Arthur Dallaire

notre sauvage, de sortir de nouveaux flashs encore, pas gros.
Mais, à force de "pas gros", ça commençait à être un peu trop.
Quand notre homme, qui parlait sans arrêt, commençait à
diminuer, la langue commençait d'aller un peu moins vite.
Mon Alcide lui paya la traite de nouveau, ce qui était de trop.
Notre sauvage cessa de parler et s'endormit sur ses hauteurs.
Alors, nous le quittâmes.
Nous le revîmes le lendemain matin pour lui souhaiter
bon voyage, il est partit le jour même et nous, nous restions
pour continuer à chasser. Nous chassions 8 jours une place et
8 jours dans une autre et chaque matin, nous ne manquions
pas de nous raconter les songes que nous faisions dans la nuit.
Quand je rêvais que je voyais une cabane dont les branches
étaient rabattues, j'étais certain que j'avais un gibier de pris.
Quand je voyais du monde mêlé, des hommes et des femmes,
et qui était à geler, cela signifiait que nous avions de la neige
et du vent.
Une nuit, j'avais rêvé que j'avais vu une fille que je
connaissais, qui s'appelle Alice Tivierge, je ne savais pas ce
que cela signifiait. Cette nuit là Alcide avait rêvé qu'il avait
vu Pierre et Olivier. Le matin nous partîmes ensembles pour
aller visiter nos pièges en bas. Nous avions un chemin des
deux côtés de la rivière. En descendant, j'eus affaire à arrêter
quelques minutes et Alcide continua de descendre. Tout à
coup, je le vis qui montait le cou et dans quelques instants
d'après, je l'entendis tirer. Je le rejoignis. Il avait tué une
perdrix blanche. "Tiens, je lui dis, tu as tué Alice Tivierge, je
ne sais pas si tu vas avoir Pierre et Olivier."
Nous nous séparions pour visiter chacun notre chemin.
Moi je n'avais rien dans mon chemin. J'attendais Alcide à la
fourche. "As-tu pris Pierre et Olivier? Oui, dit-il, Pierre était
en vie et Olivier était mort, c'est pourquoi il ne voulait pas se
défendre.
Après ce jour, pendant deux nuits, je rêvais que j'avais
une martre qui était pris et je voyais qu'elle s'en allait nous
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