />

cherchent à le <strong>sa</strong>lir. Entretemps, Joseph<br />

a avoué avoir accepté des potsde-vin.<br />

« En fin de compte, il n’y a pas<br />

l’ombre d’une preuve dans l’acte<br />

d’accu<strong>sa</strong>tion que M. Aristide ait fait<br />

quoique que ce soit relevant de la corruption,<br />

<strong>sa</strong>uf le témoignage non corroboré<br />

d’une personne qui est décidément<br />

un corrupteur et un criminel »,<br />

a conclu Ira Kurzban.<br />

La <strong>campagne</strong> pour engager<br />

des poursuites pour corruption <strong>contre</strong><br />

Aristide, dans une tentative de le<br />

neutraliser politiquement, a été en<br />

cours depuis des années. Dans un<br />

câble diplomatique du 25 juillet 2008,<br />

le Chargé d’affaires Thomas Tighe a<br />

écrit que l’OTA voulait du président<br />

René Préval « une coopération avec<br />

le gouvernement des États-Unis dans<br />

le traitement des cas impliquant<br />

des entreprises de télécommunications<br />

ayant des liens avec Aristide<br />

pour des poursuites aux États-Unis,<br />

» et que « l’équipe OTA avait averti<br />

Préval qu’un dossier criminel est<br />

proche d’une mise en accu<strong>sa</strong>tion aux<br />

États-Unis, mais que les procureurs<br />

américains avaient besoin de l’aide<br />

immédiate des fonctionnaires de<br />

Teleco dans la fourniture de certains<br />

documents. » Mais maintenant, près<br />

de quatre ans plus tard, les procureurs<br />

des États-Unis n’ont toujours pas de<br />

documentation ou autres éléments de<br />

preuve, à part le témoignage de Patrick<br />

Joseph.<br />

« Le gouvernement américain<br />

a dépensé des millions, peut-être des<br />

dizaines de millions de dollars pour<br />

condamner l’ancien président d’Haïti<br />

à l’aide de fausses inculpations », a<br />

écrit Mark Weisbrot du Centre pour<br />

la recherche économique et politique<br />

(CEPR), basé à <strong>Washington</strong>, dans le<br />

Guardian du 13 mars. « Au nom des<br />

contribuables des États-Unis, nous<br />

pourrions utiliser une enquête du<br />

Congrès relative à cet u<strong>sa</strong>ge abusif<br />

de nos impôts payés en dollars, et<br />

qui érode également ce qui nous reste<br />

d’un pouvoir judiciaire indépendant<br />

utili<strong>sa</strong>nt des tribunaux fédéraux en<br />

Floride comme un instrument de magouilles<br />

de politique étrangère. »<br />

Des milliers de gens ont défilé à<br />

Port-au-Prince le 29 février, anniver<strong>sa</strong>ire<br />

du coup d’Etat, acclamant Aristide<br />

et fustigeant le président actuel, le<br />

néo-duvaliériste Michel Martelly.<br />

« Le déploiement d’un soutien<br />

populaire à Aristide étant très préoccupant<br />

pour le gouvernement des<br />

États-Unis, alors l’inculpation de Titid<br />

[Aristide], avant un retour [politique]<br />

potentiel est tout à fait logique<br />

», a déclaré au Miami Herald Robert<br />

Fatton, professeur d’origine haïtienne<br />

à l’Université de Virginie, qui a écrit<br />

plusieurs livres sur Haïti.<br />

Comme Weisbrot notait alors: «<br />

C’est encore plus logique si vous regardez<br />

ce que le gouvernement des<br />

États-Unis - en collaboration avec<br />

les respon<strong>sa</strong>bles de l’ONU et d’autres<br />

alliés - a fait à Aristide depuis qu’ils<br />

ont organisé le putsch de 2004 <strong>contre</strong><br />

lui. » Par exemple, selon un câble diplomatique<br />

du 2 août 2006, Edmond<br />

Mulet, le directeur civil de la force de<br />

l’occupation militaire de l’ONU appelée<br />

MINUSTAH, avait donné des<br />

conseils au secrétaire d’Etat adjoint<br />

Thomas Shannon lors d’une réunion<br />

le 25 juillet 2006 à Port-au-Prince.<br />

Entre autres choses, Mulet « a exhorté<br />

les Etats-Unis à intenter un<br />

action en justice <strong>contre</strong> Aristide pour<br />

empêcher l’ancien président d’avoir<br />

plus d’impact sur la population haïtienne.<br />

» C’est bien cette « action en<br />

justice » qui est en train de se révéler<br />

aujourd’hui.<br />

Bien que Aristide ait soigneusement<br />

maintenu un profil bas depuis<br />

le 18 mars dernier, date de son retour<br />

en Haïti d’un exil de sept ans forcé en<br />

Afrique du Sud, à mettre au compte<br />

de <strong>Washington</strong>, il reste un symbole<br />

politique qui suscite les passions et le<br />

courage des masses haïtiennes. Les<br />

tentatives de <strong>Washington</strong> pour le discréditer,<br />

ont toujours servi à augmenter<br />

<strong>sa</strong> popularité, et non à la diminuer.<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012


Par Tony Cantave<br />

mars 2012 Wow ! 26 ans déjà,<br />

18 Karl Lévêque décédait tragiquement<br />

à Montréal.<br />

Un mois auparavant, (7 février<br />

1986) alors que le tout Montréal fêtait<br />

avec la communauté haïtienne le départ<br />

de Jean Claude Duvalier qui mettait fin à<br />

30 ans de dictature héréditaire et à vie,<br />

le 18 mars, c’était l’atterrement avec le<br />

décès dans des conditions tragiques de<br />

Karl Lévêque, une des voix autorisées<br />

et respectées de la métropole du Québec<br />

après son retour d’Haïti. Karl a été avec<br />

Jean Claude Bajeux les premiers exilés<br />

à fouler le sol d’Haïti <strong>sa</strong>ns vi<strong>sa</strong> de retour<br />

-une manœuvre politique de grand<br />

style- forçant le gouvernement mis en<br />

place par le dictateur avant son départ<br />

forcé, le CNG, à accepter le retour des<br />

exilés <strong>sa</strong>ns condition.<br />

Karl Lévêque, un boute-en-train,<br />

un animateur radiophonique et journaliste<br />

hors pair (émissions dominicales<br />

Les Flamboyants), fondateur<br />

d’un groupe de karaté, d’un mouvement<br />

folklorique (Mapou Ginen)... Karl<br />

est co-fondateur de la revue Nouvelle<br />

Optique avec Hérard Jadotte, Carry<br />

Hector, Anthony Phelps… et aussi cofondateur<br />

du Bureau de la Communauté<br />

Chrétienne de Montréal avec Paul<br />

Déjean et du Centre International pour<br />

les Refugiés Haïtiens (CIRH) avec Paul<br />

Déjean et Ernst Verdieu à Montréal, les<br />

animateurs de la revue SEL à New York<br />

(William Smarth, Antoine Adrien, Jean<br />

Yves Urfié…), Max Dominique aux<br />

jusqu’à accuser le gouvernement du président<br />

Rafael Correa « d’influencer la justice<br />

en faveur des plaignants ».<br />

En même temps, dans<br />

l’appréhension d’un jugement défavorable<br />

en Équateur, l’entreprise sollicita<br />

auprès d’une cour du réseau new-yorkais<br />

une mesure légale qui interdise que<br />

la sentence ne soit mise à exécution,<br />

dans l’éventualité où elle serait prononcée,<br />

dans quelque pays que ce soit où<br />

Chevron aurait des avoirs, y compris les<br />

États-Unis. Le juge Lewis Kaplan, qui,<br />

en diverses occasions, s’est montré ouvert<br />

aux demandes de Chevron, a émis<br />

un arrêté qui bloquait toute tentative<br />

d’exécution d’un éventuel jugement à<br />

l’en<strong>contre</strong> de la compagnie pétrolière,<br />

mais il l’a suspendu peu après considérant<br />

qu’il n’était pas possible de prendre<br />

une mesure de ce genre tant que le<br />

jugement n’était pas rendu. Cependant,<br />

lorsque fut émis le jugement de deuxième<br />

instance à la Cour provinciale de<br />

Sucumbíos, Chevron subit de nouveau<br />

un revers sur son propre terrain, car la<br />

Cour d’appel du deuxième district des<br />

États-Unis, qui joue le rôle d’une cour<br />

de deuxième instance, débouta Chevron<br />

et exprima son inquiétude de ce que les<br />

juges états-uniens puissent interférer<br />

avec la justice d’autres pays. « Chaque<br />

fois que Chevron perd, elle cherche à<br />

se déplacer sur un autre terrain où elle<br />

soit susceptible de gagner » a affirmé Fajardo.<br />

« D’abord elle a refusé les Cours<br />

états-uniennes, maintenant qu’elle ne<br />

veut pas des Cours équatoriennes, mais<br />

au bout du compte elle ne pourra pas<br />

gagner » assure Fajardo.<br />

En attendant Chevron continue à<br />

affirmer qu’elle s’opposera à l’exécution<br />

du jugement « Nous réfutons toute tentative<br />

d’application d’un jugement qui résulte<br />

d’une falsification » a affirmé James<br />

Craig, porte-parole de Chevron pour<br />

l’Amérique latine.<br />

« Chevron croit que l’opinion de<br />

la Cour de deuxième instance du réseau<br />

new-yorkais pourrait changer si l’on démontrait<br />

l’existence d’une fraude dans le<br />

jugement émis à Lago Agrio, nous avons<br />

cependant déjà démontré qu’il n’y en a<br />

pas et nous avons déjà pratiquement<br />

gagné aux États-Unis aussi » a affirmé<br />

Fajardo.<br />

Craig est allé jusqu’à affirmer,<br />

Bahamas, Jean Claude Bajeux à Puerto<br />

Rico.<br />

Karl fut l’un des dirigeants du<br />

mouvement politique EN AVANT, mouvement<br />

progressiste se situant dans<br />

l’espace de gauche et qui fut un des<br />

plus en vue et des plus dynamiques<br />

tant en Haïti qu’en diaspora durant les<br />

décennies 1970 et 1980.<br />

Karl fut l’un des premiers, sinon<br />

le premier à s’appe<strong>sa</strong>ntir sur le<br />

discours mystique et mystificateur de<br />

François Duvalier avec la publication<br />

dans la Revue Nouvelle Optique de<br />

l’article intitulé : L’interpellation mystique<br />

dans le discours duvaliérien Vol,#<br />

1 No 4 –Montréal, 1971. Avant son<br />

départ pour l’au-delà Karl s’intéres<strong>sa</strong>it<br />

à la problématique de la pérennité du<br />

régime Duvalier comme en témoignent<br />

ses derniers textes ayant pour titre «<br />

Pourquoi Duvalier si longtemps ? in<br />

Revue l’Autre Actualité # 12 (printemps<br />

1986) et un inédit : Pourquoi 28<br />

ans de duvaliérisme ? daté du 2 février<br />

1986).<br />

Fin politique, Karl animait une<br />

émission radiophonique hebdomadaire<br />

(chaque dimanche) à Montréal. Ses éditoriaux<br />

étaient très prisés et attiraient<br />

tant la communauté haïtienne que<br />

toute la gente progressiste de Montréal,<br />

notamment les militants latino-américains<br />

qui fuyaient aussi les dictatures<br />

implantées chez eux. Karl débusquait,<br />

traquait et démasquait à Montréal tous<br />

les repères où les agents duvaliéristes<br />

se terraient pour manœuvrer et distiller<br />

le venin de la doctrine de Papa Doc.<br />

même après avoir pris connais<strong>sa</strong>nce de<br />

la décision de la justice états-unienne<br />

que « l’opinion de la Cour de deuxième<br />

instance constitue une sentence judiciaire<br />

à portée limitée qui pourrait changer<br />

».<br />

À la recherche de moyens<br />

d’application du jugement<br />

De leur côté les avocats des plaignants<br />

ont décidé de ne présenter aucun autre<br />

recours et d’attendre que la sentence<br />

soit ratifiée par la Cour nationale de<br />

justice d’Équateur. Pour le moment, ils<br />

mettent au point les modalités du recouvrement.«<br />

C’est compliqué mais c’est<br />

possible. Pour le moment nous recueillons<br />

des informations pour <strong>sa</strong>voir où<br />

Chevron détient des actifs, quelle est la<br />

législation dans ces pays, la législation<br />

internationale, qui nous permettraient<br />

d’exécuter le jugement » a indiqué Fajardo.<br />

Les communautés assument leurs<br />

triomphes successifs sur Chevron en tant<br />

que revendication de leurs droits, car ce<br />

Hommage<br />

Haïti : Wow Karl Lévêque , 26 ans déjà !<br />

Suite de la page (13)<br />

LA DIFFERENCE<br />

AUTO SCHOOL<br />

LEARN TO DRIVE<br />

La Différence Auto School<br />

836 Rogers Avenue<br />

(between Church Avenue<br />

& Erasmus Street)<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

Manager: Ernst Sevère<br />

Tel: 718-693-2817<br />

Cell: 917-407-8201<br />

Karl Lévêque, un boute-en-train,<br />

un animateur radiophonique et<br />

journaliste hors pair<br />

Après <strong>sa</strong> mort, des amis politiques,<br />

les membres de <strong>sa</strong> famille, ses<br />

amis intimes de longue date, ses collaborateurs<br />

ont décidé que Karl devrait<br />

continuer à parler, cette fois-ci en Haïti.<br />

Aussi, deux institutions viennent à<br />

porter son nom : le Sant Kal Levèk créé<br />

par Paul Dejean s’adonnant principalement<br />

au dossier de l’alphabéti<strong>sa</strong>tion,<br />

l’Institut Culturel Karl Lévêque plutôt<br />

connu sous le label ICKL se veut un<br />

centre de réflexion, d’analyse sociale et<br />

d’éducation populaire.<br />

Parlant de départ précipité et du<br />

vide laissé par Karl notamment en cette<br />

période de « Transition qui n’en finit pas<br />

qui les intéresse plus que l’argent c’est<br />

que l’on <strong>sa</strong>che que les multinationales ne<br />

peuvent pas violer les droits des peuples<br />

indiens ni polluer leurs territoires. « Il ne<br />

s’agit pas d’argent mais de respect » a<br />

affirmé Humberto Piaguaje, leader du<br />

peuple Secoya, de Sucumbíos.<br />

Fajardo de son côté opte pour<br />

l’optimisme : « Le 28 janvier dernier<br />

j’étais en réunion avec 40 communautés<br />

et ce que j’ai vu c’est que l’espoir renaît,<br />

que ce qui semblait impossible est en<br />

train de se réaliser, que les millions de<br />

dollars et les bataillons d’avocats ne sont<br />

pas venus à bout de notre détermination<br />

à faire respecter nos droits. Nous continuerons<br />

la lutte jusqu’à ce qu’ils payent.<br />

Il n’y a pas d’autre voie. »<br />

- Source : Noticias Aliadas, 9 février<br />

2012<br />

- Dial – Diffusion de l’information<br />

sur l’Amérique latine – D 3187.<br />

- Traduction d’Annie Damidot<br />

Dial 16 mars 2012<br />

Director: Florence Comeau<br />

Interlink Translation<br />

Services<br />

* Translations * Interpreters<br />

* Immigration Services<br />

* Resumé * Fax Send & Receive<br />

* Much more.<br />

English • French • Kreyòl • Spanish<br />

Tel: 718-363-1585<br />

832 Franklin Ave,<br />

Brooklyn, NY 11225<br />

» Ernst Joute écrit : « Le décès de Karl<br />

Lévêque ressemblait à la chute d’un<br />

grand arbre floris<strong>sa</strong>nt aux racines multiples<br />

et profondes. Même s’il na pas pu<br />

réaliser son projet de retourner en Haïti<br />

pour participer à la reconstruction du<br />

pays, il a laissé des questions, des idées<br />

et des pistes d’actions d’une richesse<br />

encore inexploitée, dont les jeunes Haïtiens<br />

et Haïtiennes pourront se servir<br />

comme point d’appui pour concevoir,<br />

orienter et organiser leur pratique du<br />

changement.. Pour le dire autrement,<br />

Karl a laissé pour tous ceux et celles<br />

qui interviennent dans le champ du social<br />

à titre de pasteurs, de travailleurs<br />

sociaux, d’animateurs socioculturels,<br />

de militants politiques, de journalistes,<br />

de chercheurs, etc., des pistes pour une<br />

éthique du changement. (Ernst Joute in<br />

« La pratique du changement dans la<br />

vie de Karl Lévêque »).<br />

Karl était un des animateurs de<br />

la Revue de la Compagnie des Jésuites<br />

Relations. Aussi, pour commémorer<br />

le 26e anniver<strong>sa</strong>ire de <strong>sa</strong> disparition<br />

tragique à Montréal quelques mois<br />

avant son retour définitif en Haïti au<br />

cours d’une intubation pour une opération<br />

chirurgicale à l’Hôpital Victoria<br />

de Montréal le 18 mars 1986, nous<br />

reproduisons un de ses textes paru en<br />

novembre 1984 (Relations # 505), un<br />

an après le pas<strong>sa</strong>ge du Pape Jean Paul<br />

II en Haïti où celui-ci déclarait <strong>sa</strong>ns<br />

ambages « Il faut que quelque chose<br />

change dans ce pays ».<br />

Ce texte, pour nous en Haïti,<br />

en dépit de ses vingt huit ans, n’a<br />

pas vraiment subi l’épreuve et l’usure<br />

du temps, malgré les mutations de<br />

l’économie mondialisée avec la Nouvelle<br />

Division Internationale du Travail<br />

(NDIT) induite par la délocali<strong>sa</strong>tion de<br />

la production vers la périphérie et son<br />

corollaire obligé la désindustriali<strong>sa</strong>tion<br />

au centre-élément majeur de l’actuelle<br />

crise du modèle d’accumulation du<br />

capital à coté de la crise financière -<br />

d’une part et le positionnement d’Haïti<br />

sur l’échiquier mondial, d’autre part,<br />

pas<strong>sa</strong>nt de 1934 à 1971 d’une sorte de<br />

« souveraineté limitée » ou d’« autonomie<br />

relative » à une situation de tutelle<br />

de 1971 à-2004, doublée depuis d’une<br />

occupation qui ne dit pas son nom, et<br />

qui nous interpelle tous. Quelle est la<br />

situation réelle d’Haïti dans le concert<br />

des nations ? Sommes-nous dans la catégorie<br />

de « territoire sous tutelle » ou<br />

de « territoire sous mandat » du temps<br />

de la Société des Nations ? Sommesnous<br />

un « protectorat » ? Sommes-nous<br />

une « quasi-colonie » expression utilisée<br />

par Gustave MASSIAH nous concernant<br />

depuis 1975 ou pour reprendre<br />

une expression à la mode une « entité<br />

chaotique ingouvernable » ou encore<br />

la nouvelle formule du système des<br />

Nations Unies actuellement en cours<br />

en Haïti qualifiée d’ « Etat par défaut<br />

» développée par le professeur Daniel<br />

Holly (2011) ? De toute façon, la «<br />

question du recouvrement de la souveraineté<br />

nationale »doit être à l’ordre<br />

du jour dans l’agenda de la reconstruction.<br />

LGS 20 mars 2012<br />

Fanmi Lavalas New York<br />

Announces a Demonstration<br />

on Saturday March 24, 2012 to<br />

Denounce the Conspiracy of<br />

Genocide Being Perpetrated<br />

Against the <strong>Haiti</strong>an People<br />

Brooklyn, NY, March 10, 2012<br />

– Fanmi Lavalas New York announces<br />

a demonstration on Saturday<br />

March 24, 2012 at 11:00 in the morning;<br />

to denounce the conspiracy of<br />

genocide being perpetrated against the<br />

<strong>Haiti</strong>an people. We <strong>sa</strong>y no, no, no!<br />

This conspiracy will fail! We are addressing<br />

those who would like us to<br />

think they are democrats while in reality<br />

they are instilling fear in the heart<br />

of people who are struggling. We’re<br />

<strong>sa</strong>ying to those doing the killing, raping<br />

and kidnapping to stop now because<br />

their bosses will not hesitate to<br />

eliminate them after using them; just<br />

like Remis<strong>sa</strong>inte Ravix.<br />

The reality in <strong>Haiti</strong> today:<br />

• A man that became president<br />

with the complicity of certain Western<br />

Powers who may not even have the<br />

<strong>Haiti</strong>an nationality<br />

• There are old and new members<br />

of the <strong>Haiti</strong>an military armed to<br />

the teeth training in many areas in<br />

violation of the <strong>Haiti</strong>an constitution<br />

that disbanded them<br />

• American officials such as:<br />

Secretary of State Hillary Clinton and<br />

her husband Bill Clinton as well as<br />

Ambas<strong>sa</strong>dor Kenneth Merten interfering<br />

in the internal politics of <strong>Haiti</strong><br />

against all international laws<br />

• The insecurity that continues<br />

to rise<br />

• Threats of arrest and death<br />

against former President Jean Bertrand<br />

Aristide while the former dictator Jean<br />

Claude Duvalier is free to move about<br />

without any fear<br />

For these reasons, the organization<br />

Fanmi Lavalas New York is asking<br />

<strong>Haiti</strong>ans and non-<strong>Haiti</strong>ans alike<br />

to come support this demonstration<br />

which will take place on Saturday<br />

March 24, 2012 at 11:00 in the morning.<br />

We will assemble at the entrance<br />

of Prospect Park in Brooklyn; located<br />

at the corner of Ocean Avenue and<br />

Parkside Avenue. At Noon, we will<br />

start marching on Parkside Avenue towards<br />

Flatbush Avenue. We will turn<br />

right on Flatbush, left on Church Avenue<br />

and right on Nostrand Avenue.<br />

We’ll briefly stop in front of Radio Soleil<br />

to sound the conch. We’ll continue<br />

to march and briefly stop to sound the<br />

conch in front of Radio Panou. We will<br />

continue to march to Foster Avenue<br />

where the demonstration will end.<br />

We are asking the entire community<br />

including <strong>Haiti</strong>ans and non-<br />

<strong>Haiti</strong>ans to come and support this<br />

demonstration.<br />

occupy Wall Street and occupy<br />

<strong>Haiti</strong>! Same struggle, <strong>sa</strong>me fight!<br />

For more information:<br />

contact: Guinsly Etienne & Annette<br />

Dessources<br />

organization: Fanmi Lavalas New<br />

York<br />

Telephone: 347-927-0282<br />

Email: fanmilavalasny@gmail.com<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 15


La réémergence<br />

Suite à la page (11)<br />

Cette nouvelle élite chinoise est moins<br />

pressée de mentionner la place de la<br />

Chine en ce qui concerne les brutales<br />

inégalités de classes car on ne trouve<br />

pire qu’aux Etats-Unis.<br />

LA cHINE : De la soumission aux<br />

impérialistes à la compétitivité<br />

internationale<br />

La crois<strong>sa</strong>nce soutenue du secteur<br />

industriel de la Chine a été le résultat<br />

d’investissements publics très ciblés, de<br />

profits élevés, d’innovations techniques<br />

et d’un marché intérieur protégé. Le<br />

capital étranger a fait bien sûr des profits<br />

mais toujours dans le cadre des priorités<br />

et des règles de l’état chinois. La<br />

«stratégie d’exportation» dynamique<br />

du régime a produit d’énormes surplus<br />

commerciaux qui ont fait de la<br />

Chine un des plus grands créanciers<br />

de la planète et surtout des Etats-Unis.<br />

Pour maintenir <strong>sa</strong> dynamique industrielle,<br />

la Chine a du importer de grands<br />

quantités de matières premières ce qui<br />

l’a conduit à faire des investissements<br />

importants à l’étranger et à conclure<br />

des accords commerciaux avec des<br />

pays exportateurs de minerais et de<br />

produits agricoles comme l’Afrique et<br />

l’Amérique Latine. Dès 2010, la Chine,<br />

supplantant les Etats-Unis et l’Europe,<br />

est devenue le principal partenaire de<br />

beaucoup de pays d’Asie, d’Afrique, et<br />

d’Amérique Latine.<br />

La Chine moderne, comme celle<br />

de 1100 à 1800, est devenue une puis<strong>sa</strong>nce<br />

économique mondiale grâce à<br />

<strong>sa</strong> prodigieuse capacité de production.<br />

Le commerce et les investissements<br />

se fai<strong>sa</strong>ient dans le cadre d’une stricte<br />

politique de non-ingérence dans les affaires<br />

intérieures de leurs partenaires<br />

commerciaux. A la différence des Etats-<br />

Unis, la Chine n’a pas mené des guerres<br />

<strong>sa</strong>ns merci pour le pétrole ; au contraire<br />

elle a signé des contrats lucratifs. Et la<br />

Chine ne fait pas la guerre dans l’intérêt<br />

des Chinois de l’étranger comme les<br />

Etats-Unis ont fait pour Israël au Moyen-Orient.<br />

Le rapport entre la puis<strong>sa</strong>nce<br />

économique chinoise et <strong>sa</strong> puis<strong>sa</strong>nce<br />

militaire est à l’opposé de celui des<br />

Etats-Unis, un gros empire militaire<br />

parasite dont l’influence économique<br />

internationale continue de diminuer.<br />

Les dépenses militaires des Etats-<br />

Unis sont 12 fois supérieures à celles de<br />

la Chine. L’armée étasunienne tient le<br />

rôle principal dans les efforts de <strong>Washington</strong><br />

pour empêcher la Chine de devenir<br />

une puis<strong>sa</strong>nce mondiale.<br />

L’AScENSIoN de la chine :<br />

L’histoire va-t-elle se répéter ?<br />

La crois<strong>sa</strong>nce de la Chine a été<br />

d’environ 9% par an et la qualité et<br />

la valeur de ses produits augmentent<br />

rapidement. Au contraire, les Etats-<br />

Unis et l’Europe ont stagné autour de<br />

1% de crois<strong>sa</strong>nce de 2007 à 2012. Les<br />

créatifs <strong>sa</strong>vants et techniciens chinois<br />

ont assimilé les dernières inventions<br />

occidentales (et japonaises) et les ont<br />

améliorées, diminuant ainsi leur coût<br />

de production. La Chine a remplacé<br />

les «institutions financières internationales»<br />

contrôlées par les Etats-Unis et<br />

l’Europe (le FMI, la banque mondiale<br />

et la banque interaméricaine de développement)<br />

comme principal prêteur de<br />

l’Amérique Latine. La Chine continue<br />

d’être le premier investisseur dans les<br />

ressources minières et l’énergie africaines.<br />

La Chine a pris la place des<br />

Etats-Unis comme premier partenaire<br />

commercial d’Arabie Saoudite, du Soudan,<br />

premier acheteur de pétrole iranien<br />

et est en passe de devenir aussi le<br />

premier acheteur de produits pétroliers<br />

vénézuéliens. Aujourd’hui la Chine est<br />

le premier fabriquant et exportateur<br />

mondial, dominant même le marché<br />

étasunien tout en jouant le rôle de<br />

bouée de <strong>sa</strong>uvetage financière grâce à<br />

ses 1300 milliards de dollars de bonds<br />

du trésor étasuniens.<br />

Sous la pression des travailleurs,<br />

des fermiers et des pay<strong>sa</strong>ns, les dirigeants<br />

chinois ont développé le marché<br />

intérieur en augmentant les <strong>sa</strong>laires<br />

et les dépenses sociales pour rééquilibrer<br />

l’économie et éviter le spectre de<br />

l’instabilité sociale. Au contraire, aux<br />

Etats-Unis, les <strong>sa</strong>laires et les services<br />

publiques vitaux ont décliné de façon<br />

alarmante en termes absolus et relatifs.<br />

16<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Tout cela laisse pré<strong>sa</strong>ger que la<br />

Chine va prendre la place des Etats-<br />

Unis comme première puis<strong>sa</strong>nce<br />

économique mondiale dans les dix années<br />

qui viennent, si l’empire étasunien<br />

ne l’attaque pas et si les profondes inégalités<br />

de classe chinoises ne provoquent<br />

pas un soulèvement général.<br />

De sérieuses menacent pèsent sur<br />

l’ascension de la Chine dans le monde.<br />

Contrairement à ce qui s’est produit<br />

dans le passé, la puis<strong>sa</strong>nce économique<br />

de la Chine moderne n’est pas accompagnée<br />

de visées impérialistes. La<br />

Chine est sérieusement en retard par<br />

rapport aux Etats-Unis et à l’Europe<br />

pour ce qui concerne la capacité de<br />

mener des guerres de conquête. Cela a<br />

<strong>sa</strong>ns doute permis à la Chine d’utiliser<br />

plus de financement pour générer de la<br />

puis<strong>sa</strong>nce économique mais la Chine<br />

est aujourd’hui <strong>sa</strong>ns défense devant la<br />

supériorité militaire étasunienne, son<br />

énorme arsenal, ses bases avancées et<br />

ses positions géo-militaires stratégiques<br />

au large des côtes chinoises et dans les<br />

territoires adjacents.<br />

Au 19ième siècle, l’impérialisme<br />

britannique a détruit la position de la<br />

Chine sur la scène internationale grâce<br />

à <strong>sa</strong> supériorité militaire en <strong>sa</strong>isis<strong>sa</strong>nt<br />

les ports chinois - à cause de la confiance<br />

de la Chine dans <strong>sa</strong> «supériorité<br />

commerciale».<br />

La conquête de l’Inde, de la Birmanie<br />

et de la plus grande partie de<br />

l’Asie a permis à l’Angleterre d’établir<br />

des bases coloniales et de recruter des<br />

armées locales de mercenaires. Les<br />

Anglais et leurs alliés mercenaires<br />

ont encerclé et isolé la Chine, ce qui a<br />

déstabilisé le marché chinois et permis<br />

d’imposer de brutaux accords commerciaux.<br />

L’armée de l’empire britannique<br />

dictait à la Chine ce qu’elle devait importer<br />

(et l’opium représentait 50%<br />

des exportations anglaises dans les<br />

années 1850) tout en neutrali<strong>sa</strong>nt <strong>sa</strong><br />

plus grande compétitivité par des tarifs<br />

préférentiels.<br />

Aujourd’hui les Etats-Unis poursuivent<br />

la même politique : la flotte étasunienne<br />

patrouille et contrôle les voies<br />

commerciales maritimes de la Chine et<br />

ses ressources en pétrole off-shore à<br />

partir de ses bases. La Maison Blanche<br />

de Obama et de Clinton est en train de<br />

préparer une réponse militaire rapide, à<br />

partir de ses bases en Australie, Philippines,<br />

et ailleurs en Asie. Les Etats-<br />

Unis intensifient leurs efforts pour<br />

gêner l’accès chinois aux ressources<br />

étrangères stratégiques tout en soutenant<br />

les séparatistes «issus de peuple» et<br />

les «insurgés» en Chine occidentale, Tibet,<br />

Soudan, Birmanie, Iran, Libye, Syrie<br />

et ailleurs. Les accords militaires étasuniens<br />

avec l’Inde et la mise en place<br />

d’un régime fantoche interchangeable<br />

au Pakistan ont fait progresser ses efforts<br />

pour isoler la Chine. La Chine est<br />

fidèle à <strong>sa</strong> politique de «développement<br />

harmonieux» et de «’non-ingérence<br />

dans les affaires intérieures des autres<br />

pays» et elle est restée neutre quand<br />

l’armée impérialiste des Etats-Unis et<br />

de l’Europe a attaqué un des partenaires<br />

commerciaux chinois dans le but<br />

principal de <strong>contre</strong>carrer l’expansion<br />

commerciale pacifique de la Chine.<br />

La Chine n’a pas de stratégie<br />

politique et idéologique pour protéger<br />

ses intérêts économiques à l’étranger<br />

et cela a encouragé les Etats-Unis et<br />

l’OTAN à mettre en place des régimes<br />

hostiles à Pékin. L’exemple le plus frappant<br />

est celui de la Libye où les Etats-<br />

Unis et l’OTAN sont intervenus pour<br />

renverser un gouvernement indépendant<br />

dirigé par le président Kadhafi avec<br />

qui la Chine avait signé des accords<br />

commerciaux s’élevant à plusieurs milliards<br />

de dollars. Le bombardement des<br />

villes, ports et installations pétrolières<br />

de la Libye par l’OTAN a forcé la Chine<br />

à rapatrier 35 000 ingénieurs du pétrole<br />

et ouvriers de la construction Chinoise<br />

en quelques jours. La même chose est<br />

arrivée au Soudan où la Chine avait<br />

investi des milliards pour développer<br />

l’industrie du pétrole. Les Etats-Unis,<br />

Israël et l’Europe ont armé les rebelles<br />

soudanais pour désorganiser la production<br />

de pétrole et attaquer les Chinois<br />

qui travaillaient dans le pétrole. Dans<br />

les deux cas la Chine a laissé les impérialistes<br />

étasuniens et européens attaquer<br />

ses partenaires commerciaux et<br />

endommager ses investissements <strong>sa</strong>ns<br />

réagir.<br />

Sous Mao Zedong, la Chine<br />

<strong>contre</strong>carrait activement l’agression<br />

impériale. Elle soutenait des mouvements<br />

révolutionnaires et des gouvernements<br />

indépendants du Tiers Monde.<br />

Aujourd’hui la Chine ne soutient plus<br />

activement des gouvernements ou des<br />

mouvements capables de protéger ses<br />

accords commerciaux et ses investissements<br />

à l’étranger. L’incapacité<br />

de la Chine à s’opposer à la montée de<br />

l’agression militaire étasunienne <strong>contre</strong><br />

ses intérêts économiques est due à<br />

de profonds problèmes structuraux. La<br />

politique étrangère de la Chine repose<br />

sur de gros intérêts commerciaux, financiers<br />

et industriels qui comptent<br />

sur leur «compétitivité économique»<br />

pour gagner des parts de marché et qui<br />

ne comprennent rien aux fondements<br />

militaires et sécuritaires de la puis<strong>sa</strong>nce<br />

économique mondiale. La classe politique<br />

chinoise est profondément influencée<br />

par une nouvelle classe de milliardaires<br />

qui ont des liens étroits avec<br />

les fonds d’équité occidentaux et qui ont<br />

absorbé les valeurs occidentales <strong>sa</strong>ns<br />

les remettre en question. La preuve, ils<br />

envoient leurs enfants étudier dans les<br />

universités élitistes des Etats-Unis et<br />

d’Europe. Ceux-là veulent «s’entendre<br />

avec l’Occident» à tous prix. Comme<br />

ils ne comprennent pas bien comment<br />

on construit un empire militaire, ils ne<br />

réagissent pas comme il le faudrait à<br />

chaque fois que les Impérialistes entravent<br />

leur accès aux ressources et<br />

aux marchés. L’approche «les affaires<br />

avant tout» de la Chine a peut-être<br />

été la bonne tant qu’elle était un pion<br />

sur l’échiquier économique mondial et<br />

que les impérialistes étasuniens considéraient<br />

son «ouverture au capitalisme»<br />

comme une occasion de mettre la main<br />

sur les entreprises publiques chinoises<br />

et de piller son économie. Mais quand<br />

la Chine (à la différence de l’ancienne<br />

URSS) a décidé de garder le contrôle<br />

des capitaux et de développer une «politique<br />

industrielle» planifiée et contrôlée<br />

par l’état en redirigeant les capitaux occidentaux<br />

et le transfert des technologies<br />

vers des entreprises d’état qui ont<br />

réussi à pénétrer les marchés intérieurs<br />

et étrangers étasuniens, <strong>Washington</strong> a<br />

commencé à protester et à parler des<br />

mesures de rétorsion. Les énormes surplus<br />

commerciaux de la Chine par rapport<br />

aux Etats-Unis ont provoqué une<br />

réaction à deux tranchants de la part<br />

de <strong>Washington</strong>. <strong>Washington</strong> a vendu<br />

de grandes quantités de bons du trésor<br />

étasuniens aux Chinois et a commencé<br />

à développer une stratégie globale pour<br />

enrayer l’avancée de la Chine. Comme<br />

les Etats-Unis n’avaient pas la capacité<br />

économique d’empêcher le déclin de<br />

leur pays , ils ont eu recours à leur seul<br />

«avantage comparatif» —leur supériorité<br />

militaire basée sur un réseau de<br />

bases offensives réparties sur toute la<br />

planète, de régimes clients, d’ONG et<br />

de mercenaires idéologiques ou armés.<br />

<strong>Washington</strong> s’est tourné vers son vaste<br />

appareil de sécurité visible et invisible<br />

pour nuire aux partenaires commerciaux<br />

de la Chine. <strong>Washington</strong> compte<br />

sur ses relations de longue date avec des<br />

leaders corrompus, des oppo<strong>sa</strong>nts, des<br />

journalistes et des nababs médiatiques<br />

pour qu’une puis<strong>sa</strong>nte couverture de<br />

propagande soit déployée pendant que<br />

son offensive militaire <strong>contre</strong> les intérêts<br />

chinois à l’étranger progresse.<br />

La Chine ne possède rien de comparable<br />

à l’appareil planétaire de sécurité<br />

étasunien parce qu’elle pratique<br />

une politique de non-ingérence. Elle<br />

n’a opposé à l’offensive en bonne voie<br />

de l’Occident impérialiste, que quelques<br />

initiatives diplomatiques comme des<br />

tracts en anglais pour expliquer <strong>sa</strong> politique,<br />

l’utili<strong>sa</strong>tion de son droit de veto<br />

au Conseil de Sécurité de l’ONU pour<br />

<strong>contre</strong>carrer les efforts des Etats-Unis<br />

vi<strong>sa</strong>nt à renverser le régime indépendant<br />

d’As<strong>sa</strong>d en Syrie et pour s’opposer<br />

aux <strong>sa</strong>nctions drastiques <strong>contre</strong> l’Iran.<br />

Elle s’est aussi insurgée vigoureusement<br />

quand la secrétaire d’état Hilary<br />

Clinton a exprimé des doutes au vitriol<br />

sur la «légitimité» de l’état chinois<br />

suite à son vote <strong>contre</strong> la résolution des<br />

Etats-Unis et de l’ONU préparant une<br />

attaque <strong>contre</strong> la Syrie.<br />

Les stratèges militaires chinois<br />

sont de plus en plus conscients,<br />

et inquiets, de l’intensification de la<br />

menace militaire <strong>contre</strong> la Chine. Ils<br />

ont demandé et obtenu une hausse<br />

de 19% du budget militaire au cours<br />

des 5 dernières années (2011-2015).<br />

Mais même avec cette augmentation, le<br />

budget militaire de la Chine est encore<br />

5 fois inférieur à celui des Etats-Unis<br />

et la Chine n’a pas de base à l’étranger<br />

tandis que les Etats-Unis en ont 750.<br />

Les opérations des services secrets chinois<br />

à l’étranger sont quasi-nulles. Ses<br />

ambas<strong>sa</strong>des sont gérées par et pour<br />

des intérêts commerciaux à courte<br />

vue qui n’ont rien compris à la brutale<br />

politique de changement de régime de<br />

l’OTAN <strong>contre</strong> la Libye et ont négligé<br />

d’informer Beijing de ce que cela signifiait<br />

pour l’état chinois.<br />

Il y a deux autres faiblesses<br />

structurelles qui empêchent la Chine de<br />

devenir une puis<strong>sa</strong>nce mondiale. Elles<br />

proviennent de l’intelligentsia hautement<br />

«occidentalisée» qui a avalé <strong>sa</strong>ns<br />

discernement la doctrine économique<br />

des Etats-Unis sur la libre circulation<br />

des produits en ignorant la militari<strong>sa</strong>tion<br />

de son économie. Ces intellectuels<br />

chinois répètent comme des perroquets<br />

la propagande étasunienne sur «les<br />

vertus démocratiques» des <strong>campagne</strong>s<br />

électorales présidentielles qui coûtent<br />

des milliards de dollars tout en soutenant<br />

une déréglementation financière qui<br />

aurait permis à Wall Street d’engloutir<br />

les banques et les avoirs chinois. De<br />

nombreux intellectuels et consultants<br />

d’affaire ont été formés aux Etats-Unis<br />

et sont influencés par leurs liens avec<br />

des universitaires étasuniens et des<br />

institutions financières internationales<br />

directement liées à Wall Street et à la<br />

City de Londres. Ils ont prospéré et sont<br />

devenus des consultants grassement<br />

payés qui ont des postes prestigieux<br />

dans les institutions chinoises. Ils identifient<br />

la «libérali<strong>sa</strong>tion des marchés<br />

financiers» avec «les économies de<br />

pointe» qui selon eux permettraient<br />

de mieux s’intégrer au marché mondial<br />

au lieu de les considérer comme la<br />

source principale de la crise financière<br />

économique mondiale actuelle. Ces<br />

«intellectuels occidentalisés» ressemblent<br />

aux «Compradores» du 19ième<br />

siècle qui sous-estimaient, pour ne pas<br />

dire niaient, les conséquences à long<br />

terme de la pénétration impériale occidentale.<br />

Ils ne comprennent pas que la<br />

déréglementation financière aux Etats-<br />

Unis a causé la crise actuelle ni qu’elle<br />

aboutirait à la main mise de l’Occident<br />

sur le système financier chinois —qui<br />

aurait pour conséquence de rediriger<br />

l’épargne intérieure chinoise vers des<br />

activités non productives (la spéculation<br />

immobilière), de causer une crise<br />

financière et finalement d’empêcher la<br />

Chine d’atteindre une position dominante.<br />

Ces cadres branchés* chinois<br />

imitent le style consumériste occidental<br />

dans ses pires aspects et leurs opinions<br />

politiques découlent de ce style de vie et<br />

de leur identification aux Occidentaux<br />

qui les rendent incapables de la moindre<br />

solidarité avec leur propre classe<br />

ouvrière.<br />

Il y a un fondement économique<br />

aux sentiments pro-occidentaux des<br />

néo-compradores chinois. Ils ont transféré<br />

des milliards de dollars sur des<br />

comptes en banque étrangers, acheté<br />

des maisons et appartements luxueux<br />

à Londres, Toronto, Los Angeles, Manhattan,<br />

Paris, Honk Kong, et Singapour.<br />

Ils ont un pied en Chine (la source<br />

de leur richesse) et l’autre en Occident<br />

(où ils consomment et cachent leur fortune).<br />

Les compradores occidentalisés<br />

sont profondément intégrés dans<br />

le système économique chinois et ont<br />

des liens familiaux avec les dirigeants<br />

politiques, les membres de l’appareil<br />

du parti et de l’état. Moins étroits sont<br />

leurs liens avec l’armée et avec les<br />

mouvements sociaux grandis<strong>sa</strong>nts,<br />

même si certains étudiants «dissidents»<br />

et intellectuels militants du «mouvement<br />

démocratique» sont soutenus par<br />

les ONG impérialistes occidentales. En<br />

gagnant de l’influence les compradores<br />

affaiblissent les puis<strong>sa</strong>ntes institutions<br />

économiques de l’état qui sont à<br />

l’origine de la percée de la Chine comme<br />

puis<strong>sa</strong>nce économique internationale,<br />

exactement comme au 19ième siècle<br />

quand ils servaient d’intermédiaires à<br />

l’empire britannique. Au 19ième siècle,<br />

sous couvert de «libéralisme», les<br />

Anglais ont rendu plus de 50 millions<br />

de Chinois dépendants de l’opium en<br />

moins d’une décennie. Aujourd’hui,<br />

sous couvert de «démocratie et de droits<br />

humains» les navires étasuniens patrouillent<br />

au large des côtes chinoises.<br />

Les élites qui ont piloté l’ascension de<br />

la Chine ont créé des inégalités monumentales<br />

entre les milliers de nouveaux<br />

milliardaires et multi-millionaires au<br />

sommet et les centaines de millions de<br />

travailleurs, de pay<strong>sa</strong>ns et de travailleurs<br />

émigrés appauvris tout en bas.<br />

La rapide accumulation de<br />

richesse des Chinois s’est faite à travers<br />

l’intense exploitation des travailleurs<br />

qui furent dépouillés du filet de sécurité<br />

sociale et de la réglementation du travail<br />

que le communisme leur garantis<strong>sa</strong>it.<br />

Des millions de familles chinoises sont<br />

aujourd’hui dépossédées au profit des<br />

promoteurs/spéculateurs immobiliers<br />

qui construisent des tours de bureaux<br />

et d’appartements luxueux pour l’élite<br />

locale et étrangère. Ces caractéristiques<br />

brutales du capitalisme chinois ont fait<br />

naître une revendication massive et<br />

grandis<strong>sa</strong>nte qui concerne à la fois le<br />

travail et le logement. Le slogan des<br />

promoteurs/spéculateurs : «S’enrichir<br />

est merveilleux» ne trompe plus personne.<br />

En 2011 il y a eu plus de 200<br />

000 mouvements populaires dans les<br />

usines des villes de la côte et dans les<br />

villages ruraux. La prochaine étape sera<br />

<strong>sa</strong>ns nulle doute, l’unification de ces luttes<br />

en nouveaux mouvements sociaux<br />

nationaux qui au nom de la lutte des<br />

classes exigeront qu’on leur rende les<br />

services de <strong>sa</strong>nté et d’éducation qu’ils<br />

avaient sous le régime communiste<br />

ainsi qu’une plus grande partie de la<br />

richesse de la Chine. La lutte pour des<br />

augmentations de <strong>sa</strong>laire peut se transformer<br />

en lutte pour plus de démocratie<br />

sur le lieu de travail. Pour répondre à<br />

ces demandes populaires, les nouveaux<br />

compradores libéraux occidentalisés de<br />

la Chine ne pourront pas proposer leur<br />

«modèle» américain en exemple car les<br />

travailleurs étasuniens sont en train<br />

d’être dépouillés de tout ce que les Chinois<br />

demandent maintenant qu’on leur<br />

rende.<br />

La Chine déchirée par<br />

l’intensification des conflits de classe et<br />

des luttes politiques ne peut pas maintenir<br />

<strong>sa</strong> progression vers le leadership<br />

économique mondial. L’élite chinoise<br />

n’est pas en mesure d’affronter la menace<br />

militaire impérialiste étasunienne<br />

tout le temps que ses alliés, les compradores,<br />

font partie de l’élite libérale<br />

intérieure et d’autre part la société est<br />

profondément divisée avec une classe<br />

laborieuse de plus en plus hostile. Il<br />

faut mettre fin à l’exploitation <strong>sa</strong>uvage<br />

des travailleurs chinois pour pouvoir<br />

affronter l’encerclement militaire étasunien<br />

de la Chine et la déstabili<strong>sa</strong>tion<br />

économique de ses marchés étrangers.<br />

La Chine possède d’énormes ressources.<br />

Avec des réserves se montant à 1<br />

500 milliards de dollars, la Chine peut<br />

financer un service national de <strong>sa</strong>nté et<br />

d’éducation publique pour tout le pays.<br />

La Chine a les moyens de mettre<br />

en place un «programme de logements<br />

publics» pour les 250 millions de travailleurs<br />

émigrants qui vivent dans une<br />

misère noire. La Chine peut imposer<br />

un système d’impôts progressifs à ses<br />

milliardaires et millionnaires et financer<br />

des coopératives pour les petits fermiers<br />

et des industries rurales pour rééquilibrer<br />

l’économie. Le programme de<br />

développement de l’énergie alternative<br />

comme les panneaux solaires et les éoliennes<br />

est un premier pas vers la solution<br />

du grave problème de la pollution.<br />

La dégradation de l’environnement et<br />

les problèmes de <strong>sa</strong>nté qu’elle entraîne<br />

inquiètent des dizaines de millions de<br />

personnes. Finalement la meilleure<br />

défense de la Chine <strong>contre</strong> les conquêtes<br />

impérialistes, est encore un régime stable<br />

basé sur la justice sociale pour ses<br />

centaines de millions d’habitants et une<br />

politique étrangère de soutien des mouvements<br />

et régimes étrangers opposés<br />

aux puis<strong>sa</strong>nces impérialistes et dont<br />

l’indépendance est vitale pour la Chine.<br />

Ce qu’il faut, c’est une politique active<br />

basée sur des entreprises militaires conjointes<br />

et mutuellement profitables et de<br />

la solidarité diplomatique. Il y a déjà un<br />

petit groupe d’intellectuels chinois qui a<br />

soulevé la question de la menace militaire<br />

étasunienne grandis<strong>sa</strong>nte et qui<br />

«dit non à la diplomatie à la pointe du<br />

canon».<br />

La Chine moderne a beaucoup<br />

de ressources et d’avantages dont ne<br />

dispo<strong>sa</strong>it pas la Chine du 19ième siècle<br />

quand l’empire britannique l’a soumise.<br />

Si les Etats-Unis continuent leur<br />

politique agressive d’escalade militaire<br />

<strong>contre</strong> la Chine, Beijing peut déclencher<br />

une sérieuse crise fiscale en mettant sur<br />

Suite à la page (18)<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012


A Travers le monde<br />

Québec : Près de 200.000 étudiants<br />

en grève <strong>contre</strong> la hausse des frais<br />

de scolarité<br />

Par Eric Marquis<br />

Le mouvement de grève des cégépiens<br />

et des étudiants universitaires<br />

du Québec prend de l'ampleur.<br />

Déclenché à la mi-février par quelque<br />

25.000 étudiants, le mouvement est<br />

maintenant formé de près de 200.000<br />

étudiants d'institutions postsecondaires<br />

francophones et anglophones<br />

à travers la province. On s'attend à<br />

ce que des milliers d'autres joignent la<br />

grève la semaine prochaine en prévision<br />

d'une manifestation provinciale<br />

qui aura lieu jeudi à Montréal.<br />

Les étudiants exigent que le<br />

gouvernement libéral provincial de<br />

Jean Charest annule la hausse des<br />

frais de scolarité de 75 pour cent<br />

prévue pour les cinq prochaines années.<br />

Il existe un fort appui dans la<br />

population pour ce que demandent<br />

les étudiants, et ce sentiment est lié<br />

à la vive opposition populaire aux<br />

programmes d'austérité des conservateurs<br />

de Harper et des libéraux de<br />

Charest.<br />

Du côté de la classe dirigeante,<br />

le consensus règne : les étudiants doivent<br />

payer et le gouvernement doit<br />

maintenir la ligne dure <strong>contre</strong> la grève<br />

des étudiants.<br />

La ministre de l'Éducation Line<br />

Beauchamp, le ministre des Finances<br />

Raymond Bachand et le premier<br />

ministre Charest ont clairement fait<br />

<strong>sa</strong>voir qu'ils n'allaient pas annuler ou<br />

réduire la hausse des frais de scolarité.<br />

Les médias de la grande entreprise<br />

ont concerté leurs efforts pour dénigrer<br />

les préoccupations des étudiants<br />

sur l'accessibilité aux études postsecondaires<br />

et qualifier leurs demandes<br />

d'« égoïstes ». Dans un éditorial publié<br />

mardi dernier dans La Presse, et<br />

intitulé « Rien à négocier », André<br />

Pratte, rédacteur en chef au journal<br />

et voix représentative des sections<br />

dominantes de la bourgeoisie québécoise,<br />

a affirmé : « Le gouvernement<br />

Charest n'a aucune raison de reculer.<br />

L'augmentation est néces<strong>sa</strong>ire et raisonnable.<br />

Elle ne nuira pas à l'accès<br />

aux études universitaires. »<br />

Quelques jours plus tôt, le dirigeant<br />

du parti de droite la Coalition<br />

Avenir Québec (CAQ), François Legault,<br />

avait exprimé les mêmes sentiments,<br />

réitérant l'appui de la CAQ<br />

pour la hausse des frais de scolarité :<br />

« Il ne faut pas commencer à reculer<br />

sur l'essentiel à chaque fois que des<br />

groupes de pression manifestent. »<br />

Le gouvernement avait, en<br />

début de conflit, exhorté les administrations<br />

collégiales à continuer<br />

d'offrir les cours malgré les mandats<br />

de grève. Jusqu'à maintenant, cette<br />

menace a eu peu d'effet en raison du<br />

solide appui pour la grève parmi les<br />

enseignants.<br />

Mais les policiers, agis<strong>sa</strong>nt de<br />

toute évidence sous les ordres du<br />

gouvernement, sont systématiquement<br />

intervenus pour réprimer, à la<br />

matraque, au poivre de Cayenne et<br />

au bouclier, les manifestations étudiantes.<br />

Plusieurs dizaines d'étudiants<br />

du Cégep du Vieux-Montréal avaient<br />

été arrêtés et accusés de méfait public,<br />

voies de fait et agression armée <strong>contre</strong><br />

des agents de police, et même de<br />

complot, après avoir été sortis des locaux<br />

de l'établissement. Les policiers<br />

ont procédé à d'autres arrestations<br />

cette semaine après avoir interpellé<br />

un parti<strong>sa</strong>n de la grève qui buvait<br />

Près de 200.000 étudiants du collégial et de l'université font la grève pour<br />

s'opposer aux hausses de 75 pour cent des frais de scolarité annoncées par<br />

une bière devant des locaux d'une association<br />

étudiante au centre-ville de<br />

Montréal. Ceux qui ont été arrêtés affirment<br />

que les policiers surveillaient<br />

leurs bureaux depuis des heures.<br />

La répression constante des<br />

forces antiémeute a eu des conséquences<br />

dé<strong>sa</strong>streuses pour au<br />

moins un jeune adulte. L'une des<br />

victimes les plus en vue de cette répression,<br />

Francis Grenier, un étudiant<br />

de 22 ans, a été atteint au vi<strong>sa</strong>ge par<br />

une grenade assourdis<strong>sa</strong>nte, lors de<br />

l'as<strong>sa</strong>ut des forces policières <strong>contre</strong><br />

une manifestation et une occupation,<br />

le 7 mars dernier, autour d'un<br />

édifice abritant les bureaux de la Conférence<br />

des recteurs et des principaux<br />

d'universités du Québec (CREPUQ),<br />

un solide défenseur de la hausse des<br />

frais de scolarité. Grenier a eu son<br />

congé d'hôpital, mais il risque de perdre<br />

l'u<strong>sa</strong>ge d'un oeil.<br />

Le premier ministre Charest est<br />

rapidement venu à la défense des<br />

forces antiémeutes et de cette attaque<br />

: « Envahir un édifice, faire peur aux<br />

gens... Évidemment, ça a des conséquences.<br />

»<br />

Tellement systématique est<br />

devenue la répression policière à<br />

l'endroit de la moindre manifestation<br />

étudiante, qu'un chroniqueur de<br />

La Presse, parti<strong>sa</strong>n des policiers, a<br />

critiqué leur attitude face aux étudiants.<br />

S'adres<strong>sa</strong>nt aux policiers, Patrick<br />

Lagacé a dit : « Ces grévistes sont<br />

moins violents que les émeutiers de<br />

Montréal-Nord et des victoires du Canadien<br />

de Montréal : pourtant, vous<br />

leur fessez dessus et vous les poivrez<br />

avec un aplomb que je n'avais pas vu<br />

en 2010, 2009 et 2008. »<br />

Le déploiement systématique<br />

des forces policières devant toute<br />

opposition des étudiants est une indication<br />

claire que l'élite dirigeante<br />

n'a aucune intention de reculer sur<br />

l'imposition de cette hausse des<br />

frais de scolarité, pas plus qu'elle n'a<br />

l'intention de reculer sur l'ensemble<br />

de son as<strong>sa</strong>ut <strong>contre</strong> les programmes<br />

sociaux, les dépenses sociales et les<br />

conditions de vie de la classe ouvrière.<br />

L'Internationale étudiante pour<br />

l'égalité sociale (IEES) et le Parti de<br />

l'égalité socialiste pressent les étudiants<br />

à se tourner vers la classe ouvrière<br />

et à lutter pour <strong>sa</strong> mobili<strong>sa</strong>tion<br />

politique indépendante <strong>contre</strong> les<br />

gouvernements Charest et Harper.<br />

On peut lire dans une déclaration de<br />

l'IEES : « La grève étudiante, toutefois,<br />

ne peut réussir que si elle devient<br />

le fer de lance d'une vaste <strong>contre</strong>offensive<br />

de toute la classe ouvrière.<br />

Pour ce faire, elle doit dépasser le<br />

stade d'une simple protestation <strong>contre</strong><br />

le gouvernement libéral provincial<br />

une mesure en particulier. Les étudiants<br />

doivent se tourner consciemment<br />

vers les travailleurs, la seule force sociale<br />

capable d'offrir une alternative<br />

progressiste à un système de profit<br />

qui condamne une majorité à plus de<br />

chômage et de pauvreté. » (Les étudiants<br />

en Grève du Québec doivent se<br />

tourner vers les travailleurs)<br />

Cette perspective est fondamentalement<br />

opposée à ce qui est proposé<br />

par les trois fédérations étudiantes :<br />

la FEUQ (Fédération étudiante universitaire<br />

du Québec), la FECQ (la<br />

Fédération étudiante collégiale du<br />

Québec) et la CLASSE (Coalition large<br />

de l'Association pour une solidarité<br />

syndicale étudiante).<br />

La FEUQ et la FECQ ont été<br />

mises sur pied avec le soutien politique<br />

et financier de la bureaucratie<br />

syndicale, après que les chefs syndicaux<br />

sont intervenus durant la grève<br />

étudiante de 2005 pour exhorter<br />

les étudiants à faire un compromis<br />

avec le gouvernement libéral dans le<br />

but de « préserver la paix sociale ».<br />

Comme les syndicats, ces fédérations<br />

sont politiquement proches du parti<br />

de la grande entreprise qu'est le Parti<br />

Québécois qui, lorsqu'il a été au pouvoir,<br />

a effectué des coupes draconiennes<br />

dans les services publics, éliminant<br />

entre autres plus d'un millier de<br />

postes d'enseignants d'université. Le<br />

PQ a dans la récente période attaqué<br />

les libéraux à maintes reprises pour<br />

ne pas éliminer le déficit assez rapidement,<br />

mais, en es<strong>sa</strong>yant de se donner<br />

une fausse image de gauche en prévision<br />

d'élections, il appelle maintenant<br />

à un gel temporaire des frais de scolarité<br />

à l'université.<br />

La CLASSE, qui est à l'origine<br />

de l'actuel mouvement de grève, critique<br />

les deux autres fédérations pour<br />

les liens qu'elles entretiennent avec le<br />

PQ, mais la perspective qu'elle défend<br />

est similaire. Devant l'intransigeance<br />

claire du gouvernement, elle n'a<br />

d'autre perspective pour les étudiants<br />

que de faire plus de bruit, être plus<br />

militant, faire des gestes d'éclat pour<br />

forcer le gouvernement Charest à<br />

négocier avec les associations étudiantes.<br />

La CLASSE est opposée à toute<br />

tentative d'élargir le mouvement pour<br />

en faire une mobili<strong>sa</strong>tion de la classe<br />

ouvrière <strong>contre</strong> les programmes<br />

d'austérité qui sont mis en oeuvre à<br />

tous les niveaux de gouvernance, au<br />

Québec et à travers le Canada, et elle<br />

lie la classe ouvrière à la bureaucratie<br />

syndicale procapitaliste et défend la<br />

domination qu'exerce cette dernière<br />

sur les travailleurs.<br />

Wsws 17 mars 2012<br />

Forum mondial de l’eau<br />

Veolia et Suez ont-ils<br />

censuré le ministre<br />

bolivien de l’Eau ?<br />

Felipe quispe quenta, le ministre bolivien de l’Eau et de l’Environnement<br />

Par Sophie Chapelle<br />

Felipe Quispe Quenta, le ministre<br />

bolivien de l’Eau et de<br />

l’Environnement, n’en revient toujours<br />

pas. À l’occasion de son intervention<br />

le 13 mars au Forum mondial<br />

de l’eau à Marseille, son micro<br />

a été coupé. Officiellement, pour des<br />

raisons de temps. Dans les faits, cette<br />

coupure est intervenue au moment<br />

où le ministre critiquait la déclaration<br />

ministérielle de Marseille qui «<br />

n’incluait pas des références claires<br />

à la justice sociale et au droit à l’eau<br />

», rapporte l’AFP. Cette déclaration,<br />

prétendument adoptée à l’unanimité<br />

par 130 pays, met l’accent sur «<br />

l’accélération de la mise en œuvre<br />

des obligations en matière de droits<br />

de l’Homme pour l’accès à l’eau potable<br />

et l’as<strong>sa</strong>inissement ». Elle intervient<br />

un an et demi après le projet<br />

de résolution, présenté par la Bolivie,<br />

reconnais<strong>sa</strong>nt le droit à l’eau<br />

et à l’environnement, et adopté par<br />

l’ONU en juillet 2010.<br />

Mais pour le ministre bolivien,<br />

« il aurait fallu dire clairement que<br />

l’eau est une ressource "non pri-<br />

Dr. Kesler Dalmacy<br />

1671 New York Ave.<br />

Brooklyn, New York 11226<br />

Tel: 718-434-5345<br />

Le docteur de la<br />

Communauté Haïtienne<br />

à New York<br />

vati<strong>sa</strong>ble" ». « On a exprimé notre<br />

dé<strong>sa</strong>ccord lors de la rédaction de la<br />

déclaration et nous n’avons pas été<br />

entendus. On n’écoute pas les peuples,<br />

les organi<strong>sa</strong>teurs ne nous ont<br />

pas écoutés », a t-il insisté auprès de<br />

plusieurs journalistes. Faut-il s’en<br />

étonner quand on connaît deux des<br />

principaux organi<strong>sa</strong>teurs du Forum :<br />

Veolia et Suez, qui détiennent avec<br />

la Saur [1] 80 % du « marché » de<br />

l’eau potable en France et plus de la<br />

moitié de celui de l’as<strong>sa</strong>inissement ?<br />

À l’autre bout de la ville, se tient au<br />

même moment le Forum alternatif<br />

mondial de l’eau initié par des citoyens,<br />

associations, syndicats et élus<br />

mobilisés pour la réappropriation du<br />

service public de l’eau. Felipe Quispe<br />

Quenta <strong>sa</strong>it déjà qu’il y sera le bienvenu<br />

et que son micro n’y sera pas<br />

coupé.<br />

Notes<br />

[1] Groupe partiellement public,<br />

aux côtés d’autres actionnaires<br />

comme Axa.Veolia et Suez ontils<br />

censuré le ministre bolivien de<br />

l’Eau?<br />

Bastamag 15 mars 2012<br />

Paul J. Jourdan<br />

Attorney at Law<br />

107 Kenilworth Place<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Phone:<br />

(718) 859-5725<br />

(718) 338-0222<br />

•Immigration<br />

•Divorce<br />

•Business Formation<br />

(Corporation & Partnership)<br />

•Estate Administration - Wills<br />

•Real Estate Closings<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 17


Semaine de la<br />

Francophonie à Cuba !<br />

Du 17 mars 2012 au 25<br />

mars 2012<br />

Chaque année, la Semaine internationale<br />

de la Francophonie se<br />

distingue à Cuba non seulement par<br />

l'extrême diversité des événements<br />

proposés, mais aussi parce qu’elle<br />

est une occasion unique de réunir<br />

les exceptionnellement nombreuses<br />

représentations étrangères francophones<br />

présentes à La Havane.<br />

C'est cette incroyable variété<br />

qui est proposée à travers la programmation<br />

de cette année 2012,<br />

qui se veut représentative tant de<br />

la pluralité des projets portés par les<br />

Etats participants que de la richesse<br />

des collaborations avec les institutions<br />

culturelles cubaines.<br />

un voyage à travers les pays et<br />

les disciplines<br />

Durant toute la semaine (du 17 au<br />

25 mars), le public cubain pourra<br />

donc voyager à travers les pays et<br />

les disciplines artistiques, pas<strong>sa</strong>nt<br />

notamment de la danse contemporaine<br />

à la chanson, des arts plastiques<br />

à la littérature, de la bande<br />

dessinée au spectacle musical pour<br />

enfant, <strong>sa</strong>ns oublier le cinéma et la<br />

gastronomie.<br />

Parmi les nombreux événements<br />

prévus, l'on retrouve notamment<br />

en avant-première la dernière<br />

création de la chorégraphe Su<strong>sa</strong>nna<br />

Pous – lauréate de la dernière<br />

Biennale de Danse de la Caraïbe<br />

: « Show Room », pièce co-<br />

Suite de la page (16)<br />

le marché une partie des centaines de<br />

milliards de bonds du trésor étasunien<br />

qu’elle détient. La Chine, une puis<strong>sa</strong>nce<br />

nucléaire, devrait s’allier avec un voisin<br />

qui a lui aussi l’arme atomique et qui<br />

lui aussi est menacé, la Russie, pour<br />

affronter et faire taire la belliqueuse<br />

et vociférante secrétaire d’état américaine,<br />

Hilary Clinton. Le président de<br />

la Russie, Poutine, va augmenter ses<br />

dépenses militaires de 3 à 6% du PIB<br />

pendant la prochaine décennie pour<br />

<strong>contre</strong>carrer l’offensive des bases de<br />

missiles de <strong>Washington</strong> aux frontières<br />

russes et enrayer les tentatives du régime<br />

d’Obama de renverser des gouvernements<br />

alliés comme celui de la<br />

Syrie.<br />

La Chine a de puis<strong>sa</strong>nts réseaux<br />

commerciaux, financiers et<br />

d’investissement dans le monde ainsi<br />

que des partenaires économiques puis<strong>sa</strong>nts.<br />

Ces liens sont devenus essentiels<br />

pour la crois<strong>sa</strong>nce de beaucoup de pays<br />

du monde développé. En s’attaquant à<br />

la Chine, les Etats-Unis devront faire<br />

face à l’opposition de nombreux membres<br />

de la puis<strong>sa</strong>nte élite internationale<br />

qui tire profit du marché. Peu de pays<br />

et peu de leurs élites veulent prendre le<br />

risque de lier leur destin à un empire<br />

économiquement instable qui se maintient<br />

grâce à de destructrices occupations<br />

militaires coloniales.<br />

En d’autres termes, la Chine<br />

moderne, en tant que puis<strong>sa</strong>nce internationale,<br />

est incomparablement plus<br />

forte qu’au début du 18ième siècle.<br />

Les Etats-Unis n’ont pas la puis<strong>sa</strong>nce<br />

coloniale que l’empire britannique possédait<br />

après les Guerre de l’Opium. De<br />

plus, de nombreux intellectuels chinois<br />

et la vaste majorité des citoyens<br />

chinois n’ont aucunement l’intention<br />

de laisser les «compradores occidentalisés»<br />

d’aujourd’hui vendre leur<br />

pays. Rien n’accélèrerait davantage le<br />

clivage politique de la société chinoise<br />

ni ne hâterait plus l’avènement d’une<br />

seconde révolution sociale chinoise<br />

que des dirigeants timorés qui se soumettraient<br />

à une nouvelle ère de pillage<br />

impérialiste occidental.<br />

18<br />

Dissident Voice<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

produite par l'Institut français.<br />

La musique et les arts visuels<br />

seront également à l'honneur, grâce<br />

à la version itinérante de l'exposition<br />

« Brassens ou la Liberté », imaginée<br />

par le dessinateur et cinéaste Joan<br />

Sfarr, qui avait réuni plus de 100<br />

000 visiteurs à la Cité de la Musique<br />

en 2011 et qui sera montée dans le<br />

centre de La Havane jusque début<br />

avril.<br />

La performeuse Catherine<br />

Baÿ, auteure notamment de performance<br />

des « Blanches Neiges » au<br />

Centre Georges-Pompidou à Paris,<br />

en 2010, présentera elle-même au<br />

public ses vidéos-créations avant<br />

de donner plusieurs jours de masterclasses<br />

sur ce thème.<br />

Spectacles et conférences<br />

Mais cette Semaine de la Francophonie<br />

sera également l'occasion,<br />

à La Havane comme à Santiago de<br />

Cuba, de suivre des conférences sur<br />

la peinture du Haïtien Duffault, la<br />

littérature africaine, Victor Hugo ou<br />

la bande dessinée belge, de visionner<br />

les courts métrages de jeunes<br />

réali<strong>sa</strong>teurs canadiens et cubains,<br />

d'assister à une reprise du spectacle<br />

Emilie Jolie par des enfants cubains,<br />

de danser aux rythmes de la « Tumba<br />

France<strong>sa</strong> » ou encore de visionner<br />

un film suisse, belge, égyptien,<br />

vietnamien ou français.<br />

Latitude France 13 mars 2012<br />

Traduction : Dominique muselet<br />

LGS 17 mars 2012<br />

Note: *Dans le texte : yuppy :<br />

Young urban professional<br />

NDLR. *James Petras est professeur<br />

émérite de sociologie à la State<br />

University of New York, Binghamton,<br />

et à la Saint Mary’s University à Halifax.<br />

Il travaille depuis plusieurs années<br />

avec le mouvement des Sans Terre<br />

au Brésil. Il est l’auteur de plus de 60<br />

ouvrages publiés en 29 langues, dont<br />

un seul a été traduit en français : La<br />

Face cachée de la mondiali<strong>sa</strong>tion :<br />

L’Impérialisme au XXI e siècle . Ses plus<br />

récents ouvrages sont : War Crimes in<br />

Gaza and the Zionist Fifth Column in<br />

America (Atlanta:Clarity Pres 2010).<br />

Dernier ouvrage publié en anglais : The<br />

Arab Revolt and the Imperialist Counter<br />

Attack, (Clarity Press, 2011).<br />

Hugo Chavez, extatique, chante et<br />

danse à son retour de Cuba<br />

Souriant et congratulant ses parti<strong>sa</strong>ns,<br />

le président vénézuélien<br />

Hugo Chavez, opéré le 27 février<br />

à Cuba d'un cancer, est rentré tard<br />

vendredi soir à Caracas, où il devrait<br />

briguer en octobre un nouveau<br />

mandat à la tête de son pays. « Ce<br />

nouveau retour au pays est une<br />

chanson, une prière, un engagement<br />

devant Dieu », a déclaré Hugo<br />

Chavez dans un discours télévisé.<br />

Avant de quitter Cuba, le<br />

chef de l'Etat avait précisé sur son<br />

compte Twitter qu'il avait déjeuné<br />

avec l'ex-président cubain Fidel Castro,<br />

son mentor et ami, qui « envoie<br />

ses <strong>sa</strong>lutations les plus chaleureuses<br />

à tout le peuple vénézuélien ». «<br />

Nous vivrons et nous vaincrons ! »,<br />

a-t-il ajouté au terme d'un séjour de<br />

trois semaines à La Havane.<br />

Samedi, il a chanté et dansé<br />

avec <strong>sa</strong> fille adolescente au "balcon<br />

du peuple" du palais présidentiel de<br />

Miraflores devant une foule de milliers<br />

de parti<strong>sa</strong>ns vêtus de rouge,<br />

extatiques comme lui. « La raclée<br />

que nous allons infliger à la droite<br />

vénézuélienne sera mémorable (...)<br />

pas seulement dans l'histoire de<br />

notre patrie, mais pratiquement du<br />

monde entier », a-t-il lancé dans un<br />

discours d'une heure à propos de<br />

l'élection présidentielle du 7 octobre<br />

prochain.<br />

Le chef de l'Etat, revêtu d'un<br />

survêtement aux couleurs nationales,<br />

a esquissé des pas de danse<br />

maladroits avec <strong>sa</strong> fille devant une<br />

foule qui a chaviré de plaisir. Il a<br />

aussi révélé qu'il entamerait dans<br />

les jours qui viennent un traitement<br />

aux rayons, <strong>sa</strong>ns dire si cela aurait<br />

lieu à Caracas ou à La Havane.<br />

Le chantre d'une nouvelle<br />

"révolution bolivarienne" a subi<br />

dans un hôpital cubain une intervention<br />

chirurgicale pour retirer une<br />

tumeur cancéreuse dont on ne connaît<br />

ni la gravité, ni l'emplacement<br />

exact, ce qui continue de faire planer<br />

des doutes sur <strong>sa</strong> capacité à assumer<br />

un nouveau mandat.<br />

Chavez, qui est âgé de 58 ans,<br />

avait affirmé être "guéri" du cancer<br />

l'an passé<br />

après s'être fait retirer une<br />

tumeur au pelvis et après un traitement<br />

par chimiothérapie.<br />

Le mois dernier, il avait an-<br />

Votre Sainteté Benoît XVI,<br />

soyez le bienvenu à Cuba<br />

Le peuple cubain recevra le<br />

26 mars prochain, avec affection<br />

et respect, le Pape Benoît<br />

XVI, Saint Pontife de l’Église<br />

catholique et chef de l’État de la<br />

Ville du Vatican, en tant qu’invité<br />

du Gouvernement et de la Conférence<br />

des évêques catholiques<br />

de Cuba.<br />

Notre pays aura l’honneur<br />

d’accueillir Sa Sainteté avec hospitalité,<br />

et de lui faire montre du<br />

patriotisme, de la culture et de la<br />

vocation solidaire et humaniste<br />

des Cubains, qui constituent les<br />

fondements de l’histoire et de<br />

l’unité de la Nation.<br />

Nous accueillerons également,<br />

dans le même esprit<br />

d’amitié qui nous caractérise, les<br />

milliers de pèlerins qui viendront<br />

partager avec nous ces journées<br />

certainement mémorables.<br />

Quatorze ans plus tôt, nous<br />

avions reçu avec les mêmes sentiments<br />

le Pape Jean-Paul II qui,<br />

avant son départ avait fait allusion<br />

à la « profonde empreinte »<br />

que lui avait laissée son séjour, et<br />

avait exprimé <strong>sa</strong> gratitude pour la<br />

« cordiale hospitalité, expression<br />

authentique de l’âme cubaine ».<br />

La visite apostolique du<br />

Pape Benoît XVI, qui s’étendra<br />

jusqu’au 28 mars, s’inscrit dans<br />

le cadre de la commémoration du<br />

400e anniver<strong>sa</strong>ire de la découverte<br />

de l’image de la Vierge de la<br />

Caridad del Cobre.<br />

Récemment, la « Vierge<br />

Pèlerine » a parcouru l’ensemble<br />

du pays, accompagnée de croyants<br />

et non croyants.<br />

Nous sommes convaincus<br />

que Sa Sainteté gardera avec affection<br />

le souvenir de cette Île de<br />

la Caraïbe, qui considère cette<br />

visite comme une manifestation<br />

de confiance et comme une expression<br />

renouvelée des relations<br />

excellentes et ininterrompues entre<br />

le Saint-Siège et Cuba.<br />

Au cours des derniers<br />

mois, les autorités de l’Église<br />

catholique, du Vatican et de notre<br />

Gouvernement ont travaillé pour<br />

assurer le succès de la visite du<br />

Pape Benoît XVI.<br />

Nous, les Cubaines et les<br />

Cubains, accueillerons et accompagnerons<br />

le Pape dès son arrivée<br />

à Santiago de Cuba, dans<br />

l’Est du pays, ville héroïque et<br />

berceau de la geste émancipatrice<br />

pour notre liberté.<br />

La présence massive de<br />

la population de Santiago et de<br />

La Havane, ainsi que celle des<br />

compatriotes d’autres provinces,<br />

témoigneront de la <strong>sa</strong>tisfaction<br />

que représente le fait d’accueillir<br />

le Saint Pontife de l’Église<br />

catholique, et constitueront un<br />

moment privilégié pour faire<br />

montre de notre unité, de notre<br />

civisme et de notre culture.<br />

Sa Sainteté connaîtra un<br />

peuple sûr dans ses convictions,<br />

noble, instruit, serein et organisé,<br />

un peuple qui défend la vérité et<br />

<strong>sa</strong>it écouter avec respect.<br />

« ce nouveau retour au pays<br />

est une chanson, une prière, un<br />

engagement devant Dieu », a<br />

déclaré Hugo chavez<br />

noncé qu'il devait retourner à Cuba<br />

pour une nouvelle opération, vi<strong>sa</strong>nt<br />

à retirer une autre tumeur dans la<br />

même région de son corps.<br />

Nouvel observateur 17 mars 2012<br />

La visite apostolique du Pape Benoît XVI, qui s’étendra jusqu’au 28 mars,<br />

s’inscrit dans le cadre de la commémoration du 400e anniver<strong>sa</strong>ire de la<br />

découverte de l’image de la Vierge de la caridad del cobre<br />

Lors de son accueil sur la<br />

Place de la Révolution Antonio<br />

Maceo de Santiago de Cuba,<br />

et sur la Place de la Révolution<br />

José Marti de La Havane, ainsi<br />

que pendant tout son séjour et<br />

à son départ, le Pape Benoît XVI<br />

ren<strong>contre</strong>ra une Nation qui lutte<br />

pour la dignité humaine, la liberté,<br />

l’indépendance, la solidarité et<br />

le bien commun, pour conquérir<br />

la justice et pour un monde meilleur,<br />

qui non seulement est possible<br />

mais est indispen<strong>sa</strong>ble.<br />

Granma 15 mars 2012<br />

Only $20<br />

for 1 year<br />

Online subscription to<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté<br />

Go to<br />

www.haitiliberte.com<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012


Classified<br />

Directory<br />

ADoPTIon<br />

Adopt: A loving, educated, well traveled<br />

couple hoping to adopt a newborn.<br />

Home filled with love,laughter.<br />

Nearby extended family awaits. Please<br />

call: Li<strong>sa</strong>/ Brian 1-888-939-8399<br />

www.Lbadopt.onfo<br />

AUToS WAnTED<br />

DONATE VEHICLE: RECEIVE $1000 GRO-<br />

CERY COUPONS. National Animal Welfare<br />

Foundation. Support NO KILL Shelters.<br />

Help Homeless Pets. Free Towing, TAX<br />

DEDUCTIBLE, NON-RUNNERS Accepted<br />

1-888-333-3848<br />

AUToS WAnTED<br />

CASH FOR CARS! We Buy ANY Car or Truck,<br />

Running or NOT! Damaged, Wrecked, Salvaged<br />

OK! Get a top dollar INSTANT offer<br />

today! 1-800-267-1591<br />

HELP WAnTED<br />

AIRLINES ARE HIRING- Train for hands on<br />

Aviation Career. FAA approved program.<br />

Financial aid if qualified- Job Placement<br />

Assistance. CALL Aviation Institute of<br />

Maintenance (866)296-7093<br />

HELP WAnTED<br />

Driver- Start out the year with Daily Pay<br />

and Weekly Hometime! Single Source<br />

Dispatch. Van and Refrigerated. CDL-A, 3<br />

months recent experieice required. 800-<br />

414-9569 www.driveknight.com<br />

HELP WAnTED<br />

INSURANCE INSPECTOR FT & PT. For<br />

Kings, Queens and Nas<strong>sa</strong>u territories.<br />

Work independently in the field to verify<br />

measurments and condition of homes for<br />

insurance companies. *No Sales *Paid<br />

Training. Computer experience, digital<br />

camera, car, cell phone required. Knowledge<br />

of home construction and customer<br />

service a plus.<br />

Production based pay, $15/ hour. Very<br />

achievable $20-$25/hour for motivated<br />

employees. Apply at: www.mueller- inc.<br />

com Reference #17316<br />

LAnD FoR SALE<br />

NYS LAND WANTED Cash Buyer Looking<br />

for 2-3 farms or wood lots in your area.<br />

25-1000 acres, cash deal, quick closing.<br />

No closing costs to you. Local NYS Forestry<br />

Company in business for over 20 years.<br />

Fully guaranteed. Call 800-229-7843<br />

LAnD FoR SALE<br />

NY SPORTSMAN & OUTDOOR FAMILY LAND<br />

BUYS! This is the best time ever!! 6AC-along<br />

snowmobile trail WAS: $29,995. NOW:<br />

$13,995. 52AC-Near Salmon River WAS:<br />

$69,995. NOW $49,995. 5AC-Beautiful<br />

woodlands & riverfront WAS: $69,995 NOW:<br />

$39,995. 97AC-Timber & trout stream WAS:<br />

$119,995 NOW: $99,995.<br />

In-house financing. Over 150 land bargains.<br />

Call 800-229-7843 Or visit www.LandandCamps.com<br />

LEGAL<br />

REAL ESTATE CLOSINGS $875. Expd Attorney.<br />

Free Buy/Sell Guide. CRIMINAL MATTERS<br />

Richard H. Lovell, P.C., 10748 Cross Bay,<br />

Ozone Park, NY 11417 718 835-9300. lovelllaw@aol.com.<br />

LEGAL<br />

SUPREME COURT OF THE STATE<br />

OF NEW YORK<br />

COUNTY OF QUEENS<br />

KIMBERLY M. LEVEILLE<br />

Plaintiff,<br />

-against-<br />

FRANCK H. LEVEILLE<br />

Defendant<br />

Index No. 18783-11<br />

Date Summons Filed 8/9/11<br />

Plaintiff Designates QUEENS<br />

County as the place of trial.<br />

The basis of venue is:<br />

Plaintiff’s Residence<br />

SUPPLEMENTAL SUMMONS WITH<br />

NOTICE<br />

Plaintiff’s residence:<br />

7013 Catamaran Way<br />

Averne, N.Y 11692<br />

ACTION FOR A DIVORCE<br />

To the above named Defendant:<br />

YOU ARE HEREBY SUMMONED to answer the<br />

complaint in this action and to serve a copy of<br />

your answer, or if the complaint is not served<br />

with this summons to serve a notice of appearance,<br />

on the Plaintiff’s Attorney within<br />

twenty (20) days after the service of this summons<br />

exclusive of the day of service where<br />

service is made by delivery upon personally<br />

within the state, or within thirty (30) days after<br />

completion of service where service is made<br />

in any other manner. In case of your failure<br />

to appear or answer, judgment will be taken<br />

against you by default for the relief demanded<br />

in the complaint, or where the complaint is<br />

not served with this summons, for the relief<br />

requested in the notice set out below.<br />

PLEASE TAKE NOTICE that the nature and<br />

object of this action is to obtain a judgment<br />

divorcing the parties and dissolving the bonds<br />

of matrimony on the grounds of: (1), and (2)<br />

DRL § 170(1) – the cruel and inhuman treat-<br />

ment of the Plaintiff by the Defendant, DRL §<br />

170(7) – Irretrievable Breakdown and that the<br />

relief requested is:<br />

1- The granting of a judgment of absolute divorce<br />

against you and in favor of the Plaintiff<br />

dissolving forever the bonds of matrimony between<br />

the parties to the above entitled action;<br />

2- Awarding Plaintiff physical and legal custody<br />

of the minor child of the marriage, Grant<br />

Leveille, DOB: July 3;<br />

3- Child support for the child of the marriage<br />

to be paid by Defendant according to the New<br />

York State Basic Child Support Guidelines;<br />

4- Awarding Plaintiff equitable distribution of<br />

all marital property, including by not limited to<br />

Defendant’s numerous pensions<br />

5- Awarding the Plaintiff maintenance to be<br />

paid by the Defendant; and<br />

6- Declaring the rights of the parties to their<br />

separate property;<br />

7- Compelling defendant to maintain and provide<br />

suitable policies of life and health insurance<br />

for the benefit of the infant issue;<br />

8- Awarding to Plaintiff the exclusive use and<br />

occupancy of the marital residence located<br />

at 7013 Catamaran Way, Arverne, New York<br />

11692;<br />

9- Awarding Plaintiff reasonable sums for<br />

counsel, investigative, apprai<strong>sa</strong>l, accountant,<br />

and other expert fees and expenses;<br />

10- And for such other and further relief as<br />

to the Court may seem just and proper, together<br />

with the costs and disbursements of<br />

this action.<br />

Dated: August 8, 2011<br />

New York, New York<br />

Tel: 718-421-0162<br />

editor@haitiliberte.com<br />

De Leon & Associates, PLLC<br />

By: Sharifa Milena Nasser, Esq<br />

Attorney(s) for Plaintiff<br />

26 Broadway – Suite 2100<br />

New York, New York 10004<br />

Telephone: (212) 747-0200<br />

Facsimile: (212) 747-0202<br />

MISCELLAnEoUS<br />

SAWMILLS from only $3997- MAKE & SAVE<br />

MONEY with your own bandmill- Cut lumber<br />

any dimension. In stock ready to ship.<br />

FREE Info/DVD: www.NorwoodSawmills.com<br />

1-800-578-1363 Ext.300N<br />

MISCELLAnEoUS<br />

EARN COLLEGE ONLINE. *Medical, *Business,<br />

*Criminal Justice. Job placement<br />

assistance. Computer available. Financial<br />

Aid if qualified. SCHEV certified Call 888-<br />

201-8657 www.CenturaOnline.com<br />

VACATIon REnTALS<br />

OCEAN CITY, MARYLAND. Best selection<br />

of affordable rentals. Full/ partial weeks.<br />

Call for FREE brochure. Open daily. Holiday<br />

Real Estate. 1-800-638-2102. Online reservations:<br />

www.holidayoc.com<br />

Have you suffered a thigh<br />

bone/femur injury?<br />

Recent studies have indicated that use of<br />

the osteoporosis medicine Fo<strong>sa</strong>max® can<br />

lead to fractures in the femur – the hip bone.<br />

These fractures can occur in low-impact<br />

situations, such as when stepping down<br />

stairs or even just falling from a standing<br />

height or less. This significant risk has been<br />

recently added to the Warnings and<br />

Precautions section of the label.<br />

If you or your loved one has suffered a HIP<br />

fracture after taking Fo<strong>sa</strong>max® it is your<br />

best interests to investigate your legal rights<br />

for possible compen<strong>sa</strong>tion!<br />

Weitz & Luxenberg can help you under-<br />

stand your legal options. We are one of<br />

America’s largest trial law and products<br />

liability law firms representing injured<br />

persons with total verdicts and settlements<br />

in excess of $3 Billion, and are committed to<br />

represent your interests aggressively and<br />

professionally.<br />

For a free consultation please call us today<br />

at 1-888-411-LAWS (5297).<br />

WAnTED<br />

BUYING ALL Gold & Silver COINS FOR<br />

CASH! Also Stamps & Paper Money, Entire<br />

Collections, Estates. Travel to your<br />

home.<br />

Call Marc - Near NYC 1-800-959-3419<br />

noTICE oF SALE<br />

SUPREME COURT: KINGS COUNTY. CARN-<br />

EGIE CAPITAL CORP., Pltf. vs. BROOKLYN<br />

PROPERTIES 5 LLC, et al, Defts. Index<br />

#26307/07. Pursuant to judgment of<br />

foreclosure and <strong>sa</strong>le dated Dec. 22, 2008,<br />

I will sell at public auction at the Kings<br />

Suite de la page (12)<br />

était la personne recherchée à cause de ses<br />

positions critiques vis-à-vis du gouverne-<br />

d’un an. Illégalement, il a <strong>sa</strong>isi le pouvoir<br />

politique à partir de la stratégie américaine<br />

Suite de la page (13)<br />

ment. Martelly ne peut pas attendre la fin de « bonhomme coachi » consistant à faire<br />

son refus de démissionner de son poste de du mandat de Mario Andresol, ses hom- main mise sur les ressources minérales du En outre cette vision suppose<br />

directeur général de la police.<br />

mes en rose sèment le deuil à la capitale. pays. Il parvient tant bien que mal à im- un profond mépris du développe-<br />

Pour acculer Mario Andresol, le Il faut interroger l’obstination du poser ses griffes sur les institutions natioment de la conscience humaine. S’il<br />

pouvoir plante des as<strong>sa</strong>ssins dans les rues président à révoquer Mario Andresol, nales, évidemment à coups d’invectives. avait existé des médias comme ceux<br />

de la capitale pour as<strong>sa</strong>ssiner les citoyens compte tenu du fait que son mandat se Il maintient et renforce la division au sein d’aujourd’hui au moment du grand<br />

afin de respon<strong>sa</strong>biliser le chef de la police termine au mois d’Août. Des observateurs du milieu politique en brandis<strong>sa</strong>nt le re- débat de l’Humanité sur l’esclavage,<br />

comme incapable et inefficace. A partir de pensent qu’il a besoin d’un chef de police tour du « spectre lavalas ». Il a sournoise- ces analystes auraient dit qu’il était<br />

ce climat de terreur, la population se soulè- totalement soumis afin de réprimer toute ment formé son « armée rose » qu’il est néces<strong>sa</strong>ire de la maintenir parce que<br />

vera <strong>contre</strong> lui et le contraindra à la démis- opposition politique. D’ailleurs, « l’armée en train de légitimer et institutionnaliser. les esclaves aimaient l’esclavage.<br />

sion. Le président a déjà un ancien com- rose » illégale, lourdement armée, sillonne Il veut maîtriser la plus grande force polimis<strong>sa</strong>ire<br />

divisionnaire de la police en vue déjà les rues de Port-au-Prince en patique du pays, Fanmi lavalas, en intimi- clodovaldo Hernández : A-<br />

pour le remplacer. Un homme de main qui trouille côte à côte avec la force publique dant constamment le chef historique, Jean t-on fait des mesures sur les effets du<br />

fut renvoyé de la police pour corruptions, régulière. Avec un chef de police acquis à B. Aristide. Il entend renforcer son influ- résultat des primaires de l’opposition<br />

traffic de drogues et violations des droits <strong>sa</strong> cause, Martelly a le monopole soliste ence nationale en nommant de nouveaux et sur la rechute du président ?<br />

de la personne humaine. La capitale est de la violence. Ajouter à cela, les richesses maires dans la perspective de la prochaine Germán campos : Nous<br />

reconvertie en tombeaux d’oppo<strong>sa</strong>nts et du pays dont il dispose à <strong>sa</strong> guise et les sénatoriale. En un mot, l’homme a le sommes en plein travail de mesure<br />

de paisibles citoyens. Samba Boukman fut moyens psychologiques de l’Etat et de cer- vent en poupe. La démocratie est sous sur ces deux thèmes. Nous voulons<br />

exécuté le vendredi 9 Mars en plein jour, tains medias privés, il devient le nouvel la mitraille. On intériorise la peur dans enquêter sur la capacité de Capriles<br />

en face de dizaines d’enfants. 5 mem- homme fort du pays. Cette réalité politique les milieux populaires avec l’exécution d’amalgamer le monde oppo<strong>sa</strong>nt et<br />

bres d’une même famille furent passés à se traduira dans la vie de tout haïtien par d’inspiration de type mafia des dirigeants sur l’influence de la <strong>sa</strong>nté du Prési-<br />

l’infinitif au haut de l’avenue N. Il semble l’autoritarisme et la dictature.<br />

de base. Tout ceci, sous l’œil bien veillant dent. L’an passé les études ont mon-<br />

que Réginald Antoine, coordonnateur ad- S’il a pris à François Duvalier 6 ans des nouveaux conquistadores de la comtré que dans le pire des cas, celle-ci<br />

joint de la plate-forme des employés vic- pour configurer une dictature féroce dans munauté internationale. La résistance est a eu un effet neutre. Certaines études<br />

times des entreprises publiques (PEVEP), le pays, Martelly y parviendra en moins sur toutes les lèvres !<br />

montrent que cela a solidifié la partie<br />

County Supreme Court, 360 Adams St.,<br />

Brooklyn, NY on Thursday, Apr. 19, 2012 at<br />

2:30 p.m., prem. k/a 188/192 Ralph Ave.,<br />

Brooklyn, NY. Said property located at the<br />

southwesterly corner of McDonough St.<br />

and Ralph Ave., being a plot 20 ft. x 80 ft.<br />

Approx. amt. of judgment is $531,083.75<br />

plus costs and interest. Sold subject to<br />

terms and conditions of filed judgment<br />

and terms of <strong>sa</strong>le and the right of the<br />

United States of America to redeem within<br />

120 days from the date of <strong>sa</strong>le as provided<br />

by law. ROBERT E. JOHNSON, Referee.<br />

DEUTSCH & SCHNEIDER, LLP, Attys. for<br />

Pltf., 79-37 Myrtle Ave., Glendale, NY. File<br />

No. RG-100- #81070<br />

émotive de son leadership. Actuellement<br />

mon hypothèse est qu’il va<br />

en être de même. Il est probable que<br />

cette fois elle aura un effet franchement<br />

positif parce que le président a<br />

traité ce thème avec beaucoup de tact<br />

et une grande transparence.<br />

clodovaldo Hernández : Les<br />

aspects de nature personnelle, tels<br />

que l’état civil ou la préférence sexuelle<br />

des candidats, peuvent-ils influencer<br />

le cours des élections actuelles ?<br />

Germán campos : Je ne connais<br />

pas d’enquêtes à ce sujet mais je<br />

souhaiterais qu’il n’en soit pas ainsi.<br />

Je serais heureux de vivre dans une<br />

société où cela n’ait aucune influence<br />

Et je lance un appel aux acteurs politiques<br />

: si nous voulons construire<br />

une société différente, cela suppose<br />

des niveaux de plus en plus élevés de<br />

tolérance.<br />

cIuDAD ccS 5 mars 2012<br />

Traduction Thierry Deronne<br />

Venezuela Info 6 mars 2012<br />

Photo: Luis Bobadilla<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 19


20<br />

IS YOUR DIRECT CONNECTION TO HAITI<br />

YON KONEKSYON DIREK POU HAITI<br />

Aromark Shipping specializes in shipping full container loads with<br />

personal effects, household goods, commercial cargo, relief goods, etc...<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

We now ship cars, trucks & construction equipment<br />

every week to <strong>Haiti</strong>. Sailing Time: 12 days.<br />

Vehicles received every Friday in Brooklyn.<br />

ONE CALL DOES IT ALL<br />

BOOKING, TRUCKING & SHIPPING TO PORT-AU-PRINCE,<br />

CAP HAITIEN & GONAIVES<br />

Please call GABRIEL or ROBERT:<br />

973-690-5363<br />

BILLS<br />

DUE<br />

Fax: (973) 690-5364<br />

Email: solutions@vmtrucking.com<br />

www.<strong>Haiti</strong>Shipping.com<br />

urgent bill<br />

payments<br />

• Guaranteed Proof of Payment 1<br />

• Urgent, Next Day and 2nd Day 2<br />

• Over 10,000 Billers<br />

Visit WesternUnionPaysMyBills.com by April 1, 2012<br />

for a chance to win $5,000. No purchase neces<strong>sa</strong>ry.<br />

starting at<br />

$ 5transfer<br />

fee *<br />

BILLS<br />

DONE<br />

*WESTERN UNION ALSO MAKES MONEY FROM CURRENCY EXCHANGE. For current exchange rate call at 1-800-590-1973.<br />

1 Western Union guarantees to provide a tran<strong>sa</strong>ction identification number that can be used for bill payment tracking purposes or your fee will be refunded.<br />

2 Payment delivery options may vary by biller. Payment delivery may be delayed or services unavailable depending on certain tran<strong>sa</strong>ction conditions including the amount sent, destination country, currency availability, regulatory issues, identification requirements, imposition of fees,<br />

selection of delayed delivery options, biller cut-off times or posting procedures, or biller failure to properly or timely credit funds sent. Additional restrictions may apply. See Payments form for terms and conditions. Western Union may not be directly contracted with certain billers for<br />

the provision of payment services.<br />

No Purchase, Tran<strong>sa</strong>ction or Payment of any Kind is Neces<strong>sa</strong>ry to Enter or Win. Purchase/Tran<strong>sa</strong>ction/Payment Will Not Increase Chance of Winning. The Western Union “Pays My Bills” Sweepstakes (the “Sweepstakes”) is subject to complete Official<br />

Rules available at www.WesternUnionPaysMyBills.com. The Sweepstakes begins 12:00:00 PM ET (“Eastern Time”) 2/06/2012 & ends at 11:59:59 PM ET 4/01/2012 (the “Entry Period”). Sweepstakes open only to qualifying legal U.S. residents (having a valid Tax Identification<br />

Number (TIN) or Social Security Number (SSN), who are 18 years of age or older as of 2/6/12, except for employees of Sponsor, their respective parent companies, subsidiaries, and affiliates and their immediate family members or household members. To Enter On Line complete and<br />

submit electronically all the information required on the entry/registration form located at www.WesternUnionPaysMyBills.com anytime during the Entry Period. Limit one Entry per person/email address/per day, up to a total of 7 entries per weekly Entry/Drawing Period. There are a<br />

total of 8 weekly grand prizes offered in the Sweepstakes with a total Approximate Retail Value (ARV) of $40,000. Each grand prize consists of a check in the amount of $5,000 each. See full Official Rules for restrictions, complete entry instructions, odds of winning a sweepstakes<br />

prize, and Entry/Drawing schedule. Sponsor: Western Union Financial Services, Inc., 12500 E. Belford Ave., Englewood, CO 80112. Licensed as a money transmitter by the Banking Department of the State of New York. ©2012 Western Union Holdings, Inc. All Rights Reserved.<br />

0030_USOB_CaribbeanQ1_<strong>Haiti</strong><strong>Liberte</strong>_10x7.indd 1 1/30/12 4:59 PM<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!