Edition du 8 juillet 2000

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CMJN SAMEDI 8 JUILLET 2000 18 Destination France Les côtes de l’Hexagone ont la cote Les pieds dans l’eau, la tête immergée dans l’Histoire. Multiformes, les 2700 kilomètres de côtes qui bordent la France au nord, à l’ouest et au sud cachent derrière les plaisirs de la baignade une myriade de trésors. Dans le cadre de leur traditionnelle série estivale, les six quotidiens de Romandie Combi, avec la collaboration des offices régionaux du tourisme concernés et de la Maison de France, invitent leurs lecteurs à en découvrir dès lundi 10 juillet quelques joyaux. De la Manche à la Méditerranée, en passant par l’Atlantique. Roland Graf Pays unitaire cette France qui n’en finit pas de digérer son passé jacobin ? Allons donc ! La saga que raconte le long ruban de mémoire que constituent les quelque 2700 kilomètres de côtes de l’Hexagone démontre le contraire. Interrompu par les Pyrénées pour permettre au monde ibérique d’exprimer sa spécificité, le ruban-patchwork raconte des millénaires d’Histoire tumultueuse, rappelle les grandeurs et les richesses de cultures aux influences multiples. Epopées sanglantes ou lente maturation de sociétés La tour de Constance, à Aigues-Mortes: de la haut, il y a bientôt sept siècles, les témoins de l’époque ont vu partir saint Louis en croisade. photo a Merveille énigmatique et monumentale des côtes normandes, le Mont-Saint-Michel. photo Keystone en devenir, ces événements ont tous été influencés par le milieu naturel, ses contrastes qui en font la beauté, ses échappées vers le large, à la fois espaces de rêves et de cauchemars. Des témoins Criques rocheuses, dunes, vastes étendues de sable, étroites bandes de galets, mille neuf cent kilomètres de plages s’égrènent le long des rivages français. Pour le grand et varié plaisir de millions de touristes. Tout à la pratique de la baignade, des sports aquatiques ou du farniente, ils oublient parfois que ces lieux de détente ont aussi été les témoins d’événements qui ont fait l’histoire de France. Et parfois du monde. Des invasions vikings, qui ont finalement donné son nom à la Normandie, au débarquement allié de juin 44, les rivages de la Manche ont avec la même indifférence minérale accueilli envahisseurs et libérateurs. Saint-Nazaire, Saint-Malo, Brest, Nantes, La Rochelle, Bordeaux, des ports dont les Vingt-quatre départements Déroulant son fil conducteur de Dunkerque à Nice dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, ce périple côtier en vingt-quatre étapes fait successivement halte dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de la Seine-Maritime, du Calvados, de la Manche, de l’Ille-et-Vilaine, des Côtes-d’Armor, du Finistère, du Morbihan, de la Loire-Atlantique, de la Vendée, de la Charente-Maritime, de la Gironde, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, des Pyrénées-Orientales, de l’Aude, de l’Hérault, du Gard, des Bouches-du- Rhône, du Var et des Alpes- Maritimes. Avec en prime une escapade en Haute-Garonne pour une visite au Canal du Midi, trait d’union entre l’Atlantique et la Méditerranée. Le petit port breton du Guilvinec rappelle que l’Atlantique est aussi un fabuleux réservoir de poissons et de fruits de mer. photo Keystone bruissements parlent encore des corsaires et marchands qui se sont lancés dans l’aventure atlantique En Méditerranée, Marseille, porte de l’Afrique, n’oublie pas son lointain passé grec. Sur les rivages et dans l’arrière pays du Golfe du Lion, Narbonne, Nîmes, Arles rappellent les splendeurs de l’Empire romain. Des razzias sarrasines au débarquement libérateur de Provence, les côtes vivent au rythme des flux et reflux de l’Histoire. Admirable témoin de l’architecture médiévale, l’enceinte quadrangulaire d’Aigues-Mortes s’ouvrait sur un port qui, au XIIIe siècle a vu saint Louis partir à deux reprises en croisade pour mourir à Tunis. Avant l’Histoire Dans les verdoyantes régions du nord et sur les terres gorgées de soleil du sud, ces drames et épopées ont laissé des traces, villes, monastères, églises, monuments et ruines. De manière plus ou moins visible, ces événements ont façonné le La réalisation des vingtquatre reportages qui seront publiés de la mi-juillet à la mi-août est largement redevable à la collaboration et à la disponibilité des Offices de tourisme des régions et départements français concernés, ainsi qu’à l’efficacité et le dynamisme de la Maison de la France. Qu’ils en soient remerciés. Un concours Les vingt-quatre étapes journalistiques de ce périple estival feront l’objet d’un concours. Pour y participer, il suffira de répondre à la question posée chaque jour en bas de page, à droite. Réponse qu’une lecture attentive du texte permettra de découvrir aisément. Il sera inutile d’envoyer chaque coupon séparément. Mieux vaut rassembler l’en- paysage, influencé les gens. Avec, contre ou malgré les impératifs climatiques, ils ont contribué à enraciner des modes de vie, de manger, de boire. Avec un seul grand dé- semble des réponses de la semaine, les glisser dans une enveloppe et les faire parvenir à votre journal jusqu’au mardi suivant. Chaque semaine, un chèque de voyage d’une valeur de 200 francs sera attribué au vainqueur d’un tirage au sort parmi les bulletins-réponses exacts. Le nom du gagnant sera publié dans l’édition du samedi suivant. Enfin, tous ces bulletins-ré- nominateur commun: la mer, l’océan, le large. Etendues dans l’espace, immenses par la somme de leurs spécificités, ces terres de passages s’enfonce aussi très loin dans le temps, puisqu’elles racontent même des histoires d’avant l’Histoire. Deux exemples seulement. Au nord, les alignements de Carnac témoignent de la démesure des bâtisseurs de mégalithes. Au sud, dans les Pyrénées-Orientales, le surprenant musée de Tautavel raconte l’aventure de la découverte d’un crâne humain vieux de plus de 300 000 ans. Une invitation au rêve Cette diversité, les six quotidiens de Romandie Combi la feront découvrir à leurs lecteurs dès la semaine prochaine au travers de vingtquatre reportages. Emanant de journalistes du Nouvelliste, de La Liberté, de L’Express, de L’Impartial, du Quotidien Jurassien et du Journal du Jura, ces textes et leurs illustrations n’ont pas l’ambition démesurée d’épuiser les richesses de ce long ruban côtier. En relatant leur plaisir, leurs étonnements, parfois leur émerveillement, ces découvreurs estivaux espèrent simplement nourrir quelques rêves. Et susciter l’envie de la découverte. RGR Nice, symbole parfait de la douceur de vivre et des charmes du monde méditerranéen. photo a ponses seront ajoutés aux coupons de la dernière semaine et participeront au tirage au sort final du concours de l’été Romandie Combi. Le vainqueur recevra un bon de voyage de 3000 francs, ses cinq dauphins un bon de 600 francs. Bons à faire valoir auprès d’une agence de voyage de la région des lauréats. Bonne lecture et bonne chance à tous !
CMJN 2E CAHIER SPORTS: PAGES 19 À 27 / MAGAZINE: PAGE 28 / SERVICES: PAGES 31-34 La planète foot reste toujours aussi fascinante, mais les procédés douteux qui ne cessent de ternir son image incitent quand même à la réflexion. Le plus navrant, c’est que l’aspect sportif commence également à passer au second plan dans les ligues inférieures. On prend des décisions dans l’intérêt du club sans se préoccuper de l’avenir des joueurs. Une manière d’agir qui incite les jeunes à tourner le dos au foot. Quel gâchis! Humeur Profond malaise Payer pour régner. Tel est le principe adopté par certains dirigeants de clubs, qui sont obsédés et aveuglés par la performance. Alors? Alors la passion l’emporte sur la raison et l’on assiste à la naissance d’équipes artificielles qui n’ont évidemment aucun avenir. Les conséquences de cette politique aberrante? Simple. Les clubs raisonnables qui ne veulent pas entrer dans le jeu de la surenchère devront tirer un trait sur leurs ambitions. Ce constat ne date pas d’aujourd’hui, d’accord. L’ennui, c’est de voir que ce mal qui ronge le foot ne cesse de s’amplifier chez les amateurs. Et dire qu’il y a quelques années, on pratiquait encore le foot pour le plaisir. La camaraderie, c’était sacré. Les joueurs «mouillaient» pour leur club, s’impliquaient pour leur société en participant à des manifestations extrasportives. Aujourd’hui, on se préoccupe plus du «salaire» que touche son coéquipier que le nom du prochain adversaire. Qu’importe de rester six mois ou six ans dans le même club, pourvu que l’oseille tombe. On ne peut que regretter cette évolution qui n’ajoute rien à la gloire du football. Fort heureusement, il existe encore des joueurs qui ne sont pas attirés par l’appât du gain (si, si) et des clubs sains qui privilégient la formation. Olivier Odiet Roman Des soldats face à un ennemi invisible Beau livre Briare, son canal, ses émaux Rayon juniors Une sélection pour les tout-petits p 28 Ornans Des œuvres inédites au Musée Gustave Courbet SPORTS/MAGAZINE SAMEDI 8 JUILLET 2000 Natation Alexander Popov et son intérêt pour la Suisse Vainqueur mercredi du 100 m libre aux championnats d’Europe d’Helsinki, Alexander Popov n’a d’égal à son talent que son humilité. Aussi attachant qu’accessible, le nageur russe a pris l’habitude de préparer ses grands rendez-vous en Suisse, un pays qui lui permet de se ressourcer pleinement. Olivier Odiet Ambassadeur de la firme Omega depuis huit ans, Alexander Popov ne laisse jamais rien au hasard. Il soigne chaque détail avec la minutie qui caractérise les grands champions. Avant de se rendre à Helsinki, le Tsar s’est préparé à Vevey en compagnie des sélectionnés olympiques suisses Yves Platel et Karel Novy. «L’aspect mental est très important en natation et le fait de pouvoir s’entraîner dans un endroit tranquille constitue évidemment un atout non négligeable» confiait récemment Popov. «Dans ce contexte, la Suisse représente le pays idéal. Je privilégie la détente à l’entraînement intensif dans la mesure où j’ai déjà atteint une condition physique optimale lors des championnats de Russie.» Avenir incertain Pour Alexander Popov, le rendez-vous d’Helsinki n’est en fait qu’une répétition générale avant les Jeux olympiques de Sydney. On se souvient que le nageur russe a réalisé l’exploit de signer deux doublés consécutifs sur 50 et 100 mètres libres aux JO de Barcelone en 1992 et Atlanta en 1996. Il visera donc un nouveau «doublé» sur ses terres à Sydney en septembre prochain. Grand par la taille et le talent, Alexander Popov, qui réside donc en Australie, dégage un grand charisme, mais ne se montre jamais arrogant ni prétentieux. Face à cette simplicité, on ne peut que se mon- Bientôt dans l’histoire? Alexander Popov n’est pas seulement doué dans son sport de prédilection. Il a obtenu une licence universitaire en sciences de l’entraînement sportif et prépare actuellement un doctorat en sciences du sport. Le rôle d’acteur lui va également comme un gant. Il suffit de regarder les deux vidéos qu’il a tournées (réd.: Sprint Freestyle with Alexander p 28 Couronné cette semaine aux championnats d’Europe d’Helsinki, Alexander Popov a choisi la Suisse pour préparer ses grands rendez-vous. photo Keystone Popov et What’s the Limit) pour s’en convaincre. Marié et père de Vladimir (3 ans), le nageur russe cherchera à entrer dans l’histoire aux Jeux olympiques de Sydney en devenant le premier nageur à décrocher la troisième médaille d’or dans la même discipline après Barcelone (1992) et Atlanta (1996). OOD Magazine trer élogieux. Mais Popov ne recherche pas les compliments. Sa principale préoccupation, c’est de rester au top niveau. Et surtout d’étoffer un palmarès exceptionnel. Pour l’heure, Alexander Popov est assez évasif au moment d’évoquer l’après-Sydney. «J’estime à 50% les chances d’arrêter la compétition» explique-t-il. «Mais je préfère me concentrer sur les prochaines échéances plutôt que de spéculer sur mon avenir.» Poignardé sauvagement Contrairement aux apparences, la vie n’a pas toujours été rose pour Alexander Popov. Elle a même pris une tournure dramatique après les Jeux olympiques de 1996. En effet, le nageur russe a été sauvagement poignardé au ventre lors d’une altercation avec des vendeurs ambulants à Moscou. Une agression qui lui a valu trois heures d’opération et six semaines de convalescence. Avant de retourner en Australie, Popov a reçu un prix de l’UNESCO à Paris en recon- Le Musée Gustave Courbet, à Ornans, expose dès aujourd’hui des toiles et des dessins inédits du maître. A découvrir jusqu’à l’automne. photo sp naissance de sa contribution au sport mondial. Son retour à la compétition, six mois plus tard, peut être qualifié de remarquable puisqu’il a décroché le titre mondial sur 100 mètres lors des championnats du monde à Perth, en 1998. Ascension fulgurante Né le 16 novembre 1971 à Yekaterinburg, Alexander Popov a commencé la natation à l’âge de huit ans. Il a rapidement gravi les échelons dans la hiérarchie et son talent fut Un défi spécial Avant de battre le record du monde du 50 mètres nage libre aux championnats de russie en juin dernier avec un chrono de 21’’64, Alexander Popov est passé par tous les états d’âme. Un faux départ l’a déconcentré en finale et c’est seulement lors d’un «défi spécial» organisé le troisième jour de Bienne Rencontres entre maîtres, élèves et public Du lundi 10 au dimanche 23 juillet, l’Académie d’été de Bienne offre ses concerts dans le cadre de l’Ecole normale et de la salle Farel. Une 18e édition de cette rencontre entre des maîtres de musique réputés, leurs élèves et l’Orchestre de Budweis donne en effet lieu à quelques manifestations publiques. Deux récitals tout d’abord: celui du tromboniste Gilles Millière, accompagné au piano par Claudine Meyer, précédant la cantatrice Norma Lerer et la pianiste Dagmar Clottu. Les maîtres de classes Gilles Colliard (violon), Wen-Sinn Yang (violoncelle) et Christian Favre (piano) ont encore prévu de jouer ensemble des œuvres de Grieg et de Brahms. Un rendezvous que les admirateurs des trois artistes ne manquent jamais. Il est par ailleurs intéressant récompensé six ans plus tard avec un titre de champion de Russie. C’est en 1990 que le tsar a rejoint le célèbre entraîneur Gennadi Touretski. L’occasion de revoir certains choix. Ainsi, Alexander Popov passa du dos à la nage libre. Un changement qui s’est avéré bénéfique puisqu’il déboucha sur une impressionnante série de victoires, comprenant trois titres européens consécutifs sur 50 et 100 mètres libre ainsi qu’un doublé mondial en 1994. OOD compétition que le nageur russe a pulvérisé le record détenu par Tom Jager (21’’99) depuis dix ans. Alexander Popov s’est désormais approprié les records du 50 m et du 100 m nage libre. Un constat plutôt encourageant avant les Jeux olympiques de Sydney. OOD de suivre le travail des jeunes musiciens au travers de ces master-classes pour lesquelles un concert final est organisé. Parmi ces futurs solistes, les meilleurs éléments ont encore la possibilité de donner un concert avec l’Orchestre philharmonique de Budweis, fidèle à ce rendez-vous estival. L’île de Saint-Pierre, quant à elle, accueillera les musiciens de l’Orchestre symphonique de Bienne pour une sérénade, aboutissement d’une traversée du lac en bateau. L’occasion, cette fois, de retrouver le violoniste Gilles Colliard et d’entendre le merveilleux concerto de Mendelssohn. Comme d’habitude, ce cycle estival prendra fin au Palais des congrès par le concert dédié aux amis de l’orchestre. LH / ROC ! Académie d’été, Bienne, du 10 au 23 juillet.
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