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Implications de l'IRD (ex ORSTOM) - Centre d'Océanologie de ...

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L'approche comparative elle-même comprenait <strong>de</strong>ux<br />

volets :<br />

• étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s modalités d'<strong>ex</strong>ploitation <strong>de</strong>s ressources<br />

en poissons démersaux<br />

Selon les îles et les données disponibles, cette étu<strong>de</strong> a<br />

reposé sur <strong>de</strong>s approches différentes <strong>de</strong> l'activité et <strong>de</strong><br />

l'effort <strong>de</strong> pêche. A Sainte-Lucie et à la Dominique, <strong>de</strong>s<br />

données statistiques étaient recueillies <strong>de</strong>puis plusieurs<br />

années, il a été nécessaire <strong>de</strong> les vali<strong>de</strong>r et <strong>de</strong> les<br />

traiter. En Martinique, il <strong>ex</strong>istait une base <strong>de</strong><br />

connaissances très sérieuse (programme décrit ci<strong>de</strong>ssus)<br />

qui a été complétée par <strong>de</strong>s estimations moins<br />

détaillées obtenues les années suivantes. En<br />

Gua<strong>de</strong>loupe, où aucune donnée statistique n'<strong>ex</strong>istait,<br />

une approche indirecte <strong>de</strong> l'effort a été effectuée en<br />

évaluant les quantités <strong>de</strong> matériaux utilisés pour<br />

confectionner les engins <strong>de</strong> pêche vendus par les<br />

coopératives <strong>de</strong> Martinique et <strong>de</strong> Gua<strong>de</strong>loupe. Des<br />

typologies <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s d'<strong>ex</strong>ploitation et <strong>de</strong>s indicateurs<br />

standardisés d'effort <strong>de</strong> pêche ont ainsi été définis.<br />

• étu<strong>de</strong> par pêches scientifiques standardisées, <strong>de</strong> la<br />

structure du peuplement <strong>ex</strong>ploité<br />

L'échantillonnage <strong>de</strong>s captures professionnelles a été<br />

écarté pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la ressource, au profit <strong>de</strong> pêches<br />

réalisées en parallèle avec <strong>de</strong>s "nasses antillaises" <strong>de</strong><br />

maille 31 mm, construites et utilisées <strong>de</strong> façon i<strong>de</strong>ntique<br />

dans chaque île, sauf à Sainte-Lucie. Les données ainsi<br />

recueillies ont permis <strong>de</strong>s comparaisons <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments<br />

(kg/nasse), <strong>de</strong> composition spécifique, et <strong>de</strong> structure<br />

<strong>de</strong> taille <strong>de</strong>s captures.<br />

Le rapprochement <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux volets a apporté <strong>de</strong>s<br />

éclairages nouveaux sur la relation entre la pression <strong>de</strong><br />

pêche et la composition du stock <strong>ex</strong>ploité.<br />

3 PRINCIPALES DECOUVERTES DE L’IRD-<br />

<strong>ORSTOM</strong> AVANT 2001<br />

3.1 Sur la Polynésie Française<br />

Des découvertes importantes ont été faites par l’IRD et<br />

ses partenaires sur la biogéochimie <strong>de</strong>s atolls. Elles ont<br />

permis <strong>de</strong> répondre à <strong>de</strong>s questions fondamentales :<br />

• Comment un atoll survit-il au milieu d’un désert<br />

océanique ?<br />

• Les atolls sont-ils <strong>de</strong>s sources ou <strong>de</strong>s puits pour les<br />

éléments nutritifs ?<br />

• Quelle est la productivité <strong>de</strong>s atolls ?<br />

• Qui sont les producteurs primaires ?<br />

• Quel est le réseau trophique dans un lagon ?<br />

• Où se passe la minéralisation <strong>de</strong> la matière<br />

organique produite ?<br />

• Que représente la pêche artisanale ?<br />

• Quelle est l’influence <strong>de</strong> la géomorphologie ?<br />

• La productivité <strong>de</strong>s lagons peut-elle supporter une<br />

aquaculture <strong>ex</strong>tensive d’huîtres perlières ?<br />

• Quel est l’impact anthropique sur les écosystèmes<br />

lagonaires ?<br />

• Comment l’évolution <strong>de</strong> l’environnement sur 20 000<br />

ans influence-t-elle la croissance récifale ?<br />

3.1.1 Fonctionnement global <strong>de</strong> l’atoll<br />

A partir <strong>de</strong>s années 80, les chercheurs <strong>de</strong> l’IRD se sont<br />

activement penchés sur le paradoxe <strong>de</strong> la forte<br />

11<br />

productivité d’un atoll au milieu d’un désert océanique.<br />

En effet, il semblait difficilement <strong>ex</strong>plicable que les<br />

biomasses animales et végétales observées à<br />

l’<strong>ex</strong>térieur <strong>de</strong> l’atoll et dans le lagon puissent <strong>ex</strong>ister<br />

dans <strong>de</strong>s eaux ne contenant que très peu d’azote et <strong>de</strong><br />

phosphore minéral. Quatre hypothèses ont été<br />

proposées pour découvrir les sources <strong>de</strong> nutriments<br />

permettant cette apparente fertilité : 1) <strong>de</strong>s remontées<br />

d’eaux profon<strong>de</strong>s riches en sels nutritifs à l’intérieur du<br />

socle corallien (Rougerie & Wauthy 1986, Rougerie et al<br />

1992); 2) le flux horizontal d’eaux océaniques pauvre en<br />

nutriments mais constant et utilisable par l’écosystème,<br />

(Charpy 2001) ; 3) <strong>de</strong>s remontées d’eaux riches en<br />

nutriments le long <strong>de</strong>s flancs <strong>de</strong> l’atoll (Charpy-Roubaud<br />

et al 1990) et 4) la présence d’organismes capables<br />

d’utiliser l’azote moléculaire dissous (N2) (Charpy-<br />

Roubaud et al 2001).<br />

Après plusieurs années <strong>de</strong> recherche, il apparaît :<br />

• qu’il n’y a pas <strong>de</strong> paradoxe (Charpy 2001). En effet :<br />

o les apports en azote et phosphore nécessaires à la<br />

vie <strong>de</strong>s atolls peuvent être faibles car il <strong>ex</strong>iste une<br />

intense reminéralisation à l’intérieur <strong>de</strong> la trame<br />

récifale et dans les sédiments du lagon<br />

o le flux océanique horizontal fournit très largement<br />

la quantité d’azote et <strong>de</strong> phosphore nécessaire<br />

o le récif peut utiliser les nutriments du flux horizontal<br />

même à faible concentration grâce à sa surface<br />

fractale importante (Basillais 1997, 1998)<br />

• que <strong>de</strong>s remontées d’eaux à l’<strong>ex</strong>térieur du récif sont<br />

générées par <strong>de</strong>s mouvements turbulents verticaux<br />

et enrichissent le flux océanique horizontal (Charpy-<br />

Roubaud et al 1990)<br />

• que la fixation d’azote moléculaire est un processus<br />

important aussi bien sur les substrats meubles que<br />

sur les substrats durs et contribue à enrichir<br />

l’écosystème en cet élément<br />

• que les remontées d’eaux riches en nutriments par<br />

le processus d’endo-upwelling <strong>ex</strong>istent mais sont<br />

très lentes et jouent donc un rôle secondaire dans<br />

le fonctionnement global <strong>de</strong> l’atoll (Leclerc et al<br />

1999)<br />

3.1.2 Fonctionnement <strong>de</strong>s lagons<br />

Bilans entre le lagon et l’océan<br />

Le temps <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s eaux océaniques dans les<br />

lagons dépend <strong>de</strong> la profon<strong>de</strong>ur du lagon, du nombre,<br />

<strong>de</strong> la profon<strong>de</strong>ur et <strong>de</strong> l’orientation <strong>de</strong>s passages reliant<br />

le lagon à l’océan. Dans le temps, ce temps <strong>de</strong><br />

rési<strong>de</strong>nce dépend <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> la houle. C’est ainsi<br />

qu’à Tikehau, le temps <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce qui est en<br />

moyenne <strong>de</strong> 6 mois peut être <strong>de</strong> quelques semaines<br />

pendant les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> forte houle (Lenhardt 1991).<br />

Les bilans du phosphore et <strong>de</strong> l'azote entre l’océan et le<br />

lagon <strong>de</strong> l’atoll <strong>de</strong> Tikehau montrent qu’une partie du<br />

phosphore minéral entrant dans le lagon ressort sous<br />

forme organique mais qu’il n’y a ni source ni puits <strong>de</strong> P<br />

dans le lagon. Par contre il ressort plus d’azote qu’il n’en<br />

rentre. Cet apport provient <strong>de</strong> la fixation d’azote par les<br />

cyanobactéries benthiques (Charpy-Roubaud et al<br />

1990).<br />

Les productions primaires <strong>de</strong>s lagons<br />

La production primaire <strong>de</strong>s sédiments meubles <strong>de</strong>s<br />

lagons est due en gran<strong>de</strong> partie à la présence <strong>de</strong><br />

cyanobactéries formant <strong>de</strong>s microbialithes dont certains<br />

forment <strong>de</strong>s coussinets <strong>de</strong> 10 à 20 cm <strong>de</strong> diamètre

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