Arthur Dallaire

ûcher de la pulpe à $17.00 par mois. Nous avons traversé le
Lac-St-Jean de Roberval à Péribonka, sur le bateau appelé "le
Colon". Nous avons traversé un cheval mais pas de voiture.
Rendus à Péribonka, il nous fallait marcher deux jours pour
se rendre. Nous étions une dizaine d'hommes, je crois.
Nous avons attaché nos poches deux par deux et nous
les avions mises sur le dos du cheval, pour ne pas avoir à les
porter et je marchais derrière la jument (car elle en était une)
et elle était "rétif" et cela lui déplaisait de se voir chargée de
notre bagage, quand tout à coup, elle se secoue les oreilles et
"pan", mon chapeau va voler 10 pieds en arrière. Je vous dis
que j'ai passé proche. Je ne l'ai pas approchée du voyage.
Nous sommes rendus coucher à la Rivière aux Foins.
Le lendemain, nous sommes rendus à notre place de camps
où nous avons passé 6 mois sans sortir du bois. Ce n'était pas
comme aujourd'hui, nous ne sortions pas tous les quinze
jours.
Quand on commençait les chantiers, nous en sortions
quand c'était fini. Mon frère et moi, nous avons sortis avec un
cent piastres clair. Il est vrai que nous ne faisions pas de
dépenses inutiles, nous ne fumions pas. Nous étions bien
fières de notre "run", c'était presque la fortune. Chacun cent
piastres, deux cent piastres à emporter à la maison. Que de
choses nous pouvions acheter avec cela ! Mais cela n'a pas
duré longtemps nous étions bien malchanceux à la maison,
nous perdions un cheval tous les ans. Une année, nous en
avons perdu deux.
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