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Il n'y avait pas de lièvre en ce temps là il n'était pas<br />
question d'orignal nulle part, il y avait du caribou à Québec.<br />
Au Lac-St-Jean, il n'y avait pas même de chevreuil. Le bois<br />
était pauvre en gros gibier, il n'y avait que l'ours. Donc, nous<br />
avons achevé l'hiver et le printemps, nous sommes descendus,<br />
pas trop enchantés de notre chasse.<br />
Passons maintenant à l'automne d'ensuite. Nous nous<br />
sommes acheté chacun un canot et nous sommes repartis pour<br />
aller encore plus loin, au premier lac de la rivière. Nous avons<br />
monté plus vite, parce que nous savions où nous allions et<br />
nous avions un peu plus d'accoutumance. Nous avons<br />
commencé à trapper au commencement d'octobre. Nous<br />
sommes bâtis une cache, au fond de la baie où nous étions<br />
tentés.<br />
Un matin que j'avais affaire à la cache, il avait fait une<br />
petite gelée qui avait gelé une glace couleur d'air. Elle était si<br />
peu épaisse, que nous ne la voyions pas. Tout à coup, je vis<br />
un rat musqué à terre. Je partis après. Il prit le côté de l'eau,<br />
mais la glace le portait. Je lui tirai une roche qui ne l'atteignit<br />
pas, mais il plongea par le trou que j'avais fait. Mais trop<br />
troublé, il remonta à terre et en quelques enjambées, je l'avais<br />
rejoint. L’empoigner par le dessus du cou fut l'affaire d'un<br />
instant. Je l'élevai au long de mon bras et je criai à Alcide qui<br />
traversait la baie en canot "regarde ce que j'ai". La pauvre<br />
petite bête ouvrait la bouche bien grande pour se défendre,<br />
mais inutilement, un chasseur n'a pas de pitié lorsqu'il tient<br />
une bête à fourrure. Ce ne fut pas long qu'il passa de vie à<br />
trépas.<br />
Il me vient un fait à la mémoire, trois ans avant, dans<br />
le chantier où nous coupions des tailles, nous faisions souvent<br />
la chasse aux lièvres et il arrivait souvent que nous en<br />
prenions en vie dans nos collets.<br />
Notre plaisir était de les amener au camp. Là, nous<br />
jouions avec. Nous prenions un réel plaisir à les courir. Mon<br />
frère Louis-Thomas, pour faire son drôle, disait en le<br />
courant "je vais te faire enguer". Finalement, le lièvre se<br />
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