Composites ferroélectriques/diélectriques commandables pour ...
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Chapitre 1 : Etat de l’art des céramiques <strong>ferroélectriques</strong> et de leurs composites <strong>pour</strong><br />
applications microondes<br />
1.2.4.2 Origine des pertes<br />
Aux basses fréquences, les pertes <strong>diélectriques</strong> sont à associer à la polarisation de<br />
charges d’espace (pertes par conductivité) et à la polarisation dipolaire, phénomènes<br />
décrits dans les paragraphes précédents <strong>diélectriques</strong> [18][19][20].<br />
Comme nous l’avons vu, la permittivité aux fréquences micro-ondes est<br />
essentiellement due à la polarisation ionique Pi. Le mécanisme de polarisation Pi est<br />
responsable des résonances qui se situent dans la gamme des térahertz, soit trois<br />
ordres de grandeur au-dessus des fréquences micro-ondes. Cet éloignement n’a pas<br />
d’influence sur la partie réelle de la permittivité, il n’en va pas de même <strong>pour</strong> la partie<br />
imaginaire qui croit régulièrement avec la fréquence. Ce comportement peut être<br />
expliqué comme une sous-structure du spectre infrarouge. En effet, celui-ci comporte<br />
d’une part des raies d’absorption principales correspondant aux phonons optiques<br />
transverses, d’autre part des raies secondaires qui sont liées à des interactions<br />
additives ou soustractives entre les différentes branches de phonons. Ce sont ces<br />
dernières qui contribuent aux pertes <strong>diélectriques</strong>.<br />
Les pertes intrinsèques du matériau sont à associer aux vibrations anharmoniques<br />
des phonons dans les cristaux parfaits.<br />
Une autre source de pertes est celle causée par les ruptures de périodicité dans le<br />
réseau du fait de défauts ponctuels, tels que les dopants ou les impuretés, les<br />
lacunes, les paires de défauts (paire de Schottky ou de Frenkel). Ces défauts<br />
conduisent à des termes de diffusion de phonons ou à de l’atténuation.<br />
Enfin, les pertes dans les céramiques (cas d’un matériau réel) dues aux dislocations<br />
étendues, aux joints de grains, aux inclusions et aux phases secondaires sont<br />
appelées des pertes extrinsèques. Elles sont dues aux relaxations dipolaires des<br />
impuretés (Pd), aux relaxations des charges d’espace (Ps) ou à l’effet Maxwell-<br />
Wagner-Sillars, phénomènes dus aux porteurs de charges présents aux interfaces<br />
qui ont été polarisés préalablement. A ces pertes s’ajoutent les relaxations dues aux<br />
déplacements des murs de domaines à 90°, phénomène qui sera développé<br />
ultérieurement.<br />
Cette description des pertes <strong>diélectriques</strong> est correcte dans le cas des oxydes<br />
<strong>diélectriques</strong> normaux. Dans le cas des matériaux <strong>ferroélectriques</strong>, ou<br />
paraélectriques proches de la température de transition, les pertes intrinsèques<br />
contribuent fortement aux pertes totales dans le matériau. Tangantsev [21] s’est<br />
attaché à décrire les mécanismes de pertes micro-ondes. La théorie de transport des<br />
phonons a permis une évaluation de la relation qui lie les pertes <strong>diélectriques</strong> et la<br />
permittivité d’un cristal. Cette étude théorique a été conduite dans le cas des<br />
interactions entre les phonons et le champ électromagnétique dans le cristal. Le<br />
modèle a été établi dans le cas où la réponse diélectrique du cristal est contrôlée<br />
uniquement par un mode optique transversal. C’est une bonne approximation <strong>pour</strong><br />
les matériaux présentant un mode mou ferroélectrique. Pour les cristaux<br />
centrosymétriques, il a été démontré que :<br />
ε ’’ α α ε ε<br />
x , avec x = 2.5-5 (13)<br />
La tendance qui est de dire que «plus la permittivité est élevée, plus les pertes sont<br />
élevées» est d’autant plus juste dans le cas des pertes intrinsèques. Le rôle des<br />
pertes intrinsèques dans le processus des pertes croit quand la permittivité du<br />
matériau augmente. Pour les bons <strong>ferroélectriques</strong>, à l’état paraélectrique ou proche<br />
de la transition, les pertes intrinsèques contrôleraient même en majorité les pertes<br />
<strong>diélectriques</strong> totales.<br />
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