Université de Bourgogne - HAL - INRIA
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tel-00849276, version 1 - 31 Jul 2013<br />
A ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la discussion, on peut se poser <strong>de</strong> nombreuses questions. J’en<br />
retiendrai <strong>de</strong>ux. La première concerne le rôle et l’implication <strong>de</strong> la thermogénèse induite<br />
par la palatabilité dans le développement <strong>de</strong> l’obésité. En effet, on pensait initialement que<br />
cette composante permettait <strong>de</strong> brûler les calories ingérées en excès pour éviter le<br />
surpoids. Je ne le pense plus car cette thermogénèse est très faible [Dans l’expérience (42),<br />
les stimulations sensorielles alimentaires augmentent le métabolisme <strong>de</strong> base <strong>de</strong> 5.8% par<br />
rapport aux stimulations sensorielles nonalimentaires pendant plus <strong>de</strong> 110 minutes... soit<br />
pour un métabolisme <strong>de</strong> base <strong>de</strong> 1760 kcal (homme, 25 ans, 75 kg et 1.84 m) et un<br />
métabolisme postprandial <strong>de</strong> 8 heures, une dépense <strong>de</strong> 34 kcal/24 heures, ce qui est faible<br />
(correspondant à une-<strong>de</strong>mie heure <strong>de</strong> métabolisme <strong>de</strong> repos, 11 minutes <strong>de</strong> marche à<br />
4 km/h et <strong>de</strong>ux morceaux <strong>de</strong> sucre)]. En outre, d’autres mécanismes augmentant eux aussi<br />
la dépense énergétique ont été mis en évi<strong>de</strong>nce pour éviter le surpoids : augmentation du<br />
métabolisme <strong>de</strong> base (82-84) et surtout augmentation <strong>de</strong> la non exercise physical activity<br />
(20, 21, 85) comme je l’ai moi-même observé dans les chambres <strong>de</strong> calorimétrie du Centre<br />
<strong>de</strong>s Sciences du Goût et <strong>de</strong> l’Alimentation (Cf. infra). En revanche, la thermogénèse<br />
induite par la palatabilité semble être variable d’un individu à l’autre (elle est diminuée<br />
chez les personnes en surpoids et absente chez les personnes obèses). Il se pourrait donc<br />
que l’absence <strong>de</strong> cette composante favorise la survenue du surpoids, <strong>de</strong> l’obésité chez<br />
certaines personnes seulement. Pour confirmer cette hypothèse, on pourrait proposer <strong>de</strong><br />
comparer la thermogénèse induite par la palatabilité chez <strong>de</strong>s sujets maigres, gros<br />
mangeurs, à celle <strong>de</strong> sujets gros, petits mangeurs (simultanément à la mesure <strong>de</strong>s<br />
catécholamines plasmatiques et à la quantification <strong>de</strong> la graisse brune par tomographie par<br />
émission <strong>de</strong> positons).<br />
La <strong>de</strong>uxième question concerne le lien entre la thermogénèse induite par la<br />
palatabilité et la thermogénèse facultative, composante physiologique communément<br />
admise. Chez l’animal, en particulier les rongeurs et les hibernants, la thermogénèse<br />
facultative s’effectue dans le tissu adipeux brun pour réchauffer l’animal (non shivering<br />
thermogenesis) ou pour brûler les calories ingérées en excès (diet-induced thermogenesis).<br />
Chez l’Homme, la thermogénèse facultative est uniquement liée à la prise alimentaire et<br />
plus précisément la prise <strong>de</strong> gluci<strong>de</strong>s. Elle a été mise en évi<strong>de</strong>nce (86, 87) par la mesure <strong>de</strong><br />
la dépense énergétique au cours <strong>de</strong> clamp euglycémique hyperinsulinémique (euglycemic<br />
clamp technic – métho<strong>de</strong> consistant à maintenir la glycémie constante par ajustement <strong>de</strong> la<br />
perfusion <strong>de</strong> glucose après injection d'insuline). Cette métho<strong>de</strong> permet d’évaluer le coût du<br />
stockage du glucose et par différence avec la thermogénèse postprandiale, <strong>de</strong> calculer la<br />
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