^SPHTOOE SPÉCIAL - Bibliothèque de Toulouse

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o-"IMV"'WB3B|B8E! ' I il II IHIBIHH Du 2 juin. On a recueilli 20 millimètres d'eau au Pic- du-Midi, 1 à Toulouse. Le vent est modéré sur nos côtes de la Bre- tagne et de la Gascogne ; des pluies sont tom- bées sur l'ouest de la France et des îles Bri- tanniques. La température a baissé sur nos régions ; elle était ce matin de 18- à Paris, 23- à Berlin, Si.' à Livouine. Ln France, un temps beau et chaud est pro- bable ; à Par^hier, nuageux, petite pluie. Stations. Bar. TU. iElat du Ci et Mini.iMwt. Touiôuse.i 60.7 23.1 N. O.f. n. 10 21 Puy-de-D. 62.5 10.9 S. mod.C 6 12 Fie-du-M. 61.3 2 8 S.S.O.t f.n. -4 -2 ïerpign. Cl.9 19.3 S.-E. faib. n. 13 25 Bordeaux 6 7 21.1 E. f. couv. 10 15 AU COMPTANT (suite) ÎS. pr. | C. duj T Bar. TU. 1 Etat du Ciel MinLi M \ ! 60.7 22.1 N. O.f. n. 10 62.5 10.9 S. mod. c. 6 61.3 2 8 S.S.O. t. f. n. —4 Cl. 9 19.2 S.-E. faib. n. 13 6 7 SU E. f. couv. 10 21 12 —2 25 15 î>u S juin (par- dépêche télégraphique) AU COMPTANT < W Cma \j 3 W 3 Ojo 3 1/2 e/"-. Dette tunisienne «*/ Consolidé anglais . < Egypte unifiée . Ht Russe 1880 K\ _ 1889 B/ — 1893 ... w j Autriche or gf Hongrois 4 0/0 £• Espagne extérieure £\ Italien , Banque de France / Crédit Foncier | Comptoir d Es'ompte ... 1 Crédit Lyonnais Société Générale Midi Orléans Paris-Lvon-Méditerranée Nord..; Ouest Est Est-Algérien Ouest-Algérien Bône-Gi.elnia - Autrichiens Lombards pNm-cl-Es pagne \ Portagaj „ .. \ Saragosse INSPECTEUR KMï demandé dans chaque départe- ment du sud ouest de la France. Appointements fixes et remises; sérieuses références exigées. JOURNAL Pla "> mn GRA NDE A GENCE Clairon ma Ba\ard, 2, Tou- louse, 7e année. Renseignements gratuits u < Ville de Paris 1865, — 1809 — 1871 — 18Ï6 — 1876 — 1892 Foncières 1879 — 1883 — 1885 Communales 1879 — 1880 Midi Orléans Lyon (fusion) Ouest Est Nord , Est-Algérien , Ouest-Algérien , Bône-Guelma ... Saragosse Nord-Espagne . portugais —..... Autrichiens Lombardes anciennes. Suez Panama 5 0?0 Panama lots , Oural-Volga 564 ., 562 50 455 25 459 .. 417 .. 413 00 509 50 569 ., 569 25 568 .. 877 .. 878 .. 506 .. 505 50 460 461 .. 484 .. 481 .. 491 75 494 75 501 50 502 .. 465 .. 4G5 . 467 . . JIR7 460 75 465 .. 465 .. 471 50 470 . 471 50 471 50 453 .. 448 .. 419 75 454 .. 454 .. 359 . . 360 .. 805 25 S04 50 846 50 851 .. 462 00 462 50 313 50 812 50 638 50 634 25 .Si 50 iiâ •: :: BOURSE DE LONDRES 3 0)0 101 40 l ottomane 570 50 ] Suez ... 40to . 8 i;2 0/0 I Italien. .. 103 20 ! Egypte. 53i 20 BOURSE DK TOULOUSE Fonds d'Klal français. — 3 0/0 Porteur, .-101 45 8 0;0 amortissable, 100 40; 8 1?2 1394, porteur, 102 55. Fonds d'Etal étrangers. — Hongrois 4 OyO ; Russe 18S0, loi 60 ; Russe 1393, -, Russe conso- lidé, 102 50; Extérieur estampillée, .79 90; ottomane D, 26 . . ; Chinois 4 0/0, 103 10. Valeurs diverses {actions). — Moulins du Bazaole, 1500 ...; Société d'électricité ; Mines de Carmaux, ; l'Epargne, : Est, 1000 ..; Paris Lyon-Méditerranée, 1515 .. ; Nord, 1985 .; Midi, 1295 .. ; Orléans, 1575 .. ; Ouest, 1008 .. ; Sara- gosse, 270 Nord-Espagne, 185 ... Obligations diverses. — Moulin du Bazacla ! Société d'Electricité 104 .. ; Ville de Paris 1865, ..... 1869, 455 25 ; 1894 ; Communales 1879, 495 .. , 1880 ; 1891, 401 50; Foncières 18'„„T-. Les grands chemins sont également en plus- value. Nouvelle hausse du Suez à 4,055. Ainsi que nous le disons plus haut, les valeurs russes n'ont pas suivi le mouvement.bion au cotitr/iro. La Somowice recule à 1,730 et'.a Brianskcote r-Tniïïr-—"T-HTïïTrqiliiil t uiiMMiTmiy uiiiili LiTwnmnwnr-r^-— WÊMI ^ 1.UIIUIUOHS • n„ ^"ure in... deuxième classe. 475' fr^^re effig- ie transport sur les chemi 8 » r * com' 5 -5 fr . ainsi que a travers»» Qe , m ins de ro. IU Prenn „ • Gibraltar; 1 " ^, « Cadix P^ 1 es meilleurs hôte"" ^V' 4»°^ les omnibus, l'es entrés*¥ pa='ne et » al dani et les divers pourboire? dans ^ ^n^ ,.Itinéraire .et ^rft ^ «se, rnx -. première classe" Vi- ciasse, 250 francs; aux mêm tr -: do., -, pour le premier groupe mtmes c°ndi&> Demander la circulaire ren r a ^ renseignements à M. l'abbé S»»' ton» , poix par liessières (Haute r. ubou ''g t iVe' l'abbé Bertrand, à Roauese;S aron n8j L^rs. truc (Haute-GaronneK 1 riôle - P*r li 0lU Jr - -a. ON DEMANDE .u£ une nourrice dont le lait n'ait pas moins de quatre mois. S'adresser, bureaux de la Voix du Peuple à Auch. .400 lîlfiCÎ aux environs de lou- illl-l louse, bénof. net 2.400 tr. Prix : 1.000 fr. JOURNAL . „ GRANDE AGENCE Clairon rue Ruyard, 2, Tou- louse, 7 e année. Renseignements gratuits. * A la date du 1" juin, l'ô- iits tude de M> JAYLES, avoué près le tribunal civil, succes- de Tou- seur de M° BAUDRU, a été .et 2.400 transférée rue de Metz, n r « Si, à l'entresol. Etude de M» A. BROQUIERE, avoué à Toulouse, 43, rue d'Alsace-Lorraine. AUX ENCHÈRES PUBLIQUES Le jeudi 26 juin 1902 NUUVtftU Iï fie. affaires 200.000 irés avantageux. GRANDE Ai Uairon ru6 Bayard, •NOUVEAUTES 5S: , #e. affaires 200.000 francs. Prix . irés avantageux. JOURNAL pi 0 :„. n GRA NDE A G ENCE l/SairOïî ru0 Baynrd, 2 Tou- louse, 7» année. Renseignements graiuitn. MAISON &°, ur l^c°e u s; grand jardin. Prix : 13.000 fr. JOURNAL rioi mn MA NDE A GENCE Oiairon rue Bayard, 2, Tou- louse, 7» année. Renseignements gratuits. C i TIL bien situé Toulouse, fcf t recette journalière J00 fr. Prix à débattre. JOURNAL pi-; n -. n GRANDE AGENCE Clairon rue Bavard, 3, Tou- iouse, 7» année. Renseignements gratuits. JOLIE MAISON GranT ' Rond, Toulouse, 12 pièces, jar- lin. Prix très avantageux. JOURNAL m„ ir , .„ GRANDE AGENCE wSdtl Oïl rue Bayard, 2, Tou- louse, 7e année. Renseignements gratuits. à midi précis LU tribunal civi! Toulouse de immeuble!» de rapport , bien situés. 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M. , _ demeurât à _ déclare sosenre m abonnement de à~lïîïêp du Le shssigne lenaage à un manda\aui ssn recouorë jours ap'Cés, la *ou\,-ipHon. payer la somme de _ contrt par les sains de l'Administration des Postes quelques Signature de l'abonnée •LIGNE DE PARIS-CAPDENAC-BRIVE DÉPARTS : ARRIVÉES : Matin (Brive) 4 55 Mat. (Tesson) 8 87 Matin (expr.) 6 52 Mat. (Villef.) 9 »» Mat.CS^Sulp.) 7 05 Matin (expr.) 10 58 Mat. (Tesson.) 9 18 Soir (expr.).. 4»» iSoir (express) 1 04 Soir (St-Sulp) 6 1>: Soir(St-Sulp.) 2 10 Soir (omn.).. 8 28 Soir (omn.).. 4 01 Soir(Tesson.) 10 3ï Soir (Villef.). 6 40 Soir (exp.)... 12 lï Soir (Gapd.).. 11 52 TOULOUSE A CAHORS ET PARIS 'Matin (omn.). 5 45 Matin (expr.) 8 4: .Matin (omn.). 9 16 Soir (expr.).. 12 11 "Soir (exp.)... 1 »» Soir (direct). 7 5: Soir (exp.)... 2 43 Soir (expr.). . 10 4! Soir (omn.).. 3 18 Soir (exp.)... 8 40 ARRIVÉES : 4 55 Mat. (Tesson) 8 37 6 52 Mat. (Villef.) 9 »» 7 05 Matin (expr.) 10 58 9 18 Soir (expr.).. 4 »» 1 04 Soir (St-Sulp) 6 1» 2 10 Soir (omn.).. 8 28 4 01 Soir(Tesson.) 10 38 6 40 Soir (exp.)... 12 17 11 52 8 45 12 13 7 51 10 49 LIGNE DÉPARTS : Matin (rap.). . Matin (expr.) Matin (omn.). Soir (Mont.). Soir (expr.). . Soir (Mont.). Soir (omn.).. Soir (expr.). . Soir (Agen) .. Soir (Mont.).. Soir (expr.). . BORDEAUX ARRIVÉES : Matin (exp.). 3 48 Matin (rap.). . 4 »» Matin (exp.). 3 48 Matin (expr.) 5 45 Matin (mixte) 8 19 Matin (omn.). 9 16 Matin (Mont.) 8 45 Soir (Mont.). 1 »» Soir (exp.).. . 12 13 Soir (expr.). . 1 18 Soir (omu.). . 1 20 Soir (Mont.). 2 43 Soir (expr.). . 4 46 Soir (omn.).. 3 18 Soir (Mont.). 7 51 Soir (expr.).. 5 10 Soir (omn.).. 9 35 Soir (Agen) .. 5 45 Soir (rapide). 10 34 Soir (Mont.).. 8 40 Soir (Mont.). 10 49 Soir (expr.). . 11 55 LIGNE DE CETTE Matin (expr.) 3 57 Matin (rap.). 3 47 Matin (omn.). 6 40 Mat.(deNar.) 8 30 Matin (expr.) 9 08 Matin (expr.) 8 55 Matin (omn.l. 10 01 Matin (omn.) 11 43 LIGNE DE CETTE (suite) DEPARTS : ARRIVEES: Soir (expr.). o Soir (omn.).. Soir (expr.) .. Soir (mixte). Soir (expr.)., 12 43 Soir (expr.).. 12 38 Soir (omn.).. 2 37 Soir (omn.). . 3 05 Soir (expr.).. 5 05 Soir (expr.).. 4 53 Soir (mixte). 6 30 Soir (Casteln) 6 29 Soir (rapide) . 10 59 Soir (ex. ct om) 7 42 Soir (mess.). 11 42 Soir(deNar.) 9 15 Soir (expr.).. 11 43 CASTRES ET CARAIAUX P r CASTELNAUDARÏ PERPIGNAN ET FRONTIÈRE (Espagne) DEPARTS : ARRIVEES: Matin (Castr.) 3 57 Matin (Cast.1. Matin (Carm.) 6 40 Soir (Albi). .. Soir(Carm.).. 12 43 Soir (Carm.). Soir (Carm.). 5 05 Soir (Carm.). Soir (Castres) 6 30 Soir(Narb.). Soir (Cast.) .. 8 30 12 38 8 05 7 42 9 15 11 43 Matin (exp,). 3 57 Mat. (rapide). Matin (omn.). 6 40 Matin (exp.). Matin (exp.). 9 08 Soir (expr.). . Soir(express) 12 43 Soir (omn.).. Soir(express) 5 05 Soir (exp.). .. Soir(rapide). 10 59 Soir (exp.).. LIGNE D'AUCH Malin (Mat.). 6 30 Matin (St-C). U Matin (St-C). Matin (Mai). Matin (St-C). Soir (Mat.). .. Soir (St-C). .. Soir (Mat,)... Soir (St-C)... 6 58 Matin (Mat.). 8 40 Soir (St-C.).. 9 35 Soir (Mat.)... 1 16 Soir (St-C).. 1 38 Soir (Mat.). .. 5 22 Soir (St-C).. 5 41 Soir (Mat.). .. 3 47 8 55 12 38 3 05 7 42 11 43 8 04 8 22 12 34 12 51 6 37 7 04 8 33 8 54 LIGNE DE t-YONNE DÉPARTS: ARRIVÉES- Matin (omn.). 12 25 M (MoiL) , 8 14 Ma m (omn.). 6 11 MQ (PAU / }> U 59 Mat (omn) 9 S symn.).. 3 12 Soir expr ).. 110So exp . } .. 4 44 Soir (Pau.)... 2 47 SoipflYil soi Mat. (omn). .. Soir (expr.). . Soir (Pau.)... Soir (Mont.).. 11 59 3 12 4 44 8 01 6 10 SoiWp.)... 10 25 LIGNE DE LU'ON Matin (omn.). 6 11 MabP-s »¥ l (exp.) 11 59 ^ 01 .%n.). 3 12 Soir nn.). 8 01 Matin(omn.), 9 18 Soir^nV Soir (expr.)., 110 Soir^T Soir (omn.).. 3»» Soir (omn.),. 6 10 TOULOUSE SAINT-GL Matin (omn.). 6 11 Matin U n v Matin lr\m-n ^ O 1 o Unlln / 3 12 8 01 an.) 8 14 in.) 11 59 Matin (omn.). 9 18 Matin i? Soir (omn.).. 3 »» Soir [e^' 1 1 ÏÏ Soir (omn.).. 6 10 Soir (oi) g QI LIGNE DE FOIX-AX , DEPARTS : ARRIVEES ! t. (mixte). 6 »» Mat.(Tarasc) 8 47 t.(ex.Foix) 9 12 Soir (omu.).. ij » tin (omn.). 9 27 Soir (mixte), r (mixte).. 1 40 Soir(ex.Foix) 8 a r (mixte).. 5 55 Soir (mixte). ^ Mat. (mixte). Mat.(ex.Foix) Matin (omn.). Soir (mixte).. Soir (mixte). . TOULOUSEA BOULOGNE-SUR-&E sSB (Gare Roguet) . 2(( Matin 6 »» Matin. j 33 Matin 10 5 Soir g 23 Soir....... 5 6 Soir..- Qt LIGNE DE TOULOUSE A SÀ^ 1U (Gare Roguet) g % Matin 6 »» Matin Soir 1 6 Soir " 6 4 Soir 6 35 Soir..-^v^ Nous informons nos lecteurs que toute demande de renseignements relatifs aux annonces doit être accompagnée d'un » 7 | }re ^ ô Q 75 p 0ur /a rèpo 11 se 26 Feuilleton du 3 Juin 1902 PAR. ROGER DES FOURNIELS VII Floréal ne disait pas un mot, mais tous ses membres se raidissaient et il pous- sait toujours son adversaire vers le trou noir. Dans la lutte, Voltin avait reculé d'un pas ; le vide était là, derrière lui, mena- çant, à quelques lignes de ses joieds ; la cage redescendit, et il lui sembla qu'elle le frôlait. — Si tu pousses, je t'entraîne! cria-t-il. Maintenant, Floréal essayait de se dé- gager, mais Voltin tenait ferme, Les deux corps eurent une oscillation ; ils penchèrent vers le vide, puis, instinc- tivement, ils eurent une réaction déses- pérée, et sous une formidable poussée de vent ils retombèrent dans la galerie : s,H chargement de berlines remontait ; la colonne d'air ébranlée avait décidé de leur sort. Ils roulèrent dans la terre humide et noire ; Floréal était dessous, brisé par la lutte, contusionné par la chute de Voltin sur lui. Le surveillant en vint facilement à ^Tl "déroula sa ceinture de laine, et maintenant son adversaire sous son genou, lui lia les bras et les jambes. Flo- \ réal était alterré ; il ne se dissimulait pas la gravité de sa situation ; il savait que depuis longtemps on était à la recher- che des socialistes, et il ne doutait pas qu'on lui fît porter toute la responsabi- lité des faits qui depuis un an plon- geaient Montceau dans la terreur. Cette l'ois, ce n'était plus avec huit ou dix mois dé prison qu'il s'en tirerait comme lors de son article dans un journal de Lyon ; il voyait en perspective la Cour d'assises, et, au bout, les travaux forcés. Il était pris alors d'accès de rage indes- criptibles et des larmes roulaient sur ses joues. Voltin, s'en étant rendu maître, l'ob- j servait depuis un instant, cherchant comment il pourrait, sans lui rendre la liberté de ses mouvements, le descen- dre au fond, ou le remonter au jour. La première chose à faire était de pré- venir. ^1 poussa donc Floréal assez loin de l'ouverture du puits et de l'échelle du goyau, et reprit sa lampe qui fort heu- reusement ne s'était pas éteinte. Il allait enjamber le premier échelon et regagner le fond, lorsqu'une idée su- bite lui traversa l'esprit. Votre nom? lui dit-il. Floréal le regarda fixement et ne ré- pondit pas. — Vous ne voulez pas répondre ? Vous devez bien avoir des papiers sur vous ; nous allons voir ça. 11 se mit en mesure de fouiller son prisonnier. Dans les poches, en effet, le socialiste avait deux lettres assez compromettan- tes ; 1 une d'elles lui annonçait l'envoi d'une caisse de dynamite"; elles lui étaient adressées sous le nom de Flo- réal ; c'est sous ce sobriquet d'atelier i qu'il était connu de ses camarades. Le geste de Voltin lui fit retrouver la ! parole : — Ce n'est pas la peine, dit-il ; vous j ne trouverez rien ; je suis d'Autun et je j m'appelle Jean Chariot ! Chariot ! murmura-t-il, d'Autun I le i frère de Nini ? j — Vous la connaissez ? reprit Floréal, j stupéfait à son tour et essayant de se redresser. Oui 'répondit Voltin, d'une voix étran- glée et tremblante d'émotion. Ah ! malheureux ! si votre mère savait !... — Ma mère... Floréal baissa la tète, et la relevant soudain avec des éclairs dans les yeux : — Ma mère... dit-il, c'est la révolu- tion I!! Puis il retomba dans le plus profond silence , se demandant comment cet homme pouvait connaître celle qui lui avait donné la vie. Voltin, lui, était hébété: il ne ques- tionnait plus ; il était là, hésitant, ne sa- chant ce qu'il devait faire : se taire ou parler. Il s'arrêta au premier parti. A quoi bon révéler à ce misérable qu'ils étaient de la môme famille ; il en profiterait peut-être pour comploter contre la mine avec plus de hardiesse. Ce- pendant, il ne pouvait pas se résoudre à le faire arrêter. C'était le frère d'Eugé- nie, son propre beau-frère, et la honte de la Cour d'assises rejaillirait sur eux. Toutes. ces pensées lui traversèrent l'esprit en une seconde ; il eut vite pris une résolution. U se remit à genou, près de son prisonnier, approcha sa lampe et vit ses traits bouleversés par la peur, peut-être aussi par le remords et les souvenirs qui venaient d'être évoqués. — Ecoutez-moi, lui dit-il; le nom que i vous portez m'oblige à user envers vous d'indulgence. Votre mère me rendit l'an passé un grand service... — A Autun ? — A Autun. .. Je ne puis faire arrêter le fils de cette brave femme, mais vous allez me promettre une chose : ce soir, voiis aurez quitté Montceau... Au lieu de la prison et du bagne, c'é- tait la liberté qui se présentait devant Floréal; le malheureux hésita; mais, avec une conviction qui touchait à la fo- lie, il refusa net et répondit à Voltin : — Faites de moi ce que vous voudrez, je n'ai rien à promettre 1 Le mineur ne parut pas surpris, il dé- noua la ceinture, et, un instant après Floréal se relevait absolument libre. — Descendez, lui dit Voltin, en lui montrant l'échelle ; je vous suis. — Mais c'est une fausse générosité que la vôtre ; vous me laissez libre ici pour me faire prendre plus facilement ,en bas ! — Vous êtes bien descendu, vous re- monterez de même ! — Vous ne me dénoncerez pas ? — Pourquoi vous dénoncer? N'étais-je pas maître de vous, il y a cinq minutes? — C'est juste 1 redescendons. .. Ils se dirigèrent du côté de l'échelle ; Floréal passa le premier, Voltin le sui- vit ; ils arrivèrent au fond sans encom- bre ; le surveillant s'enfonça dans les galeries laissant son compagnon se tirer d'affaire comme il le pourrait. Lorsque l'heure de la remonte sonna, les travailleurs arrivèrent en foule, se précipitant vers le rond ; Floréal sortit de son trou et se faufila dans la première bande. Voltin, adossé à une berline vide, l'ob- servait ; il le vit baisser son chapeau de 1 cuir sur ses yeux et se glisser dans la cage en partance. Le signal fti NNRI A la cage s'enleva dans l'ombre. f uuuc ' Un soupir de soulagement &, nnm de la poitrine du surveillantXïÂÎ remonter tous les mineurs et jT ,* dernier. d Une fois au jour, il récapitula L ga tête tous les événements qui s, t succédés depuis le matin, et se dé/j^ quelle conduite il devait tenir. Après mûre réflexion, il résolut rien dire â sa femme, de prévei, a mine qu'il avait eu vent que les sot tes envoyaient des émissaires dan puits, et se promit, si Floréal lui re^ bait encore sous la main, de l'arrête" de le mener à sa mère. Lorsqu'il revint chez lui, il avait 1 soucieux, sa tête était ailleurs qu'a — Qu'est-ce que diable Chas« ^ faire chez eux ? Ils ne se voy» pas tant , autrefois ! Ce Chassam j». bonne réputation ; ça ne ;amais mais et le porte-monnaie n* 33 vide. . trp semba-a* — Qui sait ? Il veut peut-en B cher de nouveau. , „;rdedotl Voltin secoua la tête d un a.i puis il ajouta : , 9 — As-tu vu venir le curé T — Chez eux ? f p — Oui. . . . n qH te, ses cheveux s'ecbaPl^ g eU« sa r .éclat d'un bonnet de & ^ |pt de crasse ; ell«> aya» a^ m vre poitrine de scmeie o it de couleur, et ses " dm fLrnéss'agiUientsuri venu:';. uu v/ia"al -F*;' a pauvre v»ff Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés
DU MIDI ^0 Orgaffift qruotidien de défense §ociale et Religieuse RÉDACTION ET ADMINISTRATION : Toulouse, Rue Roquelaine, 25 LE NOMÉRO 5 CENTIMES S- î $ iS ?tâi(to' CB *° -t,.nt *ea **» ot 18 ** eï,a< ! n *' ««o1» •» «°nt payables *»n jj^^^goien* 3 '* tfwngcn**»* ff*tirtu« doit ttre accompagnés de 6© oiwiïtows*. t,^*-*"*" Ri m ÉDITION® RÉGIONALES LM, Avayrm, Ctorrèze, Canfa/ fers, H u *-Pyrénéo&, Basses-Pyrénées, La Tarn-et-Garosna, Lof-ef-Garon»» TÊTU, Aude, Hérauft, Pyrêttêos-OrimtBka Haute-Garonne. Êrièg» * Edition du matin spéciafo a Tmimm I «fcutBKS — g&CLàUKS ff ftp) GK&LE&. . . . 4 i» * * • * • % . . mon (•> ..«,».,,..•. ptga) — 2 - • .usa. — 3-» tjem Aaaonooa ot Bdolsmes sont règnes dan Bureaux, ram BoquoUtaa, S5, > Toulouse, «t alias tous nos OonasyiHlsnaSa ^LÉGRAPHIQUE SPÉCIAL Mardi 3 Juin 1902. - 12'Année - N° 3,615 BUREAUX A PARIS: 26, RUE FEYDEAU ûfnoas regrettons l'élection o des sans-culottes a la pré- ôargf ia Cnambre, très sincère- d«flce de » jnoindre regret que Lat c'e 84 sans Descn anel descen- ^daf&uteun p { il n ,gréal)le liDéral gui HVnregis lrer ieiecuoi d .ÏÏ2 1 le ténôable M i -»««U ^ ro ^mé, M. Paul H^.^SÔ D.ÊLRE PRÉSIDENT Des- et... Centra mS W' H ^d:'7 s origines libérales, il 2d e h *} les menaçantes in- M: * esh êurSde la majorité 4 K hï^lotte , C Rations à W ls Oa'; ^'S NNN„ .._„ répondre nous EL o4 Et k 11 ft e Rarri s °mrnes con- Wol C, ^cet qUel U s 'étaitcon- ^^0a 6g ^ 4T ir qUi n ° US •C 0 * e« effS n ° n -réélection. 8,1 Plus ' Une P«- œj.ûdanslL et patriote, M s °ht Véso 10U8 connais- Poche et connais- >s^t' Un; C0 , mba ttre radicaux-so- Aattre - ii s 'élément de Résidentiel {Par dêpêclié) Nous ne nous sommes pas trompé dans nos prévisions. M. Bourgeois est élu président de la Chambre contre M. Deschanel et à une quarantaine de voix de majorité, ce qui est énorme, étant donné qu'au scrutin secret un certain nombre de radicaux, au moins vingt-cinq, ont voté pour M. Deschanel par convenance personnelle. Le coup est dur à recevoir, surtout quand on n'en a pas l'habitude et je comprends le déboire de M. Deschanel qui se croyait et se déclarait sûr du succès. Nous n'avons pas besoin de dire que nous regrettons ce résultat. Sans éprouver la moindre sympathie à l'égard de M. Deschanel, nous faisions des vœux sincères pour qu'il l'emportât. Mais si son échec est fâcheux à bien des points de vue, il a du moins l'avan- tage très appréciable et qui domine tout, de rendre la situation plus nette et plus claire. L'élection de M. Deschanel eût main- tenu dans la Chambre des députés la pire des équivoques. Il n'est pas admissible, en effet, qu'il y ait parallèlement, dans la même as- semblée, deux majorités contradictoires et opposées, l'une acquise au président de la Chambre et l'autre au président du conseil. Ce n'est pas naturel, ce n'est pas nor- mal. Et il a fallu toute la répugnance qu'inspirait Brisson pour créer autour de M. Deschanel une popularité très éphémère et purement artificielle que rien en somme ne justifiait, ni la valeur personnelle absolument médiocre, ni les services rendus. La disparition de M. Brisson amenait forcément celle de M. Deschanel ; le mal n'était plus à craindre, le besoin du remède ne se faisait plus sentir. M. Deschanel n'était que l'antidote de Brisson. La vie politique va lui devenir labo- rieuse. Il faudra, dès ce jour, justifier, mé- riter tous les honneurs dont il avait joui sans les avoir gagnés. Ce sera pour lui 1 occasion de faire des livres, afin que l'Académie le croit: capa- ble d'écrire et de prononcer des discours, afin de montrer qu'il est un homme d'Etat. ! Mieux vaut tard que jamais et à ce point de vue la mauvaise fortune l'aura j servi. Je disais que le triomphe de M. Léon ( Bourgeois a cela de bon que les ombres disparaissent et que le terrain se dé- J blaie. 1 Il y a réellement, à n'en plus douter, ' une majorité radicale. Cette majorité s'augmentera des pol- J trons et des hésitants. Je l'évalue environ à quatre-vingts j voix, l'équivalent de l'ancienne. Elle n'ira pas tout de suite et tout en- tière au nouveau ministère, par cette bonne raison que celui-ci ne peut pas naître viable. Quel qu'il soit, il doit être considéré comme mort-né. Pourquoi ? Parce que c'est M. Loubet qui va le désigner et que M. Loubet n'aura ni l'autorité ni la possibilité de le faire ac- cepter par la majorité radicale. Après avoir parlé de paix et de conciliation, M. Loubet ne peut pas appeler au pouvoir des hommes de violence et de guerre civile, religieuse. L élection de M. -Bourgeois, d'autre part, est plus qu'une indication, plus qu'un avertissement. C'est une correction, presque un souf- flet. La majorité intime â M. Loubet l'or- dre de donner satisfaction aux passions haineuses et sectaires. Or, M. Loubet s'est trop engagé pour pouvoir le faire sans se déshonorer. La conclusion, c'est que M. Loubet est obligé de se contenter d'un cabinet bâ- tard, dépourvu d'homogénité, dénué de tout prestique, n'atteignant pas l'odieux, mais confinant au ridicule. Ce ministère essuiera les plâtres, il vivra jusqu'à la rentrée. Seuls, quelques gloutons et bons à tout faire accepteront un portefeuille. Il est vrai que l'exemple des Lanes- san, des Monis, des André, que l'on croyait là pour huit jours et qui ont duré trois ans rassure les plus dégoûtés et les plus déhoûtants et leur donne l'es- poir de rester. L'important est d'entrer. Et on reste ce que l'on peut. Ce qui nous présage même, dans des circonstances extraordinairement diffi- ciles, un encombrement de candidatures ministérielles. Quoi qu'il en soit, M. Loubet est en fâ- cheuse posture. Il avait parlé de paix et la Chambre répond par une élection de guerre. Il eût été mieux avisé de se taire, car il est toujours risible de prenre des airs de souverain quand, d'après la Constitu- tion, on n'est qu'un valet et de préten- dre diriger quand on est réduit à suivre. Par file à gauche, marche ! Ce début de la nouvelle Chambre est significatif. i II marque nettement que cette légis- l lature sera encore plus sectaire, plus haineuse, plus malfaisante que l'autre. Et ce n'est pas peu dire. I Ne nous en plaignons pas. ' La F'rance ne se trouve pas encore » assez battue, humiliée, pressurée. Quand elle en sera lasse, elle le dira, et,comme le fait remarquer le proverbe, s les nations ont les gouvernement qu'el- J les méritent. Paul de CASSAGNAC. En 189'i, en remplacement de la société calédonienne qui avait fo.it de mauvaises affaires, un nommé Higginson —Juif anglais qui obtint facilement en France ses leltrfs de grande naturalisation, comme tous les juifs, du reste, — constitua la So- ciété française des Nouvelles-Hébrides. Nous ne nous étendrons pas, pour aujourd'hui, sur les curieux dessous de cette affaire financière qui fut mise à son tour en liquidation il y a quelques mois. Mais nous retiendrons ce fait que le gouvernement français avait inscrit au budget des sommes énorme» pour faire des rentes à M. Higginson et à ses amis. C'est ce que le ministère des colonies appelle : soutenir notre influence à l'extérieur. Par suite de la déconfiture de la Société des Nouvelles-Hébrides, voilà donc ses terrains mis en vente. Quelle aubaine pour Albion 1 Sans tirer un coup de fusil, les Anglais pourront devenir possesseurs des immenses terri- toires français ; il leur suffira de sortir de leurs poches quelques guinées pour asseoir définitivement leur influence dans l'archi- pel des Hébrides et en chasser nos nationaux. Le Times, ces jours derniers, nous a révélé le plan de ses compatriotes, et c'est ainsi que' nous avons été instruits des projets de l'Angleterre. Et qu'a fait le gouvernement de « Dé- fense républicaine » ? Trop occupé par l'affaire Dreyfus, trop absorbé par l'assassinat des officiers Vou- let et Chanoine, le ministre des colonies allait dîner chez Rothschild, mais ne se souciait pas plus des Hébrides que Mme Humbert de ses créanciers. 11 est trop tard maintenant pour demander des comptes à M. Decrais, ce gâteux malfaisant qui fait partie du ministère tombé au ruisseau. Mais nos amis auront & cœur d'établir les responsabilités avec ie nouveau cabinet, pour mettre fin, s'il en est temps encore, à l'incurie criminelle du département des colonies et à un scandale qui a trop duré. Une enquête s'impose : elle sera fertile en révélations. COMPARAISON Nous livrons aux méditations des répu- blicains honnstes, et même aux autres, la circulation suivante, que vient d'envoyer le ministre de la guerre d'Allemagne aux chefs de garnison : Les militaires catholiques auront à célébrer les fêtes de Pâques, de la Pentecôte, de No: ;l, de la Circoncision, de l'Ascension et du Saint- Sacrement. Ces jour?-Ià, ainsi quo lo jour an- nivetsiiira de la naissance de l'Emporeur, ils devront être dispensés de tout service. D'autre part, les chefs de garnison auront à veiller & ce que les militaires catholiques puis- sent, autant que le service le permet, célébrer aussi ies l'êtes suivantes : l'Epipbanie, la Puri- fication. l'Annonciation, l'Assomption et l'Irn- maculëe-Conception de la Sainte Vierge, la fête des apôtres Pierre et Paul, la Toussaint et le jour du jeûne national. De plus, les com- mandants généraux sont autorisés à tenir compte des fêtes, coutumos et usages religieux régionaux, et à autoriser leurs troupes à y prendre part, autant que le service le per- mettra. Voilà comment l'Allemagne, pays pro- testant, respecte la liberté des cultes. Qu'on fasse la comparaison avec ce qui se passe en France, pays catholique où la religion nationale est mise a l'index. Thiers, probablement» craignait le mau- vais café. Un garçon de bureau, toujours le même, est chargé du service du verre d'eau. Son laboratoire, dissimulé dans un coin de la salle, contient, en guise de tableau, une affiche sur laquelle, en face du nom des principaux orateurs, figure le genre de bois- son qu'il faut servir. Le verre inspirateur n'empêche pas les lapsus. La Chambre les souligne sans cour- toisie, par des éclats de rires prolongés : En 1848, dans je ne sais plus qu'elle commission, un député, qui s'appelait M. Corne, soutint une thèse qui ht quelque bruit. Le débat vient en séance, on discute et enfin on va voter. A ce moment un dé- puté demande la parole pour expliquer son vote. Il voulait simplement dire pour quels motifs il s'était rangé à l'opinion de son ami Corne. Il débute ainsi : » J'approuve le parti qu'a pris Corne. » Immédiatement un éclat de rire général re- tentit et jamais il ne put aller plus loin. Le lendemain, un journal, rendant compte de la séance, disait : » M. Corne, lui, a abordé la question de front. » Quel est l'orateur, même de talent, qui n'a pas à son actif une expression malen- contreuse? C'est M. Tirard, ministre des finances, ? |ui s'écrie : « Allez-vous égayer une ré- orme sur la désorganisation du marché financier ? » C'est M. Faberot quit dit à ses collègues : « Vous l'auriez votée (la journée de travail de huit heures) si la proposition venait de vous, messieurs du centre, qui naviguez comme des papillons dans les idées politiques. » Le général Farre, ministre de la guerre, accuse de n'avoir pas su assurer, pendant l'expédition de Tunisie, une distribution régulière de pain à nos soldats, s'écrie : « La marche de chaque brigade était sui- vie d'un four. » Voulez-vous quelques aulres échantil- lons de phrases malheureuses ? Ecoutez celles-ci. M. Rouher. — « J'ai vu des influences républicaines se croiser les bras. » M. Pierre Legrand, ministre. — « Les ouvrières en chemises ont toutes les sym- pathies du ministre ». M. Hérisson. — « Messieurs, mon nom graphe qui lui demandait s'il était satisfait de la reproduction de son discours, lui dit : « C'est fort bien, mais ça manque un peu de voilure. » Et voilure est bien plus juste, puisqu'il s'agit de quoi, en somme? De vent. G. M. PAR FIL SPÉCIAL Al CONSEIL MOICiîAL DE PARIS Paris, 2 juin. Aujourd'hui s'est ouverte la deuxième ses- sion ordinaire du conseil municipal. La séance a été ouverte, selon l'usage, par le doyen d'âge M. opportun, qui appartient a la minorité ministérielle et socialiste du conseil municipal. Dans son allocution. M. Opportun a cru de voir se féliciter des succès remportés aux der- nières élections par la République démocrati- que qui, dit-il, a manifesté avec éclat sa vo- lonté de voir se poursuivre uno portique non équivoque de défonso laïquo et d'action répu- blicaine réformatrice. M. Opportun se félicite ensuite de l'élection de M. Bourgeois à la présidence de la Cham- bre comme d'un premier acte de cotte volonté. Après ce discours, qu'or.t accueilli les protes- tations des antiministériels, lo conseil réélit par acclamation son ancien bureau nationa- liste. M. Escudier a alors pris place au fauteuil présidentiel . il a adressé les condoléances de tous sos collègues aux familles des victimes de la Martinique. Sur la proposition de M. Piault, vice-prési- dent, le conseil a volé une somme de cent mille francs en faveur des lamilles de victimes. Enfin, sur la proposition de M. Galli, nationa iste, le conseil a décidé d'envoyer une adresse de sympathie aux deux présidents Kruger et Steijn, du Transvaal et de l'Orange, dont les peuples ont si vaillamment combattu pour le droit contre la force. L'UTILE PRÉCAUTlOi Dans VAvenir de Seine-et-Marne, journal fondé par les Humbert et dirigé par leur intendant, Me Parayre, on retrouve, & la date du 21 octobre 1888, un article de trois grandes colonnes consacrées à l'apo- logie de la maison centrale de Melun. La carte de M. Frédéric Humbert, alors député, en avait fait ouvrir les portes à toute sa famille... pour un visite. L'article du journal de M. Humbert commence par cette phrase savoureuse : « Bien qu'habitant Melun depuis nombre d'années, nous ne connaissons pas encore la maison centrale ». Puis on continue par un récit de cette promenade instructive, au cours de laquelle les visiteurs se sont fait expliquer en détail : l'organisation, le régime, le rè- glement, la clientèle et jusqu'aux mesures d'hygiène de rétablissement. C'est ainsi que l'article constate avec satisfaction qu'on peut trouver là des « ex- gens comme il faut ». L'article prend lin sur une tirade en l'honneur du personnel, dont il célèbre « l'adnumstrat.on écLurée, le dévouement et 1 intelligence ». Chacun en a pou ' son grade, depuis le directeur jusqu'aux gar- diens. K Mme Humbert, on en conviendra, était une femme de tôte qui ne laissait rien au hasard. UNIQUE .A. la, Olxarsa-Toï'© Sur la Chambre des députés où s est UN SCANDALE COLQNiÊL De VIntransigeant : Par la situation géographique des Nou- velles-Hébrides, par leur voisinage avec la Calédonie et les iles Loyauté, parles comp- toirs que, les premiers, nous y avons éta- blis, la France a acquis des droits incon- testables de propriété et de prépondérance sur ces terres océaniennes. Cepeniant, ces îles qui dovraient être exclusivement françaises, sont, à cause de la lâcheté de nos gouvernants, placées sous un régime mixte de protection auquel concourenten parties égales la Fiance et r Angleterre. Les Anglais d'Australie, voyant jalouse- ment grandir notre iniluence aux Hébri- des, n'ont eu depuis longtemps qu'une pen- sée et qu'un but : nous chasser de cette possession coloniale pour s'en emparer. couru dimanche un match plus intéressant que le prix du Jockey-Club à Chantilly, M. Louis Paulian, qui fut secrétaire-rédacteur, publie dans Minerva un amusant article d'anecdotes et de souvenirs. Citons d'abord un mot amusant et inédit. On sait que lorsque le président entre en séance, un huissier crie : « Chapeau bas, messieurs, s'il vous plaît ». Et l'on se dé- couvre, ou même on ne se découvre pas. Un jour, un député conservateur, très connu et par son talent d'orateur et par ses boutades d'esprit et par sa haine de la Ré- publique, refusa absolument de se décou- vrir devant le président Gambetta. Inter- pellé, il répondit : « Je ne salue que le Saint-Sacrement, les corbillards et mes amis ; M. Gambetta ne rentre dans aucune de ces catégories. » Pourquoi appelle-t-on verre d'eau le verre auquel recourt l'orateur embarrassé et qui ne contient qu'exceptionnellement de l'eau ? Chaque orateur a ses préférences, son goût, ses manies. Celui-ci boit du sirop de gomme, celui-là de l'orgeat, cet autre de l'eau de seltz, cet autre du madère. Mgr : Freppel buvait de la bière, M. Clemenceau du Marsala. Pouycr-Quertier, lui, consom- mait une demi-bouteille de Bordeaux à la moindre intervention à la tribune. M le comte de Mun ne boit que de l'eau pure. Un député bien connu et qui prononça un jour un discours sur l'alcoolisme dé- buta en ces termes : « L'alcool même par- faitement rectifié est un poison et tous ceux qui en prennent diminuent, à chaque verre qu'ils consomment, le nombre de jours qu'il leur reste à vivre ». L'orateur avait à peine achevé cette phrase qu'il éprouva le besoin d'humecter ses lèvres. Voyant que le verre d'eau ne lui avait nas signifie conciliation ». M. Jules Simon. — « Il est certain, messieurs, que j'entends des bruits de der- rière ». M. Francis Laur. — « La France va être inondée de tonneaux vides de pé- trole ». Un député ami de l'agriculture n'a-t-il pas dit un jour : « Messieurs, protéger le porc, c'est nous protéger nous-mêmes ». Le travail du chef de la sténographie et des secrétaires-rédacteurs est délicat et ma- laisé. Le règlement impose au chef de la sténographie de ne reproduire que les paroles»qu'il a entendues. Il lui enjoint de sup- primer les mots anticonstitutionnels et les expressions antiparlementaires qui ont échappé au président ou n'ont pas été ré- primées par lui. Il lui ordonne d'indiquer les mouvements, c'est-à-dire les marques d'approbation et de désapprobation, et de distribuer les très bien, les applaudissements, les marques d'assentiment géné- ral, les bruits, les murmures, les tumul- tes prolongés. Or le député qui relit l'é- preuve de son discours n'est pas toujours de l'avis des sténographes et a souvent in- terprété d'une façon différente le mouvement qui a été noté : — Comment? Vous mettez murmures 1... Mais c'étaient des marques d'assentiment. Les secrétaires-rédacteurs éprouvent aussi de ce chef pas mal de difficultés; mais comme leur travail n'est pas soumis aux députés et qu'il paraît au fur et à mesure de la séance, ce n'est qu'après coup qu'ils s'aperçoivent s'ils ont contenté ou mécon- tenté l'orateur : Ea Mémoire du Prince Henri d'Orléans Paris, 2 juin. La Société de géographie nous prie d'insérer la note suivante: En mémoire de son fils, le prince Henri d'Orléans, mort au courâ de son troisième voyage en Indo-Chine. M. le duc de Chartres a remis t la Société de géographie la somme de 1,000 francs pour la constitution d'une bourse de voyage. Cette bourse, qui se montera à 1,000 francs, sera donnée tous les trois ans & un Français pour lui faciliter un voyago économique et géographique utile aux intérêts nationaux et effectue de préférence en Asio. éprouva ie uesoin a numecter ses lèvres. Voyant que le verre d'eau ne lui avait pas encore été apporté, il interpella le garçon chargé de ce service par ces mots que seuls les sténographes entendirent : « Un grog bien chaud avec beaucoup de cognac ». M. Thiers, lui, se faisait apporter à la tribune deux verres : l'un contenait du cafa et l'autre de l'eau ; il buvait alterna- tivement dans l'un et l'autre verre, mais, cktad qu'on ignore, M. Thiers ne buvait que du café qui avait été fait spécialement pour lin, chez, lui, et qui était apporté à la Chambre par son fidèle secréuirt. M A eux le règlement enjoint d'abréger les discours dans la proportion d'environ 60 op. Quand vous retranchez quelques lignes à un orateur, vous risquez toujours de retrancher celles auxquelles il tenait le plus. Mais le règlement ne les oblige pas seulement à diminuer le discours, il leur ordonne encore d'atténuer toute expression trop vive, d'arrondir les angles, d achever une phrase incomplète, de rectifier un chiffre. Quand M. Vaillant dit : « l'empe- reur de Russie a cosaqué un oukase », les secrétaires-rédacteurs traduisent : « l'empe- reur de Russie a promulgué un édit ». Le même orateur dit-il : « La vieille reine d'Angleterre », les secrétaires-rédac- teurs écrivent : « Sa Majesté la reine Vic- toria. » Un jour un ministre des affaires étran- gères prononça les paroles suivantes : « Il faut que l'Europe sache que lorsque la France parle elle entend être obèie. » Le mot sans aucun doute avait trahi la pensée de l'orateur et le ministre félicita, le soir, les secrétaires-rédacteurs d'avoir ainsi en- tendu la phrase : « Il faut que l'Europe sache que lorsque la France parle elle entend être écoutée. Sous l'Empire, une nuit, M. Haentjens corrigeant son discours trouva que la sté- nographie avait mis bien peu d'applaudissements. 11 prend la plume et à la fin d'une belle période il écrit la note suivante desti- née à appeler l'attention des sténographes : « Il me semble qu'ici il manque un peu de sauce. » La note passa inaperçue et fut im- . primée. Ce n'est que vers les cinq heures du matin qu'un proie de l'Officiel vint réveiller le chef de la sténographie pour lu. demander de quelle sauce "il Vagissait. Depuis cette époque le mot est resté et Cependant, dans la dernière législature Ut» député amlrtl repondant à S iS et la Journée Parleienlaire Ak.ll IfHÏiAis-ÎSoUlH-lïOIÎ Paris, 2 juin. "Voici le texte complot da l'allocution quo M. Léon Bourgoois a prononcée hier, en prenant possession du fauteuil présidentiel : « Chers collègues, » Permettez-moi de vous exprimer en quelques mots les remerciements de votre bureau provisoire. Je suis proiondémanl touché du grand honneur que la Chambre vient do m» faire et que je n'ai point recherché. J'ai, vous le savez, de graves raisons personnelles pour en redouter la charge, et surtout je sais bien qu'il en est parmi nous de plus dignes. Mais je ferai de mon mieux pour remplir la charge toute provisoire que la Chambre veut bien me conlier, » Pendant ces premières séancos, il ne N'a- git pas, en eiret, d aborder les grands problè- me» politiques et sociaux que le suUïago universel, avec une volonté plus pressante qu* jamais, nous a donné mandat do résoudre. (Applaudissements a gauche.) 11 no s'agit pas d'examiner les réformas nèoes«aires dont la démocratie française attend pour les citoyens plus do lumière, de justice et d'efficace frater- nité ; pour la République plus de sfireté ; pour ia patrie plus de puissance et de grandeur mo- rale. (Applaudissements a gaucho.) » Nous n'avons en ce moment à accomplir qu'une œuvre limité», mais essentielle. Nous nous y consacraron.s tous aveo la même sentiment du devoir, impitoyables à la corruption ou a la fraude (vifs applaudissements a gauche), mais inaccessibles é la passion politique. Nous assurerons, par une justa at scrupuleuse vérification de nos pouvoirs, le respect des vo- lontés de la nation. (.Irè* bien 1 très bien I 4 gauche.) » Mes chers collègues, notre vénéré doyen vient une lois encore d'ouvrir nos travaux aveo cotte verve généreuse et familière où il semble quo chaque année malle plus de jeunesso (Applaudissements.) Ou'il me permette on votre nom à tous da lui adresser nos félicita- tions et nos remercimants. « Je prie MM. les secrétaires, qu» la meil- leure des élections, colla de l'flgo, réunit en ce moment à mes cités, do continuer leur bon concours a votre présidant provisoire. » Messieurs, il est certainement à l'heure ou je parle, deux pensées qui nous sont commu- nes à tous : l une est de fierté nationale au souvenir du voyage récent do M lo prosidont de la Itépubliqua é Saint-l'ô ersbourg L'ao- cueil fait au représentant do la Franco par le souverain de l'empire russe, los témoignagen éclatants do sympathie do la grande nation amio ot alliée, ont russorré une lois uncora los lions qui unissent los doux pays ot dunnè une nouvelle foreo A la pansés supônouro Ua droit, do progrès ot d'humanité que lour *!- lianee symbolisa aux youx du monde. i.Appiau- dissismonts.) » L'autre pensée est. au conlrairo, la plus rruollo lia toulos. Notro président d'Ago a déjà tout A l'heure adressé notro souvenir A la po- pulation si cruelloment éprouvé» do notro chère colonio de la Martinique. Qu'il soit por- mis A votre président provisoire de renouveler Ici l'expression de notre douleur : à ia mémoire dos Innombrables disparus, nous adressons notra hommage ; aux souffrances inou os de ceux qui survivent, dous mêlons toute l'émo- tion de nos cœurs et nous animions solcn- nollomont envers eux le devoir sacre do la so- lidarité de la nation. » (Vifs, applaudisscuioata.) Le mépris du euffrage universel ' M. (iuilleraet, député battu dé'V Vendéa t était questeur do la Chambre venue». : » !' r6t, '*le ,mo la bureau provisoire n» I Ziï . 4 8XPrcor "» fonction, et hier o' , «iL" 1C A l . unt no Prusoniorait qu'un inl«r
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