Vers l'égalité entre les genres au Burkina Faso - Sida
Vers l'égalité entre les genres au Burkina Faso - Sida
Vers l'égalité entre les genres au Burkina Faso - Sida
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
sur le mariage sont propagés par <strong>les</strong> représentants des religions du monde<br />
et sont disponib<strong>les</strong> <strong>au</strong>x fidè<strong>les</strong> ainsi qu’à ceux qui pourraient trouver ces<br />
idées uti<strong>les</strong>.<br />
Dans la religion chrétienne et musulmane, la famille conjugale est<br />
l’unité la plus importante. Même si l’Islam considère le mariage comme<br />
un devoir religieux, ce n’est pas un sacrement comme pour <strong>les</strong> Catholiques.<br />
En d’<strong>au</strong>tres termes, un mariage musulman est un contrat <strong>entre</strong><br />
personnes et peut ainsi être dissout. Ce n’est pas un acte qui transmet la<br />
grâce de Dieu et qui doit être éternel. Contrairement à la religion chrétienne,<br />
l’islam ne s’attend pas à ce que le couple devienne «un».<br />
Les premiers missionnaires Catholiques ont été horrifiés par le manque<br />
d’intimité émotionnelle <strong>entre</strong> <strong>les</strong> époux dans <strong>les</strong> coup<strong>les</strong> ouest africains<br />
et se sont imaginé que si <strong>les</strong> époux avaient la chance de se choisir,<br />
leur relation serait plus tendre et <strong>les</strong> mariages seraient plus stab<strong>les</strong>. Dans<br />
le livre La femme noire en Afrique Occidentale écrit par une sœur religieuse qui<br />
recommandait l’émancipation de la femme, la relation idéale <strong>entre</strong> <strong>les</strong><br />
époux est résumée ainsi:<br />
”Il y a égalité parfaite <strong>entre</strong> <strong>les</strong> époux: tous deux se doivent une fidélité<br />
réciproque, et saint P<strong>au</strong>l condamne l’adultère sans distinction de personnes.........<br />
Mais cette égalité ne détruit pas la hiérarchie nécessaire: dans<br />
<strong>les</strong> ménages chrétiens, l’homme a la prim<strong>au</strong>té, et la femme doit lui rester<br />
soumise, comme l’Église est soumise <strong>au</strong> Christ.” 49<br />
Contrairement à la religion chrétienne, l’Islam n’a pas eu de projet<br />
missionnaire organisé.Les interprétations du Coran et des <strong>au</strong>tres textes<br />
saints se sont propagées à travers des relations <strong>entre</strong> enseignants et élèves<br />
dyadiques. L’islam a ainsi été interprété de manières différentes dans <strong>les</strong><br />
régions de l’Afrique de l’Ouest et <strong>les</strong> implications pratiques pour <strong>les</strong><br />
femmes sont variab<strong>les</strong>. Tandis que l’idéal chrétien sur <strong>les</strong> relations <strong>entre</strong><br />
époux contient à la fois des éléments d’égalité et de hiérarchie, la vie<br />
matrimoniale musulmane est hiérarchique. Elle se caractérise par une<br />
séparation stricte des droits et des devoirs <strong>entre</strong> un mari et sa femme. Les<br />
époux vivent quotidiennement dans des sphères économiques et socia<strong>les</strong><br />
différentes. Mais il est important de noter que la ségrégation des <strong>genres</strong><br />
en Afrique de l’Ouest est be<strong>au</strong>coup moins sévère que dans <strong>les</strong> pays<br />
arabes. Les femmes circulent librement dans <strong>les</strong> places publiques et le<br />
port du voile se limite à couvrir <strong>les</strong> cheveux. Le port complet du voile et la<br />
réclusion des femmes, pratiqué par la secte Wahhabia est une exception.<br />
La ségrégation des <strong>genres</strong> parmi la majorité des musulmans <strong>au</strong> <strong>Burkina</strong><br />
<strong>Faso</strong> se limite <strong>au</strong> fait que <strong>les</strong> hommes et <strong>les</strong> femmes ont des activités<br />
séparées. Les époux passent peu de temps ensemble et n’informent pas<br />
nécessairement leur conjoint ou conjointe de leurs préoccupations. 50<br />
En général, l’islam est plus compatible avec la structure familiale<br />
locale que la religion chrétienne. L’islamisation n’a pas conduit a une<br />
désagrégation des groupes de parenté. Les mariages arrangés continuent<br />
d’être pratiqué par <strong>les</strong> musulmans même si d’après la sharia personne ne<br />
doit se marier contre son gré. La polygamie est une pratique<br />
préislamique, mais l’islam limite le nombre de femmes qu’un homme<br />
peut avoir à quatre et demande le traitement égal de toutes <strong>les</strong> femmes.<br />
49 (Marie-Andrée du Sacrée Cœur 1939:221)<br />
50 (Roth 1994, Roost Vischer 1997; Puget 1999)<br />
23