19 janvier 1935 - Bibliothèque de Toulouse

SAMEDI 19 JANVIER 1935
A LA CHAMBKE
D'IMPORTANTES INTERPELLATIONS
sur la mévente des produits agricoles
Paris, 18 janvier.
Le bourdonnement intense qui en-
oure la salle où siège la commission
•un' ky couvre la voix des quelques
orateurs qui, en séance publique, po-
cnt diverses questions orales aux mi-
tistres ou s'el'Iorcent d'obtenir la fixa-
ion de la date de leur interpellation ;
>n pourrait croire même que les crises
le s'élaborent plus dans l'hémicycle,
nais au cours des débats de l'indes-
a-uctible commission d'enquête.
UNE QUESTION DE M. BONNET
M Yvon Delbos ouvre la séance de-
vant une vingtaine de parlementaires,
Bt M Georges Bonnet, dont les talents
ministériels paraissent devoir rester
longtemps encore en disponibilité, po-
se modestement au ministre des Tra-
vaux publics une question sur la non
application de l'accord intervenu le
R juillet 1933 entre le ministre des Tra-
vaux publics et les grands réseaux de
Chemins de fer aux agents de ces ré-
seaux non affiliés aux Caisses de re-
traites des anciens combattants.
M Bonnet rappelle que la réintégra-
tien des cheminots a eu en contre
îiartie une diminution de l'impôt sur
fes chemins de fer et il estime que je
relus des réseaux de reprendre les
agents anciens combattants est inac-
^M^Henry Roy, ministre des Travaux
publics,' qui vient de prendre place au
banc du gouvernement, en compagnie
de MM Flandin et Cassez, renond
qu'en droit l'accord de juillet 1933 a
lai=se en dehors de la réintégration,
les" agents auxquels s'intôresfe M. Bon-
net 'Néanmoins, les compagnies de
chemins de fer ont fait un effort en
«cceptant de reprendre les agents qui,
iprès leur service militaire, avaient
iiavaillé une année chez elles.
Le ministre s'engage à poursuivre
cet effort, mais il se heurte à une situa-
tion économique générale qui empêche
les grands réseaux de faire de l'embau-
chage. Et l'incident est clos.
LA MEVENTE
DES PRODUITS AGRICOLES
Voici M. Prosper Blanc à la tribune.
Il pose une question au ministre de
l'sgriculturc sur les mesures qu'il
compte prendre pour rémêaier a la mé-
vente des produits agricoles et à la
disproportion qui existe entre les prix
à la production, et les prix à la con-
sommation.
M. Prosper Blanc. — Il est déplora-
ble qu'un prix minimum uniforme ait
Un effort considérable a donc été en-
trepris, il sera pounsuivi iusqu'à ce que
soit assuré entre la prouuction et la
consommation, un équilibre qui assu-
rera aux cultivateurs des prix rémuné-
rateurs. »
M. Prosper Biano. — L'exportation
des blés va-t-elle continuer à la même
cadence 'l
M. Cassez. — Nous devons, malheu-
reusement, tenir compte do la deman-
da des acheteurs. D'ailleurs jo négocie
actuellement l'exportation dés plantes
'ourra gères. (Applaudissements).
Et l'incident est clos.
LA MÉVENTE DU BÉTAIL
M. Albert Thibault pose ensuite une
question au même ministre sur la mé-
vente du bétail.
M. Thibault. — Nous sommes, natu-
rellement, dans l'impossibilité de stoc-
ker du bétail vivant. Aussi je tiens à
appeler 1 attention sur l'intérêt de l'ini-
tiative qu'a prise la H-dlande en déve-
loppant, bon industrie des conserves de
viande et en attribuant aux chômeurs
et assistés des secours en viande de
conserve. La Suisse a suivi cet exemple
et s'en rouve bien. Pourquoi ne ten-
terions-nous pas la même expérience?
La situation de notre élevage ne peut
pas se prolonger davantage. L'abatage
de huit mille têtes de gros bétail par
mois est un moyen à essayer pour com-
mencer. » (Applaudissements.)
Dans sa réponse, le ministre de
l'Agriculture fait observer que la Hol-
lande a abattu trois cent cinquante
mille têtes de bovins, ce qui lui a coûté
environ -400.000 millions, et que, d'autre
part, une expérience analogue a 'coûté
aux Etats-Unis près de 3 milliards.
Néanmoins, la commission du mar-
ché de la viande a envisagé des mesu-
res d'assainissement.
« Nous avons, conclut M. Cassez,
un million de bovins en plus qu'en 1913
et il convient de résorber rapidement
un tel excédent. Le gouvernement,
d ailleurs, espère bientôt proposer a la
Chambre les mesures propres à assainir
le marché de la viande, après ceux du
blé et du vin. » (Applaudissements.)
Et l'incident est clos
La fournée Parlementaire
H53 PALAIS BOURBON
LA QUESTION DU CHARBON
SARROIS
Paris, 18 janvier.
Une délégation de la Commission
des travaux publics de la Chambre,
conduite par son président, M. Baron,
et composée de MM. Delsart, Appour-
chaud, Evrard et de Saint-Just, a été
reçue par le président du Conseil.
La délégation a exposé à M. P.-E.
Flandin a situation nouvelle qui résul-
tera du point de vue économique du
retour de la Sarre au Beich et a insisté
sur la nécessité de soumettre le char-
bon sarrois aux mêmes mesures de
contingentement que les autres char-
bons étrangers.
Le président du Conseil a donné l'as-
surance aux représentants de la Com-
mission des travaux publics que le
gouvernement avait le légitime souci
de protéger une branche importante de
l'activité nationale. 11 a ajouté que les
importations sarroises de charbon, qui
s'élèvent actuellement à 4 millions et
demi, seront réduites de 2 millions
pendant une période de six ans.
Celte mesure aura pour effet de di-
minuer le chômage dans les mines
françaises. On évalue à deuze journées
de travail le gain qui en résultera
pour les mineurs français.
Une réforme plus sérieuse
du règlement de la Chambre
va être proposée
line épisode à duel Anslo-Russe
L'Irak plaide centre la Perse 1 à
LES CONTRIBUABLES
la Présidence du Conseil
LA FIXATION
DE LA DATE DES INTERPELLATIONS
SUR LE CHOMAGE
Reste à fixer la date d'une dizaine
d interpellations relatives à la crise et
au chômage.
Le président annonce que les candi.
1 dats aux interpellations sont d'accord
été établi pour les blés sans tenir J avec le gouvernement pour en fixer la
compte de la différence des prix de '
revient selon les régions et que h*
protection établie pour le blé n'ait pas
été étendue aux autres produits agri-
coles Actuellement les paysans ven-
dent 'leurs produits à bas prix, alors
qu'ils sont obligés de payer toujours
cher ce dont ils ont besoin. Un grand
nombre sont menacés de ruine et de
misère. Veut-on aggraver l'exode ru-
ral et' augmenter le nombre de nos
grandes cités industrielles ? (Très bien
sur divers bancs). Trop souvent, l'agri-
culture a été sacrifiée dans les tran-
sactions douanières. Pourquoi ne pas
donner aux chômeurs des secours en
pain, en viande et en vin puisque ces
produits surabondent ? Pourquoi aussi
ne pas augmenter la ration de viande
et de vin des soldats î » (Applaudis-
sements sur de nombreux bancs).
Inutile de rappeler, répond M. Cas-
sez, ministre de l'Agriculture, que la
; crise qui nous accable est une crise
' de surproduction.
Le gouvernement poursuit, en ce qui
(concerne le blé les mesures d'exporta-
tion, de stockage, de dénaturation
qu'a prévues la loi.
Pour le vin quinze millions d'hecto-
litres vont être distillés. Pour la vian-
de et le vin certaines des mesures
préconisées par M. Blanc vont être
mises à exécution. Quant à la protec
tion douanière des produits agricoles,
les chiffres des statistiques prouvent
qu'elle est très efficace car, depuis 1 an
passé l'importation est devenue très
faible, quand elle n'est pas tombée a
zéro. (Applaudissements).
discussion à vendredi prochain.
M. Grisoni insiste pour la jonction
aux mêmes interpellations de celle
qu'il a l'intention de soutenir sur la
situation des finances communales.
M. Jacquier, ministre du Travail,
fait observer que cette interpellation
vise un autre objet que le chômage.
Aussitôt, M. Grisoni modifie le texte
de son interpellation et celle-ci est
jointe aux autres, en dépit des protes-
tations de M. Jacquier qui se refuse
à établir un lien entre le chômage et
le mauvais état des finances commu-
nales.
Les interpellations de MM. Serol et
Paulin, sur les sanctions qui ont été
prises à l'égard des ouvriers des éta-
blissements militaires, viendront en
discussion le 1 er février.
Quant eux interpellations de MM. le
chanoine Desgranges, Perrot et Le
Bail, sur la crise de la pêche maritime,
elles' seront inscrites à l'ordre du jour
du 22 février.
M. le chanoine Desgranges. _ J'ac-
cepte d'autant plus volontiers cette
date que je sa 5 - par expérience que la
période qui précède les interpellations
inspire souvent très heureusement les
ministres.
Je sais, d'ailleurs, que le ministre de
la marine marchande prépare un pro-
jet destiné à venir e.i aide à nos ma-
rins pêcheurs. » (Applaudissements).
Et la séance est levée à 16 h. 50.
Prochaine séance mardi après-midi :
suite de la discussion de la réforme
du règlement.
L nniversaire
du l fêvri
Paris, 18 janvier
L'Association du « 0 Février » vient
d'adresser aux présidents de toutes les
Associations et Ligues qui ont partiel-
né aux manifestations du 6 février
dernier un appel en faveur de la com-
mémoration de cet anniversaire.
Elle demande que le fa février pro-
chain iù anciens combattants, la jeu-
nesse et tous 3=s patriotes se rassem-
'h'ent nlace do la Concorde et défilent
pi useS en ^posant des fleurs a
l'endroit ou sont tombées les victimes.
UN REFUS DE LA C G. T.
A LA G .G. T. U.
Paris, 18 Janvier.
Ta C G T a opposé u nrefus a
l'offre qui lui avait été faite par la
C G T U de participer à une mani-
festations riour commémorer l'anniver-
saire de la journée du 12 février 193-1.
* r- î- 93, r. de Richelieu
COFFRES-FORTS paris *
(B'AUCHE as. >