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Vers l'égalité entre les genres au Burkina Faso - Sida

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Plusieurs études montrent qu’un des résultats de la culture du coton<br />

est l’<strong>au</strong>gmentation de la charge de travail des femmes. 77 Les femmes<br />

d’agriculteurs ayant une charrue tirée par un bœuf travaillent plus que <strong>les</strong><br />

femmes des agriculteurs travaillant à la houe. Les femmes d’agriculteurs<br />

qui ont un tracteur travaillent plus que <strong>les</strong> femmes d’agriculteurs qui ont<br />

une charrue tirée par un bœuf. 78 Les femmes ont moins de temps pour<br />

leurs propres cultures et ont une perte significative de bien être à c<strong>au</strong>se de<br />

la culture du coton. 79 La participation accrue des femmes dans le travail<br />

agricole s’explique par l’expansion des aires cultivées. La charrue facilite<br />

la préparation du sol, mais il y a plus de travail de plantation, de désherbage<br />

et de récolte. L’ancienne division du travail selon l’age et le sexe a<br />

ainsi du être modifié. Les femmes doivent accomplir de nouvel<strong>les</strong> tâches<br />

comme le désherbage. Aujourd’hui, il existe une division du travail par<br />

répartition selon le sexe, mais en cas de besoin, n’importe quel membre<br />

d’une unité agricole pourrait être appelé à <strong>entre</strong>prendre n’importe quelle<br />

tâche. De plus, la saison agricole a été prolongée par la culture du coton.<br />

La plantation commence plus tôt et la récolte du coton continue plusieurs<br />

mois après la récolte des céréa<strong>les</strong>.<br />

Par conséquent, <strong>les</strong> femmes travaillant dans <strong>les</strong> exploitations agrico<strong>les</strong><br />

de coton ont moins de temps pour ce qui est considéré comme le «travail<br />

des femmes» tel que le ramassage et la préservation des plantes s<strong>au</strong>vages<br />

pour la s<strong>au</strong>ce quotidienne, le ramassage du bois, la collecte de l’e<strong>au</strong>, la<br />

cuisine, s’occuper des bébés et <strong>entre</strong>prendre ses propres activités génératrices<br />

de revenu. Dans la zone du coton, toutes <strong>les</strong> femmes n’ont pas leur<br />

propre champ, mais be<strong>au</strong>coup de femmes ont des cultures sur le champs<br />

familiale. Les femmes font pousser l’hibiscus, le gombo, <strong>les</strong> haricots niébe,<br />

<strong>les</strong> piment et d’<strong>au</strong>tres légumes qui sont nécessaires à la s<strong>au</strong>ce quotidienne,<br />

<strong>les</strong> arachides pour la vente et le sorgho rouge pour le brassage de la bière.<br />

Les agriculteurs sont peu disposés à laisser leurs femmes avoir leurs<br />

propres champs car ils veulent disposer du temps de travail de leurs<br />

femmes sur le champ familial.<br />

Il est évident que le coton génère de la richesse. Le nombre de maisons<br />

en pierre avec toits en tôle <strong>au</strong>gmente. Les hommes possèdent des bicyclettes<br />

et même des motocyclettes. On voit des jeunes hommes qui se promènent<br />

avec des radios cassettes pendant leurs temps libres. Les femmes<br />

dans la zone du coton se trouvent dans une situation paradoxale, car<br />

même s’il y a be<strong>au</strong>coup d’argent qui circule dans leur village, une très<br />

petite part se retrouve dans leurs mains. Dans un village de la province<br />

d’Houet, <strong>les</strong> sommes d’argent que <strong>les</strong> femmes recevaient en 1996 à la fin<br />

de la saison agricole variaient <strong>entre</strong> 0 et 15 000 CFA et un sac de céréa<strong>les</strong>.<br />

Be<strong>au</strong>coup des fermiers pouvaient facilement dépenser 10 fois cette<br />

somme par année pour la boisson et <strong>au</strong>tres dépenses personnel<strong>les</strong>, tandis<br />

que d’<strong>au</strong>tres se retrouvaient <strong>les</strong> mains vides après la vente du coton quand<br />

<strong>les</strong> crédits devaient êtres remboursés. 80<br />

Pour permettre à leur capital de s’accroître, <strong>les</strong> femmes brassent la<br />

bière et s’adonnent à d’<strong>au</strong>tres activités génératrices de revenu pendant la<br />

période sèche (de mars à mai). El<strong>les</strong> ont besoin d’argent pour <strong>les</strong> dépenses<br />

77 (Basset 1988; F<strong>au</strong>re 1994; Tersiguel 1995; Lilja et Sanders 1998)<br />

78 (Tersiguel 1995)<br />

79 (Lilja et Sanders 1998)<br />

80 (La thèse de doctorat en préparation de l’<strong>au</strong>teur)<br />

32

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