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Vers l'égalité entre les genres au Burkina Faso - Sida

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pour faire la cuisine relèvent de la responsabilité des femmes dans tous <strong>les</strong><br />

groupes ethniques, de même que chercher l’e<strong>au</strong> et le bois de feu. El<strong>les</strong><br />

ramassent <strong>les</strong> plantes s<strong>au</strong>vages pour la nourriture, la médecine etc. Les<br />

feuil<strong>les</strong> et <strong>les</strong> fleurs des herbes, des buissons et <strong>les</strong> arbres sont utilisés<br />

comme légumes dans la s<strong>au</strong>ce quotidienne. Le ramassage des noix de<br />

karité est très important. 69 Les femmes extraient de ces noix une graisse<br />

qui est utilisée dans la cuisine, pour <strong>les</strong> soins de la pe<strong>au</strong>, pour <strong>les</strong> lampes,<br />

la production du savon, etc. El<strong>les</strong> vendent <strong>au</strong>ssi cette beurre et quand el<strong>les</strong><br />

manquent de temps, el<strong>les</strong> se contentent de ramasser <strong>les</strong> noix de karité et<br />

en vendent <strong>les</strong> grains séchés. La production du soumbala, un condiment<br />

qui est fait à partir des grains fermentés de l’arbre à néré 70 est une <strong>au</strong>tre<br />

activité féminine importante. Le soumbala rend la s<strong>au</strong>ce savoureuse et est<br />

très riche en vitamines et protéines. Les femmes peuvent l’utiliser dans la<br />

cuisson ou la vendre.<br />

Les femmes doivent marcher sur des distances de plus en plus longues<br />

pour chercher le bois de feu ou <strong>les</strong> plantes comestib<strong>les</strong> dont el<strong>les</strong> ont<br />

besoin. La diminution de la biodiversité affectera sans doute négativement<br />

la nutrition parce que <strong>les</strong> quelques légumes cultivés ne peuvent pas<br />

remplacer le grand nombre de plantes s<strong>au</strong>vages qui sont consommés. 71<br />

De plus, avec la demande de plus en plus grande du bois et d’<strong>au</strong>tres<br />

produits forestiers, <strong>les</strong> femmes sont tentées d’utiliser la forêt d’une manière<br />

intensive. Par exemple, el<strong>les</strong> coupent <strong>les</strong> arbres sans leur donner<br />

suffisamment de temps pour se régénérer.<br />

Les <strong>au</strong>torités forestiers accusent souvent <strong>les</strong> femmes de c<strong>au</strong>ser la<br />

destruction de la végétation. Cependant, cette destruction est surtout<br />

c<strong>au</strong>sée par l’extension des parties cultivées. La culture à la charrue,<br />

l’agriculture commerciale, la croissance démographique et la migration<br />

sont toutes des facteurs qui contribuent à la transformation rapide de la<br />

savane en terre cultivée. La pratique des longues périodes de jachère a été<br />

plus ou moins abandonnée. Le besoin en bois de feu accélère le déboisement<br />

<strong>au</strong>tour des villages et des grandes agglomérations.<br />

À long terme, l’abandon des longues périodes de jachère rendra de<br />

plus en plus difficile pour <strong>les</strong> femmes de remplir leur rôle de fournir la<br />

s<strong>au</strong>ce. Les arbres uti<strong>les</strong> (en particulier l’arbre des noix de karité et l’arbre<br />

à néré) qui depuis des temps immémori<strong>au</strong>x ont toujours été épargnés<br />

quand un champs a été défriché après une période de jachère, deviennent<br />

vieux.Ces arbres ont besoin de longues périodes de jachère pour se<br />

régénérer, mais ils produisent de bons fruits seulement dans des espaces<br />

cultivab<strong>les</strong> ouverts. Dans la zone du coton, <strong>les</strong> fermiers <strong>les</strong> plus économiquement<br />

prévoyants ont complètement éliminé ces arbres, suivant jusqu’à<br />

récemment <strong>les</strong> conseils des animateurs rur<strong>au</strong>x.<br />

Généralement, <strong>les</strong> services de vulgarisation agricole et <strong>les</strong> instituts de<br />

recherche ont été plus actifs dans la promotion de l’agriculture commerciale<br />

que de l’agriculture vivrière. Exception faite du maïs qui a été promu <strong>au</strong><br />

même rang que la culture du coton. Pourtant, la valeur nutritive du maïs<br />

est inférieure à celle du pertit mil qui lui est sur le point d’être abandonné<br />

comme aliment de base dans la zone du coton. Parmi <strong>les</strong> cultures vivrières,<br />

69 La noix de karité est la noix de l’arbre Butyrosperum paradoxum. Pour voir l’importance de la production de karité pour <strong>les</strong><br />

femmes et leur économie, consulter <strong>les</strong> études de Beji (1986) et Helmfrid (1998).<br />

70 (Parkia biglobosia)<br />

71 La recherche dans un village Bobo dans l’ouest du <strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong> a identifié plus de 40 plantes qui, selon la saison, sont<br />

utilisés comme ingrédients dans la s<strong>au</strong>ce. Plus de 30 étaient des plantes s<strong>au</strong>vages (Helmfrid 1998).<br />

30

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