13.07.2013 Views

Washington renouvelle sa campagne contre aristide! - Haiti Liberte

Washington renouvelle sa campagne contre aristide! - Haiti Liberte

Washington renouvelle sa campagne contre aristide! - Haiti Liberte

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Par Luis Ángel Saavedra<br />

Il y a des nouvelles qu’on est content<br />

de publier. C’est le cas de ce texte qui<br />

fait le point sur les défaites judiciaires<br />

successives de la compagnie pétrolière<br />

Chevron – qui a racheté Texaco en<br />

2001 – dans les procès qui l’opposent<br />

aux communautés indiennes pour pollution<br />

à l’environnement et atteintes à<br />

la <strong>sa</strong>nté des populations.<br />

Aux États-Unis, la justice vient de<br />

rejeter la requête de la raffinerie<br />

Chevron destinée à suspendre le jugement<br />

de la cour équatorienne.<br />

La raffinerie états-unienne Chevron<br />

est de plus en plus acculée. Après 19<br />

ans de litige légal elle n’a plus aucune<br />

possibilité pour fuir <strong>sa</strong> respon<strong>sa</strong>bilité<br />

dans les dégâts à l’environnement provoqués<br />

par l’entreprise Texaco, dont<br />

Chevron s’est porté acquéreur en 2001,<br />

dans l’Amazonie équatorienne. Désormais,<br />

même une cour des États-Unis<br />

l’a lâchée en rejetant <strong>sa</strong> demande de<br />

suspendre, dans quelque pays que ce<br />

soit où Chevron posséderait des avoirs,<br />

le jugement émis en Équateur et qui<br />

l’oblige à payer 9,5 milliards de dollars<br />

pour les dégâts provoqués, chiffre qui<br />

peut être multiplié par deux si elle ne<br />

s’excuse pas publiquement auprès des<br />

communautés touchées.<br />

Après 28 ans d’activité, 339<br />

puits forés sur 15 terrains pétrolifères,<br />

Texaco a abandonné le pays en 1992<br />

non <strong>sa</strong>ns avoir déversé 18 milliards de<br />

barils d’eau toxique dans la forêt amazonienne<br />

et abandonné 627 bassins de<br />

déchets toxiques, ce qui a porté atteinte<br />

à quelque 30 000 personnes, populations<br />

rurales et indiennes de cinq nationalités<br />

: Siona, Secoya, Cofán, Wuaorani<br />

et Kichwa.<br />

En 1993, en Équateur, des<br />

communautés indiennes du nord de<br />

l’Amazonie attaquèrent Texaco (maintenant<br />

Chevron) devant des cours<br />

états-uniennes l’accu<strong>sa</strong>nt de pollution<br />

de l’atmosphère et atteintes à la <strong>sa</strong>nté<br />

des gens à cause de l’utili<strong>sa</strong>tion de<br />

techniques obsolètes lorsqu’elle était en<br />

activité entre 1970 et 1980 sur des terrains<br />

pétrolifères. Dix ans plus tard la<br />

justice états-unienne se déclara incompétente<br />

pour conduire le procès et conclut<br />

que la requête devait être présentée<br />

en Équateur, avançant l’argument<br />

que c’est dans ce pays que les dégâts<br />

avaient été causés.<br />

Pendant les 8 ans que dura le<br />

procès en Équateur, Chevron mit une<br />

série d’obstacles, allant jusqu’à récuser<br />

Book signing for the new memoir<br />

The Children of Injustice:<br />

One <strong>Haiti</strong>an Canadian Woman’s Memoir of Healing<br />

by Ruth Auguste<br />

Saturday, March 24, 2012 - 6 p.m.<br />

Grenadier Books<br />

1583 Albany Avenue, Brooklyn, NY 11210<br />

The Children of Injustice: One <strong>Haiti</strong>an Canadian Woman’s Memoir<br />

of Healing is a haunting new autobiography by Ruth Auguste,<br />

internationally renowned women’s advocate. The firsthand<br />

account follows Auguste’s poverty-stricken childhood during the<br />

darkest days of the Duvaliers’ reign of terror over <strong>Haiti</strong> in the<br />

1960s, 70s, and 80s. The book takes readers into Auguste’s<br />

childhood home, where she watched her mother suffer horrible<br />

physical and emotional abuses at the hands of her stepfather<br />

before she herself became the victim of his sexual violence. The<br />

Children of Injustice follows Auguste out of the darkness of her<br />

childhood to Vancouver, British Columbia, where she reclaimed<br />

her voice as a woman and a survivor.<br />

For more information, call 718.421.0162<br />

Book Price $14,95<br />

Perspectives<br />

ÉQUATEUR : Chevron continue à<br />

perdre ses batailles judiciaires<br />

Le président iranien mahmoud Ahmadinejad (à gauche) ren<strong>contre</strong> à<br />

cuba l'ancien dirigeant cubain Fidel castro Ruz à La Havane<br />

les juges, dans l’intention de repousser<br />

une sentence que l’on voyait venir.<br />

Effectivement, le 14 février 2011, un<br />

tribunal de première instance de Lago<br />

Agrio, dans la province de Sucumbíos,<br />

condamna la raffinerie à payer 8,6 milliard<br />

de dollars pour remettre en état les<br />

zones polluées, outre le 10% imposé par<br />

la Loi de gestion de l’environnement en<br />

faveur des plaignants c’est-à-dire 860<br />

millions, qui doivent être remis directement<br />

aux communautés atteintes.<br />

Selon Pablo Fajardo, avocat des<br />

plaignants, le jugement a pris valeur<br />

de précédent exemplaire, car non<br />

seulement il porte sur le dédommagement<br />

pour les dégâts causés mais il<br />

fait également état d’une réparation<br />

morale pour les personnes atteintes car<br />

il établit que la peine peut être multipliée<br />

par deux s’il n’y a pas d’excuses<br />

pour ce qui a été fait. « Si Chevron ne<br />

présente pas d’excuses, il ne fera que<br />

donner une preuve de son sentiment de<br />

supériorité, une preuve de son racisme<br />

vis-à-vis des peuples indiens, vis-à-vis<br />

de l’Amérique latine, liée à la croyance<br />

que, ici, chez nous, nous n’avons pas<br />

des droits » affirme Fajardo.<br />

Chevron a fait appel du jugement<br />

de première instance, mais le 3 janvier<br />

2012, la Cour provinciale de Sucumbíos<br />

l’a confirmé en deuxième instance ne<br />

lais<strong>sa</strong>nt à la multinationale que la possibilité<br />

de recourir à la Cour nationale<br />

de justice comme elle l’a, effectivement,<br />

fait. L’objectif est que celle-ci annule ce<br />

qui a été confirmé par la justice provinciale<br />

ce qui est très difficile, car en<br />

troisième instance on ne fait que contrôler<br />

si la procédure s’est déroulée en<br />

bonne et due forme.<br />

une volonté de renvoyer la balle<br />

dans l’autre camp<br />

Chevron a tout fait pour éviter la proclamation<br />

de ce jugement, et dans le<br />

cas où il serait proclamé, pour faire<br />

endosser le dédommagement pour les<br />

dommages causés au gouvernement<br />

de l’Équateur. C’est dans ce sens que<br />

l’entreprise maintient une plainte <strong>contre</strong><br />

l’état équatorien auprès de la Cour<br />

de La Haye, alléguant que c’est à<br />

l’Équateur que revient la respon<strong>sa</strong>bilité<br />

de la remise en état environnementale.<br />

La raffinerie soutient que le gouvernement<br />

et l’entreprise équatorienne<br />

Petroecuador, qui a repris les activités<br />

de Texaco en 1992, ont entériné le nettoyage<br />

supposément réalisé par Texaco<br />

dans la région, que Petroecuador devait<br />

prendre à <strong>sa</strong> charge le reste de la remise<br />

en état et que par conséquent, elle a<br />

aussi <strong>sa</strong> part de respon<strong>sa</strong>bilité.<br />

De la même façon, entre 2010 et<br />

2011, Chevron a, en différentes occasions,<br />

accusé les communautés plaignantes<br />

et leurs avocats de monter une<br />

opération frauduleuse dans un but d’«<br />

enrichissement illicite », en se servant<br />

de la justice équatorienne. L’entreprise<br />

allégua que les rapports d’experts, eux<br />

aussi, étaient frauduleux, et elle alla<br />

Suite à la page (15)<br />

Interview de Germán<br />

Campos!<br />

Par Clodovaldo Hernández<br />

Germàn Campos est ingénieur<br />

chimiste, diplômé de l’Université Simón<br />

Bolívar (USB), mais il a préféré<br />

se con<strong>sa</strong>crer à l’alchimie des enquêtes.<br />

“Bien sûr, dit-il, mesurer l’opinion n’est<br />

pas une science exacte; de fait on ne<br />

parle plus de sciences exactes, presque<br />

toutes sont probabilistes, certaines plus<br />

que d’autres.“<br />

Il est né aux Canaries en 1957 et<br />

a débarqué au Venezuela un an plus tard.<br />

Changeant de carrière universitaire, il est<br />

venu étudier un master en Sciences Politiques<br />

dans la même U.S.B., où il se lia<br />

à Arístides Torres, un gourou de la démoscopie,<br />

fondateur de Datanálisis, mort<br />

prématurément au début des années 90.<br />

Après un pas<strong>sa</strong>ge par d’autres firmes<br />

d’études d’opinion, il a créé la sienne,<br />

Consultores 30:11.<br />

Il souligne l’importance de créer un<br />

échantillon représentatif, qui dans le cas<br />

du Venezuela, doit réunir de mille 500 à<br />

deux mille personnes, réparties dans la<br />

plus grande quantité possible de régions,<br />

de localités, de villes et provenant de<br />

toutes les couches sociales.<br />

Il explique qu’un sondage est<br />

déséquilibré lorsqu’on élabore mal<br />

l’instrument de mesure, qu’on soit de<br />

mauvaise ou de bonne foi. “Par exemple,<br />

si on formule la question enfermé dans<br />

un bureau, <strong>sa</strong>ns études qualitatives préalables,<br />

ou si on traite les résultats sur la<br />

base de valeurs culturelles que la société<br />

a déjà modifiées.“<br />

Professeur de l’Université Centrale<br />

du Venezuela (UCV), Campos a démissionné<br />

dix ans avant l’âge légal de la<br />

retraite. “Je ne supportais plus cette ambiance,<br />

la grande réussite du néo-libéralisme<br />

fut de coloniser les esprits universitaires”<br />

explique-t-il. Affaire de chimie.<br />

clodovaldo Hernández : Le<br />

thème du leadership personnel semble<br />

être clef dans la <strong>campagne</strong> présidentielle.<br />

Henrique Capriles Radonski (candidat<br />

de la droite) pourra-t-il compenser<br />

l’avantage que sur ce plan le président<br />

Hugo Chávez possède sur lui ?<br />

Germán campos : Un produit<br />

peut être construit avec du marketing,<br />

mais pas les leaderships. Il est vrai que la<br />

publicité est un instrument extraordinaire<br />

pour induire des modèles de consommation<br />

mais quand une société commence<br />

à changer ses codes d’interprétation de<br />

la politique, la tâche de construire une<br />

marque politique, une image, un leadership<br />

sur la base du marketing devient<br />

beaucoup plus compliquée, pour ne pas<br />

dire impossible. Les leaderships dans un<br />

tel contexte ont beaucoup plus à voir<br />

avec des connections émotionnelles,<br />

affectives, de crédibilité, de partage de<br />

visions d’avenir. Dans ce sens le leadership<br />

du président Chávez est très fort; et<br />

Capriles a une difficulté énorme, c’est que<br />

son leadership est lié au néo-libéralisme<br />

et associé à un secteur beaucoup plus<br />

réduit de la population. Or l’ Amérique<br />

Latine en revient, elle cherche des alternatives.<br />

Il va être difficile à Capriles de<br />

construire un leadership qui puisse concurrencer<br />

sur ce terrain celui du président.<br />

clodovaldo Hernández : Vous<br />

dites que la société a changé <strong>sa</strong> culture<br />

politique ?<br />

Germán campos : Oui. Depuis<br />

1998, les vénezuéliens ont intégré<br />

des notions nouvelles au concept de<br />

démocratie, de participation, d’économie<br />

et de relations sociales. Les codes<br />

d’interprétation de la politique se sont reconfigurés.<br />

Selon des études très récentes<br />

– dont l’une réalisée par le père José Virtuoso,<br />

les citoyens actuels donnent plus<br />

d’importance aux contenus économiques<br />

et sociaux de la démocratie qu’au contenu<br />

politique proprement dit. Dans nos<br />

recherches, les valeurs de base que les<br />

Germán campos<br />

personnes associent au socialisme sont<br />

la solidarité, la coopération, la participation<br />

et l’organi<strong>sa</strong>tion. Ce sont des valeurs<br />

antagoniques par rapport au Venezuela<br />

des années 80 et 90 où prédominait le<br />

“<strong>sa</strong>uve-qui-peut” individuel.<br />

clodovaldo Hernández : Mais le<br />

comportement général est plus ou moins<br />

le même: une grande tendance au consumérisme<br />

et aux valeurs de la société<br />

capitaliste. Comment s’opère cette combinaison<br />

dans l’esprit des gens, selon vos<br />

études ?<br />

Germán campos : Ces codes<br />

nouveaux coexistent avec les antérieurs,<br />

associés aux modèles dominants<br />

des années 80 et 90, parce que les<br />

transformations sociales sont des processus<br />

complexes, en particulier s’ils<br />

se produisent démocratiquement et sur<br />

la base d’élections comme c’est le cas<br />

au Venezuela. Une partie des vénézuéliens<br />

sont convaincus qu’on doit construire<br />

un modèle différent de relations<br />

économiques mais en même temps ils<br />

souhaitent consommer à l’intérieur et à<br />

l’extérieur du pays avec une intensité qui<br />

rappelle l’époque du “ta’ barato, dame<br />

dos” (“c’est pas cher, donne-m’en deux“,<br />

phrase typique associée à l’acheteur vénézuélien<br />

des années 80, NdT). C’est le<br />

débat qui a lieu actuellement dans la société<br />

vénézuélienne.<br />

clodovaldo Hernández : Peutil<br />

arriver que dans le scénario électoral,<br />

ces valeurs capitalistes s’imposent à la<br />

nouvelle culture politique, comme cela<br />

semble s’être produit en 2007, lorsque<br />

Chávez a perdu le référendum sur la réforme<br />

constitutionnelle ?<br />

Germán campos : Mon hypothèse<br />

est que cela ne se produira pas.<br />

Je crois qu’en 2007 il n’y a pas eu de<br />

déplacement de l’appui électoral du président<br />

Chávez vers le monde oppo<strong>sa</strong>nt.<br />

La proposition de réforme était très complexe,<br />

elle fut mal débattue et elle a perdu<br />

parce qu’une partie de l’électorat qui un<br />

an auparavant avait appuyé majoritairement<br />

le président, a boudé les urnes.<br />

Dans le processus actuel, mon hypothèse<br />

est que les variables de nature idéologique<br />

vont prévaloir sur celles de nature utilitaire.<br />

David Easton, un politologue canadien,<br />

distingue entre l’appui diffus et<br />

l’appui utilitaire. L’appui diffus est lié au<br />

symbolique, à la vision de pays, au projet<br />

stratégique. L’utilitaire est lié au fait que<br />

le gouvernement apporte des solutions<br />

à tes problèmes. Dans le modèle vénézuélien<br />

antérieur prédominait l’utilitaire.<br />

Aujourd’hui c’est l’appui lié aux visions<br />

ou aux valeurs idéologiques qui domine.<br />

C’est ce débat qui va se jouer durant la<br />

<strong>campagne</strong> présidentielle.<br />

clodovaldo Hernández : Des<br />

analystes de l’opposition ont une vision<br />

contraire à la vôtre: ils disent que l’argent<br />

est la motivation principale de l’appui au<br />

Président…<br />

Germán campos : Nous avons<br />

réalisé de nombreuses études qualitatives<br />

et nos résultats ne vont pas dans ce sens.<br />

Suite à la page (19)<br />

Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 13

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!