Tirages et restaurations de la Cinémathèque ... - Ciné-ressources
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La Dame aux<br />
Camélias<br />
André Calm<strong>et</strong>tes<br />
1912<br />
Réal. : André Calm<strong>et</strong>tes. Prod. : Le Film d'Art. Int. :<br />
Sarah Bernhardt (Marguerite Gautier). Date <strong>de</strong> sortie<br />
: 8 mars 1912. Adaptation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce en 5 actes<br />
d'Alexandre Dumas fils, créée au Théâtre du Vau<strong>de</strong>ville<br />
le 2 février 1852. (Jean Mitry, dans sa « Filmographie<br />
universelle ■, indique <strong>de</strong>ux m<strong>et</strong>teurs en scène :<br />
Calm<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> Desfontaines. Selon les sources écrites<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Bibliothèque <strong>de</strong> l'Arsenal dépouillées par<br />
Emmanuelle Toul<strong>et</strong>, seul Calm<strong>et</strong>tes serait crédité.<br />
rv.p.])<br />
Tirage 1985 : A partir d'une copie f<strong>la</strong>m d'origine,<br />
établissement d'un matériel <strong>de</strong> conservation saf<strong>et</strong>y<br />
(contr<strong>et</strong>ype négatif), puis tirage d'un positif mu<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
présentation. Ajout d'un carton <strong>de</strong> générique.<br />
36<br />
Photo <strong>de</strong> tournage<br />
Marguerite Gautier, <strong>de</strong>mi-mondaine richement entr<strong>et</strong>enue, rencontre <strong>et</strong> aime Armand Duval, pour lequel<br />
elle renonce à sa vie passée. Le père d'Armand <strong>la</strong> supplie <strong>de</strong> quitter son fils <strong>et</strong> elle y consent. Minée par <strong>la</strong><br />
phtisie, elle revoit Armand Duval <strong>et</strong> meurt dans ses bras.<br />
Je venais <strong>de</strong> causer avec elle, quelques minutes, entre une répétition d'Elisab<strong>et</strong>h <strong>et</strong> une mise au point <strong>de</strong><br />
Lorenzaccio. Et elle m'avait dit :<br />
— Je ne suis jamais allée au cinématographe. J'ai joué <strong>de</strong>vant trois manivelles, là-bas, à Neuilly, La Dame<br />
aux camélias, en par<strong>la</strong>nt... comme d'habitu<strong>de</strong>. Les gens ont été charmants. Ils m'ont mitraillée. C'est tout.<br />
Et je suis partie, avec Seylor, Pitou, Chameroy <strong>et</strong> tous mes camara<strong>de</strong>s. Ce que ça donnera, je n'en sais rien.<br />
Ce peut être horrifiant ou admirable, je n'en ai aucune idée... aucune idée !...<br />
(...)<br />
Sarah Bernhardt, au premier p<strong>la</strong>n, rit, pleure, tousse, fait <strong>de</strong>s mines, <strong>la</strong>isse tomber sa tête sur son épaule,<br />
son épaule sur son bras, son bras sur Armand Duval... L'admirable mime ! Derrière elle disparaissent les<br />
tentures <strong>de</strong> location, les meubles <strong>de</strong> carton, le piano <strong>de</strong> bois noir. Les lèvres parlent <strong>et</strong> si le public n'entend<br />
rien, il écoute quand même. Les yeux, triangu<strong>la</strong>ires, profonds, espèrent <strong>et</strong> désespèrent avec tant <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rté.<br />
Et l'on s'habitue. Et au <strong>de</strong>rnier tableau, malgré <strong>la</strong> chambre d'hôtel meublé où meurt Marguerite Gautier,<br />
on est ému. Sarah est b<strong>la</strong>nche, <strong>de</strong>bout, dans une robe b<strong>la</strong>nche. La projection, cruellement, accuse les traits,<br />
durcit les ombres, sans r<strong>et</strong>ouche ! sans fard, sans pitié. Le visage aux ru<strong>de</strong>s muscles est noir <strong>et</strong> b<strong>la</strong>nc, b<strong>la</strong>nc<br />
<strong>et</strong> noir. Les <strong>de</strong>nts c<strong>la</strong>quent, car Sarah mime l'agonie. Et si pâle dans c<strong>et</strong>te estampe trépidante, vivante, elle<br />
accuse encore par son expression d'épouvante <strong>la</strong> vision d'un cadavre automate qui s'agite <strong>de</strong>bout — <strong>et</strong> c'est<br />
là <strong>la</strong> belle trouvaille <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te adaptation — dans les bras d'Armand, <strong>et</strong> glisse rigi<strong>de</strong>, sans vie, décomposé,<br />
dans le noir car <strong>la</strong> projection s'arrête un peu avant que Marguerite soit à terre.<br />
Et le public s'enfuit, horrifié comme à <strong>la</strong> lecture d'un cauchemar <strong>de</strong> masques inventé par Jean Lorrain. Et<br />
nous crierons à tous d'aller à ce spectacle — à tous !... sauf à toi, divine <strong>et</strong> resplendissante Sarah !...<br />
Georges-Michel, < Sarah Bernhardt au cinématographe », Gil B<strong>la</strong>s, n°12810, 12 mars 1912, p. 1.<br />
André Calm<strong>et</strong>tes (1861-1942) : réalisateur <strong>et</strong> acteur français. Directeur artistique <strong>et</strong> principal m<strong>et</strong>teur en<br />
scène <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison <strong>de</strong> production créée en 1908 Le Film d'Art. Il co-réalise avec Charles Le Bargy L'Assassinat<br />
du duc <strong>de</strong> Guise <strong>et</strong> fait venir <strong>de</strong>vant les caméras les grands acteurs <strong>de</strong> théâtre <strong>de</strong> l'époque A partir <strong>de</strong> 1913,<br />
il abandonne <strong>la</strong> mise en scène cinématographique pour revenir au théâtre dont il était issu<br />
E.T.<br />
Maurice Rémy<br />
Prise par le général P<strong>et</strong>ypon du Grêlé pour <strong>la</strong> femme du bon P<strong>et</strong>ypon, neveu du général, <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite<br />
Crev<strong>et</strong>te, habituée <strong>de</strong> chez Maxim, affole les provinciaux dans une réception <strong>de</strong> fiançailles par ses<br />
expressions <strong>et</strong> ses attitu<strong>de</strong>s. Revenue à Paris, <strong>la</strong> môme Crev<strong>et</strong>te reprend sa liberté, le Général, sachant tout,<br />
l'enlève, <strong>et</strong> P<strong>et</strong>ypon peut recommencer à vivre bourgeoisement avec sa vraie femme, « une vieille toupie ».<br />
(La <strong>Ciné</strong>matographie française n°753, 8 avril 1933).<br />
C'est un vau<strong>de</strong>ville célèbre. Il a fait rire <strong>la</strong> génération d'avant-guerre. M. Alexandre Korda n'a pas voulu le<br />
rajeunir, parce que les sources qui provoquent le rire sont éternelles <strong>et</strong> qu'il est p<strong>la</strong>isant <strong>de</strong> voir sur l'écran<br />
les mo<strong>de</strong>s d'il y a quarante ans. La comédie <strong>de</strong> Georges Fey<strong>de</strong>au emprunte au restaurant <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Royale<br />
une <strong>de</strong> ses aguichantes danseuses, <strong>la</strong> môme Crev<strong>et</strong>te, qui va bouleverser <strong>la</strong> bourgeoise famille <strong>de</strong>s P<strong>et</strong>ypon.<br />
Par quels quiproquos <strong>la</strong> môme Crev<strong>et</strong>te, ramenée une nuit d'orgie dans le domicile <strong>de</strong> l'austère P<strong>et</strong>ypon,<br />
passera-t-elle pour <strong>la</strong> femme légitime <strong>de</strong> ce brave homme un peu niais, je m'en voudrais <strong>de</strong> vous le raconter.<br />
D'abord parce que c'est très compliqué, <strong>et</strong> puis parce que je gâterais votre p<strong>la</strong>isir si votre intention est<br />
d'aller voir le film. Sachez cependant que <strong>la</strong> môme Crev<strong>et</strong>te époustoufle <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> province guindés,<br />
séduit un général, abandonne un amant <strong>de</strong> cœur, <strong>et</strong> réconcilie les époux P<strong>et</strong>ypon après <strong>de</strong>s péripéties<br />
vivement menées <strong>et</strong> bouffonnes.<br />
L'actif <strong>et</strong> mordant Henri Jeanson a rentré ses griffes pour parer ce film d'un dialogue cursif <strong>et</strong> habile.<br />
M. Korda a reconstitué <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> chez Maxim, son ambiance particulière <strong>et</strong>, par-ci par-là, quelques scènes <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> rue fin dix-neuvième siècle. C'est du bon travail, soigné, consciencieux, agréable. Une interprétation<br />
bril<strong>la</strong>nte brûle les feux <strong>de</strong> <strong>la</strong> rampe. La môme Crev<strong>et</strong>te, c'est Florelle, alerte, gavroche, mutine, très « Madame<br />
Sans-Gêne ». Les grands comiques André Lefaur, Alerme <strong>et</strong> Pa<strong>la</strong>u n'ignorent rien <strong>de</strong>s ficelles du répertoire.<br />
Mme Charlotte Lysès, Mlle Ma<strong>de</strong>leine Ozeray, MM. Maurice Rémy, Maupi, <strong>et</strong>c. sont excellents.<br />
Saluons avec ce film <strong>de</strong> gaîté, <strong>de</strong> malice <strong>et</strong> <strong>de</strong> joviale satire, l'ouverture du cinéma qui le présente, le<br />
Marignan-Pathé, splendi<strong>de</strong> établissement surgi au cœur <strong>de</strong>s Champs-Elysées <strong>et</strong> dont Paris appréciera le luxe<br />
<strong>et</strong> le confort.<br />
René Lehmann, Pour Vous n°229,6 avril 1933.<br />
La Dame <strong>de</strong><br />
chez Maxim<br />
Alexandre Korda<br />
1933<br />
Pathé Consortium <strong>Ciné</strong>ma présente une prod. Korda.<br />
Florelle <strong>et</strong> Lefaur dans La Dame <strong>de</strong> chez Maxim.<br />
D'après <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong> Georges Fey<strong>de</strong>au. Avec Ma<strong>de</strong>leine<br />
Ozeray, Alerme, Pa<strong>la</strong>u, Mayol <strong>et</strong> Charlotte Lysès.<br />
Mise en scène Alexandre Korda. Se. dial. <strong>et</strong> coupl<strong>et</strong>s<br />
<strong>de</strong> Henri Jeanson. Photographie <strong>de</strong> G.(eorges) Périrai.<br />
Prises <strong>de</strong> vues : L. (ouis) Page. Déc. : Vincent<br />
Korda. Cost. : Jean Oberlé. Dir. <strong>de</strong> mus. : (Kurt)<br />
Schrô<strong>de</strong>r. Chansons : Osché. Mont. : Denise Batcheff.<br />
Ingénieur du son : (Cari S.) Liverman. Enregistrement<br />
sonore par procédé R.C.A. Photophone.<br />
Distribution : Mlle Florelle (Môme Crev<strong>et</strong>te), Esther<br />
Kiss (Eléonore), Ady Cresso (Mme Vir<strong>et</strong>te), (Jeanne)<br />
Frédérique (<strong>la</strong> sous-préfète), Maryane (Mme Vibaudan),<br />
<strong>et</strong> Charlotte Lysès (Mme P<strong>et</strong>ypon), André<br />
Lefaur (le général), André Alerme (P<strong>et</strong>ypon), (Pierre)<br />
Pa<strong>la</strong>u (Mongicourt), Maurice Rémy (Corignon),<br />
(Marcel) Méral (le Duc), Henri Debain (Etienne),<br />
Maupi (le sous-préf<strong>et</strong>), Jean Delmour (Marollier), <strong>et</strong><br />
(Félix) Mayol (l'abbé). Réalisé dans les studios sonores<br />
Pathé-Natan, 6, rue Francœur Paris. (Source :<br />
générique copie, les prénoms entre parenthèses ont<br />
été ajoutés).<br />
Ad. : Int. : Polly Germain, Myno Burney, Inka<br />
Krymer, Gin<strong>et</strong>te Leclerc, Suzy De<strong>la</strong>ir, Lucienne Pariz<strong>et</strong>,<br />
Yvonne Frédax, Jeanine Varnal, Jean Guilton,<br />
Henri Bargin, Jacques Lerner, Pierre Delb<strong>et</strong>, Gustave<br />
Huber<strong>de</strong>au. Dir. <strong>de</strong> prod. : Georges Bernier. Version<br />
ang<strong>la</strong>ise <strong>de</strong> Alexandre Korda : The Girl from Maxim,<br />
1932. (Il existe une version mu<strong>et</strong>te, réalisée par<br />
Emile Chautard, 1912). Durée: 109mn. Sortie:<br />
Marignan, 1er avril 1933. Un résumé détaillé du film<br />
a été publié dans le n° 230 <strong>de</strong> Pour Vous du 13 avril<br />
1933, établi par Nino Frank. Le titre, sur <strong>la</strong> copie,<br />
comme sur les publicités publiées dans les journaux<br />
<strong>de</strong> l'époque est bien : La Dame <strong>de</strong> chez Maxim.<br />
(Sources: Chirat, presse <strong>de</strong> l'époque). Tournage:<br />
novembre-décembre 1932 (<strong>Ciné</strong>matographie française).<br />
Alexandre Korda (Sandor Laszlo Korda, puis Sir Alexandre, Hongrie 1893 - Londres 1956). Etu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
journalisme puis, à Budapest, traducteur d'intertitres, monteur <strong>et</strong> réalisateur. Entre 1914 <strong>et</strong> 1919, réalisateur<br />
en Hongrie, puis émigré en Autriche, en Allemagne, Hollywood, en France <strong>et</strong> en Angl<strong>et</strong>erre. Réalisateur, il<br />
fait construire en Angl<strong>et</strong>terre, à Denham, ses propres studios en 1936, <strong>et</strong> <strong>de</strong>vient aussi producteur. Parmi ses<br />
films: Nuits b<strong>la</strong>nches (Fehér éjszakâk, Hongrie 1916), L'Homme d'Or (Az Aranyember, Hongrie 1918),<br />
Marius (France 1931), The Private Life of Henry VIII (G.-B., 1933), Rembrandt (G.-B., 1936), Lady Hamilton<br />
(G.B., 1941), An Idéal Husband (G.B., 1947). Comme producteur : Fantôme à vendre (René C<strong>la</strong>ir, 1935),<br />
Eléphant Boy (F<strong>la</strong>herty, 1937), Le Voleur <strong>de</strong> Bagdad (Michael Powell, 1940), To Be or Not to Be (Ernst<br />
Lubitsch, 1942), Le Troisième Homme (Carol Reed, 1949), Les Contes d'Hoffmann (M. Powell, 1951), Richard<br />
III (Laurence Olivier, 1956)... Tirage 1987: A partir du négatif f<strong>la</strong>m d'origine,<br />
établissement d'un matériel <strong>de</strong> conservation saf<strong>et</strong>y<br />
P.A. (interpositif) <strong>et</strong> d'une copie standard <strong>de</strong> présentation.<br />
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