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Arthur Dallaire

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Il n'y avait pas de lièvre en ce temps là il n'était pas<br />

question d'orignal nulle part, il y avait du caribou à Québec.<br />

Au Lac-St-Jean, il n'y avait pas même de chevreuil. Le bois<br />

était pauvre en gros gibier, il n'y avait que l'ours. Donc, nous<br />

avons achevé l'hiver et le printemps, nous sommes descendus,<br />

pas trop enchantés de notre chasse.<br />

Passons maintenant à l'automne d'ensuite. Nous nous<br />

sommes acheté chacun un canot et nous sommes repartis pour<br />

aller encore plus loin, au premier lac de la rivière. Nous avons<br />

monté plus vite, parce que nous savions où nous allions et<br />

nous avions un peu plus d'accoutumance. Nous avons<br />

commencé à trapper au commencement d'octobre. Nous<br />

sommes bâtis une cache, au fond de la baie où nous étions<br />

tentés.<br />

Un matin que j'avais affaire à la cache, il avait fait une<br />

petite gelée qui avait gelé une glace couleur d'air. Elle était si<br />

peu épaisse, que nous ne la voyions pas. Tout à coup, je vis<br />

un rat musqué à terre. Je partis après. Il prit le côté de l'eau,<br />

mais la glace le portait. Je lui tirai une roche qui ne l'atteignit<br />

pas, mais il plongea par le trou que j'avais fait. Mais trop<br />

troublé, il remonta à terre et en quelques enjambées, je l'avais<br />

rejoint. L’empoigner par le dessus du cou fut l'affaire d'un<br />

instant. Je l'élevai au long de mon bras et je criai à Alcide qui<br />

traversait la baie en canot "regarde ce que j'ai". La pauvre<br />

petite bête ouvrait la bouche bien grande pour se défendre,<br />

mais inutilement, un chasseur n'a pas de pitié lorsqu'il tient<br />

une bête à fourrure. Ce ne fut pas long qu'il passa de vie à<br />

trépas.<br />

Il me vient un fait à la mémoire, trois ans avant, dans<br />

le chantier où nous coupions des tailles, nous faisions souvent<br />

la chasse aux lièvres et il arrivait souvent que nous en<br />

prenions en vie dans nos collets.<br />

Notre plaisir était de les amener au camp. Là, nous<br />

jouions avec. Nous prenions un réel plaisir à les courir. Mon<br />

frère Louis-Thomas, pour faire son drôle, disait en le<br />

courant "je vais te faire enguer". Finalement, le lièvre se<br />

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