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Vers l'égalité entre les genres au Burkina Faso - Sida

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<strong>les</strong> compétences des élus loc<strong>au</strong>x. Une des priorités de ce programme est<br />

d’<strong>au</strong>gmenter la participation des femmes <strong>au</strong> processus de décentralisation<br />

et un grand nombre d’activités spécifiques ont été <strong>entre</strong>prises dans ce<br />

sens.<br />

Mais ce n’est qu’en 2002 qu’a été développée une stratégie complète<br />

pour la promotion des femmes dans <strong>les</strong> commun<strong>au</strong>tés. Cette stratégie<br />

comprend cinq axes: (i) la mobilisation sociale, (ii) la sensibilisation/<br />

animation, (iii) la formation, (iv) la recherche-action, (v) la mobilisation<br />

des ressources. Dans ce dernier point, il est dit que <strong>les</strong> communes développeront<br />

leurs propres actions pour la promotion des femmes, et, si<br />

nécessaire, demanderont <strong>au</strong>x donateurs internation<strong>au</strong>x de <strong>les</strong> financer. 164<br />

Même si le nombre de femmes élues est encore faible comparé <strong>au</strong><br />

nombre d’hommes, la prise de conscience et l’activité des groupes de<br />

pression ont contribué à une plus grande participation des femmes. Entre<br />

<strong>les</strong> deux années électora<strong>les</strong> de 1995 et 2000, le nombre de communes a<br />

<strong>au</strong>gmenté de 41 à 57. Mais le nombre de personnes élues était presque le<br />

même car le nombre de conseillers municip<strong>au</strong>x a été réduit. Le pourcentage<br />

des femmes parmi <strong>les</strong> candidats pour ces postes a <strong>au</strong>gmenté de<br />

10,5% à 18,4%. Les candidates ont été placées plus h<strong>au</strong>t sur <strong>les</strong> listes et<br />

avaient ainsi plus de chance d’être élues. La participation des femmes<br />

parmi <strong>les</strong> élus a <strong>au</strong>gmenté de 9% en 1995 à 21% en 2000. 165<br />

Les difficultés <strong>au</strong>xquel<strong>les</strong> <strong>les</strong> femmes engagées dans la politique locale<br />

doivent faire face illustrent ce à quoi <strong>les</strong> politiciennes, en général, seront<br />

confrontées. Ces difficultés sont une conséquence des rô<strong>les</strong> idé<strong>au</strong>x attribués<br />

<strong>au</strong>x femmes et <strong>au</strong>x hommes dans la société. L’age, le statut matrimonial,<br />

la classe sociale semblent <strong>au</strong>ssi jouer un rôle déterminant pour <strong>les</strong><br />

femmes en politique. La majorité des femmes élues est mariée, d’âge<br />

moyen et a un passé d’activiste dans une organisation locale de femmes. 166<br />

La grande majorité des femmes élues en 2000 (75%) ont suivi <strong>au</strong> minimum<br />

quelques années de scolarisation et savent <strong>au</strong> moins lire et écrire.<br />

Mais en politique, il ne semble pas y avoir de corrélation <strong>entre</strong> le nive<strong>au</strong><br />

d’instruction et le poste obtenu. La majorité des élues sont fonctionnaires<br />

ou employées dans le secteur privé. Il semble y avoir plus de femmes<br />

fonctionnaires parmi <strong>les</strong> élues dans <strong>les</strong> grandes vil<strong>les</strong> que dans <strong>les</strong> petites<br />

vil<strong>les</strong> et <strong>les</strong> villages. Les femmes qui, à travers leur profession, sont proches<br />

de la population, comme des infirmières, <strong>les</strong> enseignantes ou <strong>les</strong> animatrices<br />

rura<strong>les</strong>, ont plus de chance d’être élues que <strong>les</strong> femmes exerçant<br />

d’<strong>au</strong>tres professions.<br />

En majorité, <strong>les</strong> élues n’ont pas pris l’initiative de lancer leur propre<br />

campagne. El<strong>les</strong> étaient plutôt poussées en politique par le mode de<br />

recrutement des partis qui sollicitent <strong>les</strong> femmes dynamiques et connues<br />

pour attirer <strong>les</strong> votes féminins. D’<strong>au</strong>tres ont été poussé par la famille ou<br />

le mari. Dans la deuxième élection (2000) certaines femmes ont pris<br />

l’initiative d’<strong>entre</strong>r en politique en suivant l’exemple des femmes élues<br />

en 1995.<br />

Les femmes qui veulent participer à la politique <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> local<br />

rencontrent <strong>les</strong> difficultés suivantes: (i) sur <strong>les</strong> listes établies par <strong>les</strong> parties,<br />

la majorité des candidates sont <strong>au</strong> rang le plus bas et n’ont <strong>au</strong>cune chance<br />

164 (ACFED/SAHEL 2002)<br />

165 (Tall 2001)<br />

166 (Diasso Yaméogo 2002)<br />

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