Arthur Dallaire

50 pieds de haut par le vallon d'eau. Nous sommes rendus au
pied de la chute et nous avons grimpé d'un rocher à l'autre.
S'agrippant d'un arbre à l'autre, nous sommes parvenus
jusqu'au sommet. Nous sommes redescendus, non sans peur
de se rompre les os en descendant. Nous sommes descendus
au pied, sains et saufs.
Nous sommes rendus dans le fond de la baie, à la
coupe que nous pensions que passait la rivière. Là, nous
trouvâmes un portage qui montait en côtoyant la montagne.
Au bout de 3/4 de mille, nous étions en haut des chutes, en
plein bois vert, comme prévu. Nous avons portagé notre
bagage et nous avons pris la rivière pour nous enfoncer plus
avant.
Nous étions découragés d'aller en haut des sauvages, il
y avait déjà trois semaines que nous montions et on n’en avait
pas rencontré. Nous avons fait environ une couple de milles
et nous sommes tombés encore dans le bois brûlé. Nous
n'étions pas beaucoup encouragés, nous avons campé et mon
ami est allé tendre des pièges à rat musqué.
Nous nous sommes couchés ce soir là, fort inquiet
pour l'avenir de la chasse. Nous nous sommes endormis. Le
matin, mon "chum" me raconta le songe qu'il avait eu. Il vit
un sauvage qui lui dit "ça a l'air de rien, mais il y a de la
martre ici, tends vos pièges". Le lendemain, en allant visiter
ses pièges à rat musqué, il y vit des pistes de martre. Il avait
neigé et nous pouvions voir les pistes ce qui nous encouragea.
Nous avons cru ce que le sauvage lui avait dit en songe et ce
fut vrai. Il y en avait beaucoup, mais nous étions des
chasseurs sans expérience. Nous en avons manqué beaucoup,
car nous n'avions que dix pièges. Nous faisions des trappes
trop pesantes. Quand nous nous en sommes aperçus, nous
étions sur le point de descendre. Nous avons monté pendant
deux semaines. Nous ne savions pas combien loin nous étions
rendus.
Ca faisait près de deux mois que nous chassions. Ça
faisait deux mois que nous étions aux crêpes à la graisse au
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