Washington renouvelle sa campagne contre aristide! - Haiti Liberte
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<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Perspectives<br />
« Je prie Dieu pour qu’il pleuve » Semer le doute...<br />
Par Alexandre Duyck<br />
Le 6e Forum mondial de l’eau s’est<br />
ouvert le lundi 12 Mars à Marseille.<br />
Un milliard d’humains n’a pas d’accès<br />
à l’eau potable. Parmi ce milliard les 10<br />
millions d’Haïtiens.<br />
Cinq fois en quelques minutes,<br />
elles vont faire l’aller-retour. Elles ont<br />
12 ou 15 ans tout au plus. Que des filles<br />
coiffées d’un chiffon soigneusement plié<br />
sur lequel elles déposent avec agilité un<br />
bokit, un seau de 20 litres fermé par un<br />
couvercle. La bombonne transparente à<br />
peine remplie, elles filent chez elles, la<br />
déposent au sol, reviennent avec un autre<br />
bokit vide, le remplissent à nouveau,<br />
repartent et ainsi de suite…<br />
Dans la cité Jalousie, l’un des plus<br />
grands bidonvilles de Port-au-Prince,<br />
perché sur les hauteurs de la capitale<br />
haïtienne, comme partout ailleurs dans<br />
ce pays de 10 millions d’habitants, personne,<br />
à part une minuscule minorité, n’a<br />
accès à l’eau. Pas de robinet, pas de toilettes,<br />
pas de douche, rien que des bidons<br />
entreposés dans un recoin d’une maison<br />
misérable. Du coup, quand l’eau surgit,<br />
livrée par camions- citernes ou jaillis<strong>sa</strong>nt<br />
de fontaines municipales ouvertes durant<br />
deux heures, pas de temps à perdre.<br />
L’épidémie de choléra a provoqué<br />
près de 7.000 morts<br />
Janari a 13 ans : “Je prends un<br />
bokit pour nous laver, un pour faire la<br />
cuisine, trois pour boire de l’eau, un pour<br />
la vaisselle et un dernier pour la lessive.”<br />
Elle se fraie un chemin au milieu de la<br />
bousculade. Autour des filles, des vendeurs<br />
proposent des galettes de banane,<br />
des frites, des légumes secs, des fruits<br />
frais, des tickets de loterie… L’image est<br />
<strong>sa</strong>isis<strong>sa</strong>nte, ces adolescentes qui portent<br />
la moitié de leur poids sur la tête,<br />
cette course effrénée pour un bien que<br />
d’autres consomment et gaspillent <strong>sa</strong>ns<br />
s’interroger (150 litres par jour et par personne<br />
en France).<br />
“Sachez qu’il y a dix ans, il fallait<br />
marcher une heure pour aller remplir<br />
un bokit tandis que maintenant, il y a<br />
six fontaines dans le quartier. Ça n’est<br />
pas encore assez, mais c’est un grand<br />
changement”, se félicite Fanita Jean-<br />
Louis, trésorière du comité local. Autre<br />
progrès qui révolutionne la vie de tous les<br />
jours, l’eau est désormais livrée de façon<br />
plus ou moins régulière, à raison de deux<br />
à cinq fois par semaine en fonction des<br />
quartiers. Officiellement potable mais en<br />
réalité impropre à la consommation, l’eau<br />
doit être purifiée à raison d’une pastille<br />
chimique par bidon. Le kit de dix pastilles<br />
coûte 2 euros...<br />
De tous les pays d’Amérique centrale<br />
et du Sud, Haïti est celui où la crise<br />
est la plus aiguë : 80 % des maladies<br />
contractées par les enfants, à commencer<br />
par la typhoïde, sont dues à l’absorption<br />
d’aliments mal lavés ou à la consommation<br />
d’une eau contaminée. L’épidémie de<br />
choléra a provoqué près de 7.000 morts.<br />
Moins de 50 % de la population disposent<br />
d’un accès à l’eau à 100 m de chez soi.<br />
La vie <strong>sa</strong>ns eau, Malochée Brice- Icart la<br />
raconte tristement: “C’est un problème<br />
de tous les jours. Nous sommes quatre,<br />
mes enfants et moi. Le grand qui a 17<br />
ans a tout le temps soif, mais si j’achète<br />
un seau d’eau buvable, je dois <strong>sa</strong>ns cesse<br />
lui dire “Ah non! N’en prends pas tant!”<br />
Avoir de l’eau à la maison, directement<br />
avec un robinet, c’est ce qui me fait le<br />
plus rêver au monde.”<br />
Elle vit dans une seule et même<br />
pièce avec ses trois enfants à Jacquet, un<br />
quartier de la capitale, où l’eau coûte bien<br />
plus cher qu’ailleurs : 7 gourdes (0,35<br />
centimes d’euro) les 20 litres alors qu’elle<br />
est sept fois moins chère à Jalousie. Institutrice,<br />
Malochée gagne l’équivalent de<br />
100 euros par mois. “À l’école, les enfants<br />
ne peuvent rien boire. Soit ils amènent<br />
des petits <strong>sa</strong>chets d’eau, soit je leur<br />
en achète, mais il y a des fois où je ne<br />
peux pas. Moi-même, je me fournis auprès<br />
des camions qui viennent livrer dans<br />
le quartier. Parfois si je n’ai pas l’argent,<br />
alors j’achète de l’eau à crédit. Parfois, je<br />
Les représentants des pays présents au forum mondial de l'eau le 13<br />
mars 2012 à marseille<br />
À Jalousie, grand bidonville de Port-au-Prince, l’exercice quotidien de la<br />
collecte de l’eau. (Bernard Bisson/JDD)<br />
prie Dieu pour qu’il pleuve.”<br />
Les ingénieurs et techniciens français<br />
dépêchés sur place croient pourtant à<br />
un avenir meilleur. Suez Environnement<br />
a été retenue par les autorités haïtiennes<br />
au printemps 2011 pour opérer sur place.<br />
Selon son directeur de l’ingénierie sociétale,<br />
Alexandre Braïlowsky, un ancien de<br />
Médecins <strong>sa</strong>ns frontières, “la seule stratégie<br />
possible, c’est de réaliser un diagnostic,<br />
rénover l’existant, construire des<br />
infrastructures pour permettre l’accès à<br />
l’eau partout, former des techniciens et<br />
faire payer l’accès à l’eau…”<br />
une école de l’eau doit être créée<br />
Jean-Claude Séropian, directeur de la Lyonnaise<br />
des eaux, reconnaît l’ampleur de<br />
la tâche : «Port-au- Prince compte plus<br />
de 3 millions d’habitants avec une capacité<br />
de ressources qui correspond aux<br />
700.000 habitants d’il y a quarante ans»,<br />
lorsque le réseau actuel a été conçu et installé.<br />
Une École de l’eau doit être créée,<br />
des millions de dollars ont été versés par<br />
la Banque mondiale et le gouvernement<br />
espagnol, des ONG françaises continu-<br />
Maison à Vendre<br />
ent d’oeuvrer sur place… «Le pays a pris<br />
beaucoup de retard, les travaux ne commencent<br />
que maintenant, mais il existe<br />
des raisons d’espérer.»<br />
Difficile à entendre quand on constate<br />
les conditions dans lesquelles vivent<br />
les victimes du séisme d’il y a deux ans,<br />
évidemment dépourvues d’eau et toujours<br />
logées dans des tentes face au palais<br />
présidentiel en ruine, ou lorsqu’on traverse<br />
les bidonvilles aux rues défoncées,<br />
jonchées de détritus. Directeur général de<br />
la Direction nationale de l’eau potable et<br />
de l’as<strong>sa</strong>inissement, Gérald Jean-Baptiste<br />
envi<strong>sa</strong>ge un taux de couverture de 100<br />
% d’ici à quinze ans, un rêve auquel lui<br />
seul semble croire. «Tout dépendra des dirigeants<br />
politiques, confie un diplomate.<br />
S’il y a une vraie volonté, pourquoi pas.<br />
Mais sinon? Plus d’un Haïtien sur deux<br />
vit avec moins d’un dollar par jour. On<br />
reste dans une situation de tous les possibles,<br />
jamais très loin d’une catastrophe<br />
<strong>sa</strong>nitaire.»<br />
Le Journal du Dimanche<br />
12 mars 2012<br />
Cette maison est en vente à Delmas, Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong>.<br />
Comprenant :<br />
5 chambres à coucher, 5 toilettes, 2 <strong>sa</strong>lons, une grande <strong>sa</strong>lle à<br />
manger, eau chaude, office, garage, dépendance, inverter,<br />
entretien.<br />
Pour de plus amples informations, appelez Saint Guitte Gilbert au<br />
509-3735-4033<br />
L’ancien président Jean Bertrand Aristide et son épouse mildred, lors de<br />
leurs retours en <strong>Haiti</strong> le 18 mars 2011<br />
Par Jean-Marie GAUTHIER<br />
Encore et toujours par le<br />
mensonge pour préserver des<br />
intérêts supérieurs et fallacieux !<br />
C’est un sentiment de profond écœurement<br />
et de grande révolte qui doit<br />
animer tout citoyen qui se respecte<br />
à travers le monde quand tombe aujourd’hui<br />
encore la triple information<br />
diffusée dans les médias :<br />
- le département de la justice<br />
américaine demanderait l’extradition<br />
du Président Aristide pour<br />
faire face aux accu<strong>sa</strong>tions de trafic<br />
de drogue, suite aux révélations et<br />
preuves données par Jacques KE-<br />
TANT, et de dilapidation des avoirs<br />
de la TELECO.<br />
- la justice française pour ne<br />
pas être en reste demande bien-sûr<br />
l’extradition du président Aristide et<br />
de René Préval vers la France pour<br />
faire face aux accu<strong>sa</strong>tions d’as<strong>sa</strong>ssinats<br />
suite aux révélations et preuves<br />
fournies par Amaral Duclonat.<br />
- enfin et pour couronner le<br />
tout, la justice sud-africaine porterait<br />
plainte <strong>contre</strong> les époux J.-B.<br />
Aristide afin que les autorités haïtiennes<br />
d’aujourd’hui l’assistent afin<br />
de récupérer près de 1 million de<br />
dollars d’objets d’arts, propriétés de<br />
l’Etat Sud-Africain qui se trouvaient<br />
dans la résidence officielle mise à<br />
leur disposition gracieusement, avec<br />
lesquels ils se sont envolés vers Haïti.<br />
Comment porter du crédit à tout<br />
cela ? Une fois encore une triple honte<br />
entache tous ces «colportages» de bas<br />
étages : Honte aux falsifications médiatiques<br />
! Honte aux manipulations<br />
d’informations mensongères ! Honte<br />
aux calomnies et médi<strong>sa</strong>nces faciles<br />
pour détourner l’attention ! Derrière<br />
tout ça, il y a des intérêts évidents<br />
facilement décelables. Les pays occidentaux<br />
n’en sont pas à une imposture<br />
près concernant Haïti. Mais que<br />
des Haïtiens, peu nombreux certes<br />
mais influents, se prêtent à ce jeu, a<br />
quelque chose d’odieux !<br />
Car trois évidences <strong>sa</strong>utent aux<br />
yeux pour démonter tout cela :<br />
- Le Président Aristide demeure<br />
premier dans l’esprit et le cœur de la<br />
majorité des Haïtiens. C’est un fait<br />
incontestable que tout journaliste<br />
et reporter humaniste de bonne foi<br />
reconnaît aisément, et affirme, s’il a<br />
un peu de courage et de loyauté intellectuelle.<br />
Tous les pauvres d’Haïti et<br />
les gens honnêtes l’admettent. Et ils<br />
sont majoritaires. C’est comme ça ! Ils<br />
n’ont pas pu voter puisqu’on leur en<br />
a empêché ! Et ils ne se sont même<br />
pas révoltés... jusqu’ici ! Avouons<br />
qu’ils font preuve d’une dignité à<br />
toute épreuve ! Et aujourd’hui on<br />
continue encore et encore à <strong>sa</strong>lir ce<br />
qu’ils ont de plus cher au monde !<br />
Cette constatation a de quoi troubler<br />
et embarrasser la communauté internationale<br />
qui veut coûte que coûte en<br />
venir à ses fins à elle !<br />
- Pourquoi ? Et c’est la seconde<br />
évidence, parce que ce qui est imposé<br />
au pays par l’étranger avec la complicité<br />
d’une classe Haïtienne riche,<br />
fonctionne mal... que les turpitudes et<br />
turbulences continuent, que les marchés<br />
et tractations se poursuivent sur<br />
le dos des gens... que les ONG veulent<br />
se poser en conquérantes... que le<br />
peuple n’en voit pas le bout malgré<br />
les promesses qu’on lui fait miroiter...<br />
et on pourrait continuer la litanie !<br />
- Enfin, troisième évidence, les<br />
gens aux commandes aujourd’hui en<br />
Haïti ne sont pas limpides du tout. Et<br />
les alliances poussées par l’étranger<br />
et certains secteurs du pays avec les<br />
Duvaliéristes sont nauséabondes et<br />
dangereuses ! On veut donc détourner<br />
l’attention à tout prix.<br />
Alors les calculs vont bon train.<br />
On crée l’évènement. On ment honteusement.<br />
On fait de la provocation<br />
qui se répand comme une traînée de<br />
poudre ! Tout cela pour permettre à<br />
Duvalier -le vrai bourreau, le vrai<br />
tyran, le vrai voleur- d’être à l’abri,<br />
et à tous les mafieux qui reprennent<br />
pignon sur rue aujourd’hui de se refaire<br />
une <strong>sa</strong>nté en plein jour ! Il faut<br />
regarder la réalité en face. En Haïti,<br />
les pauvres, le petit peuple, et Aristide<br />
en est (même s’il demeure silencieux<br />
par respect - et c’est <strong>sa</strong> grandeur), en<br />
ont assez !<br />
Assez de nos mensonges et de<br />
nos atermoiements ! Assez de nos<br />
promesses non tenues ! Assez de<br />
nos calculs politiciens de bas étages !<br />
Assez des injustices que l’on fait perdurer<br />
dans le pays ! Assez du peu de<br />
cas que l’on fait de tous ces Haïtiens<br />
de génie qui travaillent, œuvrent et se<br />
donnent pour relever le pays et qui<br />
ne demandent qu’une chose : qu’on<br />
les respecte en aidant loyalement à<br />
remettre le pays debout selon leurs<br />
vues à eux <strong>sa</strong>ns imposer forcément<br />
les leurs par la force ! Assez de ce<br />
capitalisme débridé qui laisse tant de<br />
gens sur le carreau !<br />
Président Aristide, restez en<br />
Haïti ! Vous y êtes bien ! Vous n’avez<br />
rien à vous reprocher ! Tous les gens<br />
honnêtes le <strong>sa</strong>vent ! Il n’y a que les<br />
vaux-rien pour dire du mal de vous<br />
et inventer toute cette désinformation<br />
calomnieuse !<br />
« La vérité vous rendra libre ! » -<br />
Vous êtes libre ! Avec vous nous<br />
sommes libres et dans la vérité !<br />
merci ! mèsi anpil !<br />
Jean-marie GAuTHIER<br />
conseiller Principal d’Education<br />
Lycée Professionnel de Blanchet<br />
à Basse-Terre (Guadeloupe)<br />
19 mars 2012<br />
Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012