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JOURNAL DES INSTITUTEURS - INRP

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30° année. — N« 20. Dimanche 15 Mai 1887.<br />

<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong><br />

DIS ECOLES NORMALES PRIMAIRES, — <strong>DES</strong> ECOLES DE GARÇONS ET DE FILLES, — <strong>DES</strong> CLASSES D'ADDLTES<br />

ET. <strong>DES</strong> ECOLES MATERNELLES.<br />

LE <strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong> PARAIT TOUS LES DIMANCHES.<br />

On s'abonne en envoyant un mandat sur la poste à M. PAUL DUPONT, rue Jean-Jacques-Rousseau, 41.<br />

Les abonnements sont de quinze mois du 1 er octobre 1886 au 31 décembre 1887.— Prix: 8 fr., avec la prime.<br />

On est prié de joindre la bande de l'un des derniers numéros aux demandes de réabonnement<br />

ou de changement d'adresse. — Les lettres-non affranchies sont rigoureusement refusées.<br />

N« DU 1S MAI 1887. — SOMMAIRE.<br />

PARTIS GÉNÉRALE. — Documents officiels et administratifs.<br />

— Nominations. — Postes vacants.<br />

Chronique. — Correspondance. — Auteurs du brevet<br />

supérieur: Voltaire et Va;venaques. — Congrès des<br />

instituteurs. — Société contre l'abus du tabac.<br />

PARTIE PÉDAGOGIQUE. — Certificat d'aptitude pédagogique.<br />

— Enseignement moral et civique. — Ecole<br />

maternelle. — Langue française. — Arithmétique. —<br />

Histoire et géographie. — Sciences physiques et<br />

naturelles.<br />

PARTIE GÉNÉRALE<br />

DOCUMENTS OFFICIELS.<br />

Inspection académique.<br />

— Du 9 avril —<br />

M. Mauser (Arthur-Isidore), pourvu du brevet supérieur,<br />

instituteur adjoint en congé, est délégué dans les<br />

foncti'>nsde commis auxiliairsde l'inspection académique<br />

de la Savoie, en remplacement de M. Pellet, appelé à<br />

d'autres fonctions.<br />

Inspection primaire.<br />

— Du 29 avril. —<br />

M. Houdas, inspecteur primaire à Béarnais, admis,<br />

par arrêté du 5 avril 1887, à faire valoir ses droits à<br />

la retraite, est nommé inspecteur primaire honoraire.<br />

Ecoles normales.<br />

— Du 26 avril. —<br />

Un congé d'inactivité, jusqu'à la fin de la présente<br />

année scolaire est accordé, pour raisons de santé, à<br />

M* Sibut, directrice de l'école normale du Mans.<br />

M 11 * Favret, institutrice adjointe à Épernay, pourvue<br />

du brevet supérieur, e>t déléguée, à titre provisoire,<br />

dans IHS fooetiuns de maîtresse adjointe (ordre des lettres)<br />

à l'école normale de la Rochelle, en remplacement dé<br />

M"* Constans, qui n'a pas accepté.<br />

M" e Gosse, institutrice adjointe à Chàlons, pourvue<br />

du brevet supérieur, est déléguée, à litre provisoire,<br />

dans les fondions de maitresse-adjointe chargée de la<br />

direction de l'école maternelle annexe a. l'école normale<br />

de Perpignan.<br />

— Du 27 avril. —<br />

M. Harrault, maître adjoint, chargé de la direction<br />

de l'école annexe a l'école normale de Vassy. est chargé<br />

de suppléer M. Destray, professeur a ladite école normale,<br />

pendant la durée du congéqui lui a été accordé.<br />

— Du 27 avril. —<br />

M"* Houssay, institutrice en retraite du département<br />

d'IUe-et-Vilaine, est nommée institutrice honoraire.<br />

— Du 29 avril. —<br />

M 11 * Fosset, déléguée, à titre provisoire, par airètédu<br />

7 avril 1887, dans les fonctions de maîtresse adjointe<br />

chargée de l'enseignement des lettres à l'école normale<br />

de Troyes, est chargée de la direction de l'école primaire<br />

annexée à ladite école normale, en remplacement<br />

de M"« Grand, qui a reçu une autre destination.<br />

M"' Bouley, déléguée à titre provisoire dans les<br />

fonctions de maîtresse adjointe d'école normale en<br />

congé, est déléguée, au même titre, dans les fonctions<br />

de maîtresse adjointe (ordre des lettres), à l'école normale<br />

de Troyes, en remplacement de M u " Fosset, quiest<br />

chargée de l'école annexe.<br />

— Du 2 mai. —•<br />

Un congé d'inactivité, jusqu'à la fin de la présente<br />

année scolaire, est accordé, sur sa demande, à M"' Dandelot,<br />

déléguée, à titre provisoire, dans les fonctions<br />

de maîtresse adjointe chargée de la direction de l'école<br />

maternelle annexe à l'école normale de Dijon.<br />

M"" Morier, institutrice adjointe à Dijon, pourvue du<br />

brevet supérieur et du certificat d'aptitude pédagogique,<br />

est déléguée, à titre provisoire, dans les fonctions de<br />

maîtresse adjointe chargée de la direction de l'école<br />

maternelle annexe à l'école normale de Dijon. Elle suppléera,<br />

en cette qualité, M" e Dandelot pendant la durée<br />

du congé qui lui est accordé.<br />

Honorariat.<br />

Les instituteurs en retraite dont les noms suivent<br />

sont nommes instituteurs honoraires:<br />

MM. Matheron, ancien instituteur à Trans (Var) ;<br />

Soûlaud, ancien instituteur à Aizcnay (Vendée);<br />

Garnier, ancien instituteur à Épinal.<br />

— Du 29 avril. —<br />

MM. Mangin, ancien instituteur à Bonlogne-sur-<br />

Seinc (Seiae) ; Arrighi, ancien instituteur à LetiaiCorse);<br />

Perrin, ancien instituteur à Secondiguy-en-Gâtia<br />

(Deux-Sèvres).<br />

«<br />

.<br />

-<br />

-<br />

f


• . ' • ; • . . • .<br />

306<br />

CHRONIQUE DE LA SEMAINE.<br />

Samedi et Dimanche. — Les fêtes de l'exposition<br />

maritime au Havre oui été assombries par<br />

deux sinistres déplorables.<br />

Le paquebot transatlantique la Champagne, qui<br />

'venait, samedi, de sortir du port,a été heurté violemment<br />

par la ViUe-de-Bio-Janeiro. Colle-ci a<br />

coulé à pic. Le paquebot ayant une large voie<br />

d'eau, a clé conduit à échouer sur la plage d'Aromarnîhos.<br />

Dos scènes effrayantes d'affolement et de désespoir<br />

ont eu lieu parmi les naufragés. Plusieurs<br />

marins et passagers ont péri.<br />

Le lendemain, on apprend que le navire norvégien<br />

le Tellus a été coupé et coulé à 30 milles du<br />

cap Lizard par le paquebot le Bretagne,<br />

***<br />

Au banquet de l'inauguration de l'exposition,<br />

M. Goblet a prononcé un discours dans lequel il a<br />

déclaré que la République doit être ouverte à tous<br />

ceux qui veulent y adhérer, et ne pas être le régime<br />

d'un parti. Il a fait appel à l'union de tous<br />

les groupes républicains. Quant aux finances, il a<br />

avoué que, cette fois encore, il faudra recourir à<br />

un moyen extraordinaire pour équilibrer le budget.<br />

On prévoit donc soit un impôt nouveau, soit un<br />

emprunt.<br />

***<br />

Lundi !). — La Commission du budget s'est<br />

réunie. Elle a pris connaissance d'une lettre de<br />

M. Goblet déclarant que le ministère est prêt à<br />

examiner avec elle les moyens d'équilibrer le<br />

budget. Après on long échange d'observations en<br />

tous sens, elle a décidé, par iî voix contre 9, que<br />

le président du Conseil serait convoqué a nouveau.<br />

Mardi 10.— Le Parlement est rentré en session.<br />

La Chambre des députés a décidé qu'avant de passer<br />

au projet de loi sur l'armée, elie discuterait la<br />

loi qui tend à suriaxer de 10 francs par tOO kilogrammes,<br />

16s sucres de toute provenance. Le<br />

débat a commencé immédiatement, et la surtaxe<br />

de 20 0/0 est volée. Elle sera applicable pendant<br />

le cours de 1887. Donc, elle ne profitera pas au<br />

budget de 1888.<br />

Mercredi il. — La commission du Budget,<br />

après avoir entendu M. Goblet, a pris pour 2;'> voix<br />

contre 3 à la Chambre une résolution ainsi conçue:<br />

« La Chambre, considérant que les économies<br />

introduites dans 19 budget de l'exercice 1888 sont<br />

insuffisantes, invite le gouvernement à lui soumettre<br />

de nouvelles propositions. »<br />

Ce qui en aggrave la signification hostile au<br />

cabinet, c'est que le rapporteur désigné est M, Pelletan.<br />

***<br />

Jeudi 12. —On considère comme ouverte la crise<br />

ministérielle, par suite du vote de la commission.<br />

La retraite de M. Dauphin parait inévitable, toutefois<br />

la question ne se posera que la semaine prochaine<br />

quand viendra le rapport Pelîetan.<br />

<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> INSTITUTEUR<br />

CORRESPONDANCE.<br />

Abonnement. — M"* C. h. Votre abonnement finit<br />

le 31 décembre les numéros 9, 12, 13, l(i, 11 ne contiennent<br />

pas do règlement.<br />

_ M. P à M. la prix du cours Plâtrier, cours<br />

moyen, est de S bancs.<br />

Adjoints et titulaires. — Nous continuons à recevoir<br />

des leltics où est posée la question de savoir M des<br />

instituteurs q"i sont devenus adjoints après avoir clé<br />

titulaires sont tenus, pour avoir rang de titulaires,<br />

d'obtenir le ceriificat d'aptitude pédagogique. On nous<br />

fait la nvArue question à l'égard de ceux qui, étant<br />

aujourd'hui titulaires sans le. certificat, seraient un jour<br />

nommes adjoints. — Nous exprimons le vœu qu'une<br />

décision définitive soil prise â ce sujet. La solution<br />

que nous avo is reproduite d'après le bulletin d'Oran,<br />

dans noire numéro du 1" mai, paraît ètrenoo seulement<br />

équitable, mais légale. Car la loi du 30 ociobre, en<br />

disposant que les adjoints sont stagiaires ou titulaires,<br />

admet que l'emploi d'adjoint ne fait pas perdre la qualité<br />

de titulaire,<br />

— Des adjoints n'eus écrivent qu'ayant été « délégués 8<br />

dans la direction d'une école ils louchent le tfraiiemënt<br />

d'adjoint, tandis que des collègues 0,ui ont la même<br />

situation dans d'autres dépaïlements louchent le trai'ement<br />

de direcimih 'les variations ne sont pas précisément<br />

anormales, car si un titulaire piul-être soil directeur,<br />

soit adjoint, uu stagiaire ne peutèlre légalement<br />

qu'adjoint ; et si pour un rnolif quel -onque il csi chargé<br />

provisoirement d une direction, l'administration e*t<br />

fondée à régler suivant les circonstances le traitement<br />

qu'il recevra. Il n'eii est pas moins vrai que Ces inseïtimdes,<br />

ajoutées & d'autres, inquiètent 1» pirsonnel.<br />

Et il devient chaque jour plus urgent que les pouvoirs<br />

publics se décident à faire une loi sur les traitements.<br />

Nous comprenons que l'état des finances rendent celte<br />

loi difficile, et il est à craindre qu'avec les ressources<br />

actuelles ou ne parvienne à satisfaire les intéressé;.<br />

A'ors qu'on réiahlisse la rétribution scolaire. On a<br />

tr.-uvé de bonnes raisons pour rétablir les droits<br />

d'inscription d-ms les facultés; on n'en manquera pas<br />

pour jiisttier une mesure analogue dans l'en ;cigoemcn t<br />

primaire.<br />

Asiles-hôtels. — Nous avons reçu de M. Chappaz,<br />

directeur des cours complémentaires du ltiot (Haute-<br />

Savoie) deux brochnres contenant l'une un projet a'organisanon<br />

d'asilrs-liùt.-ls pour tous les co-ps de niélicr,<br />

l'autre un projet d'organisation d'un asile IxWeldu cori s<br />

tnseignam, l'un et l'autre proposés à l'occasion du<br />

centenaire et de l'exposition de 1889. M. Chappaz désire<br />

que le congrès pé lagogique de 1S87 porte à son ordre<br />

du jour l'organisation de l asile-hâte) du corp< enseignant,<br />

l'installation de cet a^le dans le bâtiment qui sera<br />

construit sur remplacement des Tuileries, la fusion de<br />

l'asile-hôiel avec l'orphelinat de l'enseignement primaire.<br />

Le congrès, maire, de son ordre du jour, appréciera<br />

la proposition do SI. Chappaz.<br />

Affouage. — H"« B. C..., à la Ch.... Le droit d'affouage<br />

suppose le domicile réel et fixe dans la commune.<br />

Bibliothèques scolaires. — M. L. D..., à M.... Vous<br />

avez lu dans le numéro du 24 avril que l'administration<br />

prépaie une nouvelle édition du catalogue, et vous<br />

nous demandez le 30 avril si le catalogue est bientôt<br />

terminé. C'est être bien pressé, attendez un nouvel avis.<br />

Baccalauréat. — M. Ch..., à V Avec le baccalauréat<br />

de renseignement spécial, vous pouvez être<br />

nommé maître répétiteur dans un collètrc ou Ivcée. Pour<br />

les droits et autres conditions le ce diplôme ."demandez<br />

le programme à Delalain, rue des écoles.<br />

Chant. — M. H..., à P.... Faute d'indication, pa<br />

l'arrêté du 18 janvier, produisez â l'appui de voire<br />

candidature touics pièces propres i établir voire identité<br />

ol vos services.


Classe de vacances. — M. M. .., à \ ... Demandez<br />

uno aulorisalion à l'inspecteur d'académie.<br />

Dcss'n. — M S..., à G.-de-V li n'y a qu'on moyen<br />

ellicace de préparer ('preuve de dessin : c'< si de dc^i-'<br />

ner d'après des ohj is u-uels s'iiiides, on d'après des<br />

moiifs graphi (lies il'ornoment. Les cahiers esquisses de<br />

Le lîéalle (10 cahiers à 10 c-ulimes l'un, à la librairie<br />

1'. Dupont),sont excellents p,ur vous inellro sur la voie.<br />

— M. D..., à B (Eure). Kfme réponse que cidessus.<br />

Nous n'avons pas d'autres molèles à votre disposition.<br />

Devoirs à corriger. — M. A. B ."., à St S ... Envoyez<br />

vos compositions avec un timbre pour le retour. Elles<br />

seront corrigées dans la mesure du possible.<br />

Duplicata. — N. Q.... Demandez les duplicata à<br />

l'inspecteur d'académie. —l'.mr les ouvrages d'agriculture,<br />

voyez notre correspondance du 24 a\ril, p. 259;<br />

joignez la Comptabilité agricole, par IMdolot, 2 fr. 25.<br />

— Si un inspecteur primaire, a tenu publiquement des<br />

propos déplacés sur un insiitiileiir d'une autre circonscription<br />

que la sienne, il a fait plus de tort à sa propre<br />

considération qu'à celle de l'iiislifiteur : laissez tomber<br />

les propos.<br />

Ecole normale. — M. P.-L..., à G... Au sujet de<br />

l'indemnité d'élève maitre, soumettez vo'rj ilemmie à<br />

l'inspecteur d'académie.<br />

Ecoles d'agriculture. — M. L..., à 0... . Les écoles<br />

nationales d'agriculture préparent au professorat. La plus<br />

rapprochée do vous est elle d^ Grignon iSeine-et-Oi-e).<br />

Demande/ le prospectus au Directeur ; ou bien à D'dalain<br />

les programmes d'admission aux écoles d'agriculture, 20 c.<br />

et à l'intitut agronomique de Paris, 2J c,<br />

Ecole de Fontenay. — M"" G..., à A La dorée<br />

des élu les est maintenant do trois ans. Le programme<br />

P'Tle un : composition de mathématiques et une composition<br />

de dessin géométrique. Cela suppose des notions<br />

de géométrie, notions élémentaire puisque la géométrie<br />

ne ligure plus dans les matières d'enseignement des<br />

écoles normales d'institutrices.<br />

Ecoles normales. — M. A. B..., à L.... L'examen<br />

pour la délégation se rapproche de celui du professoral,<br />

avec distinction des lettres et des sciences.<br />

M. L..., à A.... L'indemnité de 100 francs n'est duc<br />

qu'aux élèves-maîtres qui quittent l'école à la fio des<br />

trois an?. — Pour la dispense de l'épreuve écrite au<br />

cerlilicdt d'aptitude pédagogique, il faut avoir eu 5 ans.<br />

non an 1«'- janvier 1887, mais au 30 oct. 1*86: le (licret<br />

est assez clair sur ce poifit.<br />

Ecoles d'enfante de Uoupes. — .1 divers. Priez an de<br />

vos Collègues de la localité (où siège l'école) ou l'inspecteur<br />

primaire de vous l'enseigner. Nous n'avonspas an<br />

jour le jour les renseignements qui nous sont demandés.<br />

Fournitures. — M. X... Nous nous attendions à<br />

vûlie question. Vous laites bien de la poser; le mini-Ire<br />

la résoudra ou chargera sis représentants de<br />

les résoudre. D.n.s qnel'es limites l'aut-ii interpréter<br />

la circulare sur la vente des fournitures? Selon votre<br />

iiispedeur d'académie, ibl-s-vous, il faut entendre par<br />

libraire, non seulement lo patenté qui a la spécialité<br />

exclusive de* articles de librairie, mais encore un commerçant<br />

quelconque qui vtn I des plumes et du iiapier,<br />

fût-il boulanger ou charcutier C'est une interprétation;<br />

nous ferons connais les imerpéîations contraires qui<br />

nous seraient communiquées.<br />

Musique.-— A divers... Nous signalons encore chez<br />

Lemoine, rue Pijjalle : ïkcorie de la muiique de Uanhauscr,<br />

3 fr.. avec un questionnaire. 40 c. : Histoire<br />

de la musique et des musiciens, par Laure Collin,<br />

3 fr 20; Principes du la musique et méthode de transposition,<br />

Sivard, 3 fr. 20.<br />

Heiraile. — M. X... A 'i'i ans d'âge et après 2'> ans<br />

de services 1 administration peut vous mettre à la retraite<br />

pour des raisons dont elle est juge. La Société.<br />

de secours mutuels peut modifier des statuts dans le<br />

sens qu'il lui plaît, à la condition que ces modifications<br />

soient adoptées et approuvées en la même forme quo<br />

les statuts primitifs.<br />

<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong> 307<br />

— M. B.-!!..., à C... de F... Vos 3.'! années deservices<br />

portent votre pension de retaite au maximum<br />

qei est Us 2/3 du traitement moyen. La liquidation<br />

prend au moins six mo's. L'adminislraiion peut vous<br />

maint nir en foncions après la mise a la lelraile: danstous<br />

lis cas les arrérages de la p'n-ion courent du jour<br />

où le traitement a cesse. — La récitation de la p.'ièro<br />

en classe est aujourd'hui proi.ibée.<br />

Nationalité. — M. C.-D .., à M... L'accomplissemenî<br />

du service militaire ne confère pas la nationalité, il<br />

permet seulement de faire la demande après l'année de<br />

la majorité. La déclaration est faite au maire de la.<br />

résidence. La loi nouvelle est encore pendante.<br />

Traitement. — M. B... Aux termes des derniers arrêtés<br />

sur l'application de la loi de 1881, le plus fort<br />

traitement est garanti quel que soit le motif de déplacement.<br />

— M. C..., à C. . L'allocation n'a élé payée qu'à<br />

partir de 1885.<br />

Certificat d'aptitude pédagogique.—Suite des sujet<br />

de composition.<br />

Haute-Savoie. — De l'éducation physique. — Objet.<br />

— Méthode.<br />

Allier. — La féconde lecture doit-elle avoir pour but<br />

unique d'apprendre à lire aux enfants: 1 Dans les cas cont<br />

traire, quels profils peut en tirer le maître dans chacun<br />

des trois cours de l'école primaire.<br />

Cours d'études. — La librairie classique et administrative<br />

Paul Dupont expédie, par colis postal, «n<br />

gare, les livrets du Cours d'études à ceux de nos<br />

abonnés qui ne peuvent se procurer ces livrets dans<br />

leur localité. — Indiquer avec soin la gare la plus rapprochée.<br />

— Un colis postal peut contenir *5 livrets.<br />

• ' i—<br />

I. -CERTIFICAT<br />

D'APTITUDE PÉDAGOGIQUE<br />

CONSEILS GÉNÉRAUX.<br />

Nous plublions aujourd'hui la leltre d'un de nos<br />

correspondants. Cette lettre, écrite en fort bons<br />

termes, nous paraît contenir d'utiles observations<br />

sur les anciens procédés d'épellation. —• Nous y<br />

répon Irons la semaine prochaine. G. G.<br />

A monsieur le Directeur du Journal<br />

des Instituteurs.<br />

MONSIEOK LE DIRECTEUR,<br />

Je viens de lire dans le dernier numéro du Journal<br />

des Instituteurs un article intitulé « Ecole maternelle<br />

« st j'ai remarqué" ces ph'ases : « La seule<br />

« méthode rationnelle pour l'enseignement de la<br />

« lecture est la méthode dite phonétique<br />

» L'ancienne épellalion était une méthode analogique.<br />

»<br />

Permettez-moi, Monsieur le Directeur, quelques<br />

observations à ce sujet; je crois que ces assertions<br />

sont, au moins exagérées, et que l'erreur qui en<br />

résulta est d'aulant plus grave qu'elle e.-t généralement<br />

répandue et actuellement indiscutée<br />

Autrefois on nommait les consonnes: e/f'—cil—<br />

emm—err —ess' -— et ces noms sonores donnaient<br />

par leur terminaison une ar icula ion nette<br />

et brève, prêle à fiapper sur le son qui était nommé<br />

ironie iiateroent après : eff'n —ell'u — etc. ; 1 u nf*nt<br />

en répélaif l'éch-> : fa— la ara.


• • . • • . .<br />

308 <strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong><br />

En épelant ainsi, il roe semble que l'on fait un<br />

pou comme l'ouvrier qui lève d'abord son marteau<br />

POIK frapper ensuite plus sûrement, et avec plus<br />

d'eilisacié sur l'enclume sonoro; l'e qui précède<br />

l'arlio daiion commando, en effet. d'ouvrir la bouche,<br />

qui, aussitôt après, prend une situation propre<br />

à rendre un son articulé.<br />

Ce n'était pas cet ancien nom des lettres q;


contro les violences et la rapacité des seigneurs<br />

féolaux ; mai?, à la longue, ces corporations étaient<br />

devenues, par suite d'un» réglementation étroite et<br />

jalouse, tout à fait contn ires à le liberté du travail.<br />

La liberté de conseil'»- e oi la liberté de la presse<br />

n'étaient pas reconnues le culte protestant était<br />

interdit depuis la révocation de l'Elit ds Nantes;<br />

aucun livre ne pouvait paraître sans avoir été préalablement<br />

approuvé, soiti ur l'Université tout entière,<br />

soit par la Facu lé de théologie, soit par les censeurs<br />

du roi.<br />

Enfin, le serrage, condition voisine de l'esclavage,<br />

à laquelle étaient soumis les paysans des terres<br />

féodalos, sub-ista longtemps dans l'ancienne France<br />

et ne disparut que peu à peu.<br />

Il ne faudrait pas conclure de ce bref exposé<br />

que le peuple était constamment tyrannisé et maltraité<br />

sous le régime monarchique.<br />

Il y a eu en France d'excellents rois qui ont eu<br />

souci des vœux et des intérêts do leurs sujets, qui<br />

ont gouverné avec justice et usé de leur pouvoir<br />

pour le bien commun. Mais cet heureux état de<br />

choses n'était garanti que par le bon vouloir du<br />

souverain; que ceiai-ci changeât, et tout était remis<br />

en question.<br />

En un mot, la nation pouvait jouir en fait d'une<br />

certaine liberté, mai» cette liberté n'était pas un<br />

droit reconnu et consacré par les lois.<br />

C'est l'4ssemblée constituante qui a, pour la première<br />

fois, proclamé la liberté comme un droit<br />

naturel et imprescriptible, c'est-à-dire comme un<br />

bien qui doit être au pouvoir de tous les hommes<br />

et que nul ne peut leur ravir sans crime.<br />

L'Assemblée constituante ne s'est pas contenue<br />

do proclamer ce droit, elle a reconnu que le premier<br />

devoir de l'Etat était d'en assurer l'exercice.<br />

Il est nécessaire, en effet, que l'Etat intervienne<br />

et fasse des lois pour proléger la liberté de chacun,<br />

car si tout nous était permis, nous serions souvent<br />

portés à empiéter sur le droit du voisin; le plus<br />

fort tyranniserait le plus faible, et cette prétendue<br />

liberté ne serait, en réalité, que le triomphe de la<br />

violence, le règne du désordre et de l'injustice.<br />

Comme on l'a dit avec raison : « La liberté do chac<<br />

cun doit avoir pour limites la liberté d'autrui »,<br />

ou, en d'autres termes : « La liberté est le pouvoir<br />

« do faire tout ce qui no nuit pis à autrui ». C'est<br />

à l'Etat de faire respec'er ces bornes; c'est dans<br />

ce but qu'il se charge d» la police et de la justice.<br />

En même temps, et coTtme garantie de la liberté<br />

indiviJuelle, l'Assemblée! constituante a établi la<br />

liberté politique en déc'aranl que la souveraineté<br />

réside dans le peuple.<br />

Tels sont les principes qui régissent aujourd'hui<br />

notre société, c'est là ce que sigoilie ce mot liberté<br />

gravé sur tous nos monuments publics.<br />

Aimez-la bien et sachez la défenire, cette liberté<br />

dont la conquête a coûté à vos pères tant d'héroïques<br />

efforts, tant de sang et de larmesI Mais surtout<br />

tâchez de vous en rendre dignes. La liberté, en<br />

effet, n'est un bien que pour les peuples qui savent<br />

en user avec sagesse et modération: sinon, c'est<br />

comme une arme dangereuse qu'on laisserait eDlre<br />

les mains d'un enfant ou d'un fou. Qu'arriverait-il,<br />

en effet, dans une république oit l'on n'obéirait point<br />

aux lois, oit chacun ne songerait qu'à ses propres<br />

intérêts, sans se préoccuper du salut de la patrie ?<br />

Cette répnbli pie, aCaibliu par le désordre et l'anarcbie,<br />

tomberait bientôt au pouvoir de l'étranger ou<br />

du premier venu qui serait assez fort pour rétablir<br />

l'ordre en supprimant la liberté. Il est donc<br />

• ' . *<br />

<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong> 30 ( J<br />

nécesairequo nous soyons un peuple uni, patriote<br />

et discipliné, si nous voulons rester un peuple libre.<br />

Bien n'est plus propre, d'ailleurs, à développer les<br />

vertus du citoyen que l'exercice mémo de la liberté.<br />

La liberté, a dit uo pbilo-ophe, améliore ceux qui<br />

la pratiquent. Comme en foitifie son corps par<br />

l'exercice et comme on apprend â nager en nageant,<br />

ainsi on devient plus intelligent par l'habitude do<br />

rélléchir, plus sage en se semant plus responsable,<br />

moins éguïsto en s'accoutumant à faire quelque<br />

chose pour l'intérêt public.<br />

0. LAGUERRE.<br />

Lectures à commenter.<br />

1.13 PAYSAN DU DANUBE.<br />

(La Fontaine, liv. IX, fable vu.)<br />

!.!•: CHEVAL s'iiTANT VOULU VENGER DU CICRF<br />

(La Fontaine, liv. IV, fable xm.)<br />

III.- ÉCOLE MATERNELLE.<br />

Faire composer de petites phrases variées avec<br />

les mots arbres, fleurs, feuilles et i-acines.<br />

Chaque enfant doit, à tour de rôle, composer<br />

une phrase ave»; le même mol. Ces premiers exercices<br />

de composition se font à l'aide de questions<br />

pour amener les enfants à varier les verbes.<br />

Où trouve-t-on les arbres? On trouve les arbres<br />

dans les forêts. — A quoi servent les ' arbres ?<br />

A faire du bois pour la menuiserie, l'ébéoisteritt et<br />

pour nous chauffer. Ils nous donnent aussi de<br />

i'ombre, des fleurs et des fruits.<br />

Que peut-on faire encore avec le bois ? Avec le<br />

bois, on peut faire du charbon. — Eu quoi sont<br />

les meubles? Les meubles sont aussi en bois. —<br />

Nommez plusieurs choses faites avec dn bois. Les<br />

allumettes, les boîtes, les chaises, les bancs sont faits<br />

avecdu bois.—Le bois est-il donc bien utile? Oui le<br />

bois est très utile. — Est-ce que le bois vit? Oui,<br />

le bois vit. —A quoi voyez-vous cela? Parce qu'il<br />

pousse et grandit. — Et lorsqu'il ne vit plus,<br />

comment l'appelle-t-on? On l'appelle du bois<br />

mort.<br />

Lorsque chaque enfant a trouvé une phrase, on<br />

les réuuit en composition orale ou écrite en faisant<br />

remplacer le mot bois par les pronoms il ou le<br />

toutes les fois que cela est nécessaire.<br />

Ex. : Le bois sert à chauffer. Oa le trouve dans<br />

les forêts Pour le couper, on se sert d'une hache<br />

el d'une cognée. Avec !o bois, on peut faire dm<br />

charbon. Les meubles sont aussi en bois; les allumettes,<br />

les boites, les chaises, les bancs sont faits<br />

avec du bois. — Le bois est très utile; il vit,<br />

parce qu'il pousse et grandit; lorsqu'il ne vit plus,<br />

on dit qu'il est mort.<br />

On procédera de la même façon pour les autres<br />

mots, et l'on arrivera facilement à vaincre les premières<br />

difficultés de la composition.<br />

Exercices de conjugaison.<br />

Conjuguer par demandes et par réponses les<br />

verbes chercher et penser. Ex. : Que cherches-tu?<br />

Je cherche mon crayon. — A quoi pen^e-t-il ? II<br />

pense à sa punition. — Que cherchez-vous? Nous<br />

cherchons notre tapisserie. — A quoi pensez-vou*?<br />

Jo pense à vous, etc.<br />

.<br />

•<br />

.


310<br />

- .<br />

Morale. — Vous voyez un petit garçon tlénich.-r<br />

dos nids. Que lui direz-vous pour l'cmpôch<br />

r de faire ectie méchante action ?<br />

Hygiène : La gourmandise et la sobriété. —<br />

La gourmandise est funeste à la santé; lorsqu'on a<br />

mangé plus qu il n'est nécessaire, on a une indigestion.<br />

— Il faut manger pour vivre et non pas<br />

vivre pour manger. — La sobriété est la première<br />

condition d'une bonne sanlé. La régularité des<br />

repas y contribue aussi. Il faut manger lentement,<br />

modérément, et éviter les aliments ou trop chauds<br />

ou trop froids.<br />

Histoire. — Le chevalier Bayard.<br />

(•éographâe. — Différences entre un fleuve,<br />

une rivière tt un ruisseau.<br />

C'tlrul. — Compter en doublant les premiers<br />

sombres, et en en retranchant un. Ex. : 4 et 4<br />

font 8 ; 4 et 3 font 7.<br />

IV. - LANGUE FRANÇAISE<br />

COURS ELEMENTAIRE.<br />

Programme. — L». verbe: radical ; variations de la<br />

terminaison.—• Elude du mode conditionnel et du<br />

mode impératif (temps simples) des vérités auxiliaires.<br />

(Grammaire Garnier-Genlilhomme, 21* leçon).<br />

Exercices d'application.<br />

1° Conjuguer le verbe avoir au temps simples<br />

du conditionnel et de l'impératif arec des noms<br />

d'outils agricoles comme compléments.<br />

i° Conjuguer le verbe être aux mêmes temps<br />

avt c des adjectifs exprimant des professions comme<br />

atti ibuts.<br />

3° Ajouter aux verbes de l'exercice suivant les<br />

terminaisons qui leur conviennent:<br />

No vois troubl .. pas quand oa vous interroge.<br />

— Les gens qui tir... vanité de leurs fautes mérit..<br />

qu'on leur témoigne le plus profond mépris. —<br />

Nous a»... occupé Ja Tunisie en 1881. — Je partir..<br />

dans trois jours. — Si tu gard.,. un dépôt qu'on te<br />

réclame, tu agi... en milnonnêle homme. — Les<br />

Fia nos se (listing... par leur haute taille et leurs<br />

cheveux blonds. — Le chameau franchi... de<br />

longues distances sans se fatig...<br />

4° Relever les noms de la dictée et indiquer s'ils<br />

sont abstraits ou concrets.<br />

Dictée.<br />

Conseils du bonhomme Richard.<br />

La paresse, semblable à la rouille, use plus<br />

promptemeot que le travail; mais la clef dont on<br />

se sert est toujours claire et luisante, comme dit le<br />

bonhomme Richard. Si vous aimez la vie, ne prodiguez<br />

pas le temps; car c'est l'étoile dont la vie<br />

est faite. D'ailleurs le temps perdu ne se rattrape<br />

pas. Agissons donc pendant que nous le pouvons,<br />

et agissons à p r opos. Avec de l'assiduité nous<br />

ferons beaucoup plus sans beaucoup de peine.<br />

Celui qui se lève tard a besoin d'agir tome la journée<br />

et peut à peine finir ses affaires au soir. Un<br />

homme qui se couche de bonne heure et se lève<br />

matin acquiert santé, fortune et sagesse.<br />

{Franklin,)<br />

<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong><br />

Exercices de composition<br />

i" Vocabulaire: Différents noms donnés aux<br />

terres. — Montagne, colliue, coteau, vallée, vallon,<br />

delile, col, plaine, ilo, presqu'île, continent, cap,<br />

isthme, etc....<br />

2° Placer sur une carie muette les différents noms<br />

du vocabulaire.<br />

Kédaclion. — Le coton.<br />

Plan. — D'où provient le coton? — Comment<br />

le recueille-'.-on et comment le prépare-t-on î —<br />

Qu'est-ce que la ouate ? - Que fait-on encore avec<br />

le coton? Quels sont les pays qui produisent le<br />

coton.<br />

Développement. — Le coton nous est fourni par<br />

une p'anto des pays chauds appelée cotonnier. C'est<br />

un arbrisseau dont les fruits sont remplis d'une<br />

bourre blanche et soyeuse. On recueille cette bourre<br />

à la main; On la fait sécher au soleil sur des claies,<br />

on la bat avec des iléaux ou des machines pour la<br />

débarrasser des graines qu'elle contient, puis on<br />

en fait de grands ballots qui sont expédiés dans<br />

nos pays.<br />

La bourre du cotonnier employée dans cet état<br />

forme ce qu'on appelle la. ouate": c'est avec cela<br />

qu'on double les vêtements d'hiver, les couvertures<br />

qu'on veut faire épaissos, chaudes et légères à la<br />

fois.<br />

A l'aide do méliers à tisser on transforme la<br />

bourra du cotonnier en tissus de différentes sortes:<br />

l'indienne, la percale, la mousseline, le calicot sont<br />

des étoffes fabriquée avec du coton.<br />

Les pays qui fournissant le plus de coton sont<br />

les Etats-Uuij, la Brésil, rio.de et l'Egypte.<br />

COÎJRS 9IQYEN.<br />

Programme : La préposition.<br />

Exercices d'application.<br />

i° Relever les prépositions de la dictée et indiquer<br />

les mots qu'elles mettant en rapport.<br />

2 u Compléter les phrases suivantes par des prépositions:<br />

Le thé est un arbuste originaire... la Chine.<br />

— La découverte de l'Amérique est antérieure...<br />

celle... la route des Iules... le cap de Bonne-<br />

Espérance. — L'aiguille aimantée de la boussole<br />

se dirige... le Nord. — Jacques Cœur mourut...<br />

Chio, eu combattant... les Turcs. •— L'âne se<br />

roule souvent... l'herbe, mais il ne se vautre<br />

jamais... la faDge. — Le détroit de Messine se<br />

trouve... la Sicile ot l'Italie.<br />

3° Relever les adjectifs qualificatifs de la dictée<br />

et les remplacer par des équivalents.<br />

4° Conjuguer à ia deuxième personne du singulier<br />

de tous les temps les verbes s'écrier et écrire avec<br />

des adverbes comme compléments circonstanciels.<br />

5" Expliquer le sen? ligure des locutions suivantes:<br />

Perdre pied. — Avoir le pied marin. — Attendre<br />

de pied ferme. — Etre sur pied de bonne heure.<br />

— S'armer de pied en cap. — Mettre au pied du<br />

mur. — Exécuter au pied de la lettre.<br />

Dictée.<br />

Merveilleuses invention* de l'homme.<br />

Je ne puis contempler sans admiration ces merveilleuses<br />

découvertes qu'à faites la science pour<br />

Dénétrer la nature, ni tant do belles inventions que<br />

l'art a trouvées pour l'accomoder à notre usage.


L'homme a su dompter, par l'esprit, les animaux<br />

qui lo surmontaient par la force, il a su discipliner<br />

leur humeur brutale et contraindre leur liberté<br />

indocile.<br />

La terre elle-même a été forcée, par son industrie,<br />

i lui donner des aliments plus convenables, à corriger<br />

en sa faveur l'aigreur des piaules sauvages.<br />

Il commande : et même le feu et l'eau, ces deux<br />

grands ennemis, s'accordent à le servir dans des<br />

opérations si nombreuses et si nécessaires.<br />

Pour marcher plus sûrement, il a appris aux<br />

astres à le guider dans ses voyages ; pour mesurer<br />

plus également sa vie, il a obligé le soleil à rendre<br />

compte, pour ainsi dire, de tous ses pas. C'est<br />

que Dieu, ayant formé l'homme pour être le<br />

chef de l'univers, il lui a donné l'intelligence.<br />

pour chercher, pour trouver ce qui lui manque.<br />

(Fénelon.)<br />

Exercices d'invention.<br />

1° Vocabulaire. — Les principaux métaux simples<br />

ou composés : or, argent, fer, cuivre, plomb,<br />

zinc, platine, étain, similor, chrysocale, airain,<br />

bronze.<br />

2° Citer trois objets qui se fabriquent ordinairement<br />

avec chacun des métaux ci-iessus nommés.<br />

Rédactions.<br />

Le coton.<br />

II. — Lettré à un ami (on une amie) malade.<br />

Exprimez-lui vos regrets. — Haro niez-lui ce qui<br />

peut L'intéresser de vos travaux et de vos jeux.<br />

Terminez par quelques paroles d'espoir et d'encouragement.<br />

COURS SUPÉRIEUR.<br />

Programme. — Etude des homonymes et des<br />

synonymes. — Exercices de dérivation.<br />

Exercices d'application.<br />

1° Indiquer le sens général des synonymes suivants<br />

et les différences qui les séparent.<br />

Abhorrer, détester, haïr. — Arrêter, retenir,<br />

immobiliser. — Présumer, conjecturer, supposer.<br />

— Oter, enlever, supprimer. — Ajouter, additionner.<br />

— Hegarder, fixer, voir. — Parler, bavarder,<br />

jacasser, pérorer. — Voler, dérober, rendre,<br />

restituer.<br />

2° Trouver les homonymes des mots en italique<br />

de la dictée et les faire entrer dans de courtes<br />

phrases.<br />

3° Séparer, dans les mots suivants, le radical du<br />

suffixe, et indiquer le sens du suffixe :<br />

Feuillage, paillasse, professeur, courbure, Africain,<br />

coffret, jaunâtre, nuisible, fruitier, sélerinage,<br />

esclavage, oiseleur, taucille, ilôt, Danois, lionceau,<br />

marquisat, solitaire.<br />

4° Trouver trois objets auxquels puissent convenir<br />

chacun des attributs suivants :<br />

Triangulaire,lumineux, flexible, humide, amer,<br />

aride, fébrile, vénéneux, nourrissant, aigu, sphérique,<br />

cylindrique, sonore, sinueux, épineux,<br />

élancé, herbacé.<br />

Dictée.<br />

Récapitulation des principaux préfixes.<br />

Combien de rois n'ont pas craint d'atlam^r leurs<br />

peuples pour agrandir leurs Etats, pour y annexer<br />

•<br />

<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong> 311<br />

des terres souvent inhabitées et improductives.<br />

Les souverains peuvent nous anoblir; notre propre<br />

mérite seul nous en auoblit. Il y a certaines médisances<br />

qu'il ne faut pas relever dans la conversation<br />

; ou ne ferait qu'inspirer le mal, en les accréditant.<br />

— Quand les Romains n'eurent plus d'ennemis<br />

à craindra, on vit naître chez eux les dissensions<br />

civiles, et bientôt apparurent les premiers<br />

symptômes de la coiruptiun des mœurs. — Les<br />

hommes ont tous l'amour inné de ce qui est bien<br />

et beau, mais il faut que ce goût soit allinc par<br />

l'éducation. — On appelle hémistiche, la moitié<br />

d'un vers. — La morsure de l'aspic fait tomber en<br />

syncope ; c'est un poison qui n'a pas d'antidote. —.<br />

L'amphore est un vase antique à deux anses. —.<br />

La bataille de Cerisoles fut livrée dans des circonstances<br />

qui doivent être rapportées. — Le jeune<br />

comte d'Enghien, qui commandait l'armée française,<br />

avait reçu antérieurement l'ordre d'éviter toute<br />

collision ; il dut envoyer un ambassadeur à François<br />

I or pour obtenir la permission de combattre.<br />

Exercices de composition.<br />

1° Expliquer les mots ci-après, tirés de la<br />

dictée :<br />

Annexer, réunir. — Anoblir quelqu'un/cest lui<br />

donner des termes de noblesse. — Ennoblir, c'est<br />

rendre noble, au figuré, c'est-à-dire honorer,<br />

donner de la dignité. — Helever, faire remarquer.<br />

— Empirer, rendre pire. — En les accréditant,<br />

en leur donnant un air de vérité, en y faisant<br />

croire. — Dissensions civiles, divisions, désaccord<br />

entre les habttantsd'un même pays. — Symptômes,<br />

marques, signes auxquels on reconnaît une maladie<br />

du corps ou de l'âme. — Corruption veut dire<br />

ici décadence, dêgéoération. — Les mœurs d'un<br />

peuple sont ses habitudes, sa manière de vivre. —<br />

Inné se dit de certaines qualités, de certains penchants<br />

qu'on posièie, sans avoir rien fait pour les<br />

acquérir et qu'on apporte en naissant. — Affiné,<br />

rendu plus fin, plus délicat. Ce mot est ici au ligure.<br />

— Syncope, évanouissement. — Antidote ou<br />

contre-poison, remèie pour arrêter l'effet d'un<br />

poison. — Cerisoles est une ville d'Italie; le comte<br />

d'Eaghien y battit, en 1544, les troupes de Chades-<br />

Quint. — Antérieurement, auparavant. •— Collision,<br />

rencomro, choc, Il s'agi; ici de la rencontre<br />

de deux armées.<br />

*<br />

Rédactions.<br />

1. — Lettre à un ami (ou une amie) malade.<br />

(Voir lo plan au cours moyen.)<br />

II. — Développer cette maxime :<br />

Ne remets jamais à demain ce que tu peux<br />

faire aujourd'hui.<br />

Développement.<br />

Chaque occupation doit avoir son temps, comme<br />

chaque chose doit avoir sa place : c'est en cela<br />

que consiste l'ordre.<br />

Les avantages de l'ordre sont si nombreux, si<br />

évidents qu'il semble inutile de les démontrer.<br />

L'ordre appliqué à l'arrangement des choses économise<br />

la place, évite l'encombrement, conserve les<br />

objets, et les met sous la main de celui qui veut<br />

s'en servir. L'ordre introduit dans les actions,<br />

économise le temps, évite le surcroit de travail, et<br />

permet d'exécuter, avec soin et avec à-propos, ce<br />

que l'on a résoin de faire.<br />

Au contraire, le désordre produit fatalement des


312<br />

pertes d'argent et do temps. Les objets qu'on ne<br />

range pas ne lardent pas à se perdre ou à s'abîmer;<br />

on passe des heures à les chercher quand on<br />

en a besoin, on n6 sait où ies mettre quand on<br />

s'en est servi. Do mémo le travaii qui n r est pas<br />

réglé se fait mal on ne se fait pas du tout, à moins<br />

quil ne se fasse au préjudice d'un autre travail.<br />

C'est pour cela qu'il ne faut pas remettre au lendemain<br />

ce que l'on peut faire le jour même, car, en<br />

agissant ainsi, on dérange l'ordre de ses actions,<br />

on se prépare pour le lendemain un surcroît de<br />

travail, et, si cette négligence se répétait souvent,<br />

on se trouverait bientôt dans l'impossibilité d'exécuter<br />

la besogne qu'on aurait laissé s'accumuler.<br />

D'ailleurs, il n'est pas sage de compter sur le<br />

lendemain. Savons-nous jamais ce qu'il nous réserve?<br />

Sommes-nous sûrs que nous nous trouverons<br />

dans les mêmes conditions qu'aujourd'hui, et<br />

que rien ne viendra déranger nos projets? Il y a<br />

une sentence bien vraie qui dit : l'occasion perdue<br />

ne se retrouve pas.<br />

Ne laissons donc pas échapper les bonnes occasions;<br />

ne nous pressons pas trop d'agir, mais<br />

agissons sans retard quand l'heure est venue.<br />

Combien d'efforts demeurent sans résultats faute<br />

d'une lettre écrite à temps ou d'une démarche<br />

faite à propos I Nous éviterons ces déboires si<br />

nous obsrvons le précepte : iVc* remets pas à demain<br />

ce que tu peux faire aujourd'hui.<br />

GARNIBR-GENTILHOMMK.<br />

•<br />

V.- HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE<br />

HISTOIRE.<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE.<br />

Programme. — Philippe-Auguste: La troisième et la<br />

quatrième croisade; Jean-sans-Terrc ; victoire de<br />

liouvines.<br />

COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR.<br />

Programme. — L'Empire jusqu'il la paix de Tils'itl:<br />

Couronnement de l'Empereur, camp de Boulogne,<br />

campagne de J805, Ulm, Trafalgar, Àusleilitz; traité<br />

de Presbourg. — Les monarchies vassales de l'empire<br />

français; /r coalition, !éna, Awerstaëdt, le<br />

blocus continental, Eylau, Friedlan:!, paix de ïilsilt.<br />

GÉOGRAPHIE-<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE.<br />

Directions.<br />

Le peu de temps que les programmes officiels<br />

Consacrent à l'étude des cinq parties du monde,<br />

dans le cours élémentaire, indique suffisamment ce<br />

que doit être cette étude : très sobre de noms, ne<br />

portant que sur les points essentiels de la géographie<br />

physique et politique. Toutefois il ne faudrait<br />

pas se borner à une simple nomenclature ;<br />

si restreinte qu'elle soit, elle se graverait mal<br />

dans la mémoire des enfants et ne leur présenterait<br />

d'ailleurs aucun intérêt, si elle n'était accompagnée<br />

de quelques observations d'ensemble, de<br />

quelques détails pittoresques. C'est surtout par<br />

les yeux et par l'imagination, celte vue intérieure,<br />

queles tout jeunes élèves doivent apprendre la<br />

géographie. Qu'on leur fasso donc observer sur la<br />

carte les contours des terres, la direction des montagnes<br />

et des fleuves, la situation des états et des<br />

<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong><br />

villes. Qu'on leur décrive brièvement mais non<br />

sèchement les pays sur lesquels on appelle leur<br />

attention, qu'on leur donne quolques détails intéressants<br />

sur les habitants et las principales productions<br />

do ces pays, lis regarderont et ils écouteront,<br />

attentifs et charmés, ils retiendront aisément<br />

les noms que vous prononcerez parce que<br />

ces noms l'associeront à des images, à des récits<br />

qu'ils ne peuvent oublier.<br />

COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR.<br />

Programme. — Les colonies françaises en Afrique<br />

(moins l'Algérie).<br />

Leçon.<br />

Outre l'Algérie, la France possède en Afrique le<br />

protectorat de la Tunisie, le Sénégal, quelques<br />

comptoirs en Guinée, l'île de la Réunion, les îlots<br />

de Sainte-Marie, Mayotte et Nossi-bé, le protectorat<br />

de Madagascar et le port d'Obok.<br />

La Tunisie, voisine de l'Algérie, lui rossemble<br />

par son climat et ses productions, elle est également<br />

sillonnée par les chaînes de l'Atlas. Sa capitale<br />

est TunU, avec le port de la Goulette sur la<br />

Méditerranée, non loin des ruines de Carthage.<br />

C'est sous les murs de Tunis que saint Louis mourut<br />

en 1270. Les ports de Bizerte, Sous, Sfax, Gabès,<br />

et Kairouun à l'intérieur sont les principales villes<br />

tunisiennes, après la capitale.<br />

La Tunisie est gouvernée par un bey qui, depuis<br />

1881, a reconnu le protectorat de la France.<br />

Nos établissements du Sénégal viennent an second<br />

rang, après l'Algérie. Perdue entre l'immensité de<br />

l'Atlantique et l'immensité du désert, cette colonne<br />

forme nn triste séjour, brûlant et malsain; mais<br />

elle possède de fertiles vallées, de riches terres<br />

d'alluvion, des plateaux couronnés d'une admirable<br />

végétation elle produit principalement de la gomme,<br />

des fruits oléagineux et dn coton. La France y est<br />

maîtresse de la côte par les ports oe Saint-Louis,<br />

le chef-lieu, de Portendik, de Dakar, de Gorée et<br />

de Sedhiou ; elle domino le cours du Sénégal par<br />

plusieurs comptoirs, elle a soumis plusieurs pouplaies<br />

voisines, entin les explorations de nos voyageurs<br />

ouvrent à notre commerce la route du Niger<br />

et celle de Tombouctou et tracent peu à peu, la<br />

grande voie qui unira un jour le Sénégal à l'Algérie,<br />

par le Soudan et le Sahara.<br />

Dans la Guinée, nous avons abandonné nos anglais<br />

comptoirs Grand Bassam, Assinie, Ouïdah,<br />

mais Port Gabon est devenu le noyau d'une colonie,<br />

grande comme la France, qui s'étend jusqu'au<br />

Congo et qui pourrait devenir importante<br />

par la culture des épiées, du café, du tabac, dn<br />

coton, et de l'indigo, si la paresse des indigènes et<br />

l'insalubrité du climat ne s'opposaient pa3 à tout<br />

progrès. Cette région a été font récemment explorée<br />

par un illustre voyageur français. M. Savorgnan de<br />

Brazxa.<br />

L'Ile de la Réunion (autrefois Bourbon) est<br />

une terre volcanique, hérissée de montagnes, mais<br />

fertile dans les vallées et sur la côte. Elle possède<br />

trois ports, Saint-Denis, le chef-lieu, Saint-Pierre<br />

et Saint-Paul. Ses principales prodnclionss ont la<br />

canne à sucre et le café.<br />

Sainte-Marie, Kossi-bè et Mayotte, se groupent<br />

avec la Réunion autour de la grande lie de Madagascar<br />

dont no-spossédons le protectorat Le port<br />

d'Obok n'est important que par sa situation sur le<br />

golfe d'Aden, à l'entrée de la mer Rouge. A. B.<br />

»


I 1 I ....IMILHI.,,,<br />

VI. -ARITHMÉTIQUE.<br />

Exercices et problèmes de récapitulation.<br />

COUHS ÉLÉMENTAIRE.<br />

I. — Une personne possédait une somme de<br />

8.561 francs. Bile a payé tes dettes s'élevant â<br />

2.324 francs et a partagé le reste entre ses<br />

7 neveux et nièces. Quelle est la part reçue par<br />

chaque neveu et nièce ? —Rêp.: 891 francs.<br />

II. — Dans une usine on a payé 191 francs pour<br />

la paye d'un jour à 38 ouvriers, 24 sont payés à<br />

raison de 4 fi*. 75 par jour. Combien chacun des<br />

autres reçoit-il par jour? — Rêp. : 5 fr. 50.<br />

III. — On a payé 684 francs pour 6 barriques<br />

de vin contenant chacune 228 litres. Combien a-t-on<br />

payé le litre ? — liép.: 0 fr. 50.<br />

IV.— Une propriéiéa été vendue 21.780 francs,<br />

à raison de 1.210 francs l'hectare. Quelle est sa<br />

con enance? — Rêp. : 18 hectares.<br />

V. — Un champ rectangulaire ayant 38 mèires<br />

de loDg et 18 de large a produit" 142 décalitres<br />

5 de pommes de terre. Combien un are de ce<br />

champ rapporte-il le décalitre de pommes de terre<br />

valant 0 fr. 60? — Rêp. .-12 fr. 50.<br />

VI. — Un robinet a donné 6 hectol. 46 d'eau<br />

dans 1 heure 16 minutes. Quelle quantité d'eau<br />

donne-t-il par minute ? — Rêp.: 8 li;res 5.<br />

VII. —Avec 185 décalitres de blé vendus 1 fr.80<br />

le décalitre, combien peut-on acheter de mètres<br />

carrés d'un terrain vendu 10 francs le mètre carré ?<br />

— Rêp.: 33 mètres carrés 3.<br />

COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR.<br />

I. — Trouver le rapport entre le volume d'un<br />

cube et le volume d'un tétraèdre régulier ayant<br />

pour arêtes :<br />

1° La diagonale d'une des faces du cube;<br />

2° La diagonale du cube.<br />

Volume du cube = a'.<br />

Solution :<br />

Arête du i" tétraèdro = a\'~î.<br />

Volume («V^X V' 2.<br />

1°<br />

4


311 <strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong><br />

Le plus lourd des métaux usuels est l'or, puis<br />

viennent le plomb, l'argent, le cuivre, le fer, rétain,<br />

le zinc. Cu caractère peut avoir un intérêt dans les<br />

applications. C'est que le zinc étant le moins lourd,<br />

c'est ce métal qu'on devra employer de préférence<br />

pour les toitures.<br />

On se sert dans beaucoup de circonstances de<br />

métaux réduits en lames très mince?, en feuilles.<br />

Pour rendre ces James peu épaisses on fait passer<br />

une lame de métal entre deux cylindres en fer,<br />

qu'on peut rapprocher de plus en plus au moyen<br />

d'une vis. Quand la lame a passé entre les deux<br />

cylindres, on tourne un peu la vis pour rapprocher<br />

les cylindres, puis on fait de nouveau passer la<br />

lame et ainsi de suite; cet appareil se nomme laminoir.<br />

On a donné le nom de malléabilité à celle<br />

Îiropriété qu'ont les métaux de pouvoir ainsi se<br />

aisser amener sans se déchirer 4 l'état de lames<br />

peu épaisses. Ce terme est d'ailleurs inutile à donner<br />

aux élèves. Il suffit de dire que les métaux se<br />

laissent plus ou moins facilement travailler sous le<br />

marteau. Tous les métaux ne sont pas également<br />

malléables.<br />

L'or est celui qui l'est le plus; les lames d'or que<br />

l'on obtient ainsi, peuvent être tellement minces<br />

•qu'on voit la lumière au travers ; elles sont translucides.<br />

On voit une lumière verte, en regardant à<br />

travers une mince feuille d'or; c'est que l'or, rouge<br />

pa- réflexion, comme il est facile de s'en convaincre<br />

en regardant l'intérieur d'un vase doré, est vert<br />

par transparence.<br />

L'ordre de malléabilité des métaux est le suivant:<br />

l'or, l'argent, le cuivre, l'étain, le plomb, le zinc<br />

et enfin le fer. On sait, en effet, qu'on ne peut pas<br />

fabriquer de tôle très mince, tandis qu'on fait du<br />

Ipapior d'étain, de cuivre, d'or.<br />

La propriété de se laisser éiirer en fils (ou ductilité)<br />

varie aussi avec les différents métaux.<br />

Voici l'ordre de ductilité : d'abord l'or, pois<br />

l'argent, le fer, le cuivre, le zinc, l'étain et le<br />

plomb. Voilà, en effet des fils de fer extrêmement<br />

fins. Vous voyez que ce fil de plomb, qui es'le plus<br />

fin qu'on puisse obtenir, est relativement très<br />

gros.<br />

Des fils faits avec ces différents métaux résistent<br />

plus ou moins facilement à la rupture.<br />

Voyez ce fil de plomb : je le casse av.c la plus<br />

grande facilité ; je ne puis, au contraire, rompre ce<br />

lil de cuivre, qui est cependant plus fin.<br />

Ce fil de fer très fin résiste aussi très bien à<br />

la rupture.<br />

On appelle ténacité celte propriété. Pour des<br />

fils de même grosseur, la ténacité diminue, quand<br />

la longueur du fil augmente, on peut se servir de<br />

ee fait pour comparer la ténacité chez les divers<br />

métaux.<br />

Supposons qu'on suspende un poids d'un kilogramme<br />

à un lil de fer, et qu'on augmente la longneur<br />

du 11 i jusqu'à que ce poids le fasse rompre,<br />

on verrait que, pour tous les autres métaux, les<br />

fils se rompraient avant d'avoir la même longueur<br />

que le fil de fer; pour le plomb, par exemple, la<br />

longueur du lil serait beaucoup plus petite. Le fer<br />

«si le métal le plus tenace : il est employa, a cause<br />

de cela, avec avantage pour les fils télégraphiques,<br />

ainsi que pour la construction des ponis suspendus.<br />

Viennent ensuite : le cuivre, l'or, le zinc, l'étain et<br />

le plomb.<br />

Voici un morcau d'étain. Je le fonds facilement<br />

sous vos yeux avec la flamme de cette lampe.<br />

Sur ce fourneau, au contraire, cet'e pièce de<br />

monnaie ne pourrait fondre.<br />

'<br />

Nous trouvons ainsi des différences considérables,<br />

si nous considérons la facilité avec laquelle les<br />

métaux deviennent liquides sous l'action de la<br />

chaleur, c'est-à-dire en examinant leur /lisibilité.<br />

Voici les températures de fusion des sept métaux<br />

qui nous occupent en ce moment.<br />

L'étain fond à 228°, le plomb a besoin d'une<br />

température un peu supérieure : 335°, puis vient<br />

le zinc qui fond à 410°.<br />

L'argent, le cuivre, l'or et le fer sont très peu<br />

fu-ibles, ils ne fondent qu'au-dessus de 1000°; le<br />

fer forgé ne foad que vers 1500°.<br />

Si l'on plonge dans de l'eau bouillante une cuiller<br />

d'argent et une cuiller d'étain, on sait qu'une minute<br />

après, on pourra remuer l'eau en tenant à la<br />

main la cuiller d'étain, tandis que le manche de la<br />

cuiller d'argent brûlerait les doigts.<br />

Ainsi, les différents métaux ne s'échauffent pas<br />

avec la même rapidité.<br />

Voici l'ordre dans lequal les raciaux sont rangés<br />

par rapport à cette propriété nommée conductibilité.<br />

L'argent est le meilleur conducteur, puis viennent<br />

le cuivre, l'or, le zinc, l'étain, le fer et enfin<br />

le plomb.<br />

Aussi, pour avoir des vases qui s'échauffent vile<br />

en un métal qui ne soit pas trop cher, on emploiera<br />

le cuivre.<br />

Les casseroles, les chaudières, les alambics sont<br />

construits en cuivre.<br />

Une fuis qu'on connaît les diverses propriétés<br />

physiques de ces métaux, on peut faire le choix de<br />

ceux dont il vaut mieux se servir selon l'usage<br />

auquel on veut les appliquer.<br />

Doit-on se servir d'un métal léger et malléable?<br />

Il faudra choisir le zinc.<br />

Veut-ou un métal dur et tenace? C'est le fer<br />

qu'il faudra prendre. A-t-on besoin d'un mrtil<br />

fusible, pour faire des soudures? C'est l'étain qu'on<br />

choisira, etc.<br />

Passons à l'examen des propriétés chimiques.<br />

Leur considération a aussi une très grande importance.<br />

Les métaux que nous venons d'étu'didr sont très<br />

inégalement altérables par les agents atmosphériques.<br />

Dans l'air humide, l'or et l'argent ne subissent<br />

aucune action; l'étain y est aussi presque inaltérable.<br />

Le plomb se recouvre d'une couche grisâtre,<br />

mais qui reste extrêmement mioce; l'altéra.ion ne<br />

continue pas. Si, en effet, on coupe un morceau de<br />

plomb ainsi terni, on voit immédiatement le brillant<br />

du métal qui apparaît. Cette surface grisâtre protège<br />

le reste du métal qui est en dessous, contre<br />

l'action de l'air.<br />

Le cuivre se comporte de même, ainsi que le<br />

zinc. Le premier se revêt d'une couche protectrice<br />

verte (1), le second d'une couche blanche (2).<br />

Le fer, au contraire, subit une altération profonde;<br />

il se transforme tout entier en rouille. Si<br />

l'on casse un vieux morceau de fer, on ne trouve<br />

plus de métal; le morceau est altéré jusqu'au<br />

centre.<br />

11 est donc nécessaire de garantir le fer des actions<br />

de l'air. Pour cela on peut le recouvrir d'une<br />

couche de couleur, ou mieux encore, d'un antre<br />

métal qui le protège, par exemple d'éiain.<br />

(1) Hyrirocarbonate de cuivre.<br />

(2) Hydrocarbonate de zinc.


; -<br />

AUTEURS FRANÇAIS DU BREVET SUPÉRIEUR<br />

VOLTAIItE ET YAUVBNABGUBS.<br />

Après J.-J. Rousseau, le plus justement célèbre<br />

des écrivains avec lesquels Voltaire eut occasion<br />

do correspondre, est, sans contredit, Vauvenargues.<br />

Luc de Clapiers, fils aîné du marquis de Vauvenargues,<br />

naquit A Aix en 1715. Après des études<br />

sommaires que sa mauvaise santé le força souvent<br />

d'interrompre, il embrassa la carrière des armes<br />

où il rêvait de brillantes destinées. Il fît partie de<br />

cette armée que, dès le début de la guerre de la<br />

succession d'Autriche (1741), le cardinal Fleury<br />

envoya en Bohême s'emparer de Prague pour le<br />

compte de l'électeur de Bavière. On se rappelle<br />

que cette armée, laissée sans secours, se vit assiégée<br />

dans sa conquête et fut contrainte de capituler<br />

après une honorable résistance. Vauvenargues eut<br />

beaucoup a souifrir pendant la pénible retraite qui<br />

suivi', et sa santé délabrée le força de renoncer<br />

au service. 11 sollicita un poste dans la diplomatie,<br />

et se croyait, après une longue attente, au moment<br />

de l'obtenir, lorsque la petite vérole l'atteignit et<br />

le laissa presque aveugle, en même temps qu'éclataient<br />

les premiers sympiô nés de la maladie de<br />

poitrine qui devait le conduire au tombeau après<br />

quelques années de souffrances (1747), Il s'éteignit<br />

donc à peine âgé de 32 ans, sans avoir vu briller<br />

sur son front les premiers rayons de celte gloire<br />

qu'il avait tant aimée et toujours poursuivie inutilement.<br />

Peu d'hommes ont été plus malheureux ;<br />

peu d'hommes ont ont supporté l'indifférence avec<br />

autant de constance et de sérénité. « Je l'ai tou-<br />

« jours vu, dit Voltaire, le pins infortuné des<br />

« hommes et le plus tranquille. » Lui-même s'est<br />

peint d'après nature dans ce portrait de la vertu<br />

malheureuse où écate toute la beauté de son âme :<br />

« Clazomène a eu l'expérience de toutes les rai-<br />

« sères de l'humanité. Les maladies l'ont assiégé,<br />

< dès son enfance, et l'ont sevré, dans son prince<br />

temps, de tous les plaisirs de la jeunesse. . . .<br />

« Ses talents, son travail continuel, son application<br />

< à bien faire n'ont pu fléchir la dureté de sa<br />

« fortune Lorsque celle-ci a paru se<br />

« lasser de le poursuivre, la mort s'est offerte à<br />

« sa vue ; ses yeux se sont fermés à la fleur de son<br />

• âge ; et quand l'espérance trop lente commençait<br />

c à flat'er sa peine, il a eu la douleur iusupport<br />

table de ne pas laisser assez de bien pour payer<br />

« ses délits et n'a pu sauver sa vertu de cette<br />

« tache. Si l'on cherche quelque raison d'une des-<br />

« linée si cruelle, on aura, je crois, de la peine à<br />

« en trouver. Fant-il demander la raison pourquoi<br />

« l'on voit des années qui n'ont ni printemps ni<br />

« automne, où les fruits de l'année sèchent dans<br />

« leur fleur? Toutefois, qn'on ne psnse pas que<br />

< Clazomène eût voulu changer sa misère pour la<br />

« prospérité dej homme» faibles. La fortune peut<br />

f se jouer de la sagesse des gens vertueux, mais<br />

« il ne lui appartient pas de faire fléchir leur<br />

« courage. » Nulle amertume, ainsi qu'on le voit,<br />

dans ces plaintes; point de récriminations violentes<br />

contre l'aveuglement des hommes ou l'injustice<br />

du sort; une résignation calme et courageuse<br />

; un stoïcisme tranquille, sans forfanterie,<br />

<strong>JOURNAL</strong> DBS <strong>INSTITUTEURS</strong> 815<br />

aussi élevé par la pensée que simple par l'expression.<br />

Vauvenargues aimait les lettres et les cultiva dès<br />

sa première jeunesse, même sous la tente du soldai;<br />

il s'y livra tout entier, lorsque la maladie<br />

l'eut condamné à l'inaction. Esprit méditatif, il<br />

observait les autres hommes et surtout s'observait<br />

lui-même, estimant que le plus noble objet que<br />

paisse se proposer la pensée philosophique est de<br />

montrer à l'homme ce qu'il est. afin de lui apprendre<br />

à s'estimer ce qu il vaut. Ainsi fut conçu et<br />

écrit son premier ouvrage, Y Introduction a la<br />

connaissance de l'esprit humain, suivi plus lard de<br />

ses Conseils à un jeune homme, de ses Caractères,<br />

et enfin de ses lléflexions et maximes. Il entrait<br />

donc avec une hardiesse naïve, fort de sa sincérité<br />

et de sa droiture, dans la carrière où l'avaient précédé<br />

Pascal, La Rochefoucauld, La Bruyère. Plein<br />

de respect pour ces grands modèles, il n'hésite pas<br />

cependant à les contredire, parce qu'il lui semble<br />

qu'ils ont trop rabaissé la nature humaine.<br />

La Rochefoucauld humilie l'homme, en niant la<br />

vertu dé intéressée; Pascal l'afflige et l'effraye par<br />

le tableau de ses misères; La Bruyère l'amuse de<br />

ses propres travers; Vauvenargues le console et<br />

lui rend l'estime de lui-môme ; il lui apprend surtout<br />

à chercher, dans son cœur, les nobles aspirations<br />

qui le dirigent naturellement vers le bien. Le<br />

sentiment lui paraît un auxiliaire indispensable de<br />

la raison et un guide souvent plus sûr que la raison<br />

elle-même. C'est lui qui a écrit cette belle)<br />

maxime si souvent citée : les grandes pensées<br />

viennent du cœur. »<br />

Combien d'autres réflexions ingénieuses ou profondes<br />

on pourrait recueillir en feuilletant ses<br />

ouvrages 1 Donnons-en ici quelques exemples :<br />

« L'uiilité de la vertu est si manifeste que les méchants<br />

la cultivent par intérêt. » « On ne peut être<br />

« dupe de la vertu; ceux qui l'aiment sincèrement<br />

« y goûtent un secret plaisir et souffrent à s'en dé-<br />

« tourner. Quoi qu'on fasse aussi pour la gloire,<br />

i jamais ce travail n'est pnrdu s'il tend à nous en<br />

« rendre dignes. » « La servitnde avilit l'hommec<br />

an point de s'en faire aimer. » « La magnanit<br />

mité ne doit pis compte à la prudence de ses<br />

« ÏT;O ifs. » « Les conseils des vieillards sont comme<br />

« le soleil d'hiver : ils éclairent sans échauffer. »<br />

« Si vous avez quelque passion qui élève vos sen-<br />

« timents, qui vous rende plus généreux, plus-<br />

« compatissant, plus humain, qu'elle vous soit<br />

c chère. »<br />

Qui ferait difficulté de s'associer aux éloges de<br />

Vob aire écrivant à l'anteur : « La plupart de vos<br />

t pensées me paraissent dignes de votre âme et<br />

a du petit nombre d'hommes de goût et de génie<br />

« qui restent encore dans Paris et qui montent de<br />

« vous lire » (22 mai 1746). Cependant quand il<br />

s'agira d'apprécier les jugements que Vauvenargues<br />

a portes sur quelques-uns de nos grands.<br />

écrivains, nous verrons Voltaire faire ses réserves,<br />

et là encore nous rendions hommage à la sûreté;<br />

de son goût comme à sa passion pour la vérité.<br />

{A suivre.) P. W.


m<br />

CAUSERIE SUR L'ENSEIGNEMENT CIVIQUE<br />

[Suite).<br />

LE CUAPEAU DU PRÉSIDENT.<br />

M. Dalignan avait été appelé à Paris pour une<br />

affaire, et comme il était convaincu que l'instruction<br />

se fait encore mioux par les yeux que par les<br />

oreilles, il avait emmené avec lui Petit-Jean. C'est<br />

à Paris, en effet, que se trouvent les grosses pièces<br />

et les rouages principaux de celle colo-sale machine<br />

qui est le gouvernement. Il voulait les montrer<br />

4 Petit-Jean sur place, les faire jouer devant<br />

lui et lui donner la représentation exacte de la<br />

politique. Le nouveau député, M. Durand, se fit un<br />

plaisir de lui procurer des billets pour assister â<br />

une séance de la Chambre des députés. Un jour,<br />

après déjeuner, M. Dalignan et Petit-Jean prirent<br />

le chemin du Palais-Bourbon.<br />

A la vue de ce monument imposant, des hautes<br />

et puissantes colonnes qni supportent son fronton,<br />

des statues gigantesques qui en gardent l'entrée et<br />

(n rehaussent l'aspect, Petit-Jean eut le sentiment<br />

qu'il s'agissait d'une chose grave et que, dans ce<br />

temple aastère de la loi, on ne s'occupait pas<br />

d'une vulgaire besogne. Les huissiers les conduisirent,<br />

Al. Dalignan et lui, par de longs corridors<br />

et dA« vestibules assourdis par des tapis jusqu'à<br />

l'entré) de la tribune où leurs billets leur donnaient<br />

le dp ou de pénétrer. Un huissier portant au coula<br />

chaîne d'argent, leur en ouvrit la porte, et Petit-<br />

Jean resta muet de surprise à la vue de cette immense<br />

salle décorée avec une simplicité somptueuse,<br />

et au seuil de laquelle il raraissait comme<br />

perdn.<br />

En face de lui, sur une estrade élevée à laquelle<br />

donnait accès un double escalier, se dressait la<br />

tribune da Président de la Chambre; de là, le<br />

Président pouvait dominer l'Assemblée et la diriger.<br />

Au-dessous de lui, une tribune pour le député<br />

qui voulait prendre la parole. Devant cette tribune,<br />

un vaste hémicycle dans lequel allaient et venaient<br />

des huissiers "de service. Puis le vaste amphithéâtre,<br />

percé de passages menant aux gradins<br />

supérieurs et symétriquement rangés, les sièges<br />

et les bureaux de chaque député. La lumière tom -<br />

bait du plafond, tamisée et douce; elle se répandait<br />

également sur la salle entière. On pouvait<br />

admirer, dans le détail, les fresques représentant<br />

quelques grandes scènes de la Révolution française.<br />

Pendant les premières minutes, Petit-Jean fut<br />

perdu dans une -contemplation silencieuse et il ne<br />

remarqua pas le mouvement de la foule élégante<br />

qui remplissait peu à peu les tribunes.<br />

Cependant les députés commençaient à se presser<br />

dans l'hémicycle; M. Dalignan expliqua à Petit-<br />

Jean que la plupart étaient occupés dans les commissions;<br />

c'est-à-dire qu'ils préparaient, dans des<br />

réunions particulières, les affaires qui seraient pins<br />

tard traitées en séance publique.<br />

Topt à coup Petit-Jean enlendit comme un roulement<br />

de tambour étouffé par l'cpai-seur des tentures<br />

et des murs; c'était le Président de la<br />

Chambre qui venait prendre séance, et dans la<br />

gt erie extérieure, les tambours battaient aux<br />

champs sur son passage. Un huissier le précédait<br />

•<br />

<strong>JOURNAL</strong> DÉS <strong>INSTITUTEURS</strong><br />

en 1 annonçant; le Président, en habit noir, monta<br />

lentement les degrés de la tribune, agita une sonnette<br />

pour réclamer le silence et déclara !a M'ance<br />

ouverte.<br />

Petit-Jean avait remarqué qu'en montant à son<br />

fauteuil, le Président avait ton chapeau à la main<br />

et qu'en s'asseyant, au lieu de le lemeitre à un des<br />

gens do service, il l'avait pisé fur la table, près<br />

de lui. Il le fit observer à son père :<br />

— Regarde, papa, le Président est seul à avoir<br />

apporté ion chapeau. Pourquoi ?<br />

M. Dalignan expliqua à Petit-Jesn que le Président<br />

n'avait pas agi sans motif.<br />

— Il peut arriver, dans certaines circonstances<br />

graves, que les délibérations des députes soient<br />

violentes et tumultueuses ; le fait est très rare,<br />

mais il peut se produire quand des intérêts de<br />

premier ordre sont en jeu ou que des que; lion3<br />

irritantes envetrimenlles débats. Ona vu des séances<br />

orageuses dans lesquelles l'autorité du Président<br />

semblait méconnue; dans le tohu-bohu et le vacarme,<br />

on n'entendait même plus la sonnette présidentielle.<br />

Il est pourtant impossible d'admettre<br />

que ces scènes de désordre aient un caractère<br />

officiel. Il reste au Président une suprême ressource,<br />

il met son chapeau, il se couvre. Par ce<br />

seul fait, la séance est suspendue.<br />

— Tiens, dit Petit-Jean, moitié sérieux, moitié<br />

malin, je n'aurais jamais cru qu'il y eût taut de<br />

cho-es dans un chapeau.<br />

J. DE CROZALS,<br />

professeur à la Faculté de Grenoble.<br />

CONGRÈS NATIONAL <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong><br />

Du 4 au septembre 1887.<br />

A PABIS.<br />

(S 0 session) Bureaux et secrétariat : ancienne<br />

caserne Lobau.<br />

Questions mises à l'ordre du jour du Congrès.<br />

i" SECTION. — PÉDAGOGIE.<br />

ORGANISATION PÉDAGOGIQUE DE L'EXSEIGNEMEUT PRIMAIRE.<br />

Bases sur lesquelles doivent titre établis les programmes<br />

de l'Enseignement primaire. — Programmes<br />

actuels : simplifications, suppressions ou additions.—<br />

Moyens d'éviter le surmenage des enfants et des maîtres.<br />

— Emploi du temps ; durée de la journée scolaire.<br />

Direction et méthode qni conviennent à l'enseignement<br />

nouveau. (Eviter d'entrer dans le détail des procédas<br />

relatifs à l'enseignement de chaque faculté).<br />

Education: discipline, écoles de réforme.<br />

Examens et concours ayant rapport à l'Enseignement<br />

primaire.<br />

Réformes désirables, ou maintien du statut quo, en<br />

ce qui concerne les examens et concours énumérés<br />

ci-après : examens pour l'obtention du certificat<br />

d'études primaires ; examens d'admission aux écoles<br />

spéciales de l'En»eignenunt primaire, (écoles supérieures.<br />

professionnelles, manuelles d'apprentissage, normales.<br />

etc.); examens pour l'obtention du certificat<br />

d'aptitude pédagogique, d''s brevets de capacité, des<br />

diplômes spéciaux (certificat d'aptitude à l'enseignement<br />

du chant, du dessin, du travail manuel, des<br />

exercices militaires, etc.).


•<br />

•<br />

2» SECTION,<br />

INTÉRÊTS IR0FESS10.NNEI.S.<br />

Situation morale et matérielle faite aux instituteur*<br />

par la loi du 30 octobre 1886 et U projet de l"i<br />

sur les dépenses de l'enseignement primaire et les traitera<br />

nls du personnel : Nomination, traitements, classement,<br />

avancement, déplacements, etc.<br />

SOUS-SECTION UE L'ENSEIGNEMEXT LIBRE.<br />

Situation morale et malérit-lle de VEnseignement<br />

libre en France. Examen des dispositions législatives<br />

à cet enseignement — Modification à proposer.<br />

M sures à pren ire pour provoquer la constitution do<br />

Syn licalS de I Enseignoinenl libre dans chaque région,<br />

et pour amen r la Fédération de ses Syndicats.<br />

3» SECTION.<br />

OEUVRES ET INSTITUTIONS DE PRÉVOYANCE.<br />

ModilVaions qu'il est nécessaire d'inlrolnire dans<br />

iorqanixalion et dans la législation des pensions de<br />

retraite du personnel d* l'Enseignement primaire.<br />

4* SECTION.<br />

ORGANISATION DU CONGRÈS.<br />

Groupent ni des instituteurs (Sociétés, Cercles, Syndicats.<br />

Unions, Bibliothèques, ele ).<br />

Préparation et organisation des Congrès régionaux.<br />

Préparation et organisation des Cong-ès futurs nationaux<br />

et inlerna'ionaux.<br />

SOCIÉTÉ CONTRE L'ABUS OU TABAC<br />

La Société contre l'abus du tabac a tenu sa séance<br />

solennelle le dimanche 17 avril, au grand amphi'héàtre<br />

de la Sorhonne.<br />

Voxi la liste des iiistiluUurs qui ont reçu des récomp-uses<br />

:<br />

VII. — APPEL <strong>DES</strong> LAURÉATS<br />

P.«R H. PETITBON, VICE-PRÈSID'NT.<br />

1° Pris des Instituteurs.<br />

MM. Picarl, directeur d'. cole communale, à Paris. —<br />

Prix Desroziers, 10J francs.<br />

Gérv, instituteur à Circonfonlaines-eu-Azois<br />

(Haute-Marne). — MéJuille de vermeil.<br />

Vereouil'ic (An cet), instituteur a Merckeghem<br />

(Nord). — Médaille d'argent.<br />

Dnpuich, instituteur à Le Bucquière (Pas-de-<br />

Calais). — Médaille de bronze.<br />

Patte, instituteur à Eiincourt-Sainte-Margucrite<br />

(Oi«e). —Médaille de bronze.<br />

Laniilais, instituteur à Commer (Mayenne). — Prix<br />

du Ministre.<br />

Réversion, instituteur à Auloreille (Haute-Saône).<br />

— Prix du Ministre.<br />

Humbcrt, instituteur à Vcllechevrcux (Haute-<br />

Saône). — Prix du Ministre.<br />

Lavenne. instituteur a Cramans (/ara). —Prix du<br />

Ministre.<br />

Pataillot, instituteur àYy-les-L'ire (Haute-Saône).<br />

— Prix du Miuislre.<br />

Durand, instituteur à Donjeux (Haute-Marne). —<br />

Prix du Ministre.<br />

Poisson, instituteur à LT Haye (Seine-Inférieure).<br />

— Ouvrage offert par la maison Hachette.<br />

Mazel, instituteur au Chambon (Ardèche). — Ouvrage<br />

offert par la maison Hachette.<br />

<strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong> an<br />

M"'<br />

MM<br />

Guibert, instituteur à Rocquencourt (Seine-ct-<br />

Oise). — Ouvrage offert par la miison Belin.<br />

Renard, instituteur à Holhomert (Eure-et-Loir).—<br />

Ouvrages offert par la maison Bel lin.<br />

Noblesse, instituteur au Grand-Quevilly (Seine-<br />

Inférieure). —Ouvrageoffert par la maison Belin.<br />

Yillette, instituteur à Mont-Noire-Dame (Aisne).<br />

— Ouvrage offert par la maison Beltu.<br />

de Coutures, insitutrice à Cadillac (Gironde). —<br />

Ouvrage offert par la maison Firmin-Didot.<br />

, Vigier, instituteur à Chizé (Deux-Sèvres). — La<br />

physiologie sociale du D r Depierris.<br />

Michel, instituteur à Asnans (Jura). — Collection<br />

de quatre années du Bulletin.<br />

Jeandot, instituteur à Lyon. — Collection de<br />

quatre ann.es du Bulletin.<br />

Wiart(Henri),instituteur à Caudry (Nord).—Mention<br />

honorable.<br />

Danel (Ludovic), instituteur à Fi-rrière-ia-Petite<br />

(Nord). — Mention honorable.<br />

Metgo (Albert), instituteur à Siint-Germain-de-<br />

Calberte (Lozère).<br />

X. — Mention honorable.<br />

Lonchamp, instituteurs Fourgs (Douhs). — Mention<br />

honorable.<br />

Bouvier (Eugène), instituteur à Broyer.; (Aisne).<br />

— Mention honorable.<br />

Postes vacants.<br />

Inspection primaire. — Arnay-le-Duc, Tarascon,<br />

Sainl-Nazaire, Oax. Fontenay-le-Comte, Barcelonnelte,<br />

Saint-Pons, Thonon, Chàieaubriant,' Nantes, AubeDas,<br />

Corte, [Le Blanc, Tonnerre, Raina, Mascara, La Mute.<br />

BULLETIN FINANCIER.<br />

Cours au comptant. Jeudi<br />

5 miu.<br />

Rente 30/0 80 22<br />

— 3 0/Oamortisable 83 60<br />

- 4 1/20/0 103 40<br />

Prix det actions :<br />

Banque de France • 4.100 »<br />

Crédit foncier •••• 1.350 »<br />

Comptoir d'Escompte 1012 50<br />

Ch. de fer de l'Est 795 50<br />

de Lyon............ 1.252 »<br />

_ du Midi 1.153 75<br />

Ch. de fer du Nord 1.510 »<br />

— d'Orléans 1.293 »<br />

— de l'Ouest 860 »<br />

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— H. 1885 448 50<br />

Cb.de fer de l'Est 386 75<br />

— de Lyon •--.... 886 75<br />

— du Midi MO «<br />

_ d'Orléaw 3 9 * »<br />

_ del'Onest 387 »<br />

— du Nord 399 »<br />

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83 55<br />

103 90<br />

4.140 *<br />

1.365 »<br />

-Î.016 25<br />

775 »<br />

1.226 25<br />

1.155 •<br />

1.522 50<br />

1.300 »<br />

857 50<br />

2.010 ><br />

1.355 i<br />

477 »<br />

477 50<br />

380 25<br />

448 75<br />

388 s<br />

385 *<br />

390 »<br />

392 a<br />

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SUPPLÉMENT AU <strong>JOURNAL</strong> <strong>DES</strong> <strong>INSTITUTEURS</strong>. — N° 20. — 15 MAI 1887.<br />

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NOUVEAU COURS D'ETU<strong>DES</strong><br />

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An plan d'Études et aux Programmes des Etudes primaires du 27 juillet 1882.<br />

* PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE<br />

MM. PLATRIER, Directeur de l'École normal» de Ycnaillei. — MARTIN, Impeettnr primaire à YenaiUek<br />

BROCHET, Secrétaire de l'Inipeetiou académique de Seine-et-Oiie. — CAVIALE, Professeur de physique à l'École oormele de Vemillal.<br />

LIVRE DU MAITRE — COURS SUPÉRIEUR — MAI<br />

SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES<br />

PREMIERE LEÇON<br />

:V."1 . :<br />

-!,>• in- Le cuivre.<br />

Directions t Le cuivre a été employé dès la plus<br />

haut» antiquité, l'âge de bronze a suivi l'âge de pierre<br />

et précédé l'âge do fer. On le rencontre à l'état natif<br />

en masses parfois considérables. On en trouve encore<br />

des blocs assez puissants sur les bords du lac Supérieur<br />

aux Etats-Unis.<br />

Le minerai le plus abondant est le sulfure double de<br />

cuivré et de fer ou pyrite cuivreuse ; il est cristallisé en<br />

iïsmes a base carrée et il a l'éclat métallique du<br />

E<br />

ronze. On le trouve en Angleterre, en Russie, en<br />

Suèdes, en Autriche, au Mexique, au Chili, au Japon, en<br />

Chine et en France près de Lyon. Sa gangue est en générai<br />

de nature siliceuse.<br />

'tawç<br />

. . Grillage des pyrites<br />

Ce minerai n'est pas facile à réduire. On le chauffe<br />

au contact da l'air. Le fer s'oxyde, car ce métal a beau­<br />

iMVUWVWW<br />

PHYSIQUE<br />

coup d'affinité pour l'oxygène; le' soufre se dégage a<br />

l'état d'acide sulfureux. Le sulfure de cuivre reste in- .<br />

tact. Ce premier grillage s'effectue sur la sole d'uu<br />

four à réverbère. '„. „".<br />

Ensuite on fait fondre ce sulfure dans un four à'<br />

manche, avec dos matières siliceuses ; il se forme des<br />

scories fusibles et l'on obtient un produit ou matte,<br />

plus riche eh cuivre que la matière première. On répète<br />

ces opérations jusqu'à ce que tout le fer soit éliminé.<br />

On a aiiisi successivement le cuivre noir, le cuivre.ro.-.sette<br />

et le cuivre rouge. En dernier lieu, on brasse lé'<br />

bain de métal liquide avec des branches de bois vert,<br />

rocédé que nous avons déjà signalé en étudiant<br />

étain.<br />

P<br />

Fusion de la pyrite.<br />

Pour obtenir du enivre chimiquement pur, on ri»<br />

duit uns dissolution de sel de cuivre, par le fer.<br />

c


458 LiVIlti DÛ MAITRE<br />

Expérience. — Préparez une dissolution de sulfate<br />

de cuivre ou vitriol bleu. Plongez dans cette dissolution<br />

des pointes de.1er bien décapées. Lo liquide bleu-vcrdâtre<br />

devient couleur de rouille; lo cuivre pulvérulent<br />

et chimiquement pur se dépose sur le fer. On lo fond<br />

ensuilo dans un creuset avec du borax.<br />

Le cuivre est un mêlai rouge; il a une odeur désagréable,<br />

surtout lorsqu'on lo frotte. 11 est très ductile<br />

et très malléable : il est moins tenace que le fer. Sa<br />

densité est 8,8. Il fond à la chaleur rouge, vers 1150°.<br />

A une température plus élevée, fa vapeur brûle en produisant<br />

uno flamme verte. Il est bon conducteur de la<br />

chaleur et de l'électricité ; sous ce rapport, il doit être<br />

§ référé au fer. Aussi l'cmploic-t-on pour la construction<br />

es chaudières, des alambics, des ustensiles de cuisine,<br />

des câbles sous-marins, des lils conducteurs pour les<br />

courants électriques, etc.<br />

A l'air sec et froid, le cuivre ne s'altère pas ; à une<br />

température élevée, il s'oxyde; il se forme du protoxyde<br />

de cuivre Cu 0. Au contact de l'air humide, ce métal<br />

s'oxyde; il devient vert-de-gris ou hydrocarbonate de<br />

cuivre, à la laveur delà vapeur d'eau et de l'acide carbonique<br />

contenus dans l'air. Mais l'altération ne se produit<br />

qu'à la surface ; le vert-de-gris protège le reste do<br />

la masse; il constitue ce qu'on appelle la patine sur les<br />

statues antique^.- Bans la patine., nous ne connaîtrions<br />

pas les statuesj lej .monnaies et les médailles de l'antiquité.<br />

L'acide sulfuriquc étendu d'eau n'attaque pas le cuivre.<br />

L'acide pur agit faiblement à froid ; mais, à chaud,<br />

il se forme de l'acide sulfureux et du sulfate de cuivre.<br />

C'est ainsi que l'on prépare l'acide sulfureux et le sulfate<br />

de cuivre dans les laboratoires.<br />

Lo cuivre est attaqué par Taride azotique à la température<br />

ordinaire ; il se dégage vîh blox^diî d'azote; la<br />

réaction produit aussi de Vàzotate dé èiftyre. L'action<br />

de l'acide chlorhydriquesilr ce métal ést"très lente; il<br />

se forme de l'hydrogène et du sous-chlorure de cuivre.<br />

Les acides organiques attaquent aussi le cuivre.<br />

L'ammoniaque oxyde hreuivre au contact de l'air; il<br />

se produit de l'oxyde de eùïvrfe et de l'azotitc d'ammoniaque<br />

qui se dissolvent dans l'excès d'alcali. Cette dissolution<br />

est le dissolvant dé la 1 cellulose, coton, charpie,<br />

etc.<br />

Les composés du cuivre sont vénéneux s'ils sont<br />

solubles; leur antidote est le blanc d'oeuf délayé dans<br />

l'eau.<br />

Indépendamment des usages que nous avons indiqués<br />

ci-dessus, ce métal, réduit en plaques, sert au doublage<br />

des vaisseaux. Il entre aussi dans la composition de<br />

plusieurs alliages.<br />

Le bronze est un alliage de cuivre et d'étain ; il est<br />

plus dur et plus dense que les deux métaux qui le composent;<br />

il sert pour les,canons, les cloches, les cymbales,<br />

les médailles. Le Villon ou alliage des monnaies<br />

contient 95 parties de cuivre, quatre d'étain et une de<br />

zinc. Le bronze d'aluminium possède l'éclat et la couleur<br />

de l'or.<br />

Le mailUehort a l'éclat de l'argent ; il se compose de<br />

cuivre, de zinc et de nickel. On l'emploie pour faire des<br />

couverts, des gobelets, des garnitures de couteaux et de<br />

pistolets, etc.<br />

Le laiton est formé de cuivre et de zinc. Sa couleur<br />

varie avec les proportions dans lesquelles entrent les<br />

deux métaux. 11 est employé pour la fabrication des<br />

appareils de physique, des instruments de musique, des<br />

lampes, des (lambeaux, des garnitures, des jouets, des<br />

boutons, des épingles, etc.<br />

La fabrication d'une épingle exige le concours de quatorze<br />

ouvriers. Les épingles sont élamées pour éviter la<br />

formation du vert-de-gris.. . i<br />

Le composé cuivriquo lo plus important est lo sulfate<br />

de attitré (€!oO,SO^.On l'obtient en traitant le cuivre<br />

par l'acide sulfuriquc. Dans l'industrie, on le préparc<br />

en exposant à l'air humide les pyrites cuivreuses préalablement<br />

grillées. On traite la masse par l'eau qui dis­<br />

sout lo sel et laisse déposer les matières insolublos. Le<br />

liquide décanté et évapore donne- le sulfate de cuivre<br />

cristallisé. On peut encore fairo usage des .lames decjiivro<br />

qui ont sorvi au doublago des navires. On les, saupoudra<br />

avec do la fleur de soufre, on les humecte d'eau<br />

et on les soumet à l'action de la chaleur dans dos fours ;<br />

il so forme peu à peu du sulfate de cuivre.<br />

Four à laiton.<br />

Ce sel a une belle couleur bleue lorsqu'il est hydraté.<br />

Chauffé dans un creuset, il devient anhydre ; alors il<br />

est blanc. Exposé à l'air, il absorbe l'humidité et il<br />

redevient bleu. «<br />

On emploie le sulfate dé Cuivre pour teindre la laine<br />

et la soie en noir, en violet où en lilas. Le vert de<br />

Schœle est de l'arsénite de cuivto obtenu en versant<br />

une dissolution d'arsénite de potasse dans une dissolution<br />

bouillante de sulfate de cuivre. Le vert minéral se<br />

prépare .cri mélangeant une dissolution de carbonate de<br />

soude avec une dissolution de sulfate de cuivre; il se<br />

forme un hydrocarbonate de cuivre Les cendres bleues<br />

s'obtiennent en dêcomposaili le sulfate de cuivro par la<br />

chaux.<br />

Le sulfate de cuivre est encore utilisé pour chauler<br />

le blé ; il sert aussi comme antiseptique, surtout pour<br />

conserver le bois. . '.«,;] : : .<br />

Le cuivre existe dans le corps humain comme i'cnOt<br />

démontré, il y a quelques années, deux chimistes experts.<br />

La quantité de métal localisée dans les reins et<br />

le foie ne dépasse guère deux milligrammes; il y a eût-'<br />

poisonnement lorsque cette quantité est supérieure à<br />

quatre milligrammes. Le cuivre qui entre dans notre<br />

organisme provient des aliments, notamment du pain.<br />

« Sur quatorze boites de conservo de petits pois, dit<br />

M. Pasteur, prises au hasard et achetées chez les marchands<br />

des grands quartiers de Paris, dix renfermaient<br />

du cuivro, et quelquefois jusqu'à un dix-millième environ<br />

du poids total do la conserve, abstraction faite du<br />

liquide qui baigne les petits pois. Ce dernier en contient<br />

aussi, quand les petits pois en renferment, mais<br />

en quantité beaucoup moindre; le cuivre se fixe particulièrement<br />

à l'état insoluble dans la matière solide des<br />

petits pois, notamment dans la partie légumineuse, sur<br />

l'enveloppe corticale extérieure. Il n'est pas besoin, du<br />

reste, d être chimiste pour savoir si une conserve de<br />

petits pois renferme du cuivre. H. Pasteur a reconnu,<br />

d'après l'ensemble de ses observations, que les conserves<br />

renferment toujours du cuivre toutes les fois<br />

qu'elles offrent, même à un faible degré,, la teinte verte<br />

des petits pois naturels. Les conserves qui n'en renferment<br />

pas, ont, au contraire, une teinte jaunâtre,<br />

non mélangée de vert. Il n'existe pas dans l'état actuel<br />

de l'industrie des conserves alimentaires, de procédé<br />

permettant de fabriquer des conserves de petits-Mis<br />

avec teinte verte sans addition d'un sel de cuivre*<br />

Alors même que la physiologie démontrerait quo le<br />

cuivre est moins vénéneux qu'on ne l'a supposé jus-


*<br />

qu'ici, il n'en serait pas moins exact qu'il y aurait falsification<br />

proscrite par la loi. »<br />

Les sets de cuivre donnent par l'ammoniaque un<br />

précipité bleu qui se dissout dans un excès de réactif en<br />

produisant uno belle couleur bleue qu'on appelle eau<br />

céleste.<br />

L'acide sulfuriqne produit un précipité noir de sulfure<br />

insoluble.<br />

Le cyanure jaune provoquo un précipité brun<br />

marron.<br />

Une tige de fer, uno aiguille d'acier précipitent le<br />

cuivre de ses solutions. Cette réaction est très sensible.<br />

ILeçon : On rencontre ce métal à l'état natif;<br />

aussi a-t-il été connu dès la plus haute antiquité.<br />

L'âge de bronze a suivi Vûge de pierre et précédé<br />

Yâge de fer.<br />

Le cuivre natif ne suffirait pas aux besoins actuels<br />

de l'industrie ; on le relire de plusieurs minerais-<br />

les plus abondants sont le sulfure de cuivre<br />

et la pyrite cuivreuse ou sulfure double de cuivre<br />

et de fer. Le-traitement. de ces minerais est très<br />

lorï^LÏl. consisté en plusieurs.grillages qui donnent<br />

successivement les mattes, le cuivre noir, le cuivre<br />

rosette et le cuivre rouge.<br />

Le cuivre a, une couleur rouge; un décimètre<br />

cube de ce métal pèse près de neuf kilogrammes.<br />

Il est très ductile et très malléable. Il conduit bien<br />

la chaleur; c'est ce qui le fait employer pour les<br />

ustensiles de cuisine, les alambics, les chaudières.<br />

Il est aussi très bon conducteur de l'électricité.<br />

Ce métal se recouvre, à l'air humide, d'une couche<br />

de vert-de-gris qui le protège contre toute allé-<br />

COURS SUPÉRIEUR — MAI<br />

- — Appareil<br />

L'*cido Sulfureux ot les vapeurs métalliques se rendent<br />

dans, des séries d'allonges ou aludels, disposées<br />

su* deux plans tncl.nés. Les aludels d'une même rangé©<br />

sont lûtes avec de l'argile de manière à former un<br />

conduit continu..Toutes les rangées communiquent avec<br />

une chambre de condensation qui se termine par une<br />

cheminée par où s'échappe fé gaz. Co mercure se condense<br />

dans les aludels et dans la chambre.<br />

-(M distille ensuite lo métal dans une bouteille en fer<br />

analogue à celles qui servent à le transporter, ou bien<br />

oa H lave pendant quelques instants avec de l'acide<br />

nitrique étendu d'eau, puis' avec de l'eau pure, et on<br />

le sèche avec du papier Jo>»p!i.<br />

A Idria, on grille le cinabre sur la sole d'un four.'t<br />

i<br />

m ...<br />

ration ultérieure. Le vinaigre et tous les acides ot-î<br />

ganiques attaquent le cuivre ; de là la nécessité<br />

d'étamer tous les ustensiles faits avec ce métal, car<br />

les composés du cuivre sont vénéneux; le meilleur<br />

contrepoison est le blanc d'oeuf délayé dans l'eau.<br />

Le sulfate de cuivre ou vitriol bleu s'obtient en<br />

faisant agir l'acide sulfurique sur le cuivre; ce sol<br />

se présente en gros cristaux d'une belle couleur<br />

bleue. On l'emploie en agriculture pour chauler le<br />

blé, et principalement dans la teinture.<br />

Le cuivre entre dans plusieurs alliages, tels que<br />

le laiton, le bronze, les monnaies, la bijouterie. Le<br />

laiton est composé de cuivre et de zinc. Avec cet<br />

alliage on fabrique les épingles, qu'on a soin d'étamer<br />

pour empêcher la formaliou du vert-de-gris.<br />

Une épingle passe par les mains de quatorze ouvriers<br />

avant qu'elle soit terminée.<br />

DEUXIÈME LEÇON<br />

Le mercure. xr'ik tf $2<br />

''' • " '••'••• ::..i/,'<br />

Direction. Le mercure est le seul métal liquide à<br />

ja température ordinaire. On le trouve à l'état natifs<br />

disséminé en petits globules, dans les couches de bitume.<br />

Le minerai ordinairement exploité, est. le. suifois<br />

bu cinabre. On rencontre ce dernier à Almaden '(Espagne),<br />

et à 1dm, au fond du golfe Adriatique. La'métal-'<br />

lurgie est fort simple. Le cinabre, trailé par la chaleur,<br />

se décompose en soufre qui se dégage à l'état d'acida<br />

sulfureux et en vapeurs mercurielles qui vont se condenser<br />

dans des appareils spéciaux. -Àî<br />

A Almadcn, on place le minerai dans l'étage supérieur<br />

d'un four dont le compartiment inférieur est<br />

chargé de combustible, ordinairement de bois.<br />

•!<br />

d'AImadeu. i-'<br />

. i • -• ;•; Mta is*&!<br />

réverbère; les aludels sont remplacés par une,série dechambres<br />

communiquant ensemble et dans lesquelles le<br />

mercure se condense. On le purifie par les mêmes procédés<br />

que nous venons d'indiquer. ; - ; •"-'"'<br />

Le mercure a un éclat qui rappelle celui de l'argont;."•<br />

de là le nom ^'argent vif que le vulgaire lui a donné,<br />

Sa densité est 13,596.Use solidifie à 40 degrés au-dessous<br />

de zéro ; il a alors beaucoup d'analogie avec ,!•<br />

plomb. II se volatilise à 350 degrés. . j ;;y; aiSSit<br />

Au contact de l'air, il s'altère lentement MgriMMÉ '<br />

rature ordinaire; il se recouvro d'une, pellicule gus^<br />

qui est du sous-oxyde de mercure. A la température<br />

de l'ébullition, il se produit du protoxyde ou précipité<br />

per se.


' : • - • ; • - • • .<br />

460 LIVRE DU MAITRE<br />

L'action de l'acide sulfuriquc et de l'acide azotique<br />

sur ce métal est analogue A celle que nous avous constatée<br />

sur 1* cuivro. L'acide chlorhvdriquo n'agit pas à<br />

froi*U ><br />

Le mercure est un poison violent. Les personnes<br />

qui le manient habituellement sont atteintes du tremblement<br />

mercuriel accompagné d'une salivation abondante--<br />

Pour combattre ses effets, on a proposé l'emploi<br />

de l'ioduro de potassium.<br />

Ce métal a de nombreux usages. Il sert à l'extraction<br />

de l'or .et de l'argent, à la construction des baromètres,<br />

dés thermomètres et autres instruments do physique.<br />

Il est employé en chimie pour recueillir les gaz solubles<br />

dans l'eau.<br />

Le tain des glaces est un amalgame d'étain. Pour<br />

étamer une glace, on commence par recouvrir une glaco<br />

horizontale d'une feuille d'étain; puis on verse du mercure<br />

en promenant ce liquide avec une patte de lièvre.<br />

On dispose ainsi sur la table une couche do quatre<br />

ou cinq millimètres d'épaisseur. On fait ensuite glisser<br />

la glace de manière à chasser l'excès de mercure. La<br />

surface amalgamante et la glace coïncidant parfaitement,<br />

on soumet le, tout a une pression pendant<br />

vingt jours. Après ce.litps de temps, 1 amalgame adhère<br />

à la glace.<br />

Les composés les plus importants du mercure sont le<br />

sous*hlorure et le proloclilorurc.<br />

Le sous-chlorun: de mercure (Hg* Cl.), ou calomel<br />

s'obtient en traitant le sulfate de sous-oxyde de mercure<br />

par le chlorure dé sodium. C'est une substance<br />

incolore, transparence, insoluble, dans l'eau. Au contact<br />

du sel marin et de tous les chlorures alcalins, le calomel<br />

se transforme .en protochlorure de "mercure ou<br />

sublimé corrosif. Aussi fajitU éviter d'absorber le calomel<br />

peu de temps avant .'ou après avoir pris des aliments<br />

salés: On l'emploiejcn médecine comme vermifuge<br />

et purgatif.<br />

Le protochlorure de mercure (Hg CI ), -;ou sublimé<br />

corrosif se prépare en traitant le sulfate de protoxyde<br />

de mercuro par le sel marin ; il se produit aussi toutes<br />

les fois qu'on fait agir le chlore sur le mercure. Cette<br />

préparation doit être faite sous une cheminée qui tire<br />

bien afin de se garantir des vapeurs délétères.<br />

Le sublimé corrosif est une matière blanche cristalline<br />

; il est un peu solublo dans l'eau, très'soluble<br />

dans'l'alcool et l'ether. C'est un poison très énergique;<br />

son antidote est le blanc d'oeuf. On l'emploie en médecine<br />

à très petite dose; il-sert à conserver les pièces<br />

anatomiques dont il coagule l'albumine et qu'il rend<br />

ainsr 1 imputrescibles. On préserve aussi les plantes de<br />

nos herbiers des ravages des insectes, en plongeant la<br />

plante sèche dans une dissolution de sublimé corrosif.<br />

Le vermillon est une variété de sulfure de mercure<br />

•u cinabre, de couleur rouge, qu'on utilise dans la peinture,<br />

•<br />

Appareil d'Idria.<br />

Le soufre chauffé avec du mercure formo du cinabre<br />

artilicicl. Le chlore attaque violemment ce métal à la<br />

température ordiuaire et donne un sous-chlorure ou un<br />

chloiure.<br />

L'iodure de mercure est peu soluble dans l'eau ; il. a<br />

une belle couleur rouge. Il donne un magnifique précipité<br />

lorsqu'on mélange une dissolution de sublimé<br />

corrosif avec une dissolution d'iodure de potassium.<br />

Il est employé en médecine dans les maladies scrofule<br />

uses.<br />

Citons encore le cyanure de mercure, l'azotate de<br />

mercure, le sulfate de mercure. 11 y a lieu de distinguer "<br />

les sels mercureux à base de sous-oxyde et les tel*<br />

mercuriques à base de protoxyde.<br />

Un sel quelconque de mercure laisse précipiter le métal,<br />

si l'on introduit dans sa dissolution une lame de<br />

une ou do cuivre; colle-ci blanchit sans tarder.<br />

Les sels mercureux précipitent en noir par la potasse<br />

la soude et les sulfures alcalins. L'iodure de potassium<br />

donne un précipité vert. L'acide chlorhydrique et les<br />

chlorures produisent un précipité blanc de calomel.<br />

Les xtls mercurlqufs précipitent en jaune avec la potussw,<br />

on r-'iijie par l'iorlure de potassium; ce dernier<br />

précipité est soluble clans un excès de réactif. Eu versant<br />

;wiià peu, lentement, l'acide su If hydrique, on obtient<br />

un précipité blanc .pu passe au jaune, au brun et au<br />

noir. ;,.<br />

Si l'on se trouve en présenc-- /l'un sel mercureux mélangé<br />

à un sol mercurii|ue, on constato le premier par<br />

l'acide chlorhydrique qui do:n> ; un précipité blanc, et<br />

le second, par la potasse qui produit un précipité jaune.<br />

jCes réactions sont très faciles à réaliser. Nous recommandons<br />

à l'instituteur d'opérer toujours sur de faibles<br />

quantités .de matière ; il suflira, de' prendre une très<br />

clile .pincée de chaque composé qu'on fera dissoudre<br />

S<br />

ans quelques centimètres cubes d'eau. Rappelons aus­<br />

si que toutes les substances toxiques doivent constamment<br />

être renfermées sous clef; le maître serait rendu<br />

responsable des accidents dus à sa négligence ou &<br />

son imprudence.<br />

Leçon : Le mercure se trouve quelquefois à<br />

l'état natif, en petits globules. Son principal minerai<br />

est le cinabre, combinaison du soufre avec le<br />

métal. En grillant le minerai, le soufre brûle et<br />

donne de l'acide sulfureux ; les vapeurs métalliques<br />

vont se condenser dans des appareils dont la. disposition<br />

varie avec les lieux d'extraction.<br />

A Almaden (Espagne), le mercure va se condenser<br />

dans une série d'allonges ou aludels (tîg. a). A<br />

Idria, la condensation s'opère dans des chambres


Le mercure est liquide à la température ordinaire.<br />

Il se solidifie à 40° au-dessous de zéro; il<br />

bout à 350°. Sa densité est 13,6. Il s'altère peu à<br />

l'air libre. Ce métal est un poison violent; il en est<br />

de même de la plupart de ses composés.<br />

On emploie le mercure pour la fabrication des<br />

baromètres, des manomètres, des thermomètres,<br />

pour recueillir les gaz solubles dans l'eau. Dans<br />

l'industrie, on l'utilise pour l'extraction de l'or et<br />

de l'argent, pour l'étamage des glaces.<br />

Le vermillon, employé en peinture et pour colorer<br />

la cire à cacheter, n'est autre chose que du<br />

sulfure de mercure préparé artificiellement.<br />

Le mercure forme avec le chlore deux composés,<br />

le calomel et le sublimé corrosif.<br />

Le calomel est employé en médecine comme<br />

vermifuge ,et purgatif; on ne doit l'absorber que<br />

quelque temps avant ou après le repas.<br />

Le sublimé corrosif est un poison violent; on<br />

combat ses effets par le blanc d'œuf. La médecine<br />

l'utilise à très faibles doses. Il a la propriété de<br />

rendre imputrescibles les matières organiques;<br />

aussi on s'en sert pour conserver les pièces anatomiques<br />

; on plonge celles-ci dans une dissolution<br />

alcoolique de sublimé corrosif.<br />

TROISIÈME LEÇON<br />

L'argent.<br />

Directions» L'argent était connu dès l'époque la<br />

plus reculée. Les Perses, les Modes, les Egyptiens l'employaient<br />

comme métal usuel pour faire des instruments<br />

pour la chasse. On le trouve à l'état natif et<br />

combine au soufre, au chlore, à l'iode, à l'arsenic et à<br />

certains métaux comme le plomb, le cuivre, l'antimoine.<br />

Les mines les. plus riches sont situées au Mexique, au<br />

Chili, au Pérou, aux Elats-Unis. En Europe, citons<br />

celles dé Hongrie, de Suéde, de Silésie, de saxe, etc.<br />

Le minerai le plus abondant est l'argyrote ou sulfure<br />

d'argent. Lorsque le métal est associé au plomb ou<br />

au cuivre, on traite le minerai pour en retirer ces métaux<br />

sans se préoccuper du métal fin. On obtient ainsi<br />

un alliage d'argent et de cuivre ou d'argent et de plomb<br />

que l'on décompose par la cristallisation et par la coupellation<br />

comme il a été dit plus haut (page 316).<br />

Pour réduire lé Sulfure d'argent, on le transforme en<br />

chlorure que l'on décompose par un métal plus chlorurahle<br />

; on sépare ensuite l'argent par le mercure ; énlin<br />

on détruit l'amalgame par la chaleur. Ce prreédé de<br />

chloruration et d'amalgamation s'effectue de plusieurs<br />

manières.<br />

En Saxe, on commence par bocarder le minerai;-puis<br />

on le mélange avec du sel marin et on le grille clans<br />

un four à réverbère en brassant continuellement la matière.<br />

Le soufre se dégage a l'état d'acide sulfureux ; il<br />

se forme des sulfates qui réagissent sur le chlorure de<br />

sodium pour douner lieu à du sulfato de soude et à divers<br />

chlorures, notamment à du chlorure d'argent qui<br />

se dissout dans l'excès de sel marin.<br />

On introduit ensuite la matière avec de l'eau et des<br />

lames de fer dans des tonneaux que l'on fait tourner<br />

autour d'un axe horizontal (tig. uj. Au bout d'un certain<br />

temps on ajoute du mercure. Le fer réduit le chlorure<br />

d'argent ; il se forme du chlorure de fer ; le métal<br />

fin se combine avec le mercure.<br />

On filtre l'amalgame dans des sacs de toile pour chasser<br />

l'excès de mercure et on le distille. Pour cela on<br />

fait usage de l'appareil (fig. b.) Des coupes de fer sont<br />

COURS SUPÉRIEUR — MAI 461<br />

disposées sur un mémo axe vertical soutenu par un trépied<br />

dont la base repose dans une cuvette en fonte contenant<br />

de l'eau. Lo tout est recouvert d'une cloche en '<br />

fer dont les bords plongent aussi dans 1 eau. La partie<br />

supérieure de la clocho ost chauffée par un fourneau.<br />

La chaleur d 'compose l'amalgame qui a été placé'dans<br />

les coupes do fer ; le mercure va so condonser dans<br />

l'eau de la cuvette quo l'on maintient refroidie et l'argent<br />

reste dans les coupes.<br />

n<br />

••••.Ci?-<br />

Fig. «.<br />

En Amérique, la rareté du combustible nécessite .L'emploi<br />

de la méthode suivante. On réduit lo minerai en<br />

Soudro cl on le mélange avec de l'eau et du sel marin.<br />

n forme ainsi une pâte que l'on étend sur une aire<br />

dallée et située en plein air ; on la fait piétiner par des<br />

mules pendant deux ou trois mois afin d'obtenir, un<br />

mélange intime. On ajoute do temps en- temps du sulfate<br />

de cuivre et en dernier lieu dn mercure. Il se forme<br />

d'abord du sulfate rie soude et du chlorure de cuivre.<br />

Celui-ci réagissant sur lo sulfure d'argent donne du sulfure<br />

de cuivre et du chlorure d'argent.':<br />

Fig. b. 'A<br />

Le chlorure d'argent se dissout dans l'excès dé 1 sel<br />

marin. Le mercure s'unit intimement à la masse; il<br />

réduit le chlorure pour produire du chloruré do mercure<br />

et un amalgame d'argent ; le métal liquide jouo<br />

ainsi le double rôle dé réducteur et de dissolvant.<br />

Pour séparer l'amalgame on lave la matière dans" des<br />

cuves de bois ou de maçonnerie où elle est continuellement<br />

agitée à l'aide de râteaux. Les boues restent à<br />

• • '


|<br />

468 LIVRE DU MAITRE<br />

la partie supérieure dos cnvcs, tandis que- l'amalgame<br />

se dépose au fond. Cet amalgame est liltré avec une<br />

toile et décomposé, par la chaleur dans un appareil semblable<br />

à celui de la méthode saxonne.<br />

' L'argent est un métal d'un blanc brillant. Il est très<br />

mnllcable et très ductile : ou obtient des feuilles d'un<br />

cinq centième de millimétré, c'est-a-diro qu'il en faut<br />

cinq conts superposées poiu fairo une épaisseur d'un<br />

millimètre. Avec un gramme du mêlai ou peut fabriquer<br />

un fil do près de trois kilomètres de Ion;;. Sa densité<br />

est 10, 5. Il fond à la température do 1000-. A l'état liquido,<br />

il peut dissoudre plus de vingt fois sou volume<br />

d'oxygène sans s'oxyder; en se solidifiant il laisso perdro<br />

ce gaz; alors une partie du métal so trouve quelquefois<br />

projetée cl l'on ilit que l'argent roche.<br />

L'argent no s'oxyde pas à l'air libre ; aussi est-il<br />

classé parmi les métaux précieux. L'acide eblorbydrique<br />

et l'acide sulfuriquc ne l'attaquent qu'à une température<br />

élevée ; le premier donno du chlorure d'argent<br />

avec dégagement d'oxygène. L'acide sulfuriquc produit<br />

de l'acide sulfureux et du sulfate d'argent; cette réaction<br />

est analogue à celle qui so passe avec le mercure<br />

et le cuivre.<br />

| L'acide azotique agit énergiquement sur l'argent,<br />

même à froid ; il y a production do bioxydo d'azoto et<br />

d'azotate d'argent.<br />

L'acide sulfbydrique noircit l'argent. Les alcalis ne<br />

l'attaquent pas.<br />

L'argent n'est pas employé pur mais allié au cuivre<br />

qui lui donne de la dureté. On appelle titre do l'alliage<br />

lo rapport entro la quantité de métal lin et lo poids<br />

total de l'alliage. Le titre des monnaies est 0,91)0 pour<br />

les pièces de 5 francs, 0,8J5 pour les pièces divisionnaires<br />

; la bijouterie est au titre de 0,S00 ; la vaisselle<br />

•t les médailles au litro de 0,950. i<br />

Qn détermine lo titre d'un alliage par la coupellalion<br />

ou par la voie humide.<br />

Dans la coupellation, on chauffe un poids connu d'alliage<br />

avec du plomb dans une petite capsule ou coupelle<br />

faite avec de la cendre d'os calcinés. L'argent ne s'oxyde<br />

pas et reste intact dans la coupelle. Le cuivre et lo<br />

plomb s'oxydent ; la lithargc et l'oxyde de cuivre sont<br />

absorbes par.les parois poreuses do la capsule. On trouve<br />

facilement le poids du métal lin qui reste.<br />

L'essai par la voie humide est encore plus exact.<br />

En voici le principe. On traite l'alliage par l'acide azotique<br />

; il se forme de l'azotate d'argent et de l'azotate<br />

de cuivre. Les deux sels dissous sont attaqués par une<br />

liqueur titrée formée d'une dissolution de chlorure de<br />

sodium. Du chlorure d'argent insoluble précipite seul.<br />

La quantité de réactif nécessaire pour précipiter tout<br />

l'argent à l'état de chlorure indiquo la proportion de<br />

métal fin contenu dans l'alliage.<br />

L'argent forme avec l'oxygène le proloxyde d'argent<br />

(AgO). On peut l'obtenir en versant une dissolution de<br />

potasse dans une dissolution d'azotate d'argent, l'oxyde<br />

insoluble précipite et se dépose au fond du verre. Il<br />

est snluble dans l'ammoniaque ; aussi l'on no constate<br />

pas de réaction si l'on remplace la potasse par l'ammoniaque.<br />

Si l'on fait digérer le protoxyde d'argent dans l'ammoniaque,<br />

il se transforme en une poudre noire qui<br />

détone avec violence, au moindre choc, lorsqu'elle est<br />

est sèche ; c'est ce qu'on appelle Vurgent fulminant ; il<br />

ne faut le préparer qu'en très petite quantité.<br />

Le sulfure d'argent se rencontre à l'état naturel et<br />

il se produit par l'action do l'acide sulfhydrique.<br />

Le chlorure d'argent est insoluble dans l'eau. Pour<br />

l'obtenir, il suffit do verser de l'acide chorhydrique ou<br />

une dissolution de sel marin dans une dissolution<br />

d'azotate d'argent. Sous l'influence de la lumière, il<br />

prend une couleur violacée; c'est ce qui le fait employer<br />

#p photographie.<br />

: ' Expérience. — Dans un verre à pied contenant une<br />

lamé de zinc et de l'eau acidulée, introduisez du chlorure<br />

d'argent. L'hydrogène qui se dégage décompose le<br />

' m...<br />

chlorure argentifère; il so combine av*c le chlore, et<br />

l'argent pur so dépose à l'état pulvérulent. Trotte/<br />

rotto poussière entro deux lames do verre ol lcSTiiolecules<br />

d'argent prendront l'éclat métallique.<br />

Lo bromure d'argent et Viodure d'argent sont employés<br />

en photographie.<br />

L'azotate d'argent est le composé le plu 1 - important<br />

de l'argent. Pour lo préparer, on fait dissnmlro une<br />

pièce do monnaie, alliage d'argent et do cuivre, dans<br />

l'arido nitrique; il so dégage des vapeurs^nitr'nscs,<br />

et il so forme de l'azotate d'argent et do l'azotate do<br />

cuivre. Ou fait évaporer la dissolution. Le mélange<br />

des deux azotates est soumis à la calcination. Lfa/.ofate<br />

d'argent n'est pas altéré tandis que l'azotate do enivre<br />

est décomposé en oxyde de cuivre et on vapeurs rutilantes<br />

qui so dégagent. Le sel associe à l'oxyde de suivre<br />

est traité par l'eau ; l'azotate est soluble, l'oxyde<br />

est insoluble. Le liquido décanté et évaporé .d 0 "' 10<br />

l'azotate d'argent à l'état cristallisé.<br />

Ce sel est soluble dans son poids d'eau froide etdans<br />

la moitié de son poids d'eau bouillante. Si l'oii veut<br />

avoir une dissolution limpide, il faut employer l'eau<br />

distillée, car l'eau ordinaire contient des chlorurcsqui<br />

produisent un trouble en précipitant du chlorure d'argent.<br />

i<br />

L'azotate d'argent fondu et coulé dans de petits<br />

moules cylindriques donne des baguettes employées en<br />

médecine sous le nom de pierre infernale pour cautériser.<br />

C'est un composé vénéneux. Exposé à la lumière<br />

il noircit. On s'en sert pour marquer le linge.A>cet<br />

effet, on fait dissoudre dix grammes d'azotate d'argent<br />

et cinq grammes de gomme arabique dans trenté-cinq<br />

grammes d'eau, et l'on ajoute un peu d'encre de Chine;<br />

on imbibe le linge avcc'du carbonate do soude à la<br />

partie où il doit être marqué et on lui donne de la<br />

fermeté en passant un fer chaud. Ensuite on trace les<br />

caractères avec un cachet ou une plume qu'on plonge<br />

dans le liquide. Sous l'action de la lumière les caractères<br />

noircissent.<br />

Usages de l'argent. — L'argent est employé pour la<br />

fabrication de la monnaie, des médailles, des bijoux,<br />

des ustensiles de cuisine. Il sert aussi à recouvrir le<br />

cuivre, le laiton et d'autres métaux. On distingue plusieurs<br />

procédés d'argenture. ' ''- • -.<br />

L'argenture galvanique consiste à décomposer par la<br />

pile une dissolution de cyanure d'argent dans un excès<br />

de cyanqrc de potassium; le bain suivant est un des<br />

plus recommandés: chlorure d'argent, 12 grammes;<br />

cyanure de potassium, 45 grammes ; carbonate ' de<br />

soude, 45 grammes ; sel marin, 15 grammes ; eau,<br />

1 kilogramme. L'électrode négative est l'objet à. argenter,<br />

l'électrode positive est une lame d'argent. • •<br />

Le doublé ou plaqué à" argent s'effectue d'après d'Ariel,<br />

de la manière suivante :<br />

Après avoir choisi une plaque de cuivre du poids de<br />

10 kilogrammes cl de 2 centimètres environ d'épaisseur<br />

on rend un de ses côtés parfaitement uni, et, à l'aide<br />

du laminoir, on l'étend à peu près au double de sa<br />

surface. Ou passe alors sur le côté poli une" forte dissolution<br />

d'azotate d'argent puis on applique dessus une<br />

plaque d'argent fin laminée, de manière à recouvrir entièrement<br />

le cuivre, et même à le border tout autour<br />

de 1 à 2 millimètres. On rabat cet excédent sur la surface<br />

non gratiée du cuivre, de manière que l'argent ne<br />

tieut ni glisser ni se séparer. On chauffé alors au rougo<br />

irun les deux pl.tques superposées, on les passe au<br />

laminoir pour chasser l'air qui se trouve entre les<br />

deux métaux, et les amener au degré d'amincissement<br />

convenable. C'est par la privation entière de l'air et<br />

la compression que les métaux adhèrent, sans soudure,<br />

entre eux, do inauièro à ne pouvoir plus'être séparés.<br />

On plaque au degré de force qu'on désire, en donnant<br />

à. la lame d'argent le dixième, le vingtième, le<br />

quarantième du poids primitif du cuivre. Pour plaquer<br />

au dixième, on.applique sur le cuivre, qui pèse 10 kilogrammes,<br />

une lame d'argent du poids de 1 kilogramme.<br />

Les deux métaux, laminés ensemble et réduit* & l'épaisseur<br />

d'environ un millimètre, conservent toujours le<br />

X<br />

l


' 'A-<br />

même rapport, d'épaisseur, do sorte que l'argent est<br />

toujours le dixième de l'épaisseur totalo. On no plaquo<br />

pas plus bas qu'au quarantième.<br />

L'argenture des glaces so (ait do plusieurs manières.<br />

Voici le procédé dû à Petit-Jean.<br />

On prêparo deux dissolutions argontiques; pourfairo<br />

la première, on traite 100 grammes de nitrate d argent<br />

par 62 grammes d'ammoniaque concentrés, et l'on<br />

ajoute 500 grammes d'eau distillée. Le tout est filtré.<br />

Cette solution est étenduo do seize fois son volumo<br />

d'eau distillée à laquelle on ajnnto gnutto à goutle, en<br />

agitant fortement, 7 grammes 5 d'acide tartrique, dissous<br />

préalablement dans 30 grammes d'eau distillée.<br />

La seconde liqueur est préparée de la même manière<br />

sauf que la quantité do l'ucido tartrique doit ètro<br />

doublée.<br />

La glace est décapée avec do la potée d'étain blanche<br />

et une peau de chamois, et lavée au moyen d'un<br />

rouleau en caoutchouc baigné dans l'eau distillée, puis<br />

on-la place sur une table métallique chauffée a 50°,<br />

recouverte de toile cirée ou vernie. La glace étant posée<br />

horizontalement, on verse sur toute sa surface la<br />

première liqueur, autant que l'adhésion peut on retenir<br />

sur le verre sans qu'il y ait coulure; 20 à 25 minutes<br />

après, la co.ucho d'argent est déjà formée. On incline<br />

la glace d'un côté, on la lave avec uue peau de<br />

chamois et ensuite avec de l'eau un peu plus quo tièclo.<br />

Immédiatement on remet la glace dans sa position horizontale,<br />

on verse dossus la secondo liqueur; en 12 à<br />

15 minutes lo dépôt est complet. On lave de la mémo<br />

façon la couche d'argent, on la fait sérher et on la recouvre<br />

d'une couche de peiuturo (minium, huile siccative<br />

et essence}.<br />

L'argenture des glaces a remplacé l'étamnge, opération<br />

insalubre à cause des vapeurs mercurielles qui se<br />

dégagent.<br />

Leçon : Ce métal est connu depuis longtemps,<br />

car on le rencontre à l'état pur dans certaines contrées,<br />

notamment dans l'Amérique du Nord. On le<br />

retire aujourd'hui de plusieurs minerais où il est<br />

associé au soufre, à l'arsenic, au chlore, à l'iode et<br />

à d'autres métaux tels que le cuivre et le plomb.<br />

Lorsque l'argent accompagne le cuivre ou le<br />

plomb, on traite le minerai pour en extraire ces<br />

deux derniers métaux, qui retiennent le métal précieux;<br />

on sépare ensuite les deux métaux.<br />

chlore, le mercure seuls exercent une action sur ce<br />

métal. Sa rareté, sa couleur magniQque, son vif éclat<br />

COURS SUPÉRIEUR — MAI 463<br />

Si l'argent est à l'état de sulfure, on grille la<br />

minerai avec du sel marin ; il se forme du chlorure<br />

d'argent. Au Mexique et au Chili, où lo combustible<br />

est très rare, au lieu de griller le mélange,<br />

on le fait piétiner par des mules pendant plusieurs<br />

jours. On ajoute ensuite du mercure qui s'allie à<br />

l'argent. Enfin ^on décompose l'amalgame par la<br />

chaleur dans l'appareil représenté par la figure a.<br />

L'argent est le plus blanc de tous les métaux;<br />

sa densité est 10,!>; il est très ductile et très malléable;<br />

on peut obtenir des feuilles d'une épaisseur<br />

telle qu'il en faut cinq cents pour faire une couche<br />

d'un millimètre. Il fond à la température de mille<br />

degrés. 1<br />

L'argent ne s'oxyde pas à la température ordinaire;<br />

aussi est-il rangé parmi les métaux précieux.<br />

L'acide chlorhydrique ne l'attaque qu'à la<br />

température de 530». L'acide sulfurique n'agit sur<br />

lui que lorsqu'il est concentré et bouillant. L'acide<br />

azotique le dissout à froid ; il se dégage des vapeurs<br />

rutilantes et il se forme de l'azotate d'argent.<br />

Vazotate ou nitrate d'argent est connu sous le<br />

nom de pierre infernale; ce sel noircit sous l'action<br />

de la lumière. 11 est employé en médecine<br />

comme caustique ; c'est un poison. Il sert encore<br />

à marquer le linge, à argenter les glaces et les<br />

miroirs.<br />

Les alcalis sont sans action sur l'argent.<br />

Ce métal est surtout employé à l'état d'alliage<br />

avec le cuivre pour la fabrication des monnaies,<br />

des médailles, des bijoux.<br />

QUATRIÈME LEÇON<br />

L'or et le platine.<br />

Directions : L'or est lo métal précieux par excellence.<br />

11 ne subit aucune altération à l'air à n'importe<br />

quelle température. Les acides, les alcalis, les corps<br />

simples qui'agissent ordinairement sur les autres métaux<br />

ne 1 attaquent pas. L'oau régale, la dissolution du<br />

l'ont toujours placé au premier rang dans l'estime des<br />

hommes qui en ont fait le représentant de la riches**<br />

. • ,V,<br />

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• • •


u<br />

#Ëfâ^*W-?'*~****?® ; ~ , - r **'**- v '* * *<br />

m<br />

464 LIVRE DU MAITRE<br />

et de la puissance. Sa malléabilité et sa ductilité n'ont<br />

pas peu contribué à étendre ses applications.<br />

L'or a été l'objet des recherches les plus persévérantes<br />

de la part des alchimistes qui, tout en poursuivant<br />

un but téméraire, ont été les créateurs do la<br />

chimie. Leurs travaux ont amené la* découverte do la<br />

plupart des corps simples et ont été le point de départ<br />

des progrès immenses que les sciences chimiques ont<br />

réalisés depuis un siècle.<br />

Les médecins du moyen âge attribuaient a ce métal<br />

des propriétés surnaturelles; ils recommandaient do<br />

porter des amulettes d'or pour chasser la mélancolie et<br />

pour éviter la lèpre, l'our combattre l'épuisement, ils<br />

faisaient usage du bouillon d'or, soit un ducat cuit<br />

pendant vingt-quatre heures avec une vieille poule ou<br />

un vieux coq. Aujourd'hui l'or n'entre guère dans la<br />

thérapeutique; cependant on emploie quelquefois le<br />

'chlorure d'or contre les affections lymphatiques.<br />

' L'or se trouve à l'état natif, en grains, en cristaux<br />

cubiques ou octaedriques, dans les roches sédinicutaires,<br />

surtout mélangé au sable. Les principaux gisements se<br />

La poudre d'or provenant de ces lavages est mélangée<br />

avec du mercure; il se forme un amalgame d'or<br />

rencontrent au Mexique, au Chili, au Brésil, dans les<br />

monts Durais, en Sibérie, en Californie, etc. Certaines<br />

rivières le charrient; citons lo Rhin, le Rhône, l'Ariège,<br />

la Garonne, l'Hérault, l'Ardôche. Mais la quantité n'est<br />

pas suflisante pour permettre l'exploitation.<br />

L'or est ordinairement disséminé dans les sables<br />

sous la forme de paillettes ou de petits grains. Lorsque<br />

ceux-ci dépassent la grosseur d'une noisette, ils<br />

prennent le nom de pépites. On trouve rarement des<br />

iépitcs do plusieurs kilogrammes. On appelle orpailleux<br />

f<br />

os hommes qui s'occupent exclusivement de recueillir<br />

l'or charrié par les cours d'eau.<br />

Pour extraire l'or des sables aurifères, on soumet<br />

ceux-ci à un simple lavage dans des sébilc3 de bois ou<br />

sur des tables inclinées recouvertes de drap (Se. a) ; le<br />

métal en vertu de sa grande densité tombe au fond des<br />

sébiles ou s'arrête sur lo drap.<br />

Souvent l'or est emprisonné dans des blocs de quartz'<br />

Alors on pulvérise les roches. Ce travail est effectué<br />

iar des nègres (fig. b) soumis à une active surveil<br />

ance.<br />

f<br />

Fig. b.<br />

Fig. c.<br />

que l'on isole et que l'on soumet ensuite à la distillation.<br />

•<br />

.<br />

\


• • • ; • •<br />

En Californie et en Australie, on introduit les sables<br />

aurifères avoc du mercure et do l'eau dans des bassins<br />

(lig. c) auxquels ou communique un mouvement do rotuliou<br />

; doux boulels do foutu jouent lo rôle do pilon.<br />

Le sablo est entraîné par l'eau taudis que l'or s'allie au<br />

mercure,<br />

L'or quo l'on extrait par ces procédés n'est pas toujours<br />

pur; habituellement il est accompagne d'argent<br />

et de cuivre. On l'afiine on lo fondant avec do l'argent<br />

en quantité notable; on traito ensuite l'alliage par<br />

l'acide sulfurique bouillant; il se forme du s'dfale<br />

d'argent et du sulfate do cuivre quo l'on fait dissoudre;<br />

l'or pur se dépose.<br />

L'or est très lourd ; sa densité est 19,5. Il fond à<br />

1200». Il est utilisé pour la fabrication des monnaies,<br />

des médailles et des bijoux; alors on l'allie avec un<br />

dixième de cuivre pour augmenter la dureté. Il y a<br />

trois titres pour les bijoux : 0,750, 0,310 et 0.9-0.<br />

L'essai des alliages d'or se fait par la conpellationou<br />

au touchait. Oc dernier procédé consiste à frotter<br />

l'objet à essayer sur une pierre siliceuse très dure et<br />

de couleur noire; il se produit une trace sensible. Un<br />

flacon muni d'un long bouchon de verre contient de<br />

l'eau régale; avec lo bouchon on mouille le trait métallique<br />

(fig. d). Lo cuivre se dissout et l'or seul reste<br />

sur la pierro. En comparant alors le trait avec les touchaux<br />

obtenus par des alliages connus, et avec un peu<br />

d'habitude, on peut apprécier le titre de l'alliage avec<br />

une approximation suffisante.<br />

Fig. d.<br />

L'or forme peu de composés ; le chlorure est lo plus<br />

important. On le prépare en traitant l'or par l'eau régale.<br />

On répétera ici l'expérience cit. c page 297, avec<br />

une feuille d'or et deux tubes à essais. Le chlorure<br />

d'or permet de reconnaître la présence de matières organiques<br />

dans l'eau. Eu faisant bouillir île l'eau tenant<br />

en dissolution du chlorure d'or, les substances organiues<br />

décomposent l'or, et le liquide prend une teinte<br />

rune due au métal divisé et en suspension dans l'eau.<br />

2<br />

COURS SUPÉRIEUR — MAI 403<br />

La couleur, au contraire, no change pas si l'eau ne<br />

contient pas de matières organiques eu excès.<br />

Dorure. — On dore au mercure, à la feuille, au<br />

trempé et par la pile.<br />

• Dans le procédé au mercure, on préparc un amalgame<br />

composé d une partie d'or et de 8 a 9 parties do mercure.<br />

On no dore ainsi uuo les objets métalliques, ordinairement<br />

uno espèce de laiton reuformant un pou de<br />

plomb et d'étain. On chauffé l'objet au rouge pour enlever<br />

les matières grasses; on lo decapo avec soin, on<br />

lo lave et on le sèche en le frottant avec du son ou de<br />

la sciure do bois. On étend alors l'amalgame avec uno<br />

brosse cl l'on chauffe; lo mercure se volatilise et l'or<br />

soûl reste adhèrent sous forme d'un enduit brun. On<br />

rend le brillant au métal en lu recouvrant, d'une<br />

bouillie formée d'alun et de salpêtre, eu le chauffant, en<br />

le lavant avec do l'eau chaude et en l'essuyant. Ce procède<br />

est dangereux en raison des vapeurs morcuriolles<br />

auxquelles les ouvriers sont exposés.<br />

La dorure, à la feuille consiste à appliquer la feuille<br />

d'or sur lo métal décapé et chaud; on lixe ensuite a<br />

l'aide du brunissoir.<br />

Dans la dorure au trempé, on dissout l'or dans l'eau<br />

régale et on ajoute du bicarbonate de potasse ; on<br />

plonge, pendant quelques, instants les métaux que l'on<br />

veut dorer dans cette dissolution portée à l'ébullition.<br />

La couche d'or déposée par ce procédé est très faible.<br />

La dorure galvanique s'effectue en décomposant un<br />

sol d'or par lo courant électrique. On plonge l'objet<br />

d.ns uno dissolution do cyanure d'or et de cyanure de<br />

potassium; on Va préalablement bien décapé. Il<br />

communique avec le pôle négatif.d'une pile; l'électrode<br />

positive est une lame d'or qui ai pour but de maintenir<br />

la composition du bain à peu .près constante.<br />

En terminant l'étude de l'or, nous signalerons la<br />

pourpre de Cassius. Ce composé est employé dans la<br />

peiniuro sur la porcelaine et pour colorer les verres.<br />

On l'obtient eu faisant réagir, sur du chlorure d or. uno<br />

dissolution de protochlorure et do bichlorure d'etain.<br />

Platine. — Ce n'est, qu'au milieu du siècle dernier<br />

quo ce métal a été connu en Europe. Les Américains<br />

l'avaient découvert longtemps auparavant; les Espagnols<br />

qui habitaient le Pérou en fais lient des chaînes de<br />

montre, dos gardes d'epée et "divers autres'objets: ils<br />

le considéraient rumine uno espère d'argent; do là son<br />

nom, dérivé de l'espagnol, et qui siguilio petit argent.<br />

On le trouve à l'état natif, souvent allié au fer et à<br />

plusieurs autres'métaux très rar»s, tels que lo palladium,<br />

le rhodium, l'iridium, etc. On le rencontre, comme<br />

l'or, dans les sables d'alluvion cl dans les mêmes contrées<br />

quo ce métal préejeux.<br />

Pour l'extraire, on commence par séparer lo sablo<br />

au moyen do plusieurs lavages. On traite ensuite le<br />

minerai par l'eau régale faible qui enlève l'or et lo fer.<br />

Puis on fait a^ir l'eau régale concentrée qui dissout le<br />

platine avec le palladium et l'iridium. On décante la<br />

dissolution et on l'évaporc On reprend par l'eau et par<br />

lo Chlorhydrate d'auiumuiaquc. Il se forme un précipité<br />

de chlniuro double do plaline et d'ammoniaque qui<br />

contient aussi un peu do ebloruro d'iridium. Ou lave ce<br />

précipité et on lo calcine au rouge. Le résultat est de<br />

la mousse de platine que l'on comprime fortement pour<br />

avoir le métal (lig. e).<br />

Sainte-Claire Dcvillç et Debray ont remplacé la<br />

compression par la fusion dans un four construit avec<br />

Ai la chaux vive. On introduit peu à peu le métal dans<br />

une coupelle creusée dans un bloc de chaux vive (lig. fy,<br />

on ferme avec un couvercle fait avec la même substance.<br />

Un chafumeau à gaz oxygène et hydrogène pénètre<br />

dans le four. Le métal entre en fusion et se rassemble<br />

en un culot très brillant..On le coule dans une<br />

lingotiêrc en fer. Le platine livre au commerce contient<br />

toujours un pou d'iridium qui le rend plus dur et moins<br />

attaquable.<br />

I Lo platine est un métal blanc, an pea terne, très


466 LIVRE DU MAITRE<br />

teuace.lrès ductile et très malléable Sa densité est 21,5.<br />

11 fond entre 1800 et 2000°. 11 no s'oxyde à aucune<br />

température. Il se combine avec le soufro, le phosphore,<br />

l'arsenic, le silicium, le bore, le zinc, le plomb. Le<br />

charbon contient ordinairement de la silice ; aussi fautil<br />

éviter de chauffer les creusets de platine au contact<br />

du charbon. Lo platine traité par l'eau régale donne<br />

le biclilorure de platine.<br />

Fig. f. Fig. e.<br />

Expérience. — Dans la flamme d'un bec Bunsen, introduisez<br />

un GI de platino roulé en spirale. Avec le<br />

doigt, pincez le tube de caoutchouc C, de façon à éteindre<br />

la flamme. Laissez do nouveau le gaz s'écouler. Le<br />

Au fond d'un verre à pied (Gg. g), on introduit une<br />

petite quantité d'éther. Une spirale de platine, préala­<br />

Lampe sans flamme.<br />

fil rougit et devient incandescent; quelquefois le gai<br />

s'enflamme de nouveau. Telle est l'expérience de la<br />

lampe sans flamme qu'on peut réaliser encore de la<br />

manière suivante.<br />

blement rougic, est suspendue daos le Terre. Elle reste<br />

incandescente tant qu'il demeure un peu d'air.<br />

. ' •


Le platine est employé pour faire des capsules et des<br />

creusets pour les laboratoires. On eu fabrique des<br />

cornues pour distiller l'acide sulfurique. La mousse ou<br />

éponge do platine est du platine 1res poreux; lo noir île<br />

platine est lo métal très divisé qu'on obtient en précipitant<br />

le chlorure par la potasse; il absorbe plus de sopt<br />

cent fois son volume d'hydrogène.<br />

Iieçon : L'or est le métal le plus anciennement<br />

connu. On le trouve à l'état natif dans toutes les<br />

contrées du globe mais en quantités très faibles.<br />

On le rencontre souvent en petites paillettes ou en<br />

grains disséminés dans les sables d'alluvion. Quelques<br />

rivières en charrient des paillettes très lines;<br />

citons, en France, l'Ariège et l'Hérault.<br />

On extrait ce métal des sables aurifères par des<br />

procédés mécaniques (fui consistent dans des lavages.<br />

On oblient ainsi un sabie très riche en or auquel<br />

on ajoute du mercure. Il se forme un amalgame<br />

d'or que l'on décompose par la chaleur<br />

comme l'amalgame d'argenl.<br />

L'or a une belle couleur jaune; sa densité est<br />

19,5; il fond vers 1200°. C'est le plus ductile et le<br />

plu« malléable de tous les métaux. Avec un gramme<br />

d'or, on peut faire un lil de tro.s kilomètres de<br />

longueur. On obtient des feuilles do ce métal tellement<br />

minces qu'il en faut dix mille pour faire une<br />

épaisseur d'un millimètre.<br />

L'or ne s'oxyde jamais à l'air; aucun acide ne<br />

l'attaque; seule" : l'eau régale le dissout; il se forme<br />

du chlorure d'or. Le mercure donne avec lui un<br />

amalgame.<br />

Ce métal est surtout employé, allié avec le cuivre,<br />

pour la fabrication (les monnaies, des médailles<br />

et des bijoux. La dorure *e fait au mercure,<br />

au trempé et par le procédé galvanique.<br />

Le platine se re içonliv en même temps que<br />

l'or; on soumet le métal ;i dos lavages; on traite<br />

• ensuite par l'eau régale, qui dissout le platine, puis<br />

par le sel ammoniac. Il se forme un composé qu'on<br />

calcine. On obtient ainsi le métal à l'état très divisé,<br />

formant une masse spongieuse sans éclat métallique,<br />

c'est Yêponge ou mousse de platine. Cette<br />

dernière est fortement comprimée ou bien fondue<br />

dans un four en chaux vive.<br />

Le platine est le plus dense de tous les métaux;<br />

un décimètre cube pèse 21 kilogrammes. Un fil de<br />

ce métal permet de réaliser la lampe sans flamme.<br />

Il ne «'altère pas à l'air.<br />

Le platine est employé pour fabriquer des creusets,<br />

des cornues, dés capsules. Dans l'induslrie,<br />

COURS SUPÉRIEUR — MAI 467<br />

I on distille l'acide sulfurique dans des alambics fabriqués<br />

avec ce métal.<br />

CINQUIÈME LEÇON<br />

La chaux et les mortiers.<br />

Directions : La chaux est une base alcaline qu'on<br />

uc trouve pas isolée dans la nature, mais qui est très<br />

répandue, combinée avec les acides. Avec l'acide carbonique,<br />

elle constitue les différentes variétés de carbonate<br />


468 LIVRE DU MAITRE<br />

A la partie inférieure, on dispose une voùto avec de i un foyer latéral où l'on brûle soit do la houille, soit de<br />

gros morceaux de calcaire. La flamme est fournie par I la tombe, soil du bois. A la partie opposée so trouve<br />

Grotte.<br />

une ouverture, ferméo par une T grosse pierre et par<br />

laquelle on retire la chaux toutes les douze heures. On<br />

charge le four par l'ouverture supérieure appelée gueulard.<br />

Four intermittent.<br />

On distingue la chaux ordinaire et la chaux hydraulique.-'<br />

La chaux ordinaire est employée dans les constructioas<br />

ordinaires. Elle est grasse ou maigre suivant<br />

qu'elle provient d'un calcaire pur ou impur.<br />

La chaux est très avide d'eau. Traitée par ce liquide,<br />

elle foisonne, la température s'élève, il se dégage de<br />

la vapeur d'eau ; on a alors de la chaux éteinte.<br />

La chaux grasse éteinte constitue une pâte grasse,<br />

liante, douce et onctueuse ; la chaux maigre, au contraire,<br />

donne une pàtc courte et peu liante.<br />

La chaux hydraulique a la propriété de durcir sons<br />

l'eau, elle contient une certaine quautité d'argile. Elle<br />

prend d'autant plus vile sous l'eau qu'elle est plus<br />

riche en argile. Lorsque la projn rtion d'argile est de<br />

quarante pour cent, la chaux prend le nom de ciment;<br />

ce dernier acquiert une giande dureté après une immersion<br />

de quelques heures dans- l'eau.<br />

La chaux, quoique très avide d'eau, est peu soluble<br />

dans ce liquide. Un mélange très dilué de chaux et<br />

d'eau so nomme lait fie chaux. Si l'on filtre ce mélange,<br />

on obtient l'eau de chaux, '.quide limpide, tenant en<br />

dissolution une faible quantité de chaux et qui sert de<br />

réactif dans les laboratoires.<br />

Four coulant.<br />

La chaux (CaO) est l'oxyde d'un métal, le calcium,<br />

très diificilc à isoler et à conserver intact à l'air libre,<br />

et d'ailleurs sans applications.<br />

Celte base, combinée à l'acide sulfuriquc, donne le<br />

sulfate de chaux ou plâtre. Cette substance, associée<br />

à une certaine quantité d'eau, forme le gypse, qu'on<br />

trouve en couches considérables dans le trias ou dans<br />

les terrains tertiaires. Le gypse, débarrassé de son<br />

eau par la calcination, constitue le plâtre, qui est employé<br />

dans les constructions. Le plâtre, pulvérisé et<br />

mélange avec son volume d'eau, se prend aussitôt en<br />

• t-<br />

I<br />

;<br />

. •


une masse solide, d'une prando dureté. Il sert aussi<br />

pour mouler les objets, tëniiu l'agriculture l'emploie<br />

pour amo.iorer la culture dus plantes légumineuses.<br />

La chaux forme encore le phi.tphaie de chaux, qui<br />

fait partie, avec le carbonate, de la matière osscuso.<br />

Nous avons vu qu'on en relirait le phos| horo On lo<br />

roncontro aussi dans plusieurs étages géologiques.-<br />

L'agriculture l'utilise après l'avoir traite par i'ac.do<br />

sulfurique qui le rend assimilablo en le trausformaut<br />

en phosphate soluble.<br />

L'azotate de chaux se forme dans les lieux humides;<br />

il accompagne souvent l'a/.otalo de potasse ou salpêtre.<br />

Si on le décompose par la chaleur, il donne do la chaux<br />

pure.<br />

Le mortier est un mélange do chaux et do sable.<br />

Nous venons d'étudier la chaux ; disons un mot du<br />

sable.<br />

La silice ou acide siliciqur, combinaison du silicium<br />

avec l'oxygène, est très répandue dans la nature. A<br />

l'état pur, cllo constitue le cristal tle roche, ['agate,<br />

l'améthyste, etc. Les variétés moins pures sont : la<br />

pierre meulicro, le silex, le grès, les sables ou cailloux.<br />

Le silicate de soude ou liqueur des ciillonx est soluble<br />

dans l'eau. Si l'on traite celle dissolution par<br />

l'acide chlorhydrique, n obtient un précipité gélatineux<br />

qui est do la silice hydratée. Celle-ci, calcinée, devient<br />

anhydre. L'acide fluorbydriquo seul attaquo l'acide<br />

silicique.<br />

La silice ou sable entro dans la fabrication des<br />

verres el des poteries qui feront l'objet de la leçon<br />

suivante, et des mortiers.<br />

On dislingue les mortiers aériens et les mortiers<br />

hydrauliques.<br />

Mortiers aériens. — On les préparc en mélangeant<br />

aussi intimement que possible de la chaux éteinte, du<br />

sable, avec addition d'eau. Au contact de l'air, la<br />

ebaux se carbonate peu à peu et durcit en adhérant<br />

aux grains de sablo. La silice no joue ici aucun rôle<br />

chimique ; elle ne fait qu'augmenter la surface de la<br />

chaux exposée à l'air. On peut remarquer que le mortier<br />

qui a été soustrait à l'action do l'air n'a pas<br />

durci; la chaux ne s'est pas carbonatéc et ne fail pas<br />

effervescence au contact d'un acide. Si d'un autre côlé<br />

la chaux se combinait avec la silice, il se formerait du<br />

silicate de chaux qui donnerait de la silice gélatineuse<br />

par l'acide muriatique.<br />

Mortiers hydrauliques. — Ils se composent de chaux<br />

hydraulique et de sable. La chaux hydraulique provient<br />

d'un calcaire riche en aigilo ou silicate d'alumine.<br />

Pendant la cuisson, il se forme du silicate de chaux et<br />

de l'aluminate de chaux mélangés avec de la chaux.<br />

Au contact de l'eau, ces composes deviennent très<br />

cohérents. On voit donc que la silice joue un rûlo chimique<br />

en se combinant avec la chaux.<br />

Le béton résulte d'un mélange de cailloux avec des<br />

matériaux hydrauliques. Il se solidifie au contact de<br />

l'humidité et diminue, par conséquent, la perméabilité<br />

de certains terrains. 11 sert encore à construire les<br />

piles dos ponts et à faire de gros blocs pour les digues<br />

et pour neutraliser les vagues de la mer.<br />

Avant de terminer cet entretien nous signalerons<br />

un métal, le magnésium dont les composés accompagnent<br />

Souvent, dans la nature, ceux du calcium. Ainsi<br />

le carbonate de magnésie associé au carbonate de<br />

chaux consiitue la dulomie qui forme un grand nombre<br />

de iocbcs.<br />

La dolomie traitée par l'acido sulfurique donne du<br />

sulfate de chaux insn.utile cl du sulfate de magnésie<br />

soluble qu'on isole par décantation et par évnporation.<br />

Lo sulfate de magnésie est omplnyâ en médecine comme<br />

iurgalif, à la dose de iô à 6!) grammes, selon l'âge et<br />

Î<br />

es tempéraments ; on .lui substitue souvent le c.trate<br />

de magnésie qui est moins désagréable à prendre.<br />

Les eaux purgatives naturelles d'Epson) cl de Scdlitz<br />

doivent leurs propriétés au sulfate do magnésie.<br />

COURS SUPÉRIEUR - MAI 469<br />

La mannésie blanche des pharmaciens qui est utilisée<br />

pour comb titre les aigreurs il estomac est un hydrocarbonate<br />

de magnésie<br />

Lo magnésium est un métal qui brûle avec un éclat<br />

éblouissant ; sa lumière seule peut remplacer celle; du<br />

soleil et la lumière electriquo dans la photographie ot<br />

pour provoquer cerlainos réactions chimiques.<br />

Leçon : La chaux combinée avec l'acide carbonique<br />

constitue le carbonate de chaux très répandu<br />

dans la nature; il se présente sous plusieurs<br />

variétés, le marbre, la craie, la pierre à bâtir, le<br />

tuf, elc. Si l'on calcine le carbonate de chaux,<br />

l'acide carbonique se dégage ; il reste la chaux ou<br />

oxyde de calcium, combinaison de l'oxygène "avec<br />

un métal très difficile à isoler et sans usages.<br />

La décomposition du carbonate de chaux se fait<br />

dans des fours très simides; on distingue les"fours<br />

intermittents (fig. a) et les fours coulants (fig. b).<br />

Ces damiers sont chargés par la partie;.supérieure<br />

ou gueulard; on retire la chaux,.au fur'et à<br />

mesure, par une ouverture pratiquée à la partie<br />

inférieure.<br />

On a reconnu que la présence d'une petite quantité<br />

d'eau dans le calcaire facilite la cuisson.<br />

La chaux ainsi obtenue est anhydre; on l'appelle<br />

chaux vive. Si on y verse de l'eau, elle foisonne<br />

et se délite; la température s'élève; on a de<br />

la chaux éteinte, propre à la fabrication du mortier.<br />

La chaux hydraulique est de la chaux mélangée<br />

avec de l'argile; elle provient de la cuisson des<br />

calcaires argileux; elle a la propriété de durcir<br />

sous l'eau. Si la proportion d'argile est considérable,<br />

la chaux prend le nom de ciment; celui-ci<br />

acquiert uue grande dureté sous l'eau au bout de<br />

quelques heures.<br />

Le mortier est un mélange de chaux éteinte et<br />

de sable. Le sable, ou silice, ou acide silicique,<br />

ne joue pas de rôle chimique dans les mortiers<br />

aériens ; il a seulement pour but d'augmenter la<br />

surface de la chaux qui se carbonate et durcit seulement<br />

au contact de l'air. Dans les mortiers hydrauliques,<br />

au contraire, la silice et l'alumine de<br />

l'argile se combinent avec la chaux, et, en s'hydratant,<br />

acquièrent beaucoup de cohérence.<br />

Le béton est un mélange de chaux hydraulique<br />

et de cailloux ; il se solidifie sous l'action de l'humidité.<br />

Il est employé pour poser les piles des<br />

ponts et pour faire de gros blocs utilisés dans la<br />

construction des digues.<br />

SIXIÈME LEÇON<br />

Les poteries et les verres.<br />

Directions : l'art du potier remonte aux époques<br />

les plus reculées. Les villes asiatiques, réputées les<br />

plus anciennes, étaient construites en briques. Les<br />

loteries des premiers âges étaient façonnées avec du<br />

f<br />

imon séché au soleil. Dans l'antiquité, on trouve tou­<br />

jours, dans les tombeaux, des vases en terre cuite;<br />

mais ces vases sont poreux et perméables ; ils contiennent<br />

mal les liquides.<br />

La poterie imperméable n'apparaît, en Europe,<br />

qu'au onzième siècle. A la mémo époquo, là poterie *


470 LIVRE DU MAITRE<br />

glaçure est introduite en Espagno par les Arabes et<br />

elle prend en Italie un développement considérable.<br />

•C'est au milieu du seizième siècle que Bernard<br />

Palissy, grâce à sa persévérance, et après bien des<br />

déceptions, parvint à trouver les plus belles faïences.<br />

Au dix-huilièmo siècle, la porcelaine apparaît en<br />

Europe. Bollger, protégé par rEIcctcur do Saxe, travaillait<br />

à. la solution du problème lorsqu'il remarqua<br />

un jour que sa perruquo était plus lourde que d'habitude.<br />

En ayant demandé le motif à son valet de<br />

Chambre, celui-ci lui répondit qu'on avait remplacé la<br />

la pâte de farine par une substanco terreuse plastique<br />

assez abondante dans la région. C'était le kaolin quo<br />

Bottger employa à la fabrication de la porcelaine<br />

Quelques années après, la même découverte est faite<br />

en France. A Saint-Yricix, prés de Limoges, la femmo<br />

d'un modeste chirurgien ayant rencontre du kaolin<br />

crut pouvoir employer cetto matière pour le savonnage<br />

du linge. Son mari pensa que la substance onctueuse<br />

et blanche devait jouir do propriétés importantes;<br />

il en envoya un échantillon à un pharmacien<br />

de Bordeaux, qui, ayant reconnu le kaolin, le Ht<br />

parvenir à Macquer. Bientôt après, de belles pièces do<br />

porcelaino fabriquées à Sèvres étaient présentées à<br />

l'Académie des sciences.<br />

Les poteries sont fabriquées essentiellement avec do<br />

l'argile. Cette substance, mélangéo avec un peu d'eau,<br />

formo une pâte liante qui so contracte cl se fcndillo<br />

en se desséchant. L'argile est un silicate d alumine.<br />

On en dislingue plusieurs variétés : le kaolin, les<br />

argiles plastiques, les argiles smectiques, les argiles<br />

figulines, les marnes et les ocres.<br />

~Le kaolin ou terre à porcelaine est la variété la<br />

plus pure; elle est blanche, onctueuse, très plastique.<br />

Les argiles plastiques se rapprochent beaucoup du<br />

kaolin; on les emploie pour fabriquer les poteries<br />

réfractaires.<br />

ÉÊÊÊÊ<br />

ilï!<br />

iiiiiH<br />

Les matières qui doivent constituer la pâte sont<br />

mélangées à l'état de bouillie dans des cuves munies<br />

d'agitateurs: La partie solide se dépose sous forme de<br />

limon ; on décante et l'on comprime la pâte pour lui<br />

Les argiles smectiques sont très onctueuses, mais<br />

elles sont fusibles aux températures élevées. On les<br />

utilise pour fouler les draps ; do là leur nom de terro<br />

à foulon.<br />

Les argiles figulines contiennent de l'oxyde de for ou<br />

de la chaux qui les rendent fusibles et peu plastiques ;<br />

on en fait des vases do terre cuite, des statues et<br />

autres poteries grossières.<br />

Les marnes renferment du carbonate do chaux et du<br />

sable; olles fout effervescence avoc les acides. On les<br />

utilise pour fabriquer les briques.<br />

Les ocres sont dos argiles siliceuses colorées en jaune<br />

ou en rouge par la presenco do l'oxyde do fer.<br />

On divise les poteries en deux grandes catégories :<br />

les poteries dures et les poteries tendres. Les premières<br />

comprennent la porcelaine, les grès et la faïence fine.<br />

Elles no sont, pas rayées par l'acier; elles sont infusiblcs.<br />

Les poteries tendres sont fusibles et rayables<br />

pur le fer; telles sont les faïences ordinaires et los<br />

terres cuites.<br />

Nous pouvons no donner ici tous les détails relatifs à<br />

la fabrication de toutes les variétés de poteries, ni la<br />

composition des différentes pâtes céramiques ; nous<br />

nous bornerons à quelques indications générales.<br />

Toute pâte céramique se composo do deux éléments,<br />

l'un plastique, l'argile, l'autro dégraissant qui empêche<br />

le retrait et le fendillement pendant la cuisson; ce<br />

dernier est ordinairement lo feldspath ou le sable.<br />

La composition des pâtes pour la fabrication de la<br />

porcelaine est très complexe. Le kaolin pur donne des<br />

pièces qui se fendent à la dessiccation ot so ramollissent<br />

au feu. L'addition du sable évite cet inconvénient,<br />

mais alors la pâte reste poreuse et ne peut être facilement<br />

couverte d'une glaçure. Si l'on ajoute du feldspath<br />

au mélange, celui-ci forme dans le feu un verro<br />

qui pénètre la masse poreuse et la rend imperméable<br />

et propre à recevoir la glaçure.<br />

Tour du potier.<br />

donner une fermeté convenable. Il faut encore augmenter<br />

sa plasticité et son homogénéité ; on obtient ce<br />

résultat par le malaxage et la pourriture. Celle-ci s'effectue<br />

dans des bassins où on laisse séjourner la ma-


tière pendant plusieurs mois on y ajoutant des eaux<br />

marécageusos. La fermentation putride donne lion à<br />

des gaz divers, notamment à de l'hydrogène sulfuré<br />

qui, en se dégageant, met en mouvement les plus polîtes<br />

particules du mélange.<br />

On fabrique los pièces au tour ou par lo moulago. La<br />

gravure ci-contre représente le tour du potier. Certaines<br />

pièces se façonnent au tour ot on les sculpte à la main.<br />

Los porcelaines livrées au commerce sont recouvertes<br />

d'une glaçure brillante appoléo.. couverte, formée do<br />

feldspath mêlé à du quartz. Los piécos qui n'ont pas do<br />

glaçure sont dites en biscuit.<br />

Les objets fabriques sont encastés dans des cazettes<br />

et soumis à uno cuisson graduée dans des fours chauffés<br />

au bois. Ces fours sont ordinairement à trois étages.<br />

On place les cazettes à l'étage supérieur ou la température<br />

est la moins élevée ; on les doscend ensuite dans<br />

los étages inférieurs. On surveille la cuisson par des<br />

visières et dos montres.<br />

Les visières sont de petites ouverturos par losquellcs<br />

on introduit de petits morceaux de porcelaine vernissée<br />

ou montres que l'on rolire do tomps on temps pour<br />

Les poteries entaillées, comme les faïences communes<br />

se composent d'argilo, do marne et de sable. Leur<br />

fabrication exige moins de soins que les poteries quo<br />

nous venons d étudier. Leur émail se compose d'oxyde<br />

de plomb, d'oxyde d'étain, ilo sable .quartzeux et do sel<br />

marin.<br />

Les terres cuites ne sont pas vernissées. Leur pâte<br />

est formée d'argile figulinc, de marne argileuse, de sable,<br />

de ciment et autres matières grossières. On range<br />

dans cette catégorie : les tuyaux de conduito, les pots<br />

à fleurs, les formes à sucre, les fourneaux, les tuiles,<br />

les réchauds, les briques.<br />

Le verre parait avoir pris naissanco en Egypte ou<br />

en Phénicie, Sa découverte date d'environ trois mille<br />

ans avant Jésus-Christ. Cette industrie s'établit à Romo<br />

sons le règne de Tibère. Les domains fondèrent plusieurs<br />

verreries en Gaule et en Espagne, mais elles<br />

furent anéanties lors de l'invasion des Barbares et le<br />

verre disparut en Occident. Les Phéniciens gardèrent<br />

longtemps le secret de l'art du verrier ; mais malgré les<br />

édits les plus tyranniques du Conseil des Dix, cette<br />

fabrication se répandit en Europe.<br />

COURS SUPÉRIEUR — MAI 471<br />

Vernissage do la faïence.<br />

juger du degré de la cuisson. Quand on juge colle-ci<br />

terminée oncesso do faire du fou et l'on détourne dès'<br />

quo lo four est suffisamment refroidi.<br />

La décoration do la porcolaine se fait par l'application<br />

do différents métaux, tels quo l'or, l'argent, lo platine,<br />

On lixo aussi des oxydes métalliques, dos engobés ou<br />

matières terreuses unies à un fondant vitreux,des émaux,<br />

des lustres métalliques.<br />

Les grès sont des poteries infusibles façonnés avec<br />

do l'argile plastiquo mélangéo à du sable quartzeux; ils.<br />

sont imperméables à l'eau. La vitrilication qui se produit<br />

à la surface est facilitée en projetant du sel marin<br />

sur les pièces pendant la cuisson.<br />

La faïence fine a pour base l'argile plastique mêlée<br />

do silico. Le façonnage se fait au tour. La cuisson<br />

comprend deux phases. Après la première on vernit les<br />

pièces en les plongeant dans uno Douillie d» composition<br />

variable où entrent divers oxydes métalliques, le<br />

feldspath, le sable, etc. On termino ensuite la cuisson.<br />

Les pipes en terre peuvent être classées parmi les<br />

faïences tines.<br />

En France, c'est Colbert qui favorisa le développement<br />

do la verrerie.<br />

Le verre est une combinaison d'acide silicique et d»<br />

bases variables, telles que la potasse, la soude fa chaux,<br />

l'alumine, l'oxyde do fer, l'oxyde de plomb. Le verro<br />

ordinaire est un silicate double do soude et de. chaux;<br />

le cristal est un silicate doublo do potasse ot de plomb;<br />

le verre à bouteilles renferme des silicates de soude, de<br />

chaux, d'alumine do fer.<br />

Le verre est uno substance transparente, dure, cassante<br />

; il est mauvais conducteur delà chaleur; refroidi<br />

brusquement il se brise. Les larmes bataviques et les<br />

flacons de Bologne qui se réduisent eu poussière par<br />

la rupture, s'obticuuent en chauffant ces objets jusqu'à<br />

la fusion et en lus refroidissant brusquement; le verre<br />

subit ainsi une espèce de trempe. •<br />

Dans la fabrication ordinaire, on remédie à la trempe<br />

par le recuit. Cotte opération consiste a refroidir pro-i<br />

gressivement les pièces, la rupture des verres de lampe,<br />

de la verrerie des laboratoires est due a un recuit insuffisant.<br />

L'acide fluorhydriquo attaque vivememeut le verre i


472 LIVRE DU MAITRE<br />

on tire parti de cotto propriété par la gravure sur<br />

y»rre (voir paire ). Les autres acides nagissent sur<br />

lo verre qu'a la longue et d'une manière très faible,<br />

1 action est assez soiis.blo à une température élevée.<br />

Canne du verrier. fcouiïai;c du verre.<br />

des silicates terreux, en lames minces, silicates qui ont<br />

et* dissous par l'action prolongée de l'eau sur le<br />

verro.<br />

Verre à vitres. — Il so fabrique par deux prr cédés,<br />

le soufflage et le moulage. Ordinairement le moulage<br />

est réservé à la fabrication des bouteilles. Chaque<br />

ouvrier a devant lui un creuset plein de verre fendu.<br />

Il a pour outil un tube on fer, muni à l'uce des extré­<br />

Ensuite la fanne est abaissée et balancée de droite à<br />

' fauche et de gauche à droite. L'ampoule de verre prend<br />

je- formes indiquées par les ligures ci-contre et devient<br />

colin cylindrique. Il faut maintenant, délichr-r les deux<br />

- calottes qui terminent le cylindre. Pour iel i on entoure<br />

la cal.itle H'ou lil de fer très chaud et l'on louche la<br />

. ligne- chauffée avec un fer froid; la calotte se détache<br />

facilement. Enliu ou femi le cylindre suivant l'une de<br />

ses arèies, on le ramollit et on le développe sur an<br />

plan horizontal.<br />

Los alcalis concentrés attaquent fortement le verra<br />

on lui enlevant «le li silice. L'eau elle-même agit très<br />

lentement sur le verre. Aiusi les \orres anciens sont<br />

recouverts d écailles irisées, foiuioes par do la silico et<br />

mités d'un manche en bois; c'est la canne du verrier.<br />

Il pltnge l'exiremitc opposée au manche dans la pâte,<br />

la tourne et la retourne, pour arrondir la masse, puis<br />

il snufilc léger ment du s la i: mue. La masse pâteuse<br />

s'enfla, et, sous l'action de la pesanteur, prend la forme<br />

d'une poire. Puis l'ouvrier relève la canne au-dessus<br />

de la lètc et souftle de nouveau ; la poire s'affaisse et<br />

s'élargit.<br />

ttlices coulées. — Cctto industrie prit naissance en<br />

France à la lin du dix septième siècle. Le verre, à l'état<br />

fluide est coulé sur une table parfaitement plane et<br />

Unie, L'épaisseur de la glace est donnée par des règles<br />

de fer sur lesquelles passe le rouleau destiné à étaler<br />

h' verrrt. Les glaces ainsi obtenues sont soumises au<br />

polissage. Celte opération s'effectue a l'aide do machines<br />

qui fout m >uvoir à la surface de la glace au lourd polissoir<br />

en bois, garni d'un feutre épais imprégné de<br />

colcotar.


Pour fabriquer les bouteilles, le verrier prend avec la<br />

canne une masse pâteuse qu'il introduit dans uu moule<br />

o» terre ou en fonte; puis il souffle. La bouteille est<br />

obtenue avec un fond plat; ce dernier, appuyé sur un<br />

mamelon conique, est refoulé à l'intériour. Il reste à<br />

former le collet en appliquant sur le col un filet de verre<br />

fondu.<br />

Le verre de bohème est dur, léger et limpide. Il est<br />

difficilement fusible ; aussi l'cmploie-t-on surtout pour<br />

la fabrication des ustensiles do laboratoire. Il est composé<br />

de quartz, do potasse, de chaux et d'une petite<br />

quantité de nitre et d'acide arsénioux.<br />

Le crown-glass a la mémo composition; toutefois il<br />

est moins siliceux.<br />

Le cristal, avons-nous dit, est un silicate double de<br />

potasse et do plomb. Le choix des matièros doit être<br />

tait avec un grand soin.<br />

Le flint-glass est uno espèce de cristal très riche en<br />

oxyde do plomb. Il est très employé avec le crown-glass<br />

our fabriquer les lentilles des instruments d'optique.<br />

E•rsqu'on observe un objet avec une loupe ordinaire,<br />

on remarque des franges irisées duos à l'inégale réfrineaoe<br />

des divers rayons colorés dont la réunion forme<br />

Î<br />

a lumière blanche ; cet inconvénient disparait si la<br />

loupe est formée de deux lentilles accolées, l'une de<br />

fliat-glass, l'autre de crown-glass.<br />

Les verres des instruments d'optique de précision<br />

exigent la plus grande pureté; le succès, dans cette<br />

fabrication, est difficile à atteindre. Ainsi l'un des verres<br />


474 LIVRE DU MAITRE<br />

la en pulpe. Malaxons cette pulpe sous un filet d'eau et<br />

recevons cette eau dans un verre ou un cristallisoir.<br />

Laissons reposer. Une matière blanche se dépose, c'est<br />

de la fécule. Le liquide décanté et soumis à l'ébullition<br />

donne des filaments blancs qu'on peut isoler sur le<br />

Ainsi la pomme de terre, corps organité, est composée<br />

de plusieurs principes immédiats : la fécule, la cellulose,<br />

le sucre, le gluten, l'albumine. Séparer ces principes,<br />

c'est faire l'analyse immédiate. Cette analyse<br />

s'effectue par des procédés purement mécaniques,<br />

notamment en faisant intervenir des dissolvants.<br />

Les substances organiques sont composées des mêmes<br />

éléments que les corps inertes; cependant quatre de<br />

ces éléments, le carbone, l'hydrogène, l'oxygène et<br />

l'azote, dominent, et le carbone se rencontre dans tous<br />

les principes immédiats.<br />

Rechercher les corps simples qui constituent un corps<br />

organique, c'est faire l'analyse élémentaire de ce corps.<br />

Cette analyse est conduite différemment selon que la<br />

substance est azotée ou non. Pour reconnaître si une<br />

matière est azotée, on en chauffe un petit fragment<br />

avec une pastille do potasse caustique, dans un tube à<br />

essais. Si la matière est azotée, il se dégage de l'ammoniaque<br />

facilement reconnaissable à son odeur;<br />

d'ailleurs, dans ce cas, si l'on présente à_ l'orifice du<br />

tube, une baguette de verre plongée dans l'acide chlorhydrique,<br />

il se produit des vapeurs blanches très<br />

caractéristiques. On fera cette expérience avec une<br />

substance azotée, un fragment de viande par exemple,<br />

et avec une matière non azotée, soit avec un morceau<br />

de sucre ou un peu de fécule.<br />

Si la substance n'est pas azotée, on l'introduit dans<br />

un tube (fig. a) mélangée avec de l'oxyde de cuivre. Ce<br />

tube communique avec des tubes en U renfermant de<br />

la pierre ponce imbibée d'acide sulfuriquo et avec des<br />

boules de Liebig contenant une dissolution de potasse<br />

caustique. On chauffe la matière à analyser ; le carbone et<br />

l'hydrogène réduisent l'oxyde de cuivre; il se forme de<br />

l'acide carbonique et de la vapeur d'eau qui sont<br />

absorbés par les boules et les tubes en U. Des pesées<br />

effectuées avec soin, on déduit la quantité de carbone<br />

et d'hydrogène qui entraient dans' la matière ; l'oxygène<br />

se dose par différence.<br />

Si la substance est azotée, on dose le carbone et<br />

l'hydrogène comme précédemment ; l'azote est dosé en<br />

volume, à l'état gazeux, ou mieux à l'état d'ammoniaque,<br />

en chauffant un poids connu de la matière avec de la<br />

chaux sodée.<br />

On est arrivé à faire la synthèse de certains principes<br />

immédiats. C'est à M. Berthelot que l'on doit des travaux<br />

importants sur cette branche intéressante des sciences<br />

chimiques. Ainsi le carbone et l'hydrogène, sous l'influence<br />

de l'électricité, donnent l'acétylène. Ce dernier<br />

en s'assimilant de l'hydrogène, devient gaz défiant. L '<br />

gaz oléfiant, en se combinant avec de 1 eau produit d<br />

l'alcool, semblable à celui que l'on obtient par {la fer- e<br />

meutation et la distillation des jus sucrés extraits des<br />

végétaux.<br />

Nous commencerons l'étude des matières organiques<br />

par les carbures d'hydrogène.<br />

Les composés de carbone et de l'hydrogène sont<br />

nombreux; ils sont solides, liquides ou gazeux, lis sont<br />

"combustibles. Ils n'ont pas de propriétés acides ou<br />

basiques.<br />

Fig. a.<br />

filtre, c'est de l'albumine. L'eau filtrée et évaporée<br />

donne du surre et une petite quantité do sels minéraux.<br />

Ce qui reste dans le linge qui a servi à la<br />

malaxation est formé des parois dos cellules ou cellulose<br />

et d'un peu de substance azotée ou gluten.<br />

3<br />

Les carbures gazeux ont été étudiés avec le gaz<br />

d éclairage ; nous n'y reviendrons pas ici.<br />

Carbures liquides. — Ceux qui offrent le plus d'intérêt<br />

sont : la benzine, l'essence de térébenthine et le<br />

pétrole.<br />

La benzine prend naissance dans la distillation<br />

sèche d'un grand nombre de matières végétales, telles<br />

que les huiles grasses, les résines, la houille. Dans<br />

1 industrie, on la retire du goudron qui se dépose<br />

dans l'épuration du gaz d'éclairage. La distillation du<br />

goudron s'effectue dans une cornue cylindrique en tôle<br />

communiquant avec un serpentin maintenu dans un<br />

réfrigèrent. La benzine formée d'huiles légères distille<br />

d'abord ; puis passent les huiles lourdes avec un carbure<br />

solide la naphtaline ; il reste dans la cornue une<br />

matière solide, le braisée. Celui-ci est employé pour la<br />

fabrication des agglomérés, de l'asphalte ou mélange de<br />

brai, de pierres concassées et de sable.<br />

Le brai gras est ce qui reste dans la cornue après<br />

la distillation des huiles légères; il sert à agglomérer<br />

les petits fragments des houille et à former ces cubés<br />

et ces cylindres qui sont employés pour chauffer les<br />

locomotives.<br />

La benzine est un liquide incolore, d'une odeur<br />

éthérée. Sa densité est 0.85 ; elle bout à 80°. C'est un<br />

dissolvant du soufre, du phosphore, de l'iode, du<br />

caoutchouc, des matières grasses, des résines, du cambre,<br />

des essences, de la cire ; de là un grand nombre<br />

'applications industrielles. On l'utilise pour dégraisser<br />

et nettoyer les étoffes, mais l'inflammabilité de sa vapeur<br />

rend son emploi dangereux.<br />

Si l'on fait agir l'acide azotique sur la benzine en<br />

agitant constamment le mélange et en ajoutant ensuite<br />

une grande quantité d'eau, il se précipite un liquide<br />

oléagineux, plus dense que l'eau ; c'est la nitrobenzine.<br />

Ce liquide a une couleur jaune; il bout à 213*; il se<br />

soliditie à 0°. Sa densité est 1,3. Il possède une odeur<br />

agréablo, analogue à celle de l'essence d'amendes<br />

amères; aussi est-il employé, sous le nom d'essence de<br />

mirbane, pour parfumer les savons, les pommades, les<br />

bonbons.<br />

La nitrobenzine est surtout en usage, dans l'industrie,<br />

pour préparer l'aniline avec laquelle on obtient<br />

de belles couleurs.<br />

Le pétrole jaillit de plusieurs sources ; les plus abondantes<br />

sont en Amérique et sur les bords de la mer<br />

Caspienne. S'il est mélangé avec de l'eau, on laisse reioser<br />

; le pétrole, moins dense que l'eau, surnage et on<br />

Ï<br />

e sépare par décantation, soumis à la distillation dans<br />

de grandes cornues chauffées à l'aide de la vapeur, on<br />

obtient, au-dessous de 50°, des vapeurs qu'on condense<br />

difficilement et qui sont à peu près perdues. De 50 à<br />

120° passent l'élner de pétrole et l'essence minérale ou<br />

huile de naphle. Leurs vapeurs mêlées à l'air donnent<br />

le gaz Mille utilisé pour l'éclairage L'essence de pétrole<br />

est employée dans les lampes à éponge. La facilité avec<br />

laquelle ces carbures s'enflamment exige de grandes<br />

précautions de la part des personnes qui en font<br />

usage.


Vers 200°, la distillation donne l'huile de pétrole<br />

u'on lave à l'acide sulfurique et à la soude caustique.<br />

3n la débarrasse ainsi des carbures très volatils. On<br />

reconnaît qu'elle est bien rectifiée lorsqu'elle ne s'enflamme<br />

pas au contact d'une allumette (on fait l'expérience<br />

en en plaçant une petite quantité dans une<br />

assiette), et lorsque sa densité est au moins 0,8 (un<br />

litre ne doit pas peser moins de 800 grammes).<br />

De 200* a 400*, on recueilles les huiles lourdes employées<br />

pour le graissage des machines, et la paraffine,<br />

substanco solide, faible vers 60°, et dont on fait des<br />

bougies.<br />

Les débits de pétrole sont réglementés par le décret<br />

du 20 mars 1885.<br />

Voici les inscriptions prescrites par le conseil d'hygiène<br />

de Paris en ce qui concerne l'éclairage au pétrole :<br />

« Une lampe destinée à brûler du pétrole ne doit<br />

avoir aucune gerçure, aucune fêlure, établissant une<br />

communication directe avec l'enceinte où la mèche<br />

fonctionne. Le réservoir doit contenir plus d'huile que<br />

l'on n'en peut brûler en une seulo fois, afin que la<br />

lampe ne puisse pas être vide pendant qu'elle brûle.<br />

« Les parois des réservoirs doivent être épaisses :<br />

les ajustages qui les surmontent doivent être fixés, non<br />

pas à simple frottement, mais par un mastic inattauable<br />

par les huiles minérales. Le pied des lampes<br />

3oit être louid et présenter assez de base pour donner<br />

plus de stabilité et diminuer les chances de versement.<br />

Avant d'allumer une lampe, on doit la remplir complètement,<br />

et ensuite la fermer avec soin.<br />

« Lorsque l'huile est sur le point d'être épuisée, il<br />

faut éteindre et laisser refroidir la lampe avant de<br />

l'ouvrir pour la remplir. Dans le cas où 1 on voudrait<br />

introduire l'huile dans la lampe éteinte, avant son<br />

complet refroidissement, il est indispensable de tonir<br />

éloignée la lumière avec laquelle on éclaire pour procéder<br />

à cette opération.<br />

< Si le verre d'une lampe vient à casser, il faut éteindre<br />

immédiatement, afin de prévenir réchauffement des<br />

garnitures métalliques. Cet échauffement, quand il atteint<br />

une certaine intensité, vaporise l'huile contenue<br />

dans le réservoir; la vapeur peut prendre feu, déterminer<br />

une explosion entraînant la destruction de la<br />

lampe, et, par suite, l'écoulement d'un liquide toujours<br />

très inflammable et souvent même déjà enflammé.<br />

« Le sable, la terre, les cendres sont préférables à<br />

l'eau pour éteindre les huiles minérales en combustion.<br />

»<br />

L'essence de térébenthine se prépare en distillant les<br />

térébenthines ou sucs résineux produits par les différentes<br />

espèces de pins. On pratique des incisions au<br />

tronc de l'arbre; le liquide qui s'écoule est recueilli<br />

dans des pots. Parla distillation, ce produit se sépare<br />

en deux parties, l'essence de térébenthine et la colophane.<br />

L'essence de térébenthine est un liquide très mobile,<br />

incolore, d'une densité égale à 0,86. Elle bout à 156*,<br />

Sa vapeur est aussi inflammable que l'essence de pétrole<br />

et sa vente est soumise aux mêmes règlements. Elle dissout<br />

les résines et les huiles, propriété qui la fait employer<br />

pour préparer les couleurs à l'huile et pour fabriquer<br />

les vernis.<br />

La colophane ou arcanson est une matière solide<br />

d'une couleur brune-jaunâtre. On en fait des torches<br />

résineuses, des allume-feux, en plongeant des cordons<br />

d'étoupes, des bûchettes, des copeaux de bois, des pommes<br />

do pin, etc., dans la colophane fondue.<br />

Carbures solides. — Les principaux sont la paraffine<br />

et la naphtaline déjà citées et l'anthracène.<br />

La naphtaline, avons-nous dit, se retire du goudron.<br />

Elle se présente sous la forme de lamelles blanches,<br />

d'une odeur forte. Elle fond à 80*. Sa densité est un<br />

peu supérieure à celle de l'eau. Elle se dissout dans<br />

l'alcool et l'éther, mais elle est insoluble dans l'eau.<br />

Elle brûle avec une flamme fuligineuse. On l'utilise pour<br />

préparer du charbon pour l'encre de Chine et l'encre<br />

COURS SUPÉRIEUR — MAI 475<br />

d'imprimerie, pour obtenir des matières colorantes et<br />

pour garantir les pelleteries contre les insectes.<br />

L'anthracène s'extrait aussi des huiles lourdes du<br />

goudron de houille ; il passe, dans la distillation, audessus<br />

de 360* C'est une substance d'une odeur désagréable,<br />

insoluble dans l'eau, peu solublo dans l'alcool.<br />

Il a une application importante dans l'industrie ; il sert<br />

a préparer Valizarine artificielle. Celle-ci est une matière<br />

colorante rouge qu'on relire aussi de la garance.<br />

Aussi la culture de celte plante- a-t-elle diminué d'importance<br />

dès que l'on a pu obtenir artificiellement le<br />

principe colorant.<br />

Leçon : Les matières organiques qui constituent<br />

les tissus des animaux et des végétaux sont<br />

essentiellement composées de quatre corps simples<br />

: le carbone, l'hydrogène, l'oxygène et l'azote.<br />

Toutes renferment nécessairement du carbone associé<br />

à un ou à plusieurs des autres éléments.<br />

Les composés organiques les plus simples sont<br />

formés de carbone et d'hydrogène ; on les appelle<br />

carbures d'hydrogène. Us affectent tantôt l'état<br />

solide, tantôt l'état liquide, tantôt l'état gazeux.<br />

Tous ont la propriété de brûler en donnant de .<br />

l'acide carbonique et de la vapeur d'eau.<br />

Les carbures d'hydrogène gazeux entrent dans<br />

la composition du gaz d'éclairage ; ils ont déjà été<br />

étudiés.<br />

La benzine, l'essence de térébenthine et le pétrole<br />

sont liquides.<br />

On prépare la benzine en distillant le goudron de<br />

houille obtenu dans la fabrication du gaz d'éclairage.<br />

Elle dissout les matières grasses, le soufre,<br />

le phosphore, etc. Sa vapeur s'enflamme facilement.<br />

L'essence de térébenthine s'extrait des sucs que<br />

l'on retire des arbres résineux ; par la distillation,<br />

ces sucs se séparent en deux parties, l'une liquide,<br />

l'essence de térébenthine ; l'autre solide, la colophane.<br />

La benzine, traitée par l'acide nitrique, donne la<br />

nitrobenzine employée en parfumerie sous le nom<br />

^essence de mirbane. i<br />

Le pétrole se trouve dans le sein de la terre. En<br />

le soumeltant à la distillation, on en retire successivement<br />

: l'éther de pétrole, l'essence de pétrole,<br />

l'huile de pétrole, et des résidus solides. L'essence<br />

et l'huile sont utilisées pour l'éclairage.<br />

Dans les carbures solides, on trouve la naphtaline,<br />

l'anthracène et la paraffine.<br />

La naphtaline se retire des huiles lourdes du<br />

goudron; elle brûle avec une flamme fuligineuse.<br />

Son odeur éloigne les insectes.<br />

Vanthracène s'extrait aussi du goudron; il sert<br />

à la préparation de l'alizarine artificielle.<br />

La paraffine se retire du pétrole ; elle est employée<br />

dans la fabrication des bougies; dans ce<br />

cas, on la mélange avec l'acide stéarique.<br />

HUITIÈME LEÇON<br />

L'Alcool<br />

: Direction : En chimie, on désigne sous le nom<br />

d'alcools une catégorie do corps, composés de carbone,


476 LIVRE DU MAITRE<br />

d'hydrogène et d'oxygène, capiblos de so combiner avec<br />

les acides pour former des substances auxquelles on a<br />

donné le nom à'éthers composés. Ils sont constitués par<br />

les carbures d'hydrogène unis à deux équivalents d'eau.<br />

Ainsi le bicarbure d'hydrogène associé à deux équivalents<br />

d'eau douce donne l'alcool ordinaire (G'H 4 -f- 2<br />

HO = G'H0'). Nous ne pouvons nous étendre ici sur<br />

la constitution chimique des alcools. Nous allons nous<br />

borner à indiquer les propriétés de l'alcool ordinaire,<br />

sa préparation, en ajoutant quelques mots sur la fermentation<br />

et les principales liqueurs alcooliques.<br />

L'alcool pur (C'H'O 1 ) est un liquide très mobile, incolore,<br />

d'une odeur enivrante et agréable, d'une saveur<br />

brillante. Sa densité est 0,8. Il bout à 78»- On n'est pas<br />

pirvenu à le solidifier, aussi on l'utilise pour la construction<br />

des thermomètres destinés a la mesure des<br />

basses températures.<br />

Il se mêle à l'eau en toute proportion; ce mélange<br />

est accompagné d'une diminution de volume qui est assez<br />

sensible lorsque les deux liquides sont unis à volumes<br />

égaux, il y a Jiussi dégagement de chaleur.<br />

Expérience. — Dans un flacon (fig. a), introduisez de<br />

l'eau sucrée avec un peu de levure de bière. Faites communiquer<br />

l'appareil avec une éprouvette reposant sur<br />

la cuve et pleine de ce liquide. L'cprouvette se remplit<br />

peu à peu d'acide carbonique ; le liquide perd sa saveur<br />

sucrée; il se forme de l'alcool qu'on peut isoler<br />

par la distillation.<br />

L'alcool obtenu dans l'industrie n'est pas pur; il est<br />

associé à une certaine quantité d'eau. On diminue la<br />

proportion de ce dernier liquide par des distillations<br />

successives. Pour avoir l'alcool absolu, on distille plusieurs<br />

fois l'alcool ordinaire avec de la chaux vive qui<br />

retient l'eau. On reconnaît que l'alcool est pur lorsqu'un<br />

morceau de sulfate decuivre, décoloré par lacalcination,<br />

reste blanc en le plongeant dans le liquide; le sel ne<br />

bleuit qu'en s'assimilant de l'eau.<br />

On appelle eau-de-vie une liqueur qui renferme moins<br />

de cinquante pour cent d'alcool.<br />

L'alcool obtenu par les procédés industriels a un<br />

mauvais goût et une odeur désagréable ; on lui donne<br />

b»n goût par la rectification, opération qui consiste<br />

dans des distillations convenablement conduites. Depuis<br />

quelques années on fait intervenir le courant électrique.<br />

Vin. — Il est produit par la fermentation du jus de<br />

raisin. Après la vendange, on introduit les raisins<br />

dans une cuve et on les écrase. La fermentation ne<br />

tarde pas à commencer ; il se dégage une quantité<br />

notable d'acide carbonique qui provoque la formation<br />

d'une mousse épaisse; la température s'élève ; la surface<br />

se recouvre d'une sorte de croûte qu'on a soin<br />

d'immerger fréquemment afin d'éviter l'acctification ou<br />

formation du vinaigre.<br />

Lorsque la fermentation est avancée, on soutire le<br />

vin dans des tonneaux dans lesquels la fermentation<br />

Fig. a.<br />

L'alcool dissout los matières grasses, los essences ; il<br />

coagule l'albumine ou blanc d'oeuf. Il brûle à l'air avec<br />

une flamme peu éclairante, mais très chaude; il se forme<br />

de l'acide carbonique et do la vapeur d'eau.<br />

On obtient ce liquide par la distillation des boissons<br />

fermentées, telles que le vin, la bière, le cidre.<br />

Dans l'industrie, on traito la fécule de pommes de terre<br />

et l'amidon des céréales par l'orge germée ; il se développe<br />

un principe, la diasluse, qui transforme la matière<br />

amylacée on glucose ou sucre fermentescible. L'opération<br />

se fait dans des cuves en bois, en ayant soin de<br />

brasser constamment lo mélange en ajoutant de l'eau<br />

chaude, On laisse ensuite refroidir jusqu'à la température<br />

de 22° et l'on introduit de la levure de bière. GetU<br />

dernière possède un végétal appelé mycotlerme, composé<br />

do cellules organisées et qui transforme le sucre<br />

en alcool; ce végétal ne se développe qu'autant qu'il se<br />

trouvo on présence de phosphates et de matières azotées.<br />

Lorsque la fermentation est terminée, on procède<br />

:ï la distillation.<br />

se termine lentement; pondant ce temps on ne ferm»<br />

pas hermétiquement la bonde afin de permettre à<br />

l'acide carbonique de se dégager. Lorsque tout le<br />

glucose est transformé en alcool, le vin n'a plus de saveur<br />

sucrée ; les matiéros qui étaient en suspension se<br />

sont déposées au fond du tonneau, et la fabrication.<br />

est terminée.<br />

La composition du vin est très complexe. On y<br />

trouve de l'alcool, des traces d'acide acétique, d'acido<br />

succinique, plusieurs éthers, de la glycérine, des essences<br />

qui constituent le bouquet, du tanin, de l'albumine,<br />

de l'acide tartrique, de l'acide malique, des sols<br />

minéraux, des principes colorants, le tout en dissolution<br />

dans l'eau.<br />

La matière colorante est renfermée dans la pulpe.<br />

Si avant la fermentation on sépare la pulpe du jus, on<br />

obtient du vin blanc que l'on peut préparer encora<br />

avec les raisins blancs.<br />

Les vins mousseux, tels que les vins de Champagne,<br />

se fabriquent en mettant lo vin en bouteille avant qu»<br />

la fermentation soit complète ; on y ajoute du sucre<br />

candi et de l'alcool.<br />

Pour êtro conserve, le vin exige certains soins. Quelques<br />

mois après la mise en tonneau, au printemps, on<br />

le décante pour le séparer de la lie et on l'éclaircit par<br />

le collage. Cette opération consiste ordinairement à<br />

introduire dix blancs d'oeufs battus par hectolitre :<br />

l'alcool coagule l'albumine qui entraîne alors en se déposant<br />

les substances qui troublent le liquide. On peut<br />

alors le mettre en bouteilles où il se perfectionne peu<br />

à peu.<br />

Le vin est exposé à plusieurs maladies. Il aigrit par<br />

l'action du ferment acétique s'il est laissé au contact<br />

de Pair; aussi les bouchons doivent ils fermer hermé-


l!<br />

•<br />

-<br />

I<br />

.<br />

'<br />

'<br />

tiquoment. T.e vin tourné est dû au développement d'un<br />

ferment spécial forme do filaments tirs tenus.<br />

Le vin est l'objet d'un grand nombre do falsifications.<br />

Los plus dangereuses sont relies


478 LIVRE DU MAITRE<br />

mélange d'alcool et d'acide sulfurique concentré. C'est<br />

un liquide très volatil qui bout à 35* et se soliililîe à<br />

31*. Il a une odeur pénétrante et une saveur brûlante;<br />

il est incolore. Il diminue la sensibilité et la médecine<br />

l'emploie comme anesthésique. Il dissout les corps gras,<br />

l'iodo, le pliosphoro; il est peu solublo dans l'eau. Sa<br />

densité est 0,75.<br />

L'éther brûle en produisant une flamme blanche. Sa<br />

vapeur lormo avec l'air un mélange détonant; il faut<br />

avoir soin de no pas manipuler ce liquide à côté d'une<br />

flamme quelconque.<br />

Expérience. — Dans un verre à pied (voir 4» loçon),<br />

introduisez un pou d'élher. Une spirale de platine est<br />

fixée, par l'uno de sos extrémités, à un morceau do<br />

carton. On fait rougir l'autre extrémité et on l'introduit<br />

virement dans le verre sans qu'elle plonge dans le liquide.<br />

Le fil de platine demeure incandescent pendant longtemps.<br />

Telle est l'expérience de la lampe sans flam • e<br />

qu'on peut réaliser aussi avoc l'alcool, mais ello réussit<br />

moins bien.<br />

Leçon s L'alcool est un liquide moins dense<br />

que l'eau, composé de carbone, d'hydrogène et<br />

d'oxygène. Il brûle avec une tiamme peu éclairante<br />

mais intense, sans produire de la fumée, en donnant<br />

lieu à de l'acide carbonique et à de la vapeur<br />

d'eau. Il peut se mêler à l'eau en toutes proportions.<br />

Lorsqu'il est concentré, il a une saveur brûlante<br />

et il produit sur l'économie des accidenls<br />

graves.<br />

L'alcool entre dans la composition des boissons<br />

fermentées, comme le vin, le cidre, la bière, les<br />

liqueurs. Son abus occasionne l'ivresse et conduit à<br />

l'alcoolisme qui ruine la santé et provoque un<br />

grand nombre de maladies, telles que la folie, le<br />

aclirium iremens, etc.<br />

L'alcoomètre permet de doser l'alcool contenu<br />

dans les eaux-de-vie, qui sont un mélange d'alcool<br />

et d'eau. Pour déterminer la richesse alcoolique<br />

d'un vin ou d'une liqueur, il faut préalablement<br />

distiller un échantillon de ce liquide à. l'aide de<br />

l'alambic Salleron.<br />

L'alcool résulte de la fermentation des jus sucrés.<br />

Dans la fermentation, le sucre se transforme<br />

en alcool, en acide carbonique par l'intermédiaire<br />

de végétaux microscopiques ou ferments. Dans<br />

l'industrie, on prépare de grandes quantités d'alcool<br />

en transformant la matière féculente en sucre<br />

et en faisant ensuite fermenter ce dernier.<br />

Le vin provient de la fermentation du jus de<br />

raisin. C'est la pulpe du fruit qui donne au vin sa<br />

couleur rouge. On obtient du vin blanc si l'on enlève<br />

la pulpe avant de faire fermenter le jus.<br />

Le cidre et le poiré s'obtiennent en faisant fermenter<br />

le jus de pommes ou de poires.<br />

La bière se prépare avec l'orge et le houblon.<br />

Par la germination, la matière amylacée de l'orge<br />

se transforme en sucre; on fait ensuite fermenter<br />

ce dernier en ayant soin d'ajouter du houblon qui<br />

aromatise la bière; on hâte la fermentation par<br />

l'addition d'un peu de levure.<br />

L'alcool chauffé avec de l'acide sulfurique, concentré<br />

à la température de 140°, donne de l'éther.<br />

C'est un liquide très volatil, d'une odeur pénétrante.<br />

Il est très inflammable à l'air. 11 paralyse<br />

la sensibilité. On l'emploie souvent comme dissolvant.<br />

Exercice : Effets de l'alcool sur l'organisme.<br />

EXERCICE : Effets de l'alcool sur l'organisme. —<br />

L'alcool, en réalité n'a une si mauvaise réputation que<br />

par l'abus qu'on en fait. Pris en quantité modérée, il<br />

ost un stimulant des plus énergiques. Aussi est-il employé<br />

en médecine, moins qu'autrefois cependant. Vors<br />

le quinzième et le soizicme siècle, les docteurs et apothicaires,<br />

restés célèbres depuis Molière, étaient épris<br />

d'un véritable enthousiasme pour cette liqueur qui<br />

« fortifie la jeunesso et ressuscite les vieillards ». L'alcool<br />

alLiit devenir le médicament souverain, le remède<br />

universel, l'eau-dc-vie en un mol.<br />

Aujourd'hui on est revenu sur ces idéos et les déplorables<br />

effets de l'alcool sur l'organisme ne sauraient<br />

trop inviter à en proscriro l'emploi.<br />

L'alcool agit directement sur les organes par sa tendance<br />

à en extraire l'eau. Lorsqu'on l'introduit en<br />

excès dans l'estomac, il en crispe les parois surtout aux<br />

environs du p\lore, ce qui entrave la digostion Son<br />

action,prolongée produit des épaississements des parois<br />

de l'estomac d'où résultent des inflammations toujours<br />

très graves, car elles donnent souvent naissanco a un<br />

cancer. Mais l'appareil digestif n'a pas seul à souffrir<br />

de cetto action desséchante do l'alcool. Ce liquido en- •<br />

lève l'eau au tissu des appareils sécréteurs; il les racornit.<br />

Dès lors les sécrétions sont diminuées ou même<br />

arrêtées. Les impuretés n'étant pas chassées, tout l'organisme<br />

souffre et on voit apparaître des maladies permanentes<br />

comme la jaunisse des ivrognes due à un retard<br />

dans la sécrétion biliaire.<br />

L'alcool introduit directement dans le torrent circulatoire<br />

n'est donc éliminé par aucun appareil sécréteur;<br />

à peine les poumons en laissent-ils évaporer un peu.<br />

Il ne passe pas dans le sang par l'intermédiaire des<br />

chylifères, mais directement par las veines capillaires.<br />

Il "arrive donc aux poumons avec le sang veineux. Là,<br />

il empêche l'action vivifiante de l'oxygène sur le sang.<br />

Il absorbe en effet cet oxygène pour se transformer en<br />

acide carbonique et en càu, de sorte que le sang, au<br />

lieu d'emporter avec lui la quantité d'oxygène nécessaire<br />

à la combustion des tissus, s'est au contraire<br />

chargé d'une nouvello quantité d'acide carbonique. Le<br />

sang, après l'hématose, est donc à peu près semblable<br />

au sang veineux. On s'explique, des lors, ces morts<br />

foudroyantes produites par une ivresse prolongée.<br />

L'ivrogne qui a pris un trop çrand excès d'alcool, se<br />

trouve aspiiyxié comme s'il avait été plongé dans une<br />

atmosphère complètement dépourvue d'oxygène.<br />

Cette asphyxie a encore d'autres causes; on a trouvé,<br />

en effet, que chez les individus morts en état d'ivresse,<br />

le sang contenu dans le co)ur était coagulé. On peut<br />

se rcnHro compte soi-même de cet effet désastreux de<br />

l'alcool. Il sufht de verser, dans une certaine quantité<br />

de sang de bœuf encore frais, quelques gouttes d'alcool,<br />

immédiatement, l'albumine, la fibrine, l'Iiématosine du<br />

san» se coagulent. Le même effet se produit chez les<br />

alcooliques; le sang, figé au cœur, arrête la circulation;<br />

la mort est instantanée.<br />

Mais arrivons à l'effet le plus immédiat de l'alcool,<br />

c'est-à-dire à l'ivresse. Qui n« s'est rendu compte de<br />

l'aimable surexcitation produite par les premiers moments<br />

d'ivresse? Après un dîner copieux arrosé de bon<br />

vin, on voit peu à peu les joues qui s'enluminent, les<br />

yeux qui s'animent; bientôt l'imagination s'ouvre, les<br />

joyeux propos circulent à la ronde et la gaité française<br />

s'échappe à flots. Si l'on se borne là, rien de<br />

mieux, rien de plus louable mémo que celte expansion<br />

de la vieille verve gauloise. Mais revenons à notre<br />

ivrogne. Le buveur veul aller plus loin; alors sa vue<br />

se trouble et son intelligence aussi; ses oreilles tintent;<br />

il titube; c'est le commencement du délire. Bientôt, en<br />

effet, la tèle, d'abord congestionnée, devient pâle, les<br />

yeux sont hagards, l'ivrogne alors a perdu toute<br />

conscience et peut se livrer aux actes les plus violents;<br />

il délire constamment en proie à une fièvre ardente.<br />

Enfin il tombe hébété dans la plus complète prostation,<br />

ne pouvant plus soutenir sa face blême qu'il laisse<br />

aller de droite et de gauche; il Vomit, s'eogourdit et<br />

s'endort.


COURS SUP1<br />

Quelquefois les effets do l'alcool ne se bornent pas<br />

là. Un excès démesuré peut amener une apoplexie<br />

foudroyante. L œil vitreux, atono, l'homme ivre tombe,<br />

son pouls ne bat plus, sou corps se refroidit, sa face<br />

blême so congestionne violemment et il meurt.<br />

Ajoutons à cela que l'ivrogne oxhalc l'alcool par<br />

tous les pores; c'est ce qui nous explique pourquoi un<br />

individu qui ne manifeste aucun signe «l'ivresse dans<br />

un cabaret est tout a coup ivre, en sortant au grand<br />

air. L'ivrogne devient lourd, gauche; son haleine est<br />

fétide, sa force musculaire s'affaiblit considérablement<br />

comme sa volonté du reste, car l'ivrogne est on général<br />

lâche, irrésolu, salo et grossier; il Unit sa vie dans lo<br />

marasme.<br />

L'ivrognerie enfin mène aux deux terribles maladies<br />

connues sous lo nom d'alcoolisme et delirium tremens.<br />

La première, fort connue dans les pays froids où l'ouvrier<br />

va demander à l'alcool, un funeste supplément do<br />

forces, est parfaitement distincto du delirium tremens.<br />

Il se manifeste par un amaigrissement général, la paralysie<br />

partielle et des tremblemonts nerveux, sans<br />

compter l'état complet d'hébétement dans lequel l'individu<br />

reste plongé. On lo combat par la noix vomiquo<br />

PREMIÈRE LEÇON<br />

Hantes poli/pétales hypogynes.<br />

Directions : Les végétaux se divisent en deux<br />

groupes : 1" les phanérogames qui sont pourvus do<br />

fleurs et qui se reproduisent par des graiues; 2° les<br />

cryptogames ou végétaux sans fleurs.<br />

Les phanérogames se subdivisent en angiospermes<br />

ou plantes dont les ovules sont renfermés dans un<br />

ovaire clos, cl en gymnospermes ou végétaux qui ont<br />

les ovules nus. Ces derniers constituent une classe.<br />

Les angiospermes comprennent deux sections, les<br />

dicotylédones et les monocolylédones, formant chacune<br />

plusieurs classes.<br />

Nous commencerons par étudier les dicotylédones;<br />

on les divise ordinairement en six classes: 1° les polypétales<br />

hypogynes; 2° les polypétales périgynes; 3° les<br />

monopétales hypogynes: 1° les monopétales périgynes;<br />

5° les apétales"non amcnlacées; 6° les apétales amentacées.<br />

Les polypétales hypogynes ont un périanlhe double,<br />

composé d'un calice et d'une corolle; leur ovaire est<br />

libre; les pétales et les étamines, insérés sur lo réceptacle<br />

ou sur un disque, sont indépendants du calice.<br />

Nous avons clndio les espèces usuelles, avec quelques<br />

Sélails, dans le Cours élémentaire et dans le Cours<br />

moyen ; nous nous bornerons, dans le Cours sup rieur,<br />

à donner les principales familles avec les caiactères<br />

les plus saillants et les plus faciles à saisir; nous indiquerons<br />

en même temps le nom vulgaire des espèces<br />

les plus connues.<br />

RENONCULACÉES.<br />

CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites,<br />

tantôt régulières, tantôt irrégulières. Calice et corolle<br />

généralement ;ï cin-| divisions; étamines hypogynes en<br />

nombre indéfini. Le fruit est un akène ou un follicule.<br />

Végétaux ordinairement herbacés, rarement ligneux.<br />

Us renferment un principe acre, volatil, agissant comme<br />

poison narcotico-àcrc. Plusieurs espèces sont utilisées<br />

en médecine. Cette famille comprend environ un millier<br />

de représentants.<br />

ESPÈCES PRINCIPALES : Les renoncules ont une<br />

saveur caustique et brûlante; leurs fleurs sont jaunes<br />

IEUR — MAI 479<br />

et l'huile empyreumatique de pomme de terre; mais<br />

lo moyen lo plus efficace consislo dans la cossation do<br />

la cause qui T'a produit.<br />

Quant au delirium tremens, il se révèle par l'insomnie,<br />

les tremblements nerveux, lo bégaiement et surtout<br />

lo désordre intellectuel; c'est une véritable folie alcoolique<br />

souvent accompagnée do convulsions. Des accès sont<br />

intermittents. Los bains tiedes, los purgatifs salins et<br />

l'absorption d'opium a faible doso amènent une prompte<br />

guerison. Mais los récidives Unissent par occasionner<br />

uno véritable aliénation. Aussi, là. encore, lo meilleur<br />

remède consislo dans la privation graducllo do boissons<br />

alcooliques.<br />

Tels sont les déplorables effets de l'alcool sur l'organisme<br />

et sur les fonctions do la vie animale. Mais<br />

chose plus triste, l'intoxication alcoolique ne se borno<br />

{ >as à frapper un individu, ello atteint toute la race.<br />

*ar hérédité, l'alcoolisme et la dépravation avec toutes<br />

leurs conséquences physiologiques et morales se transmettent.<br />

On ne saurait donc trop approuver les lois<br />

sur l'ivresse et applaudir aux œuvres des sociétés do<br />

tempérance, car l'ivrognerie est un double crime envers<br />

soi-même comme envers toute sa race.<br />

HISTOIRE NATURELLE. -AGRICULTURE<br />

ou blanches. La plupart renferment un principe vireux<br />

qui esl un poison énergique. La renoncule acre so<br />

trouve dans toute la France. Le bouton d'or a des<br />

fleurs d'un jauno éclatant. La clématite na pas do<br />

corolle, sa tige est ligneuse. Los anémones ont aussi<br />

le périanlhe simple; on en distingue plusieurs espèces:<br />

\a.prilsalille,li\sylvie,iTos dangoreuse pour les bestiaux,<br />

l'hépatique, etc.<br />

L'ancolie vit à l'état sauvage dans les champs et on<br />

la cultive comme plante d'ornement ; ses pétales sont<br />

munis d'un long éperon.<br />

Les pivoines portent de grandes et belles fleurs ;<br />

leur réceptacle est très concave. La nigelle se rencontre<br />

fréquemment dans les champs et les moissons,


4&0 LIVREE IU MAITRE<br />

surtout drins les terrains maigres. L'ellébore a des<br />

fleurs vcidàtrcs, b niées d'une iclnle vineuse ; elle<br />

jouissait autrefois de la réputation do guérir la folie.<br />

L'aconit est employé en médecine; son principo est<br />

très énergique Los adonis util des fleurs rouges; lo<br />

pi:d d'à ouetle. oa d'tuphinJlle a les pétales supérieures<br />

prolongées en éperon.<br />

Citons encoro la petite douve, la fleairo, etc.<br />

CA.RYOPHYLLÉES.<br />

CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites.<br />

Calice ut corolle le plus souvent à cinq divisions. Elamincs<br />

en nombre égal ou duublc à celui des pétales.<br />

Deux à cinq styles lilif innés ; finit formé de deux à<br />

cinq carpelles, ordinairement une capsule, quelquefois<br />

une baie. Végétaux herbacés; feuilles opposées ou entières.<br />

Celte famille ne possède pas d'espèces à propriétés<br />

actives; quelques-unes ont un suc mucilagincux<br />

et leurs fleurs exhalent une odeur suave.<br />

ESPÈCES PRINCIPALES : Les diff rentes espèces<br />

û'œillrts, l'œillet des chartreux, l'uiillet des poètes,<br />

l'oeillet des llcurislcs; on les cultive dans les jardins<br />

comme plantes d'agrément. Les lychnis, tels que le<br />

coucou, la croix de Jérusalem; la nielle des blés produit<br />

des graines qui, en se mélangeant au blé, donnent<br />

un pain d'uno saveur désagréable.<br />

La saponaire, a des propriétés légèrement sudorifiques<br />

; elle est employée comme dépuratif dans les<br />

maladies do la peau et* dans les affections rhumatismales.<br />

Voisine est connue encore sous le nom de mouron<br />

des oiseaux. Les silénfs, la slellaire, la céraiste<br />

n'ont aucune application. La spurgonte cl la saijine<br />

sont excellentes pour le bétail.<br />

CRUCIFÈRES.<br />

CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Cette famille est bien<br />

caractérisée. Le calice a quatre pétales disposés en<br />

croix; la corolle, quatre pétales disposés aussi en croix<br />

et alternant avec les divisions du calice. Six élimines<br />

hypogynes et tetradynames, c'est-à-dire qjatre longues<br />

et lieux plus courtes. Fruit à deux carpelles et formant<br />

une silique ou une siliculo. Plantes annuelles ou bisan­<br />

nuel^; feuilles a'terncs. Elles renferment une huile<br />

essentielle et un principe amer untiscorbuliq je.<br />

ESPÈCES PRINCIPALES : Le chou et ses diffe-<br />

: rentes variétés, le chou cavalier qui sert de nourriture<br />

au bétail, le chou de Bruxelles dont on mange les<br />

bourgeons, le chou ponim'. qui est très savoureux, le<br />

CllO'l-fleur qui est un aliment sain et agréable, lo chou<br />

c-ilza qui fourni une huile, le chou d'Alsace qui sert<br />

a. préparer la choucroute.<br />

Le pastol est cultivé dans le Midi comme plante<br />

tinctoriale. Le cresson a des propriétés antisc rbutiques;<br />

excitantes, diurétiques, dépurutives; il contient<br />

de l'iode et du fer. La nivjtte ot le colza sont des<br />

plant, s oléagineuses ; leur huile sert pour l'éclairage et<br />

dans l'industrie.<br />

La moutarde réduite en poudro sert à faire des<br />

sinupi.siucs ; elle parait sur nos tables comme condiment.<br />

Les raves nt les navets donnent un aliment sain et de<br />

facile digestion. Le radis et le raifort sont consommés<br />

comme b'.rs-d'muvro.<br />

La julienne, le thlispi, la lunetièro, la giroflée n'ont<br />

pas grande importance.<br />

YIOLARIÉES<br />

Dans cette famille nous remarquons la violette et la<br />

pensée. La racine do os plantes possède un principe<br />

acre doué de propriétés émétiques. L'infusion des fleurs<br />

est sudorilique. I.c sirop ilo violette a la propriété de<br />

verdir sous l'action d'une base sotuble. La corolle do<br />

ces plantes est polypétale irreguliero anomale. On en<br />

cultive plusieurs vaiiétés dans les jardins.<br />

HESPÉRIDÉES<br />

Ce sont des arbres on des arbrisseaux dont le fruit<br />

est une bespéridie. Les fleurs possèdent une huile<br />

essentielle qui leur donne une odeur suave et pénétrante.<br />

L'oranger est originaire do la Chine. Les Arabes<br />

l'ont propagé dans le midi de l'Europe. Il est cultivé<br />

en pleine terre ou en serre. Avec les pi taies de la fleur<br />

on prépare une eau distillée connue sous le nom d'eau<br />

de fleur d'oranger, d'une grande efficacité contré les<br />

accidents nerveux. Le fruit joue un rôle important; il<br />

est sain, rafraîchissant, apéritif et antiscorbutique. On<br />

doit manger les oranges à jeun ; après le repas elles<br />

arrêtent souvent la digestion. On appelle chinois les<br />

fruits cueillis verts et coniits. Le curaçao se prépare en<br />

laissant macérer l'écorco d'orange dans l'alcool.<br />

Lo citronniers été introduit en Europe avant l'oranger.<br />

Le citron est employé comme rafraîchissant ; il<br />

doit celte propriété à l'acide citrique qu'il contient en<br />

quantité notable. La limonade est du jus de citron<br />

étendu d'eau sucrée. Le suc du cilron a une saveur<br />

ac do et piquante ; il aiguise l'appétit, arrête le vomissement,<br />

résiste aux lièvres malignes.<br />

MALVACÉES<br />

CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites<br />

régulières; calice et corolle à cinq divisions. Etnmincs<br />

hypogynes en nombre indéfini. Plantes bisannuelles ou<br />

vivaces. Elles renferment un suc mucilagincux doué de<br />

propriétés emollientes et adoucissantes. Avec les fleurs<br />

on prépare des tisanes pectorales. ,<br />

ESPÈCES PRINCIPALES: La mauve et la guimauve<br />

sont des-plantes médicinales. La rose trémière est une<br />

plante d'ornement.<br />

Le cotonnier a la graine enf ourée d'une laine blanche,<br />

soyeuse, qui constitue le coton. Celui-ci sert à fabriquer<br />

un grand nombre de tissus.<br />

Le cacaoyer peut atteindre dix mètres de hauteur ;<br />

les graines donnent le cacao. Le chocolat est un mélange<br />

de cacao et de sucre ; c'est un aliment sain, nutritif et<br />

de facile digestion.<br />

Le baobab est un arbre gigantesque des régions tropicales.<br />

GÉRANI.VCÉES<br />

Signalons le gérmium et lo pV.argoniwn qui fournissent<br />

à l'horticulture un gr.nd nombre de variétés<br />

I cultivées comme plantes d'ornement. Ces végétaux


I<br />

-<br />

'i<br />

contienneat un principe astringent, soit de l'acido<br />

gallique.<br />

AMPÉLIBÉES<br />

Cette famille se Domine aussi vint fèves. On y trouvo<br />

la vigne qui oITro un grand nombre de variétés. En<br />

France, les vignobles des environs do Bordeaux, do la<br />

Bourgogno sont les plus renommés. La vijne est<br />

sujette à plusieurs maladies; deux surtout, le phylloxéra<br />

ot l'oïdium, ont ravagé, dans ces dernières années, la<br />

plupart do nos vignobles. La vigne vierge est une plante<br />

d'ornement.<br />

Guimauve.<br />

PAPAVERACÉES<br />

CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Calice à deux sépales;<br />

corolle a quatre pétales ; étamincs en nombre indéfini.<br />

Fruit soc et à plusieurs graines. Végétaux herbacés,<br />

annuels ou vivaces. Fleurs en ombelles. Us possèdent un<br />

suc délétère et une odeur vireuso.<br />

ESPÈCES PRINCIPALES : Le c tquelicot croit abondamment<br />

dans les champs. Le pavot est originaire de<br />

Pavot.<br />

l'Orient. Ses graines fournissent l'huile d'oeillette qui se<br />

conserve longtemps sai.s rancir. Le pavot somnifère<br />

COURS SUPERIEUR — MAI 481<br />

donne l'opium dont on relire plusieurs alcaloïdes. Le<br />

plus important est la morphine qui est employée en<br />

médecine pour calmer les douleurs ot provoquer le<br />

sommeil.<br />

Le laudanum est une liqueur alcoolique dans laquelle<br />

on a fait dissoudre de l'opium.<br />

La grande chélidoine renfermo un suc corrosif ot de<br />

couleur jaune.<br />

TERNSTROÊMIACIÉES<br />

L'arbre à thé et lo comélia sont les seules espocos<br />

qui méritent une mention. Lo thèse prépare en infusion;<br />

on no doit jamais lo faire bouillir. Sou usage s'est<br />

introduit en France au commencement de ce siècle. Il<br />

agit un peu comme lo café.<br />

Thé.<br />

Le camélia est remarquable par la beauté do son<br />

feuillage et l'éclat de ses Heurs.<br />

TILIACÉES<br />

Le tilleul est un arbre de nos forêts. Son bois est<br />

tendre et léger. Avec les fljurs, ou prépare des infusions<br />

sudoniiqucs. Lo huer sert à confectionner dos<br />

cordages.<br />

LWÉES<br />

Le lin est uns plante textile. Sa graine donne ima<br />

fanne qui a des propriétés émolheutes bien connut»;<br />

cite fournit aussi une huile utilisée dans la peinture.<br />

OXALIDEES<br />

L'oseille est riche en sel d'oseille ou bioxalato (!•<br />

potasse ; ello a une saveur acide très développée. E.le<br />

est comestible.<br />

ACÉRINÉES<br />

L'érable est un arbre dont le bois est compacte. Sa<br />

sève est sucrée; l'écorce est astringente. On lo p ante<br />

sur les promenades et dans les parcs.<br />

HIPPOCASTANÉES<br />

Le marronnier d'Inde a les fhurs disposées en pe><br />

nicules. Sa graine est riche en féùule. C est ua arora<br />

d'ornement. .


482 LIVRE DU MAITRE<br />

CELASTRINÉES<br />

Le fusain contient un principe amer et astringent.<br />

Son bois carbonisé est employé par les dessinateurs<br />

et pour la fabrication do la foudre.<br />

RÉSÉDACÉES<br />

Le réséda est cultivé dans les jardins à cause do<br />

l'odeur suave de ses fleurs. La gaude fournit une matière<br />

colorante jaune utilisée dans la teinture.<br />

NYMPHÉACKES<br />

Le nénuphar est une plante aquatique; les jeunes<br />

rhizomes donnent une fécule abondante et sont comestibles.<br />

RUTAOÉES<br />

La rue est répandue dans les contrées méridionales.<br />

Ses feuilles renferment en principe très énergique. La<br />

f'ravivelle fournit une huilo très volatile dont on tire<br />

parti dans la parfumerie. La gdiaca. un bois très dur;<br />

cet arbro est commun dans les Antilles.<br />

Leçon : On divise le règne végétal en deux<br />

grands embranchements : les phanérogames ou<br />

végétaux portant des ileurs et des graines, et dont<br />

l'embryon est pourvu d'un ou deux colylédons, et<br />

les cryptogames ou végéiaux dépourvus d'étamines<br />

et d'ovules dont l'embryon n'a pas de colylédons.<br />

Les phanérogames se subdivisent en dicotylédonèes<br />

ot en monocotylèdonées, chaque groupe<br />

comprenant plusieurs classes.<br />

La classe des polypétales hypogynes se distingue<br />

par l'ovaire qui est libre, par les pétales et<br />

les étamines indépendants du calice, insérés sur le<br />

réceptacle ou à la base de l'ovaire.<br />

Les familles les plus importantes sont :<br />

Renonculacêes. — Caractères : Plantes ordinairement<br />

herbacées, fleurs hermaprodites, calice et corolle<br />

à cinq divisions, étamines en nombre indéfini;<br />

plusieurs ont des principes actifs énergiques.<br />

Espèces principales : les renoncules, l'anémone,<br />

la clématite, l'ancolie, les pivoines, l'ellébore, les<br />

aconits, la nigelle, le pied-d'alouelte, etc.<br />

Caryophyllées. — Caractères : Plantes herbacées,<br />

ileurs hermaphrodites; calice et corolle à cinq,<br />

quelquefois à quatre divisions, étamines en nombre<br />

égal ou double à celui des pétales ; pour fruit,<br />

une capsule,'rarement une baie; les fleurs de plusieurs<br />

espèces ont une odeur suave.<br />

Espèces principales : l'œillet, le mouron des oiseaux,<br />

la saponaire, la stellaire, les lychnis, l'alsine,<br />

etc.<br />

Crucifères. — Caractères : Ces plantes sécrètent<br />

une huile volatile; plusieurs espèces entrent dans<br />

l'alimentation; le calice et la corolle sont à quatre<br />

divisions disposées en croix ; six étamines tétradynames<br />

; le fruit est une silique ou une silicule.<br />

Espèces principales : le chou, la moutarde, le<br />

navet, la rave, le radis, le raifort, le cresson, le<br />

colza, la navette, la cardamine, le thlaspi, le pastel,<br />

la giroflée, la julienne, la lunelière, etc.<br />

Violariêes. — La violelle, la pensée.<br />

Hespéridées. — L'oranger, le citronnier.<br />

Maluacces. — La mauve, la guimauve, le cotonnier,<br />

le cacaoyer, le baobab.<br />

Gêraniacées. — Le géranium, le pélargonium.<br />

Ampélidées. — La vigne, la vigne vierge.<br />

Papavéracées. — Le coquelicot, le pavot, la<br />

grande chélidoine, etc.<br />

Ternslroémiacées. — L'arbre à thé, le camélia.<br />

Tiliacëes. — Le tilleul.<br />

DEUXIÈME LEÇON *<br />

Les polypétales psrigynes.<br />

DIRECTIONS : Les végétaux de cette classo ont les<br />

pétales et les étamines soudées à leur base avec le<br />

calice sur lequel ils somblent s'insérer. L'ovaire est<br />

tantôt libre, tantôt soudé avec lo calice.<br />

PAPILlOiN'ACÉES<br />

CARACTERES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites<br />

irrégulières. Les sépales du calice sont soudés en tube<br />

à la partiu inférieure. La corolle est papilionacée, c'està-dire<br />

composée de cinq pétales, un supérieur, Vélendard,<br />

deux latéraux constituent les ailes, deux inférieures<br />

quelquefois soudés formaient la carène. Les<br />

étamines sout au nombre do dix, avec les filets soudés<br />

en tube; souvent uno étaminc est indépendante des<br />

neuf autres ; style filiforme. Le fruit, à un seul carpelle,<br />

est une gousse ou légume; il est polysperme.<br />

Cette famille renferme des arbres, des arbrisseaux et<br />

des herbes. Quelques espèces sont volubiles ou sarrnenleuses.<br />

Les feuilles sont alternes et composées. Les<br />

fleurs sont disposées soit en grappes, soit en ombelles,<br />

soit en panicules; souvent elles sont solitaire*.


Elle comprend des especos alimentaires et médicales;<br />

plusieurs sont l'objet d une culture pour la nourriluro<br />

de l'homme et dos animaux. Quelquos-unes contiennent<br />

un principe tinctorial.<br />

ESPÈCES PRINCIPALES : Le haricot est un aliment<br />

1res nutritif; on le mange vert ou sec. On en distinguo<br />

plusieurs variétés. La plus importante est lo<br />

haricot blanc qui se reproduit abondamment et qui a<br />

une tige courte. Le haricot de Soissons a les feuillos.<br />

larges ; lo haricot d'Espuguo est rougo, etc.<br />

Les pois se mangent verts, avec ou sans cosse ; on<br />

les consomme aussi secs.<br />

Les lentilles sont do facile digostion ; avec leur farine,<br />

on prépare la revalescière.<br />

Los fèves sont très riches en principes nutritifs.<br />

La luzerne, le trèfle et le sainfoin, sont cultivés<br />

dans les prairies artilicielles. Consommes en vert, ils<br />

produisent, chez les ruminants, la métëorisation ou cmpansement,<br />

due à l'accumulation do gaz dans l'appareil<br />

digestif ; ou le combut avec l'ammoniaque.<br />

Les réglisses, la casse, lo séné, le caroubier, sont des<br />

espèces médicinales. La casse et le séné croissent en<br />

Orient, dans l'Inde, en Amérique ; ils renferment un<br />

principe laxatif. Le caroubier se rencontre dans le midi<br />

de l'Europe ; le fruit produit uno pulpe sucréo. La tige<br />

souterraine de la réglisse est suerce.<br />

Citons maintenant plusieurs espèces industrielles. La<br />

plus importante est 1 indigo d'où l'on extrait l'indigo.<br />

Le bois de campêche est employé dans la teinture en<br />

bleu, en violet, en gris, en cramoisi, en noir.<br />

ho palissandre et lo bois de /ordonnent un bois très<br />

dur pour l'éhénisterio.<br />

Un grand nombro d'autres espèces sont moins importantes<br />

et beaucoup n'offrent do l'iutérèt que pour les<br />

herborisations.<br />

Le genêt et l'ajonc croissent spontanément dans hs<br />

lieux incultes. Les acacias, l'arbre de Judée, la glycine<br />

sont cultivés dans les jardins et sur les promenades.<br />

Genêt.<br />

Le baguenaudier se distingue par ses gousses gonflées<br />

d'air.<br />

. Signalons- enfin lo cytise, le loticr, l'astragale, lo<br />

mélilot, l'orobe, l'ornitrope, la coronille, le lupin,<br />

l'arachide, les mimosas, qui fournissent la gomme<br />

arabique, etc.<br />

COURS SUPÉRIEUR — MAI 483<br />

ROSACÉES<br />

CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites<br />

régulières. Calico mouosépalo à cinq divisions; corolle ,<br />

généralement à cinq priâtes on forme de cœur. Etamincs<br />

en nombre indéfini. Ovaire simple ou multiple,<br />

libre ou soudé. Celle famille renferme des arbres, des<br />

arbrisseaux ot dos herbes. Elle comprend plusieurs<br />

tribus qui sont considérées comme des familles par<br />

certains uaturalistes.<br />

ROSÉES : Le rosier qui fournil un grand nombre<br />

do variétés. L'essence de roses est uno huile volatile<br />

ue l'on retire des espèces odorantes. L'églantier a une<br />

eur d'un roso vif; il croit dans les endroits arides.<br />

3<br />

SANGUISORBÉES : leur corolle a qualre pétales ;<br />

souvent elle ost nulle La sanguisorbe, la pimprenelle<br />

et l'alchimille sont très recherchées des bestiaux.<br />

AMYGDALÉES : Leur fruit est une drupe. L'abricotier<br />

donne des fruits très recherchés; il lui faut un<br />

terrain léger et un climat doux. Le pêcher est l'objet<br />

d'une culture importante; les pèches comprennent de.jir^<br />

catégories, celles qui ont la chair fondante, se détachant<br />

du noyau, et celles dont la chair est fermo et adhérente<br />

au noyau.<br />

L'amandier souffre souvent des gelées printanières ;<br />

on distingue les amandes amères et les amandes douces;<br />

celles-ci seules sont comestibles. Lo prunier fournit<br />

plusieurs variétés. Le prunellier produit des fruits très<br />

acerbes.<br />

Amandier.<br />

Le cerisier donne d'excellents fruits. Avec le merisier,<br />

ils ont donné naissance à plusieurs variétés; U •<br />

bois est employé par les tourneurs. Le laurier Sainte-<br />

Lucie et le laurier-cerise sont cultivés pour la beauté<br />

de leurs fleurs.<br />

DRYADÉES : La ronce a la tige rampante et armé»<br />

d'aiguillons. Le fraisier et le framboisier produisent<br />

des fruits d'un parfum et d'une saveur agréables.<br />

La potentillc, la tormentillc, l'aigremoine, la benoîte<br />

offrent peu d'intérêt.<br />

POHACÉES : Le pommier et lo poirier ont donné<br />

par la culture un grand nombre de variétés ; on distingue<br />

les fruits à cidre et les fruits à coutean. Lé<br />

fruit du cognassier sert à faire des confitures. Le nér-,<br />

flier produit un fruit très acerbe qui dovienl doux eh<br />

vieillissant. L'alisier donne un bois très dur. L'azerolier<br />

porte des fruits d'une saveur aigrelette.


:<br />

-rrrr-j a&'wt? wr-HMi'.-'^r. -<br />

484 LIVRE DU MAITRE<br />

Lo sorbier des oiseaux et le cormier ont un bois très<br />

dur employé par les tourneurs. L'aubépine sert à établir<br />

des haies.<br />

La reine des prés et la filipendule appartiennent a<br />

la petite tribu des spiréacces.<br />

OMBELLlFÈRES<br />

CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs prosquo ton -<br />

jours hermaphrodites. Calice à cii.q divisions soudées<br />

en tube. Corolle à cinq pétales libres. Cinq élamines<br />

insérées avec les pétales ; deux styles, l'our fruit, un<br />

akène. L'inflorcsccnco est une ombelle simple ou coinoséc.<br />

Cetto famille ne renferme que des espèces her-<br />

Eacées. La plupart ont des propriétés actives, quelquefois<br />

délétères.<br />

ESPÈCES PRINCIPALES : La grande et la petite<br />

eigitë sont vireuses ; la médecine les emploie contre les<br />

affections nerveuses et les maladies scrofuleuses. La<br />

carotte est à la fois fourragère et potagère ; c'est la<br />

racine qui est comestible. Le celer' se mince euh ou cru<br />

en salade. Le Cerfeuil se met dans 1 s sauces et dans<br />

les salades. Le persil sert île condiment; il peut être<br />

confondu avec la ciguë ; celle-ci, froissée entre les<br />

doiel*, exhale une odeur fétide, ce que ne fuit pas le<br />

persil.<br />

Le panais a une racine nutritive. L'anis produit des<br />

graines aromatiques avec lesquelles on prépare l'fliitselte<br />

et des infusions pour combattre les dyspepsies et<br />

les flatuosités. Vangéligue est utilisée dans la conliseric.<br />

L'assi fœtida s'extrait d'uno espèce exotique; il<br />

est employé en médecine. Le cumin et la coriandre ont<br />

un arôme agréable ; ils servent de condiments.<br />

RHAMNÉES<br />

Cette famille est peu importante. Le jujubier se cultive<br />

dans le midi de la France; les Arabes mangent<br />

ses fruits. La jujube entre dans la pâte qui porte ce<br />

nom et qui est un mélange de sucre et de gomme. Le<br />

nerprun fournit une matière colorante jaune, son bois<br />

est employé pour la fabrication delà poudre; quelques<br />

espèces entrent dans la décoration de nos jardins.<br />

CRASSULACÉES<br />

Ces végétaux sont herbacés: leur tige est charnue.<br />

La joubarbe est quelquefois employée par la médecine<br />

populaire comme diurétique. On la trouve sur les toits,<br />

dans les vieux murs. Les orpins offrent plusieurs variétés<br />

à Heurs blanches, roses ou jaunes.<br />

CACTÉES<br />

Cette famille n'a pas de représentants dans nos climats;<br />

on en cultive quelques espèces dans les serros.<br />

Elles vivent dans les régions tropicales. La cochenille,<br />

d'où l'on extrait le carmin, vit sur le nopal, espèce de<br />

cactus. La figue de Barbarie est le fruit d'une autre<br />

espèce dont le bois est aussi fort recherché.<br />

GROSSULARIÉES<br />

Les groseilliers sont des arbrisseaux dont le fruit<br />

contient un mucilage sucré, de l'acide citrique et do<br />

l'acide maliquo. On distingue le groseillier rouge, le<br />

groseillier épineux ou à maquereau et le groseillier noir<br />

ou cassis. Les fruits do ce dernier servent à la confection<br />

d'une liqueur douée de propriétés toniques et sto*<br />

machiques.<br />

MYRTACÉES<br />

Le grenadier ne so conserve en France que dans les.<br />

serres. Il croit eu liberté dans le Midi. Le fruit est<br />

très volumineux; ses graines sont noyées dans une<br />

pulpe légèrement acide. L'écorcc a des propriétés<br />

vermifuges. Le giroflier est répandu dans l'Amérique<br />

équatorialc; les Heurs, a l'état do bouton et desséchées"<br />

constituent les clous de girofle. Le myrte a le feuillage<br />

toujours vert; il exhale une odeur suave.<br />

Grenadier.<br />

TÉRÉBINTHACÉES<br />

Plusieurs espèces fournissent des produits qui tnért»<br />

tent d'être cites. La myrrhe, l'encens, le baumo de Judée<br />

se retirent d'arbrisseaux originaire* de l'Arabie. L*<br />

sumac a l'écorcc riche en acide gallique: M raclai


à<br />

fournit une matière colorante jaune. Le manguier<br />

habite les Indes et l'Amérique du Sud; son fruit possède<br />

une acidité agréable. Les pistachiers donnent une<br />

résine appelée mastic; uno espèco réussit dans lo midi<br />

de la France. L'acajou appartient à la mémo famille,<br />

L'hortensia, arbrisseau cultivé dans les jardins, est<br />

de la famille des saxifragées.<br />

Le pourpier, plante potagère, est de la famille des<br />

portulacées.<br />

Leçon : Les végétaux de cette classe ont les<br />

pétales et les étamines soudés avec le calice et sont<br />

insérés sur cet organe; l'ovaire est tantôt libre,<br />

tantôt soudé avec le calice.<br />

Papilionacêes. — Caractères : Cette famille comprend<br />

des herbes, des arbustes et des arbres ; la<br />

corolle à cinq pétales oflïe la disposition papilionacée;<br />

les étamines sont au nombre de dix, le fruit<br />

-est une gousse ou légume. Elle renferme plusieurs<br />

espèces alimentaires ou médicinales.<br />

Espèces principales : Le genêt, le cytise, le lotier,<br />

l'ajonc, le robinier, le baguenaudier, le mélilot,<br />

la luzerne, le trèfle, le sainfoin, le haricot, la<br />

vesce, le pois, la fève, la gesse, l'orobe, la lentille,<br />

le lupin, l'arachide, l'arbre de Judée, la glycine, la<br />

réglisse, l'indigotier, les bois de campéche, du<br />

Brésil, de Pernambouc, de santal, de fer, la caroube,<br />

le séné, la casse, le tamarin, les mimosas<br />

qui fournissent la gomme arabique.<br />

Rosacées. — Caractères : Cinq sépales et cinq<br />

pétales; étamincs en nombre indétint; le fruit est<br />

variable. Cette famille est une des plus importantes.<br />

Espèces principales : Le rosier, l'églantier, la<br />

pimprenelle, la ronce, là fraisier, le framboisier,<br />

l'aigremoine, la potentille, la tprmentillc, la reine<br />

des prés, le néflier, le sorbier, l'alisier, l'aubépine,<br />

le poirier, le pommier, le cognassier, le cerisier,<br />

le merisier, le prunier, l'amandier, le pêcher,<br />

l'abricotier, le laurier-cerise, etc.<br />

Ombellifères. — Caractères : Plantes herbacées!<br />

inflorescences en ombelle ; cinq pétales et cinq étamines;<br />

deux akènes constituent le fruit.<br />

Espèces principales : Le persil, le céleri, le fenouil,<br />

le cerfeuil, la ciguë, l'angélique, le panais,<br />

la carotte, l'anis, la férule, Passa fœlida, etc. !<br />

'Rhamnées. — Le jujubier, le nerprun.<br />

% Crassûlacées. — L'orpin, la joubarbe.<br />

Cactées. — Les cactus sur l'un desquels vit la<br />

cochenille.<br />

Grossulariées. — Les différentes espèces de groseilliers.<br />

Myrtacées. — Le grenadier, le myrte, le giroflier<br />

dont les fleurs, à l'étal de boutons et desséchées,<br />

constituent les clous de girofle.<br />

Térébinthacées. — Plusieurs espèces exotiques<br />

remarquables par leurs produits résineux : la myrrhe,<br />

l'encens, etc.<br />

COURS SUPÉRIEUR — MAI 48S<br />

TROISIÈME LEÇON<br />

Les monopétales hypogynes.<br />

Direction s Le périanthe dexes plantes est double.<br />

La corolle a les pétales soudés entre eux. Los étamines<br />

sont insérées sur la corolle. L'ovaire est ordinairement<br />

libre.<br />

LABIÉES<br />

-<br />

.,-,,..<br />

CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurf hermaphrodites<br />

irrégulières. Calice monosépale régulier, 1 à'cinq dents.<br />

Corolle & cinq-pétales soudés, bilabiée ; deùx ; pot aies<br />

forment la lèvre supérieure; les- trois autres,-la-lèvre<br />

inférieure. Les étamines sont au nombre de deux ou de<br />

? [uatre; dans ce dentier cas elles sont didynames. Le<br />

ruit est composé de deux:carpelles.<br />

Les liges sont tétragoncs; les' feuilles", opposées.<br />

Presque toutosles espèces renferment une essence aromatique<br />

qui leur donne des propriétés'stimulantes.<br />

ESPÈCES PRINCIPALES: La lavande' est uno<br />

plante herbacée, mais la tige est quasi r -ligneuse.-Elle<br />

est cultivée dans les jardins; Elle est utilisée dans la<br />

parfumerie et- dans la médecine' domestiquai Otf/eonserve<br />

les épis de lavande dans les- armoires pour- préserver<br />

le linge des insectes. Les menthes offrent plusieurs<br />

variétés qui se distinguent surtout parles feuilles.<br />

La menthe poivrée est stimulante et apéritive.<br />

Lavande.<br />

Le basilic répand utf suave" "parfum. La marjolaine<br />

sert à assaisonner les mets. La bugle contient un principe.<br />

auicr, La mélisse eu cilronneUe est «mptoyéeiçour<br />

^combattre la, migraine, les palpitations, les-affections<br />

nerveuses. Le serpolet est une plante aromatique particulièrement<br />

recherchée par les moutons, les chèvres<br />

et les.lapins de garenne ; la médecine populaire; l'utilise<br />

contre le rhume. - ' •_..,.%*<br />

La sangs a des propriétés assez énergiques.^ elle est<br />

surtout'stomachique. Le romarin estjun petit arbrisseau<br />

dont l'odeur aromatique est due à une huile volatile<br />

assez abondante. Le thym a la-tige forticourlo quoique<br />

ligneuse; dans les jardins, on en fait des bordures. Xe<br />

patchouly est originaire de l'Inde el.de- la Chine-; il sert<br />

dans la parfumerie. . ;• ifjm<br />

Citons encore V'herbe aux chats, la bétoine, l'hysope,<br />

l'origon, la sarriette, la germendrée, le lierre terrestre,


'<br />

I<br />

'<br />

486 LIVRE DU MAITRE<br />

l'ortie puante. Cette dernière a une odeur désagréable.<br />

Le hunier, la manubo, l'épiaire, la ballote, la bruncllc,<br />

la sentollaire croissent spontanément et ne sont pas<br />

l'objet d'une culture; '•• ' "*' K:<br />

«


Arbres ou arbrisseaux à fouilles opposées.'Inflorescence<br />

eu panicules ou en grappes.<br />

.t.,,,., ,<br />

ton i.'<br />

Oroillo d'ours.<br />

ESPÈCES PRINCIPALES : L'olivier est la plus importante.<br />

Il a été importé on Europe lors do la fondation<br />

do Marseille. Sa culture exige un climat tempéré<br />

et Té'voisinage'de la nier. Il se développe lentement,<br />

mais il vit longtemps. 11 fournit les olives, drupes' verdâtres,<br />

d'où Ton extrait une huile d'excellente qualité.<br />

Les olives vertes ayant subi une préparation sont comestible^.<br />

• '<br />

... l.o jasmin est originaire des Indes; c'est une plante<br />

d'ornement d'où l'on retire une essence très volatile.<br />

Le lilas est cultivé pour ses fleurs; celles-ci ont uno<br />

courte durée; elles s'épanouissent au printemps. Le<br />

troène a des fleurs blanches, groupées en grappes. Le<br />

fruit est une baie noire. Le bois est do bonne qualité;<br />

il fournit un-charbon utilisé pour la fabrication<br />

de la poudre.. !<br />

,;:Le frêne, est un bel arbre de nos forêts; il croit<br />

dans les lieux ombragés et touffus. Ses fleurs n'ont pas<br />

de. périanthe; les unes sont hermaphrodites, les autres<br />

unisexuées. Le bois est blanc, dur, uni, souple; il est<br />

surtout employé pour le charronnage. Les cantharidet,<br />

Insectes vesicants, vivent sur les feuilles de frêne.<br />

-" ' ÉRICINÉES<br />

Cette famille renferme de petits arbrisseaux, à feuilles<br />

ordinairement vcrticillécs, à principe amer et astringent.<br />

La bruyère commune est employée par les tanneurs<br />

et les teinturiers. La bruyère à bulnin sert, dans<br />

te midi de la France, à la confection de balais grossiers.<br />

L'éeoree et les feuilles de l'arbousier sont astrin-<br />

§ entes. Avec la busserolle on prépare des infusions<br />

iuréliques. . .<br />

• Les rhododendrons et les azalées sont des arbustes qui<br />

croissent dans les montagnes; on les cultive dans les<br />

jardins. Vairelle produit une baie noiro. La pyrole est<br />

uno plante médicinale.<br />

GENTIANÉES<br />

Dans cette famille, nous trouvons quelques espèces<br />

utilisées en médecine comme toniques et fébrifuges; la<br />

petite centaurée, le trèfle d'eau, la gentiane.<br />

SOLANÉES<br />

CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites,<br />

régulières. Calice monosépale, à cinq dents. Corolle<br />

COURS SUPÉRIEUR — MAI<br />

487<br />

raonopôtale, à cinq lobes, de forme variée. Cinq étamines<br />

insérées sur la corolle. Fruit composé de deux<br />

carpelles, polysperuis. : Végétaux herbacés, ruremout<br />

ligneux; feuilles alternes. . •.-..'.<br />

Les plantes de cette famille ont un aspect sombre,<br />

une odeur vireuse; elles renferment un alcaloïde doué<br />

do propriétés vénéneuses narcotiques. '." ~Jt'. -, '.<br />

.-il<br />

Gentiane.<br />

ESPÈCES PRINCIPALES : La pomme de terre est<br />

une plante annuelle. Le fruit ressemble à uno cerise<br />

verte ; il n'est pas comestible. Du collet, point do jonclion<br />

de • la racine'et de la tige, partent des branches<br />

souterraines sur lesquelles se développent des.tubercules,<br />

quo l'on doit considérer comme de véritables<br />

tiges souterraines. Ce végétal se reproduit par boutures,<br />

en introduisant dans le sol une' pbfltèn 'du tubercule<br />

possédant un œil ou bourge/m. Parmonticr n'a pas introduit<br />

la pomme de torré en France, mais il à propagé<br />

la culture de ce végétal précieux.'<br />

La tomate est l'objet d'une culture importante; le<br />

fruit est une baie de forme irrégulière, d'abord de couleur<br />

verte, prenant, à- la maturité, une belle teinte<br />

rouge. Los tomates renferment de l'acide m'aliquè; c'est<br />

un aliment sato et rafraîchissarit. : *'"''<br />

Le piment a une saveur acre et brûlante. Vaubergine<br />

produit aussi un fruit comestible.<br />

La belladone, la jusquia'me et là stramoihe contiennent<br />

un principe vireux énergique; il faut éviter d'introduire<br />

ces plantes dans les jardins. •<br />

Le tabac est,originaire du Mexique;' il renferme un<br />

alcaloïde, la nicotine, qui est un poison violent. Nous<br />

ne reviendrons pas sur ce que nous avons dit concernant<br />

cette plante, dans le Cours moyen (voir ce cours,<br />

page 434). ' '<br />

PLANTAGfNÉES<br />

Le plantain sert à préparer un collyre adoucissant;<br />

la racine et la partie herbacée de cette plante sont légèrement<br />

anières et astringentes. Une espèce est employée<br />

pour le traitement delà dysenterie.<br />

ILICINÉES<br />

Le houx a des feuilles épineuses, des fleurs blanches<br />

et des fruits d'un rouge vif. Les baies sont purgatives.<br />

La décoction des feuilles dans la bière provoque d'abondantes<br />

sueurs.<br />

La verveine est de la famille des verbénacées.


-m<br />

LIVRE DU<br />

Leçon t Ces végétaux ont un périanthe double;<br />

les pétales sont soudés entre eux; les élamines sont<br />

•insérées sur la corolle; l'ovaire est ordinairement<br />

i 1ibre.<br />

Labiées. — Caractères : végétaux herbacés, à<br />

tige quadrangulaire; corolle labiée; étamines au<br />

nombre de deux, ou quatre didynames. La plupart<br />

des espèces renferment une huile essentielle aromatique.<br />

Espèces principales : La lavande, la menthe, la<br />

sauge, l'origan, le thym, l'hysope, la mélisse, la sarriette,<br />

le lamier, le galéop'sis, la béloine, le marrube,<br />

la ballotte, la brunelle, la scutellaire, la bugle,<br />

la germandrée, le serpolet, le romarin, le basilic,<br />

la marjolaine, le patchouly, le lierre terrestre, l'ortie<br />

blanche, l'ortie jaune, l'ortie rouge, etc.<br />

Borraginées. — Caractères : végétaux herbacés,<br />

à tige cylindrique, cinq élamines; le fruit se compose<br />

de quatre akènes. Plusieurs renferment un suc<br />

mucilagineux, légèrement amer et astringent.<br />

Espèces principales : La bourrache, la buglosse,<br />

la consolide, le myosotis, la pulmonaire, la vipérine,<br />

la cynoglosse, la rapelte, l'héliotrope, etc.<br />

Scrofulariées. — La digitale, la linaire, la gueule<br />

de lion, la scrofulaire, la gratiole, le rhinanlhe, la<br />

calcéolaire, la véronique, etc.<br />

Apocynées. — La pervenche, le laurier-rose, les<br />

-Strychnbs qui renferment la strychnine, le poison le<br />

plus violent que l'on connaisse."<br />

; -.',-: Convolvulacées. — Les différentes espèces de liserons,<br />

la cuscute, la patate, le jalap, la scammonée.<br />

• Frim'ulàcées. — La primevère, l'oreille d'ours.<br />

Jasminées. — Le jasmin, le lilas, l'olivier, le<br />

frêne, le troène, etc.<br />

, . Ericinêes. — Les bruyères, la busserolle, Pai-<br />

" relie, le rhododendron, etc.<br />

•'Gentiahées. —- La gentiane dont la racine fourni 1<br />

un principe amer employé comme fébrifuge.<br />

Solanées. — Caractères : calice et corolle à cinq<br />

dents; étamines en nombre égal et alternant avec<br />

les lobes de la corolle. La plupart de ces planies<br />

ont un aspect sombre, une odeur désagréable ; elles<br />

sécrètent un principe vitreux ou alcaloïde.<br />

...< Espèces principales : Le tabac, la belladone, la<br />

'- jusquiame, la slramoine, la douce-amère, la morelle,<br />

le piment, le bouillon blanc, la tomate, l'au-<br />

' bergine, la pomme de terre, etc.<br />

QUATRIÈME LEÇON<br />

Les monopétales périgynes.<br />

DIBECTIOl* : Cette classe est composée de végétaux<br />

dont la corolle est insérée sur le calice. Les étamines<br />

sont insérées sur le corolle ou avec celle-ci sur le calice.<br />

L'ovaire est soudé avec le calice.<br />

.. CAMPANL'LACÉES<br />

CARATÉRES GÉNÉRAUX: Fleurs hermaphrodites,<br />

régulières. Calice tubuleux à cinq dents. Corolle insérée<br />

au somme' du calice, à cinq dents, tubuleux, campànulée "<br />

ou infundibuliformo. Cinq élamines. Fruit soudé avec<br />

le calice. Plantes herbacées, vivacos ou bisannuelles.<br />

Feuilles entières et alternes. Inflorescence variable : en<br />

particules, on grappes, en ombelles, eu épis, en capitules.<br />

Ces plantes renferment un suc laiteux, quelques espèces<br />

douées do propriétés astringentes, étaient autrefois<br />

employées en médecine.<br />

ESPÈCES PRINCIPALES : Les différentes espèces de<br />

campanules, telles que lo carillon, lo miroir de Vénus,<br />

le bâton de Jacob, qu'on cultive dans les jardius. La<br />

raiponce et les phtittumai fournissent des salades.<br />

La famille dos lobéliacées est voisine des campanulacées,<br />

mais ses espèces ont des propriétés actives; les<br />

lobelieé* ' très vénéneuses.<br />

CUCURB1TACÉES<br />

CARACTÈRES GÉNÉRAUX: Fleurs d ioïques ou<br />

monoïaues. Calice à cinq sépales. Corolle monopétale à<br />

cinq divisions. Cinq élamines triadelphes. Ovaire de trois<br />

à cinq carpelles. Fruit volumineux, charnu, souvent<br />

succulent.<br />

Végétaux herbacés, annuels ou vivaces. Tige sarmentouse,<br />

grimpante et munio do vrilles. Feuilles simples et<br />

alternes.<br />

ESPÈCES PRINCIPALES : Le melon atous ses organes (<br />

recouverts do poils rudes. Les fleurs sontunisexuées et<br />

monoïques, c'est-à-dire que les fleurs mâles et les fleurs<br />

femelles sont sur le même pied. Le fruit est très volumineux.,<br />

de forme sphérique ou ovoïde. L'épicarp'e est<br />

tantôt lisse, tantôt rugueux, tantôt marqué de "grosses<br />

côtes. L'intérieur constitue uno pulpe charnue, "d'un<br />

parfum particulier, d'uno savour sucrée, entourant<br />

plusieurs graines aplalics et d'un blanc jaunâtre. Le melon<br />

fournit, par la culture, plusieurs variétés qui se distinguent<br />

à. l'aspect de l'écorce et à la qualité de leur chair.<br />

Le melon commun a l'écorce très mince ; sa pulpe est<br />

jaune, un peu grossière, sucrée, juteuse. Le cantaloup<br />

a des côtes profondes, une chair fine, peu épaisse et<br />

d'uno saveur relevée. Le melon lisse a une forme ovoïde ; :..:•;; g<br />

sa chair est fondante et peu relevée; on lo cultive surtout<br />

dans lo Midi. On doit s'abstenir de cet aliment dans<br />

le cas d'épidémie cholérique.<br />

La citrouille ou courges, une tige anguleuse. La culture<br />

a donné lieu à différentes variétés, la courge proprement<br />

dite, le potiron et la gourde ou calebasse. Les voyageurs<br />

se servent do cette dernière pour renfermer leur boisson.<br />

Le concombre est un aliment qui ne convient guère<br />

qu'aux estomacs robustes ; on lo mange surtout en salade.<br />

Les jeunes fruits cueillis verts cl conlits dans du vinaigre,<br />

sont connus sous le nom de cornichons.<br />

La coloquinte produit des fruits dont la pulpe est<br />

très amèro ; cette pulpe est un purgatif violent.<br />

La bryone est une plante vivace dont la racine contient -<br />

une matière féculente et un principe amère qui est aussi<br />

un purgatif énergique ; cette racine fraîchement coupée,<br />

produit sur la peau une action vésicaute.<br />

La grenadille ou fleur de la passion est une plante<br />

d'ornement. La momordique porte des fruits qui, par le<br />

contact, projettent un suc caustique.<br />

CAPRIFOLUCÉES<br />

CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites.<br />

Calice et corolle à cinq dents, quelquefois à quatre.<br />

Cinq étamines, rarement quatre. Fruit soudé avec le<br />

calice, à trois ou cinq carpelles. Arbrisseaux à feuilles<br />

opposées. Fleurs ordinairement disposées en corymbes.<br />

ESPÈCES PRINCIPALES : Lo sureau est un grand<br />

arbuste; son fruit est une baie contenant cinq graines.<br />

La tige, surtout lorsqu'elle est jeune, renferme beaucoup<br />

de moelle; lo bois est très léger quoique assez dur. Toutes<br />

les parties de ce végétal sont employées en médecin*.


Les fleurs, à la doso de quatre grammes par litre d'eau<br />

bouillante, donnent une infusion qui provoque la transiiration<br />

; ces fleurs desséchées à l'air libro, se conservent<br />

Ïongteinps si on les met à l'abri de l'humidité. Avec les<br />

baies, on prépare un sirop purgatif qu'on administre<br />

aux enfants à la dose d'une cuillerée à café. Les feuilles<br />

et l'écorce sont plus actives. Le sureau sèble croit sur<br />

les bords des chemins ; ses propriétés sont plus énergiques<br />

celles du sureau commun.<br />

Lo cornouiller est un arbre dont la tige porte des<br />

feuilles opposées, des fleurs blanches ou jaunes, groupées<br />

en ombelles ou en corymbes. Ces fleurs sont hermaphrodites<br />

son fruit est une drupe. Lo cornouiller<br />

mâle, ainsi désigné à cause do sa supériorité sur les<br />

autres espèces, a un bois très dur et susceptible d'un<br />

beau poli. Lo cornouiller sanguin se rencontre dans les<br />

bois et les lieux incultes; sa graine fournit de l'huile.<br />

Ses rameaux servent à faire des liens.<br />

tt»<br />

0®<br />

¥ fi<br />

Cornouiller.<br />

Le chèvrefeuille est un arbrisseau à tige grimpante ;<br />

les feuilles sont astringentes. Avec les fleurs on prépare<br />

une infusion efficace contre les catarrhes pulmonaires.<br />

La racine contient une malière colorante bleue.<br />

Le genre viorne comprend plusieurs espèces ; la plus<br />

importante est le laurier-tin dont les feuilles sont<br />

employées pour assaisonner dans l'art culinaire.<br />

RUBIACÉES<br />

CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites.<br />

rarement uni.-oxucllcs. Galice à quatre ou six sépales<br />

soudés en tube. Corolle infundibuliforme oucampanulée,<br />

à trois, quatre ou cinq dents. Deux styles, r'ruit soudé<br />

avec le calice, ordinairement sec. Plantes herbacées ;<br />

tiges tétragoncs. Feuilles sessiles, vcrticillées.<br />

ESPÈCES PRINCIPALES : La garance fournit une<br />

matière colorante très importante que l'on extrait de<br />

• la racine ; le principe colorant se nomme alizarine; on<br />

l'obtient aujourd'hui artificiellement par des procédés<br />

chimiques, ce qui a considérablement diminué la culture<br />

de la plante.<br />

Le caille-lait et Vaspérule sont aussi des plantes<br />

tinctoriales; le nom de caille-lait vient d'une opinion<br />

erronée.<br />

Le quinquina fut apporté en Europe au milieu du<br />

dix-ieptième siècle. Il croit spontanément dans l'Amérique<br />

du Sud. L'écorce renferme un principe très amer,<br />

COURS SUPÉRIEUR — MAI 48»<br />

la quinine, qui est employé comme fébrifuge. On disi ingne<br />

lo quinquina rouge, lo quinquina grif, le quinquina blanc<br />

et le quinquina jaune ; ce dernier est le plus rient en<br />

quinine. Le vin île quinquina s'obtient on faisant digérer..du<br />

quinquina dans un non vin rouge auquel on ajoute<br />

une très faible quantité do citrate de fer. f<br />

Caille-lait.<br />

• - •. g<br />

L'ipécacuana est la poudre obtenue en pulvérisant 1»<br />

racine ou la ti?e d'une rubiacée du Krésil ; cette matière<br />

contient un principe, Yémétine, qui le fait employer en<br />

médecine comme vomitif.<br />

Le caféier habite l'Asie et l'Afrique. Cet arbrisseau<br />

porte des feuilles opposées et stipulées, des fleurs blanches,<br />

odorantes ou réunies en cymes. Le fruit est une<br />

drupe à deux noyaux contenant chacun une graine<br />

dont l'albumen est très dur. C'est cet albumen qui<br />

constitue le café. Son odeur et sa saveur sont très<br />

agréables. Le café le plus estimé nous vient de Moka.<br />

(voir dans le Cours élémentaire, p. 246, la leçon sur le<br />

café.)<br />

VALÉRIANÉES<br />

Les représentants de cette famille ont des racines qui<br />

exhalent une odeur pénétrante et désagréable, due à<br />

une huile essentielle. _L& valériane possède ces propriétés<br />

à un haut degré; la médeeine en fait usage pour.-corn-'<br />

battre les affections nerveuses. La mâche ou doucettt<br />

est cultivée et mangée--comme salade ; elle, croit abondamment,<br />

même pendant l'hiver; il faut un froid très.'<br />

rigoureux pour arrêter sa végétation.<br />

DIPSACÉES<br />

Dans cette famille, nous ne citerons que la scabieuse •et<br />

la cardère. Cette dernière en grand à cause de ses -.<br />

capitules hérissés qui servent, dans les fabriques de<br />

drap, à carder les étoffes. 1<br />

COMPOSÉES<br />

CARACTÈRES GÉNÉRAUX : Fleurs hermaphrodites<br />

ou unisexuées, régulières ou irrégulières, sessiles et<br />

réunies sur un réceptacle commun entouré d'une invalacre<br />

composé de folioles ordinairement libres. Calice<br />

monosépale souvent réduit A l'état de bourrelet «1<br />

•' ' • > - . - ^ • - .'<br />

. ' • ' . • . • - - . . -<br />

.


ç*r<br />

II<br />

I $<br />

*••»<br />

•<br />

i:<br />

?<br />

-<br />

490 LIVRE DU MAITRE<br />

transformé en aigrette. Corolle monopétnlo, tuhuleuso ou<br />

ligalée, insérée au sommet du calice. Cinq étamines<br />

insvrée» sur le tube de la corolle et soudées par leurs<br />

anthères; de là le nom de synanthérées que l'on<br />

donne souvent à cette famille. Fruit sec, indéhiscent,<br />

monospermo, soudé avec le calice.<br />

Végétaux herbacés, annuels ou vivaces. Feuilles<br />

alternes, quelquefois opposées ou verticillées. Los<br />

fleurs sont dites fleurons ou demi-fleurons, suivant que<br />

la corolle est lubuleuse ou liguiée, c'esl-à-diro formée<br />

d'une lorgnette. Celte famille est la plus naturcllo du<br />

règne végétal ; elle comprend lo dixième des végétaux<br />

phanérogames.<br />

On divise les composées en deux grandes tribus, les<br />

tubuliflores et les ligulitlores.<br />

TUBULIFLORES : Leur inflorescence est composée<br />

entièrement de fleurons, ou de fleurons au centre et de<br />

demi-fleurons à la circonférence. L'artichaut a un<br />

réceptacle charnu garni de soies nombreuses ; ce réceptacle<br />

et la base des bractées constituent un aliment<br />

sain, d'une saveur agréable et d'une digestion facile.<br />

* > • •<br />

Chardon.<br />

!*$$$<br />

* - < < • • ' • ; ' . • .<br />

Le chardon, que l'on donne aux ânes-; pourrait devenir<br />

comestible. La bardane a des propriétés dépuratives et<br />

sudorifiqiifis. La sarriette fournit une matière colorante<br />

jaune. La centaurée est efficace contre les fièvres intermittente».<br />

.•../. ' .<br />

.1- • -.••.. •••jur-.' t .ou LJiri<br />

La pyrèthre jouit de propriétés insecticides. La camomille<br />

sert à préparer une infusion tonique et stimulante.<br />

Les cinéraires, les immortelles et les chrysanthèmes<br />

sont cultivées dans les cimetières somme plantes d'ornement.<br />

La pâquerette fleurit tous les ans au commencement<br />

du printemps. Le souci donne plusieurs variétés<br />

par la culture. t< i--.•.-.•<br />

L'armoise, Yabsinthe, la tanaisie sont aromatiques et<br />

stimulantes, l'arnica, traitée par l'alcool, sert à préparer<br />

la teinture qui porte ce nom et qui est utilisée eu médecine.<br />

Le séneçon croit dans les champs. Veupatoire est<br />

Îiurgâtive et est employée pour parfumer les cigares de<br />

aI Havane. La tussilage adoucit les voies respiratoire*.<br />

-' •> pj'."->l.-|-- 1 • • l >"••••• • •' ' •••' » ! '<br />

L« mille-feuille* était employé autrefois p»qr cicatriser<br />

les plaies. Le topinambour produit des racines luber-<br />

«uleuses riches en inuline, substance qui diffère de la<br />

fécule en ce qu'elle brunit au lieu de bleuir par l'iode.<br />

Le soleil est une plante oléagineuse, originaire du Chili.<br />

Vaulnée contient aussi de l'inuliuo; sa racine est stimu-<br />

Souei.<br />

iante. Le Muet est employé pour combattre les maladies<br />

d'yeux. La reine marguerite ou grande marguerite<br />

fleurit en automne.<br />

Grande marguerite.<br />

LIGULITLORES : L'inflorescence ne se compose que<br />

fie demi-fleurons-'hermaphrodites.' La.chicorée joue un<br />

certain rôle en médecine ; avec les feuilles•«»• fait m»<br />

infasion»- avee la.racine o* préparer lioe -tisane. La<br />

racine, torréfiée et moulue, est souvent mélangée au<br />

café ; cette sophistication diminue la qualité du café,


mais n'est pas dangereuse pour la santé. Les différentes<br />

parties do ces plantes sont très atuères. On diminue cet<br />

amertume par la culture.<br />

La chicorée cultivée, la laitue, lo pissenlit se mangent<br />

comme salades. Le salsifis et le scorsonère sont<br />

un aliment nourrissant et fucib à digérer.<br />

Vépervière, la picride, la crépide sont sans intérêt.<br />

Leçon : Les plantes de cette classe ont la corolle<br />

insérée sur U calice, les élamines insérées sur<br />

la corolle et l'ovaire soudé avec le calice.<br />

Campanulacées. — Les campanules, la raiponce.<br />

Cucurbitacées. — Caractères : végétaux herbacés<br />

dont la tige est grimpante et munie de vrilles et<br />

de poils rudes. Calice et corolle à cinq dents; cinq<br />

élamines ; le fruit est une péponide.<br />

Espèces principales : La bryone, le concombre,<br />

le melon, la coloquinte, la grenadille, les différentes<br />

espèces de courges, etc.<br />

Caprifoliacées. — Le chèvre-feuille, le sureau, la<br />

viorne, le cornouiller, etc.<br />

Rubiacées. — L'aspérule, le caille-lait, le caféier,<br />

le quinquina, l'ipécacuana, la garance.<br />

COURS SUPÉRIEUR — MAI 491<br />

Valérîanées. — La valériane, la mâche qui est<br />

est employée comme salade.<br />

Dipsacées. — La scabieuse, la cardère.<br />

Composées ou synanthêrées.— Caractères : cette<br />

famille renferme un grand nombre d'espèces; elle<br />

comprend à elle seule le dixième des plantes phanérogames.<br />

Un grand nombre de fleurs sont réunies<br />

sur un réceptacle commun ; ces Heurs ont une<br />

corolle tubuleuse (lleurons) ou une corolle ligulée<br />

(demi-tleurons). Les étamines sont au nombre de<br />

cinq ; le fruit est un akène. On divise les composées<br />

en deux tribus : les tubuliflores et les liyuliflores.<br />

Les premières ont les capitules à fleurons<br />

lubuleux, au moins ceux du centre ; les ligulitlores<br />

sont composées de demi-fleurons.<br />

Tubuliflores : L'artichaut, le chardon, la bardane,<br />

la centaurée, l'échinops, l'hélianthe, l'achillée, la<br />

camomille, la pyrèthre, le chrysanthème, la pâquerette,<br />

l'armoise, le souci, la cinéraire, le séneçon,<br />

l'eupaloire, le tussilage, les immortelles, la millefeuille,<br />

l'arnica, le soleil, le topinambour, la reinemarguerite,<br />

le dahlia, le carthame, le bluet, etc.<br />

Liguliflores : La chicorée, le salsifis, le scorsonère,<br />

le pissenlit, la laitue, le laiteron, l'épervière,<br />

la picride, la crépide, etc.

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