JOURNAL DES INSTITUTEURS - INRP
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30° année. — N« 20. Dimanche 15 Mai 1887.<br />
<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong><br />
DIS ECOLES NORMALES PRIMAIRES, — <strong>DES</strong> ECOLES DE GARÇONS ET DE FILLES, — <strong>DES</strong> CLASSES D'ADDLTES<br />
ET. <strong>DES</strong> ECOLES MATERNELLES.<br />
LE <strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong> PARAIT TOUS LES DIMANCHES.<br />
On s'abonne en envoyant un mandat sur la poste à M. PAUL DUPONT, rue Jean-Jacques-Rousseau, 41.<br />
Les abonnements sont de quinze mois du 1 er octobre 1886 au 31 décembre 1887.— Prix: 8 fr., avec la prime.<br />
On est prié de joindre la bande de l'un des derniers numéros aux demandes de réabonnement<br />
ou de changement d'adresse. — Les lettres-non affranchies sont rigoureusement refusées.<br />
N« DU 1S MAI 1887. — SOMMAIRE.<br />
PARTIS GÉNÉRALE. — Documents officiels et administratifs.<br />
— Nominations. — Postes vacants.<br />
Chronique. — Correspondance. — Auteurs du brevet<br />
supérieur: Voltaire et Va;venaques. — Congrès des<br />
instituteurs. — Société contre l'abus du tabac.<br />
PARTIE PÉDAGOGIQUE. — Certificat d'aptitude pédagogique.<br />
— Enseignement moral et civique. — Ecole<br />
maternelle. — Langue française. — Arithmétique. —<br />
Histoire et géographie. — Sciences physiques et<br />
naturelles.<br />
PARTIE GÉNÉRALE<br />
DOCUMENTS OFFICIELS.<br />
Inspection académique.<br />
— Du 9 avril —<br />
M. Mauser (Arthur-Isidore), pourvu du brevet supérieur,<br />
instituteur adjoint en congé, est délégué dans les<br />
foncti'>nsde commis auxiliairsde l'inspection académique<br />
de la Savoie, en remplacement de M. Pellet, appelé à<br />
d'autres fonctions.<br />
Inspection primaire.<br />
— Du 29 avril. —<br />
M. Houdas, inspecteur primaire à Béarnais, admis,<br />
par arrêté du 5 avril 1887, à faire valoir ses droits à<br />
la retraite, est nommé inspecteur primaire honoraire.<br />
Ecoles normales.<br />
— Du 26 avril. —<br />
Un congé d'inactivité, jusqu'à la fin de la présente<br />
année scolaire est accordé, pour raisons de santé, à<br />
M* Sibut, directrice de l'école normale du Mans.<br />
M 11 * Favret, institutrice adjointe à Épernay, pourvue<br />
du brevet supérieur, e>t déléguée, à titre provisoire,<br />
dans IHS fooetiuns de maîtresse adjointe (ordre des lettres)<br />
à l'école normale de la Rochelle, en remplacement dé<br />
M"* Constans, qui n'a pas accepté.<br />
M" e Gosse, institutrice adjointe à Chàlons, pourvue<br />
du brevet supérieur, est déléguée, à litre provisoire,<br />
dans les fondions de maitresse-adjointe chargée de la<br />
direction de l'école maternelle annexe a. l'école normale<br />
de Perpignan.<br />
— Du 27 avril. —<br />
M. Harrault, maître adjoint, chargé de la direction<br />
de l'école annexe a l'école normale de Vassy. est chargé<br />
de suppléer M. Destray, professeur a ladite école normale,<br />
pendant la durée du congéqui lui a été accordé.<br />
— Du 27 avril. —<br />
M"* Houssay, institutrice en retraite du département<br />
d'IUe-et-Vilaine, est nommée institutrice honoraire.<br />
— Du 29 avril. —<br />
M 11 * Fosset, déléguée, à titre provisoire, par airètédu<br />
7 avril 1887, dans les fonctions de maîtresse adjointe<br />
chargée de l'enseignement des lettres à l'école normale<br />
de Troyes, est chargée de la direction de l'école primaire<br />
annexée à ladite école normale, en remplacement<br />
de M"« Grand, qui a reçu une autre destination.<br />
M"' Bouley, déléguée à titre provisoire dans les<br />
fonctions de maîtresse adjointe d'école normale en<br />
congé, est déléguée, au même titre, dans les fonctions<br />
de maîtresse adjointe (ordre des lettres), à l'école normale<br />
de Troyes, en remplacement de M u " Fosset, quiest<br />
chargée de l'école annexe.<br />
— Du 2 mai. —•<br />
Un congé d'inactivité, jusqu'à la fin de la présente<br />
année scolaire, est accordé, sur sa demande, à M"' Dandelot,<br />
déléguée, à titre provisoire, dans les fonctions<br />
de maîtresse adjointe chargée de la direction de l'école<br />
maternelle annexe à l'école normale de Dijon.<br />
M"" Morier, institutrice adjointe à Dijon, pourvue du<br />
brevet supérieur et du certificat d'aptitude pédagogique,<br />
est déléguée, à titre provisoire, dans les fonctions de<br />
maîtresse adjointe chargée de la direction de l'école<br />
maternelle annexe à l'école normale de Dijon. Elle suppléera,<br />
en cette qualité, M" e Dandelot pendant la durée<br />
du congé qui lui est accordé.<br />
Honorariat.<br />
Les instituteurs en retraite dont les noms suivent<br />
sont nommes instituteurs honoraires:<br />
MM. Matheron, ancien instituteur à Trans (Var) ;<br />
Soûlaud, ancien instituteur à Aizcnay (Vendée);<br />
Garnier, ancien instituteur à Épinal.<br />
— Du 29 avril. —<br />
MM. Mangin, ancien instituteur à Bonlogne-sur-<br />
Seinc (Seiae) ; Arrighi, ancien instituteur à LetiaiCorse);<br />
Perrin, ancien instituteur à Secondiguy-en-Gâtia<br />
(Deux-Sèvres).<br />
«<br />
.<br />
-<br />
-<br />
f
• . ' • ; • . . • .<br />
306<br />
CHRONIQUE DE LA SEMAINE.<br />
Samedi et Dimanche. — Les fêtes de l'exposition<br />
maritime au Havre oui été assombries par<br />
deux sinistres déplorables.<br />
Le paquebot transatlantique la Champagne, qui<br />
'venait, samedi, de sortir du port,a été heurté violemment<br />
par la ViUe-de-Bio-Janeiro. Colle-ci a<br />
coulé à pic. Le paquebot ayant une large voie<br />
d'eau, a clé conduit à échouer sur la plage d'Aromarnîhos.<br />
Dos scènes effrayantes d'affolement et de désespoir<br />
ont eu lieu parmi les naufragés. Plusieurs<br />
marins et passagers ont péri.<br />
Le lendemain, on apprend que le navire norvégien<br />
le Tellus a été coupé et coulé à 30 milles du<br />
cap Lizard par le paquebot le Bretagne,<br />
***<br />
Au banquet de l'inauguration de l'exposition,<br />
M. Goblet a prononcé un discours dans lequel il a<br />
déclaré que la République doit être ouverte à tous<br />
ceux qui veulent y adhérer, et ne pas être le régime<br />
d'un parti. Il a fait appel à l'union de tous<br />
les groupes républicains. Quant aux finances, il a<br />
avoué que, cette fois encore, il faudra recourir à<br />
un moyen extraordinaire pour équilibrer le budget.<br />
On prévoit donc soit un impôt nouveau, soit un<br />
emprunt.<br />
***<br />
Lundi !). — La Commission du budget s'est<br />
réunie. Elle a pris connaissance d'une lettre de<br />
M. Goblet déclarant que le ministère est prêt à<br />
examiner avec elle les moyens d'équilibrer le<br />
budget. Après on long échange d'observations en<br />
tous sens, elle a décidé, par iî voix contre 9, que<br />
le président du Conseil serait convoqué a nouveau.<br />
Mardi 10.— Le Parlement est rentré en session.<br />
La Chambre des députés a décidé qu'avant de passer<br />
au projet de loi sur l'armée, elie discuterait la<br />
loi qui tend à suriaxer de 10 francs par tOO kilogrammes,<br />
16s sucres de toute provenance. Le<br />
débat a commencé immédiatement, et la surtaxe<br />
de 20 0/0 est volée. Elle sera applicable pendant<br />
le cours de 1887. Donc, elle ne profitera pas au<br />
budget de 1888.<br />
Mercredi il. — La commission du Budget,<br />
après avoir entendu M. Goblet, a pris pour 2;'> voix<br />
contre 3 à la Chambre une résolution ainsi conçue:<br />
« La Chambre, considérant que les économies<br />
introduites dans 19 budget de l'exercice 1888 sont<br />
insuffisantes, invite le gouvernement à lui soumettre<br />
de nouvelles propositions. »<br />
Ce qui en aggrave la signification hostile au<br />
cabinet, c'est que le rapporteur désigné est M, Pelletan.<br />
***<br />
Jeudi 12. —On considère comme ouverte la crise<br />
ministérielle, par suite du vote de la commission.<br />
La retraite de M. Dauphin parait inévitable, toutefois<br />
la question ne se posera que la semaine prochaine<br />
quand viendra le rapport Pelîetan.<br />
<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> INSTITUTEUR<br />
CORRESPONDANCE.<br />
Abonnement. — M"* C. h. Votre abonnement finit<br />
le 31 décembre les numéros 9, 12, 13, l(i, 11 ne contiennent<br />
pas do règlement.<br />
_ M. P à M. la prix du cours Plâtrier, cours<br />
moyen, est de S bancs.<br />
Adjoints et titulaires. — Nous continuons à recevoir<br />
des leltics où est posée la question de savoir M des<br />
instituteurs q"i sont devenus adjoints après avoir clé<br />
titulaires sont tenus, pour avoir rang de titulaires,<br />
d'obtenir le ceriificat d'aptitude pédagogique. On nous<br />
fait la nvArue question à l'égard de ceux qui, étant<br />
aujourd'hui titulaires sans le. certificat, seraient un jour<br />
nommes adjoints. — Nous exprimons le vœu qu'une<br />
décision définitive soil prise â ce sujet. La solution<br />
que nous avo is reproduite d'après le bulletin d'Oran,<br />
dans noire numéro du 1" mai, paraît ètrenoo seulement<br />
équitable, mais légale. Car la loi du 30 ociobre, en<br />
disposant que les adjoints sont stagiaires ou titulaires,<br />
admet que l'emploi d'adjoint ne fait pas perdre la qualité<br />
de titulaire,<br />
— Des adjoints n'eus écrivent qu'ayant été « délégués 8<br />
dans la direction d'une école ils louchent le tfraiiemënt<br />
d'adjoint, tandis que des collègues 0,ui ont la même<br />
situation dans d'autres dépaïlements louchent le trai'ement<br />
de direcimih 'les variations ne sont pas précisément<br />
anormales, car si un titulaire piul-être soil directeur,<br />
soit adjoint, uu stagiaire ne peutèlre légalement<br />
qu'adjoint ; et si pour un rnolif quel -onque il csi chargé<br />
provisoirement d une direction, l'administration e*t<br />
fondée à régler suivant les circonstances le traitement<br />
qu'il recevra. Il n'eii est pas moins vrai que Ces inseïtimdes,<br />
ajoutées & d'autres, inquiètent 1» pirsonnel.<br />
Et il devient chaque jour plus urgent que les pouvoirs<br />
publics se décident à faire une loi sur les traitements.<br />
Nous comprenons que l'état des finances rendent celte<br />
loi difficile, et il est à craindre qu'avec les ressources<br />
actuelles ou ne parvienne à satisfaire les intéressé;.<br />
A'ors qu'on réiahlisse la rétribution scolaire. On a<br />
tr.-uvé de bonnes raisons pour rétablir les droits<br />
d'inscription d-ms les facultés; on n'en manquera pas<br />
pour jiisttier une mesure analogue dans l'en ;cigoemcn t<br />
primaire.<br />
Asiles-hôtels. — Nous avons reçu de M. Chappaz,<br />
directeur des cours complémentaires du ltiot (Haute-<br />
Savoie) deux brochnres contenant l'une un projet a'organisanon<br />
d'asilrs-liùt.-ls pour tous les co-ps de niélicr,<br />
l'autre un projet d'organisation d'un asile IxWeldu cori s<br />
tnseignam, l'un et l'autre proposés à l'occasion du<br />
centenaire et de l'exposition de 1889. M. Chappaz désire<br />
que le congrès pé lagogique de 1S87 porte à son ordre<br />
du jour l'organisation de l asile-hâte) du corp< enseignant,<br />
l'installation de cet a^le dans le bâtiment qui sera<br />
construit sur remplacement des Tuileries, la fusion de<br />
l'asile-hôiel avec l'orphelinat de l'enseignement primaire.<br />
Le congrès, maire, de son ordre du jour, appréciera<br />
la proposition do SI. Chappaz.<br />
Affouage. — H"« B. C..., à la Ch.... Le droit d'affouage<br />
suppose le domicile réel et fixe dans la commune.<br />
Bibliothèques scolaires. — M. L. D..., à M.... Vous<br />
avez lu dans le numéro du 24 avril que l'administration<br />
prépaie une nouvelle édition du catalogue, et vous<br />
nous demandez le 30 avril si le catalogue est bientôt<br />
terminé. C'est être bien pressé, attendez un nouvel avis.<br />
Baccalauréat. — M. Ch..., à V Avec le baccalauréat<br />
de renseignement spécial, vous pouvez être<br />
nommé maître répétiteur dans un collètrc ou Ivcée. Pour<br />
les droits et autres conditions le ce diplôme ."demandez<br />
le programme à Delalain, rue des écoles.<br />
Chant. — M. H..., à P.... Faute d'indication, pa<br />
l'arrêté du 18 janvier, produisez â l'appui de voire<br />
candidature touics pièces propres i établir voire identité<br />
ol vos services.
Classe de vacances. — M. M. .., à \ ... Demandez<br />
uno aulorisalion à l'inspecteur d'académie.<br />
Dcss'n. — M S..., à G.-de-V li n'y a qu'on moyen<br />
ellicace de préparer ('preuve de dessin : c'< si de dc^i-'<br />
ner d'après des ohj is u-uels s'iiiides, on d'après des<br />
moiifs graphi (lies il'ornoment. Les cahiers esquisses de<br />
Le lîéalle (10 cahiers à 10 c-ulimes l'un, à la librairie<br />
1'. Dupont),sont excellents p,ur vous inellro sur la voie.<br />
— M. D..., à B (Eure). Kfme réponse que cidessus.<br />
Nous n'avons pas d'autres molèles à votre disposition.<br />
Devoirs à corriger. — M. A. B ."., à St S ... Envoyez<br />
vos compositions avec un timbre pour le retour. Elles<br />
seront corrigées dans la mesure du possible.<br />
Duplicata. — N. Q.... Demandez les duplicata à<br />
l'inspecteur d'académie. —l'.mr les ouvrages d'agriculture,<br />
voyez notre correspondance du 24 a\ril, p. 259;<br />
joignez la Comptabilité agricole, par IMdolot, 2 fr. 25.<br />
— Si un inspecteur primaire, a tenu publiquement des<br />
propos déplacés sur un insiitiileiir d'une autre circonscription<br />
que la sienne, il a fait plus de tort à sa propre<br />
considération qu'à celle de l'iiislifiteur : laissez tomber<br />
les propos.<br />
Ecole normale. — M. P.-L..., à G... Au sujet de<br />
l'indemnité d'élève maitre, soumettez vo'rj ilemmie à<br />
l'inspecteur d'académie.<br />
Ecoles d'agriculture. — M. L..., à 0... . Les écoles<br />
nationales d'agriculture préparent au professorat. La plus<br />
rapprochée do vous est elle d^ Grignon iSeine-et-Oi-e).<br />
Demande/ le prospectus au Directeur ; ou bien à D'dalain<br />
les programmes d'admission aux écoles d'agriculture, 20 c.<br />
et à l'intitut agronomique de Paris, 2J c,<br />
Ecole de Fontenay. — M"" G..., à A La dorée<br />
des élu les est maintenant do trois ans. Le programme<br />
P'Tle un : composition de mathématiques et une composition<br />
de dessin géométrique. Cela suppose des notions<br />
de géométrie, notions élémentaire puisque la géométrie<br />
ne ligure plus dans les matières d'enseignement des<br />
écoles normales d'institutrices.<br />
Ecoles normales. — M. A. B..., à L.... L'examen<br />
pour la délégation se rapproche de celui du professoral,<br />
avec distinction des lettres et des sciences.<br />
M. L..., à A.... L'indemnité de 100 francs n'est duc<br />
qu'aux élèves-maîtres qui quittent l'école à la fio des<br />
trois an?. — Pour la dispense de l'épreuve écrite au<br />
cerlilicdt d'aptitude pédagogique, il faut avoir eu 5 ans.<br />
non an 1«'- janvier 1887, mais au 30 oct. 1*86: le (licret<br />
est assez clair sur ce poifit.<br />
Ecoles d'enfante de Uoupes. — .1 divers. Priez an de<br />
vos Collègues de la localité (où siège l'école) ou l'inspecteur<br />
primaire de vous l'enseigner. Nous n'avonspas an<br />
jour le jour les renseignements qui nous sont demandés.<br />
Fournitures. — M. X... Nous nous attendions à<br />
vûlie question. Vous laites bien de la poser; le mini-Ire<br />
la résoudra ou chargera sis représentants de<br />
les résoudre. D.n.s qnel'es limites l'aut-ii interpréter<br />
la circulare sur la vente des fournitures? Selon votre<br />
iiispedeur d'académie, ibl-s-vous, il faut entendre par<br />
libraire, non seulement lo patenté qui a la spécialité<br />
exclusive de* articles de librairie, mais encore un commerçant<br />
quelconque qui vtn I des plumes et du iiapier,<br />
fût-il boulanger ou charcutier C'est une interprétation;<br />
nous ferons connais les imerpéîations contraires qui<br />
nous seraient communiquées.<br />
Musique.-— A divers... Nous signalons encore chez<br />
Lemoine, rue Pijjalle : ïkcorie de la muiique de Uanhauscr,<br />
3 fr.. avec un questionnaire. 40 c. : Histoire<br />
de la musique et des musiciens, par Laure Collin,<br />
3 fr 20; Principes du la musique et méthode de transposition,<br />
Sivard, 3 fr. 20.<br />
Heiraile. — M. X... A 'i'i ans d'âge et après 2'> ans<br />
de services 1 administration peut vous mettre à la retraite<br />
pour des raisons dont elle est juge. La Société.<br />
de secours mutuels peut modifier des statuts dans le<br />
sens qu'il lui plaît, à la condition que ces modifications<br />
soient adoptées et approuvées en la même forme quo<br />
les statuts primitifs.<br />
<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong> 307<br />
— M. B.-!!..., à C... de F... Vos 3.'! années deservices<br />
portent votre pension de retaite au maximum<br />
qei est Us 2/3 du traitement moyen. La liquidation<br />
prend au moins six mo's. L'adminislraiion peut vous<br />
maint nir en foncions après la mise a la lelraile: danstous<br />
lis cas les arrérages de la p'n-ion courent du jour<br />
où le traitement a cesse. — La récitation de la p.'ièro<br />
en classe est aujourd'hui proi.ibée.<br />
Nationalité. — M. C.-D .., à M... L'accomplissemenî<br />
du service militaire ne confère pas la nationalité, il<br />
permet seulement de faire la demande après l'année de<br />
la majorité. La déclaration est faite au maire de la.<br />
résidence. La loi nouvelle est encore pendante.<br />
Traitement. — M. B... Aux termes des derniers arrêtés<br />
sur l'application de la loi de 1881, le plus fort<br />
traitement est garanti quel que soit le motif de déplacement.<br />
— M. C..., à C. . L'allocation n'a élé payée qu'à<br />
partir de 1885.<br />
Certificat d'aptitude pédagogique.—Suite des sujet<br />
de composition.<br />
Haute-Savoie. — De l'éducation physique. — Objet.<br />
— Méthode.<br />
Allier. — La féconde lecture doit-elle avoir pour but<br />
unique d'apprendre à lire aux enfants: 1 Dans les cas cont<br />
traire, quels profils peut en tirer le maître dans chacun<br />
des trois cours de l'école primaire.<br />
Cours d'études. — La librairie classique et administrative<br />
Paul Dupont expédie, par colis postal, «n<br />
gare, les livrets du Cours d'études à ceux de nos<br />
abonnés qui ne peuvent se procurer ces livrets dans<br />
leur localité. — Indiquer avec soin la gare la plus rapprochée.<br />
— Un colis postal peut contenir *5 livrets.<br />
• ' i—<br />
I. -CERTIFICAT<br />
D'APTITUDE PÉDAGOGIQUE<br />
CONSEILS GÉNÉRAUX.<br />
Nous plublions aujourd'hui la leltre d'un de nos<br />
correspondants. Cette lettre, écrite en fort bons<br />
termes, nous paraît contenir d'utiles observations<br />
sur les anciens procédés d'épellation. —• Nous y<br />
répon Irons la semaine prochaine. G. G.<br />
A monsieur le Directeur du Journal<br />
des Instituteurs.<br />
MONSIEOK LE DIRECTEUR,<br />
Je viens de lire dans le dernier numéro du Journal<br />
des Instituteurs un article intitulé « Ecole maternelle<br />
« st j'ai remarqué" ces ph'ases : « La seule<br />
« méthode rationnelle pour l'enseignement de la<br />
« lecture est la méthode dite phonétique<br />
» L'ancienne épellalion était une méthode analogique.<br />
»<br />
Permettez-moi, Monsieur le Directeur, quelques<br />
observations à ce sujet; je crois que ces assertions<br />
sont, au moins exagérées, et que l'erreur qui en<br />
résulta est d'aulant plus grave qu'elle e.-t généralement<br />
répandue et actuellement indiscutée<br />
Autrefois on nommait les consonnes: e/f'—cil—<br />
emm—err —ess' -— et ces noms sonores donnaient<br />
par leur terminaison une ar icula ion nette<br />
et brève, prêle à fiapper sur le son qui était nommé<br />
ironie iiateroent après : eff'n —ell'u — etc. ; 1 u nf*nt<br />
en répélaif l'éch-> : fa— la ara.
• • . • • . .<br />
308 <strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong><br />
En épelant ainsi, il roe semble que l'on fait un<br />
pou comme l'ouvrier qui lève d'abord son marteau<br />
POIK frapper ensuite plus sûrement, et avec plus<br />
d'eilisacié sur l'enclume sonoro; l'e qui précède<br />
l'arlio daiion commando, en effet. d'ouvrir la bouche,<br />
qui, aussitôt après, prend une situation propre<br />
à rendre un son articulé.<br />
Ce n'était pas cet ancien nom des lettres q;
contro les violences et la rapacité des seigneurs<br />
féolaux ; mai?, à la longue, ces corporations étaient<br />
devenues, par suite d'un» réglementation étroite et<br />
jalouse, tout à fait contn ires à le liberté du travail.<br />
La liberté de conseil'»- e oi la liberté de la presse<br />
n'étaient pas reconnues le culte protestant était<br />
interdit depuis la révocation de l'Elit ds Nantes;<br />
aucun livre ne pouvait paraître sans avoir été préalablement<br />
approuvé, soiti ur l'Université tout entière,<br />
soit par la Facu lé de théologie, soit par les censeurs<br />
du roi.<br />
Enfin, le serrage, condition voisine de l'esclavage,<br />
à laquelle étaient soumis les paysans des terres<br />
féodalos, sub-ista longtemps dans l'ancienne France<br />
et ne disparut que peu à peu.<br />
Il ne faudrait pas conclure de ce bref exposé<br />
que le peuple était constamment tyrannisé et maltraité<br />
sous le régime monarchique.<br />
Il y a eu en France d'excellents rois qui ont eu<br />
souci des vœux et des intérêts do leurs sujets, qui<br />
ont gouverné avec justice et usé de leur pouvoir<br />
pour le bien commun. Mais cet heureux état de<br />
choses n'était garanti que par le bon vouloir du<br />
souverain; que ceiai-ci changeât, et tout était remis<br />
en question.<br />
En un mot, la nation pouvait jouir en fait d'une<br />
certaine liberté, mai» cette liberté n'était pas un<br />
droit reconnu et consacré par les lois.<br />
C'est l'4ssemblée constituante qui a, pour la première<br />
fois, proclamé la liberté comme un droit<br />
naturel et imprescriptible, c'est-à-dire comme un<br />
bien qui doit être au pouvoir de tous les hommes<br />
et que nul ne peut leur ravir sans crime.<br />
L'Assemblée constituante ne s'est pas contenue<br />
do proclamer ce droit, elle a reconnu que le premier<br />
devoir de l'Etat était d'en assurer l'exercice.<br />
Il est nécessaire, en effet, que l'Etat intervienne<br />
et fasse des lois pour proléger la liberté de chacun,<br />
car si tout nous était permis, nous serions souvent<br />
portés à empiéter sur le droit du voisin; le plus<br />
fort tyranniserait le plus faible, et cette prétendue<br />
liberté ne serait, en réalité, que le triomphe de la<br />
violence, le règne du désordre et de l'injustice.<br />
Comme on l'a dit avec raison : « La liberté do chac<<br />
cun doit avoir pour limites la liberté d'autrui »,<br />
ou, en d'autres termes : « La liberté est le pouvoir<br />
« do faire tout ce qui no nuit pis à autrui ». C'est<br />
à l'Etat de faire respec'er ces bornes; c'est dans<br />
ce but qu'il se charge d» la police et de la justice.<br />
En même temps, et coTtme garantie de la liberté<br />
indiviJuelle, l'Assemblée! constituante a établi la<br />
liberté politique en déc'aranl que la souveraineté<br />
réside dans le peuple.<br />
Tels sont les principes qui régissent aujourd'hui<br />
notre société, c'est là ce que sigoilie ce mot liberté<br />
gravé sur tous nos monuments publics.<br />
Aimez-la bien et sachez la défenire, cette liberté<br />
dont la conquête a coûté à vos pères tant d'héroïques<br />
efforts, tant de sang et de larmesI Mais surtout<br />
tâchez de vous en rendre dignes. La liberté, en<br />
effet, n'est un bien que pour les peuples qui savent<br />
en user avec sagesse et modération: sinon, c'est<br />
comme une arme dangereuse qu'on laisserait eDlre<br />
les mains d'un enfant ou d'un fou. Qu'arriverait-il,<br />
en effet, dans une république oit l'on n'obéirait point<br />
aux lois, oit chacun ne songerait qu'à ses propres<br />
intérêts, sans se préoccuper du salut de la patrie ?<br />
Cette répnbli pie, aCaibliu par le désordre et l'anarcbie,<br />
tomberait bientôt au pouvoir de l'étranger ou<br />
du premier venu qui serait assez fort pour rétablir<br />
l'ordre en supprimant la liberté. Il est donc<br />
• ' . *<br />
<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong> 30 ( J<br />
nécesairequo nous soyons un peuple uni, patriote<br />
et discipliné, si nous voulons rester un peuple libre.<br />
Bien n'est plus propre, d'ailleurs, à développer les<br />
vertus du citoyen que l'exercice mémo de la liberté.<br />
La liberté, a dit uo pbilo-ophe, améliore ceux qui<br />
la pratiquent. Comme en foitifie son corps par<br />
l'exercice et comme on apprend â nager en nageant,<br />
ainsi on devient plus intelligent par l'habitude do<br />
rélléchir, plus sage en se semant plus responsable,<br />
moins éguïsto en s'accoutumant à faire quelque<br />
chose pour l'intérêt public.<br />
0. LAGUERRE.<br />
Lectures à commenter.<br />
1.13 PAYSAN DU DANUBE.<br />
(La Fontaine, liv. IX, fable vu.)<br />
!.!•: CHEVAL s'iiTANT VOULU VENGER DU CICRF<br />
(La Fontaine, liv. IV, fable xm.)<br />
III.- ÉCOLE MATERNELLE.<br />
Faire composer de petites phrases variées avec<br />
les mots arbres, fleurs, feuilles et i-acines.<br />
Chaque enfant doit, à tour de rôle, composer<br />
une phrase ave»; le même mol. Ces premiers exercices<br />
de composition se font à l'aide de questions<br />
pour amener les enfants à varier les verbes.<br />
Où trouve-t-on les arbres? On trouve les arbres<br />
dans les forêts. — A quoi servent les ' arbres ?<br />
A faire du bois pour la menuiserie, l'ébéoisteritt et<br />
pour nous chauffer. Ils nous donnent aussi de<br />
i'ombre, des fleurs et des fruits.<br />
Que peut-on faire encore avec le bois ? Avec le<br />
bois, on peut faire du charbon. — Eu quoi sont<br />
les meubles? Les meubles sont aussi en bois. —<br />
Nommez plusieurs choses faites avec dn bois. Les<br />
allumettes, les boîtes, les chaises, les bancs sont faits<br />
avecdu bois.—Le bois est-il donc bien utile? Oui le<br />
bois est très utile. — Est-ce que le bois vit? Oui,<br />
le bois vit. —A quoi voyez-vous cela? Parce qu'il<br />
pousse et grandit. — Et lorsqu'il ne vit plus,<br />
comment l'appelle-t-on? On l'appelle du bois<br />
mort.<br />
Lorsque chaque enfant a trouvé une phrase, on<br />
les réuuit en composition orale ou écrite en faisant<br />
remplacer le mot bois par les pronoms il ou le<br />
toutes les fois que cela est nécessaire.<br />
Ex. : Le bois sert à chauffer. Oa le trouve dans<br />
les forêts Pour le couper, on se sert d'une hache<br />
el d'une cognée. Avec !o bois, on peut faire dm<br />
charbon. Les meubles sont aussi en bois; les allumettes,<br />
les boites, les chaises, les bancs sont faits<br />
avec du bois. — Le bois est très utile; il vit,<br />
parce qu'il pousse et grandit; lorsqu'il ne vit plus,<br />
on dit qu'il est mort.<br />
On procédera de la même façon pour les autres<br />
mots, et l'on arrivera facilement à vaincre les premières<br />
difficultés de la composition.<br />
Exercices de conjugaison.<br />
Conjuguer par demandes et par réponses les<br />
verbes chercher et penser. Ex. : Que cherches-tu?<br />
Je cherche mon crayon. — A quoi pen^e-t-il ? II<br />
pense à sa punition. — Que cherchez-vous? Nous<br />
cherchons notre tapisserie. — A quoi pensez-vou*?<br />
Jo pense à vous, etc.<br />
.<br />
•<br />
.
310<br />
- .<br />
Morale. — Vous voyez un petit garçon tlénich.-r<br />
dos nids. Que lui direz-vous pour l'cmpôch<br />
r de faire ectie méchante action ?<br />
Hygiène : La gourmandise et la sobriété. —<br />
La gourmandise est funeste à la santé; lorsqu'on a<br />
mangé plus qu il n'est nécessaire, on a une indigestion.<br />
— Il faut manger pour vivre et non pas<br />
vivre pour manger. — La sobriété est la première<br />
condition d'une bonne sanlé. La régularité des<br />
repas y contribue aussi. Il faut manger lentement,<br />
modérément, et éviter les aliments ou trop chauds<br />
ou trop froids.<br />
Histoire. — Le chevalier Bayard.<br />
(•éographâe. — Différences entre un fleuve,<br />
une rivière tt un ruisseau.<br />
C'tlrul. — Compter en doublant les premiers<br />
sombres, et en en retranchant un. Ex. : 4 et 4<br />
font 8 ; 4 et 3 font 7.<br />
IV. - LANGUE FRANÇAISE<br />
COURS ELEMENTAIRE.<br />
Programme. — L». verbe: radical ; variations de la<br />
terminaison.—• Elude du mode conditionnel et du<br />
mode impératif (temps simples) des vérités auxiliaires.<br />
(Grammaire Garnier-Genlilhomme, 21* leçon).<br />
Exercices d'application.<br />
1° Conjuguer le verbe avoir au temps simples<br />
du conditionnel et de l'impératif arec des noms<br />
d'outils agricoles comme compléments.<br />
i° Conjuguer le verbe être aux mêmes temps<br />
avt c des adjectifs exprimant des professions comme<br />
atti ibuts.<br />
3° Ajouter aux verbes de l'exercice suivant les<br />
terminaisons qui leur conviennent:<br />
No vois troubl .. pas quand oa vous interroge.<br />
— Les gens qui tir... vanité de leurs fautes mérit..<br />
qu'on leur témoigne le plus profond mépris. —<br />
Nous a»... occupé Ja Tunisie en 1881. — Je partir..<br />
dans trois jours. — Si tu gard.,. un dépôt qu'on te<br />
réclame, tu agi... en milnonnêle homme. — Les<br />
Fia nos se (listing... par leur haute taille et leurs<br />
cheveux blonds. — Le chameau franchi... de<br />
longues distances sans se fatig...<br />
4° Relever les noms de la dictée et indiquer s'ils<br />
sont abstraits ou concrets.<br />
Dictée.<br />
Conseils du bonhomme Richard.<br />
La paresse, semblable à la rouille, use plus<br />
promptemeot que le travail; mais la clef dont on<br />
se sert est toujours claire et luisante, comme dit le<br />
bonhomme Richard. Si vous aimez la vie, ne prodiguez<br />
pas le temps; car c'est l'étoile dont la vie<br />
est faite. D'ailleurs le temps perdu ne se rattrape<br />
pas. Agissons donc pendant que nous le pouvons,<br />
et agissons à p r opos. Avec de l'assiduité nous<br />
ferons beaucoup plus sans beaucoup de peine.<br />
Celui qui se lève tard a besoin d'agir tome la journée<br />
et peut à peine finir ses affaires au soir. Un<br />
homme qui se couche de bonne heure et se lève<br />
matin acquiert santé, fortune et sagesse.<br />
{Franklin,)<br />
<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong><br />
Exercices de composition<br />
i" Vocabulaire: Différents noms donnés aux<br />
terres. — Montagne, colliue, coteau, vallée, vallon,<br />
delile, col, plaine, ilo, presqu'île, continent, cap,<br />
isthme, etc....<br />
2° Placer sur une carie muette les différents noms<br />
du vocabulaire.<br />
Kédaclion. — Le coton.<br />
Plan. — D'où provient le coton? — Comment<br />
le recueille-'.-on et comment le prépare-t-on î —<br />
Qu'est-ce que la ouate ? - Que fait-on encore avec<br />
le coton? Quels sont les pays qui produisent le<br />
coton.<br />
Développement. — Le coton nous est fourni par<br />
une p'anto des pays chauds appelée cotonnier. C'est<br />
un arbrisseau dont les fruits sont remplis d'une<br />
bourre blanche et soyeuse. On recueille cette bourre<br />
à la main; On la fait sécher au soleil sur des claies,<br />
on la bat avec des iléaux ou des machines pour la<br />
débarrasser des graines qu'elle contient, puis on<br />
en fait de grands ballots qui sont expédiés dans<br />
nos pays.<br />
La bourre du cotonnier employée dans cet état<br />
forme ce qu'on appelle la. ouate": c'est avec cela<br />
qu'on double les vêtements d'hiver, les couvertures<br />
qu'on veut faire épaissos, chaudes et légères à la<br />
fois.<br />
A l'aide do méliers à tisser on transforme la<br />
bourra du cotonnier en tissus de différentes sortes:<br />
l'indienne, la percale, la mousseline, le calicot sont<br />
des étoffes fabriquée avec du coton.<br />
Les pays qui fournissant le plus de coton sont<br />
les Etats-Uuij, la Brésil, rio.de et l'Egypte.<br />
COÎJRS 9IQYEN.<br />
Programme : La préposition.<br />
Exercices d'application.<br />
i° Relever les prépositions de la dictée et indiquer<br />
les mots qu'elles mettant en rapport.<br />
2 u Compléter les phrases suivantes par des prépositions:<br />
Le thé est un arbuste originaire... la Chine.<br />
— La découverte de l'Amérique est antérieure...<br />
celle... la route des Iules... le cap de Bonne-<br />
Espérance. — L'aiguille aimantée de la boussole<br />
se dirige... le Nord. — Jacques Cœur mourut...<br />
Chio, eu combattant... les Turcs. •— L'âne se<br />
roule souvent... l'herbe, mais il ne se vautre<br />
jamais... la faDge. — Le détroit de Messine se<br />
trouve... la Sicile ot l'Italie.<br />
3° Relever les adjectifs qualificatifs de la dictée<br />
et les remplacer par des équivalents.<br />
4° Conjuguer à ia deuxième personne du singulier<br />
de tous les temps les verbes s'écrier et écrire avec<br />
des adverbes comme compléments circonstanciels.<br />
5" Expliquer le sen? ligure des locutions suivantes:<br />
Perdre pied. — Avoir le pied marin. — Attendre<br />
de pied ferme. — Etre sur pied de bonne heure.<br />
— S'armer de pied en cap. — Mettre au pied du<br />
mur. — Exécuter au pied de la lettre.<br />
Dictée.<br />
Merveilleuses invention* de l'homme.<br />
Je ne puis contempler sans admiration ces merveilleuses<br />
découvertes qu'à faites la science pour<br />
Dénétrer la nature, ni tant do belles inventions que<br />
l'art a trouvées pour l'accomoder à notre usage.
L'homme a su dompter, par l'esprit, les animaux<br />
qui lo surmontaient par la force, il a su discipliner<br />
leur humeur brutale et contraindre leur liberté<br />
indocile.<br />
La terre elle-même a été forcée, par son industrie,<br />
i lui donner des aliments plus convenables, à corriger<br />
en sa faveur l'aigreur des piaules sauvages.<br />
Il commande : et même le feu et l'eau, ces deux<br />
grands ennemis, s'accordent à le servir dans des<br />
opérations si nombreuses et si nécessaires.<br />
Pour marcher plus sûrement, il a appris aux<br />
astres à le guider dans ses voyages ; pour mesurer<br />
plus également sa vie, il a obligé le soleil à rendre<br />
compte, pour ainsi dire, de tous ses pas. C'est<br />
que Dieu, ayant formé l'homme pour être le<br />
chef de l'univers, il lui a donné l'intelligence.<br />
pour chercher, pour trouver ce qui lui manque.<br />
(Fénelon.)<br />
Exercices d'invention.<br />
1° Vocabulaire. — Les principaux métaux simples<br />
ou composés : or, argent, fer, cuivre, plomb,<br />
zinc, platine, étain, similor, chrysocale, airain,<br />
bronze.<br />
2° Citer trois objets qui se fabriquent ordinairement<br />
avec chacun des métaux ci-iessus nommés.<br />
Rédactions.<br />
Le coton.<br />
II. — Lettré à un ami (on une amie) malade.<br />
Exprimez-lui vos regrets. — Haro niez-lui ce qui<br />
peut L'intéresser de vos travaux et de vos jeux.<br />
Terminez par quelques paroles d'espoir et d'encouragement.<br />
COURS SUPÉRIEUR.<br />
Programme. — Etude des homonymes et des<br />
synonymes. — Exercices de dérivation.<br />
Exercices d'application.<br />
1° Indiquer le sens général des synonymes suivants<br />
et les différences qui les séparent.<br />
Abhorrer, détester, haïr. — Arrêter, retenir,<br />
immobiliser. — Présumer, conjecturer, supposer.<br />
— Oter, enlever, supprimer. — Ajouter, additionner.<br />
— Hegarder, fixer, voir. — Parler, bavarder,<br />
jacasser, pérorer. — Voler, dérober, rendre,<br />
restituer.<br />
2° Trouver les homonymes des mots en italique<br />
de la dictée et les faire entrer dans de courtes<br />
phrases.<br />
3° Séparer, dans les mots suivants, le radical du<br />
suffixe, et indiquer le sens du suffixe :<br />
Feuillage, paillasse, professeur, courbure, Africain,<br />
coffret, jaunâtre, nuisible, fruitier, sélerinage,<br />
esclavage, oiseleur, taucille, ilôt, Danois, lionceau,<br />
marquisat, solitaire.<br />
4° Trouver trois objets auxquels puissent convenir<br />
chacun des attributs suivants :<br />
Triangulaire,lumineux, flexible, humide, amer,<br />
aride, fébrile, vénéneux, nourrissant, aigu, sphérique,<br />
cylindrique, sonore, sinueux, épineux,<br />
élancé, herbacé.<br />
Dictée.<br />
Récapitulation des principaux préfixes.<br />
Combien de rois n'ont pas craint d'atlam^r leurs<br />
peuples pour agrandir leurs Etats, pour y annexer<br />
•<br />
<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong> 311<br />
des terres souvent inhabitées et improductives.<br />
Les souverains peuvent nous anoblir; notre propre<br />
mérite seul nous en auoblit. Il y a certaines médisances<br />
qu'il ne faut pas relever dans la conversation<br />
; ou ne ferait qu'inspirer le mal, en les accréditant.<br />
— Quand les Romains n'eurent plus d'ennemis<br />
à craindra, on vit naître chez eux les dissensions<br />
civiles, et bientôt apparurent les premiers<br />
symptômes de la coiruptiun des mœurs. — Les<br />
hommes ont tous l'amour inné de ce qui est bien<br />
et beau, mais il faut que ce goût soit allinc par<br />
l'éducation. — On appelle hémistiche, la moitié<br />
d'un vers. — La morsure de l'aspic fait tomber en<br />
syncope ; c'est un poison qui n'a pas d'antidote. —.<br />
L'amphore est un vase antique à deux anses. —.<br />
La bataille de Cerisoles fut livrée dans des circonstances<br />
qui doivent être rapportées. — Le jeune<br />
comte d'Enghien, qui commandait l'armée française,<br />
avait reçu antérieurement l'ordre d'éviter toute<br />
collision ; il dut envoyer un ambassadeur à François<br />
I or pour obtenir la permission de combattre.<br />
Exercices de composition.<br />
1° Expliquer les mots ci-après, tirés de la<br />
dictée :<br />
Annexer, réunir. — Anoblir quelqu'un/cest lui<br />
donner des termes de noblesse. — Ennoblir, c'est<br />
rendre noble, au figuré, c'est-à-dire honorer,<br />
donner de la dignité. — Helever, faire remarquer.<br />
— Empirer, rendre pire. — En les accréditant,<br />
en leur donnant un air de vérité, en y faisant<br />
croire. — Dissensions civiles, divisions, désaccord<br />
entre les habttantsd'un même pays. — Symptômes,<br />
marques, signes auxquels on reconnaît une maladie<br />
du corps ou de l'âme. — Corruption veut dire<br />
ici décadence, dêgéoération. — Les mœurs d'un<br />
peuple sont ses habitudes, sa manière de vivre. —<br />
Inné se dit de certaines qualités, de certains penchants<br />
qu'on posièie, sans avoir rien fait pour les<br />
acquérir et qu'on apporte en naissant. — Affiné,<br />
rendu plus fin, plus délicat. Ce mot est ici au ligure.<br />
— Syncope, évanouissement. — Antidote ou<br />
contre-poison, remèie pour arrêter l'effet d'un<br />
poison. — Cerisoles est une ville d'Italie; le comte<br />
d'Eaghien y battit, en 1544, les troupes de Chades-<br />
Quint. — Antérieurement, auparavant. •— Collision,<br />
rencomro, choc, Il s'agi; ici de la rencontre<br />
de deux armées.<br />
*<br />
Rédactions.<br />
1. — Lettre à un ami (ou une amie) malade.<br />
(Voir lo plan au cours moyen.)<br />
II. — Développer cette maxime :<br />
Ne remets jamais à demain ce que tu peux<br />
faire aujourd'hui.<br />
Développement.<br />
Chaque occupation doit avoir son temps, comme<br />
chaque chose doit avoir sa place : c'est en cela<br />
que consiste l'ordre.<br />
Les avantages de l'ordre sont si nombreux, si<br />
évidents qu'il semble inutile de les démontrer.<br />
L'ordre appliqué à l'arrangement des choses économise<br />
la place, évite l'encombrement, conserve les<br />
objets, et les met sous la main de celui qui veut<br />
s'en servir. L'ordre introduit dans les actions,<br />
économise le temps, évite le surcroit de travail, et<br />
permet d'exécuter, avec soin et avec à-propos, ce<br />
que l'on a résoin de faire.<br />
Au contraire, le désordre produit fatalement des
312<br />
pertes d'argent et do temps. Les objets qu'on ne<br />
range pas ne lardent pas à se perdre ou à s'abîmer;<br />
on passe des heures à les chercher quand on<br />
en a besoin, on n6 sait où ies mettre quand on<br />
s'en est servi. Do mémo le travaii qui n r est pas<br />
réglé se fait mal on ne se fait pas du tout, à moins<br />
quil ne se fasse au préjudice d'un autre travail.<br />
C'est pour cela qu'il ne faut pas remettre au lendemain<br />
ce que l'on peut faire le jour même, car, en<br />
agissant ainsi, on dérange l'ordre de ses actions,<br />
on se prépare pour le lendemain un surcroît de<br />
travail, et, si cette négligence se répétait souvent,<br />
on se trouverait bientôt dans l'impossibilité d'exécuter<br />
la besogne qu'on aurait laissé s'accumuler.<br />
D'ailleurs, il n'est pas sage de compter sur le<br />
lendemain. Savons-nous jamais ce qu'il nous réserve?<br />
Sommes-nous sûrs que nous nous trouverons<br />
dans les mêmes conditions qu'aujourd'hui, et<br />
que rien ne viendra déranger nos projets? Il y a<br />
une sentence bien vraie qui dit : l'occasion perdue<br />
ne se retrouve pas.<br />
Ne laissons donc pas échapper les bonnes occasions;<br />
ne nous pressons pas trop d'agir, mais<br />
agissons sans retard quand l'heure est venue.<br />
Combien d'efforts demeurent sans résultats faute<br />
d'une lettre écrite à temps ou d'une démarche<br />
faite à propos I Nous éviterons ces déboires si<br />
nous obsrvons le précepte : iVc* remets pas à demain<br />
ce que tu peux faire aujourd'hui.<br />
GARNIBR-GENTILHOMMK.<br />
•<br />
V.- HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE<br />
HISTOIRE.<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE.<br />
Programme. — Philippe-Auguste: La troisième et la<br />
quatrième croisade; Jean-sans-Terrc ; victoire de<br />
liouvines.<br />
COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR.<br />
Programme. — L'Empire jusqu'il la paix de Tils'itl:<br />
Couronnement de l'Empereur, camp de Boulogne,<br />
campagne de J805, Ulm, Trafalgar, Àusleilitz; traité<br />
de Presbourg. — Les monarchies vassales de l'empire<br />
français; /r coalition, !éna, Awerstaëdt, le<br />
blocus continental, Eylau, Friedlan:!, paix de ïilsilt.<br />
GÉOGRAPHIE-<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE.<br />
Directions.<br />
Le peu de temps que les programmes officiels<br />
Consacrent à l'étude des cinq parties du monde,<br />
dans le cours élémentaire, indique suffisamment ce<br />
que doit être cette étude : très sobre de noms, ne<br />
portant que sur les points essentiels de la géographie<br />
physique et politique. Toutefois il ne faudrait<br />
pas se borner à une simple nomenclature ;<br />
si restreinte qu'elle soit, elle se graverait mal<br />
dans la mémoire des enfants et ne leur présenterait<br />
d'ailleurs aucun intérêt, si elle n'était accompagnée<br />
de quelques observations d'ensemble, de<br />
quelques détails pittoresques. C'est surtout par<br />
les yeux et par l'imagination, celte vue intérieure,<br />
queles tout jeunes élèves doivent apprendre la<br />
géographie. Qu'on leur fasso donc observer sur la<br />
carte les contours des terres, la direction des montagnes<br />
et des fleuves, la situation des états et des<br />
<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong><br />
villes. Qu'on leur décrive brièvement mais non<br />
sèchement les pays sur lesquels on appelle leur<br />
attention, qu'on leur donne quolques détails intéressants<br />
sur les habitants et las principales productions<br />
do ces pays, lis regarderont et ils écouteront,<br />
attentifs et charmés, ils retiendront aisément<br />
les noms que vous prononcerez parce que<br />
ces noms l'associeront à des images, à des récits<br />
qu'ils ne peuvent oublier.<br />
COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR.<br />
Programme. — Les colonies françaises en Afrique<br />
(moins l'Algérie).<br />
Leçon.<br />
Outre l'Algérie, la France possède en Afrique le<br />
protectorat de la Tunisie, le Sénégal, quelques<br />
comptoirs en Guinée, l'île de la Réunion, les îlots<br />
de Sainte-Marie, Mayotte et Nossi-bé, le protectorat<br />
de Madagascar et le port d'Obok.<br />
La Tunisie, voisine de l'Algérie, lui rossemble<br />
par son climat et ses productions, elle est également<br />
sillonnée par les chaînes de l'Atlas. Sa capitale<br />
est TunU, avec le port de la Goulette sur la<br />
Méditerranée, non loin des ruines de Carthage.<br />
C'est sous les murs de Tunis que saint Louis mourut<br />
en 1270. Les ports de Bizerte, Sous, Sfax, Gabès,<br />
et Kairouun à l'intérieur sont les principales villes<br />
tunisiennes, après la capitale.<br />
La Tunisie est gouvernée par un bey qui, depuis<br />
1881, a reconnu le protectorat de la France.<br />
Nos établissements du Sénégal viennent an second<br />
rang, après l'Algérie. Perdue entre l'immensité de<br />
l'Atlantique et l'immensité du désert, cette colonne<br />
forme nn triste séjour, brûlant et malsain; mais<br />
elle possède de fertiles vallées, de riches terres<br />
d'alluvion, des plateaux couronnés d'une admirable<br />
végétation elle produit principalement de la gomme,<br />
des fruits oléagineux et dn coton. La France y est<br />
maîtresse de la côte par les ports oe Saint-Louis,<br />
le chef-lieu, de Portendik, de Dakar, de Gorée et<br />
de Sedhiou ; elle domino le cours du Sénégal par<br />
plusieurs comptoirs, elle a soumis plusieurs pouplaies<br />
voisines, entin les explorations de nos voyageurs<br />
ouvrent à notre commerce la route du Niger<br />
et celle de Tombouctou et tracent peu à peu, la<br />
grande voie qui unira un jour le Sénégal à l'Algérie,<br />
par le Soudan et le Sahara.<br />
Dans la Guinée, nous avons abandonné nos anglais<br />
comptoirs Grand Bassam, Assinie, Ouïdah,<br />
mais Port Gabon est devenu le noyau d'une colonie,<br />
grande comme la France, qui s'étend jusqu'au<br />
Congo et qui pourrait devenir importante<br />
par la culture des épiées, du café, du tabac, dn<br />
coton, et de l'indigo, si la paresse des indigènes et<br />
l'insalubrité du climat ne s'opposaient pa3 à tout<br />
progrès. Cette région a été font récemment explorée<br />
par un illustre voyageur français. M. Savorgnan de<br />
Brazxa.<br />
L'Ile de la Réunion (autrefois Bourbon) est<br />
une terre volcanique, hérissée de montagnes, mais<br />
fertile dans les vallées et sur la côte. Elle possède<br />
trois ports, Saint-Denis, le chef-lieu, Saint-Pierre<br />
et Saint-Paul. Ses principales prodnclionss ont la<br />
canne à sucre et le café.<br />
Sainte-Marie, Kossi-bè et Mayotte, se groupent<br />
avec la Réunion autour de la grande lie de Madagascar<br />
dont no-spossédons le protectorat Le port<br />
d'Obok n'est important que par sa situation sur le<br />
golfe d'Aden, à l'entrée de la mer Rouge. A. B.<br />
»
I 1 I ....IMILHI.,,,<br />
VI. -ARITHMÉTIQUE.<br />
Exercices et problèmes de récapitulation.<br />
COUHS ÉLÉMENTAIRE.<br />
I. — Une personne possédait une somme de<br />
8.561 francs. Bile a payé tes dettes s'élevant â<br />
2.324 francs et a partagé le reste entre ses<br />
7 neveux et nièces. Quelle est la part reçue par<br />
chaque neveu et nièce ? —Rêp.: 891 francs.<br />
II. — Dans une usine on a payé 191 francs pour<br />
la paye d'un jour à 38 ouvriers, 24 sont payés à<br />
raison de 4 fi*. 75 par jour. Combien chacun des<br />
autres reçoit-il par jour? — Rêp. : 5 fr. 50.<br />
III. — On a payé 684 francs pour 6 barriques<br />
de vin contenant chacune 228 litres. Combien a-t-on<br />
payé le litre ? — liép.: 0 fr. 50.<br />
IV.— Une propriéiéa été vendue 21.780 francs,<br />
à raison de 1.210 francs l'hectare. Quelle est sa<br />
con enance? — Rêp. : 18 hectares.<br />
V. — Un champ rectangulaire ayant 38 mèires<br />
de loDg et 18 de large a produit" 142 décalitres<br />
5 de pommes de terre. Combien un are de ce<br />
champ rapporte-il le décalitre de pommes de terre<br />
valant 0 fr. 60? — Rêp. .-12 fr. 50.<br />
VI. — Un robinet a donné 6 hectol. 46 d'eau<br />
dans 1 heure 16 minutes. Quelle quantité d'eau<br />
donne-t-il par minute ? — Rêp.: 8 li;res 5.<br />
VII. —Avec 185 décalitres de blé vendus 1 fr.80<br />
le décalitre, combien peut-on acheter de mètres<br />
carrés d'un terrain vendu 10 francs le mètre carré ?<br />
— Rêp.: 33 mètres carrés 3.<br />
COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR.<br />
I. — Trouver le rapport entre le volume d'un<br />
cube et le volume d'un tétraèdre régulier ayant<br />
pour arêtes :<br />
1° La diagonale d'une des faces du cube;<br />
2° La diagonale du cube.<br />
Volume du cube = a'.<br />
Solution :<br />
Arête du i" tétraèdro = a\'~î.<br />
Volume («V^X V' 2.<br />
1°<br />
4
311 <strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong><br />
Le plus lourd des métaux usuels est l'or, puis<br />
viennent le plomb, l'argent, le cuivre, le fer, rétain,<br />
le zinc. Cu caractère peut avoir un intérêt dans les<br />
applications. C'est que le zinc étant le moins lourd,<br />
c'est ce métal qu'on devra employer de préférence<br />
pour les toitures.<br />
On se sert dans beaucoup de circonstances de<br />
métaux réduits en lames très mince?, en feuilles.<br />
Pour rendre ces James peu épaisses on fait passer<br />
une lame de métal entre deux cylindres en fer,<br />
qu'on peut rapprocher de plus en plus au moyen<br />
d'une vis. Quand la lame a passé entre les deux<br />
cylindres, on tourne un peu la vis pour rapprocher<br />
les cylindres, puis on fait de nouveau passer la<br />
lame et ainsi de suite; cet appareil se nomme laminoir.<br />
On a donné le nom de malléabilité à celle<br />
Îiropriété qu'ont les métaux de pouvoir ainsi se<br />
aisser amener sans se déchirer 4 l'état de lames<br />
peu épaisses. Ce terme est d'ailleurs inutile à donner<br />
aux élèves. Il suffit de dire que les métaux se<br />
laissent plus ou moins facilement travailler sous le<br />
marteau. Tous les métaux ne sont pas également<br />
malléables.<br />
L'or est celui qui l'est le plus; les lames d'or que<br />
l'on obtient ainsi, peuvent être tellement minces<br />
•qu'on voit la lumière au travers ; elles sont translucides.<br />
On voit une lumière verte, en regardant à<br />
travers une mince feuille d'or; c'est que l'or, rouge<br />
pa- réflexion, comme il est facile de s'en convaincre<br />
en regardant l'intérieur d'un vase doré, est vert<br />
par transparence.<br />
L'ordre de malléabilité des métaux est le suivant:<br />
l'or, l'argent, le cuivre, l'étain, le plomb, le zinc<br />
et enfin le fer. On sait, en effet, qu'on ne peut pas<br />
fabriquer de tôle très mince, tandis qu'on fait du<br />
Ipapior d'étain, de cuivre, d'or.<br />
La propriété de se laisser éiirer en fils (ou ductilité)<br />
varie aussi avec les différents métaux.<br />
Voici l'ordre de ductilité : d'abord l'or, pois<br />
l'argent, le fer, le cuivre, le zinc, l'étain et le<br />
plomb. Voilà, en effet des fils de fer extrêmement<br />
fins. Vous voyez que ce fil de plomb, qui es'le plus<br />
fin qu'on puisse obtenir, est relativement très<br />
gros.<br />
Des fils faits avec ces différents métaux résistent<br />
plus ou moins facilement à la rupture.<br />
Voyez ce fil de plomb : je le casse av.c la plus<br />
grande facilité ; je ne puis, au contraire, rompre ce<br />
lil de cuivre, qui est cependant plus fin.<br />
Ce fil de fer très fin résiste aussi très bien à<br />
la rupture.<br />
On appelle ténacité celte propriété. Pour des<br />
fils de même grosseur, la ténacité diminue, quand<br />
la longueur du fil augmente, on peut se servir de<br />
ee fait pour comparer la ténacité chez les divers<br />
métaux.<br />
Supposons qu'on suspende un poids d'un kilogramme<br />
à un lil de fer, et qu'on augmente la longneur<br />
du 11 i jusqu'à que ce poids le fasse rompre,<br />
on verrait que, pour tous les autres métaux, les<br />
fils se rompraient avant d'avoir la même longueur<br />
que le fil de fer; pour le plomb, par exemple, la<br />
longueur du lil serait beaucoup plus petite. Le fer<br />
«si le métal le plus tenace : il est employa, a cause<br />
de cela, avec avantage pour les fils télégraphiques,<br />
ainsi que pour la construction des ponis suspendus.<br />
Viennent ensuite : le cuivre, l'or, le zinc, l'étain et<br />
le plomb.<br />
Voici un morcau d'étain. Je le fonds facilement<br />
sous vos yeux avec la flamme de cette lampe.<br />
Sur ce fourneau, au contraire, cet'e pièce de<br />
monnaie ne pourrait fondre.<br />
'<br />
Nous trouvons ainsi des différences considérables,<br />
si nous considérons la facilité avec laquelle les<br />
métaux deviennent liquides sous l'action de la<br />
chaleur, c'est-à-dire en examinant leur /lisibilité.<br />
Voici les températures de fusion des sept métaux<br />
qui nous occupent en ce moment.<br />
L'étain fond à 228°, le plomb a besoin d'une<br />
température un peu supérieure : 335°, puis vient<br />
le zinc qui fond à 410°.<br />
L'argent, le cuivre, l'or et le fer sont très peu<br />
fu-ibles, ils ne fondent qu'au-dessus de 1000°; le<br />
fer forgé ne foad que vers 1500°.<br />
Si l'on plonge dans de l'eau bouillante une cuiller<br />
d'argent et une cuiller d'étain, on sait qu'une minute<br />
après, on pourra remuer l'eau en tenant à la<br />
main la cuiller d'étain, tandis que le manche de la<br />
cuiller d'argent brûlerait les doigts.<br />
Ainsi, les différents métaux ne s'échauffent pas<br />
avec la même rapidité.<br />
Voici l'ordre dans lequal les raciaux sont rangés<br />
par rapport à cette propriété nommée conductibilité.<br />
L'argent est le meilleur conducteur, puis viennent<br />
le cuivre, l'or, le zinc, l'étain, le fer et enfin<br />
le plomb.<br />
Aussi, pour avoir des vases qui s'échauffent vile<br />
en un métal qui ne soit pas trop cher, on emploiera<br />
le cuivre.<br />
Les casseroles, les chaudières, les alambics sont<br />
construits en cuivre.<br />
Une fuis qu'on connaît les diverses propriétés<br />
physiques de ces métaux, on peut faire le choix de<br />
ceux dont il vaut mieux se servir selon l'usage<br />
auquel on veut les appliquer.<br />
Doit-on se servir d'un métal léger et malléable?<br />
Il faudra choisir le zinc.<br />
Veut-ou un métal dur et tenace? C'est le fer<br />
qu'il faudra prendre. A-t-on besoin d'un mrtil<br />
fusible, pour faire des soudures? C'est l'étain qu'on<br />
choisira, etc.<br />
Passons à l'examen des propriétés chimiques.<br />
Leur considération a aussi une très grande importance.<br />
Les métaux que nous venons d'étu'didr sont très<br />
inégalement altérables par les agents atmosphériques.<br />
Dans l'air humide, l'or et l'argent ne subissent<br />
aucune action; l'étain y est aussi presque inaltérable.<br />
Le plomb se recouvre d'une couche grisâtre,<br />
mais qui reste extrêmement mioce; l'altéra.ion ne<br />
continue pas. Si, en effet, on coupe un morceau de<br />
plomb ainsi terni, on voit immédiatement le brillant<br />
du métal qui apparaît. Cette surface grisâtre protège<br />
le reste du métal qui est en dessous, contre<br />
l'action de l'air.<br />
Le cuivre se comporte de même, ainsi que le<br />
zinc. Le premier se revêt d'une couche protectrice<br />
verte (1), le second d'une couche blanche (2).<br />
Le fer, au contraire, subit une altération profonde;<br />
il se transforme tout entier en rouille. Si<br />
l'on casse un vieux morceau de fer, on ne trouve<br />
plus de métal; le morceau est altéré jusqu'au<br />
centre.<br />
11 est donc nécessaire de garantir le fer des actions<br />
de l'air. Pour cela on peut le recouvrir d'une<br />
couche de couleur, ou mieux encore, d'un antre<br />
métal qui le protège, par exemple d'éiain.<br />
(1) Hyrirocarbonate de cuivre.<br />
(2) Hydrocarbonate de zinc.
; -<br />
AUTEURS FRANÇAIS DU BREVET SUPÉRIEUR<br />
VOLTAIItE ET YAUVBNABGUBS.<br />
Après J.-J. Rousseau, le plus justement célèbre<br />
des écrivains avec lesquels Voltaire eut occasion<br />
do correspondre, est, sans contredit, Vauvenargues.<br />
Luc de Clapiers, fils aîné du marquis de Vauvenargues,<br />
naquit A Aix en 1715. Après des études<br />
sommaires que sa mauvaise santé le força souvent<br />
d'interrompre, il embrassa la carrière des armes<br />
où il rêvait de brillantes destinées. Il fît partie de<br />
cette armée que, dès le début de la guerre de la<br />
succession d'Autriche (1741), le cardinal Fleury<br />
envoya en Bohême s'emparer de Prague pour le<br />
compte de l'électeur de Bavière. On se rappelle<br />
que cette armée, laissée sans secours, se vit assiégée<br />
dans sa conquête et fut contrainte de capituler<br />
après une honorable résistance. Vauvenargues eut<br />
beaucoup a souifrir pendant la pénible retraite qui<br />
suivi', et sa santé délabrée le força de renoncer<br />
au service. 11 sollicita un poste dans la diplomatie,<br />
et se croyait, après une longue attente, au moment<br />
de l'obtenir, lorsque la petite vérole l'atteignit et<br />
le laissa presque aveugle, en même temps qu'éclataient<br />
les premiers sympiô nés de la maladie de<br />
poitrine qui devait le conduire au tombeau après<br />
quelques années de souffrances (1747), Il s'éteignit<br />
donc à peine âgé de 32 ans, sans avoir vu briller<br />
sur son front les premiers rayons de celte gloire<br />
qu'il avait tant aimée et toujours poursuivie inutilement.<br />
Peu d'hommes ont été plus malheureux ;<br />
peu d'hommes ont ont supporté l'indifférence avec<br />
autant de constance et de sérénité. « Je l'ai tou-<br />
« jours vu, dit Voltaire, le pins infortuné des<br />
« hommes et le plus tranquille. » Lui-même s'est<br />
peint d'après nature dans ce portrait de la vertu<br />
malheureuse où écate toute la beauté de son âme :<br />
« Clazomène a eu l'expérience de toutes les rai-<br />
« sères de l'humanité. Les maladies l'ont assiégé,<br />
< dès son enfance, et l'ont sevré, dans son prince<br />
temps, de tous les plaisirs de la jeunesse. . . .<br />
« Ses talents, son travail continuel, son application<br />
< à bien faire n'ont pu fléchir la dureté de sa<br />
« fortune Lorsque celle-ci a paru se<br />
« lasser de le poursuivre, la mort s'est offerte à<br />
« sa vue ; ses yeux se sont fermés à la fleur de son<br />
• âge ; et quand l'espérance trop lente commençait<br />
c à flat'er sa peine, il a eu la douleur iusupport<br />
table de ne pas laisser assez de bien pour payer<br />
« ses délits et n'a pu sauver sa vertu de cette<br />
« tache. Si l'on cherche quelque raison d'une des-<br />
« linée si cruelle, on aura, je crois, de la peine à<br />
« en trouver. Fant-il demander la raison pourquoi<br />
« l'on voit des années qui n'ont ni printemps ni<br />
« automne, où les fruits de l'année sèchent dans<br />
« leur fleur? Toutefois, qn'on ne psnse pas que<br />
< Clazomène eût voulu changer sa misère pour la<br />
« prospérité dej homme» faibles. La fortune peut<br />
f se jouer de la sagesse des gens vertueux, mais<br />
« il ne lui appartient pas de faire fléchir leur<br />
« courage. » Nulle amertume, ainsi qu'on le voit,<br />
dans ces plaintes; point de récriminations violentes<br />
contre l'aveuglement des hommes ou l'injustice<br />
du sort; une résignation calme et courageuse<br />
; un stoïcisme tranquille, sans forfanterie,<br />
<strong>JOURNAL</strong> DBS <strong>INSTITUTEURS</strong> 815<br />
aussi élevé par la pensée que simple par l'expression.<br />
Vauvenargues aimait les lettres et les cultiva dès<br />
sa première jeunesse, même sous la tente du soldai;<br />
il s'y livra tout entier, lorsque la maladie<br />
l'eut condamné à l'inaction. Esprit méditatif, il<br />
observait les autres hommes et surtout s'observait<br />
lui-même, estimant que le plus noble objet que<br />
paisse se proposer la pensée philosophique est de<br />
montrer à l'homme ce qu'il est. afin de lui apprendre<br />
à s'estimer ce qu il vaut. Ainsi fut conçu et<br />
écrit son premier ouvrage, Y Introduction a la<br />
connaissance de l'esprit humain, suivi plus lard de<br />
ses Conseils à un jeune homme, de ses Caractères,<br />
et enfin de ses lléflexions et maximes. Il entrait<br />
donc avec une hardiesse naïve, fort de sa sincérité<br />
et de sa droiture, dans la carrière où l'avaient précédé<br />
Pascal, La Rochefoucauld, La Bruyère. Plein<br />
de respect pour ces grands modèles, il n'hésite pas<br />
cependant à les contredire, parce qu'il lui semble<br />
qu'ils ont trop rabaissé la nature humaine.<br />
La Rochefoucauld humilie l'homme, en niant la<br />
vertu dé intéressée; Pascal l'afflige et l'effraye par<br />
le tableau de ses misères; La Bruyère l'amuse de<br />
ses propres travers; Vauvenargues le console et<br />
lui rend l'estime de lui-môme ; il lui apprend surtout<br />
à chercher, dans son cœur, les nobles aspirations<br />
qui le dirigent naturellement vers le bien. Le<br />
sentiment lui paraît un auxiliaire indispensable de<br />
la raison et un guide souvent plus sûr que la raison<br />
elle-même. C'est lui qui a écrit cette belle)<br />
maxime si souvent citée : les grandes pensées<br />
viennent du cœur. »<br />
Combien d'autres réflexions ingénieuses ou profondes<br />
on pourrait recueillir en feuilletant ses<br />
ouvrages 1 Donnons-en ici quelques exemples :<br />
« L'uiilité de la vertu est si manifeste que les méchants<br />
la cultivent par intérêt. » « On ne peut être<br />
« dupe de la vertu; ceux qui l'aiment sincèrement<br />
« y goûtent un secret plaisir et souffrent à s'en dé-<br />
« tourner. Quoi qu'on fasse aussi pour la gloire,<br />
i jamais ce travail n'est pnrdu s'il tend à nous en<br />
« rendre dignes. » « La servitnde avilit l'hommec<br />
an point de s'en faire aimer. » « La magnanit<br />
mité ne doit pis compte à la prudence de ses<br />
« ÏT;O ifs. » « Les conseils des vieillards sont comme<br />
« le soleil d'hiver : ils éclairent sans échauffer. »<br />
« Si vous avez quelque passion qui élève vos sen-<br />
« timents, qui vous rende plus généreux, plus-<br />
« compatissant, plus humain, qu'elle vous soit<br />
c chère. »<br />
Qui ferait difficulté de s'associer aux éloges de<br />
Vob aire écrivant à l'anteur : « La plupart de vos<br />
t pensées me paraissent dignes de votre âme et<br />
a du petit nombre d'hommes de goût et de génie<br />
« qui restent encore dans Paris et qui montent de<br />
« vous lire » (22 mai 1746). Cependant quand il<br />
s'agira d'apprécier les jugements que Vauvenargues<br />
a portes sur quelques-uns de nos grands.<br />
écrivains, nous verrons Voltaire faire ses réserves,<br />
et là encore nous rendions hommage à la sûreté;<br />
de son goût comme à sa passion pour la vérité.<br />
{A suivre.) P. W.
m<br />
CAUSERIE SUR L'ENSEIGNEMENT CIVIQUE<br />
[Suite).<br />
LE CUAPEAU DU PRÉSIDENT.<br />
M. Dalignan avait été appelé à Paris pour une<br />
affaire, et comme il était convaincu que l'instruction<br />
se fait encore mioux par les yeux que par les<br />
oreilles, il avait emmené avec lui Petit-Jean. C'est<br />
à Paris, en effet, que se trouvent les grosses pièces<br />
et les rouages principaux de celle colo-sale machine<br />
qui est le gouvernement. Il voulait les montrer<br />
4 Petit-Jean sur place, les faire jouer devant<br />
lui et lui donner la représentation exacte de la<br />
politique. Le nouveau député, M. Durand, se fit un<br />
plaisir de lui procurer des billets pour assister â<br />
une séance de la Chambre des députés. Un jour,<br />
après déjeuner, M. Dalignan et Petit-Jean prirent<br />
le chemin du Palais-Bourbon.<br />
A la vue de ce monument imposant, des hautes<br />
et puissantes colonnes qni supportent son fronton,<br />
des statues gigantesques qui en gardent l'entrée et<br />
(n rehaussent l'aspect, Petit-Jean eut le sentiment<br />
qu'il s'agissait d'une chose grave et que, dans ce<br />
temple aastère de la loi, on ne s'occupait pas<br />
d'une vulgaire besogne. Les huissiers les conduisirent,<br />
Al. Dalignan et lui, par de longs corridors<br />
et dA« vestibules assourdis par des tapis jusqu'à<br />
l'entré) de la tribune où leurs billets leur donnaient<br />
le dp ou de pénétrer. Un huissier portant au coula<br />
chaîne d'argent, leur en ouvrit la porte, et Petit-<br />
Jean resta muet de surprise à la vue de cette immense<br />
salle décorée avec une simplicité somptueuse,<br />
et au seuil de laquelle il raraissait comme<br />
perdn.<br />
En face de lui, sur une estrade élevée à laquelle<br />
donnait accès un double escalier, se dressait la<br />
tribune da Président de la Chambre; de là, le<br />
Président pouvait dominer l'Assemblée et la diriger.<br />
Au-dessous de lui, une tribune pour le député<br />
qui voulait prendre la parole. Devant cette tribune,<br />
un vaste hémicycle dans lequel allaient et venaient<br />
des huissiers "de service. Puis le vaste amphithéâtre,<br />
percé de passages menant aux gradins<br />
supérieurs et symétriquement rangés, les sièges<br />
et les bureaux de chaque député. La lumière tom -<br />
bait du plafond, tamisée et douce; elle se répandait<br />
également sur la salle entière. On pouvait<br />
admirer, dans le détail, les fresques représentant<br />
quelques grandes scènes de la Révolution française.<br />
Pendant les premières minutes, Petit-Jean fut<br />
perdu dans une -contemplation silencieuse et il ne<br />
remarqua pas le mouvement de la foule élégante<br />
qui remplissait peu à peu les tribunes.<br />
Cependant les députés commençaient à se presser<br />
dans l'hémicycle; M. Dalignan expliqua à Petit-<br />
Jean que la plupart étaient occupés dans les commissions;<br />
c'est-à-dire qu'ils préparaient, dans des<br />
réunions particulières, les affaires qui seraient pins<br />
tard traitées en séance publique.<br />
Topt à coup Petit-Jean enlendit comme un roulement<br />
de tambour étouffé par l'cpai-seur des tentures<br />
et des murs; c'était le Président de la<br />
Chambre qui venait prendre séance, et dans la<br />
gt erie extérieure, les tambours battaient aux<br />
champs sur son passage. Un huissier le précédait<br />
•<br />
<strong>JOURNAL</strong> DÉS <strong>INSTITUTEURS</strong><br />
en 1 annonçant; le Président, en habit noir, monta<br />
lentement les degrés de la tribune, agita une sonnette<br />
pour réclamer le silence et déclara !a M'ance<br />
ouverte.<br />
Petit-Jean avait remarqué qu'en montant à son<br />
fauteuil, le Président avait ton chapeau à la main<br />
et qu'en s'asseyant, au lieu de le lemeitre à un des<br />
gens do service, il l'avait pisé fur la table, près<br />
de lui. Il le fit observer à son père :<br />
— Regarde, papa, le Président est seul à avoir<br />
apporté ion chapeau. Pourquoi ?<br />
M. Dalignan expliqua à Petit-Jesn que le Président<br />
n'avait pas agi sans motif.<br />
— Il peut arriver, dans certaines circonstances<br />
graves, que les délibérations des députes soient<br />
violentes et tumultueuses ; le fait est très rare,<br />
mais il peut se produire quand des intérêts de<br />
premier ordre sont en jeu ou que des que; lion3<br />
irritantes envetrimenlles débats. Ona vu des séances<br />
orageuses dans lesquelles l'autorité du Président<br />
semblait méconnue; dans le tohu-bohu et le vacarme,<br />
on n'entendait même plus la sonnette présidentielle.<br />
Il est pourtant impossible d'admettre<br />
que ces scènes de désordre aient un caractère<br />
officiel. Il reste au Président une suprême ressource,<br />
il met son chapeau, il se couvre. Par ce<br />
seul fait, la séance est suspendue.<br />
— Tiens, dit Petit-Jean, moitié sérieux, moitié<br />
malin, je n'aurais jamais cru qu'il y eût taut de<br />
cho-es dans un chapeau.<br />
J. DE CROZALS,<br />
professeur à la Faculté de Grenoble.<br />
CONGRÈS NATIONAL <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong><br />
Du 4 au septembre 1887.<br />
A PABIS.<br />
(S 0 session) Bureaux et secrétariat : ancienne<br />
caserne Lobau.<br />
Questions mises à l'ordre du jour du Congrès.<br />
i" SECTION. — PÉDAGOGIE.<br />
ORGANISATION PÉDAGOGIQUE DE L'EXSEIGNEMEUT PRIMAIRE.<br />
Bases sur lesquelles doivent titre établis les programmes<br />
de l'Enseignement primaire. — Programmes<br />
actuels : simplifications, suppressions ou additions.—<br />
Moyens d'éviter le surmenage des enfants et des maîtres.<br />
— Emploi du temps ; durée de la journée scolaire.<br />
Direction et méthode qni conviennent à l'enseignement<br />
nouveau. (Eviter d'entrer dans le détail des procédas<br />
relatifs à l'enseignement de chaque faculté).<br />
Education: discipline, écoles de réforme.<br />
Examens et concours ayant rapport à l'Enseignement<br />
primaire.<br />
Réformes désirables, ou maintien du statut quo, en<br />
ce qui concerne les examens et concours énumérés<br />
ci-après : examens pour l'obtention du certificat<br />
d'études primaires ; examens d'admission aux écoles<br />
spéciales de l'En»eignenunt primaire, (écoles supérieures.<br />
professionnelles, manuelles d'apprentissage, normales.<br />
etc.); examens pour l'obtention du certificat<br />
d'aptitude pédagogique, d''s brevets de capacité, des<br />
diplômes spéciaux (certificat d'aptitude à l'enseignement<br />
du chant, du dessin, du travail manuel, des<br />
exercices militaires, etc.).
•<br />
•<br />
2» SECTION,<br />
INTÉRÊTS IR0FESS10.NNEI.S.<br />
Situation morale et matérielle faite aux instituteur*<br />
par la loi du 30 octobre 1886 et U projet de l"i<br />
sur les dépenses de l'enseignement primaire et les traitera<br />
nls du personnel : Nomination, traitements, classement,<br />
avancement, déplacements, etc.<br />
SOUS-SECTION UE L'ENSEIGNEMEXT LIBRE.<br />
Situation morale et malérit-lle de VEnseignement<br />
libre en France. Examen des dispositions législatives<br />
à cet enseignement — Modification à proposer.<br />
M sures à pren ire pour provoquer la constitution do<br />
Syn licalS de I Enseignoinenl libre dans chaque région,<br />
et pour amen r la Fédération de ses Syndicats.<br />
3» SECTION.<br />
OEUVRES ET INSTITUTIONS DE PRÉVOYANCE.<br />
ModilVaions qu'il est nécessaire d'inlrolnire dans<br />
iorqanixalion et dans la législation des pensions de<br />
retraite du personnel d* l'Enseignement primaire.<br />
4* SECTION.<br />
ORGANISATION DU CONGRÈS.<br />
Groupent ni des instituteurs (Sociétés, Cercles, Syndicats.<br />
Unions, Bibliothèques, ele ).<br />
Préparation et organisation des Congrès régionaux.<br />
Préparation et organisation des Cong-ès futurs nationaux<br />
et inlerna'ionaux.<br />
SOCIÉTÉ CONTRE L'ABUS OU TABAC<br />
La Société contre l'abus du tabac a tenu sa séance<br />
solennelle le dimanche 17 avril, au grand amphi'héàtre<br />
de la Sorhonne.<br />
Voxi la liste des iiistiluUurs qui ont reçu des récomp-uses<br />
:<br />
VII. — APPEL <strong>DES</strong> LAURÉATS<br />
P.«R H. PETITBON, VICE-PRÈSID'NT.<br />
1° Pris des Instituteurs.<br />
MM. Picarl, directeur d'. cole communale, à Paris. —<br />
Prix Desroziers, 10J francs.<br />
Gérv, instituteur à Circonfonlaines-eu-Azois<br />
(Haute-Marne). — MéJuille de vermeil.<br />
Vereouil'ic (An cet), instituteur a Merckeghem<br />
(Nord). — Médaille d'argent.<br />
Dnpuich, instituteur à Le Bucquière (Pas-de-<br />
Calais). — Médaille de bronze.<br />
Patte, instituteur à Eiincourt-Sainte-Margucrite<br />
(Oi«e). —Médaille de bronze.<br />
Laniilais, instituteur à Commer (Mayenne). — Prix<br />
du Ministre.<br />
Réversion, instituteur à Auloreille (Haute-Saône).<br />
— Prix du Ministre.<br />
Humbcrt, instituteur à Vcllechevrcux (Haute-<br />
Saône). — Prix du Ministre.<br />
Lavenne. instituteur a Cramans (/ara). —Prix du<br />
Ministre.<br />
Pataillot, instituteur àYy-les-L'ire (Haute-Saône).<br />
— Prix du Miuislre.<br />
Durand, instituteur à Donjeux (Haute-Marne). —<br />
Prix du Ministre.<br />
Poisson, instituteur à LT Haye (Seine-Inférieure).<br />
— Ouvrage offert par la maison Hachette.<br />
Mazel, instituteur au Chambon (Ardèche). — Ouvrage<br />
offert par la maison Hachette.<br />
<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong> an<br />
M"'<br />
MM<br />
Guibert, instituteur à Rocquencourt (Seine-ct-<br />
Oise). — Ouvrage offert par la miison Belin.<br />
Renard, instituteur à Holhomert (Eure-et-Loir).—<br />
Ouvrages offert par la maison Bel lin.<br />
Noblesse, instituteur au Grand-Quevilly (Seine-<br />
Inférieure). —Ouvrageoffert par la maison Belin.<br />
Yillette, instituteur à Mont-Noire-Dame (Aisne).<br />
— Ouvrage offert par la maison Beltu.<br />
de Coutures, insitutrice à Cadillac (Gironde). —<br />
Ouvrage offert par la maison Firmin-Didot.<br />
, Vigier, instituteur à Chizé (Deux-Sèvres). — La<br />
physiologie sociale du D r Depierris.<br />
Michel, instituteur à Asnans (Jura). — Collection<br />
de quatre années du Bulletin.<br />
Jeandot, instituteur à Lyon. — Collection de<br />
quatre ann.es du Bulletin.<br />
Wiart(Henri),instituteur à Caudry (Nord).—Mention<br />
honorable.<br />
Danel (Ludovic), instituteur à Fi-rrière-ia-Petite<br />
(Nord). — Mention honorable.<br />
Metgo (Albert), instituteur à Siint-Germain-de-<br />
Calberte (Lozère).<br />
X. — Mention honorable.<br />
Lonchamp, instituteurs Fourgs (Douhs). — Mention<br />
honorable.<br />
Bouvier (Eugène), instituteur à Broyer.; (Aisne).<br />
— Mention honorable.<br />
Postes vacants.<br />
Inspection primaire. — Arnay-le-Duc, Tarascon,<br />
Sainl-Nazaire, Oax. Fontenay-le-Comte, Barcelonnelte,<br />
Saint-Pons, Thonon, Chàieaubriant,' Nantes, AubeDas,<br />
Corte, [Le Blanc, Tonnerre, Raina, Mascara, La Mute.<br />
BULLETIN FINANCIER.<br />
Cours au comptant. Jeudi<br />
5 miu.<br />
Rente 30/0 80 22<br />
— 3 0/Oamortisable 83 60<br />
- 4 1/20/0 103 40<br />
Prix det actions :<br />
Banque de France • 4.100 »<br />
Crédit foncier •••• 1.350 »<br />
Comptoir d'Escompte 1012 50<br />
Ch. de fer de l'Est 795 50<br />
de Lyon............ 1.252 »<br />
_ du Midi 1.153 75<br />
Ch. de fer du Nord 1.510 »<br />
— d'Orléans 1.293 »<br />
— de l'Ouest 860 »<br />
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1.155 •<br />
1.522 50<br />
1.300 »<br />
857 50<br />
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477 »<br />
477 50<br />
380 25<br />
448 75<br />
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385 *<br />
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MM. PLATRIER, Directeur de l'École normal» de Ycnaillei. — MARTIN, Impeettnr primaire à YenaiUek<br />
BROCHET, Secrétaire de l'Inipeetiou académique de Seine-et-Oiie. — CAVIALE, Professeur de physique à l'École oormele de Vemillal.<br />
LIVRE DU MAITRE — COURS SUPÉRIEUR — MAI<br />
SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES<br />
PREMIERE LEÇON<br />
:V."1 . :<br />
-!,>• in- Le cuivre.<br />
Directions t Le cuivre a été employé dès la plus<br />
haut» antiquité, l'âge de bronze a suivi l'âge de pierre<br />
et précédé l'âge do fer. On le rencontre à l'état natif<br />
en masses parfois considérables. On en trouve encore<br />
des blocs assez puissants sur les bords du lac Supérieur<br />
aux Etats-Unis.<br />
Le minerai le plus abondant est le sulfure double de<br />
cuivré et de fer ou pyrite cuivreuse ; il est cristallisé en<br />
iïsmes a base carrée et il a l'éclat métallique du<br />
E<br />
ronze. On le trouve en Angleterre, en Russie, en<br />
Suèdes, en Autriche, au Mexique, au Chili, au Japon, en<br />
Chine et en France près de Lyon. Sa gangue est en générai<br />
de nature siliceuse.<br />
'tawç<br />
. . Grillage des pyrites<br />
Ce minerai n'est pas facile à réduire. On le chauffe<br />
au contact da l'air. Le fer s'oxyde, car ce métal a beau<br />
iMVUWVWW<br />
PHYSIQUE<br />
coup d'affinité pour l'oxygène; le' soufre se dégage a<br />
l'état d'acide sulfureux. Le sulfure de cuivre reste in- .<br />
tact. Ce premier grillage s'effectue sur la sole d'uu<br />
four à réverbère. '„. „".<br />
Ensuite on fait fondre ce sulfure dans un four à'<br />
manche, avec dos matières siliceuses ; il se forme des<br />
scories fusibles et l'on obtient un produit ou matte,<br />
plus riche eh cuivre que la matière première. On répète<br />
ces opérations jusqu'à ce que tout le fer soit éliminé.<br />
On a aiiisi successivement le cuivre noir, le cuivre.ro.-.sette<br />
et le cuivre rouge. En dernier lieu, on brasse lé'<br />
bain de métal liquide avec des branches de bois vert,<br />
rocédé que nous avons déjà signalé en étudiant<br />
étain.<br />
P<br />
Fusion de la pyrite.<br />
Pour obtenir du enivre chimiquement pur, on ri»<br />
duit uns dissolution de sel de cuivre, par le fer.<br />
c
458 LiVIlti DÛ MAITRE<br />
Expérience. — Préparez une dissolution de sulfate<br />
de cuivre ou vitriol bleu. Plongez dans cette dissolution<br />
des pointes de.1er bien décapées. Lo liquide bleu-vcrdâtre<br />
devient couleur de rouille; lo cuivre pulvérulent<br />
et chimiquement pur se dépose sur le fer. On lo fond<br />
ensuilo dans un creuset avec du borax.<br />
Le cuivre est un mêlai rouge; il a une odeur désagréable,<br />
surtout lorsqu'on lo frotte. 11 est très ductile<br />
et très malléable : il est moins tenace que le fer. Sa<br />
densité est 8,8. Il fond à la chaleur rouge, vers 1150°.<br />
A une température plus élevée, fa vapeur brûle en produisant<br />
uno flamme verte. Il est bon conducteur de la<br />
chaleur et de l'électricité ; sous ce rapport, il doit être<br />
§ référé au fer. Aussi l'cmploic-t-on pour la construction<br />
es chaudières, des alambics, des ustensiles de cuisine,<br />
des câbles sous-marins, des lils conducteurs pour les<br />
courants électriques, etc.<br />
A l'air sec et froid, le cuivre ne s'altère pas ; à une<br />
température élevée, il s'oxyde; il se forme du protoxyde<br />
de cuivre Cu 0. Au contact de l'air humide, ce métal<br />
s'oxyde; il devient vert-de-gris ou hydrocarbonate de<br />
cuivre, à la laveur delà vapeur d'eau et de l'acide carbonique<br />
contenus dans l'air. Mais l'altération ne se produit<br />
qu'à la surface ; le vert-de-gris protège le reste do<br />
la masse; il constitue ce qu'on appelle la patine sur les<br />
statues antique^.- Bans la patine., nous ne connaîtrions<br />
pas les statuesj lej .monnaies et les médailles de l'antiquité.<br />
L'acide sulfuriquc étendu d'eau n'attaque pas le cuivre.<br />
L'acide pur agit faiblement à froid ; mais, à chaud,<br />
il se forme de l'acide sulfureux et du sulfate de cuivre.<br />
C'est ainsi que l'on prépare l'acide sulfureux et le sulfate<br />
de cuivre dans les laboratoires.<br />
Lo cuivre est attaqué par Taride azotique à la température<br />
ordinaire ; il se dégage vîh blox^diî d'azote; la<br />
réaction produit aussi de Vàzotate dé èiftyre. L'action<br />
de l'acide chlorhydriquesilr ce métal ést"très lente; il<br />
se forme de l'hydrogène et du sous-chlorure de cuivre.<br />
Les acides organiques attaquent aussi le cuivre.<br />
L'ammoniaque oxyde hreuivre au contact de l'air; il<br />
se produit de l'oxyde de eùïvrfe et de l'azotitc d'ammoniaque<br />
qui se dissolvent dans l'excès d'alcali. Cette dissolution<br />
est le dissolvant dé la 1 cellulose, coton, charpie,<br />
etc.<br />
Les composés du cuivre sont vénéneux s'ils sont<br />
solubles; leur antidote est le blanc d'oeuf délayé dans<br />
l'eau.<br />
Indépendamment des usages que nous avons indiqués<br />
ci-dessus, ce métal, réduit en plaques, sert au doublage<br />
des vaisseaux. Il entre aussi dans la composition de<br />
plusieurs alliages.<br />
Le bronze est un alliage de cuivre et d'étain ; il est<br />
plus dur et plus dense que les deux métaux qui le composent;<br />
il sert pour les,canons, les cloches, les cymbales,<br />
les médailles. Le Villon ou alliage des monnaies<br />
contient 95 parties de cuivre, quatre d'étain et une de<br />
zinc. Le bronze d'aluminium possède l'éclat et la couleur<br />
de l'or.<br />
Le mailUehort a l'éclat de l'argent ; il se compose de<br />
cuivre, de zinc et de nickel. On l'emploie pour faire des<br />
couverts, des gobelets, des garnitures de couteaux et de<br />
pistolets, etc.<br />
Le laiton est formé de cuivre et de zinc. Sa couleur<br />
varie avec les proportions dans lesquelles entrent les<br />
deux métaux. 11 est employé pour la fabrication des<br />
appareils de physique, des instruments de musique, des<br />
lampes, des (lambeaux, des garnitures, des jouets, des<br />
boutons, des épingles, etc.<br />
La fabrication d'une épingle exige le concours de quatorze<br />
ouvriers. Les épingles sont élamées pour éviter la<br />
formation du vert-de-gris.. . i<br />
Le composé cuivriquo lo plus important est lo sulfate<br />
de attitré (€!oO,SO^.On l'obtient en traitant le cuivre<br />
par l'acide sulfuriquc. Dans l'industrie, on le préparc<br />
en exposant à l'air humide les pyrites cuivreuses préalablement<br />
grillées. On traite la masse par l'eau qui dis<br />
sout lo sel et laisse déposer les matières insolublos. Le<br />
liquide décanté et évapore donne- le sulfate de cuivre<br />
cristallisé. On peut encore fairo usage des .lames decjiivro<br />
qui ont sorvi au doublago des navires. On les, saupoudra<br />
avec do la fleur de soufre, on les humecte d'eau<br />
et on les soumet à l'action de la chaleur dans dos fours ;<br />
il so forme peu à peu du sulfate de cuivre.<br />
Four à laiton.<br />
Ce sel a une belle couleur bleue lorsqu'il est hydraté.<br />
Chauffé dans un creuset, il devient anhydre ; alors il<br />
est blanc. Exposé à l'air, il absorbe l'humidité et il<br />
redevient bleu. «<br />
On emploie le sulfate dé Cuivre pour teindre la laine<br />
et la soie en noir, en violet où en lilas. Le vert de<br />
Schœle est de l'arsénite de cuivto obtenu en versant<br />
une dissolution d'arsénite de potasse dans une dissolution<br />
bouillante de sulfate de cuivre. Le vert minéral se<br />
prépare .cri mélangeant une dissolution de carbonate de<br />
soude avec une dissolution de sulfate de cuivre; il se<br />
forme un hydrocarbonate de cuivre Les cendres bleues<br />
s'obtiennent en dêcomposaili le sulfate de cuivro par la<br />
chaux.<br />
Le sulfate de cuivre est encore utilisé pour chauler<br />
le blé ; il sert aussi comme antiseptique, surtout pour<br />
conserver le bois. . '.«,;] : : .<br />
Le cuivre existe dans le corps humain comme i'cnOt<br />
démontré, il y a quelques années, deux chimistes experts.<br />
La quantité de métal localisée dans les reins et<br />
le foie ne dépasse guère deux milligrammes; il y a eût-'<br />
poisonnement lorsque cette quantité est supérieure à<br />
quatre milligrammes. Le cuivre qui entre dans notre<br />
organisme provient des aliments, notamment du pain.<br />
« Sur quatorze boites de conservo de petits pois, dit<br />
M. Pasteur, prises au hasard et achetées chez les marchands<br />
des grands quartiers de Paris, dix renfermaient<br />
du cuivro, et quelquefois jusqu'à un dix-millième environ<br />
du poids total do la conserve, abstraction faite du<br />
liquide qui baigne les petits pois. Ce dernier en contient<br />
aussi, quand les petits pois en renferment, mais<br />
en quantité beaucoup moindre; le cuivre se fixe particulièrement<br />
à l'état insoluble dans la matière solide des<br />
petits pois, notamment dans la partie légumineuse, sur<br />
l'enveloppe corticale extérieure. Il n'est pas besoin, du<br />
reste, d être chimiste pour savoir si une conserve de<br />
petits pois renferme du cuivre. H. Pasteur a reconnu,<br />
d'après l'ensemble de ses observations, que les conserves<br />
renferment toujours du cuivre toutes les fois<br />
qu'elles offrent, même à un faible degré,, la teinte verte<br />
des petits pois naturels. Les conserves qui n'en renferment<br />
pas, ont, au contraire, une teinte jaunâtre,<br />
non mélangée de vert. Il n'existe pas dans l'état actuel<br />
de l'industrie des conserves alimentaires, de procédé<br />
permettant de fabriquer des conserves de petits-Mis<br />
avec teinte verte sans addition d'un sel de cuivre*<br />
Alors même que la physiologie démontrerait quo le<br />
cuivre est moins vénéneux qu'on ne l'a supposé jus-
*<br />
qu'ici, il n'en serait pas moins exact qu'il y aurait falsification<br />
proscrite par la loi. »<br />
Les sets de cuivre donnent par l'ammoniaque un<br />
précipité bleu qui se dissout dans un excès de réactif en<br />
produisant uno belle couleur bleue qu'on appelle eau<br />
céleste.<br />
L'acide sulfuriqne produit un précipité noir de sulfure<br />
insoluble.<br />
Le cyanure jaune provoquo un précipité brun<br />
marron.<br />
Une tige de fer, uno aiguille d'acier précipitent le<br />
cuivre de ses solutions. Cette réaction est très sensible.<br />
ILeçon : On rencontre ce métal à l'état natif;<br />
aussi a-t-il été connu dès la plus haute antiquité.<br />
L'âge de bronze a suivi Vûge de pierre et précédé<br />
Yâge de fer.<br />
Le cuivre natif ne suffirait pas aux besoins actuels<br />
de l'industrie ; on le relire de plusieurs minerais-<br />
les plus abondants sont le sulfure de cuivre<br />
et la pyrite cuivreuse ou sulfure double de cuivre<br />
et de fer. Le-traitement. de ces minerais est très<br />
lorï^LÏl. consisté en plusieurs.grillages qui donnent<br />
successivement les mattes, le cuivre noir, le cuivre<br />
rosette et le cuivre rouge.<br />
Le cuivre a, une couleur rouge; un décimètre<br />
cube de ce métal pèse près de neuf kilogrammes.<br />
Il est très ductile et très malléable. Il conduit bien<br />
la chaleur; c'est ce qui le fait employer pour les<br />
ustensiles de cuisine, les alambics, les chaudières.<br />
Il est aussi très bon conducteur de l'électricité.<br />
Ce métal se recouvre, à l'air humide, d'une couche<br />
de vert-de-gris qui le protège contre toute allé-<br />
COURS SUPÉRIEUR — MAI<br />
- — Appareil<br />
L'*cido Sulfureux ot les vapeurs métalliques se rendent<br />
dans, des séries d'allonges ou aludels, disposées<br />
su* deux plans tncl.nés. Les aludels d'une même rangé©<br />
sont lûtes avec de l'argile de manière à former un<br />
conduit continu..Toutes les rangées communiquent avec<br />
une chambre de condensation qui se termine par une<br />
cheminée par où s'échappe fé gaz. Co mercure se condense<br />
dans les aludels et dans la chambre.<br />
-(M distille ensuite lo métal dans une bouteille en fer<br />
analogue à celles qui servent à le transporter, ou bien<br />
oa H lave pendant quelques instants avec de l'acide<br />
nitrique étendu d'eau, puis' avec de l'eau pure, et on<br />
le sèche avec du papier Jo>»p!i.<br />
A Idria, on grille le cinabre sur la sole d'un four.'t<br />
i<br />
m ...<br />
ration ultérieure. Le vinaigre et tous les acides ot-î<br />
ganiques attaquent le cuivre ; de là la nécessité<br />
d'étamer tous les ustensiles faits avec ce métal, car<br />
les composés du cuivre sont vénéneux; le meilleur<br />
contrepoison est le blanc d'oeuf délayé dans l'eau.<br />
Le sulfate de cuivre ou vitriol bleu s'obtient en<br />
faisant agir l'acide sulfurique sur le cuivre; ce sol<br />
se présente en gros cristaux d'une belle couleur<br />
bleue. On l'emploie en agriculture pour chauler le<br />
blé, et principalement dans la teinture.<br />
Le cuivre entre dans plusieurs alliages, tels que<br />
le laiton, le bronze, les monnaies, la bijouterie. Le<br />
laiton est composé de cuivre et de zinc. Avec cet<br />
alliage on fabrique les épingles, qu'on a soin d'étamer<br />
pour empêcher la formaliou du vert-de-gris.<br />
Une épingle passe par les mains de quatorze ouvriers<br />
avant qu'elle soit terminée.<br />
DEUXIÈME LEÇON<br />
Le mercure. xr'ik tf $2<br />
''' • " '••'••• ::..i/,'<br />
Direction. Le mercure est le seul métal liquide à<br />
ja température ordinaire. On le trouve à l'état natifs<br />
disséminé en petits globules, dans les couches de bitume.<br />
Le minerai ordinairement exploité, est. le. suifois<br />
bu cinabre. On rencontre ce dernier à Almaden '(Espagne),<br />
et à 1dm, au fond du golfe Adriatique. La'métal-'<br />
lurgie est fort simple. Le cinabre, trailé par la chaleur,<br />
se décompose en soufre qui se dégage à l'état d'acida<br />
sulfureux et en vapeurs mercurielles qui vont se condenser<br />
dans des appareils spéciaux. -Àî<br />
A Almadcn, on place le minerai dans l'étage supérieur<br />
d'un four dont le compartiment inférieur est<br />
chargé de combustible, ordinairement de bois.<br />
•!<br />
d'AImadeu. i-'<br />
. i • -• ;•; Mta is*&!<br />
réverbère; les aludels sont remplacés par une,série dechambres<br />
communiquant ensemble et dans lesquelles le<br />
mercure se condense. On le purifie par les mêmes procédés<br />
que nous venons d'indiquer. ; - ; •"-'"'<br />
Le mercure a un éclat qui rappelle celui de l'argont;."•<br />
de là le nom ^'argent vif que le vulgaire lui a donné,<br />
Sa densité est 13,596.Use solidifie à 40 degrés au-dessous<br />
de zéro ; il a alors beaucoup d'analogie avec ,!•<br />
plomb. II se volatilise à 350 degrés. . j ;;y; aiSSit<br />
Au contact de l'air, il s'altère lentement MgriMMÉ '<br />
rature ordinaire; il se recouvro d'une, pellicule gus^<br />
qui est du sous-oxyde de mercure. A la température<br />
de l'ébullition, il se produit du protoxyde ou précipité<br />
per se.
' : • - • ; • - • • .<br />
460 LIVRE DU MAITRE<br />
L'action de l'acide sulfuriquc et de l'acide azotique<br />
sur ce métal est analogue A celle que nous avous constatée<br />
sur 1* cuivro. L'acide chlorhvdriquo n'agit pas à<br />
froi*U ><br />
Le mercure est un poison violent. Les personnes<br />
qui le manient habituellement sont atteintes du tremblement<br />
mercuriel accompagné d'une salivation abondante--<br />
Pour combattre ses effets, on a proposé l'emploi<br />
de l'ioduro de potassium.<br />
Ce métal a de nombreux usages. Il sert à l'extraction<br />
de l'or .et de l'argent, à la construction des baromètres,<br />
dés thermomètres et autres instruments do physique.<br />
Il est employé en chimie pour recueillir les gaz solubles<br />
dans l'eau.<br />
Le tain des glaces est un amalgame d'étain. Pour<br />
étamer une glace, on commence par recouvrir une glaco<br />
horizontale d'une feuille d'étain; puis on verse du mercure<br />
en promenant ce liquide avec une patte de lièvre.<br />
On dispose ainsi sur la table une couche do quatre<br />
ou cinq millimètres d'épaisseur. On fait ensuite glisser<br />
la glace de manière à chasser l'excès de mercure. La<br />
surface amalgamante et la glace coïncidant parfaitement,<br />
on soumet le, tout a une pression pendant<br />
vingt jours. Après ce.litps de temps, 1 amalgame adhère<br />
à la glace.<br />
Les composés les plus importants du mercure sont le<br />
sous*hlorure et le proloclilorurc.<br />
Le sous-chlorun: de mercure (Hg* Cl.), ou calomel<br />
s'obtient en traitant le sulfate de sous-oxyde de mercure<br />
par le chlorure dé sodium. C'est une substance<br />
incolore, transparence, insoluble, dans l'eau. Au contact<br />
du sel marin et de tous les chlorures alcalins, le calomel<br />
se transforme .en protochlorure de "mercure ou<br />
sublimé corrosif. Aussi fajitU éviter d'absorber le calomel<br />
peu de temps avant .'ou après avoir pris des aliments<br />
salés: On l'emploiejcn médecine comme vermifuge<br />
et purgatif.<br />
Le protochlorure de mercure (Hg CI ), -;ou sublimé<br />
corrosif se prépare en traitant le sulfate de protoxyde<br />
de mercuro par le sel marin ; il se produit aussi toutes<br />
les fois qu'on fait agir le chlore sur le mercure. Cette<br />
préparation doit être faite sous une cheminée qui tire<br />
bien afin de se garantir des vapeurs délétères.<br />
Le sublimé corrosif est une matière blanche cristalline<br />
; il est un peu solublo dans l'eau, très'soluble<br />
dans'l'alcool et l'ether. C'est un poison très énergique;<br />
son antidote est le blanc d'oeuf. On l'emploie en médecine<br />
à très petite dose; il-sert à conserver les pièces<br />
anatomiques dont il coagule l'albumine et qu'il rend<br />
ainsr 1 imputrescibles. On préserve aussi les plantes de<br />
nos herbiers des ravages des insectes, en plongeant la<br />
plante sèche dans une dissolution de sublimé corrosif.<br />
Le vermillon est une variété de sulfure de mercure<br />
•u cinabre, de couleur rouge, qu'on utilise dans la peinture,<br />
•<br />
Appareil d'Idria.<br />
Le soufre chauffé avec du mercure formo du cinabre<br />
artilicicl. Le chlore attaque violemment ce métal à la<br />
température ordiuaire et donne un sous-chlorure ou un<br />
chloiure.<br />
L'iodure de mercure est peu soluble dans l'eau ; il. a<br />
une belle couleur rouge. Il donne un magnifique précipité<br />
lorsqu'on mélange une dissolution de sublimé<br />
corrosif avec une dissolution d'iodure de potassium.<br />
Il est employé en médecine dans les maladies scrofule<br />
uses.<br />
Citons encore le cyanure de mercure, l'azotate de<br />
mercure, le sulfate de mercure. 11 y a lieu de distinguer "<br />
les sels mercureux à base de sous-oxyde et les tel*<br />
mercuriques à base de protoxyde.<br />
Un sel quelconque de mercure laisse précipiter le métal,<br />
si l'on introduit dans sa dissolution une lame de<br />
une ou do cuivre; colle-ci blanchit sans tarder.<br />
Les sels mercureux précipitent en noir par la potasse<br />
la soude et les sulfures alcalins. L'iodure de potassium<br />
donne un précipité vert. L'acide chlorhydrique et les<br />
chlorures produisent un précipité blanc de calomel.<br />
Les xtls mercurlqufs précipitent en jaune avec la potussw,<br />
on r-'iijie par l'iorlure de potassium; ce dernier<br />
précipité est soluble clans un excès de réactif. Eu versant<br />
;wiià peu, lentement, l'acide su If hydrique, on obtient<br />
un précipité blanc .pu passe au jaune, au brun et au<br />
noir. ;,.<br />
Si l'on se trouve en présenc-- /l'un sel mercureux mélangé<br />
à un sol mercurii|ue, on constato le premier par<br />
l'acide chlorhydrique qui do:n> ; un précipité blanc, et<br />
le second, par la potasse qui produit un précipité jaune.<br />
jCes réactions sont très faciles à réaliser. Nous recommandons<br />
à l'instituteur d'opérer toujours sur de faibles<br />
quantités .de matière ; il suflira, de' prendre une très<br />
clile .pincée de chaque composé qu'on fera dissoudre<br />
S<br />
ans quelques centimètres cubes d'eau. Rappelons aus<br />
si que toutes les substances toxiques doivent constamment<br />
être renfermées sous clef; le maître serait rendu<br />
responsable des accidents dus à sa négligence ou &<br />
son imprudence.<br />
Leçon : Le mercure se trouve quelquefois à<br />
l'état natif, en petits globules. Son principal minerai<br />
est le cinabre, combinaison du soufre avec le<br />
métal. En grillant le minerai, le soufre brûle et<br />
donne de l'acide sulfureux ; les vapeurs métalliques<br />
vont se condenser dans des appareils dont la. disposition<br />
varie avec les lieux d'extraction.<br />
A Almaden (Espagne), le mercure va se condenser<br />
dans une série d'allonges ou aludels (tîg. a). A<br />
Idria, la condensation s'opère dans des chambres
Le mercure est liquide à la température ordinaire.<br />
Il se solidifie à 40° au-dessous de zéro; il<br />
bout à 350°. Sa densité est 13,6. Il s'altère peu à<br />
l'air libre. Ce métal est un poison violent; il en est<br />
de même de la plupart de ses composés.<br />
On emploie le mercure pour la fabrication des<br />
baromètres, des manomètres, des thermomètres,<br />
pour recueillir les gaz solubles dans l'eau. Dans<br />
l'industrie, on l'utilise pour l'extraction de l'or et<br />
de l'argent, pour l'étamage des glaces.<br />
Le vermillon, employé en peinture et pour colorer<br />
la cire à cacheter, n'est autre chose que du<br />
sulfure de mercure préparé artificiellement.<br />
Le mercure forme avec le chlore deux composés,<br />
le calomel et le sublimé corrosif.<br />
Le calomel est employé en médecine comme<br />
vermifuge ,et purgatif; on ne doit l'absorber que<br />
quelque temps avant ou après le repas.<br />
Le sublimé corrosif est un poison violent; on<br />
combat ses effets par le blanc d'œuf. La médecine<br />
l'utilise à très faibles doses. Il a la propriété de<br />
rendre imputrescibles les matières organiques;<br />
aussi on s'en sert pour conserver les pièces anatomiques<br />
; on plonge celles-ci dans une dissolution<br />
alcoolique de sublimé corrosif.<br />
TROISIÈME LEÇON<br />
L'argent.<br />
Directions» L'argent était connu dès l'époque la<br />
plus reculée. Les Perses, les Modes, les Egyptiens l'employaient<br />
comme métal usuel pour faire des instruments<br />
pour la chasse. On le trouve à l'état natif et<br />
combine au soufre, au chlore, à l'iode, à l'arsenic et à<br />
certains métaux comme le plomb, le cuivre, l'antimoine.<br />
Les mines les. plus riches sont situées au Mexique, au<br />
Chili, au Pérou, aux Elats-Unis. En Europe, citons<br />
celles dé Hongrie, de Suéde, de Silésie, de saxe, etc.<br />
Le minerai le plus abondant est l'argyrote ou sulfure<br />
d'argent. Lorsque le métal est associé au plomb ou<br />
au cuivre, on traite le minerai pour en retirer ces métaux<br />
sans se préoccuper du métal fin. On obtient ainsi<br />
un alliage d'argent et de cuivre ou d'argent et de plomb<br />
que l'on décompose par la cristallisation et par la coupellation<br />
comme il a été dit plus haut (page 316).<br />
Pour réduire lé Sulfure d'argent, on le transforme en<br />
chlorure que l'on décompose par un métal plus chlorurahle<br />
; on sépare ensuite l'argent par le mercure ; énlin<br />
on détruit l'amalgame par la chaleur. Ce prreédé de<br />
chloruration et d'amalgamation s'effectue de plusieurs<br />
manières.<br />
En Saxe, on commence par bocarder le minerai;-puis<br />
on le mélange avec du sel marin et on le grille clans<br />
un four à réverbère en brassant continuellement la matière.<br />
Le soufre se dégage a l'état d'acide sulfureux ; il<br />
se forme des sulfates qui réagissent sur le chlorure de<br />
sodium pour douner lieu à du sulfato de soude et à divers<br />
chlorures, notamment à du chlorure d'argent qui<br />
se dissout dans l'excès de sel marin.<br />
On introduit ensuite la matière avec de l'eau et des<br />
lames de fer dans des tonneaux que l'on fait tourner<br />
autour d'un axe horizontal (tig. uj. Au bout d'un certain<br />
temps on ajoute du mercure. Le fer réduit le chlorure<br />
d'argent ; il se forme du chlorure de fer ; le métal<br />
fin se combine avec le mercure.<br />
On filtre l'amalgame dans des sacs de toile pour chasser<br />
l'excès de mercure et on le distille. Pour cela on<br />
fait usage de l'appareil (fig. b.) Des coupes de fer sont<br />
COURS SUPÉRIEUR — MAI 461<br />
disposées sur un mémo axe vertical soutenu par un trépied<br />
dont la base repose dans une cuvette en fonte contenant<br />
de l'eau. Lo tout est recouvert d'une cloche en '<br />
fer dont les bords plongent aussi dans 1 eau. La partie<br />
supérieure de la clocho ost chauffée par un fourneau.<br />
La chaleur d 'compose l'amalgame qui a été placé'dans<br />
les coupes do fer ; le mercure va so condonser dans<br />
l'eau de la cuvette quo l'on maintient refroidie et l'argent<br />
reste dans les coupes.<br />
n<br />
••••.Ci?-<br />
Fig. «.<br />
En Amérique, la rareté du combustible nécessite .L'emploi<br />
de la méthode suivante. On réduit lo minerai en<br />
Soudro cl on le mélange avec de l'eau et du sel marin.<br />
n forme ainsi une pâte que l'on étend sur une aire<br />
dallée et située en plein air ; on la fait piétiner par des<br />
mules pendant deux ou trois mois afin d'obtenir, un<br />
mélange intime. On ajoute do temps en- temps du sulfate<br />
de cuivre et en dernier lieu dn mercure. Il se forme<br />
d'abord du sulfate rie soude et du chlorure de cuivre.<br />
Celui-ci réagissant sur lo sulfure d'argent donne du sulfure<br />
de cuivre et du chlorure d'argent.':<br />
Fig. b. 'A<br />
Le chlorure d'argent se dissout dans l'excès dé 1 sel<br />
marin. Le mercure s'unit intimement à la masse; il<br />
réduit le chlorure pour produire du chloruré do mercure<br />
et un amalgame d'argent ; le métal liquide jouo<br />
ainsi le double rôle dé réducteur et de dissolvant.<br />
Pour séparer l'amalgame on lave la matière dans" des<br />
cuves de bois ou de maçonnerie où elle est continuellement<br />
agitée à l'aide de râteaux. Les boues restent à<br />
• • '
|<br />
468 LIVRE DU MAITRE<br />
la partie supérieure dos cnvcs, tandis que- l'amalgame<br />
se dépose au fond. Cet amalgame est liltré avec une<br />
toile et décomposé, par la chaleur dans un appareil semblable<br />
à celui de la méthode saxonne.<br />
' L'argent est un métal d'un blanc brillant. Il est très<br />
mnllcable et très ductile : ou obtient des feuilles d'un<br />
cinq centième de millimétré, c'est-a-diro qu'il en faut<br />
cinq conts superposées poiu fairo une épaisseur d'un<br />
millimètre. Avec un gramme du mêlai ou peut fabriquer<br />
un fil do près de trois kilomètres de Ion;;. Sa densité<br />
est 10, 5. Il fond à la température do 1000-. A l'état liquido,<br />
il peut dissoudre plus de vingt fois sou volume<br />
d'oxygène sans s'oxyder; en se solidifiant il laisso perdro<br />
ce gaz; alors une partie du métal so trouve quelquefois<br />
projetée cl l'on ilit que l'argent roche.<br />
L'argent no s'oxyde pas à l'air libre ; aussi est-il<br />
classé parmi les métaux précieux. L'acide eblorbydrique<br />
et l'acide sulfuriquc ne l'attaquent qu'à une température<br />
élevée ; le premier donno du chlorure d'argent<br />
avec dégagement d'oxygène. L'acide sulfuriquc produit<br />
de l'acide sulfureux et du sulfate d'argent; cette réaction<br />
est analogue à celle qui so passe avec le mercure<br />
et le cuivre.<br />
| L'acide azotique agit énergiquement sur l'argent,<br />
même à froid ; il y a production do bioxydo d'azoto et<br />
d'azotate d'argent.<br />
L'acide sulfbydrique noircit l'argent. Les alcalis ne<br />
l'attaquent pas.<br />
L'argent n'est pas employé pur mais allié au cuivre<br />
qui lui donne de la dureté. On appelle titre do l'alliage<br />
lo rapport entro la quantité de métal lin et lo poids<br />
total de l'alliage. Le titre des monnaies est 0,91)0 pour<br />
les pièces de 5 francs, 0,8J5 pour les pièces divisionnaires<br />
; la bijouterie est au titre de 0,S00 ; la vaisselle<br />
•t les médailles au litro de 0,950. i<br />
Qn détermine lo titre d'un alliage par la coupellalion<br />
ou par la voie humide.<br />
Dans la coupellation, on chauffe un poids connu d'alliage<br />
avec du plomb dans une petite capsule ou coupelle<br />
faite avec de la cendre d'os calcinés. L'argent ne s'oxyde<br />
pas et reste intact dans la coupelle. Le cuivre et lo<br />
plomb s'oxydent ; la lithargc et l'oxyde de cuivre sont<br />
absorbes par.les parois poreuses do la capsule. On trouve<br />
facilement le poids du métal lin qui reste.<br />
L'essai par la voie humide est encore plus exact.<br />
En voici le principe. On traite l'alliage par l'acide azotique<br />
; il se forme de l'azotate d'argent et de l'azotate<br />
de cuivre. Les deux sels dissous sont attaqués par une<br />
liqueur titrée formée d'une dissolution de chlorure de<br />
sodium. Du chlorure d'argent insoluble précipite seul.<br />
La quantité de réactif nécessaire pour précipiter tout<br />
l'argent à l'état de chlorure indiquo la proportion de<br />
métal fin contenu dans l'alliage.<br />
L'argent forme avec l'oxygène le proloxyde d'argent<br />
(AgO). On peut l'obtenir en versant une dissolution de<br />
potasse dans une dissolution d'azotate d'argent, l'oxyde<br />
insoluble précipite et se dépose au fond du verre. Il<br />
est snluble dans l'ammoniaque ; aussi l'on no constate<br />
pas de réaction si l'on remplace la potasse par l'ammoniaque.<br />
Si l'on fait digérer le protoxyde d'argent dans l'ammoniaque,<br />
il se transforme en une poudre noire qui<br />
détone avec violence, au moindre choc, lorsqu'elle est<br />
est sèche ; c'est ce qu'on appelle Vurgent fulminant ; il<br />
ne faut le préparer qu'en très petite quantité.<br />
Le sulfure d'argent se rencontre à l'état naturel et<br />
il se produit par l'action do l'acide sulfhydrique.<br />
Le chlorure d'argent est insoluble dans l'eau. Pour<br />
l'obtenir, il suffit do verser de l'acide chorhydrique ou<br />
une dissolution de sel marin dans une dissolution<br />
d'azotate d'argent. Sous l'influence de la lumière, il<br />
prend une couleur violacée; c'est ce qui le fait employer<br />
#p photographie.<br />
: ' Expérience. — Dans un verre à pied contenant une<br />
lamé de zinc et de l'eau acidulée, introduisez du chlorure<br />
d'argent. L'hydrogène qui se dégage décompose le<br />
' m...<br />
chlorure argentifère; il so combine av*c le chlore, et<br />
l'argent pur so dépose à l'état pulvérulent. Trotte/<br />
rotto poussière entro deux lames do verre ol lcSTiiolecules<br />
d'argent prendront l'éclat métallique.<br />
Lo bromure d'argent et Viodure d'argent sont employés<br />
en photographie.<br />
L'azotate d'argent est le composé le plu 1 - important<br />
de l'argent. Pour lo préparer, on fait dissnmlro une<br />
pièce do monnaie, alliage d'argent et do cuivre, dans<br />
l'arido nitrique; il so dégage des vapeurs^nitr'nscs,<br />
et il so forme de l'azotate d'argent et do l'azotate do<br />
cuivre. Ou fait évaporer la dissolution. Le mélange<br />
des deux azotates est soumis à la calcination. Lfa/.ofate<br />
d'argent n'est pas altéré tandis que l'azotate do enivre<br />
est décomposé en oxyde de cuivre et on vapeurs rutilantes<br />
qui so dégagent. Le sel associe à l'oxyde de suivre<br />
est traité par l'eau ; l'azotate est soluble, l'oxyde<br />
est insoluble. Le liquido décanté et évaporé .d 0 "' 10<br />
l'azotate d'argent à l'état cristallisé.<br />
Ce sel est soluble dans son poids d'eau froide etdans<br />
la moitié de son poids d'eau bouillante. Si l'oii veut<br />
avoir une dissolution limpide, il faut employer l'eau<br />
distillée, car l'eau ordinaire contient des chlorurcsqui<br />
produisent un trouble en précipitant du chlorure d'argent.<br />
i<br />
L'azotate d'argent fondu et coulé dans de petits<br />
moules cylindriques donne des baguettes employées en<br />
médecine sous le nom de pierre infernale pour cautériser.<br />
C'est un composé vénéneux. Exposé à la lumière<br />
il noircit. On s'en sert pour marquer le linge.A>cet<br />
effet, on fait dissoudre dix grammes d'azotate d'argent<br />
et cinq grammes de gomme arabique dans trenté-cinq<br />
grammes d'eau, et l'on ajoute un peu d'encre de Chine;<br />
on imbibe le linge avcc'du carbonate do soude à la<br />
partie où il doit être marqué et on lui donne de la<br />
fermeté en passant un fer chaud. Ensuite on trace les<br />
caractères avec un cachet ou une plume qu'on plonge<br />
dans le liquide. Sous l'action de la lumière les caractères<br />
noircissent.<br />
Usages de l'argent. — L'argent est employé pour la<br />
fabrication de la monnaie, des médailles, des bijoux,<br />
des ustensiles de cuisine. Il sert aussi à recouvrir le<br />
cuivre, le laiton et d'autres métaux. On distingue plusieurs<br />
procédés d'argenture. ' ''- • -.<br />
L'argenture galvanique consiste à décomposer par la<br />
pile une dissolution de cyanure d'argent dans un excès<br />
de cyanqrc de potassium; le bain suivant est un des<br />
plus recommandés: chlorure d'argent, 12 grammes;<br />
cyanure de potassium, 45 grammes ; carbonate ' de<br />
soude, 45 grammes ; sel marin, 15 grammes ; eau,<br />
1 kilogramme. L'électrode négative est l'objet à. argenter,<br />
l'électrode positive est une lame d'argent. • •<br />
Le doublé ou plaqué à" argent s'effectue d'après d'Ariel,<br />
de la manière suivante :<br />
Après avoir choisi une plaque de cuivre du poids de<br />
10 kilogrammes cl de 2 centimètres environ d'épaisseur<br />
on rend un de ses côtés parfaitement uni, et, à l'aide<br />
du laminoir, on l'étend à peu près au double de sa<br />
surface. Ou passe alors sur le côté poli une" forte dissolution<br />
d'azotate d'argent puis on applique dessus une<br />
plaque d'argent fin laminée, de manière à recouvrir entièrement<br />
le cuivre, et même à le border tout autour<br />
de 1 à 2 millimètres. On rabat cet excédent sur la surface<br />
non gratiée du cuivre, de manière que l'argent ne<br />
tieut ni glisser ni se séparer. On chauffé alors au rougo<br />
irun les deux pl.tques superposées, on les passe au<br />
laminoir pour chasser l'air qui se trouve entre les<br />
deux métaux, et les amener au degré d'amincissement<br />
convenable. C'est par la privation entière de l'air et<br />
la compression que les métaux adhèrent, sans soudure,<br />
entre eux, do inauièro à ne pouvoir plus'être séparés.<br />
On plaque au degré de force qu'on désire, en donnant<br />
à. la lame d'argent le dixième, le vingtième, le<br />
quarantième du poids primitif du cuivre. Pour plaquer<br />
au dixième, on.applique sur le cuivre, qui pèse 10 kilogrammes,<br />
une lame d'argent du poids de 1 kilogramme.<br />
Les deux métaux, laminés ensemble et réduit* & l'épaisseur<br />
d'environ un millimètre, conservent toujours le<br />
X<br />
l
' 'A-<br />
même rapport, d'épaisseur, do sorte que l'argent est<br />
toujours le dixième de l'épaisseur totalo. On no plaquo<br />
pas plus bas qu'au quarantième.<br />
L'argenture des glaces so (ait do plusieurs manières.<br />
Voici le procédé dû à Petit-Jean.<br />
On prêparo deux dissolutions argontiques; pourfairo<br />
la première, on traite 100 grammes de nitrate d argent<br />
par 62 grammes d'ammoniaque concentrés, et l'on<br />
ajoute 500 grammes d'eau distillée. Le tout est filtré.<br />
Cette solution est étenduo do seize fois son volumo<br />
d'eau distillée à laquelle on ajnnto gnutto à goutle, en<br />
agitant fortement, 7 grammes 5 d'acide tartrique, dissous<br />
préalablement dans 30 grammes d'eau distillée.<br />
La seconde liqueur est préparée de la même manière<br />
sauf que la quantité do l'ucido tartrique doit ètro<br />
doublée.<br />
La glace est décapée avec do la potée d'étain blanche<br />
et une peau de chamois, et lavée au moyen d'un<br />
rouleau en caoutchouc baigné dans l'eau distillée, puis<br />
on-la place sur une table métallique chauffée a 50°,<br />
recouverte de toile cirée ou vernie. La glace étant posée<br />
horizontalement, on verse sur toute sa surface la<br />
première liqueur, autant que l'adhésion peut on retenir<br />
sur le verre sans qu'il y ait coulure; 20 à 25 minutes<br />
après, la co.ucho d'argent est déjà formée. On incline<br />
la glace d'un côté, on la lave avec uue peau de<br />
chamois et ensuite avec de l'eau un peu plus quo tièclo.<br />
Immédiatement on remet la glace dans sa position horizontale,<br />
on verse dossus la secondo liqueur; en 12 à<br />
15 minutes lo dépôt est complet. On lave de la mémo<br />
façon la couche d'argent, on la fait sérher et on la recouvre<br />
d'une couche de peiuturo (minium, huile siccative<br />
et essence}.<br />
L'argenture des glaces a remplacé l'étamnge, opération<br />
insalubre à cause des vapeurs mercurielles qui se<br />
dégagent.<br />
Leçon : Ce métal est connu depuis longtemps,<br />
car on le rencontre à l'état pur dans certaines contrées,<br />
notamment dans l'Amérique du Nord. On le<br />
retire aujourd'hui de plusieurs minerais où il est<br />
associé au soufre, à l'arsenic, au chlore, à l'iode et<br />
à d'autres métaux tels que le cuivre et le plomb.<br />
Lorsque l'argent accompagne le cuivre ou le<br />
plomb, on traite le minerai pour en extraire ces<br />
deux derniers métaux, qui retiennent le métal précieux;<br />
on sépare ensuite les deux métaux.<br />
chlore, le mercure seuls exercent une action sur ce<br />
métal. Sa rareté, sa couleur magniQque, son vif éclat<br />
COURS SUPÉRIEUR — MAI 463<br />
Si l'argent est à l'état de sulfure, on grille la<br />
minerai avec du sel marin ; il se forme du chlorure<br />
d'argent. Au Mexique et au Chili, où lo combustible<br />
est très rare, au lieu de griller le mélange,<br />
on le fait piétiner par des mules pendant plusieurs<br />
jours. On ajoute ensuite du mercure qui s'allie à<br />
l'argent. Enfin ^on décompose l'amalgame par la<br />
chaleur dans l'appareil représenté par la figure a.<br />
L'argent est le plus blanc de tous les métaux;<br />
sa densité est 10,!>; il est très ductile et très malléable;<br />
on peut obtenir des feuilles d'une épaisseur<br />
telle qu'il en faut cinq cents pour faire une couche<br />
d'un millimètre. Il fond à la température de mille<br />
degrés. 1<br />
L'argent ne s'oxyde pas à la température ordinaire;<br />
aussi est-il rangé parmi les métaux précieux.<br />
L'acide chlorhydrique ne l'attaque qu'à la<br />
température de 530». L'acide sulfurique n'agit sur<br />
lui que lorsqu'il est concentré et bouillant. L'acide<br />
azotique le dissout à froid ; il se dégage des vapeurs<br />
rutilantes et il se forme de l'azotate d'argent.<br />
Vazotate ou nitrate d'argent est connu sous le<br />
nom de pierre infernale; ce sel noircit sous l'action<br />
de la lumière. 11 est employé en médecine<br />
comme caustique ; c'est un poison. Il sert encore<br />
à marquer le linge, à argenter les glaces et les<br />
miroirs.<br />
Les alcalis sont sans action sur l'argent.<br />
Ce métal est surtout employé à l'état d'alliage<br />
avec le cuivre pour la fabrication des monnaies,<br />
des médailles, des bijoux.<br />
QUATRIÈME LEÇON<br />
L'or et le platine.<br />
Directions : L'or est lo métal précieux par excellence.<br />
11 ne subit aucune altération à l'air à n'importe<br />
quelle température. Les acides, les alcalis, les corps<br />
simples qui'agissent ordinairement sur les autres métaux<br />
ne 1 attaquent pas. L'oau régale, la dissolution du<br />
l'ont toujours placé au premier rang dans l'estime des<br />
hommes qui en ont fait le représentant de la riches**<br />
. • ,V,<br />
:aw<br />
• • •
u<br />
#Ëfâ^*W-?'*~****?® ; ~ , - r **'**- v '* * *<br />
m<br />
464 LIVRE DU MAITRE<br />
et de la puissance. Sa malléabilité et sa ductilité n'ont<br />
pas peu contribué à étendre ses applications.<br />
L'or a été l'objet des recherches les plus persévérantes<br />
de la part des alchimistes qui, tout en poursuivant<br />
un but téméraire, ont été les créateurs do la<br />
chimie. Leurs travaux ont amené la* découverte do la<br />
plupart des corps simples et ont été le point de départ<br />
des progrès immenses que les sciences chimiques ont<br />
réalisés depuis un siècle.<br />
Les médecins du moyen âge attribuaient a ce métal<br />
des propriétés surnaturelles; ils recommandaient do<br />
porter des amulettes d'or pour chasser la mélancolie et<br />
pour éviter la lèpre, l'our combattre l'épuisement, ils<br />
faisaient usage du bouillon d'or, soit un ducat cuit<br />
pendant vingt-quatre heures avec une vieille poule ou<br />
un vieux coq. Aujourd'hui l'or n'entre guère dans la<br />
thérapeutique; cependant on emploie quelquefois le<br />
'chlorure d'or contre les affections lymphatiques.<br />
' L'or se trouve à l'état natif, en grains, en cristaux<br />
cubiques ou octaedriques, dans les roches sédinicutaires,<br />
surtout mélangé au sable. Les principaux gisements se<br />
La poudre d'or provenant de ces lavages est mélangée<br />
avec du mercure; il se forme un amalgame d'or<br />
rencontrent au Mexique, au Chili, au Brésil, dans les<br />
monts Durais, en Sibérie, en Californie, etc. Certaines<br />
rivières le charrient; citons lo Rhin, le Rhône, l'Ariège,<br />
la Garonne, l'Hérault, l'Ardôche. Mais la quantité n'est<br />
pas suflisante pour permettre l'exploitation.<br />
L'or est ordinairement disséminé dans les sables<br />
sous la forme de paillettes ou de petits grains. Lorsque<br />
ceux-ci dépassent la grosseur d'une noisette, ils<br />
prennent le nom de pépites. On trouve rarement des<br />
iépitcs do plusieurs kilogrammes. On appelle orpailleux<br />
f<br />
os hommes qui s'occupent exclusivement de recueillir<br />
l'or charrié par les cours d'eau.<br />
Pour extraire l'or des sables aurifères, on soumet<br />
ceux-ci à un simple lavage dans des sébilc3 de bois ou<br />
sur des tables inclinées recouvertes de drap (Se. a) ; le<br />
métal en vertu de sa grande densité tombe au fond des<br />
sébiles ou s'arrête sur lo drap.<br />
Souvent l'or est emprisonné dans des blocs de quartz'<br />
Alors on pulvérise les roches. Ce travail est effectué<br />
iar des nègres (fig. b) soumis à une active surveil<br />
ance.<br />
f<br />
Fig. b.<br />
Fig. c.<br />
que l'on isole et que l'on soumet ensuite à la distillation.<br />
•<br />
.<br />
\
• • • ; • •<br />
En Californie et en Australie, on introduit les sables<br />
aurifères avoc du mercure et do l'eau dans des bassins<br />
(lig. c) auxquels ou communique un mouvement do rotuliou<br />
; doux boulels do foutu jouent lo rôle do pilon.<br />
Le sablo est entraîné par l'eau taudis que l'or s'allie au<br />
mercure,<br />
L'or quo l'on extrait par ces procédés n'est pas toujours<br />
pur; habituellement il est accompagne d'argent<br />
et de cuivre. On l'afiine on lo fondant avec do l'argent<br />
en quantité notable; on traito ensuite l'alliage par<br />
l'acide sulfurique bouillant; il se forme du s'dfale<br />
d'argent et du sulfate do cuivre quo l'on fait dissoudre;<br />
l'or pur se dépose.<br />
L'or est très lourd ; sa densité est 19,5. Il fond à<br />
1200». Il est utilisé pour la fabrication des monnaies,<br />
des médailles et des bijoux; alors on l'allie avec un<br />
dixième de cuivre pour augmenter la dureté. Il y a<br />
trois titres pour les bijoux : 0,750, 0,310 et 0.9-0.<br />
L'essai des alliages d'or se fait par la conpellationou<br />
au touchait. Oc dernier procédé consiste à frotter<br />
l'objet à essayer sur une pierre siliceuse très dure et<br />
de couleur noire; il se produit une trace sensible. Un<br />
flacon muni d'un long bouchon de verre contient de<br />
l'eau régale; avec lo bouchon on mouille le trait métallique<br />
(fig. d). Lo cuivre se dissout et l'or seul reste<br />
sur la pierro. En comparant alors le trait avec les touchaux<br />
obtenus par des alliages connus, et avec un peu<br />
d'habitude, on peut apprécier le titre de l'alliage avec<br />
une approximation suffisante.<br />
Fig. d.<br />
L'or forme peu de composés ; le chlorure est lo plus<br />
important. On le prépare en traitant l'or par l'eau régale.<br />
On répétera ici l'expérience cit. c page 297, avec<br />
une feuille d'or et deux tubes à essais. Le chlorure<br />
d'or permet de reconnaître la présence de matières organiques<br />
dans l'eau. Eu faisant bouillir île l'eau tenant<br />
en dissolution du chlorure d'or, les substances organiues<br />
décomposent l'or, et le liquide prend une teinte<br />
rune due au métal divisé et en suspension dans l'eau.<br />
2<br />
COURS SUPÉRIEUR — MAI 403<br />
La couleur, au contraire, no change pas si l'eau ne<br />
contient pas de matières organiques eu excès.<br />
Dorure. — On dore au mercure, à la feuille, au<br />
trempé et par la pile.<br />
• Dans le procédé au mercure, on préparc un amalgame<br />
composé d une partie d'or et de 8 a 9 parties do mercure.<br />
On no dore ainsi uuo les objets métalliques, ordinairement<br />
uno espèce de laiton reuformant un pou de<br />
plomb et d'étain. On chauffé l'objet au rouge pour enlever<br />
les matières grasses; on lo decapo avec soin, on<br />
lo lave et on le sèche en le frottant avec du son ou de<br />
la sciure do bois. On étend alors l'amalgame avec uno<br />
brosse cl l'on chauffe; lo mercure se volatilise et l'or<br />
soûl reste adhèrent sous forme d'un enduit brun. On<br />
rend le brillant au métal en lu recouvrant, d'une<br />
bouillie formée d'alun et de salpêtre, eu le chauffant, en<br />
le lavant avec do l'eau chaude et en l'essuyant. Ce procède<br />
est dangereux en raison des vapeurs morcuriolles<br />
auxquelles les ouvriers sont exposés.<br />
La dorure, à la feuille consiste à appliquer la feuille<br />
d'or sur lo métal décapé et chaud; on lixe ensuite a<br />
l'aide du brunissoir.<br />
Dans la dorure au trempé, on dissout l'or dans l'eau<br />
régale et on ajoute du bicarbonate de potasse ; on<br />
plonge, pendant quelques, instants les métaux que l'on<br />
veut dorer dans cette dissolution portée à l'ébullition.<br />
La couche d'or déposée par ce procédé est très faible.<br />
La dorure galvanique s'effectue en décomposant un<br />
sol d'or par lo courant électrique. On plonge l'objet<br />
d.ns uno dissolution do cyanure d'or et de cyanure de<br />
potassium; on Va préalablement bien décapé. Il<br />
communique avec le pôle négatif.d'une pile; l'électrode<br />
positive est une lame d'or qui ai pour but de maintenir<br />
la composition du bain à peu .près constante.<br />
En terminant l'étude de l'or, nous signalerons la<br />
pourpre de Cassius. Ce composé est employé dans la<br />
peiniuro sur la porcelaine et pour colorer les verres.<br />
On l'obtient eu faisant réagir, sur du chlorure d or. uno<br />
dissolution de protochlorure et do bichlorure d'etain.<br />
Platine. — Ce n'est, qu'au milieu du siècle dernier<br />
quo ce métal a été connu en Europe. Les Américains<br />
l'avaient découvert longtemps auparavant; les Espagnols<br />
qui habitaient le Pérou en fais lient des chaînes de<br />
montre, dos gardes d'epée et "divers autres'objets: ils<br />
le considéraient rumine uno espère d'argent; do là son<br />
nom, dérivé de l'espagnol, et qui siguilio petit argent.<br />
On le trouve à l'état natif, souvent allié au fer et à<br />
plusieurs autres'métaux très rar»s, tels que lo palladium,<br />
le rhodium, l'iridium, etc. On le rencontre, comme<br />
l'or, dans les sables d'alluvion cl dans les mêmes contrées<br />
quo ce métal préejeux.<br />
Pour l'extraire, on commence par séparer lo sablo<br />
au moyen do plusieurs lavages. On traite ensuite le<br />
minerai par l'eau régale faible qui enlève l'or et lo fer.<br />
Puis on fait a^ir l'eau régale concentrée qui dissout le<br />
platine avec le palladium et l'iridium. On décante la<br />
dissolution et on l'évaporc On reprend par l'eau et par<br />
lo Chlorhydrate d'auiumuiaquc. Il se forme un précipité<br />
de chlniuro double do plaline et d'ammoniaque qui<br />
contient aussi un peu do ebloruro d'iridium. Ou lave ce<br />
précipité et on lo calcine au rouge. Le résultat est de<br />
la mousse de platine que l'on comprime fortement pour<br />
avoir le métal (lig. e).<br />
Sainte-Claire Dcvillç et Debray ont remplacé la<br />
compression par la fusion dans un four construit avec<br />
Ai la chaux vive. On introduit peu à peu le métal dans<br />
une coupelle creusée dans un bloc de chaux vive (lig. fy,<br />
on ferme avec un couvercle fait avec la même substance.<br />
Un chafumeau à gaz oxygène et hydrogène pénètre<br />
dans le four. Le métal entre en fusion et se rassemble<br />
en un culot très brillant..On le coule dans une<br />
lingotiêrc en fer. Le platine livre au commerce contient<br />
toujours un pou d'iridium qui le rend plus dur et moins<br />
attaquable.<br />
I Lo platine est un métal blanc, an pea terne, très
466 LIVRE DU MAITRE<br />
teuace.lrès ductile et très malléable Sa densité est 21,5.<br />
11 fond entre 1800 et 2000°. 11 no s'oxyde à aucune<br />
température. Il se combine avec le soufro, le phosphore,<br />
l'arsenic, le silicium, le bore, le zinc, le plomb. Le<br />
charbon contient ordinairement de la silice ; aussi fautil<br />
éviter de chauffer les creusets de platine au contact<br />
du charbon. Lo platine traité par l'eau régale donne<br />
le biclilorure de platine.<br />
Fig. f. Fig. e.<br />
Expérience. — Dans la flamme d'un bec Bunsen, introduisez<br />
un GI de platino roulé en spirale. Avec le<br />
doigt, pincez le tube de caoutchouc C, de façon à éteindre<br />
la flamme. Laissez do nouveau le gaz s'écouler. Le<br />
Au fond d'un verre à pied (Gg. g), on introduit une<br />
petite quantité d'éther. Une spirale de platine, préala<br />
Lampe sans flamme.<br />
fil rougit et devient incandescent; quelquefois le gai<br />
s'enflamme de nouveau. Telle est l'expérience de la<br />
lampe sans flamme qu'on peut réaliser encore de la<br />
manière suivante.<br />
blement rougic, est suspendue daos le Terre. Elle reste<br />
incandescente tant qu'il demeure un peu d'air.<br />
. ' •
Le platine est employé pour faire des capsules et des<br />
creusets pour les laboratoires. On eu fabrique des<br />
cornues pour distiller l'acide sulfurique. La mousse ou<br />
éponge do platine est du platine 1res poreux; lo noir île<br />
platine est lo métal très divisé qu'on obtient en précipitant<br />
le chlorure par la potasse; il absorbe plus de sopt<br />
cent fois son volume d'hydrogène.<br />
Iieçon : L'or est le métal le plus anciennement<br />
connu. On le trouve à l'état natif dans toutes les<br />
contrées du globe mais en quantités très faibles.<br />
On le rencontre souvent en petites paillettes ou en<br />
grains disséminés dans les sables d'alluvion. Quelques<br />
rivières en charrient des paillettes très lines;<br />
citons, en France, l'Ariège et l'Hérault.<br />
On extrait ce métal des sables aurifères par des<br />
procédés mécaniques (fui consistent dans des lavages.<br />
On oblient ainsi un sabie très riche en or auquel<br />
on ajoute du mercure. Il se forme un amalgame<br />
d'or que l'on décompose par la chaleur<br />
comme l'amalgame d'argenl.<br />
L'or a une belle couleur jaune; sa densité est<br />
19,5; il fond vers 1200°. C'est le plus ductile et le<br />
plu« malléable de tous les métaux. Avec un gramme<br />
d'or, on peut faire un lil de tro.s kilomètres de<br />
longueur. On obtient des feuilles do ce métal tellement<br />
minces qu'il en faut dix mille pour faire une<br />
épaisseur d'un millimètre.<br />
L'or ne s'oxyde jamais à l'air; aucun acide ne<br />
l'attaque; seule" : l'eau régale le dissout; il se forme<br />
du chlorure d'or. Le mercure donne avec lui un<br />
amalgame.<br />
Ce métal est surtout employé, allié avec le cuivre,<br />
pour la fabrication (les monnaies, des médailles<br />
et des bijoux. La dorure *e fait au mercure,<br />
au trempé et par le procédé galvanique.<br />
Le platine se re içonliv en même temps que<br />
l'or; on soumet le métal ;i dos lavages; on traite<br />
• ensuite par l'eau régale, qui dissout le platine, puis<br />
par le sel ammoniac. Il se forme un composé qu'on<br />
calcine. On obtient ainsi le métal à l'état très divisé,<br />
formant une masse spongieuse sans éclat métallique,<br />
c'est Yêponge ou mousse de platine. Cette<br />
dernière est fortement comprimée ou bien fondue<br />
dans un four en chaux vive.<br />
Le platine est le plus dense de tous les métaux;<br />
un décimètre cube pèse 21 kilogrammes. Un fil de<br />
ce métal permet de réaliser la lampe sans flamme.<br />
Il ne «'altère pas à l'air.<br />
Le platine est employé pour fabriquer des creusets,<br />
des cornues, dés capsules. Dans l'induslrie,<br />
COURS SUPÉRIEUR — MAI 467<br />
I on distille l'acide sulfurique dans des alambics fabriqués<br />
avec ce métal.<br />
CINQUIÈME LEÇON<br />
La chaux et les mortiers.<br />
Directions : La chaux est une base alcaline qu'on<br />
uc trouve pas isolée dans la nature, mais qui est très<br />
répandue, combinée avec les acides. Avec l'acide carbonique,<br />
elle constitue les différentes variétés de carbonate<br />
468 LIVRE DU MAITRE<br />
A la partie inférieure, on dispose une voùto avec de i un foyer latéral où l'on brûle soit do la houille, soit de<br />
gros morceaux de calcaire. La flamme est fournie par I la tombe, soil du bois. A la partie opposée so trouve<br />
Grotte.<br />
une ouverture, ferméo par une T grosse pierre et par<br />
laquelle on retire la chaux toutes les douze heures. On<br />
charge le four par l'ouverture supérieure appelée gueulard.<br />
Four intermittent.<br />
On distingue la chaux ordinaire et la chaux hydraulique.-'<br />
La chaux ordinaire est employée dans les constructioas<br />
ordinaires. Elle est grasse ou maigre suivant<br />
qu'elle provient d'un calcaire pur ou impur.<br />
La chaux est très avide d'eau. Traitée par ce liquide,<br />
elle foisonne, la température s'élève, il se dégage de<br />
la vapeur d'eau ; on a alors de la chaux éteinte.<br />
La chaux grasse éteinte constitue une pâte grasse,<br />
liante, douce et onctueuse ; la chaux maigre, au contraire,<br />
donne une pàtc courte et peu liante.<br />
La chaux hydraulique a la propriété de durcir sons<br />
l'eau, elle contient une certaine quautité d'argile. Elle<br />
prend d'autant plus vile sous l'eau qu'elle est plus<br />
riche en argile. Lorsque la projn rtion d'argile est de<br />
quarante pour cent, la chaux prend le nom de ciment;<br />
ce dernier acquiert une giande dureté après une immersion<br />
de quelques heures dans- l'eau.<br />
La chaux, quoique très avide d'eau, est peu soluble<br />
dans ce liquide. Un mélange très dilué de chaux et<br />
d'eau so nomme lait fie chaux. Si l'on filtre ce mélange,<br />
on obtient l'eau de chaux, '.quide limpide, tenant en<br />
dissolution une faible quantité de chaux et qui sert de<br />
réactif dans les laboratoires.<br />
Four coulant.<br />
La chaux (CaO) est l'oxyde d'un métal, le calcium,<br />
très diificilc à isoler et à conserver intact à l'air libre,<br />
et d'ailleurs sans applications.<br />
Celte base, combinée à l'acide sulfuriquc, donne le<br />
sulfate de chaux ou plâtre. Cette substance, associée<br />
à une certaine quantité d'eau, forme le gypse, qu'on<br />
trouve en couches considérables dans le trias ou dans<br />
les terrains tertiaires. Le gypse, débarrassé de son<br />
eau par la calcination, constitue le plâtre, qui est employé<br />
dans les constructions. Le plâtre, pulvérisé et<br />
mélange avec son volume d'eau, se prend aussitôt en<br />
• t-<br />
I<br />
;<br />
. •
une masse solide, d'une prando dureté. Il sert aussi<br />
pour mouler les objets, tëniiu l'agriculture l'emploie<br />
pour amo.iorer la culture dus plantes légumineuses.<br />
La chaux forme encore le phi.tphaie de chaux, qui<br />
fait partie, avec le carbonate, de la matière osscuso.<br />
Nous avons vu qu'on en relirait le phos| horo On lo<br />
roncontro aussi dans plusieurs étages géologiques.-<br />
L'agriculture l'utilise après l'avoir traite par i'ac.do<br />
sulfurique qui le rend assimilablo en le trausformaut<br />
en phosphate soluble.<br />
L'azotate de chaux se forme dans les lieux humides;<br />
il accompagne souvent l'a/.otalo de potasse ou salpêtre.<br />
Si on le décompose par la chaleur, il donne do la chaux<br />
pure.<br />
Le mortier est un mélange do chaux et do sable.<br />
Nous venons d'étudier la chaux ; disons un mot du<br />
sable.<br />
La silice ou acide siliciqur, combinaison du silicium<br />
avec l'oxygène, est très répandue dans la nature. A<br />
l'état pur, cllo constitue le cristal tle roche, ['agate,<br />
l'améthyste, etc. Les variétés moins pures sont : la<br />
pierre meulicro, le silex, le grès, les sables ou cailloux.<br />
Le silicate de soude ou liqueur des ciillonx est soluble<br />
dans l'eau. Si l'on traite celle dissolution par<br />
l'acide chlorhydrique, n obtient un précipité gélatineux<br />
qui est do la silice hydratée. Celle-ci, calcinée, devient<br />
anhydre. L'acide fluorbydriquo seul attaquo l'acide<br />
silicique.<br />
La silice ou sable entro dans la fabrication des<br />
verres el des poteries qui feront l'objet de la leçon<br />
suivante, et des mortiers.<br />
On dislingue les mortiers aériens et les mortiers<br />
hydrauliques.<br />
Mortiers aériens. — On les préparc en mélangeant<br />
aussi intimement que possible de la chaux éteinte, du<br />
sable, avec addition d'eau. Au contact de l'air, la<br />
ebaux se carbonate peu à peu et durcit en adhérant<br />
aux grains de sablo. La silice no joue ici aucun rôle<br />
chimique ; elle ne fait qu'augmenter la surface de la<br />
chaux exposée à l'air. On peut remarquer que le mortier<br />
qui a été soustrait à l'action do l'air n'a pas<br />
durci; la chaux ne s'est pas carbonatéc et ne fail pas<br />
effervescence au contact d'un acide. Si d'un autre côlé<br />
la chaux se combinait avec la silice, il se formerait du<br />
silicate de chaux qui donnerait de la silice gélatineuse<br />
par l'acide muriatique.<br />
Mortiers hydrauliques. — Ils se composent de chaux<br />
hydraulique et de sable. La chaux hydraulique provient<br />
d'un calcaire riche en aigilo ou silicate d'alumine.<br />
Pendant la cuisson, il se forme du silicate de chaux et<br />
de l'aluminate de chaux mélangés avec de la chaux.<br />
Au contact de l'eau, ces composes deviennent très<br />
cohérents. On voit donc que la silice joue un rûlo chimique<br />
en se combinant avec la chaux.<br />
Le béton résulte d'un mélange de cailloux avec des<br />
matériaux hydrauliques. Il se solidifie au contact de<br />
l'humidité et diminue, par conséquent, la perméabilité<br />
de certains terrains. 11 sert encore à construire les<br />
piles dos ponts et à faire de gros blocs pour les digues<br />
et pour neutraliser les vagues de la mer.<br />
Avant de terminer cet entretien nous signalerons<br />
un métal, le magnésium dont les composés accompagnent<br />
Souvent, dans la nature, ceux du calcium. Ainsi<br />
le carbonate de magnésie associé au carbonate de<br />
chaux consiitue la dulomie qui forme un grand nombre<br />
de iocbcs.<br />
La dolomie traitée par l'acido sulfurique donne du<br />
sulfate de chaux insn.utile cl du sulfate de magnésie<br />
soluble qu'on isole par décantation et par évnporation.<br />
Lo sulfate de magnésie est omplnyâ en médecine comme<br />
iurgalif, à la dose de iô à 6!) grammes, selon l'âge et<br />
Î<br />
es tempéraments ; on .lui substitue souvent le c.trate<br />
de magnésie qui est moins désagréable à prendre.<br />
Les eaux purgatives naturelles d'Epson) cl de Scdlitz<br />
doivent leurs propriétés au sulfate do magnésie.<br />
COURS SUPÉRIEUR - MAI 469<br />
La mannésie blanche des pharmaciens qui est utilisée<br />
pour comb titre les aigreurs il estomac est un hydrocarbonate<br />
de magnésie<br />
Lo magnésium est un métal qui brûle avec un éclat<br />
éblouissant ; sa lumière seule peut remplacer celle; du<br />
soleil et la lumière electriquo dans la photographie ot<br />
pour provoquer cerlainos réactions chimiques.<br />
Leçon : La chaux combinée avec l'acide carbonique<br />
constitue le carbonate de chaux très répandu<br />
dans la nature; il se présente sous plusieurs<br />
variétés, le marbre, la craie, la pierre à bâtir, le<br />
tuf, elc. Si l'on calcine le carbonate de chaux,<br />
l'acide carbonique se dégage ; il reste la chaux ou<br />
oxyde de calcium, combinaison de l'oxygène "avec<br />
un métal très difficile à isoler et sans usages.<br />
La décomposition du carbonate de chaux se fait<br />
dans des fours très simides; on distingue les"fours<br />
intermittents (fig. a) et les fours coulants (fig. b).<br />
Ces damiers sont chargés par la partie;.supérieure<br />
ou gueulard; on retire la chaux,.au fur'et à<br />
mesure, par une ouverture pratiquée à la partie<br />
inférieure.<br />
On a reconnu que la présence d'une petite quantité<br />
d'eau dans le calcaire facilite la cuisson.<br />
La chaux ainsi obtenue est anhydre; on l'appelle<br />
chaux vive. Si on y verse de l'eau, elle foisonne<br />
et se délite; la température s'élève; on a de<br />
la chaux éteinte, propre à la fabrication du mortier.<br />
La chaux hydraulique est de la chaux mélangée<br />
avec de l'argile; elle provient de la cuisson des<br />
calcaires argileux; elle a la propriété de durcir<br />
sous l'eau. Si la proportion d'argile est considérable,<br />
la chaux prend le nom de ciment; celui-ci<br />
acquiert uue grande dureté sous l'eau au bout de<br />
quelques heures.<br />
Le mortier est un mélange de chaux éteinte et<br />
de sable. Le sable, ou silice, ou acide silicique,<br />
ne joue pas de rôle chimique dans les mortiers<br />
aériens ; il a seulement pour but d'augmenter la<br />
surface de la chaux qui se carbonate et durcit seulement<br />
au contact de l'air. Dans les mortiers hydrauliques,<br />
au contraire, la silice et l'alumine de<br />
l'argile se combinent avec la chaux, et, en s'hydratant,<br />
acquièrent beaucoup de cohérence.<br />
Le béton est un mélange de chaux hydraulique<br />
et de cailloux ; il se solidifie sous l'action de l'humidité.<br />
Il est employé pour poser les piles des<br />
ponts et pour faire de gros blocs utilisés dans la<br />
construction des digues.<br />
SIXIÈME LEÇON<br />
Les poteries et les verres.<br />
Directions : l'art du potier remonte aux époques<br />
les plus reculées. Les villes asiatiques, réputées les<br />
plus anciennes, étaient construites en briques. Les<br />
loteries des premiers âges étaient façonnées avec du<br />
f<br />
imon séché au soleil. Dans l'antiquité, on trouve tou<br />
jours, dans les tombeaux, des vases en terre cuite;<br />
mais ces vases sont poreux et perméables ; ils contiennent<br />
mal les liquides.<br />
La poterie imperméable n'apparaît, en Europe,<br />
qu'au onzième siècle. A la mémo époquo, là poterie *
470 LIVRE DU MAITRE<br />
glaçure est introduite en Espagno par les Arabes et<br />
elle prend en Italie un développement considérable.<br />
•C'est au milieu du seizième siècle que Bernard<br />
Palissy, grâce à sa persévérance, et après bien des<br />
déceptions, parvint à trouver les plus belles faïences.<br />
Au dix-huilièmo siècle, la porcelaine apparaît en<br />
Europe. Bollger, protégé par rEIcctcur do Saxe, travaillait<br />
à. la solution du problème lorsqu'il remarqua<br />
un jour que sa perruquo était plus lourde que d'habitude.<br />
En ayant demandé le motif à son valet de<br />
Chambre, celui-ci lui répondit qu'on avait remplacé la<br />
la pâte de farine par une substanco terreuse plastique<br />
assez abondante dans la région. C'était le kaolin quo<br />
Bottger employa à la fabrication de la porcelaine<br />
Quelques années après, la même découverte est faite<br />
en France. A Saint-Yricix, prés de Limoges, la femmo<br />
d'un modeste chirurgien ayant rencontre du kaolin<br />
crut pouvoir employer cetto matière pour le savonnage<br />
du linge. Son mari pensa que la substance onctueuse<br />
et blanche devait jouir do propriétés importantes;<br />
il en envoya un échantillon à un pharmacien<br />
de Bordeaux, qui, ayant reconnu le kaolin, le Ht<br />
parvenir à Macquer. Bientôt après, de belles pièces do<br />
porcelaino fabriquées à Sèvres étaient présentées à<br />
l'Académie des sciences.<br />
Les poteries sont fabriquées essentiellement avec do<br />
l'argile. Cette substance, mélangéo avec un peu d'eau,<br />
formo une pâte liante qui so contracte cl se fcndillo<br />
en se desséchant. L'argile est un silicate d alumine.<br />
On en dislingue plusieurs variétés : le kaolin, les<br />
argiles plastiques, les argiles smectiques, les argiles<br />
figulines, les marnes et les ocres.<br />
~Le kaolin ou terre à porcelaine est la variété la<br />
plus pure; elle est blanche, onctueuse, très plastique.<br />
Les argiles plastiques se rapprochent beaucoup du<br />
kaolin; on les emploie pour fabriquer les poteries<br />
réfractaires.<br />
ÉÊÊÊÊ<br />
ilï!<br />
iiiiiH<br />
Les matières qui doivent constituer la pâte sont<br />
mélangées à l'état de bouillie dans des cuves munies<br />
d'agitateurs: La partie solide se dépose sous forme de<br />
limon ; on décante et l'on comprime la pâte pour lui<br />
Les argiles smectiques sont très onctueuses, mais<br />
elles sont fusibles aux températures élevées. On les<br />
utilise pour fouler les draps ; do là leur nom de terro<br />
à foulon.<br />
Les argiles figulines contiennent de l'oxyde de for ou<br />
de la chaux qui les rendent fusibles et peu plastiques ;<br />
on en fait des vases do terre cuite, des statues et<br />
autres poteries grossières.<br />
Les marnes renferment du carbonate do chaux et du<br />
sable; olles fout effervescence avoc les acides. On les<br />
utilise pour fabriquer les briques.<br />
Les ocres sont dos argiles siliceuses colorées en jaune<br />
ou en rouge par la presenco do l'oxyde do fer.<br />
On divise les poteries en deux grandes catégories :<br />
les poteries dures et les poteries tendres. Les premières<br />
comprennent la porcelaine, les grès et la faïence fine.<br />
Elles no sont, pas rayées par l'acier; elles sont infusiblcs.<br />
Les poteries tendres sont fusibles et rayables<br />
pur le fer; telles sont les faïences ordinaires et los<br />
terres cuites.<br />
Nous pouvons no donner ici tous les détails relatifs à<br />
la fabrication de toutes les variétés de poteries, ni la<br />
composition des différentes pâtes céramiques ; nous<br />
nous bornerons à quelques indications générales.<br />
Toute pâte céramique se composo do deux éléments,<br />
l'un plastique, l'argile, l'autro dégraissant qui empêche<br />
le retrait et le fendillement pendant la cuisson; ce<br />
dernier est ordinairement lo feldspath ou le sable.<br />
La composition des pâtes pour la fabrication de la<br />
porcelaine est très complexe. Le kaolin pur donne des<br />
pièces qui se fendent à la dessiccation ot so ramollissent<br />
au feu. L'addition du sable évite cet inconvénient,<br />
mais alors la pâte reste poreuse et ne peut être facilement<br />
couverte d'une glaçure. Si l'on ajoute du feldspath<br />
au mélange, celui-ci forme dans le feu un verro<br />
qui pénètre la masse poreuse et la rend imperméable<br />
et propre à recevoir la glaçure.<br />
Tour du potier.<br />
donner une fermeté convenable. Il faut encore augmenter<br />
sa plasticité et son homogénéité ; on obtient ce<br />
résultat par le malaxage et la pourriture. Celle-ci s'effectue<br />
dans des bassins où on laisse séjourner la ma-
tière pendant plusieurs mois on y ajoutant des eaux<br />
marécageusos. La fermentation putride donne lion à<br />
des gaz divers, notamment à de l'hydrogène sulfuré<br />
qui, en se dégageant, met en mouvement les plus polîtes<br />
particules du mélange.<br />
On fabrique los pièces au tour ou par lo moulago. La<br />
gravure ci-contre représente le tour du potier. Certaines<br />
pièces se façonnent au tour ot on les sculpte à la main.<br />
Los porcelaines livrées au commerce sont recouvertes<br />
d'une glaçure brillante appoléo.. couverte, formée do<br />
feldspath mêlé à du quartz. Los piécos qui n'ont pas do<br />
glaçure sont dites en biscuit.<br />
Les objets fabriques sont encastés dans des cazettes<br />
et soumis à uno cuisson graduée dans des fours chauffés<br />
au bois. Ces fours sont ordinairement à trois étages.<br />
On place les cazettes à l'étage supérieur ou la température<br />
est la moins élevée ; on les doscend ensuite dans<br />
los étages inférieurs. On surveille la cuisson par des<br />
visières et dos montres.<br />
Les visières sont de petites ouverturos par losquellcs<br />
on introduit de petits morceaux de porcelaine vernissée<br />
ou montres que l'on rolire do tomps on temps pour<br />
Les poteries entaillées, comme les faïences communes<br />
se composent d'argilo, do marne et de sable. Leur<br />
fabrication exige moins de soins que les poteries quo<br />
nous venons d étudier. Leur émail se compose d'oxyde<br />
de plomb, d'oxyde d'étain, ilo sable .quartzeux et do sel<br />
marin.<br />
Les terres cuites ne sont pas vernissées. Leur pâte<br />
est formée d'argile figulinc, de marne argileuse, de sable,<br />
de ciment et autres matières grossières. On range<br />
dans cette catégorie : les tuyaux de conduito, les pots<br />
à fleurs, les formes à sucre, les fourneaux, les tuiles,<br />
les réchauds, les briques.<br />
Le verre parait avoir pris naissanco en Egypte ou<br />
en Phénicie, Sa découverte date d'environ trois mille<br />
ans avant Jésus-Christ. Cette industrie s'établit à Romo<br />
sons le règne de Tibère. Les domains fondèrent plusieurs<br />
verreries en Gaule et en Espagne, mais elles<br />
furent anéanties lors de l'invasion des Barbares et le<br />
verre disparut en Occident. Les Phéniciens gardèrent<br />
longtemps le secret de l'art du verrier ; mais malgré les<br />
édits les plus tyranniques du Conseil des Dix, cette<br />
fabrication se répandit en Europe.<br />
COURS SUPÉRIEUR — MAI 471<br />
Vernissage do la faïence.<br />
juger du degré de la cuisson. Quand on juge colle-ci<br />
terminée oncesso do faire du fou et l'on détourne dès'<br />
quo lo four est suffisamment refroidi.<br />
La décoration do la porcolaine se fait par l'application<br />
do différents métaux, tels quo l'or, l'argent, lo platine,<br />
On lixo aussi des oxydes métalliques, dos engobés ou<br />
matières terreuses unies à un fondant vitreux,des émaux,<br />
des lustres métalliques.<br />
Les grès sont des poteries infusibles façonnés avec<br />
do l'argile plastiquo mélangéo à du sable quartzeux; ils.<br />
sont imperméables à l'eau. La vitrilication qui se produit<br />
à la surface est facilitée en projetant du sel marin<br />
sur les pièces pendant la cuisson.<br />
La faïence fine a pour base l'argile plastique mêlée<br />
do silico. Le façonnage se fait au tour. La cuisson<br />
comprend deux phases. Après la première on vernit les<br />
pièces en les plongeant dans uno Douillie d» composition<br />
variable où entrent divers oxydes métalliques, le<br />
feldspath, le sable, etc. On termino ensuite la cuisson.<br />
Les pipes en terre peuvent être classées parmi les<br />
faïences tines.<br />
En France, c'est Colbert qui favorisa le développement<br />
do la verrerie.<br />
Le verre est une combinaison d'acide silicique et d»<br />
bases variables, telles que la potasse, la soude fa chaux,<br />
l'alumine, l'oxyde do fer, l'oxyde de plomb. Le verro<br />
ordinaire est un silicate double do soude et de. chaux;<br />
le cristal est un silicate doublo do potasse ot de plomb;<br />
le verre à bouteilles renferme des silicates de soude, de<br />
chaux, d'alumine do fer.<br />
Le verre est uno substance transparente, dure, cassante<br />
; il est mauvais conducteur delà chaleur; refroidi<br />
brusquement il se brise. Les larmes bataviques et les<br />
flacons de Bologne qui se réduisent eu poussière par<br />
la rupture, s'obticuuent en chauffant ces objets jusqu'à<br />
la fusion et en lus refroidissant brusquement; le verre<br />
subit ainsi une espèce de trempe. •<br />
Dans la fabrication ordinaire, on remédie à la trempe<br />
par le recuit. Cotte opération consiste a refroidir pro-i<br />
gressivement les pièces, la rupture des verres de lampe,<br />
de la verrerie des laboratoires est due a un recuit insuffisant.<br />
L'acide fluorhydriquo attaque vivememeut le verre i
472 LIVRE DU MAITRE<br />
on tire parti de cotto propriété par la gravure sur<br />
y»rre (voir paire ). Les autres acides nagissent sur<br />
lo verre qu'a la longue et d'une manière très faible,<br />
1 action est assez soiis.blo à une température élevée.<br />
Canne du verrier. fcouiïai;c du verre.<br />
des silicates terreux, en lames minces, silicates qui ont<br />
et* dissous par l'action prolongée de l'eau sur le<br />
verro.<br />
Verre à vitres. — Il so fabrique par deux prr cédés,<br />
le soufflage et le moulage. Ordinairement le moulage<br />
est réservé à la fabrication des bouteilles. Chaque<br />
ouvrier a devant lui un creuset plein de verre fendu.<br />
Il a pour outil un tube on fer, muni à l'uce des extré<br />
Ensuite la fanne est abaissée et balancée de droite à<br />
' fauche et de gauche à droite. L'ampoule de verre prend<br />
je- formes indiquées par les ligures ci-contre et devient<br />
colin cylindrique. Il faut maintenant, délichr-r les deux<br />
- calottes qui terminent le cylindre. Pour iel i on entoure<br />
la cal.itle H'ou lil de fer très chaud et l'on louche la<br />
. ligne- chauffée avec un fer froid; la calotte se détache<br />
facilement. Enliu ou femi le cylindre suivant l'une de<br />
ses arèies, on le ramollit et on le développe sur an<br />
plan horizontal.<br />
Los alcalis concentrés attaquent fortement le verra<br />
on lui enlevant «le li silice. L'eau elle-même agit très<br />
lentement sur le verre. Aiusi les \orres anciens sont<br />
recouverts d écailles irisées, foiuioes par do la silico et<br />
mités d'un manche en bois; c'est la canne du verrier.<br />
Il pltnge l'exiremitc opposée au manche dans la pâte,<br />
la tourne et la retourne, pour arrondir la masse, puis<br />
il snufilc léger ment du s la i: mue. La masse pâteuse<br />
s'enfla, et, sous l'action de la pesanteur, prend la forme<br />
d'une poire. Puis l'ouvrier relève la canne au-dessus<br />
de la lètc et souftle de nouveau ; la poire s'affaisse et<br />
s'élargit.<br />
ttlices coulées. — Cctto industrie prit naissance en<br />
France à la lin du dix septième siècle. Le verre, à l'état<br />
fluide est coulé sur une table parfaitement plane et<br />
Unie, L'épaisseur de la glace est donnée par des règles<br />
de fer sur lesquelles passe le rouleau destiné à étaler<br />
h' verrrt. Les glaces ainsi obtenues sont soumises au<br />
polissage. Celte opération s'effectue a l'aide do machines<br />
qui fout m >uvoir à la surface de la glace au lourd polissoir<br />
en bois, garni d'un feutre épais imprégné de<br />
colcotar.
Pour fabriquer les bouteilles, le verrier prend avec la<br />
canne une masse pâteuse qu'il introduit dans uu moule<br />
o» terre ou en fonte; puis il souffle. La bouteille est<br />
obtenue avec un fond plat; ce dernier, appuyé sur un<br />
mamelon conique, est refoulé à l'intériour. Il reste à<br />
former le collet en appliquant sur le col un filet de verre<br />
fondu.<br />
Le verre de bohème est dur, léger et limpide. Il est<br />
difficilement fusible ; aussi l'cmploie-t-on surtout pour<br />
la fabrication des ustensiles do laboratoire. Il est composé<br />
de quartz, do potasse, de chaux et d'une petite<br />
quantité de nitre et d'acide arsénioux.<br />
Le crown-glass a la mémo composition; toutefois il<br />
est moins siliceux.<br />
Le cristal, avons-nous dit, est un silicate double de<br />
potasse et do plomb. Le choix des matièros doit être<br />
tait avec un grand soin.<br />
Le flint-glass est uno espèce de cristal très riche en<br />
oxyde do plomb. Il est très employé avec le crown-glass<br />
our fabriquer les lentilles des instruments d'optique.<br />
E•rsqu'on observe un objet avec une loupe ordinaire,<br />
on remarque des franges irisées duos à l'inégale réfrineaoe<br />
des divers rayons colorés dont la réunion forme<br />
Î<br />
a lumière blanche ; cet inconvénient disparait si la<br />
loupe est formée de deux lentilles accolées, l'une de<br />
fliat-glass, l'autre de crown-glass.<br />
Les verres des instruments d'optique de précision<br />
exigent la plus grande pureté; le succès, dans cette<br />
fabrication, est difficile à atteindre. Ainsi l'un des verres<br />
474 LIVRE DU MAITRE<br />
la en pulpe. Malaxons cette pulpe sous un filet d'eau et<br />
recevons cette eau dans un verre ou un cristallisoir.<br />
Laissons reposer. Une matière blanche se dépose, c'est<br />
de la fécule. Le liquide décanté et soumis à l'ébullition<br />
donne des filaments blancs qu'on peut isoler sur le<br />
Ainsi la pomme de terre, corps organité, est composée<br />
de plusieurs principes immédiats : la fécule, la cellulose,<br />
le sucre, le gluten, l'albumine. Séparer ces principes,<br />
c'est faire l'analyse immédiate. Cette analyse<br />
s'effectue par des procédés purement mécaniques,<br />
notamment en faisant intervenir des dissolvants.<br />
Les substances organiques sont composées des mêmes<br />
éléments que les corps inertes; cependant quatre de<br />
ces éléments, le carbone, l'hydrogène, l'oxygène et<br />
l'azote, dominent, et le carbone se rencontre dans tous<br />
les principes immédiats.<br />
Rechercher les corps simples qui constituent un corps<br />
organique, c'est faire l'analyse élémentaire de ce corps.<br />
Cette analyse est conduite différemment selon que la<br />
substance est azotée ou non. Pour reconnaître si une<br />
matière est azotée, on en chauffe un petit fragment<br />
avec une pastille do potasse caustique, dans un tube à<br />
essais. Si la matière est azotée, il se dégage de l'ammoniaque<br />
facilement reconnaissable à son odeur;<br />
d'ailleurs, dans ce cas, si l'on présente à_ l'orifice du<br />
tube, une baguette de verre plongée dans l'acide chlorhydrique,<br />
il se produit des vapeurs blanches très<br />
caractéristiques. On fera cette expérience avec une<br />
substance azotée, un fragment de viande par exemple,<br />
et avec une matière non azotée, soit avec un morceau<br />
de sucre ou un peu de fécule.<br />
Si la substance n'est pas azotée, on l'introduit dans<br />
un tube (fig. a) mélangée avec de l'oxyde de cuivre. Ce<br />
tube communique avec des tubes en U renfermant de<br />
la pierre ponce imbibée d'acide sulfuriquo et avec des<br />
boules de Liebig contenant une dissolution de potasse<br />
caustique. On chauffe la matière à analyser ; le carbone et<br />
l'hydrogène réduisent l'oxyde de cuivre; il se forme de<br />
l'acide carbonique et de la vapeur d'eau qui sont<br />
absorbés par les boules et les tubes en U. Des pesées<br />
effectuées avec soin, on déduit la quantité de carbone<br />
et d'hydrogène qui entraient dans' la matière ; l'oxygène<br />
se dose par différence.<br />
Si la substance est azotée, on dose le carbone et<br />
l'hydrogène comme précédemment ; l'azote est dosé en<br />
volume, à l'état gazeux, ou mieux à l'état d'ammoniaque,<br />
en chauffant un poids connu de la matière avec de la<br />
chaux sodée.<br />
On est arrivé à faire la synthèse de certains principes<br />
immédiats. C'est à M. Berthelot que l'on doit des travaux<br />
importants sur cette branche intéressante des sciences<br />
chimiques. Ainsi le carbone et l'hydrogène, sous l'influence<br />
de l'électricité, donnent l'acétylène. Ce dernier<br />
en s'assimilant de l'hydrogène, devient gaz défiant. L '<br />
gaz oléfiant, en se combinant avec de 1 eau produit d<br />
l'alcool, semblable à celui que l'on obtient par {la fer- e<br />
meutation et la distillation des jus sucrés extraits des<br />
végétaux.<br />
Nous commencerons l'étude des matières organiques<br />
par les carbures d'hydrogène.<br />
Les composés de carbone et de l'hydrogène sont<br />
nombreux; ils sont solides, liquides ou gazeux, lis sont<br />
"combustibles. Ils n'ont pas de propriétés acides ou<br />
basiques.<br />
Fig. a.<br />
filtre, c'est de l'albumine. L'eau filtrée et évaporée<br />
donne du surre et une petite quantité do sels minéraux.<br />
Ce qui reste dans le linge qui a servi à la<br />
malaxation est formé des parois dos cellules ou cellulose<br />
et d'un peu de substance azotée ou gluten.<br />
3<br />
Les carbures gazeux ont été étudiés avec le gaz<br />
d éclairage ; nous n'y reviendrons pas ici.<br />
Carbures liquides. — Ceux qui offrent le plus d'intérêt<br />
sont : la benzine, l'essence de térébenthine et le<br />
pétrole.<br />
La benzine prend naissance dans la distillation<br />
sèche d'un grand nombre de matières végétales, telles<br />
que les huiles grasses, les résines, la houille. Dans<br />
1 industrie, on la retire du goudron qui se dépose<br />
dans l'épuration du gaz d'éclairage. La distillation du<br />
goudron s'effectue dans une cornue cylindrique en tôle<br />
communiquant avec un serpentin maintenu dans un<br />
réfrigèrent. La benzine formée d'huiles légères distille<br />
d'abord ; puis passent les huiles lourdes avec un carbure<br />
solide la naphtaline ; il reste dans la cornue une<br />
matière solide, le braisée. Celui-ci est employé pour la<br />
fabrication des agglomérés, de l'asphalte ou mélange de<br />
brai, de pierres concassées et de sable.<br />
Le brai gras est ce qui reste dans la cornue après<br />
la distillation des huiles légères; il sert à agglomérer<br />
les petits fragments des houille et à former ces cubés<br />
et ces cylindres qui sont employés pour chauffer les<br />
locomotives.<br />
La benzine est un liquide incolore, d'une odeur<br />
éthérée. Sa densité est 0.85 ; elle bout à 80°. C'est un<br />
dissolvant du soufre, du phosphore, de l'iode, du<br />
caoutchouc, des matières grasses, des résines, du cambre,<br />
des essences, de la cire ; de là un grand nombre<br />
'applications industrielles. On l'utilise pour dégraisser<br />
et nettoyer les étoffes, mais l'inflammabilité de sa vapeur<br />
rend son emploi dangereux.<br />
Si l'on fait agir l'acide azotique sur la benzine en<br />
agitant constamment le mélange et en ajoutant ensuite<br />
une grande quantité d'eau, il se précipite un liquide<br />
oléagineux, plus dense que l'eau ; c'est la nitrobenzine.<br />
Ce liquide a une couleur jaune; il bout à 213*; il se<br />
soliditie à 0°. Sa densité est 1,3. Il possède une odeur<br />
agréablo, analogue à celle de l'essence d'amendes<br />
amères; aussi est-il employé, sous le nom d'essence de<br />
mirbane, pour parfumer les savons, les pommades, les<br />
bonbons.<br />
La nitrobenzine est surtout en usage, dans l'industrie,<br />
pour préparer l'aniline avec laquelle on obtient<br />
de belles couleurs.<br />
Le pétrole jaillit de plusieurs sources ; les plus abondantes<br />
sont en Amérique et sur les bords de la mer<br />
Caspienne. S'il est mélangé avec de l'eau, on laisse reioser<br />
; le pétrole, moins dense que l'eau, surnage et on<br />
Ï<br />
e sépare par décantation, soumis à la distillation dans<br />
de grandes cornues chauffées à l'aide de la vapeur, on<br />
obtient, au-dessous de 50°, des vapeurs qu'on condense<br />
difficilement et qui sont à peu près perdues. De 50 à<br />
120° passent l'élner de pétrole et l'essence minérale ou<br />
huile de naphle. Leurs vapeurs mêlées à l'air donnent<br />
le gaz Mille utilisé pour l'éclairage L'essence de pétrole<br />
est employée dans les lampes à éponge. La facilité avec<br />
laquelle ces carbures s'enflamment exige de grandes<br />
précautions de la part des personnes qui en font<br />
usage.
Vers 200°, la distillation donne l'huile de pétrole<br />
u'on lave à l'acide sulfurique et à la soude caustique.<br />
3n la débarrasse ainsi des carbures très volatils. On<br />
reconnaît qu'elle est bien rectifiée lorsqu'elle ne s'enflamme<br />
pas au contact d'une allumette (on fait l'expérience<br />
en en plaçant une petite quantité dans une<br />
assiette), et lorsque sa densité est au moins 0,8 (un<br />
litre ne doit pas peser moins de 800 grammes).<br />
De 200* a 400*, on recueilles les huiles lourdes employées<br />
pour le graissage des machines, et la paraffine,<br />
substanco solide, faible vers 60°, et dont on fait des<br />
bougies.<br />
Les débits de pétrole sont réglementés par le décret<br />
du 20 mars 1885.<br />
Voici les inscriptions prescrites par le conseil d'hygiène<br />
de Paris en ce qui concerne l'éclairage au pétrole :<br />
« Une lampe destinée à brûler du pétrole ne doit<br />
avoir aucune gerçure, aucune fêlure, établissant une<br />
communication directe avec l'enceinte où la mèche<br />
fonctionne. Le réservoir doit contenir plus d'huile que<br />
l'on n'en peut brûler en une seulo fois, afin que la<br />
lampe ne puisse pas être vide pendant qu'elle brûle.<br />
« Les parois des réservoirs doivent être épaisses :<br />
les ajustages qui les surmontent doivent être fixés, non<br />
pas à simple frottement, mais par un mastic inattauable<br />
par les huiles minérales. Le pied des lampes<br />
3oit être louid et présenter assez de base pour donner<br />
plus de stabilité et diminuer les chances de versement.<br />
Avant d'allumer une lampe, on doit la remplir complètement,<br />
et ensuite la fermer avec soin.<br />
« Lorsque l'huile est sur le point d'être épuisée, il<br />
faut éteindre et laisser refroidir la lampe avant de<br />
l'ouvrir pour la remplir. Dans le cas où 1 on voudrait<br />
introduire l'huile dans la lampe éteinte, avant son<br />
complet refroidissement, il est indispensable de tonir<br />
éloignée la lumière avec laquelle on éclaire pour procéder<br />
à cette opération.<br />
< Si le verre d'une lampe vient à casser, il faut éteindre<br />
immédiatement, afin de prévenir réchauffement des<br />
garnitures métalliques. Cet échauffement, quand il atteint<br />
une certaine intensité, vaporise l'huile contenue<br />
dans le réservoir; la vapeur peut prendre feu, déterminer<br />
une explosion entraînant la destruction de la<br />
lampe, et, par suite, l'écoulement d'un liquide toujours<br />
très inflammable et souvent même déjà enflammé.<br />
« Le sable, la terre, les cendres sont préférables à<br />
l'eau pour éteindre les huiles minérales en combustion.<br />
»<br />
L'essence de térébenthine se prépare en distillant les<br />
térébenthines ou sucs résineux produits par les différentes<br />
espèces de pins. On pratique des incisions au<br />
tronc de l'arbre; le liquide qui s'écoule est recueilli<br />
dans des pots. Parla distillation, ce produit se sépare<br />
en deux parties, l'essence de térébenthine et la colophane.<br />
L'essence de térébenthine est un liquide très mobile,<br />
incolore, d'une densité égale à 0,86. Elle bout à 156*,<br />
Sa vapeur est aussi inflammable que l'essence de pétrole<br />
et sa vente est soumise aux mêmes règlements. Elle dissout<br />
les résines et les huiles, propriété qui la fait employer<br />
pour préparer les couleurs à l'huile et pour fabriquer<br />
les vernis.<br />
La colophane ou arcanson est une matière solide<br />
d'une couleur brune-jaunâtre. On en fait des torches<br />
résineuses, des allume-feux, en plongeant des cordons<br />
d'étoupes, des bûchettes, des copeaux de bois, des pommes<br />
do pin, etc., dans la colophane fondue.<br />
Carbures solides. — Les principaux sont la paraffine<br />
et la naphtaline déjà citées et l'anthracène.<br />
La naphtaline, avons-nous dit, se retire du goudron.<br />
Elle se présente sous la forme de lamelles blanches,<br />
d'une odeur forte. Elle fond à 80*. Sa densité est un<br />
peu supérieure à celle de l'eau. Elle se dissout dans<br />
l'alcool et l'éther, mais elle est insoluble dans l'eau.<br />
Elle brûle avec une flamme fuligineuse. On l'utilise pour<br />
préparer du charbon pour l'encre de Chine et l'encre<br />
COURS SUPÉRIEUR — MAI 475<br />
d'imprimerie, pour obtenir des matières colorantes et<br />
pour garantir les pelleteries contre les insectes.<br />
L'anthracène s'extrait aussi des huiles lourdes du<br />
goudron de houille ; il passe, dans la distillation, audessus<br />
de 360* C'est une substance d'une odeur désagréable,<br />
insoluble dans l'eau, peu solublo dans l'alcool.<br />
Il a une application importante dans l'industrie ; il sert<br />
a préparer Valizarine artificielle. Celle-ci est une matière<br />
colorante rouge qu'on relire aussi de la garance.<br />
Aussi la culture de celte plante- a-t-elle diminué d'importance<br />
dès que l'on a pu obtenir artificiellement le<br />
principe colorant.<br />
Leçon : Les matières organiques qui constituent<br />
les tissus des animaux et des végétaux sont<br />
essentiellement composées de quatre corps simples<br />
: le carbone, l'hydrogène, l'oxygène et l'azote.<br />
Toutes renferment nécessairement du carbone associé<br />
à un ou à plusieurs des autres éléments.<br />
Les composés organiques les plus simples sont<br />
formés de carbone et d'hydrogène ; on les appelle<br />
carbures d'hydrogène. Us affectent tantôt l'état<br />
solide, tantôt l'état liquide, tantôt l'état gazeux.<br />
Tous ont la propriété de brûler en donnant de .<br />
l'acide carbonique et de la vapeur d'eau.<br />
Les carbures d'hydrogène gazeux entrent dans<br />
la composition du gaz d'éclairage ; ils ont déjà été<br />
étudiés.<br />
La benzine, l'essence de térébenthine et le pétrole<br />
sont liquides.<br />
On prépare la benzine en distillant le goudron de<br />
houille obtenu dans la fabrication du gaz d'éclairage.<br />
Elle dissout les matières grasses, le soufre,<br />
le phosphore, etc. Sa vapeur s'enflamme facilement.<br />
L'essence de térébenthine s'extrait des sucs que<br />
l'on retire des arbres résineux ; par la distillation,<br />
ces sucs se séparent en deux parties, l'une liquide,<br />
l'essence de térébenthine ; l'autre solide, la colophane.<br />
La benzine, traitée par l'acide nitrique, donne la<br />
nitrobenzine employée en parfumerie sous le nom<br />
^essence de mirbane. i<br />
Le pétrole se trouve dans le sein de la terre. En<br />
le soumeltant à la distillation, on en retire successivement<br />
: l'éther de pétrole, l'essence de pétrole,<br />
l'huile de pétrole, et des résidus solides. L'essence<br />
et l'huile sont utilisées pour l'éclairage.<br />
Dans les carbures solides, on trouve la naphtaline,<br />
l'anthracène et la paraffine.<br />
La naphtaline se retire des huiles lourdes du<br />
goudron; elle brûle avec une flamme fuligineuse.<br />
Son odeur éloigne les insectes.<br />
Vanthracène s'extrait aussi du goudron; il sert<br />
à la préparation de l'alizarine artificielle.<br />
La paraffine se retire du pétrole ; elle est employée<br />
dans la fabrication des bougies; dans ce<br />
cas, on la mélange avec l'acide stéarique.<br />
HUITIÈME LEÇON<br />
L'Alcool<br />
: Direction : En chimie, on désigne sous le nom<br />
d'alcools une catégorie do corps, composés de carbone,
476 LIVRE DU MAITRE<br />
d'hydrogène et d'oxygène, capiblos de so combiner avec<br />
les acides pour former des substances auxquelles on a<br />
donné le nom à'éthers composés. Ils sont constitués par<br />
les carbures d'hydrogène unis à deux équivalents d'eau.<br />
Ainsi le bicarbure d'hydrogène associé à deux équivalents<br />
d'eau douce donne l'alcool ordinaire (G'H 4 -f- 2<br />
HO = G'H0'). Nous ne pouvons nous étendre ici sur<br />
la constitution chimique des alcools. Nous allons nous<br />
borner à indiquer les propriétés de l'alcool ordinaire,<br />
sa préparation, en ajoutant quelques mots sur la fermentation<br />
et les principales liqueurs alcooliques.<br />
L'alcool pur (C'H'O 1 ) est un liquide très mobile, incolore,<br />
d'une odeur enivrante et agréable, d'une saveur<br />
brillante. Sa densité est 0,8. Il bout à 78»- On n'est pas<br />
pirvenu à le solidifier, aussi on l'utilise pour la construction<br />
des thermomètres destinés a la mesure des<br />
basses températures.<br />
Il se mêle à l'eau en toute proportion; ce mélange<br />
est accompagné d'une diminution de volume qui est assez<br />
sensible lorsque les deux liquides sont unis à volumes<br />
égaux, il y a Jiussi dégagement de chaleur.<br />
Expérience. — Dans un flacon (fig. a), introduisez de<br />
l'eau sucrée avec un peu de levure de bière. Faites communiquer<br />
l'appareil avec une éprouvette reposant sur<br />
la cuve et pleine de ce liquide. L'cprouvette se remplit<br />
peu à peu d'acide carbonique ; le liquide perd sa saveur<br />
sucrée; il se forme de l'alcool qu'on peut isoler<br />
par la distillation.<br />
L'alcool obtenu dans l'industrie n'est pas pur; il est<br />
associé à une certaine quantité d'eau. On diminue la<br />
proportion de ce dernier liquide par des distillations<br />
successives. Pour avoir l'alcool absolu, on distille plusieurs<br />
fois l'alcool ordinaire avec de la chaux vive qui<br />
retient l'eau. On reconnaît que l'alcool est pur lorsqu'un<br />
morceau de sulfate decuivre, décoloré par lacalcination,<br />
reste blanc en le plongeant dans le liquide; le sel ne<br />
bleuit qu'en s'assimilant de l'eau.<br />
On appelle eau-de-vie une liqueur qui renferme moins<br />
de cinquante pour cent d'alcool.<br />
L'alcool obtenu par les procédés industriels a un<br />
mauvais goût et une odeur désagréable ; on lui donne<br />
b»n goût par la rectification, opération qui consiste<br />
dans des distillations convenablement conduites. Depuis<br />
quelques années on fait intervenir le courant électrique.<br />
Vin. — Il est produit par la fermentation du jus de<br />
raisin. Après la vendange, on introduit les raisins<br />
dans une cuve et on les écrase. La fermentation ne<br />
tarde pas à commencer ; il se dégage une quantité<br />
notable d'acide carbonique qui provoque la formation<br />
d'une mousse épaisse; la température s'élève ; la surface<br />
se recouvre d'une sorte de croûte qu'on a soin<br />
d'immerger fréquemment afin d'éviter l'acctification ou<br />
formation du vinaigre.<br />
Lorsque la fermentation est avancée, on soutire le<br />
vin dans des tonneaux dans lesquels la fermentation<br />
Fig. a.<br />
L'alcool dissout los matières grasses, los essences ; il<br />
coagule l'albumine ou blanc d'oeuf. Il brûle à l'air avec<br />
une flamme peu éclairante, mais très chaude; il se forme<br />
de l'acide carbonique et do la vapeur d'eau.<br />
On obtient ce liquide par la distillation des boissons<br />
fermentées, telles que le vin, la bière, le cidre.<br />
Dans l'industrie, on traito la fécule de pommes de terre<br />
et l'amidon des céréales par l'orge germée ; il se développe<br />
un principe, la diasluse, qui transforme la matière<br />
amylacée on glucose ou sucre fermentescible. L'opération<br />
se fait dans des cuves en bois, en ayant soin de<br />
brasser constamment lo mélange en ajoutant de l'eau<br />
chaude, On laisse ensuite refroidir jusqu'à la température<br />
de 22° et l'on introduit de la levure de bière. GetU<br />
dernière possède un végétal appelé mycotlerme, composé<br />
do cellules organisées et qui transforme le sucre<br />
en alcool; ce végétal ne se développe qu'autant qu'il se<br />
trouvo on présence de phosphates et de matières azotées.<br />
Lorsque la fermentation est terminée, on procède<br />
:ï la distillation.<br />
se termine lentement; pondant ce temps on ne ferm»<br />
pas hermétiquement la bonde afin de permettre à<br />
l'acide carbonique de se dégager. Lorsque tout le<br />
glucose est transformé en alcool, le vin n'a plus de saveur<br />
sucrée ; les matiéros qui étaient en suspension se<br />
sont déposées au fond du tonneau, et la fabrication.<br />
est terminée.<br />
La composition du vin est très complexe. On y<br />
trouve de l'alcool, des traces d'acide acétique, d'acido<br />
succinique, plusieurs éthers, de la glycérine, des essences<br />
qui constituent le bouquet, du tanin, de l'albumine,<br />
de l'acide tartrique, de l'acide malique, des sols<br />
minéraux, des principes colorants, le tout en dissolution<br />
dans l'eau.<br />
La matière colorante est renfermée dans la pulpe.<br />
Si avant la fermentation on sépare la pulpe du jus, on<br />
obtient du vin blanc que l'on peut préparer encora<br />
avec les raisins blancs.<br />
Les vins mousseux, tels que les vins de Champagne,<br />
se fabriquent en mettant lo vin en bouteille avant qu»<br />
la fermentation soit complète ; on y ajoute du sucre<br />
candi et de l'alcool.<br />
Pour êtro conserve, le vin exige certains soins. Quelques<br />
mois après la mise en tonneau, au printemps, on<br />
le décante pour le séparer de la lie et on l'éclaircit par<br />
le collage. Cette opération consiste ordinairement à<br />
introduire dix blancs d'oeufs battus par hectolitre :<br />
l'alcool coagule l'albumine qui entraîne alors en se déposant<br />
les substances qui troublent le liquide. On peut<br />
alors le mettre en bouteilles où il se perfectionne peu<br />
à peu.<br />
Le vin est exposé à plusieurs maladies. Il aigrit par<br />
l'action du ferment acétique s'il est laissé au contact<br />
de Pair; aussi les bouchons doivent ils fermer hermé-
l!<br />
•<br />
-<br />
I<br />
.<br />
'<br />
'<br />
tiquoment. T.e vin tourné est dû au développement d'un<br />
ferment spécial forme do filaments tirs tenus.<br />
Le vin est l'objet d'un grand nombre do falsifications.<br />
Los plus dangereuses sont relies
478 LIVRE DU MAITRE<br />
mélange d'alcool et d'acide sulfurique concentré. C'est<br />
un liquide très volatil qui bout à 35* et se soliililîe à<br />
31*. Il a une odeur pénétrante et une saveur brûlante;<br />
il est incolore. Il diminue la sensibilité et la médecine<br />
l'emploie comme anesthésique. Il dissout les corps gras,<br />
l'iodo, le pliosphoro; il est peu solublo dans l'eau. Sa<br />
densité est 0,75.<br />
L'éther brûle en produisant une flamme blanche. Sa<br />
vapeur lormo avec l'air un mélange détonant; il faut<br />
avoir soin de no pas manipuler ce liquide à côté d'une<br />
flamme quelconque.<br />
Expérience. — Dans un verre à pied (voir 4» loçon),<br />
introduisez un pou d'élher. Une spirale de platine est<br />
fixée, par l'uno de sos extrémités, à un morceau do<br />
carton. On fait rougir l'autre extrémité et on l'introduit<br />
virement dans le verre sans qu'elle plonge dans le liquide.<br />
Le fil de platine demeure incandescent pendant longtemps.<br />
Telle est l'expérience de la lampe sans flam • e<br />
qu'on peut réaliser aussi avoc l'alcool, mais ello réussit<br />
moins bien.<br />
Leçon s L'alcool est un liquide moins dense<br />
que l'eau, composé de carbone, d'hydrogène et<br />
d'oxygène. Il brûle avec une tiamme peu éclairante<br />
mais intense, sans produire de la fumée, en donnant<br />
lieu à de l'acide carbonique et à de la vapeur<br />
d'eau. Il peut se mêler à l'eau en toutes proportions.<br />
Lorsqu'il est concentré, il a une saveur brûlante<br />
et il produit sur l'économie des accidenls<br />
graves.<br />
L'alcool entre dans la composition des boissons<br />
fermentées, comme le vin, le cidre, la bière, les<br />
liqueurs. Son abus occasionne l'ivresse et conduit à<br />
l'alcoolisme qui ruine la santé et provoque un<br />
grand nombre de maladies, telles que la folie, le<br />
aclirium iremens, etc.<br />
L'alcoomètre permet de doser l'alcool contenu<br />
dans les eaux-de-vie, qui sont un mélange d'alcool<br />
et d'eau. Pour déterminer la richesse alcoolique<br />
d'un vin ou d'une liqueur, il faut préalablement<br />
distiller un échantillon de ce liquide à. l'aide de<br />
l'alambic Salleron.<br />
L'alcool résulte de la fermentation des jus sucrés.<br />
Dans la fermentation, le sucre se transforme<br />
en alcool, en acide carbonique par l'intermédiaire<br />
de végétaux microscopiques ou ferments. Dans<br />
l'industrie, on prépare de grandes quantités d'alcool<br />
en transformant la matière féculente en sucre<br />
et en faisant ensuite fermenter ce dernier.<br />
Le vin provient de la fermentation du jus de<br />
raisin. C'est la pulpe du fruit qui donne au vin sa<br />
couleur rouge. On obtient du vin blanc si l'on enlève<br />
la pulpe avant de faire fermenter le jus.<br />
Le cidre et le poiré s'obtiennent en faisant fermenter<br />
le jus de pommes ou de poires.<br />
La bière se prépare avec l'orge et le houblon.<br />
Par la germination, la matière amylacée de l'orge<br />
se transforme en sucre; on fait ensuite fermenter<br />
ce dernier en ayant soin d'ajouter du houblon qui<br />
aromatise la bière; on hâte la fermentation par<br />
l'addition d'un peu de levure.<br />
L'alcool chauffé avec de l'acide sulfurique, concentré<br />
à la température de 140°, donne de l'éther.<br />
C'est un liquide très volatil, d'une odeur pénétrante.<br />
Il est très inflammable à l'air. 11 paralyse<br />
la sensibilité. On l'emploie souvent comme dissolvant.<br />
Exercice : Effets de l'alcool sur l'organisme.<br />
EXERCICE : Effets de l'alcool sur l'organisme. —<br />
L'alcool, en réalité n'a une si mauvaise réputation que<br />
par l'abus qu'on en fait. Pris en quantité modérée, il<br />
ost un stimulant des plus énergiques. Aussi est-il employé<br />
en médecine, moins qu'autrefois cependant. Vors<br />
le quinzième et le soizicme siècle, les docteurs et apothicaires,<br />
restés célèbres depuis Molière, étaient épris<br />
d'un véritable enthousiasme pour cette liqueur qui<br />
« fortifie la jeunesso et ressuscite les vieillards ». L'alcool<br />
alLiit devenir le médicament souverain, le remède<br />
universel, l'eau-dc-vie en un mol.<br />
Aujourd'hui on est revenu sur ces idéos et les déplorables<br />
effets de l'alcool sur l'organisme ne sauraient<br />
trop inviter à en proscriro l'emploi.<br />
L'alcool agit directement sur les organes par sa tendance<br />
à en extraire l'eau. Lorsqu'on l'introduit en<br />
excès dans l'estomac, il en crispe les parois surtout aux<br />
environs du p\lore, ce qui entrave la digostion Son<br />
action,prolongée produit des épaississements des parois<br />
de l'estomac d'où résultent des inflammations toujours<br />
très graves, car elles donnent souvent naissanco a un<br />
cancer. Mais l'appareil digestif n'a pas seul à souffrir<br />
de cetto action desséchante do l'alcool. Ce liquido en- •<br />
lève l'eau au tissu des appareils sécréteurs; il les racornit.<br />
Dès lors les sécrétions sont diminuées ou même<br />
arrêtées. Les impuretés n'étant pas chassées, tout l'organisme<br />
souffre et on voit apparaître des maladies permanentes<br />
comme la jaunisse des ivrognes due à un retard<br />
dans la sécrétion biliaire.<br />
L'alcool introduit directement dans le torrent circulatoire<br />
n'est donc éliminé par aucun appareil sécréteur;<br />
à peine les poumons en laissent-ils évaporer un peu.<br />
Il ne passe pas dans le sang par l'intermédiaire des<br />
chylifères, mais directement par las veines capillaires.<br />
Il "arrive donc aux poumons avec le sang veineux. Là,<br />
il empêche l'action vivifiante de l'oxygène sur le sang.<br />
Il absorbe en effet cet oxygène pour se transformer en<br />
acide carbonique et en càu, de sorte que le sang, au<br />
lieu d'emporter avec lui la quantité d'oxygène nécessaire<br />
à la combustion des tissus, s'est au contraire<br />
chargé d'une nouvello quantité d'acide carbonique. Le<br />
sang, après l'hématose, est donc à peu près semblable<br />
au sang veineux. On s'explique, des lors, ces morts<br />
foudroyantes produites par une ivresse prolongée.<br />
L'ivrogne qui a pris un trop çrand excès d'alcool, se<br />
trouve aspiiyxié comme s'il avait été plongé dans une<br />
atmosphère complètement dépourvue d'oxygène.<br />
Cette asphyxie a encore d'autres causes; on a trouvé,<br />
en effet, que chez les individus morts en état d'ivresse,<br />
le sang contenu dans le co)ur était coagulé. On peut<br />
se rcnHro compte soi-même de cet effet désastreux de<br />
l'alcool. Il sufht de verser, dans une certaine quantité<br />
de sang de bœuf encore frais, quelques gouttes d'alcool,<br />
immédiatement, l'albumine, la fibrine, l'Iiématosine du<br />
san» se coagulent. Le même effet se produit chez les<br />
alcooliques; le sang, figé au cœur, arrête la circulation;<br />
la mort est instantanée.<br />
Mais arrivons à l'effet le plus immédiat de l'alcool,<br />
c'est-à-dire à l'ivresse. Qui n« s'est rendu compte de<br />
l'aimable surexcitation produite par les premiers moments<br />
d'ivresse? Après un dîner copieux arrosé de bon<br />
vin, on voit peu à peu les joues qui s'enluminent, les<br />
yeux qui s'animent; bientôt l'imagination s'ouvre, les<br />
joyeux propos circulent à la ronde et la gaité française<br />
s'échappe à flots. Si l'on se borne là, rien de<br />
mieux, rien de plus louable mémo que celte expansion<br />
de la vieille verve gauloise. Mais revenons à notre<br />
ivrogne. Le buveur veul aller plus loin; alors sa vue<br />
se trouble et son intelligence aussi; ses oreilles tintent;<br />
il titube; c'est le commencement du délire. Bientôt, en<br />
effet, la tèle, d'abord congestionnée, devient pâle, les<br />
yeux sont hagards, l'ivrogne alors a perdu toute<br />
conscience et peut se livrer aux actes les plus violents;<br />
il délire constamment en proie à une fièvre ardente.<br />
Enfin il tombe hébété dans la plus complète prostation,<br />
ne pouvant plus soutenir sa face blême qu'il laisse<br />
aller de droite et de gauche; il Vomit, s'eogourdit et<br />
s'endort.
COURS SUP1<br />
Quelquefois les effets do l'alcool ne se bornent pas<br />
là. Un excès démesuré peut amener une apoplexie<br />
foudroyante. L œil vitreux, atono, l'homme ivre tombe,<br />
son pouls ne bat plus, sou corps se refroidit, sa face<br />
blême so congestionne violemment et il meurt.<br />
Ajoutons à cela que l'ivrogne oxhalc l'alcool par<br />
tous les pores; c'est ce qui nous explique pourquoi un<br />
individu qui ne manifeste aucun signe «l'ivresse dans<br />
un cabaret est tout a coup ivre, en sortant au grand<br />
air. L'ivrogne devient lourd, gauche; son haleine est<br />
fétide, sa force musculaire s'affaiblit considérablement<br />
comme sa volonté du reste, car l'ivrogne est on général<br />
lâche, irrésolu, salo et grossier; il Unit sa vie dans lo<br />
marasme.<br />
L'ivrognerie enfin mène aux deux terribles maladies<br />
connues sous lo nom d'alcoolisme et delirium tremens.<br />
La première, fort connue dans les pays froids où l'ouvrier<br />
va demander à l'alcool, un funeste supplément do<br />
forces, est parfaitement distincto du delirium tremens.<br />
Il se manifeste par un amaigrissement général, la paralysie<br />
partielle et des tremblemonts nerveux, sans<br />
compter l'état complet d'hébétement dans lequel l'individu<br />
reste plongé. On lo combat par la noix vomiquo<br />
PREMIÈRE LEÇON<br />
Hantes poli/pétales hypogynes.<br />
Directions : Les végétaux se divisent en deux<br />
groupes : 1" les phanérogames qui sont pourvus do<br />
fleurs et qui se reproduisent par des graiues; 2° les<br />
cryptogames ou végétaux sans fleurs.<br />
Les phanérogames se subdivisent en angiospermes<br />
ou plantes dont les ovules sont renfermés dans un<br />
ovaire clos, cl en gymnospermes ou végétaux qui ont<br />
les ovules nus. Ces derniers constituent une classe.<br />
Les angiospermes comprennent deux sections, les<br />
dicotylédones et les monocolylédones, formant chacune<br />
plusieurs classes.<br />
Nous commencerons par étudier les dicotylédones;<br />
on les divise ordinairement en six classes: 1° les polypétales<br />
hypogynes; 2° les polypétales périgynes; 3° les<br />
monopétales hypogynes: 1° les monopétales périgynes;<br />
5° les apétales"non amcnlacées; 6° les apétales amentacées.<br />
Les polypétales hypogynes ont un périanlhe double,<br />
composé d'un calice et d'une corolle; leur ovaire est<br />
libre; les pétales et les étamines, insérés sur lo réceptacle<br />
ou sur un disque, sont indépendants du calice.<br />
Nous avons clndio les espèces usuelles, avec quelques<br />
Sélails, dans le Cours élémentaire et dans le Cours<br />
moyen ; nous nous bornerons, dans le Cours sup rieur,<br />
à donner les principales familles avec les caiactères<br />
les plus saillants et les plus faciles à saisir; nous indiquerons<br />
en même temps le nom vulgaire des espèces<br />
les plus connues.<br />
RENONCULACÉES.<br />
CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites,<br />
tantôt régulières, tantôt irrégulières. Calice et corolle<br />
généralement ;ï cin-| divisions; étamines hypogynes en<br />
nombre indéfini. Le fruit est un akène ou un follicule.<br />
Végétaux ordinairement herbacés, rarement ligneux.<br />
Us renferment un principe acre, volatil, agissant comme<br />
poison narcotico-àcrc. Plusieurs espèces sont utilisées<br />
en médecine. Cette famille comprend environ un millier<br />
de représentants.<br />
ESPÈCES PRINCIPALES : Les renoncules ont une<br />
saveur caustique et brûlante; leurs fleurs sont jaunes<br />
IEUR — MAI 479<br />
et l'huile empyreumatique de pomme de terre; mais<br />
lo moyen lo plus efficace consislo dans la cossation do<br />
la cause qui T'a produit.<br />
Quant au delirium tremens, il se révèle par l'insomnie,<br />
les tremblements nerveux, lo bégaiement et surtout<br />
lo désordre intellectuel; c'est une véritable folie alcoolique<br />
souvent accompagnée do convulsions. Des accès sont<br />
intermittents. Los bains tiedes, los purgatifs salins et<br />
l'absorption d'opium a faible doso amènent une prompte<br />
guerison. Mais los récidives Unissent par occasionner<br />
uno véritable aliénation. Aussi, là. encore, lo meilleur<br />
remède consislo dans la privation graducllo do boissons<br />
alcooliques.<br />
Tels sont les déplorables effets de l'alcool sur l'organisme<br />
et sur les fonctions do la vie animale. Mais<br />
chose plus triste, l'intoxication alcoolique ne se borno<br />
{ >as à frapper un individu, ello atteint toute la race.<br />
*ar hérédité, l'alcoolisme et la dépravation avec toutes<br />
leurs conséquences physiologiques et morales se transmettent.<br />
On ne saurait donc trop approuver les lois<br />
sur l'ivresse et applaudir aux œuvres des sociétés do<br />
tempérance, car l'ivrognerie est un double crime envers<br />
soi-même comme envers toute sa race.<br />
HISTOIRE NATURELLE. -AGRICULTURE<br />
ou blanches. La plupart renferment un principe vireux<br />
qui esl un poison énergique. La renoncule acre so<br />
trouve dans toute la France. Le bouton d'or a des<br />
fleurs d'un jauno éclatant. La clématite na pas do<br />
corolle, sa tige est ligneuse. Los anémones ont aussi<br />
le périanlhe simple; on en distingue plusieurs espèces:<br />
\a.prilsalille,li\sylvie,iTos dangoreuse pour les bestiaux,<br />
l'hépatique, etc.<br />
L'ancolie vit à l'état sauvage dans les champs et on<br />
la cultive comme plante d'ornement ; ses pétales sont<br />
munis d'un long éperon.<br />
Les pivoines portent de grandes et belles fleurs ;<br />
leur réceptacle est très concave. La nigelle se rencontre<br />
fréquemment dans les champs et les moissons,
4&0 LIVREE IU MAITRE<br />
surtout drins les terrains maigres. L'ellébore a des<br />
fleurs vcidàtrcs, b niées d'une iclnle vineuse ; elle<br />
jouissait autrefois de la réputation do guérir la folie.<br />
L'aconit est employé en médecine; son principo est<br />
très énergique Los adonis util des fleurs rouges; lo<br />
pi:d d'à ouetle. oa d'tuphinJlle a les pétales supérieures<br />
prolongées en éperon.<br />
Citons encoro la petite douve, la fleairo, etc.<br />
CA.RYOPHYLLÉES.<br />
CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites.<br />
Calice ut corolle le plus souvent à cinq divisions. Elamincs<br />
en nombre égal ou duublc à celui des pétales.<br />
Deux à cinq styles lilif innés ; finit formé de deux à<br />
cinq carpelles, ordinairement une capsule, quelquefois<br />
une baie. Végétaux herbacés; feuilles opposées ou entières.<br />
Celte famille ne possède pas d'espèces à propriétés<br />
actives; quelques-unes ont un suc mucilagincux<br />
et leurs fleurs exhalent une odeur suave.<br />
ESPÈCES PRINCIPALES : Les diff rentes espèces<br />
û'œillrts, l'œillet des chartreux, l'uiillet des poètes,<br />
l'oeillet des llcurislcs; on les cultive dans les jardins<br />
comme plantes d'agrément. Les lychnis, tels que le<br />
coucou, la croix de Jérusalem; la nielle des blés produit<br />
des graines qui, en se mélangeant au blé, donnent<br />
un pain d'uno saveur désagréable.<br />
La saponaire, a des propriétés légèrement sudorifiques<br />
; elle est employée comme dépuratif dans les<br />
maladies do la peau et* dans les affections rhumatismales.<br />
Voisine est connue encore sous le nom de mouron<br />
des oiseaux. Les silénfs, la slellaire, la céraiste<br />
n'ont aucune application. La spurgonte cl la saijine<br />
sont excellentes pour le bétail.<br />
CRUCIFÈRES.<br />
CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Cette famille est bien<br />
caractérisée. Le calice a quatre pétales disposés en<br />
croix; la corolle, quatre pétales disposés aussi en croix<br />
et alternant avec les divisions du calice. Six élimines<br />
hypogynes et tetradynames, c'est-à-dire qjatre longues<br />
et lieux plus courtes. Fruit à deux carpelles et formant<br />
une silique ou une siliculo. Plantes annuelles ou bisan<br />
nuel^; feuilles a'terncs. Elles renferment une huile<br />
essentielle et un principe amer untiscorbuliq je.<br />
ESPÈCES PRINCIPALES : Le chou et ses diffe-<br />
: rentes variétés, le chou cavalier qui sert de nourriture<br />
au bétail, le chou de Bruxelles dont on mange les<br />
bourgeons, le chou ponim'. qui est très savoureux, le<br />
CllO'l-fleur qui est un aliment sain et agréable, lo chou<br />
c-ilza qui fourni une huile, le chou d'Alsace qui sert<br />
a. préparer la choucroute.<br />
Le pastol est cultivé dans le Midi comme plante<br />
tinctoriale. Le cresson a des propriétés antisc rbutiques;<br />
excitantes, diurétiques, dépurutives; il contient<br />
de l'iode et du fer. La nivjtte ot le colza sont des<br />
plant, s oléagineuses ; leur huile sert pour l'éclairage et<br />
dans l'industrie.<br />
La moutarde réduite en poudro sert à faire des<br />
sinupi.siucs ; elle parait sur nos tables comme condiment.<br />
Les raves nt les navets donnent un aliment sain et de<br />
facile digestion. Le radis et le raifort sont consommés<br />
comme b'.rs-d'muvro.<br />
La julienne, le thlispi, la lunetièro, la giroflée n'ont<br />
pas grande importance.<br />
YIOLARIÉES<br />
Dans cette famille nous remarquons la violette et la<br />
pensée. La racine do os plantes possède un principe<br />
acre doué de propriétés émétiques. L'infusion des fleurs<br />
est sudorilique. I.c sirop ilo violette a la propriété de<br />
verdir sous l'action d'une base sotuble. La corolle do<br />
ces plantes est polypétale irreguliero anomale. On en<br />
cultive plusieurs vaiiétés dans les jardins.<br />
HESPÉRIDÉES<br />
Ce sont des arbres on des arbrisseaux dont le fruit<br />
est une bespéridie. Les fleurs possèdent une huile<br />
essentielle qui leur donne une odeur suave et pénétrante.<br />
L'oranger est originaire do la Chine. Les Arabes<br />
l'ont propagé dans le midi de l'Europe. Il est cultivé<br />
en pleine terre ou en serre. Avec les pi taies de la fleur<br />
on prépare une eau distillée connue sous le nom d'eau<br />
de fleur d'oranger, d'une grande efficacité contré les<br />
accidents nerveux. Le fruit joue un rôle important; il<br />
est sain, rafraîchissant, apéritif et antiscorbutique. On<br />
doit manger les oranges à jeun ; après le repas elles<br />
arrêtent souvent la digestion. On appelle chinois les<br />
fruits cueillis verts et coniits. Le curaçao se prépare en<br />
laissant macérer l'écorco d'orange dans l'alcool.<br />
Lo citronniers été introduit en Europe avant l'oranger.<br />
Le citron est employé comme rafraîchissant ; il<br />
doit celte propriété à l'acide citrique qu'il contient en<br />
quantité notable. La limonade est du jus de citron<br />
étendu d'eau sucrée. Le suc du cilron a une saveur<br />
ac do et piquante ; il aiguise l'appétit, arrête le vomissement,<br />
résiste aux lièvres malignes.<br />
MALVACÉES<br />
CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites<br />
régulières; calice et corolle à cinq divisions. Etnmincs<br />
hypogynes en nombre indéfini. Plantes bisannuelles ou<br />
vivaces. Elles renferment un suc mucilagincux doué de<br />
propriétés emollientes et adoucissantes. Avec les fleurs<br />
on prépare des tisanes pectorales. ,<br />
ESPÈCES PRINCIPALES: La mauve et la guimauve<br />
sont des-plantes médicinales. La rose trémière est une<br />
plante d'ornement.<br />
Le cotonnier a la graine enf ourée d'une laine blanche,<br />
soyeuse, qui constitue le coton. Celui-ci sert à fabriquer<br />
un grand nombre de tissus.<br />
Le cacaoyer peut atteindre dix mètres de hauteur ;<br />
les graines donnent le cacao. Le chocolat est un mélange<br />
de cacao et de sucre ; c'est un aliment sain, nutritif et<br />
de facile digestion.<br />
Le baobab est un arbre gigantesque des régions tropicales.<br />
GÉRANI.VCÉES<br />
Signalons le gérmium et lo pV.argoniwn qui fournissent<br />
à l'horticulture un gr.nd nombre de variétés<br />
I cultivées comme plantes d'ornement. Ces végétaux
I<br />
-<br />
'i<br />
contienneat un principe astringent, soit de l'acido<br />
gallique.<br />
AMPÉLIBÉES<br />
Cette famille se Domine aussi vint fèves. On y trouvo<br />
la vigne qui oITro un grand nombre de variétés. En<br />
France, les vignobles des environs do Bordeaux, do la<br />
Bourgogno sont les plus renommés. La vijne est<br />
sujette à plusieurs maladies; deux surtout, le phylloxéra<br />
ot l'oïdium, ont ravagé, dans ces dernières années, la<br />
plupart do nos vignobles. La vigne vierge est une plante<br />
d'ornement.<br />
Guimauve.<br />
PAPAVERACÉES<br />
CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Calice à deux sépales;<br />
corolle a quatre pétales ; étamincs en nombre indéfini.<br />
Fruit soc et à plusieurs graines. Végétaux herbacés,<br />
annuels ou vivaces. Fleurs en ombelles. Us possèdent un<br />
suc délétère et une odeur vireuso.<br />
ESPÈCES PRINCIPALES : Le c tquelicot croit abondamment<br />
dans les champs. Le pavot est originaire de<br />
Pavot.<br />
l'Orient. Ses graines fournissent l'huile d'oeillette qui se<br />
conserve longtemps sai.s rancir. Le pavot somnifère<br />
COURS SUPERIEUR — MAI 481<br />
donne l'opium dont on relire plusieurs alcaloïdes. Le<br />
plus important est la morphine qui est employée en<br />
médecine pour calmer les douleurs ot provoquer le<br />
sommeil.<br />
Le laudanum est une liqueur alcoolique dans laquelle<br />
on a fait dissoudre de l'opium.<br />
La grande chélidoine renfermo un suc corrosif ot de<br />
couleur jaune.<br />
TERNSTROÊMIACIÉES<br />
L'arbre à thé et lo comélia sont les seules espocos<br />
qui méritent une mention. Lo thèse prépare en infusion;<br />
on no doit jamais lo faire bouillir. Sou usage s'est<br />
introduit en France au commencement de ce siècle. Il<br />
agit un peu comme lo café.<br />
Thé.<br />
Le camélia est remarquable par la beauté do son<br />
feuillage et l'éclat de ses Heurs.<br />
TILIACÉES<br />
Le tilleul est un arbre de nos forêts. Son bois est<br />
tendre et léger. Avec les fljurs, ou prépare des infusions<br />
sudoniiqucs. Lo huer sert à confectionner dos<br />
cordages.<br />
LWÉES<br />
Le lin est uns plante textile. Sa graine donne ima<br />
fanne qui a des propriétés émolheutes bien connut»;<br />
cite fournit aussi une huile utilisée dans la peinture.<br />
OXALIDEES<br />
L'oseille est riche en sel d'oseille ou bioxalato (!•<br />
potasse ; ello a une saveur acide très développée. E.le<br />
est comestible.<br />
ACÉRINÉES<br />
L'érable est un arbre dont le bois est compacte. Sa<br />
sève est sucrée; l'écorce est astringente. On lo p ante<br />
sur les promenades et dans les parcs.<br />
HIPPOCASTANÉES<br />
Le marronnier d'Inde a les fhurs disposées en pe><br />
nicules. Sa graine est riche en féùule. C est ua arora<br />
d'ornement. .
482 LIVRE DU MAITRE<br />
CELASTRINÉES<br />
Le fusain contient un principe amer et astringent.<br />
Son bois carbonisé est employé par les dessinateurs<br />
et pour la fabrication do la foudre.<br />
RÉSÉDACÉES<br />
Le réséda est cultivé dans les jardins à cause do<br />
l'odeur suave de ses fleurs. La gaude fournit une matière<br />
colorante jaune utilisée dans la teinture.<br />
NYMPHÉACKES<br />
Le nénuphar est une plante aquatique; les jeunes<br />
rhizomes donnent une fécule abondante et sont comestibles.<br />
RUTAOÉES<br />
La rue est répandue dans les contrées méridionales.<br />
Ses feuilles renferment en principe très énergique. La<br />
f'ravivelle fournit une huilo très volatile dont on tire<br />
parti dans la parfumerie. La gdiaca. un bois très dur;<br />
cet arbro est commun dans les Antilles.<br />
Leçon : On divise le règne végétal en deux<br />
grands embranchements : les phanérogames ou<br />
végétaux portant des ileurs et des graines, et dont<br />
l'embryon est pourvu d'un ou deux colylédons, et<br />
les cryptogames ou végéiaux dépourvus d'étamines<br />
et d'ovules dont l'embryon n'a pas de colylédons.<br />
Les phanérogames se subdivisent en dicotylédonèes<br />
ot en monocotylèdonées, chaque groupe<br />
comprenant plusieurs classes.<br />
La classe des polypétales hypogynes se distingue<br />
par l'ovaire qui est libre, par les pétales et<br />
les étamines indépendants du calice, insérés sur le<br />
réceptacle ou à la base de l'ovaire.<br />
Les familles les plus importantes sont :<br />
Renonculacêes. — Caractères : Plantes ordinairement<br />
herbacées, fleurs hermaprodites, calice et corolle<br />
à cinq divisions, étamines en nombre indéfini;<br />
plusieurs ont des principes actifs énergiques.<br />
Espèces principales : les renoncules, l'anémone,<br />
la clématite, l'ancolie, les pivoines, l'ellébore, les<br />
aconits, la nigelle, le pied-d'alouelte, etc.<br />
Caryophyllées. — Caractères : Plantes herbacées,<br />
ileurs hermaphrodites; calice et corolle à cinq,<br />
quelquefois à quatre divisions, étamines en nombre<br />
égal ou double à celui des pétales ; pour fruit,<br />
une capsule,'rarement une baie; les fleurs de plusieurs<br />
espèces ont une odeur suave.<br />
Espèces principales : l'œillet, le mouron des oiseaux,<br />
la saponaire, la stellaire, les lychnis, l'alsine,<br />
etc.<br />
Crucifères. — Caractères : Ces plantes sécrètent<br />
une huile volatile; plusieurs espèces entrent dans<br />
l'alimentation; le calice et la corolle sont à quatre<br />
divisions disposées en croix ; six étamines tétradynames<br />
; le fruit est une silique ou une silicule.<br />
Espèces principales : le chou, la moutarde, le<br />
navet, la rave, le radis, le raifort, le cresson, le<br />
colza, la navette, la cardamine, le thlaspi, le pastel,<br />
la giroflée, la julienne, la lunelière, etc.<br />
Violariêes. — La violelle, la pensée.<br />
Hespéridées. — L'oranger, le citronnier.<br />
Maluacces. — La mauve, la guimauve, le cotonnier,<br />
le cacaoyer, le baobab.<br />
Gêraniacées. — Le géranium, le pélargonium.<br />
Ampélidées. — La vigne, la vigne vierge.<br />
Papavéracées. — Le coquelicot, le pavot, la<br />
grande chélidoine, etc.<br />
Ternslroémiacées. — L'arbre à thé, le camélia.<br />
Tiliacëes. — Le tilleul.<br />
DEUXIÈME LEÇON *<br />
Les polypétales psrigynes.<br />
DIRECTIONS : Les végétaux de cette classo ont les<br />
pétales et les étamines soudées à leur base avec le<br />
calice sur lequel ils somblent s'insérer. L'ovaire est<br />
tantôt libre, tantôt soudé avec lo calice.<br />
PAPILlOiN'ACÉES<br />
CARACTERES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites<br />
irrégulières. Les sépales du calice sont soudés en tube<br />
à la partiu inférieure. La corolle est papilionacée, c'està-dire<br />
composée de cinq pétales, un supérieur, Vélendard,<br />
deux latéraux constituent les ailes, deux inférieures<br />
quelquefois soudés formaient la carène. Les<br />
étamines sout au nombre do dix, avec les filets soudés<br />
en tube; souvent uno étaminc est indépendante des<br />
neuf autres ; style filiforme. Le fruit, à un seul carpelle,<br />
est une gousse ou légume; il est polysperme.<br />
Cette famille renferme des arbres, des arbrisseaux et<br />
des herbes. Quelques espèces sont volubiles ou sarrnenleuses.<br />
Les feuilles sont alternes et composées. Les<br />
fleurs sont disposées soit en grappes, soit en ombelles,<br />
soit en panicules; souvent elles sont solitaire*.
Elle comprend des especos alimentaires et médicales;<br />
plusieurs sont l'objet d une culture pour la nourriluro<br />
de l'homme et dos animaux. Quelquos-unes contiennent<br />
un principe tinctorial.<br />
ESPÈCES PRINCIPALES : Le haricot est un aliment<br />
1res nutritif; on le mange vert ou sec. On en distinguo<br />
plusieurs variétés. La plus importante est lo<br />
haricot blanc qui se reproduit abondamment et qui a<br />
une tige courte. Le haricot de Soissons a les feuillos.<br />
larges ; lo haricot d'Espuguo est rougo, etc.<br />
Les pois se mangent verts, avec ou sans cosse ; on<br />
les consomme aussi secs.<br />
Les lentilles sont do facile digostion ; avec leur farine,<br />
on prépare la revalescière.<br />
Los fèves sont très riches en principes nutritifs.<br />
La luzerne, le trèfle et le sainfoin, sont cultivés<br />
dans les prairies artilicielles. Consommes en vert, ils<br />
produisent, chez les ruminants, la métëorisation ou cmpansement,<br />
due à l'accumulation do gaz dans l'appareil<br />
digestif ; ou le combut avec l'ammoniaque.<br />
Les réglisses, la casse, lo séné, le caroubier, sont des<br />
espèces médicinales. La casse et le séné croissent en<br />
Orient, dans l'Inde, en Amérique ; ils renferment un<br />
principe laxatif. Le caroubier se rencontre dans le midi<br />
de l'Europe ; le fruit produit uno pulpe sucréo. La tige<br />
souterraine de la réglisse est suerce.<br />
Citons maintenant plusieurs espèces industrielles. La<br />
plus importante est 1 indigo d'où l'on extrait l'indigo.<br />
Le bois de campêche est employé dans la teinture en<br />
bleu, en violet, en gris, en cramoisi, en noir.<br />
ho palissandre et lo bois de /ordonnent un bois très<br />
dur pour l'éhénisterio.<br />
Un grand nombro d'autres espèces sont moins importantes<br />
et beaucoup n'offrent do l'iutérèt que pour les<br />
herborisations.<br />
Le genêt et l'ajonc croissent spontanément dans hs<br />
lieux incultes. Les acacias, l'arbre de Judée, la glycine<br />
sont cultivés dans les jardins et sur les promenades.<br />
Genêt.<br />
Le baguenaudier se distingue par ses gousses gonflées<br />
d'air.<br />
. Signalons- enfin lo cytise, le loticr, l'astragale, lo<br />
mélilot, l'orobe, l'ornitrope, la coronille, le lupin,<br />
l'arachide, les mimosas, qui fournissent la gomme<br />
arabique, etc.<br />
COURS SUPÉRIEUR — MAI 483<br />
ROSACÉES<br />
CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites<br />
régulières. Calico mouosépalo à cinq divisions; corolle ,<br />
généralement à cinq priâtes on forme de cœur. Etamincs<br />
en nombre indéfini. Ovaire simple ou multiple,<br />
libre ou soudé. Celle famille renferme des arbres, des<br />
arbrisseaux ot dos herbes. Elle comprend plusieurs<br />
tribus qui sont considérées comme des familles par<br />
certains uaturalistes.<br />
ROSÉES : Le rosier qui fournil un grand nombre<br />
do variétés. L'essence de roses est uno huile volatile<br />
ue l'on retire des espèces odorantes. L'églantier a une<br />
eur d'un roso vif; il croit dans les endroits arides.<br />
3<br />
SANGUISORBÉES : leur corolle a qualre pétales ;<br />
souvent elle ost nulle La sanguisorbe, la pimprenelle<br />
et l'alchimille sont très recherchées des bestiaux.<br />
AMYGDALÉES : Leur fruit est une drupe. L'abricotier<br />
donne des fruits très recherchés; il lui faut un<br />
terrain léger et un climat doux. Le pêcher est l'objet<br />
d'une culture importante; les pèches comprennent de.jir^<br />
catégories, celles qui ont la chair fondante, se détachant<br />
du noyau, et celles dont la chair est fermo et adhérente<br />
au noyau.<br />
L'amandier souffre souvent des gelées printanières ;<br />
on distingue les amandes amères et les amandes douces;<br />
celles-ci seules sont comestibles. Lo prunier fournit<br />
plusieurs variétés. Le prunellier produit des fruits très<br />
acerbes.<br />
Amandier.<br />
Le cerisier donne d'excellents fruits. Avec le merisier,<br />
ils ont donné naissance à plusieurs variétés; U •<br />
bois est employé par les tourneurs. Le laurier Sainte-<br />
Lucie et le laurier-cerise sont cultivés pour la beauté<br />
de leurs fleurs.<br />
DRYADÉES : La ronce a la tige rampante et armé»<br />
d'aiguillons. Le fraisier et le framboisier produisent<br />
des fruits d'un parfum et d'une saveur agréables.<br />
La potentillc, la tormentillc, l'aigremoine, la benoîte<br />
offrent peu d'intérêt.<br />
POHACÉES : Le pommier et lo poirier ont donné<br />
par la culture un grand nombre de variétés ; on distingue<br />
les fruits à cidre et les fruits à coutean. Lé<br />
fruit du cognassier sert à faire des confitures. Le nér-,<br />
flier produit un fruit très acerbe qui dovienl doux eh<br />
vieillissant. L'alisier donne un bois très dur. L'azerolier<br />
porte des fruits d'une saveur aigrelette.
:<br />
-rrrr-j a&'wt? wr-HMi'.-'^r. -<br />
484 LIVRE DU MAITRE<br />
Lo sorbier des oiseaux et le cormier ont un bois très<br />
dur employé par les tourneurs. L'aubépine sert à établir<br />
des haies.<br />
La reine des prés et la filipendule appartiennent a<br />
la petite tribu des spiréacces.<br />
OMBELLlFÈRES<br />
CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs prosquo ton -<br />
jours hermaphrodites. Calice à cii.q divisions soudées<br />
en tube. Corolle à cinq pétales libres. Cinq élamines<br />
insérées avec les pétales ; deux styles, l'our fruit, un<br />
akène. L'inflorcsccnco est une ombelle simple ou coinoséc.<br />
Cetto famille ne renferme que des espèces her-<br />
Eacées. La plupart ont des propriétés actives, quelquefois<br />
délétères.<br />
ESPÈCES PRINCIPALES : La grande et la petite<br />
eigitë sont vireuses ; la médecine les emploie contre les<br />
affections nerveuses et les maladies scrofuleuses. La<br />
carotte est à la fois fourragère et potagère ; c'est la<br />
racine qui est comestible. Le celer' se mince euh ou cru<br />
en salade. Le Cerfeuil se met dans 1 s sauces et dans<br />
les salades. Le persil sert île condiment; il peut être<br />
confondu avec la ciguë ; celle-ci, froissée entre les<br />
doiel*, exhale une odeur fétide, ce que ne fuit pas le<br />
persil.<br />
Le panais a une racine nutritive. L'anis produit des<br />
graines aromatiques avec lesquelles on prépare l'fliitselte<br />
et des infusions pour combattre les dyspepsies et<br />
les flatuosités. Vangéligue est utilisée dans la conliseric.<br />
L'assi fœtida s'extrait d'uno espèce exotique; il<br />
est employé en médecine. Le cumin et la coriandre ont<br />
un arôme agréable ; ils servent de condiments.<br />
RHAMNÉES<br />
Cette famille est peu importante. Le jujubier se cultive<br />
dans le midi de la France; les Arabes mangent<br />
ses fruits. La jujube entre dans la pâte qui porte ce<br />
nom et qui est un mélange de sucre et de gomme. Le<br />
nerprun fournit une matière colorante jaune, son bois<br />
est employé pour la fabrication delà poudre; quelques<br />
espèces entrent dans la décoration de nos jardins.<br />
CRASSULACÉES<br />
Ces végétaux sont herbacés: leur tige est charnue.<br />
La joubarbe est quelquefois employée par la médecine<br />
populaire comme diurétique. On la trouve sur les toits,<br />
dans les vieux murs. Les orpins offrent plusieurs variétés<br />
à Heurs blanches, roses ou jaunes.<br />
CACTÉES<br />
Cette famille n'a pas de représentants dans nos climats;<br />
on en cultive quelques espèces dans les serros.<br />
Elles vivent dans les régions tropicales. La cochenille,<br />
d'où l'on extrait le carmin, vit sur le nopal, espèce de<br />
cactus. La figue de Barbarie est le fruit d'une autre<br />
espèce dont le bois est aussi fort recherché.<br />
GROSSULARIÉES<br />
Les groseilliers sont des arbrisseaux dont le fruit<br />
contient un mucilage sucré, de l'acide citrique et do<br />
l'acide maliquo. On distingue le groseillier rouge, le<br />
groseillier épineux ou à maquereau et le groseillier noir<br />
ou cassis. Les fruits do ce dernier servent à la confection<br />
d'une liqueur douée de propriétés toniques et sto*<br />
machiques.<br />
MYRTACÉES<br />
Le grenadier ne so conserve en France que dans les.<br />
serres. Il croit eu liberté dans le Midi. Le fruit est<br />
très volumineux; ses graines sont noyées dans une<br />
pulpe légèrement acide. L'écorcc a des propriétés<br />
vermifuges. Le giroflier est répandu dans l'Amérique<br />
équatorialc; les Heurs, a l'état do bouton et desséchées"<br />
constituent les clous de girofle. Le myrte a le feuillage<br />
toujours vert; il exhale une odeur suave.<br />
Grenadier.<br />
TÉRÉBINTHACÉES<br />
Plusieurs espèces fournissent des produits qui tnért»<br />
tent d'être cites. La myrrhe, l'encens, le baumo de Judée<br />
se retirent d'arbrisseaux originaire* de l'Arabie. L*<br />
sumac a l'écorcc riche en acide gallique: M raclai
à<br />
fournit une matière colorante jaune. Le manguier<br />
habite les Indes et l'Amérique du Sud; son fruit possède<br />
une acidité agréable. Les pistachiers donnent une<br />
résine appelée mastic; uno espèco réussit dans lo midi<br />
de la France. L'acajou appartient à la mémo famille,<br />
L'hortensia, arbrisseau cultivé dans les jardins, est<br />
de la famille des saxifragées.<br />
Le pourpier, plante potagère, est de la famille des<br />
portulacées.<br />
Leçon : Les végétaux de cette classe ont les<br />
pétales et les étamines soudés avec le calice et sont<br />
insérés sur cet organe; l'ovaire est tantôt libre,<br />
tantôt soudé avec le calice.<br />
Papilionacêes. — Caractères : Cette famille comprend<br />
des herbes, des arbustes et des arbres ; la<br />
corolle à cinq pétales oflïe la disposition papilionacée;<br />
les étamines sont au nombre de dix, le fruit<br />
-est une gousse ou légume. Elle renferme plusieurs<br />
espèces alimentaires ou médicinales.<br />
Espèces principales : Le genêt, le cytise, le lotier,<br />
l'ajonc, le robinier, le baguenaudier, le mélilot,<br />
la luzerne, le trèfle, le sainfoin, le haricot, la<br />
vesce, le pois, la fève, la gesse, l'orobe, la lentille,<br />
le lupin, l'arachide, l'arbre de Judée, la glycine, la<br />
réglisse, l'indigotier, les bois de campéche, du<br />
Brésil, de Pernambouc, de santal, de fer, la caroube,<br />
le séné, la casse, le tamarin, les mimosas<br />
qui fournissent la gomme arabique.<br />
Rosacées. — Caractères : Cinq sépales et cinq<br />
pétales; étamincs en nombre indétint; le fruit est<br />
variable. Cette famille est une des plus importantes.<br />
Espèces principales : Le rosier, l'églantier, la<br />
pimprenelle, la ronce, là fraisier, le framboisier,<br />
l'aigremoine, la potentille, la tprmentillc, la reine<br />
des prés, le néflier, le sorbier, l'alisier, l'aubépine,<br />
le poirier, le pommier, le cognassier, le cerisier,<br />
le merisier, le prunier, l'amandier, le pêcher,<br />
l'abricotier, le laurier-cerise, etc.<br />
Ombellifères. — Caractères : Plantes herbacées!<br />
inflorescences en ombelle ; cinq pétales et cinq étamines;<br />
deux akènes constituent le fruit.<br />
Espèces principales : Le persil, le céleri, le fenouil,<br />
le cerfeuil, la ciguë, l'angélique, le panais,<br />
la carotte, l'anis, la férule, Passa fœlida, etc. !<br />
'Rhamnées. — Le jujubier, le nerprun.<br />
% Crassûlacées. — L'orpin, la joubarbe.<br />
Cactées. — Les cactus sur l'un desquels vit la<br />
cochenille.<br />
Grossulariées. — Les différentes espèces de groseilliers.<br />
Myrtacées. — Le grenadier, le myrte, le giroflier<br />
dont les fleurs, à l'étal de boutons et desséchées,<br />
constituent les clous de girofle.<br />
Térébinthacées. — Plusieurs espèces exotiques<br />
remarquables par leurs produits résineux : la myrrhe,<br />
l'encens, etc.<br />
COURS SUPÉRIEUR — MAI 48S<br />
TROISIÈME LEÇON<br />
Les monopétales hypogynes.<br />
Direction s Le périanthe dexes plantes est double.<br />
La corolle a les pétales soudés entre eux. Los étamines<br />
sont insérées sur la corolle. L'ovaire est ordinairement<br />
libre.<br />
LABIÉES<br />
-<br />
.,-,,..<br />
CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurf hermaphrodites<br />
irrégulières. Calice monosépale régulier, 1 à'cinq dents.<br />
Corolle & cinq-pétales soudés, bilabiée ; deùx ; pot aies<br />
forment la lèvre supérieure; les- trois autres,-la-lèvre<br />
inférieure. Les étamines sont au nombre de deux ou de<br />
? [uatre; dans ce dentier cas elles sont didynames. Le<br />
ruit est composé de deux:carpelles.<br />
Les liges sont tétragoncs; les' feuilles", opposées.<br />
Presque toutosles espèces renferment une essence aromatique<br />
qui leur donne des propriétés'stimulantes.<br />
ESPÈCES PRINCIPALES: La lavande' est uno<br />
plante herbacée, mais la tige est quasi r -ligneuse.-Elle<br />
est cultivée dans les jardins; Elle est utilisée dans la<br />
parfumerie et- dans la médecine' domestiquai Otf/eonserve<br />
les épis de lavande dans les- armoires pour- préserver<br />
le linge des insectes. Les menthes offrent plusieurs<br />
variétés qui se distinguent surtout parles feuilles.<br />
La menthe poivrée est stimulante et apéritive.<br />
Lavande.<br />
Le basilic répand utf suave" "parfum. La marjolaine<br />
sert à assaisonner les mets. La bugle contient un principe.<br />
auicr, La mélisse eu cilronneUe est «mptoyéeiçour<br />
^combattre la, migraine, les palpitations, les-affections<br />
nerveuses. Le serpolet est une plante aromatique particulièrement<br />
recherchée par les moutons, les chèvres<br />
et les.lapins de garenne ; la médecine populaire; l'utilise<br />
contre le rhume. - ' •_..,.%*<br />
La sangs a des propriétés assez énergiques.^ elle est<br />
surtout'stomachique. Le romarin estjun petit arbrisseau<br />
dont l'odeur aromatique est due à une huile volatile<br />
assez abondante. Le thym a la-tige forticourlo quoique<br />
ligneuse; dans les jardins, on en fait des bordures. Xe<br />
patchouly est originaire de l'Inde el.de- la Chine-; il sert<br />
dans la parfumerie. . ;• ifjm<br />
Citons encore V'herbe aux chats, la bétoine, l'hysope,<br />
l'origon, la sarriette, la germendrée, le lierre terrestre,
'<br />
I<br />
'<br />
486 LIVRE DU MAITRE<br />
l'ortie puante. Cette dernière a une odeur désagréable.<br />
Le hunier, la manubo, l'épiaire, la ballote, la bruncllc,<br />
la sentollaire croissent spontanément et ne sont pas<br />
l'objet d'une culture; '•• ' "*' K:<br />
«
Arbres ou arbrisseaux à fouilles opposées.'Inflorescence<br />
eu panicules ou en grappes.<br />
.t.,,,., ,<br />
ton i.'<br />
Oroillo d'ours.<br />
ESPÈCES PRINCIPALES : L'olivier est la plus importante.<br />
Il a été importé on Europe lors do la fondation<br />
do Marseille. Sa culture exige un climat tempéré<br />
et Té'voisinage'de la nier. Il se développe lentement,<br />
mais il vit longtemps. 11 fournit les olives, drupes' verdâtres,<br />
d'où Ton extrait une huile d'excellente qualité.<br />
Les olives vertes ayant subi une préparation sont comestible^.<br />
• '<br />
... l.o jasmin est originaire des Indes; c'est une plante<br />
d'ornement d'où l'on retire une essence très volatile.<br />
Le lilas est cultivé pour ses fleurs; celles-ci ont uno<br />
courte durée; elles s'épanouissent au printemps. Le<br />
troène a des fleurs blanches, groupées en grappes. Le<br />
fruit est une baie noire. Le bois est do bonne qualité;<br />
il fournit un-charbon utilisé pour la fabrication<br />
de la poudre.. !<br />
,;:Le frêne, est un bel arbre de nos forêts; il croit<br />
dans les lieux ombragés et touffus. Ses fleurs n'ont pas<br />
de. périanthe; les unes sont hermaphrodites, les autres<br />
unisexuées. Le bois est blanc, dur, uni, souple; il est<br />
surtout employé pour le charronnage. Les cantharidet,<br />
Insectes vesicants, vivent sur les feuilles de frêne.<br />
-" ' ÉRICINÉES<br />
Cette famille renferme de petits arbrisseaux, à feuilles<br />
ordinairement vcrticillécs, à principe amer et astringent.<br />
La bruyère commune est employée par les tanneurs<br />
et les teinturiers. La bruyère à bulnin sert, dans<br />
te midi de la France, à la confection de balais grossiers.<br />
L'éeoree et les feuilles de l'arbousier sont astrin-<br />
§ entes. Avec la busserolle on prépare des infusions<br />
iuréliques. . .<br />
• Les rhododendrons et les azalées sont des arbustes qui<br />
croissent dans les montagnes; on les cultive dans les<br />
jardins. Vairelle produit une baie noiro. La pyrole est<br />
uno plante médicinale.<br />
GENTIANÉES<br />
Dans cette famille, nous trouvons quelques espèces<br />
utilisées en médecine comme toniques et fébrifuges; la<br />
petite centaurée, le trèfle d'eau, la gentiane.<br />
SOLANÉES<br />
CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites,<br />
régulières. Calice monosépale, à cinq dents. Corolle<br />
COURS SUPÉRIEUR — MAI<br />
487<br />
raonopôtale, à cinq lobes, de forme variée. Cinq étamines<br />
insérées sur la corolle. Fruit composé de deux<br />
carpelles, polysperuis. : Végétaux herbacés, ruremout<br />
ligneux; feuilles alternes. . •.-..'.<br />
Les plantes de cette famille ont un aspect sombre,<br />
une odeur vireuse; elles renferment un alcaloïde doué<br />
do propriétés vénéneuses narcotiques. '." ~Jt'. -, '.<br />
.-il<br />
Gentiane.<br />
ESPÈCES PRINCIPALES : La pomme de terre est<br />
une plante annuelle. Le fruit ressemble à uno cerise<br />
verte ; il n'est pas comestible. Du collet, point do jonclion<br />
de • la racine'et de la tige, partent des branches<br />
souterraines sur lesquelles se développent des.tubercules,<br />
quo l'on doit considérer comme de véritables<br />
tiges souterraines. Ce végétal se reproduit par boutures,<br />
en introduisant dans le sol une' pbfltèn 'du tubercule<br />
possédant un œil ou bourge/m. Parmonticr n'a pas introduit<br />
la pomme de torré en France, mais il à propagé<br />
la culture de ce végétal précieux.'<br />
La tomate est l'objet d'une culture importante; le<br />
fruit est une baie de forme irrégulière, d'abord de couleur<br />
verte, prenant, à- la maturité, une belle teinte<br />
rouge. Los tomates renferment de l'acide m'aliquè; c'est<br />
un aliment sato et rafraîchissarit. : *'"''<br />
Le piment a une saveur acre et brûlante. Vaubergine<br />
produit aussi un fruit comestible.<br />
La belladone, la jusquia'me et là stramoihe contiennent<br />
un principe vireux énergique; il faut éviter d'introduire<br />
ces plantes dans les jardins. •<br />
Le tabac est,originaire du Mexique;' il renferme un<br />
alcaloïde, la nicotine, qui est un poison violent. Nous<br />
ne reviendrons pas sur ce que nous avons dit concernant<br />
cette plante, dans le Cours moyen (voir ce cours,<br />
page 434). ' '<br />
PLANTAGfNÉES<br />
Le plantain sert à préparer un collyre adoucissant;<br />
la racine et la partie herbacée de cette plante sont légèrement<br />
anières et astringentes. Une espèce est employée<br />
pour le traitement delà dysenterie.<br />
ILICINÉES<br />
Le houx a des feuilles épineuses, des fleurs blanches<br />
et des fruits d'un rouge vif. Les baies sont purgatives.<br />
La décoction des feuilles dans la bière provoque d'abondantes<br />
sueurs.<br />
La verveine est de la famille des verbénacées.
-m<br />
LIVRE DU<br />
Leçon t Ces végétaux ont un périanthe double;<br />
les pétales sont soudés entre eux; les élamines sont<br />
•insérées sur la corolle; l'ovaire est ordinairement<br />
i 1ibre.<br />
Labiées. — Caractères : végétaux herbacés, à<br />
tige quadrangulaire; corolle labiée; étamines au<br />
nombre de deux, ou quatre didynames. La plupart<br />
des espèces renferment une huile essentielle aromatique.<br />
Espèces principales : La lavande, la menthe, la<br />
sauge, l'origan, le thym, l'hysope, la mélisse, la sarriette,<br />
le lamier, le galéop'sis, la béloine, le marrube,<br />
la ballotte, la brunelle, la scutellaire, la bugle,<br />
la germandrée, le serpolet, le romarin, le basilic,<br />
la marjolaine, le patchouly, le lierre terrestre, l'ortie<br />
blanche, l'ortie jaune, l'ortie rouge, etc.<br />
Borraginées. — Caractères : végétaux herbacés,<br />
à tige cylindrique, cinq élamines; le fruit se compose<br />
de quatre akènes. Plusieurs renferment un suc<br />
mucilagineux, légèrement amer et astringent.<br />
Espèces principales : La bourrache, la buglosse,<br />
la consolide, le myosotis, la pulmonaire, la vipérine,<br />
la cynoglosse, la rapelte, l'héliotrope, etc.<br />
Scrofulariées. — La digitale, la linaire, la gueule<br />
de lion, la scrofulaire, la gratiole, le rhinanlhe, la<br />
calcéolaire, la véronique, etc.<br />
Apocynées. — La pervenche, le laurier-rose, les<br />
-Strychnbs qui renferment la strychnine, le poison le<br />
plus violent que l'on connaisse."<br />
; -.',-: Convolvulacées. — Les différentes espèces de liserons,<br />
la cuscute, la patate, le jalap, la scammonée.<br />
• Frim'ulàcées. — La primevère, l'oreille d'ours.<br />
Jasminées. — Le jasmin, le lilas, l'olivier, le<br />
frêne, le troène, etc.<br />
, . Ericinêes. — Les bruyères, la busserolle, Pai-<br />
" relie, le rhododendron, etc.<br />
•'Gentiahées. —- La gentiane dont la racine fourni 1<br />
un principe amer employé comme fébrifuge.<br />
Solanées. — Caractères : calice et corolle à cinq<br />
dents; étamines en nombre égal et alternant avec<br />
les lobes de la corolle. La plupart de ces planies<br />
ont un aspect sombre, une odeur désagréable ; elles<br />
sécrètent un principe vitreux ou alcaloïde.<br />
...< Espèces principales : Le tabac, la belladone, la<br />
'- jusquiame, la slramoine, la douce-amère, la morelle,<br />
le piment, le bouillon blanc, la tomate, l'au-<br />
' bergine, la pomme de terre, etc.<br />
QUATRIÈME LEÇON<br />
Les monopétales périgynes.<br />
DIBECTIOl* : Cette classe est composée de végétaux<br />
dont la corolle est insérée sur le calice. Les étamines<br />
sont insérées sur le corolle ou avec celle-ci sur le calice.<br />
L'ovaire est soudé avec le calice.<br />
.. CAMPANL'LACÉES<br />
CARATÉRES GÉNÉRAUX: Fleurs hermaphrodites,<br />
régulières. Calice tubuleux à cinq dents. Corolle insérée<br />
au somme' du calice, à cinq dents, tubuleux, campànulée "<br />
ou infundibuliformo. Cinq élamines. Fruit soudé avec<br />
le calice. Plantes herbacées, vivacos ou bisannuelles.<br />
Feuilles entières et alternes. Inflorescence variable : en<br />
particules, on grappes, en ombelles, eu épis, en capitules.<br />
Ces plantes renferment un suc laiteux, quelques espèces<br />
douées do propriétés astringentes, étaient autrefois<br />
employées en médecine.<br />
ESPÈCES PRINCIPALES : Les différentes espèces de<br />
campanules, telles que lo carillon, lo miroir de Vénus,<br />
le bâton de Jacob, qu'on cultive dans les jardius. La<br />
raiponce et les phtittumai fournissent des salades.<br />
La famille dos lobéliacées est voisine des campanulacées,<br />
mais ses espèces ont des propriétés actives; les<br />
lobelieé* ' très vénéneuses.<br />
CUCURB1TACÉES<br />
CARACTÈRES GÉNÉRAUX: Fleurs d ioïques ou<br />
monoïaues. Calice à cinq sépales. Corolle monopétale à<br />
cinq divisions. Cinq élamines triadelphes. Ovaire de trois<br />
à cinq carpelles. Fruit volumineux, charnu, souvent<br />
succulent.<br />
Végétaux herbacés, annuels ou vivaces. Tige sarmentouse,<br />
grimpante et munio do vrilles. Feuilles simples et<br />
alternes.<br />
ESPÈCES PRINCIPALES : Le melon atous ses organes (<br />
recouverts do poils rudes. Les fleurs sontunisexuées et<br />
monoïques, c'est-à-dire que les fleurs mâles et les fleurs<br />
femelles sont sur le même pied. Le fruit est très volumineux.,<br />
de forme sphérique ou ovoïde. L'épicarp'e est<br />
tantôt lisse, tantôt rugueux, tantôt marqué de "grosses<br />
côtes. L'intérieur constitue uno pulpe charnue, "d'un<br />
parfum particulier, d'uno savour sucrée, entourant<br />
plusieurs graines aplalics et d'un blanc jaunâtre. Le melon<br />
fournit, par la culture, plusieurs variétés qui se distinguent<br />
à. l'aspect de l'écorce et à la qualité de leur chair.<br />
Le melon commun a l'écorce très mince ; sa pulpe est<br />
jaune, un peu grossière, sucrée, juteuse. Le cantaloup<br />
a des côtes profondes, une chair fine, peu épaisse et<br />
d'uno saveur relevée. Le melon lisse a une forme ovoïde ; :..:•;; g<br />
sa chair est fondante et peu relevée; on lo cultive surtout<br />
dans lo Midi. On doit s'abstenir de cet aliment dans<br />
le cas d'épidémie cholérique.<br />
La citrouille ou courges, une tige anguleuse. La culture<br />
a donné lieu à différentes variétés, la courge proprement<br />
dite, le potiron et la gourde ou calebasse. Les voyageurs<br />
se servent do cette dernière pour renfermer leur boisson.<br />
Le concombre est un aliment qui ne convient guère<br />
qu'aux estomacs robustes ; on lo mange surtout en salade.<br />
Les jeunes fruits cueillis verts cl conlits dans du vinaigre,<br />
sont connus sous le nom de cornichons.<br />
La coloquinte produit des fruits dont la pulpe est<br />
très amèro ; cette pulpe est un purgatif violent.<br />
La bryone est une plante vivace dont la racine contient -<br />
une matière féculente et un principe amère qui est aussi<br />
un purgatif énergique ; cette racine fraîchement coupée,<br />
produit sur la peau une action vésicaute.<br />
La grenadille ou fleur de la passion est une plante<br />
d'ornement. La momordique porte des fruits qui, par le<br />
contact, projettent un suc caustique.<br />
CAPRIFOLUCÉES<br />
CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites.<br />
Calice et corolle à cinq dents, quelquefois à quatre.<br />
Cinq étamines, rarement quatre. Fruit soudé avec le<br />
calice, à trois ou cinq carpelles. Arbrisseaux à feuilles<br />
opposées. Fleurs ordinairement disposées en corymbes.<br />
ESPÈCES PRINCIPALES : Lo sureau est un grand<br />
arbuste; son fruit est une baie contenant cinq graines.<br />
La tige, surtout lorsqu'elle est jeune, renferme beaucoup<br />
de moelle; lo bois est très léger quoique assez dur. Toutes<br />
les parties de ce végétal sont employées en médecin*.
Les fleurs, à la doso de quatre grammes par litre d'eau<br />
bouillante, donnent une infusion qui provoque la transiiration<br />
; ces fleurs desséchées à l'air libro, se conservent<br />
Ïongteinps si on les met à l'abri de l'humidité. Avec les<br />
baies, on prépare un sirop purgatif qu'on administre<br />
aux enfants à la dose d'une cuillerée à café. Les feuilles<br />
et l'écorce sont plus actives. Le sureau sèble croit sur<br />
les bords des chemins ; ses propriétés sont plus énergiques<br />
celles du sureau commun.<br />
Lo cornouiller est un arbre dont la tige porte des<br />
feuilles opposées, des fleurs blanches ou jaunes, groupées<br />
en ombelles ou en corymbes. Ces fleurs sont hermaphrodites<br />
son fruit est une drupe. Lo cornouiller<br />
mâle, ainsi désigné à cause do sa supériorité sur les<br />
autres espèces, a un bois très dur et susceptible d'un<br />
beau poli. Lo cornouiller sanguin se rencontre dans les<br />
bois et les lieux incultes; sa graine fournit de l'huile.<br />
Ses rameaux servent à faire des liens.<br />
tt»<br />
0®<br />
¥ fi<br />
Cornouiller.<br />
Le chèvrefeuille est un arbrisseau à tige grimpante ;<br />
les feuilles sont astringentes. Avec les fleurs on prépare<br />
une infusion efficace contre les catarrhes pulmonaires.<br />
La racine contient une malière colorante bleue.<br />
Le genre viorne comprend plusieurs espèces ; la plus<br />
importante est le laurier-tin dont les feuilles sont<br />
employées pour assaisonner dans l'art culinaire.<br />
RUBIACÉES<br />
CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites.<br />
rarement uni.-oxucllcs. Galice à quatre ou six sépales<br />
soudés en tube. Corolle infundibuliforme oucampanulée,<br />
à trois, quatre ou cinq dents. Deux styles, r'ruit soudé<br />
avec le calice, ordinairement sec. Plantes herbacées ;<br />
tiges tétragoncs. Feuilles sessiles, vcrticillées.<br />
ESPÈCES PRINCIPALES : La garance fournit une<br />
matière colorante très importante que l'on extrait de<br />
• la racine ; le principe colorant se nomme alizarine; on<br />
l'obtient aujourd'hui artificiellement par des procédés<br />
chimiques, ce qui a considérablement diminué la culture<br />
de la plante.<br />
Le caille-lait et Vaspérule sont aussi des plantes<br />
tinctoriales; le nom de caille-lait vient d'une opinion<br />
erronée.<br />
Le quinquina fut apporté en Europe au milieu du<br />
dix-ieptième siècle. Il croit spontanément dans l'Amérique<br />
du Sud. L'écorce renferme un principe très amer,<br />
COURS SUPÉRIEUR — MAI 48»<br />
la quinine, qui est employé comme fébrifuge. On disi ingne<br />
lo quinquina rouge, lo quinquina grif, le quinquina blanc<br />
et le quinquina jaune ; ce dernier est le plus rient en<br />
quinine. Le vin île quinquina s'obtient on faisant digérer..du<br />
quinquina dans un non vin rouge auquel on ajoute<br />
une très faible quantité do citrate de fer. f<br />
Caille-lait.<br />
• - •. g<br />
L'ipécacuana est la poudre obtenue en pulvérisant 1»<br />
racine ou la ti?e d'une rubiacée du Krésil ; cette matière<br />
contient un principe, Yémétine, qui le fait employer en<br />
médecine comme vomitif.<br />
Le caféier habite l'Asie et l'Afrique. Cet arbrisseau<br />
porte des feuilles opposées et stipulées, des fleurs blanches,<br />
odorantes ou réunies en cymes. Le fruit est une<br />
drupe à deux noyaux contenant chacun une graine<br />
dont l'albumen est très dur. C'est cet albumen qui<br />
constitue le café. Son odeur et sa saveur sont très<br />
agréables. Le café le plus estimé nous vient de Moka.<br />
(voir dans le Cours élémentaire, p. 246, la leçon sur le<br />
café.)<br />
VALÉRIANÉES<br />
Les représentants de cette famille ont des racines qui<br />
exhalent une odeur pénétrante et désagréable, due à<br />
une huile essentielle. _L& valériane possède ces propriétés<br />
à un haut degré; la médeeine en fait usage pour.-corn-'<br />
battre les affections nerveuses. La mâche ou doucettt<br />
est cultivée et mangée--comme salade ; elle, croit abondamment,<br />
même pendant l'hiver; il faut un froid très.'<br />
rigoureux pour arrêter sa végétation.<br />
DIPSACÉES<br />
Dans cette famille, nous ne citerons que la scabieuse •et<br />
la cardère. Cette dernière en grand à cause de ses -.<br />
capitules hérissés qui servent, dans les fabriques de<br />
drap, à carder les étoffes. 1<br />
COMPOSÉES<br />
CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites<br />
ou unisexuées, régulières ou irrégulières, sessiles et<br />
réunies sur un réceptacle commun entouré d'une invalacre<br />
composé de folioles ordinairement libres. Calice<br />
monosépale souvent réduit A l'état de bourrelet «1<br />
•' ' • > - . - ^ • - .'<br />
. ' • ' . • . • - - . . -<br />
.
ç*r<br />
II<br />
I $<br />
*••»<br />
•<br />
i:<br />
?<br />
-<br />
490 LIVRE DU MAITRE<br />
transformé en aigrette. Corolle monopétnlo, tuhuleuso ou<br />
ligalée, insérée au sommet du calice. Cinq étamines<br />
insvrée» sur le tube de la corolle et soudées par leurs<br />
anthères; de là le nom de synanthérées que l'on<br />
donne souvent à cette famille. Fruit sec, indéhiscent,<br />
monospermo, soudé avec le calice.<br />
Végétaux herbacés, annuels ou vivaces. Feuilles<br />
alternes, quelquefois opposées ou verticillées. Los<br />
fleurs sont dites fleurons ou demi-fleurons, suivant que<br />
la corolle est lubuleuse ou liguiée, c'esl-à-diro formée<br />
d'une lorgnette. Celte famille est la plus naturcllo du<br />
règne végétal ; elle comprend lo dixième des végétaux<br />
phanérogames.<br />
On divise les composées en deux grandes tribus, les<br />
tubuliflores et les ligulitlores.<br />
TUBULIFLORES : Leur inflorescence est composée<br />
entièrement de fleurons, ou de fleurons au centre et de<br />
demi-fleurons à la circonférence. L'artichaut a un<br />
réceptacle charnu garni de soies nombreuses ; ce réceptacle<br />
et la base des bractées constituent un aliment<br />
sain, d'une saveur agréable et d'une digestion facile.<br />
* > • •<br />
Chardon.<br />
!*$$$<br />
* - < < • • ' • ; ' . • .<br />
Le chardon, que l'on donne aux ânes-; pourrait devenir<br />
comestible. La bardane a des propriétés dépuratives et<br />
sudorifiqiifis. La sarriette fournit une matière colorante<br />
jaune. La centaurée est efficace contre les fièvres intermittente».<br />
.•../. ' .<br />
.1- • -.••.. •••jur-.' t .ou LJiri<br />
La pyrèthre jouit de propriétés insecticides. La camomille<br />
sert à préparer une infusion tonique et stimulante.<br />
Les cinéraires, les immortelles et les chrysanthèmes<br />
sont cultivées dans les cimetières somme plantes d'ornement.<br />
La pâquerette fleurit tous les ans au commencement<br />
du printemps. Le souci donne plusieurs variétés<br />
par la culture. t< i--.•.-.•<br />
L'armoise, Yabsinthe, la tanaisie sont aromatiques et<br />
stimulantes, l'arnica, traitée par l'alcool, sert à préparer<br />
la teinture qui porte ce nom et qui est utilisée eu médecine.<br />
Le séneçon croit dans les champs. Veupatoire est<br />
Îiurgâtive et est employée pour parfumer les cigares de<br />
aI Havane. La tussilage adoucit les voies respiratoire*.<br />
-' •> pj'."->l.-|-- 1 • • l >"••••• • •' ' •••' » ! '<br />
L« mille-feuille* était employé autrefois p»qr cicatriser<br />
les plaies. Le topinambour produit des racines luber-<br />
«uleuses riches en inuline, substance qui diffère de la<br />
fécule en ce qu'elle brunit au lieu de bleuir par l'iode.<br />
Le soleil est une plante oléagineuse, originaire du Chili.<br />
Vaulnée contient aussi de l'inuliuo; sa racine est stimu-<br />
Souei.<br />
iante. Le Muet est employé pour combattre les maladies<br />
d'yeux. La reine marguerite ou grande marguerite<br />
fleurit en automne.<br />
Grande marguerite.<br />
LIGULITLORES : L'inflorescence ne se compose que<br />
fie demi-fleurons-'hermaphrodites.' La.chicorée joue un<br />
certain rôle en médecine ; avec les feuilles•«»• fait m»<br />
infasion»- avee la.racine o* préparer lioe -tisane. La<br />
racine, torréfiée et moulue, est souvent mélangée au<br />
café ; cette sophistication diminue la qualité du café,
mais n'est pas dangereuse pour la santé. Les différentes<br />
parties do ces plantes sont très atuères. On diminue cet<br />
amertume par la culture.<br />
La chicorée cultivée, la laitue, lo pissenlit se mangent<br />
comme salades. Le salsifis et le scorsonère sont<br />
un aliment nourrissant et fucib à digérer.<br />
Vépervière, la picride, la crépide sont sans intérêt.<br />
Leçon : Les plantes de cette classe ont la corolle<br />
insérée sur U calice, les élamines insérées sur<br />
la corolle et l'ovaire soudé avec le calice.<br />
Campanulacées. — Les campanules, la raiponce.<br />
Cucurbitacées. — Caractères : végétaux herbacés<br />
dont la tige est grimpante et munie de vrilles et<br />
de poils rudes. Calice et corolle à cinq dents; cinq<br />
élamines ; le fruit est une péponide.<br />
Espèces principales : La bryone, le concombre,<br />
le melon, la coloquinte, la grenadille, les différentes<br />
espèces de courges, etc.<br />
Caprifoliacées. — Le chèvre-feuille, le sureau, la<br />
viorne, le cornouiller, etc.<br />
Rubiacées. — L'aspérule, le caille-lait, le caféier,<br />
le quinquina, l'ipécacuana, la garance.<br />
COURS SUPÉRIEUR — MAI 491<br />
Valérîanées. — La valériane, la mâche qui est<br />
est employée comme salade.<br />
Dipsacées. — La scabieuse, la cardère.<br />
Composées ou synanthêrées.— Caractères : cette<br />
famille renferme un grand nombre d'espèces; elle<br />
comprend à elle seule le dixième des plantes phanérogames.<br />
Un grand nombre de fleurs sont réunies<br />
sur un réceptacle commun ; ces Heurs ont une<br />
corolle tubuleuse (lleurons) ou une corolle ligulée<br />
(demi-tleurons). Les étamines sont au nombre de<br />
cinq ; le fruit est un akène. On divise les composées<br />
en deux tribus : les tubuliflores et les liyuliflores.<br />
Les premières ont les capitules à fleurons<br />
lubuleux, au moins ceux du centre ; les ligulitlores<br />
sont composées de demi-fleurons.<br />
Tubuliflores : L'artichaut, le chardon, la bardane,<br />
la centaurée, l'échinops, l'hélianthe, l'achillée, la<br />
camomille, la pyrèthre, le chrysanthème, la pâquerette,<br />
l'armoise, le souci, la cinéraire, le séneçon,<br />
l'eupaloire, le tussilage, les immortelles, la millefeuille,<br />
l'arnica, le soleil, le topinambour, la reinemarguerite,<br />
le dahlia, le carthame, le bluet, etc.<br />
Liguliflores : La chicorée, le salsifis, le scorsonère,<br />
le pissenlit, la laitue, le laiteron, l'épervière,<br />
la picride, la crépide, etc.