Lilas 79 OK PM 2:Mise en page 1 - Conseil général du Val-de-Marne

Ces cultures représentaient alors une
large part de l’activité économique avec
une réputation internationalement reconnue,
puisque le lilas de Vitry était vendu
jusqu’en Allemagne, en Angleterre et en
Russie ! Les fleurs de lilas, surtout le
blanc, étaient considérées comme un produit
de grand luxe, très prisé dans la plupart
des cours européennes.
LE FORÇAGE DU LILAS
Connues dès le début du XIX e siècle, les
techniques de forçage du lilas étaient à
l’époque très contraignantes et difficiles à
appliquer à grande échelle. Après 1850,
l’utilisation de serres permit de simplifier
les techniques culturales et de développer
la production. Les forceurs étaient alors
capables de produire des fleurs d’octobre
à mars et maîtrisaient si bien le processus
qu’ils pouvaient promettre à leurs clients
des fleurs à des dates précises.
Mais encore fallait-il disposer de
plants de qualité pour pratiquer le forçage.
Ces derniers faisaient l’objet d’une
préparation assez longue car on exigeait à
l’époque que les fleurs soient portées sur
de longues tiges ce qui imposait de tailler
les arbustes pour les former sur une dizaine
de branches rectilignes. Cette taille
de formation durait de cinq à dix ans selon
la vigueur de la variété. Les bourgeons à
fleurs étaient tous éborgnés pendant cette
période pour ne pas épuiser la plante.
Curieusement, les fleurs blanches, les
plus prisées, pouvaient être produites indifféremment
par des variétés blanches
ou colorées, si le forçage était réalisé à
l’obscurité. On avait constaté, qu’une fois
coupées, les fleurs des variétés colorées ne
prenaient pas leur coloration originelle.
En revanche, laissées sur le pied mère,
elles reprenaient leur couleur naturelle
après quelques heures d’exposition en
pleine lumière.
L’année du forçage, on arrêtait les arrosages
et, dans le courant de l’été, les sujets
destinés au forçage étaient cernés
avec une bêche tranchante pour couper
les plus grosses racines. Au bout de
quelques jours, les feuilles commençaient
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à tomber. Les pieds étaient alors extraits
du sol et laissés quelque temps sur le terrain
avec leur forte motte. Ils étaient ensuite
transportés sous un hangar sec et
semi-obscur, à l’abri de la pluie mais ouvert.
Empilés les uns sur les autres, ils se
desséchaient alors partiellement et entraient
en dormance. Le stockage durait
de 15 à 21 jours. Lorsque les premières gelées
survenaient, il était temps de procéder
au forçage. Avec le temps, les
techniques évoluèrent et l’action du gel
fut remplacé en début de saison par une
éthérisation. Les lilas étaient alors installés
durant 48 h dans une serre étanche
dont l’atmosphère était saturée d’éther
sulfurique (éther diétylique), un produit,
certes dangereux, mais qui présente la
propriété de lever la dormance.
1 - CULTURES SOUS SERRE
La pépinière départementale abrite
les jeunes plants des nouvelles
acquisitions destinées à la
collection dans des ombrières,
en attendant leur installation .
2 - LILAS DE PRODUCTION
Derniers vestiges d’un passé
florissant, la pépinière
départementale développe encore
une culture de lilas destinée
à produire des fleurs coupées.
(Photos : CG94)
HOMMES & PLANTES N° 79 - 9