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26 janvier 1925 - Bibliothèque de Toulouse

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LUNDI 86 JANVIER <strong>1925</strong><br />

DU<br />

On fait quelque bruit dans les gazettes pour<br />

la création d'une prétendue Académie provin-<br />

t-Joie, qui si elle, se constituait, serait d'un ri-<br />

dicule achevé, il est extraordinaire <strong>de</strong> voir<br />

comment, au.iourd'hui que ces questions sont<br />

À l'ordre du jour, <strong>de</strong>s gens qui u'v enten<strong>de</strong>nt<br />

rien préten<strong>de</strong>nt faire du régionalisme. Il n'y<br />

a pas, en France, ce que dédaigneuse'<br />

a pas, en France, ce que dédaigneusement les<br />

Parisiens appellent : la Province : il y a ies<br />

Provinces, qui furent do magnifiques réalités<br />

et ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt qu'à revivre.<br />

L'Académie <strong>de</strong> la Province serait une pure<br />

absurdité. Quel lien commun peut rattacher<br />

win béarnais comme Francis Jammes, un<br />

breton comme. Le Braz, un provençal comme<br />

d'Arbaud t Quand se réuniront-ils ? Quand<br />

concerteront-ils leurs efforts ?<br />

Mais M y a les Académies <strong>de</strong>s Provinces,<br />

et celles-là on ne saurait assez souhaiter<br />

flû'eltes <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s centres agissants et<br />

vivants.<br />

Nous avofts signalé la création <strong>de</strong> l'Acadé-<br />

mie <strong>de</strong> Béarn. M. Pierre Lasserre en a<br />

exposé le programme do façon parfaite :<br />

— Plus j'avance dans la vie. et mieux je<br />

sens tout ce que je dois à mon pays, le me<br />

rattache à lui, non seulement par tous mes<br />

souvenirs d'enfance, mais par mes goûts, mes<br />

désirs, ma manière <strong>de</strong> sentir et <strong>de</strong> penser.<br />

Il y a chez nous une civilisation très an-<br />

«ioune. et tout paysan y reçoit <strong>de</strong> ses aïeux<br />

un héritage ds vraie noblesse. C'est le patri-<br />

moine ds nos traditions, <strong>de</strong> notre culture,<br />

<strong>de</strong> notre sensibilité béarnaise que nous sou-<br />

haitons, pour notre part, <strong>de</strong> défendre et<br />

d'enrichir.<br />

K Car tous, si différentes que soient nos<br />

Idées et nos tendances, nous sommes unis<br />

dans l'amour <strong>de</strong> notre terre et la fidélité à<br />

la mémoire <strong>de</strong> ceux qui, avant nous, y ont<br />

travaillé, souffert, aimé.<br />

« Nous tâcherons donc d'entretenir chez<br />

nous un foyer <strong>de</strong> vie intellectuelle, d'où<br />

rayonneront les qualités foncières <strong>de</strong> notre<br />

race. La civilisation mo<strong>de</strong>rne, dont je ne nie<br />

cartes pas les bienfaits, a ses dangers : elle<br />

tend à tout niveler et uniformiser, à détruire<br />

le caractère original <strong>de</strong> nos provinces, à tarir<br />

ainsi un <strong>de</strong>s sentiments les plus forts qui<br />

soient dans je cœur <strong>de</strong>s hommes, à la source<br />

mênie du patriotisme. Nous nous efforcerons<br />

i<strong>de</strong> susciter et d'encourager 1 tous les travaux j<br />

.propres à maintenir notre Béam et à le glo-<br />

rifier.<br />

a Notre langue même, nous <strong>de</strong>vons religieu-<br />

fe ornent la conserver, en joindre l'usage à<br />

celui <strong>de</strong> la langue française. Quel que soit<br />

mon culte pouc celle-ci, j'estime qu'il y au-<br />

rait quelque chose <strong>de</strong> perdu au mon<strong>de</strong> le jour<br />

ioù les enfants béarnais diraient papa et ma-<br />

man au lieui <strong>de</strong> « paï » et « mai > qui sont si<br />

beaux. »<br />

Par ailleras, M. Fargetan, dans le Journal<br />

'<strong>de</strong>s Débats, montre, à propos <strong>de</strong> l'Académie<br />

<strong>de</strong> Mâcon. la « renaissance <strong>de</strong>s Académies <strong>de</strong><br />

province ». Après avoir vécu du passé, dit-il,<br />

.«lies veulent faire œuvre créatrice et tirer<br />

vs'hier tout ce qui peut Stre utile à <strong>de</strong>main ».<br />

Sur la proposition <strong>de</strong> M- Jeanton, l'Académie<br />

rie Mâcon a donné son appui au comité <strong>de</strong>s<br />

arts appliqués qui vient <strong>de</strong> rénover l'art du<br />

mobilier à <strong>de</strong>ux bois qui fut particulier, aux<br />

«siècles passés, à la Bresse et au Méconnais.<br />

De même l'Académie <strong>de</strong>s Jeux-Floraux<br />

la-t-elle été heureuse <strong>de</strong> s'associer à la célé-<br />

bration du IV* centenaire <strong>de</strong> Ronsard et d'ins-<br />

tituer un concours nouveau en son honneur.<br />

Il n'est pas besoin sur ce terrain <strong>de</strong> créer<br />

<strong>de</strong>s organismes nouveaux. Maintenons, rani-<br />

mons au besoin les anciens, qui ont fait<br />

leurs preuves. Voilà le vrai régionalisme.<br />

QUESTIONS POLITIQUES<br />

Toutes les fois que la justice républicaine<br />

a dû s'exercer sur <strong>de</strong>s actes ou sur <strong>de</strong>s hom-<br />

mes politiques, elle a mérité ce jugement <strong>de</strong><br />

M. Barthou :<br />

* Il y a quelque chose <strong>de</strong> gangrené dans<br />

notre organisation judiciaire ».<br />

Plus tard, dans le procès <strong>de</strong> Mme Caillaux,<br />

à la veille <strong>de</strong> la guerre, on entendra le con-<br />

seiller Dagoury se pencher vers le prési<strong>de</strong>nt<br />

Aibanel et lui dire : « Monsieur, vous nous<br />

déshonorez ».<br />

Tous ceux qui ont atteint un certain âge se<br />

souviennent avec dégoût <strong>de</strong>s scandales re-<br />

tentissants que furent les affaires <strong>de</strong> l'Union<br />

Générale, Wilson ou le trafic <strong>de</strong>s décorations,<br />

Humbert et les Crawford, le Panama et<br />

Dreyfus.<br />

Il faut y ajouter les affaires Rouetan, Du-<br />

mont-Bor<strong>de</strong>au, Syveton, Mme Caillaux, Ger-<br />

maine Berton et le Million <strong>de</strong>s Chartreux, et<br />

le liquidateur Duez, Rocheite, la B. 1. C. Et<br />

encore les affaires jugées en Haute-Cour, <strong>de</strong><br />

Boulanger, <strong>de</strong> Dérouîè<strong>de</strong>, Buffet, Lur-Saluces,<br />

pour terminer par les procès <strong>de</strong> Malvy et <strong>de</strong><br />

Caillaux et par le refus <strong>de</strong> juger Cachin.<br />

Alors vous viennent à la mémoire les noms<br />

<strong>de</strong> tous ces magistrats que leurs coupables<br />

complaisances ont rendus tristement célè-<br />

bres : Aibanel, Ballot-Beaupré, Baudouin,<br />

Bertulus, Bompard, Boueard, Bulot, Cuzot,<br />

Dauphin, Fabre, Herbeaux, Gustave Humbert,<br />

Laurent-Atthalin, Lcew. Lombard, Manau. Ma-<br />

riage, Monier, Thomas, Worms. Pour ne pas<br />

établir <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés dans le mépris qu'ils ont<br />

soulevé, ils sont cités par lettre alphabétique.<br />

Le rappel <strong>de</strong> tourtes ces turpitu<strong>de</strong>s est con-<br />

<strong>de</strong>nsé dans un ouvrage <strong>de</strong> Dutrait-Orozon :<br />

La Justice Républicaine (Nouvelle Librairie<br />

Nationale. 3, place du Panthéon, Paris) -<br />

Quiconque a lu <strong>de</strong> cet auteur son étonnant<br />

Précis <strong>de</strong> J'affaire Dreyfus et son Gambetta et<br />

la Défense nationale savent que Dutrait-Cro-<br />

Crozon ne se paye ni <strong>de</strong> mots ni <strong>de</strong> phra-<br />

ses sentimentales : tout est chez lui textes,<br />

citations, références : c'est un auteur irréfu-<br />

table-<br />

Le nouvel ouvrage <strong>de</strong> Dutrait-Crozon n'a<br />

que 150 pages. Il n'est donc pas fatigant. Il<br />

permettra à chacun et surtout aux jeunes<br />

gens qui n'ont pas vécu, comme nous les tris-<br />

tes jours où se déroulaient ces honteuses<br />

affaires, <strong>de</strong> se faire une idée <strong>de</strong> ce que peut<br />

être la justice quand elle est asservie aux<br />

plus basses passions <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> parti<br />

parti.<br />

LES REVUES<br />

— Voici les ouvrages nouveaux dont la Re-<br />

vue <strong>de</strong> France, (20, avenue Rapp, Paris)<br />

annonce la publication pour l'année <strong>1925</strong> :<br />

Monsieur <strong>de</strong> Pal-Olive, roman par Robert<br />

<strong>de</strong> Fiers, <strong>de</strong> l'Académie Frasçaise ; Madame<br />

Lesoir, roman par Henri Lavedan, <strong>de</strong> l'Aca-<br />

démie Française ; Les Rois Aveugles, roman<br />

par J. Kessel, avec la collaboration <strong>de</strong> Hélène<br />

Iswolsky ; /liberté, roman par Pierre Benoit •<br />

Les Hommes Frénétiques, roman, par I-'mest<br />

Pérocîion ; Pascal, pièce en cinn actes par<br />

Jean Richepin, <strong>de</strong> l'Académie Française et<br />

Lionel Laroze.<br />

Des romans et nouvelles : d'Henri Béreud<br />

Roland Dorgelès, Bouohardon, Armand Pral<br />

vtel. André Ri voire, etc... , <strong>de</strong> Valle Incîan<br />

(traduction d'Albert Glorget) et <strong>de</strong> W. Somer-<br />

set Maugham (traduction <strong>de</strong> Mme E.-R. Blan,<br />

chet), ces <strong>de</strong>ux grands écrivains étrangers<br />

révélés aux lecteurs français par la Revue <strong>de</strong><br />

France La <strong>de</strong>uxième série <strong>de</strong>s Nouvelles Let-<br />

tres à Françoise, par Marcel Prévost, <strong>de</strong><br />

l'Académie Française.<br />

La. Revue <strong>de</strong> France publiera encore : Sou-<br />

venirs du Comte H'aleuJSkj et sa correspon-<br />

dance avec Napoléon lit, présentés par G<br />

Raindre. ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> France : Mémoires<br />

du curé <strong>de</strong> Versailles sovs Louis XIV (2 S ear-<br />

tie), <strong>de</strong>s lettres <strong>de</strong> Guizot et une Tragédie<br />

médite en France, d'Edgar Poe.<br />

Parmi les prochains articles <strong>de</strong> la Ret«s<br />

<strong>de</strong> France : La question <strong>de</strong>s ious-marins, par<br />

Laobauf. <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong>s Sciences- Enfin,<br />

pour toutes les rubriques : histoire <strong>de</strong>s idées,<br />

sciences, histoire, littérature, arts, en <strong>de</strong>hors j<br />

<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s collaborations critiques, le lec- !<br />

teur est désormais renseigné par <strong>de</strong>s Com-<br />

mentaires analytiques, périodiques, qui ne<br />

laisseront rien échapper d'important.<br />

— Dans le Mercure <strong>de</strong> France (<strong>26</strong>, rue <strong>de</strong><br />

Çonrié, Paris), M. Henri Mazel analvse ainsi I<br />

(n du 15 <strong>janvier</strong>!, l'ouvrage <strong>de</strong> Geoiwes So- i<br />

rel. la Ruine du Mon<strong>de</strong> antique, que la li-<br />

brairie Marceft Rivière vient <strong>de</strong> rééditer :<br />

« George Sorel, théologien rigoureux <strong>de</strong><br />

1 évangile <strong>de</strong> Karl Marx et propagateur mys- :<br />

trque <strong>de</strong> sa forme orthodoxe, l'église commu- !<br />

niste (car, n'en déplaise à nos unifiés, le ',<br />

communisme bolchevique est bien l'aboutis- '<br />

6ant logique du dogme marxiste) était un an-<br />

cien ingénieur en chef <strong>de</strong>s Ponts et Chaus- j<br />

sées, qui <strong>de</strong>puis sa mise à la retraite lisait !<br />

assidûment les philosophes, les sociologues<br />

et les historiens et rédigeait aussitôt ses ré-<br />

flexions : celles-ci sont toujours très inté- !<br />

ressantes, car peu d'esprits étaient aussi per-<br />

sonnels, aigus, verveux et érudi+s que celui<br />

<strong>de</strong> ce vieillard très doux, très poli et dont la<br />

conversation était toujours si agréable.<br />

« Comment un intellectuel d'une aussi<br />

haute trempe était-il <strong>de</strong>venu le fakir d'une<br />

doctrine dont il ne pouvait pas nier l'absur-<br />

dité, puisqu'il ne lui reconnaissait qu'une<br />

valeur <strong>de</strong> mytihe, c'est un <strong>de</strong> ces problèmes<br />

psychologiques que je ne me charge pas <strong>de</strong><br />

résoudre. La même question se pose d'ailleurs<br />

pour bien d'autres esprits, et supérieurs en-<br />

core. Qu'un Jaurès, outre vi<strong>de</strong> et cvmbale re-<br />

tentissante, résonne comme un gong en ma-<br />

tière économique et financière, cela n'a rien<br />

i <strong>de</strong> surprenant, mais qu'un Anatole France,<br />

| l'esprit le plus fin, ie plus nuancé, le plus-,<br />

souriant, le plus tolérant (on alignerait sans<br />

; fin les épithètes louangeuses) s'enrégimente<br />

• dans on parti composé d'énergumènes fana-<br />

j tiques, qu'un George Sorel, penseur subtil et<br />

j savant polypitique. s'éprenne d'une doctrine<br />

1 <strong>de</strong> pachy<strong>de</strong>rme brutal, c'est ce qu'on n'arrive<br />

! pas à comprendre. 11 doit y avoir au début <strong>de</strong><br />

| tels glissements quelque cause personnelle<br />

et passionnelle,, peut-être pour Anatole France<br />

une attaque venimeuse d'un bourgeois bien<br />

pensant . peut-être pour George Sorel quel-<br />

que, passe-droit <strong>de</strong> collègue ou quelque bas<br />

potin <strong>de</strong> salon <strong>de</strong> province, et du coup les<br />

victimes se réveillent muées en irréconci-<br />

liables mangeurs <strong>de</strong> bourgeois... Pauvre<br />

chose que l'âme humaine !<br />

« Donc, Geome Sorel était bien avant sa<br />

mort, un farouche « syndicaliste révolu-<br />

tionnaire », nous disons aujourd'hui « sovié-<br />

tiste communiste » : il n'avait qu'horreur<br />

pour ces socialistes parlementaires qui atten-<br />

<strong>de</strong>nt la paliiagénésie sociale d'un tas <strong>de</strong> pe-<br />

tites lois et il ne voyait <strong>de</strong> louable que la<br />

conquête Intégrale et brutale du pouvoir (ses<br />

Réflexions sur la violence sont d'une verve<br />

savoureuse). Nul n'avait prononcé contre Jau-<br />

rès <strong>de</strong>s paroles plus gonflées <strong>de</strong> mépris et<br />

<strong>de</strong> haine, et certainement il aurait été très<br />

embarrassé, le <strong>de</strong>rnier dimanche <strong>de</strong> novem-<br />

bre, s'il lui avait fallu suivre ses amis à la<br />

panthéonisation du grand tribun ; mais com-<br />

me la fin justifie le moyen, il n'aurait sans<br />

doute pas désapprouvé la manifestation, dans<br />

l'espoir <strong>de</strong> la voir aboutir au coup <strong>de</strong> force qui<br />

d'ailleurs n'eut pas lieu. Et les simples pas-<br />

sante peuvent trouver là matière à réflexions,<br />

sinon sur la violence, du moins sur la cons-<br />

cience et l'intelligence. Le marxisme, dont<br />

l'absurdité scientifique éclate aux yeux <strong>de</strong><br />

tout sociologue, se manifeste <strong>de</strong>puis cinq<br />

ans à tout observateur comme, pour parler à<br />

l'Alfred <strong>de</strong> Musset, « la meule du pressoir <strong>de</strong><br />

l'abrirtissement » et on trouve <strong>de</strong>s France et<br />

<strong>de</strong>s Sorel pour l'acclamer jusqu'à leur <strong>de</strong>r-<br />

nière heure- Bonne cervelle humaine l<br />

« Quant à La Ruine du mon<strong>de</strong> antique, con-<br />

ception matérialiste <strong>de</strong> l'histoire, ce sont les<br />

réflexions que mit par écrit George Sorel au<br />

cours <strong>de</strong> 6a lecture <strong>de</strong>s livres <strong>de</strong> Gaston Bois-<br />

sier et <strong>de</strong> Guillaume Fenrero ; et quoique ces<br />

réflexions soient intéressantes, elles n'appor-<br />

tent rien <strong>de</strong> nouveau, pas même la concep-<br />

tion matérialiste qu'elles promettent un peu<br />

hâtivement En fait d'idées neuves, je trouve<br />

cette affirmation (p. 315) a qu'une révolution<br />

ouvrière, conduite suivant les idées marxis-<br />

tes, aura <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s chances <strong>de</strong> se produire<br />

sans Terreur et sans proscriptions » et cette<br />

prophétie acceptable sous bénéfice d'inven-<br />

taire en 1901, date <strong>de</strong> la première édition du<br />

livre, <strong>de</strong>venait d'une telle fausseté sinistre<br />

en 1922, date <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième, qu'elle eût bien<br />

dû disparaître du texte 1 Mais sur ce pro-<br />

blème passionnant <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> la civilisa-<br />

tion antique et <strong>de</strong> son remplacement par la<br />

civilisation chrétienne, rien que <strong>de</strong>s enfan-<br />

tillages, comme cette assertion que les dis-<br />

putes théologiques <strong>de</strong>s V° et VI e siècles re-<br />

couvraient <strong>de</strong>s « conflits <strong>de</strong> puissances »<br />

ou comme cette découverte que « si l'Eglise<br />

i'arrivait pas à se réformer, c'est qu'il lui<br />

manquait cette connaissance <strong>de</strong>s principes<br />

fondamentaux <strong>de</strong> l'histoire que Karl Marx et<br />

Engels <strong>de</strong>vaient enseigner aux socialistes mo-<br />

<strong>de</strong>rnes » I Ce qui prouve, du moins que le<br />

fanatisme marxiste suffit à transformer en<br />

hécasson le plus verveux, le plus personnel<br />

et quelquefois le plus intelligent <strong>de</strong>s anciens<br />

inspecteurs en chef <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées. ><br />

— Le Feu (Aix-en-Provence) a consacré un<br />

numéro tout entier (1er décembre) au grand<br />

poète Louis -e Cardonnel. Parmi les pages<br />

les plus intéressantes, U faut citer celles que<br />

M. Alphonse Métérié a consacrées à Mme Ga-<br />

brielle Delzant, qui se rattache étroitement à<br />

notre région. Voilà un détail qui jusqu'ici,<br />

semble-t-il, avait été un peu négligé.<br />

«Née en 1854, morte en 1903, GabrieRe <strong>de</strong><br />

Critan avait épousé vers 1878 M. Altdor Del-<br />

zant ; pas un nuage ne ternit ce foyer rni-<br />

dèle, si ce n'est la mort en bas-âge d'un pre-<br />

mier-né dont la naissance <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux filles ne<br />

consola pas la jeune femme. M. et Mme Del-<br />

zant vivaient tantôt à Paris, tantôt, en Guyen-<br />

ne, entre Agen et Auch, au château <strong>de</strong> Pa-<br />

rays. Les lettres <strong>de</strong> Gabrielle Delzant, qu'a-<br />

vait rassemblées l'inconsolable tendresse<br />

d'un mari mort peu après elle et qu'on pu-<br />

blia en 1906, sont accompagnées d'une pré-<br />

face <strong>de</strong> sa vieille amie, Mme Th Rentzon,<br />

plus émouvante qu'instructive ; ces lettres<br />

elles-mêmes, qui font songer à une Eugénie<br />

<strong>de</strong> Guérin plus mondaine, très mo<strong>de</strong>rne très<br />

éprise <strong>de</strong> ectures et d'idées — et peut-être<br />

moins touchante que l'admirable solitaire du<br />

Cayla — jetteraient, si nous étions tenté <strong>de</strong><br />

la peindre, un jour sar.6 doute insuffisant<br />

WRIBUJKE LIBRE<br />

UN PEU D'HISTOIRE<br />

On nous écrit :<br />

Ketnomtons à quelques aimées avant la<br />

feuerre et rappelons nos souvenirs, Gouvernes<br />

tout » ne nous pardonnera jamais la défaite<br />

que nous lui avons infligée et qu'elle exploi-<br />

tera <strong>de</strong> son mieux les faiblesses et les fautes<br />

<strong>de</strong> nos gouvernants pour prendre, un jour,<br />

sa revanche.<br />

A nous, .anciens combattants, <strong>de</strong> nous souve-<br />

wk <strong>de</strong>s leçons du passé et faisons effort<br />

pour les rappeler à ceux qui les auraient dé-<br />

jà oubliées I<br />

Un. ancien combattant.<br />

magne. Toute guerre était désormais imposa<br />

blé! disait Jaurès à Gaillac, en mar 1914 L'Al-<br />

lemagne, disait Brizon. autre socialiste <strong>de</strong><br />

marque, a une volonté certaine <strong>de</strong> paix, et<br />

(<strong>de</strong>puis le plus humble <strong>de</strong> ses paysams jusqu a<br />

son empereur, l'Allemagne tout entière veut<br />

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