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Arthur Dallaire

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amassée à la Rivière du Loup. Il avait eu une fille avec cette<br />

femme, qui avait 14 ans. Née de parents catholiques, elle<br />

allait bien rarement à la messe. Elle se levait toujours trop<br />

tard pour aller à la messe. Le père y allait tous les dimanches,<br />

mais la mère n'avait pas le temps. Elle avait environ 10 à 15<br />

pensionnaires et elle était seule pour tenir la maison. Le père<br />

avait un garçon qui était marie et qui avait quatre enfants. Il<br />

était séparé de sa femme, je ne sais pas depuis quand. Les<br />

enfants avaient de 5 à 8 ans. II en avait deux avec lui. Il<br />

restait chez son père et se faisait nourrir. Il ne voulait pas<br />

travailler pour faire vivre sa famille. Sa femme était devenue<br />

folle et il l'avait amenée à l'asile de Gaspé. J'ai su qu'elle était,<br />

redevenue normale, mais elle n'avait pas voulu se remettre<br />

avec lui.<br />

Les autres pensionnaires, il y avait un veuf qui parlait<br />

de Roberval, Lac-St-Jean, là où il avait enterré sa femme. Il y<br />

avait sept ans qu'il n'avait pas fait de Pâques. Il m'a dit qu'il<br />

allait les faire cet été là, mais, de ma connaissance, quand je<br />

suis parti au mois d'août, il ne les avait pas encore faits. Le<br />

samedi de chaque semaine, le soir, il commençait à jouer aux<br />

cartes et prendre de la bière. Cela durait jusqu'au matin, de<br />

sorte qu'il n'était pas en forme pour aller communier le matin.<br />

La semaine, il travaillait tous les jours.<br />

Revenons aux deux enfants de notre jeune Leduc.<br />

C'est à dire le "bum", un vrai. Il ne voulait pas travailler pour<br />

faire vivre ses enfants et il ne voulait pas qu'ils les placent. Ils<br />

faisaient bien pitié. Ils étaient regardés par leur belle-mère<br />

comme de mauvais chiens. Elle ne voulait pas les voir et si<br />

leur corps était mal nourri, leur âme n'avait rien que le<br />

mauvais exemple pour nourriture.<br />

Quand j'y pense, le coeur m'en fait mal encore. La<br />

deuxième semaine que j'ai été là, le "bum" avait pu se faire<br />

venir un baril de whisky du Canada. Je ne sais pas par quel<br />

moyen il avait pu arriver à l'avoir et ils ont tout bu ce baril à<br />

la maison de pension. Il a fait une semaine. La première nuit<br />

au matin, ce que je vis n'était pas un spectacle bien drôle à<br />

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