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Tirages et restaurations de la Cinémathèque ... - Ciné-ressources

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Le Métro<br />

Georges Frangu <strong>et</strong><br />

Henri Langlois<br />

1934<br />

Le Métro. Conception, réalisation, prises <strong>de</strong> vues,<br />

montage : Georges Franju <strong>et</strong> Henri Langlois.<br />

(Sources : générique copie restaurée). Format :<br />

16 mm. Métrage : 90 mètres. Durée : 8 minutes à<br />

24 i/s. Tourné en 1934.<br />

C'est le premier <strong>et</strong> le <strong>de</strong>rnier film réalisé par les <strong>de</strong>ux<br />

fondateuts <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>Ciné</strong>mathèque</strong> française. D'après<br />

Georges Franju, il a été tourné à l'improviste, dans<br />

<strong>de</strong>s conditions précaires ; ils ne disposaient que<br />

d'une caméra d'emprunt, à mise au point fixe, <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

trois rouleaux <strong>de</strong> pellicules inversibles <strong>de</strong> 16 mm<br />

dont l'achat fut financé par <strong>la</strong> mère d'Henri, Annie<br />

Langlois. Celui-ci était si inexpérimenté, qu'à chaque<br />

fois qu'il tenait <strong>la</strong> caméra, il suppliait le ciel <strong>de</strong><br />

l'ai<strong>de</strong>r à réussir <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> vue ; superstitieux, il ne<br />

cessait <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s incantations dans l'espoir que<br />

l'image ne soit pas voilée, ni floue ou ratée. Selon<br />

Georges Franju : ■ C'était une bricole. C'était vraiment<br />

le film d'amateurs, le plus amateur qui soit. •<br />

Tirage 1985: A partir d'un original inversible<br />

16 mm, établissement d'un contr<strong>et</strong>ype 16 mm. Ajout<br />

d'un carton <strong>de</strong> générique. Tirage d'une copie 16 mm<br />

positive mu<strong>et</strong>te <strong>de</strong> présentation,<br />

82<br />

Le Métro est un documentaire sur le métro aérien plutôt que souterrain. Il s'agit d'un essai impressionniste,<br />

où nous voyons surtout <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns en contre-plongée <strong>de</strong>s piétons <strong>de</strong>scendant les escaliers, à <strong>la</strong> manière <strong>de</strong><br />

l'Eisenstein <strong>de</strong>s marches d'O<strong>de</strong>ssa. Cadrés <strong>de</strong>s pieds à <strong>la</strong> ceinture, <strong>de</strong>s femmes en jupes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s hommes<br />

d'affaires avancent, suivis par <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns en plongée <strong>de</strong> tête <strong>de</strong> gens assez souvent protégés <strong>de</strong> parapluies,<br />

<strong>de</strong>scendant dans <strong>la</strong> station. Le tout est monté avec <strong>de</strong>s travelling du métro aérien entre Passy <strong>et</strong> Bir-Hakeim —<br />

<strong>la</strong> Tour Eiffel, <strong>la</strong> Seine — <strong>de</strong>s panoramiques perpendicu<strong>la</strong>ires aux arbres <strong>et</strong> aux bâtiments parisiens. Un jeune<br />

homme, qui ressemble à Franju, est sur le quai, puis assis sur un banc, dans un wagon. Des ascenseurs, <strong>de</strong>s<br />

cages, <strong>de</strong>s escaliers mécaniques, <strong>de</strong> <strong>la</strong> fumée, le p<strong>la</strong>n du métro, <strong>de</strong>s grilles... Des prises <strong>de</strong> vues d'un pont en<br />

plongée, <strong>et</strong> toujours <strong>de</strong> <strong>la</strong> fumée échappant <strong>de</strong>s trains qui entrent <strong>et</strong> sortent d'une gare parisienne. Ne<br />

disposant ni <strong>de</strong> projecteurs, ni <strong>de</strong> pellicule suffisamment sensible, Franju <strong>et</strong> Langlois ont néanmoins réussi à<br />

créer, en filmant à ciel ouvert, l'atmosphère propre au métro, sans avoir jamais vraiment pénétré dans ce<br />

mon<strong>de</strong> souterrain. Le film n'a jamais connu <strong>de</strong> distribution. Peut-être <strong>la</strong> seule spectatrice <strong>de</strong> l'époque fut<br />

Dominique Johansen qui travail<strong>la</strong>it à « La <strong>Ciné</strong>matographie française », <strong>de</strong>venue par <strong>la</strong> suite <strong>la</strong> femme <strong>de</strong><br />

Georges Franju. Les <strong>de</strong>ux cinéastes ont mis leur film au p<strong>la</strong>card, <strong>et</strong> au compte <strong>de</strong> l'expérience... <strong>et</strong> Le Métro<br />

disparut pendant très longtemps. Farrokh Gaffary, col<strong>la</strong>borateur <strong>de</strong> Langlois en tant que secrétaire exécutif<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération Internationale <strong>de</strong>s Archives du Film au début <strong>de</strong>s années 50, dit l'avoir vu à <strong>la</strong> <strong><strong>Ciné</strong>mathèque</strong><br />

française <strong>de</strong> l'époque <strong>de</strong> l'Avenue <strong>de</strong> Messine. Depuis, ce film n'a cessé d'être « mal rangé » dans les multiples<br />

locaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>Ciné</strong>mathèque</strong>, jusqu'au jour où, après <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Langlois, C<strong>la</strong>udine Kaufmann, chargée <strong>de</strong><br />

l'inventaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>Ciné</strong>mathèque</strong>, l'a r<strong>et</strong>rouvé en 1985. Les difficultés rencontrées pour tourner un film aussi<br />

court refroidirent l'enthousiasme <strong>de</strong> Langlois. En 1976, je lui ai <strong>de</strong>mandé pourquoi après avoir réalisé à dixneuf<br />

ans Le Métro, il avait aussi vite abandonné l'ambition d'être lui-même cinéaste. Il avait répondu, après<br />

un très long éc<strong>la</strong>t <strong>de</strong> rire : « Noon... Tous les jeunes gens veulent faire <strong>de</strong>s films. Le problème, c'est qu'en<br />

France à ce moment-là, c'était encore plus difficile que maintenant... J'avais découvert que ceux qui vou<strong>la</strong>ient,<br />

à tout prix, en réaliser, <strong>de</strong>venaient <strong>de</strong>s esc<strong>la</strong>ves, <strong>et</strong> je n'aimais pas être un esc<strong>la</strong>ve. Alors, j'ai créé <strong>la</strong><br />

<strong><strong>Ciné</strong>mathèque</strong> française. »<br />

Georges Franju : 1912-1987, co-fondateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>Ciné</strong>mathèque</strong> française. Décorateur <strong>de</strong> théâtre, puis<br />

réalisateur. Nombreux courts-métrages, dont Le Sang <strong>de</strong>s bêtes (1948). Longs métrages : La Tête contre les<br />

murs 1959), Les Yeux sans visage (i960), Pleins feux sur l'assassin (i960), Thérèse Desqueroux (1962),<br />

Ju<strong>de</strong>x (1963), Thomas l'imposteur (1965), La Faute <strong>de</strong> l'abbé Mour<strong>et</strong> (1970), La Ligne d'ombre (1971), Nuits<br />

rouges (1973), Le Dernier Mélodrame (1978)...<br />

Henri Langlois (Smyrne 1914-Paris 1977). Réal. : Le Métro (1934), proj<strong>et</strong> : Mémoires du mon<strong>de</strong>: films<br />

crées par les grands peintres <strong>et</strong> parrainés par Henri Langlois <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>Ciné</strong>mathèque</strong> française : Picasso (1950),<br />

Mattsse (1950), Chagall (1952-1967...). Sur Henri Langlois voir <strong>la</strong> biographie <strong>de</strong> Glenn Myrent <strong>et</strong> Georges-<br />

Patrick Langlois : « Henri Langlois, premier citoyen du cinéma », Denoël 1986, le livre <strong>de</strong> Richard Roud :<br />

«Henri Langlois, l'homme <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>Ciné</strong>mathèque</strong> », Belfond 1985 <strong>et</strong> « Trois cents ans <strong>de</strong> cinéma, Ecrits », textes<br />

<strong>de</strong> Langlois reunis par Jean Narboni, Cahiers du <strong>Ciné</strong>ma - <strong><strong>Ciné</strong>mathèque</strong> française - F.E.M.I.S, 1986.<br />

G.M.<br />

Emile Genevois, bras levés<br />

Le forçat libéré lean Valjean, est poursuivi par <strong>la</strong> haine <strong>de</strong> l'inspecteur Javert. Se cachant sous diverses<br />

JrZStèTlll el adopte Cos<strong>et</strong>te. Il saut* <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> l'homme qu'elle aime, blessé aux barrica<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

mttvenZ Valjean a aussi sauvé comprend que le pardon est plus grand que <strong>la</strong> haine, (d après<br />

Raymond Chirat)<br />

... C'est fait. La victoire est acquise. On chicanera peut-être sur <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> détail C<strong>et</strong>te «^que-là s'est<br />

exercée va<strong>la</strong>blement sur « Les Misérables», roman; elle peut s'exercer encore sur J^Jff^Jf<br />

Mais il me semble que, suivant en ce<strong>la</strong> le public, nous <strong>de</strong>vons, avant tout, dégager 1 mpres on d^semble^<br />

Elle réalise, par sa douceur <strong>et</strong> par sa force, le <strong>de</strong>ssein initial <strong>de</strong> Victor Hugo. Presen.on peut ^tre su r qu<br />

eût approuvé. Car <strong>la</strong> pensée d'un auteur n'est jamais <strong>de</strong>sservie par <strong>de</strong>s ad,onct<br />

gran<strong>de</strong> difficulté qu'avaient à résoudre Raymond Bernard <strong>et</strong> André Lang... ^^^^^tt<br />

celui d'un roman-feuill<strong>et</strong>on : le forçat touché par <strong>la</strong> grâce ; le policier t<strong>et</strong>u attache <strong>et</strong>roemen a on <strong>de</strong>vo<br />

<strong>et</strong> illuminé, lui aussi, par une lueur d'indulgence, <strong>de</strong> bonté, <strong>de</strong> compréhension <strong>la</strong> Hle-me« tuée f <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>isanterie ignoble d'un gandin ivre... Evi<strong>de</strong>mment. Mais un roman-feuill<strong>et</strong>on traité avec sincérité pa m<br />

écrivain <strong>de</strong> génie peut constituer un chef-d'œuvre immortel. Il n'en va pas <strong>de</strong> même d un sujeWreoo^<br />

subtil, traité par un médiocre. Car il ne faut pas juger sur les intentions, mais sur le r«^m^<br />

couvert <strong>de</strong> compliments, <strong>et</strong> <strong>de</strong> compliments mérités, certaines trouvailles <strong>de</strong> Mm sewg^ me<br />

s d<br />

l'enterrement <strong>de</strong>ïa Reine Victoria, dans Cavalca<strong>de</strong>. Je n'hésite pas à déc<strong>la</strong>rer sur> n ures le «<br />

général Lamarque, dans Les Misérables. La tâche du film français était plus difficile Dans CM<br />

s'agissait d'une cérémonie à <strong>la</strong>quelle participait tout un peuple. Ici, <strong>la</strong> douleur <strong>de</strong> a fou do '^ r ° n ^<br />

sour<strong>de</strong>ment, passer <strong>de</strong> groupe en groupe jusqu'à éc<strong>la</strong>ter dans une fureur ^■^X'véÏÏ<br />

étudié l'époque <strong>et</strong> pas seulement dans le livre <strong>de</strong> Victor Hugo, l'épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong>s barric ^ J d une J<br />

hallucinante Nous avons pu vérifier, en passant, l'avantage, <strong>la</strong> sincérité que présente un dialogue traite pa<br />

un véritable écrivain. C<strong>et</strong>te vérité <strong>de</strong> La Palice est, comme beaucoup <strong>de</strong> ventes du meme o d« a p<strong>et</strong>e<br />

à propager, André Lang a mis au service <strong>de</strong>s Misérables un talent a <strong>la</strong> fois ^*«*£g%£ ~ fl<br />

dialogue est mo<strong>de</strong>rne, dans le meilleur sens du terme, c'est-à-dire n<strong>et</strong>

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