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Maître Puntila et son valet Matti

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Brecht voulait un théâtre analytique qui incite le spectateur à une réexion distanciée <strong>et</strong> au questionnement. Dans ce<br />

but, il distancie <strong>et</strong> désillusionne intentionnellement le spectacle, pour rendre évident la diérence entre le spectacle <strong>et</strong> la<br />

vie réelle. Les acteurs doivent analyser <strong>et</strong> synthétiser, c’est-à-dire avoir une approche extérieure au rôle, pour agir ensuite<br />

consciemment comme l’aurait fait le per<strong>son</strong>nage. Le théâtre épique s’oppose à la conception de Stanislavski autant qu’à<br />

celle de Lee Strasberg qui aspire à un réalisme maximal <strong>et</strong> qui demandent à l’acteur d’intérioriser le per<strong>son</strong>nage.<br />

Techniques<br />

La forme épique décrit à la fois un type de drame écrit <strong>et</strong> une approche méthodologique de la manière de produire le<br />

spectacle: « Ce <strong>son</strong>t sa clarté de description <strong>et</strong> de narration, <strong>et</strong> l’usage de choeurs <strong>et</strong> de projections comme support de<br />

commentaires qui déterminent le caractère «épique» ». Un des objectifs du théâtre épique est de maintenir le spectateur<br />

conscient du fait d’assister à un spectacle: « Il est très important que l’un des aspects principaux du théâtre ordinaire, à<br />

savoir la création d’une illusion, soit exclu du théâtre épique ». Comme pour le principe de la construction dramatique<br />

employé dans la forme écrite du drame (ce que Brecht appelle le « drame non aristotélicien »), l’approche épique à la<br />

production théâtrale utilise une technique de montage faite de fragmentations, de contrastes <strong>et</strong> de contradictions, <strong>et</strong><br />

d’interruptions.<br />

L’auteur dramatique français Jean Gen<strong>et</strong> formule dans ses pièces, une vision du monde très diérente de celle de Brecht,<br />

il recommande, dans une l<strong>et</strong>tre de 1966 au m<strong>et</strong>teur en scène Roger Blin, sur la meilleur manière de monter sa pièce Les<br />

Paravents, une approche épique à la mise en scène:<br />

« Chaque scène, <strong>et</strong> chaque séquence dans une scène, doit être jouée parfaitement <strong>et</strong> rigoureusement comme si elle était<br />

une courte pièce complète par elle-même. Sans aucune bavure. Et sans comporter la plus p<strong>et</strong>ite allusion qu’il pourrait y<br />

avoir une autre scène, ou une autre séquence dans c<strong>et</strong>te scène, qui pourrait suivre les scènes précédentes».<br />

Brecht également recommandait de jouer chaque partie d’une pièce indépendamment des autres, comme dans un<br />

spectacle musical où chaque numéro se tient par lui-même.<br />

Les techniques répandues de mise en scène du théâtre épique comprennent un décor simplié, non réaliste, en contraste<br />

avec un réalisme sélectif sur les costumes <strong>et</strong> les décors, ainsi que des annonces <strong>son</strong>ores ou visuelles qui interrompent <strong>et</strong><br />

résument l’action. Brecht utilisait la comédie pour créer une distance entre le spectateur <strong>et</strong> les événements présentés; il<br />

a été fortement imprégné par des acteurs de comédie musicale <strong>et</strong> de spectacle de champs de foire, le poussant à inclure<br />

musique <strong>et</strong> chan<strong>son</strong>s dans ses pièces.<br />

Le théâtre épique incorpore un mode de jeu d’acteur qui utilise ce qu’il appelle gestus. Jouer un rôle dans le théâtre<br />

épique demande, de la part du comédien, de jouer un per<strong>son</strong>nage sans se convaincre lui-même ni le public qu’il est<br />

« devenu » ce per<strong>son</strong>nage. Les acteurs s’adressent souvent directement au public (« ils rompent le quatrième mur »)<br />

<strong>et</strong> ils jouent plusieurs rôles. Brecht pensait qu’il était important d’expliciter le choix des per<strong>son</strong>nages, <strong>et</strong> il a tenté de<br />

développer un style de jeu où il devenait évident que les per<strong>son</strong>nages pouvaient choisir une action plutôt qu’une autre.<br />

Par exemple, un per<strong>son</strong>nage pouvait dire: « J’aurais pu rester à la mai<strong>son</strong>, mais je suis allé faire des courses ». Il appelait<br />

ceci « expliciter l’élément « non pas-mais « »<br />

Extrait de <strong>Maître</strong> <strong>Puntila</strong><br />

Bidons à lait tintant sous les bouleaux nnois,<br />

Eté sans nuit par-dessus le euve <strong>et</strong> les bois,<br />

Hameaux roux éveillés par le coq au matin,<br />

Fumées grises des toits montant dans l’air serein.<br />

Tel est, nous l’espérons, le cadre où se jouera<br />

Notre pièce sur le maître de <strong>Puntila</strong>

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