Université de Bourgogne - HAL - INRIA
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tel-00849276, version 1 - 31 Jul 2013<br />
imposé par autrui, comme dans la session « forte répétition », la télévision <strong>de</strong>vient vite<br />
barbante voire énervante. Le temps passé à la regar<strong>de</strong>r est court.<br />
Après avoir exposé la relation entre RSS et habituation, je propose d’exposer ma<br />
« philosophie » du RSS et par suite pourquoi la prise alimentaire augmente au cours <strong>de</strong><br />
l’alimentation variée. Par le biais d’une diminution du plaisir pendant l’ingestion, les<br />
stimulations sensorielles alimentaires participent au rassasiement et donc à la fin du repas.<br />
Ce phénomène s’associe à la satiété conditionnée et à l’alliesthésie alimentaire négative,<br />
mécanismes voisins qui ne sont pas abordés ici. D’autre part, le RSS incite l’omnivore à<br />
diversifier son alimentation, ce qui favorise la satisfaction <strong>de</strong>s besoins en nutriments<br />
indispensables (160-162). En effet, la diminution du plaisir induit par les stimulations<br />
sensorielles <strong>de</strong> l’aliment ingéré et la persistance du plaisir pour les aliments non<br />
consommés, pousse à en ingérer d’autres. Le RSS a donc pu contribuer à la sélection<br />
darwinienne puisque d’une part, il évite l’ingestion excessive d’un aliment en quantités<br />
inopportunes (Et par conséquent le risque d’intoxication si l’aliment est toxique ou avarié)<br />
et d’autre part, il permet la diversification <strong>de</strong>s apports alimentaires ce qui prévient les<br />
carences nutritionnelles (151, 163). Chez l’adulte, on démontre facilement cette<br />
participation du RSS à la diversification <strong>de</strong>s apports alimentaires (107, 146, 155). Chez le<br />
nouveau-né, dont l’alimentation est exclusivement lactée, il n’intervient que dans le<br />
contrôle <strong>de</strong>s apports énergétiques, comme chez les animaux dont l’alimentation est<br />
circonscrite, tels que les carnivores stricts. En revanche plus tard chez le jeune enfant, la<br />
diversification <strong>de</strong> l’alimentation se met en place comme l’ont montré les célèbres<br />
observations menées <strong>de</strong> 1928 à 1939 par Clara Davis (164-166) : <strong>de</strong>s enfants<br />
nouvellement sevrés composaient librement leur repas en choisissant parmi les<br />
12 aliments présentés lesquels étaient sélectionnés chaque jour parmi 34 aliments, frais, <strong>de</strong><br />
saison, sans sucre, tous bruts et préparés simplement, et ce pendant au moins 6 mois. Les<br />
choix spontanés <strong>de</strong>s enfants leur assuraient <strong>de</strong>s apports nutritionnels suffisants, sauf pour<br />
le fer (167). L’auteur concluait : "une telle jonglerie et l'équilibre nutritionnel réussi, alors<br />
que plus <strong>de</strong> 30 aliments sont présentés […] suggèrent l'existence d'un mécanisme inné et<br />
automatique qui dirige les choix alimentaires, mécanisme dont l'appétit n’est qu’une<br />
partie". Je pense que le RSS pourrait-être le mécanisme évoqué par Clara Davis. Si le RSS<br />
peut jouer un rôle majeur pour diversifier la prise alimentaire dans un milieu<br />
nutritionnellement pauvre (dans le but <strong>de</strong> prévenir les intoxications et diversifier la prise<br />
alimentaire), en revanche, il pourrait <strong>de</strong>venir défavorable et pousser à la surconsommation<br />
dans les pays industrialisés où les consommateurs disposent d’une gran<strong>de</strong> variété<br />
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