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Université de Bourgogne - HAL - INRIA

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tel-00849276, version 1 - 31 Jul 2013<br />

d’une courbe en forme <strong>de</strong> U [Les individus en surpoids dorment peu ou beaucoup (248-251).<br />

Enfin, les enfants semblent être plus sensibles à la prise <strong>de</strong> poids que les adultes après<br />

privation <strong>de</strong> sommeil (252-254). Cela dit, les étu<strong>de</strong>s épidémiologiques ne permettent pas <strong>de</strong><br />

dire si les corrélations poids/durée du sommeil résultent d’une association fortuite découlant<br />

d’un même mécanisme (facteur confondant), pas plus qu’elles ne permettent d’i<strong>de</strong>ntifier « la<br />

cause ou la conséquence » ou d’apprécier les mécanismes. Concernant celui-ci, une<br />

diminution du temps <strong>de</strong> sommeil pourrait entrainer une augmentation <strong>de</strong> la prise alimentaire<br />

et du temps pour manger (255), une diminution <strong>de</strong>s dépenses énergétique (256, 257) ou une<br />

combinaison <strong>de</strong> ces mécanismes (258). Les étu<strong>de</strong>s expérimentales permettent d’apporter <strong>de</strong>s<br />

éléments <strong>de</strong> réponses.<br />

Le premier travail expérimental chez l’Homme a été réalisé en 1999 (259). Onze<br />

hommes âgés d’une vingtaine d’années, en bonne santé, <strong>de</strong> poids normal et ne souffrant<br />

pas <strong>de</strong> troubles du sommeil ont été suivis en laboratoire pendant seize nuits consécutives.<br />

Les trois premières nuits, les volontaires étaient autorisés à dormir huit heures. Les six<br />

nuits suivantes, ils étaient soumis à une restriction partielle <strong>de</strong> sommeil et ne pouvaient<br />

dormir que quatre heures. Les sept nuits suivantes, ils pouvaient passer douze heures au<br />

lit. Tous recevaient les mêmes repas. Les résultats ont montré qu’après les six nuits <strong>de</strong><br />

quatre heures <strong>de</strong> sommeil, les participants avaient une intolérance au glucose et une<br />

augmentation <strong>de</strong> leur cortisolémie en fin <strong>de</strong> soirée (par baisse <strong>de</strong> la sensibilité à<br />

l’insuline ?). La baisse du temps <strong>de</strong> sommeil est donc capable d’induire <strong>de</strong>s dérèglements<br />

métaboliques (réversibles lors <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> récupération). En 2004, la même équipe<br />

(260) a recruté douze jeunes adultes en bonne santé, âgés d'une vingtaine d'années pour<br />

mesurer les taux sanguins <strong>de</strong> leptine (hormone satiétogène essentiellement produite par le<br />

tissu adipeux) et <strong>de</strong> ghréline (hormone orexigène essentiellement secrétée par l’estomac).<br />

Les participants étaient autorisés à dormir soit <strong>de</strong>ux nuits <strong>de</strong> dix heures, soit <strong>de</strong>ux nuits <strong>de</strong><br />

quatre heures. Dans les <strong>de</strong>ux situations, leur activité physique était similaire et ils étaient<br />

nourris par perfusion <strong>de</strong> glucose afin <strong>de</strong> recevoir exactement les mêmes apports caloriques<br />

(sans quoi les variations <strong>de</strong> leptine et <strong>de</strong> ghréline auraient été ininterprétables). Après <strong>de</strong>ux<br />

nuits <strong>de</strong> restriction <strong>de</strong> sommeil, le taux <strong>de</strong> leptine diminuait <strong>de</strong> 18% et celui <strong>de</strong> ghréline<br />

augmentait <strong>de</strong> 28%. En outre, une augmentation <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 20% <strong>de</strong> la faim et une envie <strong>de</strong><br />

manger <strong>de</strong>s aliments riches en graisses et en sucre étaient constatées. Le manque <strong>de</strong><br />

sommeil a donc un effet sur l’appétit et sur <strong>de</strong>ux hormones qui contrôlent celui-ci.<br />

Plusieurs étu<strong>de</strong>s ont confirmé les variations <strong>de</strong> ghréline (249, 261, 262) et <strong>de</strong> leptine (249,<br />

263-267) après privation <strong>de</strong> sommeil [Quelques-unes ne les ont pas retrouvées (268, 269)].<br />

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