Lilas 79 OK PM 2:Mise en page 1 - Conseil général du Val-de-Marne

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1 - ‘ZOYA KOSMODEMYANSKAYA’
Cette obtention de Kolesnikov en
1943 célèbre un des héros de
l’Union soviétique, mort à 18 ans.
(Photo : CG94, C. Potez-Delpuech)
2 - ‘WEBSTER ETHEL’
L’une des variétés hybrides de
Preston sur une planche
photographique normalisée du
Département de Val-de-Marne.
(Photo : CG94, D. Petit)
Victor Lemoine Émile Lemoine
REMERCIEMENTS
•L’auteur de cet article, Jean-Noël Maleyx
tient à remercier très chaleureusement
Évelyne Maris-Bessou. Et aussi pour leur
précieuse contribution Michel Pollet,
Caroline Potez-Delpuech, Claude Cochard,
Audrey Le Baron, Gilles Perrin, Chantal
Pourrat, Jean-Marie Masson, Sylvie
Mercieca et Fabienne Marié-Mallet.
14 - HOMMES & PLANTES N° 79
Il portait des inflorescences bien développées,
aux fleurs, encore petites, doubles,
bleues, très odorantes et précoces.
Syringa vulgaris ‘Lemoinei’ résulte aussi de
ces premières hybridations. Il a fleuri
pour la première fois en 1877, produisant
des fleurs doubles de bonne taille et d’un
bleu pur. Dans la même série, ont été baptisées
les variétés : ‘Renoncule’, ‘Rubella
plena’ et ‘Mathieu de Dombasle’.
Ces végétaux ont ensuite été hybridés
sans difficulté avec les plus beaux cultivars
de lilas simples. Ces croisements ont
produit de superbes sujets qui ont été rapidement
commercialisés. Ils sont aujourd’hui
connus sous le nom d’hybrides
français. Même si certaines variétés ont
depuis été surpassées, le génie et le travail
de Victor Lemoine ont créé une nouvelle
catégorie de lilas doubles à grandes fleurs
qui paraissaient inimaginables avant lui.
DEUXIÈME ET TROISIÈME GÉNÉRATIONS
Le fils de Victor, Émile Lemoine (1862-
1943) s’est passionné très jeune pour les
lilas, aidant son père dans son travail d’hybridation
dès l’âge de 16 ans. Précoce et
brillant, il a développé un talent d’hybrideur,
capable de reconnaître les caractères
potentiellement intéressants des
végétaux, aboutissant à la deuxième génération
de lilas. Ainsi, John Fiala, dans son
encyclopédie de 2008 (voir bibliographie),
considère que la plupart des lilas produits
par les pépinières Lemoine entre 1900 et
1911 sont probablement issus du travail
d’Émile, plutôt que de celui de Victor.
Henri Lemoine (1897-1982), fils
d’Émile, a poursuivi le travail d’hybridation
de ses prestigieux aïeux. Mais la fermeture
définitive des pépinières Lemoine
en 1968 mit fin à ce grand élan créatif.
UN BILAN IMPRESSIONNANT
En près d’un siècle, la famille Lemoine a
obtenu 214 variétés de lilas, dont 64 sont
attribuées à Victor, 140 à Émile et 10 à
Henri. Il s’agit d’un héritage unique dans
le monde des lilas, d’autant plus remarquable
que la quasi-totalité de ces variétés
sont encore cultivées aujourd’hui.
Il ne reste, en revanche, pas de trace
exploitable du détail des hybridations
réalisées par Victor et Émile. On sait simplement
que ‘Marie Legraye’ est probablement
à l’origine de leurs lilas doubles
blancs. Parmi ces derniers, Victor a dédicacé
: ‘Madame Lemoine’ à sa compagne
fidèle et passionnée, en souvenir de son
investissement personnel dans cette aventure.
Cette variété couramment distribuée
dans le commerce reste encore, l’un des
plus beaux lilas blancs existant.
La collection du Val-de-Marne regroupe
140 obtentions de la famille
Lemoine, témoignant ainsi de l’intérêt historique
de la collection, dont la philosophie
est de faire comprendre le travail
d’amélioration des obtenteurs.
DES LILAS TRÈS COSMOPOLITES
Pour compléter cette approche pédagogique,
la collection comprend 14 lilas botaniques
(sur les 22 espèces connues).
Elle présente aussi des obtentions des précurseurs
français comme Baltet et
Cochet, mais également les créations des
grands hybrideurs internationaux. La
Russie est bien représentée avec
Kolesnikov (25 variétés), le principal obtenteur
de ce pays, Zhogoleva (5 variétés)
et Karpow (4 variétés).
Les américains sont très présents.
23 variétés de Havemeyer rappellent le
travail de ce dernier pour améliorer la
couleur et la dimension des fleurs simples
de Syringa vulgaris. Clarke (16 variétés)
s’est intéressé avec son fils aux hybrides
précoces de climats doux. Parmi les variétés
historiques figure ‘Rochester’, seule
obtention d’Alvan Roger Grant, qui servit
ensuite de base à de nombreuses hybridations,
initiées par Richard Fenicchia, dont
3 variétés de la collection soulignent l’activité.
Dunbar, Fiala, Berdeen et bien d’autres
témoignent aussi du travail important
réalisé au XX e siècle aux États-Unis.
Le Canada est représenté par 15 variétés
d’Isabella Preston qui a créé des hybrides
tardifs portant aujourd’hui son
nom et 18 variétés de Skinner qui a travaillé
sur l’obtention d’hybrides précoces.
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