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Histoires de voir, Show and Tell - Fondation Cartier pour l'art ...

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15 mai › 21 oct. 2012


HISTOIRES DE VOIR<br />

SHOW AND TELL<br />

4<br />

INTRODUCTION<br />

À LA VISITE<br />

par Aless<strong>and</strong>ro Mendini<br />

6<br />

PARCOURS<br />

DE L’EXPOSITION<br />

Visite guidée par la voix <strong>de</strong>s artistes<br />

7<br />

HISTOIRES CHOISIES<br />

Par Bruce Albert, Valéria Macedo, Patrick Vilaire,<br />

André Magnin et Amilton Pelegrino <strong>de</strong> Mattos<br />

13<br />

CATALOGUE<br />

Regards sur l’exposition<br />

18<br />

LES SOIRÉES<br />

NOMADES<br />

Revues et rési<strong>de</strong>nce<br />

21<br />

ACTIVITÉS<br />

POUR ENFANT<br />

Ateliers et parcours en famille<br />

22<br />

INFORMATIONS<br />

PRATIQUES<br />

25<br />

AUTOUR<br />

DE L’EXPOSITION<br />

26


HISTOIRES DE VOIR<br />

SHOW AND TELL<br />

Présentée du 15 mai au 21 octobre 2012, l’exposition <strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong>, <strong>Show</strong> <strong>and</strong> <strong>Tell</strong> fait découvrir<br />

les œuvres et raconte les histoires <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 artistes du mon<strong>de</strong> entier, peintres, sculpteurs,<br />

<strong>de</strong>ssinateurs et cinéastes. Ils sont brésiliens, indiens, congolais mais aussi haïtiens, mexicains,<br />

européens, japonais, américains. Ils vivent à Paris ou Port-au-Prince, à Tokyo ou dans les faubourgs<br />

<strong>de</strong> Mexico City, en Amazonie ou dans les campagnes non loin <strong>de</strong> Mumbai. Ils se sont découvert<br />

artistes et ont appris à <strong>voir</strong> dans <strong>de</strong>s contextes et <strong>de</strong>s circonstances singuliers ; souvent considérés<br />

comme « naïfs » ils ont rarement été invités à présenter leurs œuvres dans <strong>de</strong>s institutions dédiées<br />

à l’art contemporain.<br />

Regar<strong>de</strong>r autrement<br />

<strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong> est née <strong>de</strong> la curiosité d’aller <strong>voir</strong><br />

et <strong>de</strong> comprendre en quoi consiste l’art dit « naïf »,<br />

« autodidacte » ou « primitif », d’aller à la rencontre<br />

d’artistes empruntant d’autres chemins que ceux<br />

imposés par les co<strong>de</strong>s visuels dominants, <strong>de</strong> revisiter<br />

les relations entre art contemporain et art populaire,<br />

entre art et artisanat. L’exposition répond au désir<br />

<strong>de</strong> libérer le regard et <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r autrement,<br />

<strong>de</strong> donner la parole à <strong>de</strong>s artistes et <strong>de</strong>s communautés<br />

d’artistes qui portent sur le mon<strong>de</strong> un regard<br />

émerveillé. Elle fait connaître <strong>de</strong>s femmes et <strong>de</strong>s<br />

hommes <strong>pour</strong> qui l’art est « en lien étroit avec<br />

l’hypersensibilité du cœur », et dont les œuvres<br />

sont « un document <strong>de</strong> vie », selon les mots<br />

d’Aless<strong>and</strong>ro Mendini, <strong>de</strong>signer et architecte italien<br />

qui scénographie l’exposition.<br />

Voix d’artistes<br />

Riche <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 400 œuvres, accompagnée <strong>de</strong> fi lms<br />

et <strong>de</strong> textes qui donnent à entendre et à lire la parole<br />

<strong>de</strong>s artistes, à comprendre les contextes dans lesquels<br />

apparaît leur art, l’exposition révèle un vaste réseau<br />

<strong>de</strong> correspondances, <strong>de</strong> complicités secrètes entre<br />

<strong>de</strong>s œuvres issues <strong>de</strong> géographies, <strong>de</strong> sa<strong>voir</strong>s et <strong>de</strong><br />

cultures différents. <strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong> célèbre l’existence<br />

<strong>de</strong> pensées autres, la recherche <strong>de</strong> formes nouvelles,<br />

suggérant qu’une multiplicité d’arts contemporains<br />

est possible. Elle affi rme la puissance créatrice<br />

d’artistes <strong>pour</strong> lesquels peindre, mo<strong>de</strong>ler, fi lmer,<br />

<strong>de</strong>ssiner, coudre, sculpter est à la fois une recherche<br />

<strong>de</strong> la connaissance et une expérience du mon<strong>de</strong>.<br />

L’exposition<br />

<strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong> présente un vaste ensemble d’œuvres<br />

d’une rare diversité. Parfois associées à l’art<br />

populaire, naïf, singulier, tribal ou folklorique selon<br />

le contexte dans lequel elles ont été réalisées, elles ont<br />

la particularité <strong>de</strong> se situer en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s canons <strong>de</strong><br />

l’art occi<strong>de</strong>ntal et d’échapper aux co<strong>de</strong>s académiques.<br />

Transcendant les genres et les catégories, l’exposition<br />

s’appuie sur une sélection guidée par la puissance<br />

esthétique et l’originalité plastique <strong>de</strong>s œuvres.<br />

Peintures et sculptures naïves du Brésil, poteries<br />

cochiti du Nouveau-Mexique, drapeaux vaudous<br />

d’Haïti et peintures tribales <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> sont quelques<br />

exemples qui témoignent <strong>de</strong> la spectaculaire<br />

diversité <strong>de</strong>s styles et <strong>de</strong>s sentiments présents dans<br />

4<br />

l’exposition. Certaines œuvres contiennent un fi l<br />

narratif ou fi guratif, comme les paysages intenses<br />

du brésilien Neves Torres, t<strong>and</strong>is que d’autres<br />

– telles les éclatantes peintures <strong>de</strong> motifs sur tissus<br />

<strong>de</strong> l’africain Djilatendo – ten<strong>de</strong>nt vers l’abstraction.<br />

Les <strong>de</strong>ssins rudimentaires <strong>de</strong> Taniki, le premier indien<br />

yanomami (Brésil) à a<strong>voir</strong> jamais utilisé un feutre<br />

sur du papier <strong>pour</strong> représenter une image, contrastent<br />

avec les représentations élaborées <strong>de</strong> faune et<br />

<strong>de</strong> fl ore mythologiques <strong>de</strong> Jangarh Singh Shyam,<br />

peintre appartenant à la tribu <strong>de</strong>s Gond (In<strong>de</strong>).<br />

Correspondances esthétiques et narratives<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la diversité <strong>de</strong>s styles et <strong>de</strong>s formes,<br />

le parcours <strong>de</strong> l’exposition révèle en fi ligrane<br />

un vaste réseau <strong>de</strong> correspondances et <strong>de</strong> complicités<br />

entre <strong>de</strong>s artistes issus <strong>de</strong> continents et <strong>de</strong> milieux<br />

différents. L’épure graphique <strong>de</strong>s œuvres <strong>de</strong><br />

l’indienne Chano Devi entre en résonance avec<br />

la simplicité monochromatique <strong>de</strong>s sculptures<br />

du serbe Dragiša Stanisavljevic. ˇ<br />

Le vaste ensemble<br />

<strong>de</strong> peintures congolaises <strong>de</strong>s années 1930 et 1940<br />

renvoie à la naissance d’une nouvelle forme<br />

d’art au sein d’une culture, t<strong>and</strong>is que les <strong>de</strong>ssins<br />

<strong>de</strong> l’indien yanomami Joseca témoignent <strong>de</strong><br />

la naissance d’une pratique <strong>de</strong> la représentation<br />

visuelle au sein d’une communauté qui jusqu’à<br />

présent en était dé<strong>pour</strong>vue.<br />

Véritable mise en scène, la scénographie<br />

d’Aless<strong>and</strong>ro Mendini laisse parler ces artistes<br />

et ces œuvres, et en dévoile les histoires et<br />

le sens profond.


HISTOIRES DE VOIR, SHOW AND TELL<br />

5


INTRODUCTION<br />

À LA VISITE PAR<br />

ALESSANDRO MENDINI<br />

Pour l’exposition <strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong>,<br />

<strong>Show</strong> <strong>and</strong> <strong>Tell</strong>, Aless<strong>and</strong>ro Mendini<br />

a réalisé une scénographie où les<br />

matériaux, les formes et les couleurs<br />

créent un univers délicat. Dans ce texte,<br />

il explique son intention et dévoile<br />

son regard sur l’exposition :<br />

Cette scénographie est pensée comme un écrin,<br />

simple mais précieux, conçu <strong>pour</strong> contenir,<br />

protéger et montrer un art tout particulier<br />

qui est en lien étroit avec l’hyper-sensibilité<br />

du cœur. Chacune <strong>de</strong>s œuvres exposées se présente<br />

comme un document <strong>de</strong> vie, exprimé directement<br />

par son auteur, avant et au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> son<br />

refroidissement par l’organisation culturelle<br />

<strong>de</strong> l’art. Cette exposition est donc chaleureuse.<br />

Voilà <strong>pour</strong>quoi la scénographie proposée est<br />

comme un instrument cardiographique<br />

dont l’objectif est <strong>de</strong> rendre hommage à ces<br />

exceptionnelles « histoires <strong>de</strong> <strong>voir</strong> », en mettant<br />

en évi<strong>de</strong>nce la magie <strong>de</strong> l’hyper-humanité.<br />

C’est ainsi que nous nous trouvons <strong>de</strong>vant tout<br />

un tas <strong>de</strong> souvenirs chargés <strong>de</strong> magie,<br />

parce que les œuvres représentent et racontent<br />

véritablement les histoires <strong>de</strong> leurs auteurs<br />

et expriment souvent par leur panthéisme<br />

l’amour <strong>de</strong> la fi gure animale.<br />

Les couleurs du projet, les formes, les séquences,<br />

les matériaux et les lumières choisies visent<br />

à créer une atmosphère <strong>de</strong> délicatesse animiste,<br />

abstraite et conceptuelle.<br />

ALESSANDRO MENDINI,<br />

MILAN, MARS 2012<br />

6


PARCOURS<br />

DE L’EXPOSITION<br />

En consacrant à chaque artiste<br />

un espace conséquent permettant<br />

<strong>de</strong> découvrir une part importante<br />

<strong>de</strong> son travail, l’exposition s’attache<br />

à montrer une œuvre, mais présente<br />

aussi un parcours <strong>de</strong> vie, une culture<br />

et un univers à travers les histoires<br />

développées sur les totems <strong>de</strong>ssinés<br />

par Aless<strong>and</strong>ro Mendini.<br />

REZ-DE-CHAUSSÉE<br />

GRANDE SALLE<br />

José Antonio da Silva<br />

NÉ EN 1909 À SALES OLIVEIRA<br />

(ÉTAT DE SÃO PAULO, BRÉSIL)<br />

MORT EN 1996 À SÃO PAULO<br />

« Cette merveille que la Nature elle-même a créée<br />

<strong>pour</strong> enrichir, rendre heureux, éduquer, ressentir,<br />

<strong>pour</strong> donner <strong>de</strong>s arguments à ceux qui sont<br />

les véritables artistes, à ceux qui sont poètes,<br />

<strong>pour</strong> soutenir leur art, <strong>pour</strong> que leur art parle,<br />

<strong>pour</strong> que leur art chante, <strong>pour</strong> que leur art<br />

excelle, <strong>pour</strong> que leur peinture sourie.<br />

La Nature est avec moi, et je suis avec la Nature.<br />

La Nature est mon Dieu, et je suis Silva. »<br />

Tadanori Yokoo [4]<br />

NÉ EN 1936 À NISHIWAKI<br />

(PRÉFECTURE DE HYOGO, JAPON)<br />

VIT À TOKYO<br />

« En tant que peintre, j’ai fait mes débuts en<br />

copiant <strong>de</strong>s tableaux. Et au cours <strong>de</strong> ce processus,<br />

j’ai ressenti une joie extrême à jouer avec<br />

les esprits <strong>de</strong>s peintres que je copiais, tout en<br />

engrangeant en moi la créativité <strong>de</strong> chacun<br />

d’entre eux. »<br />

Antônio <strong>de</strong> Dedé<br />

NÉ EN 1953 À LAGOA DA CANOA<br />

(ÉTAT D’ALAGOAS, BRÉSIL)<br />

VIT À LAGOA DA CANOA<br />

« Qu<strong>and</strong> j’étais enfant, je faisais <strong>de</strong> petites<br />

sculptures et je les mettais sur les étagères<br />

<strong>de</strong> mon armoire. C’était l’exposition <strong>de</strong> mon<br />

travail. Il faut montrer son travail <strong>pour</strong> être<br />

découvert. Un jour il est valorisé. »<br />

Hans Scherfi g [2]<br />

NÉ EN 1905 À COPENHAGUE<br />

MORT EN 1979 À HILLERØD (DANEMARK)<br />

« La nature est plus merveilleuse que<br />

n’importe quelle autre création artistique. »<br />

Nilson Pimenta<br />

NÉ EN 1957 À CARAVELAS (ÉTAT DE BAHIA, BRÉSIL)<br />

VIT À CUIABÁ (ÉTAT DU MATO GROSSO, BRÉSIL)<br />

« Je suis autodidacte, je n’ai voulu suivre aucun<br />

cours parce que je veux être moi-même, avec mes<br />

propres thèmes, peindre la forêt, les plantations,<br />

les animaux sauvages. »<br />

Cícero José da Silva<br />

NÉ EN 1957 À CARUARU<br />

(ÉTAT DU PERNAMBOUC, BRÉSIL)<br />

VIT À CARUARU<br />

7<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

Jangarh Singh Shyam [1]<br />

NÉ DANS LA SECONDE MOITIÉ DES ANNÉES 1960<br />

À PATANGARH (ÉTAT DU MADHYA PRADESH, INDE)<br />

MORT EN 2001 À TOKAMACHI<br />

(PRÉFECTURE DE NIIGATA, JAPON)<br />

« La première fois que j’ai trempé mon pinceau<br />

dans les gouaches aux couleurs vives, à Bhopal,<br />

mon corps a été parcouru <strong>de</strong> tremblements. »<br />

Takeshi Kitano<br />

NÉ EN 1947 À TOKYO (JAPON)<br />

VIT À TOKYO<br />

Aurelino dos Santos<br />

NÉ EN 1942 À SALVADOR<br />

(ÉTAT DE BAHIA, BRÉSIL)<br />

VIT À SALVADOR<br />

Sibrun Rosier<br />

NÉ EN 1956 À PALMISTE-À-VIN<br />

(COMMUNE DE LÉOGÂNE, HAÏTI)<br />

VIT À MARTISSANT<br />

(BANLIEUE DE PORT-AU-PRINCE, HAÏTI)<br />

Jean-Baptiste Jean Joseph<br />

NÉ EN 1966 À DITÊTE<br />

(COMMUNE DE BAINET, HAÏTI)<br />

VIT À CROIX-DES-BOUQUETS (HAÏTI)<br />

Valdir Benites [3]<br />

NÉ EN 1978 À LIMEIRA (CHAPECÓ)<br />

(ÉTAT DE SANTA CATARINA, BRÉSIL)<br />

VIT DANS LA TERRE INDIGÈNE ITAÓCA<br />

(ÉTAT DE SÃO PAULO, BRÉSIL)<br />

« Autrefois, les animaux étaient nombreux<br />

sur notre terre, maintenant on en voit peu.<br />

Ils se sont réfugiés au plus profond du peu<br />

<strong>de</strong> forêt qui nous reste. »<br />

Lucas Piragi<br />

NÉ EN 1973 DANS LA FORÊT PARAGUAYENNE<br />

VIT À PUERTO BARRA (DÉPARTEMENT<br />

DE L’ALTO PARANÁ, PARAGUAY)<br />

Salustiano Portillo<br />

NÉ EN 1956 DANS LA « COLONIA FORTUNA »<br />

DE CURUGUATY (DÉPARTEMENT<br />

DU CANINDEYÚ BAJO, PARAGUAY)<br />

VIT À LUQUE (DÉPARTEMENT CENTRAL,<br />

PARAGUAY)<br />

Ronaldo Costa<br />

NÉ EN 1976 DANS LE VILLAGE<br />

DE KA’A GUAÇU (ARGENTINE)<br />

VIT À TIARAJÚ (ÉTAT DE SANTA<br />

CATARINA, BRÉSIL)<br />

« Le travail que j’ai vraiment choisi c’est<br />

<strong>de</strong> fabriquer <strong>de</strong>s petits animaux <strong>de</strong> la forêt<br />

avec le bois et le feu. »<br />

Barcilicio Gauto<br />

NÉ EN 1971 DANS LA COMMUNAUTÉ D’YVYKU’I<br />

JOVAI (DÉPARTEMENT DE CAAGUAZÚ, PARAGUAY)<br />

VIT DANS LA COMMUNAUTÉ D’YVYKU’I JOVAI<br />

Merce<strong>de</strong>s Noguera<br />

NÉE VERS 1937 AUX ALENTOURS DU VILLAGE<br />

DE TOBATÍ (DÉPARTEMENT DE LA CORDILLERA,<br />

PARAGUAY)<br />

VIT AUX ALENTOURS DU VILLAGE DE TOBATÍ


REZ-DE-CHAUSSÉE<br />

PETITE SALLE<br />

Virgil Ortiz<br />

NÉ EN 1969 À COCHITI PUEBLO<br />

(NOUVEAU MEXIQUE, ÉTATS-UNIS)<br />

VIT À COCHITI PUEBLO<br />

« J’ai eu l’impression que mon <strong>de</strong>stin était<br />

<strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>r la tradition <strong>de</strong> ces fi gures cochitis<br />

se tenant <strong>de</strong>bout. […] Ce que je veux faire,<br />

c’est continuer la chaîne, passer le sa<strong>voir</strong>-faire<br />

à la génération suivante et maintenir<br />

la tradition en vie. »<br />

Véio [4]<br />

NÉ EN 1947 À NOSSA SENHORA DA GLÓRIA<br />

(ÉTAT DE SERGIPE, BRÉSIL)<br />

VIT À NOSSA SENHORA DA GLÓRIA<br />

« Je suis né comme ça, inspiré par les choses<br />

anciennes, par les choses <strong>de</strong> l’univers. »<br />

Aless<strong>and</strong>ro Mendini<br />

NÉ EN 1931 À MILAN<br />

VIT À MILAN<br />

José Bezerra [2]<br />

NÉ EN 1952 À BUÍQUE, VALLÉE DE CATIMBAU<br />

(ÉTAT DU PERNAMBOUC, BRÉSIL)<br />

VIT À BUÍQUE<br />

« Le bois, il apprend avec nous et on apprend<br />

aussi un peu avec lui. »<br />

Dragiša Stanisavljević<br />

NÉ EN 1921 À JABUCJE ˇ (SERBIE)<br />

VIT À JABUCJE ˇ<br />

Chano Devi<br />

NÉE EN 1938 À JITWARPUR<br />

(ÉTAT DU BIHAR, INDE)<br />

MORTE EN 2010 À JITWARPUR<br />

Alci<strong>de</strong>s Pereira dos Santos<br />

NÉ EN 1932 À RUI BARBOSA<br />

(ÉTAT DE BAHIA, BRÉSIL)<br />

MORT EN 2007 À SÃO PAULO<br />

8<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

SOUS-SOL<br />

GRANDE SALLE<br />

Francisco da Silva<br />

NÉ EN 1910 À ALTO TEJO (ÉTAT DE L’ACRE, BRÉSIL)<br />

MORT EN 1985 À FORTALEZA (ÉTAT DU CEARÁ,<br />

BRÉSIL)<br />

« J’ai gr<strong>and</strong>i en étant toujours bien entouré.<br />

Je n’avais pas besoin d’aller à l’école.<br />

J’avais déjà la nature. »<br />

Gregorio Barrio [1]<br />

NÉ EN 1978 À SAN ANDRÉS COHAMIATA<br />

(ÉTAT DE JALISCO, MEXIQUE)<br />

VIT À MEXICO<br />

« J’ai appris dans un atelier <strong>de</strong> la communauté,<br />

avec un professeur <strong>de</strong> ma communauté, <strong>de</strong> mon<br />

village. C’était un atelier <strong>de</strong> quinze ou vingt<br />

personnes environ, tous <strong>de</strong>s Huichol. J’ai appris<br />

petit à petit, d’abord avec les photos : je <strong>de</strong>vais<br />

tout copier à l’i<strong>de</strong>ntique. Je <strong>de</strong>vais apprendre<br />

à <strong>voir</strong>. Après <strong>de</strong>ux ou trois ans, j’avais appris<br />

les formes, tous les personnages. Je les savais.<br />

Par cœur. J’avais appris à <strong>voir</strong>… »<br />

Mamadou Cissé<br />

NÉ EN 1960 À BAGHAGHA (CASAMANCE, SÉNÉGAL)<br />

VIT À FRESNES (FRANCE)<br />

« Je vois les villes en hauteur, je trouve qu’elles<br />

sont bien conçues. […] Dans le futur, je souhaite<br />

qu’on ait assez <strong>de</strong> terre <strong>pour</strong> l’agriculture,<br />

qu’on ait assez <strong>de</strong> terre <strong>pour</strong> les forêts. Et qu’on<br />

soit bien logé. »<br />

Neves Torres<br />

NÉ EN 1932 À CONSELHEIRO PENA<br />

(ÉTAT DU MINAS GERAIS, BRÉSIL)<br />

VIT À SERRA (ÉTAT DE L’ESPÍRITO SANTO, BRÉSIL)<br />

« Avec mes couleurs, je veux transmettre<br />

du bonheur, avec le <strong>de</strong>ssin je veux montrer<br />

que la simplicité est belle. »<br />

Ciça [3]<br />

NÉE EN 1935 À JUAZEIRO DO NORTE<br />

(ÉTAT DU CEARÁ, BRÉSIL)<br />

VIT À JUAZEIRO DO NORTE<br />

Ratna Raghia Dushalda<br />

NÉ AU DÉBUT DES ANNÉES 1950 DANS LE DISTRICT<br />

DE THANE (ÉTAT DU MAHARASHTRA, INDE)<br />

MORT EN 2003 DANS LE DISTRICT DE THANE<br />

Jivya Soma Mashe<br />

NÉ EN 1934 DANS LE DISTRICT<br />

DE THANE (ÉTAT DU MAHARASHTRA, INDE)<br />

VIT DANS LE DISTRICT DE THANE<br />

Taniki [7]<br />

NÉ VERS 1940 DANS LA RÉGION DU HAUT RIO<br />

CATRIMANI, DANS LE NORD DE L’AMAZONIE<br />

BRÉSILIENNE (ÉTAT DE RORAIMA, BRÉSIL)<br />

VIT DANS LA COMMUNAUTÉ DE KUREMAPII SITUÉE<br />

EN AVAL, DANS LA MÊME RÉGION, AU CŒUR<br />

DE LA TERRE INDIGÈNE YANOMAMI


Joseca<br />

NÉ VERS 1971 SUR LA « RIVIÈRE NOIRE » (UXI U),<br />

AFFLUENT DU HAUT RIO CATRIMANI,<br />

DANS LE NORD DE L’AMAZONIE BRÉSILIENNE<br />

(ÉTAT DE RORAIMA, BRÉSIL)<br />

VIT DANS LA COMMUNAUTÉ DE WATORIKI,<br />

DANS LE SUD DE LA TERRE INDIGÈNE YANOMAMI<br />

(ÉTAT D’AMAZONAS, BRÉSIL)<br />

Shantaram Chintya Tumbada<br />

NÉ EN 1975 DANS LE DISTRICT DE THANE<br />

(ÉTAT DU MAHARASHTRA, INDE)<br />

VIT DANS LE DISTRICT DE THANE<br />

Isabel Men<strong>de</strong>s da Cunha [5]<br />

NÉE EN 1924 À ITINGA<br />

(ÉTAT DU MINAS GERAIS, BRÉSIL)<br />

VIT À SANTANA DO ARAÇUAÍ<br />

(ÉTAT DE MINAS GERAIS, BRÉSIL)<br />

« Être artisan c’est la même chose qu’être artiste.<br />

Je pensais que j’étais artiste, mais je croyais<br />

aussi être artisan. Je préfère être artiste,<br />

artisan-artiste. »<br />

Nino [6]<br />

NÉ EN 1920 À JUAZEIRO DO NORTE<br />

(ÉTAT DU CEARÁ, BRÉSIL)<br />

MORT EN 2002 À JUAZEIRO DO NORTE<br />

« En voyant sa forme je sais tout <strong>de</strong> suite<br />

ce qui correspond à ce morceau <strong>de</strong> bois ; je coupe<br />

jusqu’à ce que ce soit bon. Tout d’abord,<br />

je <strong>de</strong>ssine les visages à la peinture, ensuite<br />

je sculpte. »<br />

Ibã, Chaman huni kuĩ<br />

NÉ EN 1964 DANS LE SERINGAL BOM JARDIM,<br />

RIO JORDÃO (ÉTAT DE L’ACRE, BRÉSIL)<br />

VIT DANS LE VILLAGE DE XIKU KURUMIN,<br />

RIO JORDÃO<br />

« Il est temps <strong>pour</strong> nous <strong>de</strong> réorganiser notre<br />

sa<strong>voir</strong> et notre culture. Il ne s’agit pas seulement<br />

<strong>de</strong> rassembler le sa<strong>voir</strong> que nous avons reçu<br />

mais aussi <strong>de</strong> le faire vivre. »<br />

5<br />

6<br />

7<br />

Bane<br />

NÉ EN 1983 DANS LE VILLAGE DE XIKU KURUMIN<br />

Bane (Iran)<br />

NÉ EN 1974 DANS LE VILLAGE DE TRÊS FAZENDAS<br />

Isaka<br />

NÉ EN 1985 DANS LE VILLAGE DE PÃO SAGRADO<br />

Kixtĩ<br />

NÉ EN 1980 DANS LE VILLAGE TRÊS FAZENDAS<br />

Mana<br />

NÉ EN 1996 DANS LE VILLAGE DE TRÊS FAZENDAS<br />

Txanu<br />

NÉ EN 1986 DANS LE VILLAGE DE BOA ESPERANÇA<br />

MORT EN FÉVRIER 2012<br />

Albert Lubaki<br />

DÉCOUVERT EN 1926 À BUKAMA<br />

(KATANGA, CONGO)<br />

Djilatendo (Tshyela Ntendu)<br />

DÉCOUVERT VERS 1927 AU KASAÏ (CONGO)<br />

Pili Pili Mulongoy<br />

Mwenze Kibwanga<br />

Ilunga<br />

Kayembe<br />

Kalela<br />

Gregor<br />

Mbuya<br />

Yumba<br />

et Lukanga<br />

DÉCOUVERTS VERS LA FIN DES ANNÉES 1940<br />

À ÉLISABETHVILLE (CONGO)


SOUS-SOL<br />

PETITE SALLE<br />

Ariel Kuaray Poty Ortega [1-2]<br />

NÉ EN 1985 DANS LE VILLAGE MBYA GUARANI<br />

DE TAMANDUA (ARGENTINE)<br />

VIT DANS LE VILLAGE DE TEKOÁ KOENJU AUX<br />

ALENTOURS DE SÃO MIGUEL DAS MISSÕES (ÉTAT<br />

DE RIO GRANDE DO SUL, BRÉSIL)<br />

« Nous ne sommes pas morts, nous n’appartenons<br />

pas au passé. Ren<strong>de</strong>z-nous nos forêts et leurs<br />

arbres natifs, <strong>pour</strong> que nous puissions chasser,<br />

cultiver, tresser, tailler et réaliser nos danses<br />

rituelles. »<br />

Mokoĩ Tekoá, Peteĩ Jeguatá – Duas al<strong>de</strong>ias,<br />

uma caminhada (Deux villages,<br />

un chemin), 2008, un fi lm d’Ariel Kuaray<br />

Poty Ortega, Jorge Morinico et<br />

Germano Beñites, 63 min 29<br />

Bicicletas <strong>de</strong> Nhan<strong>de</strong>rú (Les Bicyclettes <strong>de</strong><br />

Nhan<strong>de</strong>rú), 2010, un fi lm d’Ariel Kuaray<br />

Poty Ortega, 45 min 44<br />

Desterro Guarani (Exo<strong>de</strong> Guarani), 2011,<br />

un fi lm d’Ariel Kuaray Poty Ortega,<br />

Patricia Ferreira, Ernesto <strong>de</strong> Carvalho<br />

et Vincent Carelli, 38 min 27<br />

Documentaires<br />

D’autres fi lms ou extraits <strong>de</strong> fi lms<br />

ponctuent la présentation du travail<br />

d’Ariel Kuaray Poty Ortega. Centrés<br />

autour <strong>de</strong> certains artistes <strong>de</strong> l’exposition,<br />

ils permettent <strong>de</strong> découvrir ces hommes<br />

et ces femmes dans leur environnement<br />

(<strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> travail) et <strong>de</strong> prolonger ainsi<br />

les histoires initiées dans l’exposition.<br />

À propos <strong>de</strong> Véio<br />

Véio – Sertão esculpido na memória (Le Sertão<br />

sculpté dans la mémoire), 2012, un fi lm<br />

d’A<strong>de</strong>lina Pontual, 5 min 19 (extraits)<br />

À propos <strong>de</strong>s Warli et <strong>de</strong> Jivya Soma Mashe<br />

Sun <strong>and</strong> Moon <strong>and</strong> the God of Rain (Le Soleil,<br />

la Lune et le Dieu <strong>de</strong> la Pluie), 2004, un<br />

fi lm d’Anna Pitschei<strong>de</strong>r, 15 min (extraits)<br />

À propos d’Isabel Men<strong>de</strong>s da Cunha<br />

Isabel Men<strong>de</strong>s – Mãos que moldam um mundo<br />

(Des mains qui façonnent un mon<strong>de</strong>),<br />

2012, un fi lm <strong>de</strong> Hilton Lacerda,<br />

4 min 57 (extraits)<br />

À propos <strong>de</strong> Nilson Pimenta<br />

Nilson Pimenta – A caminho <strong>de</strong> tudo<br />

(En direction <strong>de</strong> tout), 2012, un fi lm<br />

<strong>de</strong> Cecília Araújo, 5 min 41 (extraits)<br />

À propos d’Antônio <strong>de</strong> Dedé<br />

Antônio <strong>de</strong> Dedé – Dias transparentes<br />

(Des jours transparents), 2012,<br />

un fi lm <strong>de</strong> Cecília Araújo, 5 min 03<br />

(extraits)<br />

10<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

À propos d’Aurelino dos Santos<br />

Aurelino – Sombra viva (L’ombre vivante),<br />

2012, un fi lm <strong>de</strong> Rodrigo Campos,<br />

5 min 27 (extraits)<br />

À propos <strong>de</strong>s Huni Kuĩ<br />

O espírito da fl oresta (L’esprit <strong>de</strong> la forêt),<br />

2012, un fi lm d’Amilton Mattos, 43 min 29<br />

À propos <strong>de</strong> José Bezerra<br />

José Bezerra – As coisas que esses meus olhos me<br />

mostram (Les choses que ces yeux me<br />

montrent), 2012, un fi lm <strong>de</strong> Hilton<br />

Lacerda, 5 min 32 (extraits)<br />

POURSUIVEZ LA VISITE<br />

SUR INTERNET<br />

fondation.cartier.com<br />

L’exposition <strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong>, <strong>Show</strong> <strong>and</strong> <strong>Tell</strong><br />

se vit sur fondation.cartier.com<br />

jusqu’au 21 octobre dans un feuilleton<br />

hebdomadaire d’histoires, d’œuvres<br />

et d’artistes. Chaque semaine retrouvez<br />

<strong>de</strong>s vidéos inédites, <strong>de</strong>s textes et <strong>de</strong>s<br />

images qui explorent la richesse d’histoires<br />

singulières, qui amorcent ou complètent<br />

la visite, qui tissent <strong>de</strong>s liens avec les<br />

artistes et leurs communautés.<br />

Les archives <strong>de</strong> la <strong>Fondation</strong><br />

<strong>Cartier</strong> sont en ligne !<br />

Une architecture entièrement repensée,<br />

<strong>de</strong>s contenus inédits et <strong>de</strong>s fonctionnalités<br />

plus intuitives, le site fondation.cartier.com<br />

offre <strong>de</strong> nouveaux accès à la vie <strong>de</strong> la<br />

<strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong>. Entièrement réalisé en<br />

HTML5, le site est accessible sur tous les<br />

supports connectés à Internet – tablettes,<br />

smartphones, ordinateurs, etc. – et donne<br />

à chacun la possibilité <strong>de</strong> naviguer parmi<br />

les événements, les actualités et l’histoire<br />

<strong>de</strong> la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong> <strong>de</strong>puis 1984.<br />

Avec plus <strong>de</strong> 90 000 fans, la page Facebook<br />

<strong>de</strong> la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong> permet <strong>de</strong> retrouver<br />

en avant-première les annonces, photos<br />

et vidéos <strong>de</strong>s événements.<br />

Présente sur Twitter, la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong><br />

fait ses premiers pas sur Google+, afi n<br />

d’offrir un accès complet à son actualité.<br />

Pionnière sur iTunes U, la <strong>Fondation</strong><br />

<strong>Cartier</strong> offre en téléchargement gratuit <strong>de</strong>s<br />

contenus didactiques audio et vidéo liés aux<br />

expositions, ainsi que <strong>de</strong>s rencontres avec<br />

les artistes et les conservateurs retransmises<br />

dans leur intégralité. Sur YouTube et<br />

Dailymotion, vous pouvez visionner en<br />

haute défi nition <strong>de</strong>s entretiens précieux<br />

avec les artistes et contributeurs <strong>de</strong>s<br />

expositions, ainsi que <strong>de</strong>s visites fi lmées.


HISTOIRES CHOISIES<br />

« <strong>Histoires</strong> retrouvées »<br />

L’Afrique a élargi le champ <strong>de</strong> l’art<br />

contemporain et prend part à l’histoire<br />

<strong>de</strong> l’art mondial <strong>de</strong>puis la fi n du XX e siècle.<br />

Pourtant, aujourd’hui encore, bien que<br />

nous vivions l’époque d’un art global,<br />

tout se passe comme si, <strong>de</strong>s chefs-d’œuvre<br />

millénaires et séculaires reconnus par nos<br />

plus gr<strong>and</strong>s artistes mo<strong>de</strong>rnes jusqu’aux<br />

peintures contemporaines <strong>de</strong> ce continent,<br />

rien n’avait existé. Ce passage <strong>de</strong> l’un<br />

à l’autre n’est <strong>pour</strong>tant pas l’effet<br />

d’un miracle soudain. Comme l’écrit<br />

Joseph-Aurélien Cornet, « les formes<br />

venues parfois du lointain <strong>de</strong>s âges ont<br />

connu plusieurs étapes <strong>de</strong> transition jusqu’à<br />

celles que la vie mo<strong>de</strong>rne et la présence<br />

d’étrangers ont parfois inspirées ».<br />

Au Congo (ex-Zaïre), il y eut en effet une<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s « précurseurs » <strong>de</strong> la peinture<br />

mo<strong>de</strong>rne. Dès les années 1920, <strong>de</strong>s<br />

mécènes apportèrent aux artistes, dont les<br />

peintures ornaient les parois <strong>de</strong> leurs cases,<br />

<strong>de</strong> la toile ou du papier et <strong>de</strong>s couleurs<br />

qui assureraient la permanence d’un art<br />

jusqu’alors éphémère. Il faut <strong>pour</strong>tant<br />

admettre que la peinture a toujours existé<br />

chez ces peuples africains, dont l’art ne<br />

va jamais sans raconter <strong>de</strong>s histoires. […]<br />

C’est aujourd’hui seulement […]<br />

que les œuvres <strong>de</strong> ces artistes sont enfi n<br />

« redécouvertes » et admirées <strong>pour</strong><br />

leur beauté lumineuse, leur liberté,<br />

leur fulgurance et leur mo<strong>de</strong>rnité.<br />

ANDRÉ MAGNIN,<br />

« HISTOIRES RETROUVÉES »,<br />

EXTRAIT DU CATALOGUE DE L’EXPOSITION.<br />

Yanomami<br />

Les Yanomami forment une société<br />

amazonienne <strong>de</strong> chasseurs-collecteurs<br />

et agriculteurs sur brûlis qui occupe un<br />

espace <strong>de</strong> forêt tropicale d’environ<br />

192 000 km² entre le sud du Venezuela et<br />

le nord du Brésil. Ils forment un ensemble<br />

linguistique isolé, subdivisé en plusieurs<br />

langues et dialectes apparentés. Au Brésil,<br />

le territoire yanomami, légalisé en 1992<br />

sous le nom <strong>de</strong> Terra Indígena Yanomami,<br />

s’étend sur 96 650 km 2 , soit une superfi cie<br />

légèrement supérieure à celles <strong>de</strong> pays<br />

européens comme le Portugal, la Hongrie<br />

ou l’Irlan<strong>de</strong>. Sa population est aujourd’hui<br />

d’environ 19 000 personnes réparties en<br />

plus <strong>de</strong> 250 groupes locaux.<br />

Les Yanomami du Brésil ont parfois<br />

rencontré, au début du XX e siècle,<br />

<strong>de</strong>s collecteurs <strong>de</strong> produits forestiers,<br />

<strong>de</strong>s voyageurs étrangers, <strong>de</strong>s militaires<br />

<strong>de</strong>s commissions frontalières ou <strong>de</strong>s agents<br />

du Service <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s Indiens<br />

(SPI). Des années 1940 aux années 1960,<br />

quelques missions (catholiques et<br />

évangéliques) et postes du SPI se sont<br />

ensuite établis à la périphérie <strong>de</strong> leur<br />

13<br />

territoire, constituant les premiers points<br />

<strong>de</strong> contact réguliers avec les Blancs,<br />

sources directes <strong>de</strong> biens manufacturés et<br />

d’épidémies meurtrières. De 1973 à 1976,<br />

un tronçon <strong>de</strong> la route transamazonienne<br />

Perimetral Norte a coupé le sud <strong>de</strong> leur<br />

territoire et entre 1986 et 1989 une ruée<br />

vers l’or sans précé<strong>de</strong>nt a envahi sa région<br />

centrale, causant <strong>de</strong> lour<strong>de</strong>s pertes<br />

démographiques et d’importants dégâts<br />

écologiques.<br />

Aujourd’hui les terres yanomami sont à<br />

nouveau menacées au Brésil, à la fois par<br />

une reprise <strong>de</strong>s invasions d’orpailleurs<br />

illégaux et par un projet législatif <strong>de</strong>stiné<br />

à ouvrir les territoires amérindiens aux<br />

gran<strong>de</strong>s compagnies minières. À ce jour,<br />

pas moins <strong>de</strong> 790 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

concessions d’exploitation couvrent déjà<br />

la plupart <strong>de</strong> la Terra Indígena Yanomami.<br />

BRUCE ALBERT, ANTHROPOLOGUE<br />

Ariel Kuaray Poty Ortega<br />

Né en 1985, Ariel Kuaray Poty Ortega<br />

a gr<strong>and</strong>i dans le village mbya guarani <strong>de</strong><br />

Tam<strong>and</strong>ua en Argentine, où il reçoit une<br />

éducation bilingue guarani-espagnol.<br />

Il tient son prénom espagnol d’un ami juif<br />

<strong>de</strong> son père, et son nom guarani <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>meure divine <strong>de</strong> Nam<strong>and</strong>u, créateur<br />

du mon<strong>de</strong> dans la croyance guarani.<br />

À l’adolescence, il rejoint sa famille<br />

maternelle au Brésil, sur les ruines d’une<br />

ancienne mission jésuite, São Miguel das<br />

Missões dans l’État <strong>de</strong> Rio Gran<strong>de</strong> do Sul.<br />

La communauté, qui a <strong>pour</strong> nom Koenju<br />

(l’aube), lutte <strong>pour</strong> récupérer ses terres et<br />

obtient fi nalement 200 hectares non loin<br />

<strong>de</strong> ces ruines. Les rêves d’une vieille<br />

femme prédisent alors qu’il doit <strong>de</strong>venir<br />

mburuvicha (lea<strong>de</strong>r politique), tout comme<br />

son gr<strong>and</strong>-père qui était une personnalité<br />

infl uente et charismatique. Bien qu’Ariel<br />

Kuaray Poty Ortega ait toujours souhaité<br />

faire <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cinéma et réaliser <strong>de</strong>s<br />

fi lms, il accepte cette responsabilité.<br />

Aujourd’hui, il conjugue passion et<br />

responsabilité politique en réalisant <strong>de</strong>s<br />

fi lms avec et <strong>pour</strong> sa communauté. Après<br />

a<strong>voir</strong> fait acheter <strong>de</strong>s caméras par le<br />

village, il contacte l’ONG Ví<strong>de</strong>o nas Al<strong>de</strong>ias<br />

qui forme les communautés indigènes aux<br />

techniques cinématographiques. Lors <strong>de</strong>s<br />

premières séances <strong>de</strong> tournage, les images<br />

prises la journée sont projetées le soir<br />

<strong>pour</strong> susciter la discussion et élaborer<br />

collectivement le fi lm. La communauté<br />

se met ainsi à réfl échir à haute voix<br />

sur son histoire et sa situation politique et<br />

sociale. Suite à ce premier essai, <strong>de</strong>ux<br />

autres fi lms voient le jour – tous montrés<br />

dans l’exposition.<br />

Pour Ariel Kuaray Poty Ortega, ces fi lms<br />

sont un moyen <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>r et<br />

d’affi rmer une i<strong>de</strong>ntité et une culture :<br />

« Nous ne sommes pas morts, nous<br />

n’appartenons pas au passé. Ren<strong>de</strong>z-nous<br />

nos forêts et leurs arbres natifs, <strong>pour</strong> que<br />

nous puissions chasser, cultiver, tresser,<br />

tailler et réaliser nos danses rituelles. »<br />

Les revenus tirés <strong>de</strong> la diffusion <strong>de</strong>s fi lms<br />

sont réinvestis au bénéfi ce <strong>de</strong> la<br />

communauté, permettant notamment<br />

le lancement d’un programme<br />

<strong>de</strong> reforestation sur les 200 hectares<br />

du village.<br />

Dessinateurs huni kuĩ<br />

Les Huni Kuĩ s’efforcent <strong>de</strong>puis plusieurs<br />

décennies <strong>de</strong> revitaliser les sa<strong>voir</strong>s rituels<br />

dont leurs anciens ont pu conserver<br />

la mémoire durant les années noires<br />

du travail dans les domaines <strong>de</strong> collecte<br />

du caoutchouc (seringais). Leurs professeurs<br />

bilingues, formés par une ONG locale<br />

<strong>de</strong>puis les années 1980 1 , ont ainsi<br />

développé <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> recherche<br />

et <strong>de</strong> documentation originales – écrites,<br />

fi lmées ou musicales – sur leurs propres<br />

traditions.<br />

Ibã, né en 1964 dans un seringal où,<br />

dans son enfance les siens étaient encore<br />

assujettis aux patrons caoutchoutiers, est<br />

l’un d’entre eux. Il a publié au cours <strong>de</strong>s<br />

années 2000, dans sa langue, plusieurs<br />

compilations <strong>de</strong> chants <strong>de</strong> la liane nixi<br />

pae (l’ayahuasca, boisson hallucinogène)<br />

collectées auprès <strong>de</strong> son père. Puis il a<br />

décidé <strong>de</strong> <strong>pour</strong>suivre ce travail en<br />

inventant, avec ses élèves, un nouveau<br />

moyen visuel qui permette à la fois <strong>de</strong><br />

mieux transmettre cette tradition aux<br />

jeunes gens huni kuĩ et <strong>de</strong> la faire<br />

connaître aux Blancs. Ces <strong>de</strong>ssins illustrent<br />

les mots <strong>de</strong>s chants comme <strong>de</strong>s sortes<br />

d’énigmes graphiques et <strong>de</strong> rébus<br />

musicaux dans lesquels, selon Ibã :<br />

« Le <strong>de</strong>ssin suit les mots <strong>de</strong>s chants et les chants<br />

peuvent aussi suivre les <strong>de</strong>ssins ».<br />

Les éléves d’Ibã – les « artistes<strong>de</strong>ssinateurs<br />

» huni kuĩ dont les <strong>de</strong>ssins<br />

sont exposés ici – ont entre 16 et 38 ans<br />

et sont nés sur les berges du rio Jordão,<br />

dans l’ouest <strong>de</strong> l’Amazonie brésilienne<br />

(État <strong>de</strong> l’Acre). Ce sont : Bane, le fi ls<br />

d’Ibã, né en 1983 et <strong>de</strong>venu professeur à<br />

son tour, Bane (Iran) né en 1974, Isaka,<br />

né en 1985, Kixtĩ né en 1980, Txanu,<br />

né en 1986 (et décédé acci<strong>de</strong>ntellement<br />

en février 2012) et Mana, né en 1996.<br />

La toute première exposition <strong>de</strong> leurs<br />

travaux a été réalisée en août 2011<br />

à Rio Branco, capitale <strong>de</strong> l’État <strong>de</strong> l’Acre.<br />

AMILTON PELEGRINO DE MATTOS,<br />

PROFESSEUR D’ART, UNIVERSITÉ FÉDÉRALE<br />

DE L’ACRE (UFAC).<br />

1. Comissão Pró-Índio do Acre : http://www.cpiacre.org.br


Valdir Benites et Ronaldo Costa<br />

Valdir Benites a 34 ans, il est né dans l’État<br />

<strong>de</strong> Santa Catarina, au Brésil, et vit<br />

maintenant dans celui <strong>de</strong> São Paulo.<br />

Ronaldo Costa a 35 ans. Il est né en<br />

Argentine et a vécu dans différents villages<br />

guaranis <strong>de</strong>s États <strong>de</strong> Rio Gran<strong>de</strong> do Sul,<br />

São Paulo et Santa Catarina où il s’est<br />

fi nalement établi. Le premier a appris<br />

son art d’un visiteur venu d’Argentine,<br />

le second d’un gr<strong>and</strong>-oncle qui habitait<br />

autrefois le Paraguay. Encore adolescents,<br />

tous <strong>de</strong>ux se sont pris <strong>de</strong> passion <strong>pour</strong><br />

la sculpture d’animaux en bois, rehaussés<br />

<strong>de</strong> pyrogravures. Ces animaux <strong>de</strong> la forêt<br />

tropicale du littoral brésilien (Mata<br />

Atlântica) sont <strong>de</strong> plus en plus rares sur<br />

les territoire exigus où sont aujourd’hui<br />

confi nés les villages guaranis, et qui<br />

conservent <strong>pour</strong>tant une place centrale<br />

dans la cosmologie et le chamanisme<br />

<strong>de</strong> leur peuple.<br />

Les Guarani n’ont jamais accepté les<br />

projets <strong>de</strong> sé<strong>de</strong>ntarisation qu’on a voulu<br />

leur imposer <strong>de</strong>puis l’époque coloniale.<br />

La centaine <strong>de</strong> villages Guarani Mbya du<br />

Brésil, sous-groupe auquel appartiennent<br />

Valdir Benites et Ronaldo Costa, forme<br />

ainsi un réseau <strong>de</strong> lieux animés par une<br />

intense circulation <strong>de</strong> biens, <strong>de</strong> personnes,<br />

<strong>de</strong> sa<strong>voir</strong> et <strong>de</strong> services chamaniques.<br />

Depuis longtemps, le commerce avec les<br />

Blancs est <strong>de</strong>venu la principale source <strong>de</strong><br />

revenus <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong> ces communautés.<br />

On trouve ainsi souvent, <strong>de</strong> l’État <strong>de</strong> São<br />

Paulo à ceux du sud du Brésil, au bord <strong>de</strong>s<br />

routes ou sur les places publiques, <strong>de</strong>s<br />

Guarani qui ven<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s plantes, <strong>de</strong>s<br />

produits cultivés et <strong>de</strong>s objets artisanaux.<br />

Les animaux <strong>de</strong> bois sculptés présentés ici<br />

font partie <strong>de</strong> ces objets qui circulent entre<br />

le mon<strong>de</strong> guarani et celui <strong>de</strong>s Blancs,<br />

permettant à leurs auteurs <strong>de</strong> survivre sur<br />

la « mauvaise terre », yvy vai, où on les<br />

a encerclés.<br />

VALÉRIA MACEDO, ANTHROPOLOGUE<br />

(UNIVERSITÉ FÉDÉRALE DE SÃO PAULO-UNIFESP)<br />

16<br />

LES NUITS<br />

DE L’INCERTITUDE<br />

L’INCER<br />

Les drapeaux vaudou<br />

Les drapeaux vaudou tels que nous les<br />

regardons aujourd’hui viennent en droite<br />

ligne <strong>de</strong> la tradition artistique et artisanale<br />

du peuple haïtien, <strong>de</strong> sa culture religieuse<br />

et <strong>de</strong> son rapport avec les dieux.<br />

Lors <strong>de</strong>s cérémonies consacrées aux dieux<br />

du vaudou, les hounsi canzo (initiées) sortent<br />

<strong>de</strong>s bagi (autels sacrés) <strong>de</strong>s drapeaux<br />

qu’elles font tournoyer au rythme <strong>de</strong>s<br />

tambours, autour du poteau-mitan (pylône<br />

ventral du péristyle) du temple vaudou.<br />

Ces drapeaux sont présentés aux quatre<br />

points cardinaux du péristyle et <strong>de</strong>vant les<br />

vèvès (<strong>de</strong>ssins symboliques <strong>de</strong>s dieux) tracés<br />

au sol. Hommage est rendu aux dieux que<br />

symbolisent ces drapeaux.<br />

Aujourd’hui ces drapeaux combinent<br />

un mélange <strong>de</strong> coton brut ou cotonna<strong>de</strong><br />

– communément appelé siam en Haïti<br />

et servant le plus souvent <strong>de</strong> base –,<br />

<strong>de</strong> velours, <strong>de</strong> satin, <strong>de</strong> perles <strong>de</strong> différentes<br />

formes et <strong>de</strong> paillettes.<br />

[…] Certains drapeaux sont <strong>de</strong> véritables<br />

chefs-d’œuvre où l’artiste associe<br />

le symbole vèvè du dieu qu’il représente aux<br />

tons sobres et pastels <strong>de</strong>s paillettes. Cet art<br />

<strong>de</strong> la paillette est prometteur et offre une<br />

gran<strong>de</strong> opportunité aux artistes.<br />

Ces drapeaux s’apparentent aux tapisseries.<br />

De nombreuses expositions leur ont été<br />

consacrées à travers le mon<strong>de</strong> ainsi qu’une<br />

littérature spécialisée.<br />

PATRICK VILAIRE,<br />

EXTRAIT DU CATALOGUE DE L’EXPOSITION<br />

À l’occasion d’<strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong>, <strong>Show</strong> <strong>and</strong> <strong>Tell</strong>, l la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong> <strong>pour</strong> l’ar a t cont nt n em e po pora ra rain in i org rg r an anis is ise e<br />

une série <strong>de</strong> rencontres et <strong>de</strong> discussions autour <strong>de</strong> thèmes et d’histoires abordés s pa p r l’ l’ex ex e po p si siti ti tion on on.<br />

Pour questionner toutes ces histoires, leur « magie » et leur « hyper-humanité » – sel el e on o les es mot ot o s<br />

d’Aless<strong>and</strong>ro Mendini –, la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong> invite, autour <strong>de</strong> Stéphane Paoli, <strong>de</strong>s es art rt rtis is iste te tes, s, s<br />

<strong>de</strong>s anthropologues et <strong>de</strong>s philosophes à confronter leurs visions du mond n e.<br />

#6 L’esprit <strong>de</strong> la forêt – 1 e partie / Lundi 14 mai à 20h30<br />

#7 L’esprit <strong>de</strong> la forêt – 2 e partie / Mardi 15 mai à 20h30<br />

#8 Le Gr<strong>and</strong> Jour /Octobre 2012<br />

Retrouvez la programmation complète <strong>de</strong>s Nuits <strong>de</strong> l’Incertitu<strong>de</strong> sur fonda da d ti tion o .cartier.com o


CATALOGUE<br />

Publiés dans le catalogue <strong>de</strong> l’exposition, les textes écrits par Laymert Garcia dos Santos et Sally Price constituent<br />

une approche transversale et complémentaire, en même temps qu’un regard critique sur l’exposition.<br />

Laymert Garcia dos Santos,<br />

« Regar<strong>de</strong>r autrement »<br />

[EXTRAITS]<br />

Si une exposition revisitant l’art naïf peut<br />

a<strong>voir</strong> lieu, c’est certainement parce que,<br />

les critères traditionnels du mon<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> l’art se trouvant troublés, s’ouvre un<br />

espace où l’on osera essayer <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r<br />

autrement (et non plus selon les règles<br />

<strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s visuels dominants).<br />

Il s’agit <strong>de</strong> <strong>voir</strong> différemment le différent,<br />

c’est-à-dire, comme dirait Elias Canetti,<br />

<strong>de</strong> faire place au différent qui fl ue <strong>de</strong><br />

toutes parts dans un mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> « réalité<br />

croissante », à côté <strong>de</strong> l’ancien (les vieilles<br />

cultures du passé, <strong>de</strong> plus en plus<br />

déterrées, redécouvertes) et du nouveau<br />

(les technologies, y compris celles<br />

qui s’emparent <strong>de</strong> la production artistique).<br />

Il s’agirait donc <strong>de</strong> retrouver ou <strong>de</strong> trouver<br />

un regard désirant redécouvrir ce qui a<br />

été « oublié » ou, au mieux, mis entre<br />

parenthèses, par le système occi<strong>de</strong>ntal<br />

<strong>de</strong> l’art, <strong>de</strong>puis que celui-ci a décidé<br />

<strong>de</strong> considérer comme « déplacé » ce qui<br />

ne relevait pas <strong>de</strong> ses canons. Il est vrai<br />

que, <strong>pour</strong> l’homme <strong>de</strong> nos sociétés, ce<br />

regard ne se produit <strong>pour</strong>tant pas d’un<br />

coup, et <strong>de</strong> lui-même. Pour y parvenir,<br />

aussi bien que <strong>pour</strong> s’entraîner au<br />

désinvestissement <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s visuelles<br />

et <strong>de</strong>s clichés, il faut le poser, d’une part,<br />

sur les objets rituels <strong>de</strong>s peuples<br />

traditionnels et y perce<strong>voir</strong> la puissance<br />

<strong>de</strong> leur beauté et la beauté <strong>de</strong> leur<br />

puissance et, d’autre part, sur <strong>de</strong>s objets,<br />

<strong>de</strong>s êtres et <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> la vie<br />

contemporaine comme s’ils faisaient partie<br />

d’un registre ethnologique aussi étrange<br />

et surprenant qu’est, <strong>pour</strong> nous, la vie <strong>de</strong>s<br />

« primitifs ». Bref, il faut tremper le regard<br />

dans <strong>de</strong>s marges temporelles et spatiales<br />

qui se trouvent en <strong>de</strong>çà ou au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong><br />

la société civilisée. En ce sens, l’art naïf,<br />

par certains aspects, s’apparenterait à l’art<br />

brut, tous <strong>de</strong>ux étant poussés par <strong>de</strong>s<br />

dynamiques dites irrationnelles,<br />

irréfl échies ; cependant, l’art brut lui serait<br />

« supérieur », aurait un supplément<br />

esthétique vis-à-vis <strong>de</strong> l’art naïf, dans la<br />

mesure où l’on reconnaît plus facilement<br />

« <strong>de</strong> l’art » dans la violence créatrice<br />

produite par l’inconscient du fou que<br />

dans le regard émerveillé du naïf.<br />

L’art naïf est l’art <strong>de</strong> l’émoi, un cri du cœur.<br />

Mais <strong>pour</strong>quoi le cœur pousserait-il un cri,<br />

sinon parce qu’il vient d’être touché ou<br />

frappé, affecté, saisi par un événement qui<br />

le bouleverse ? On passe sans transition<br />

<strong>de</strong> la perception à l’affection, <strong>de</strong> ce qui<br />

vient du <strong>de</strong>hors à ce qui monte du <strong>de</strong>dans.<br />

L’effet magique se produit dans le regard,<br />

il cristallise l’image ; toutefois, en le<br />

18<br />

comblant, l’enchantement suscite une<br />

réaction qui, tout en se déclarant hors<br />

<strong>de</strong> lui, dans la poitrine, mobilise<br />

néanmoins le corps tout entier. L’art naïf<br />

est un cri du cœur parce que, l’espace<br />

d’un instant, le corps est hanté par l’image<br />

qu’il reçoit.<br />

Sally Price, « Voix d’artistes »<br />

[EXTRAITS]<br />

Regar<strong>de</strong>r une œuvre d’art peut provoquer<br />

plusieurs types <strong>de</strong> réactions. L’une d’entre<br />

elles, bien sûr, est une réaction <strong>de</strong> pur<br />

plaisir esthétique. Une autre <strong>de</strong> ces<br />

réactions implique d’imaginer quelle était<br />

l’intention <strong>de</strong> l’artiste en réalisant<br />

cette œuvre. Même un expert aussi<br />

farouchement attaché à la dimension<br />

esthétique que Jacques Kerchache a pu dire<br />

que la chose la plus importante <strong>pour</strong> lui<br />

lorsqu’il regardait une œuvre d’art était<br />

<strong>de</strong> comprendre « la capacité <strong>de</strong> l’artiste à<br />

trouver <strong>de</strong>s solutions plastiques originales »,<br />

c’est-à-dire d’imaginer l’artiste dans son<br />

cheminement vers l’œuvre d’art en cours<br />

<strong>de</strong> réalisation, d’entrer dans sa tête au<br />

moment où il (ou elle) conceptualise<br />

la forme qu’elle prendra.<br />

La question <strong>de</strong>vient alors : Quelle est la<br />

meilleure façon d’accé<strong>de</strong>r à la<br />

compréhension <strong>de</strong> l’intention <strong>de</strong> l’artiste<br />

au cours du processus <strong>de</strong> création ?<br />

Comment pouvons-nous raconter le mieux<br />

possible cette histoire ? Une tradition<br />

respectée <strong>de</strong> cette discipline qu’est l’histoire<br />

<strong>de</strong> l’art autorise le recours à une métho<strong>de</strong><br />

qui ressemble <strong>de</strong> près à la critique littéraire<br />

et qui consiste à déduire l’intention à partir<br />

<strong>de</strong> la combinaison <strong>de</strong> la perception visuelle<br />

esthétique et <strong>de</strong> la connaissance générale<br />

<strong>de</strong>s circonstances dans lesquelles l’œuvre<br />

a été réalisée (dans quelle partie du mon<strong>de</strong>,<br />

au sein <strong>de</strong> quelle société, à quelle époque<br />

historique, etc.).<br />

Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’ethnologue, cette<br />

approche pose un vrai problème, du simple<br />

fait du pou<strong>voir</strong> qu’elle attribue aux « idées<br />

reçues » ou aux stéréotypes populaires<br />

concernant l’art produit hors <strong>de</strong>s territoires<br />

traditionnellement étudiés par l’histoire<br />

<strong>de</strong> l’art, tels que la Grèce antique, l’Italie<br />

<strong>de</strong> la Renaissance ou l’Europe mo<strong>de</strong>rne.<br />

Et elle pose un problème similaire qu<strong>and</strong><br />

il s’agit <strong>de</strong> comprendre un art qui, tout<br />

en étant produit au sein <strong>de</strong> ces « zones<br />

traditionnelles », est l’œuvre d’artistes<br />

considérés comme « naïfs », « marginaux »<br />

ou « visionnaires ». Déchiffrer l’intention<br />

créatrice <strong>de</strong>s artistes présentés (par<br />

exemple) dans l’aile Rockefeller du<br />

Metropolitan Museum of Art <strong>de</strong> New York<br />

ou au musée du quai Branly à Paris est une<br />

entreprise particulièrement délicate et<br />

intimidante, en ce qu’elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux<br />

visiteurs pétris <strong>de</strong> points <strong>de</strong> vue culturels<br />

« occi<strong>de</strong>ntaux » (qu’ils vivent à Paris,<br />

Chicago, Tokyo, Lagos ou Kuala Lumpur)<br />

d’évacuer <strong>de</strong> leur esprit toutes les idées<br />

préconçues qu’ils ont acquises avec le<br />

temps au sujet <strong>de</strong>s « peuples primitifs ».<br />

D’une manière très semblable, comprendre<br />

les formes d’art présentées dans<br />

l’exposition <strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong>, <strong>Show</strong> <strong>and</strong> <strong>Tell</strong><br />

<strong>de</strong> la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un effort<br />

particulier afi n d’éviter les préconceptions<br />

face à ce qui est souvent le résultat <strong>de</strong><br />

visions personnelles et idiosyncratiques.<br />

Comment pouvons-nous accomplir cette<br />

tâche diffi cile ? Une réponse évi<strong>de</strong>nte<br />

<strong>pour</strong>rait être : en écoutant les artistes.<br />

Mais il peut s’avérer plus dur qu’on ne<br />

l’imagine <strong>de</strong> se défaire <strong>de</strong> préconceptions<br />

généralisatrices au sujet <strong>de</strong> personnes<br />

qui sont d’une certaine manière<br />

fondamentalement différentes <strong>de</strong> soi – que<br />

ce soit sur le plan <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité culturelle,<br />

<strong>de</strong> la psychologie personnelle, du niveau<br />

d’éducation ou <strong>de</strong> toute autre variable.<br />

Le catalogue <strong>de</strong> l’exposition<br />

Conçu dans le prolongement <strong>de</strong><br />

l’exposition, le catalogue <strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong><br />

se déroule lui aussi comme une succession<br />

d’histoires autour <strong>de</strong>s artistes et <strong>de</strong> leurs<br />

œuvres ainsi que, le cas échéant, celles<br />

<strong>de</strong> leurs communautés. Avec près <strong>de</strong><br />

400 images <strong>de</strong>s sculptures, peintures<br />

et <strong>de</strong>ssins exposés, une documentation<br />

visuelle importante, et <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong><br />

spécialistes, le livre constitue une occasion<br />

unique <strong>de</strong> mieux connaître l’univers<br />

<strong>de</strong> ces artistes.<br />

Retrouvez toutes les publications<br />

<strong>de</strong> la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong> et comman<strong>de</strong>z<br />

vos ouvrages en ligne sur<br />

fondation.cartier.com / publications


19<br />

<strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong><br />

Édition <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong><br />

<strong>pour</strong> l’art contemporain, Paris<br />

Version française uniquement<br />

Relié, 26,5 x 31,5 cm, 240 pages<br />

400 reproductions couleur<br />

et noir et blanc<br />

Textes <strong>de</strong> nombreux spécialistes<br />

dont Bruce Albert, Laymert Garcia<br />

dos Santos et Sally Price.<br />

Prix : 47 €


LES SOIRÉES NOMADES<br />

Les Soirées Noma<strong>de</strong>s inventent les Revues, nouveau ren<strong>de</strong>z-vous mensuel consacré aux arts <strong>de</strong> la scène. Carte blanche<br />

à un artiste ou soirée thématique, chaque Revue donne l’occasion <strong>de</strong> découvrir <strong>de</strong>s univers artistiques originaux.<br />

Programmation<br />

RÉCITATIF<br />

Lundi 21 mai à 20h<br />

Récitatif : n. m. Dans les musiques<br />

dramatiques (cantate, opéra, oratorio),<br />

fragment narratif dont la déclamation<br />

chantée se rapproche du langage parlé.<br />

Pour cette première Revue, les Soirées<br />

Noma<strong>de</strong>s proposent une soirée thématique<br />

autour du récit chanté. De La Chanson<br />

<strong>de</strong> Rol<strong>and</strong> à l’œuvre <strong>de</strong> Jacques Demy,<br />

l’histoire <strong>de</strong> ce style est longue et<br />

hétéroclite. Récitatif en explore les<br />

frontières contemporaines.<br />

Lors <strong>de</strong> cette soirée orchestrée par<br />

Pauline Curnier-Jardin, la 2b company<br />

présente Récital, spectacle à mi-chemin<br />

entre écriture automatique et cadavre<br />

exquis, Pascale Murtin reprend quelquesunes<br />

<strong>de</strong> ses 25 chansons trop courtes,<br />

l’anthropologue italien Salvatore d’Onofrio<br />

partage sa connaissance du sujet et<br />

Bettina Atala, en duplex <strong>de</strong>puis Los<br />

Angeles, analyse un scénario d’une<br />

série télévisée musicale. Cette soirée<br />

est également l’occasion d’entendre<br />

le répertoire <strong>de</strong> chants anciens concocté<br />

par Annie Couture et le Chœur <strong>de</strong>s<br />

Deux Vallées.<br />

SWANS, AMPUTEES<br />

Lundi 18 juin à 20h<br />

Une proposition <strong>de</strong> Marcelline Delbecq<br />

et Ellie Ga<br />

À l’origine <strong>de</strong> cette soirée, une fi che <strong>de</strong><br />

bibliothèque <strong>de</strong> la Frick Collection<br />

photographiée par Erica Baum, sur laquelle<br />

on lit Swans, Amputees. Cette curieuse<br />

juxtaposition <strong>de</strong>s mots « cygnes » et<br />

« estropiés » fait instantanément surgir <strong>de</strong>s<br />

images aussi contradictoires que connexes :<br />

corps en mouvement et corps tronqués,<br />

lexique poétique ou guerrier, mélange <strong>de</strong><br />

perfection et <strong>de</strong> trouble.<br />

Marcelline Delbecq et Ellie Ga imaginent<br />

une Revue contemporaine dans laquelle<br />

se succè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s actes performés <strong>pour</strong><br />

la plupart inédits. Swans, Amputees voit<br />

s’enchaîner – sous la houlette <strong>de</strong> la<br />

comédienne Elina Löwensohn <strong>de</strong>venue<br />

Madame Loyale <strong>pour</strong> l’occasion – une<br />

performance <strong>de</strong> l’artiste Tris Vonna-<br />

Michell, une lecture <strong>de</strong> l’écrivain Claire<br />

Guezengar, une performance <strong>de</strong>s<br />

chorégraphe et musicien Rémy Héritier<br />

et Eric Yvelin, et la projection d’un fi lm<br />

d’Hollis Frampton. Le tout guidé<br />

par la fantaisie graphique d’Offi ce abc.<br />

21<br />

SPIRIT’S<br />

Lundi 2 juillet à 20h<br />

Une proposition d’Anne-James Chaton<br />

et Carsten Nicolaï<br />

Michael Jackson est-il vraiment mort ?<br />

Nico a-t-elle jamais réellement existé ?<br />

Carsten Nicolaï et Anne-James Chaton<br />

composent un numéro <strong>de</strong> Revue sous<br />

la forme d’une para<strong>de</strong> où chaque artiste<br />

convié redonne vie à <strong>de</strong>s œuvres passées.<br />

Carl Michael Von Hausswolff, Olaf Nicolaï,<br />

Joachim Montessuis, Ursula Bogner, Alva<br />

Noto, Jean-Michel Espitallier, Nosfell et<br />

Blixa Bargeld explicitent le moment où leur<br />

travail s’est vu hanté par un autre, réel<br />

ou imaginaire. La soirée sera rythmée<br />

par <strong>de</strong> brèves contributions sous forme<br />

<strong>de</strong> performance, <strong>de</strong> projection et<br />

<strong>de</strong> concert, afi n <strong>de</strong> laisser toutes leurs<br />

chances à <strong>de</strong> possibles apparitions.<br />

ALL THE WORLD LIKES<br />

TO DANCE TO A BEAT<br />

Lundi 10 septembre à 20h<br />

Une proposition <strong>de</strong> Jonathan Burrows<br />

« Je considère que l’idée du Temps a<br />

émergé parce qu’en prenant conscience,<br />

ou en comprenant que notre expérience se<br />

présente comme une suite <strong>de</strong> changements,<br />

nous éprouvons le besoin <strong>de</strong> la mesurer. »<br />

Victoria Lady Welby, in Time as<br />

Derivative (1907)<br />

Le chorégraphe Jonathan Burrows imagine<br />

une soirée <strong>de</strong> performances sur le temps,<br />

les choses et le rapport au rythme.<br />

La pièce <strong>de</strong> Mette Edvardsen, Black, est<br />

un solo sur l’apparition <strong>de</strong>s choses,<br />

l’artiste étant le médiateur entre son public<br />

et le mon<strong>de</strong> qu’elle rend visible.<br />

Counting To One Hundred est la <strong>de</strong>rnière<br />

création <strong>de</strong> Jonathan Burrows et du<br />

compositeur Matteo Fargion, prolongeant<br />

ainsi leur hommage et leur réfl exion sur<br />

Lecture on Nothing <strong>de</strong> John Cage. Quant à<br />

la pièce Cosas – les choses en espagnol – elle<br />

est décrite par son auteur, Alma So<strong>de</strong>rberg,<br />

comme une pièce qui essaie <strong>de</strong> relier<br />

à peu près tout avec presque tout le reste.<br />

(performances en anglais)<br />

Programmation détaillée sur<br />

fondation.cartier.com/soireesnoma<strong>de</strong>s<br />

Retrouvez les Soirées Noma<strong>de</strong>s en images<br />

sur facebook.com/soireesnoma<strong>de</strong>s<br />

Autour<br />

<strong>de</strong>s Soirées Noma<strong>de</strong>s<br />

En rési<strong>de</strong>nce<br />

Les Soirées Noma<strong>de</strong>s accueillent <strong>pour</strong><br />

la première fois un artiste en rési<strong>de</strong>nce.<br />

Pendant 10 mois, l’écrivain et poète sonore<br />

Anne-James Chaton va développer un<br />

travail d’écriture autour <strong>de</strong> l’histoire<br />

<strong>de</strong>s Soirées Noma<strong>de</strong>s – histoire à laquelle<br />

il a largement pris part puisque son<br />

travail a été montré à la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong><br />

à plusieurs reprises.<br />

Suivez l’avancement du travail<br />

d’Anne-James Chaton et le calendrier<br />

<strong>de</strong> ses interventions sur<br />

fondation.cartier.com/soireesnoma<strong>de</strong>s<br />

Projet réalisé avec le soutien du conseil régional<br />

d’Île-<strong>de</strong>-France.<br />

L’Atelier intérieur<br />

Poésie, théatre, performance, lecture…<br />

En direct tous les lundis <strong>de</strong> 23h à minuit<br />

sur France Culture, L’Atelier intérieur,<br />

présenté par Aurélie Charon et réalisé par<br />

Thomas Dutter, est un ren<strong>de</strong>z-vous dédié<br />

à la création contemporaine. Une fois<br />

par mois, un artiste <strong>de</strong>s Soirées Noma<strong>de</strong>s<br />

rejoint l’équipe <strong>de</strong> L’Atelier intérieur<br />

en studio <strong>pour</strong> une proposition artistique<br />

sur mesure.<br />

Écoutez et podcastez l’émission sur<br />

franceculture.fr<br />

Informations pratiques<br />

Renseignements et réservation<br />

(indispensable) tous les jours, sauf le lundi,<br />

<strong>de</strong> 11h à 19h.<br />

Plein tarif : 9,50 €<br />

Tarif réduit * : 6,50 €<br />

*Étudiants, moins <strong>de</strong> 25 ans, carte Senior, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs<br />

d’emploi, Maison <strong>de</strong>s Artistes, carte ICOM<br />

Contact<br />

Tél. 01 42 18 56 72


LES ACTIVITÉS ENFANTS<br />

ATELIERS ET PARCOURS<br />

EN FAMILLE<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> l’exposition <strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong>, <strong>Show</strong> <strong>and</strong> <strong>Tell</strong>, la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong><br />

<strong>pour</strong> l’art contemporain invite les enfants à <strong>de</strong>s ateliers originaux et <strong>de</strong>s parcours<br />

en famille les mercredis et samedis à 15 h.<br />

Programmation<br />

PARCOURS EN FAMILLE<br />

Samedis 26 mai, 2, 9, 16, 23 et 30 juin,<br />

7, 14, 21 et 28 juillet, 4, 11, 18 et 25 août,<br />

1 er , 8, 15, 22 et 29 sept., 6 et 13 oct.<br />

À partir <strong>de</strong> 7 ans, durée 1 h 30<br />

Les enfants et les parents participent<br />

à un parcours ludique et créatif<br />

<strong>de</strong> l’exposition, en compagnie<br />

d’un médiateur.<br />

BESTIAIRE DE PAPIER<br />

Mercredis 23 mai et 12 sept.<br />

Atelier tampons <strong>de</strong> Clémence Passot,<br />

graphiste.<br />

À partir <strong>de</strong> 8 ans, durée 2 h<br />

Comme <strong>de</strong> petits artisans, les enfants<br />

gravent dans la gomme <strong>de</strong>s animaux<br />

sauvages et <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> la nature <strong>pour</strong><br />

réaliser leurs propres tampons encreurs.<br />

Dans un livret, ils disposent ensuite leurs<br />

créations <strong>pour</strong> donner vie à leur bestiaire<br />

imaginaire.<br />

HISTOIRES DE MASQUES<br />

Mercredis 30 mai et 4 juillet<br />

Atelier mo<strong>de</strong>lage d’Elsa Maurios,<br />

créatrice <strong>de</strong> costumes.<br />

À partir <strong>de</strong> 8 ans, durée 2 h<br />

Les enfants confectionnent un masque<br />

<strong>de</strong> terre aux multiples détails qu’ils<br />

décorent avec <strong>de</strong> la mosaïque et <strong>de</strong>s perles<br />

aux formes originales. Cette sculpture toute<br />

en relief s’anime par le jeu <strong>de</strong>s couleurs,<br />

du mélange <strong>de</strong>s formes et <strong>de</strong>s matières.<br />

HISTOIRES DANS L’HISTOIRE<br />

Mercredis 6 juin et 19 sept.<br />

Atelier peinture d’Aurélia Fronty,<br />

illustratrice.<br />

À partir <strong>de</strong> 8 ans, durée 2 h<br />

Les enfants façonnent une créature en pâte<br />

à mo<strong>de</strong>ler et la colorient avant <strong>de</strong> l’installer<br />

dans un environnement végétal, <strong>de</strong>ssiné<br />

à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> pastels et <strong>de</strong> peinture acrylique.<br />

Leur ouvrage est ensuite mis dans un cadre<br />

qu’ils décorent <strong>de</strong> mille motifs. L’ensemble<br />

compose l’univers magique <strong>de</strong> ces petites<br />

créatures.<br />

FENÊTRES SUR LA VILLE<br />

Mercredis 13 juin et 18 juillet<br />

Atelier <strong>de</strong> cartes à gratter d’Élodie Nouhen,<br />

illustratrice.<br />

À partir <strong>de</strong> 8 ans, durée 2 h<br />

En utilisant la technique <strong>de</strong> la carte<br />

à gratter sur du papier et du verre,<br />

les enfants <strong>de</strong>ssinent un environnement<br />

urbain, où les rues, les maisons, les jardins,<br />

les loisirs et les amis apparaissent petit<br />

à petit dans un mélange tout en couleurs.<br />

22<br />

HISTOIRES DE DÉCOR<br />

Mercredis 20 juin, 5 et 26 sept.<br />

Atelier maquette <strong>de</strong> Christine Destours,<br />

plasticienne.<br />

À partir <strong>de</strong> 8 ans, durée 2 h<br />

Les enfants créent un animal en carton<br />

plume qu’ils habillent <strong>de</strong> sequins<br />

et d’accessoires multicolores.<br />

Ils le mettent ensuite en scène dans<br />

un petit décor nocturne sorti tout<br />

droit <strong>de</strong> leur imagination.<br />

HISTOIRES DE PANTIN<br />

Mercredis 27 juin et 11 juillet<br />

Atelier créatif <strong>de</strong> Magali Attiogbé,<br />

plasticienne.<br />

À partir <strong>de</strong> 8 ans, durée 2 h<br />

Les enfants réalisent un étrange pantin,<br />

mi-homme mi-animal. Les formes et<br />

les motifs sont réalisés à partir d’éléments<br />

colorés et collés. Les couleurs vives<br />

<strong>de</strong>s plumes, perles et paillettes animent<br />

ces personnages chimériques.<br />

HISTOIRES DE CADRE<br />

Mercredis 25 juillet et 3 oct.<br />

Atelier collage <strong>de</strong> Magali Attiogbé,<br />

plasticienne.<br />

À partir <strong>de</strong> 7 ans, durée 2 h<br />

Les enfants habillent <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins<br />

et <strong>de</strong> motifs le corps d’un animal <strong>de</strong> papier.<br />

Avec <strong>de</strong>s feutres noirs, <strong>de</strong> la <strong>de</strong>ntelle,<br />

<strong>de</strong>s tampons et <strong>de</strong>s sequins, ils décorent<br />

minutieusement le cadre qui entourera<br />

leur création personnelle.<br />

Informations pratiques<br />

Renseignements et inscription<br />

(indispensable) à partir d’un mois avant<br />

la date <strong>de</strong> l’atelier, du lundi au vendredi<br />

<strong>de</strong> 10 h à 18 h.<br />

Tarif unique : 9 €<br />

Contact<br />

Tél. 01 42 18 56 67<br />

info.reservation@fondation.cartier.com<br />

Programmation détaillée sur<br />

fondation.cartier.com/enfants<br />

COLORIAGES AVEC<br />

ALESSANDRO MENDINI<br />

Dans ce cahier, Aless<strong>and</strong>ro Mendini a<br />

redonné vie aux œuvres <strong>de</strong> l’exposition<br />

<strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong>, <strong>Show</strong> <strong>and</strong> <strong>Tell</strong>.<br />

Après Takeshi Kitano, Mœbius et Patrick<br />

Vilaire, la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong> <strong>pour</strong> l’art<br />

contemporain invite Aless<strong>and</strong>ro Mendini<br />

à réaliser le quatrième numéro <strong>de</strong><br />

sa collection unique <strong>de</strong> cahiers <strong>de</strong> coloriage<br />

d’artistes. À cette occasion, le scénographe<br />

et <strong>de</strong>signer italien a re<strong>de</strong>ssiné quelques<br />

unes <strong>de</strong>s œuvres exposées en les mettant<br />

en scène.<br />

<strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong>,<br />

Coloriages avec Aless<strong>and</strong>ro Mendini<br />

<strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong><br />

<strong>pour</strong> l’art contemporain, Paris<br />

Cahier <strong>de</strong> coloriage n°4<br />

24 pages, 24 x 34 cm<br />

Prix : 6,50 €


EXPOSITION<br />

Commissaire <strong>de</strong> l’exposition<br />

Hervé Ch<strong>and</strong>ès<br />

Scénographie<br />

Aless<strong>and</strong>ro Mendini<br />

Conservateur en charge<br />

<strong>de</strong> l’exposition<br />

Leanne Sacramone<br />

assistée <strong>de</strong> Philippine Legr<strong>and</strong><br />

stagiaire : Flore Vauville<br />

Conseiller artistique<br />

<strong>pour</strong> le Congo<br />

André Magnin<br />

Conseiller artistique <strong>pour</strong> l’In<strong>de</strong><br />

Hervé Perdriolle<br />

Conseiller artistique <strong>pour</strong> Haïti<br />

Patrick Vilaire<br />

Programmation vidéo<br />

Thomas Delamarre<br />

Coordination générale<br />

Isabelle Gau<strong>de</strong>froy<br />

Chargée <strong>de</strong> production<br />

Camille Chenet<br />

assistée <strong>de</strong> Daphné Panacakis<br />

stagiaire : Vanessa Bernardoff<br />

Régie générale<br />

Christophe Morizot<br />

Conception et réalisation<br />

audiovisuelle<br />

Blow Out Studio<br />

Lumières<br />

Gerald Karlikow<br />

Logistique<br />

Alanna Minta Jordan<br />

Installation <strong>de</strong>s œuvres<br />

Gilles Gioan<br />

25<br />

INFORMATIONS<br />

PRATIQUES<br />

L’exposition est ouverte au public<br />

tous les jours, sauf le lundi, <strong>de</strong> 11 h à 20 h.<br />

Nocturne le mardi jusqu’à 22 h.<br />

Droit d’entrée : 9,50 €<br />

Tarif réduit * : 6,50 €<br />

Gratuit **<br />

Accès libre <strong>pour</strong> les moins <strong>de</strong> 18 ans<br />

le mercredi <strong>de</strong> 14 h à 18 h.<br />

Réservation : magasins Fnac, fnac.com<br />

* Étudiants, moins <strong>de</strong> 25 ans, carte Senior, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs<br />

d’emploi, Maison <strong>de</strong>s Artistes.<br />

** Moins <strong>de</strong> 10 ans, Laissez-passer, carte ICOM.<br />

Accueil <strong>de</strong>s groupes<br />

Visite guidée avec médiateur, du mardi<br />

au vendredi, <strong>de</strong> 11 h à 18 h (min. 10 pers.)<br />

Tarif adultes : 10 € / pers.<br />

Scolaires et seniors : 5 € / pers.<br />

(gratuit <strong>pour</strong> les accompagnateurs)<br />

Visite libre du mardi au dimanche<br />

<strong>de</strong> 11 h à 18 h (min. 10 pers.)<br />

Tarif adultes : 8 € / pers.<br />

Scolaires et seniors : 4 € / pers.<br />

(gratuit <strong>pour</strong> les accompagnateurs)<br />

Réservation indispensable<br />

Tél. 01 42 18 56 67<br />

info.reservation@fondation.cartier.com<br />

Laissez-passer<br />

Le Laissez-passer offre un accès prioritaire,<br />

gratuit et illimité à la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong>,<br />

un accès libre le mercredi <strong>pour</strong> une<br />

personne vous accompagnant, <strong>de</strong>s visites<br />

guidées <strong>de</strong>s expositions, <strong>de</strong>s invitations aux<br />

Soirées Noma<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s entrées à tarif<br />

réduit <strong>pour</strong> les événements exceptionnels<br />

(nombre <strong>de</strong> places limité, sur réservation),<br />

une réduction <strong>de</strong> 5 % à la librairie ainsi<br />

que <strong>de</strong>s avantages dans <strong>de</strong> nombreuses<br />

institutions culturelles parisiennes<br />

(musées, théâtres…).<br />

Adhésion annuelle : 30 €<br />

Tarif réduit (carte Senior,<br />

carte famille nombreuse) : 25 €<br />

Tarif jeune (moins <strong>de</strong> 25 ans) : 18 €<br />

Service <strong>de</strong>s publics<br />

Tél. 01 42 18 56 67<br />

info.laissezpasser@fondation.cartier.com<br />

Accès<br />

261, boulevard Raspail 75014 Paris<br />

Tél. 01 42 18 56 50 / Fax 01 42 18 56 52<br />

Métro Raspail ou Denfert-Rochereau<br />

(lignes 4 et 6) / Bus 38, 68, 88, 91<br />

RER Denfert-Rochereau (ligne B)<br />

Station Vélib’ et stationnement réservé<br />

aux visiteurs h<strong>and</strong>icapés <strong>de</strong>vant<br />

le 2, rue Victor Schoelcher<br />

INFORMATIONS<br />

PRESSE<br />

Contact<br />

Matthieu Simonnet<br />

Tél. 01 42 18 56 77 / 65<br />

Fax 01 42 18 56 52<br />

matthieu.simonnet@fondation.cartier.com<br />

Informations et images HD disponibles<br />

sur presse.fondation.cartier.com<br />

Le site presse<br />

La <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong> <strong>pour</strong> l’art<br />

contemporain a créé un site internet<br />

dédié aux professionnels <strong>de</strong> la presse.<br />

Grâce à cet espace, journalistes,<br />

iconographes et blogueurs ont désormais<br />

la possibilité d’a<strong>voir</strong> une vision globale<br />

sur toutes les informations liées aux<br />

expositions et aux différentes activités<br />

<strong>de</strong> la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong>, en France<br />

comme à l’étranger.<br />

L’accès simplifi é aux contenus<br />

(communiqués et dossiers <strong>de</strong> presse,<br />

images HD, archives, etc.) permet<br />

<strong>de</strong> télécharger rapi<strong>de</strong>ment les éléments<br />

choisis.<br />

Connectez-vous et créez votre compte sur<br />

presse.fondation.cartier.com<br />

PROCHAINE EXPOSITION<br />

Yue Minjun<br />

Du 15 novembre 2012 au 17 mars 2013,<br />

la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong> <strong>pour</strong> l’art contemporain<br />

présente les œuvres <strong>de</strong> l’artiste chinois<br />

Yue Minjun. Avec plus <strong>de</strong> 30 tableaux et<br />

sculptures ainsi que <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins,<br />

cette exposition sera la première<br />

monographie importante consacrée<br />

à Yue Minjun en Europe.


LÉGENDES ET CRÉDITS<br />

Couverture<br />

Images : © Bane, © Djilatendo, © Gregorio Barrio,<br />

© Iran, © Jangarh Singh Shyam, © Joseca,<br />

© Kayembe, © Nilson Pimenta, © Txanu, © Véio<br />

Page 2<br />

Isaka, 2011<br />

Feutre et pastel gras sur carton<br />

© Isaka<br />

Page 5<br />

Véio, sans titre, 2010<br />

Bois sculpté peint<br />

© Véio<br />

Photo Isabella Matheus<br />

Page 6<br />

Aless<strong>and</strong>ro Mendini, 2012<br />

Dessins préparatoires <strong>pour</strong> la scénographie<br />

<strong>de</strong> l’exposition <strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong>, <strong>Show</strong> <strong>and</strong> <strong>Tell</strong><br />

© Aless<strong>and</strong>ro Mendini<br />

Page 7<br />

1 › Jangarh Singh Shyam, sans titre, 1989<br />

Acrylique sur papier<br />

© Jangarh Singh Shyam<br />

Photo André Morin<br />

2 › Hans Scherfi g, Det store træ, 1963<br />

Huile sur toile<br />

© Hans Scherfi g / Adagp, Paris 2012<br />

Photo LAMBERTH<br />

3 › Valdir Benites, sans titres, non datés<br />

Bois sculpté et pyrogravé<br />

© Valdir Benites<br />

Photo André Morin<br />

4 › Tadanori Yokoo, Heavy Smoker, 2007<br />

Acrylique sur toile<br />

© Tadanori Yokoo<br />

Pages 8-9<br />

1 › Gregorio Barrio, sans titre, 2012<br />

Perles sur bois<br />

© Gregorio Barrio<br />

Photos Carlos Varillas<br />

2 › José Bezerra, sans titre, 2007<br />

Bois sculpté<br />

© José Bezerra<br />

Photo João Liberato<br />

3 › Ciça, Máscara, 2003<br />

Céramique peinte<br />

© Ciça<br />

Photo Mariana Chama<br />

4 › Véio, sans titre, 2009<br />

Bois sculpté peint<br />

© Véio<br />

Photo André Morin<br />

5 › Isabel Men<strong>de</strong>s da Cunha, sans titre, 2008<br />

Céramique peinte<br />

© Isabel Men<strong>de</strong>s da Cunha<br />

Photo João Liberato<br />

6 › Nino, Macaco, non daté<br />

Bois sculpté peint<br />

© Nino<br />

Photo João Liberato<br />

7 › Taniki, 1977<br />

Feutre sur papier<br />

© Taniki<br />

26<br />

Page 10<br />

1 › Ariel Kuaray Poty Ortega, village <strong>de</strong> Koenju,<br />

août 2010<br />

Photo Ernesto <strong>de</strong> Carvalho<br />

2 › Ariel Kuaray Poty Ortega et Adolfo,<br />

village <strong>de</strong> Varginha, février 2011<br />

Photo Vincent Carelli<br />

3 › Isaka, 2011<br />

Feutre et pastel gras sur carton<br />

© Isaka<br />

4 › Jivya Soma Mashe, Fishnet, 2009<br />

Acrylique et bouse <strong>de</strong> vache sur toile<br />

© Jivya Soma Mashe<br />

Photo André Morin<br />

Page 11<br />

Mamadou Cissé, sans titre, 2005<br />

Feutre et encre sur papier<br />

© Mamadou Cissé<br />

Photo André Morin<br />

Page 12<br />

Txanu, 2011<br />

Feutre et pastel gras sur papier<br />

© Txanu<br />

Pages 14-15<br />

Francisco da Silva, sans titre, 1966 (détail)<br />

Gouache sur papier<br />

© Francisco da Silva<br />

Photo André Morin<br />

Pages 16-17<br />

Jean-Baptiste Jean Joseph, Pieuvre, 2001<br />

Paillettes, perles et sequins brodés sur tissu<br />

© Jean-Baptiste Jean Joseph<br />

Photo Rafaelle Castera<br />

Page 20<br />

Joseca, 2004-2010<br />

Feutre sur papier<br />

© Joseca<br />

Page 23<br />

Aless<strong>and</strong>ro Mendini, 2012<br />

Véio vu par Aless<strong>and</strong>ro Mendini. Dessin extrait<br />

du cahier <strong>de</strong> coloriage <strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong>, coloriages<br />

avec Aless<strong>and</strong>ro Mendini.<br />

© Aless<strong>and</strong>ro Mendini<br />

Page 24<br />

Aless<strong>and</strong>ro Mendini, Il Cavaliere di Dürer, 2011<br />

Bois, mosaïque <strong>de</strong> verre et d’or blanc<br />

© Aless<strong>and</strong>ro Mendini<br />

Photo Lorenzo Ceretta<br />

Page 27<br />

Djilatendo, Jeu d’écailles, 1931 (détail)<br />

Aquarelle sur papier<br />

© Djilatendo<br />

Photo André Morin<br />

Quatrième <strong>de</strong> couverture<br />

Shantaram Chintya Tumbada,<br />

Flying Story (détail), 1995<br />

Encre sur papier<br />

© Shantaram Chintya Tumbada<br />

PARTENAIRES MÉDIAS<br />

Espace d’expression plurielle, <strong>de</strong> la<br />

diversité <strong>de</strong>s cultures et <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vue,<br />

TV5MONDE, première chaîne généraliste<br />

mondiale en français, s’associe tout<br />

naturellement à l’exposition <strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong>,<br />

<strong>Show</strong> <strong>and</strong> <strong>Tell</strong> dont le thème est en parfaite<br />

adéquation avec sa ligne éditoriale :<br />

« Montrer ici ce qui vient d’ailleurs, montrer<br />

ailleurs ce qui vient d’ici. »<br />

Depuis cinq ans Trois Couleurs met un<br />

point d’honneur à relayer les tendances<br />

et l’actualité culturelle avec un regard<br />

différent. Le magazine s’attache à rendre<br />

accessibles au plus gr<strong>and</strong> nombre <strong>de</strong>s<br />

dynamiques culturelles et <strong>de</strong>s productions<br />

méconnues du gr<strong>and</strong> public. C’est donc<br />

tout naturellement qu’il s’associe à<br />

l’exposition <strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong>, <strong>Show</strong> <strong>and</strong> <strong>Tell</strong><br />

<strong>de</strong> la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong> <strong>pour</strong> l’art<br />

contemporain, avec la même envie<br />

<strong>de</strong> participer à la mise en lumière<br />

d’artistes exceptionnels qui nous offrent<br />

une autre vision <strong>de</strong> l’art contemporain.<br />

Radio <strong>de</strong> tous les territoires et <strong>de</strong> tous<br />

les sa<strong>voir</strong>s, France Culture apporte<br />

chaque année son soutien à <strong>de</strong> nombreux<br />

événements culturels et scientifi ques<br />

<strong>de</strong> qualité, et délocalise ses émissions<br />

au cœur même <strong>de</strong> l’actualité.<br />

Des émissions à écouter, réécouter<br />

et podcaster sur franceculture.fr.<br />

L’exposition <strong>Histoires</strong> <strong>de</strong> <strong>voir</strong>, <strong>Show</strong> <strong>and</strong> <strong>Tell</strong> est organisée avec le soutien <strong>de</strong> la <strong>Fondation</strong> <strong>Cartier</strong> <strong>pour</strong> l’art contemporain,<br />

placée sous l’égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la <strong>Fondation</strong> <strong>de</strong> France, et avec le parrainage <strong>de</strong> la société <strong>Cartier</strong>.


fondation.cartier.com

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