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Librairie Hatchuel
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la question de l’exposition des seins : « votre sein comme un poison de chasteté,
votre sein sert d’allèchement à la concupiscence, votre sein qui est incessamment
batu & rebatu par les regards lascifs des hommes [qui] voudroient vous
tirer à l’écart… » (p. 45).
L’ouvrage est cité par Timmermans, L’accès des femmes à la culture, p. 428.
(« Livre fort rare » selon le Bulletin du bibliophile belge, IX, p. 395. Biblio. clérico-galante,
p. 32. Gay, III, 234. Gerritsen Collection of Women’s History,
n°331 pour une édition postérieure. Un unique exemplaire dans les collections
françaises : celui de la BnF. Aucun à Oclc).
Bon exemplaire, bien relié à l’époque.
58 FEMINISME – [MERE (Elisabeth Brossin, baronne de)]. Irma, ou les malheurs
d’une jeune orpheline, histoire indienne, avec des Romances, publiée par la C e Gd.
A Delhy [i.e. Paris], et se trouve à Paris, chez l’auteur, rue de la Tour-d’Auvergne, n°135
et les Marchands de Nouveautés, An VIII (1799-1800). 4 volumes in-12, couvertures
rose de parution, étiquettes de titre imprimées, 3 planches frontispice gravées, entièrement
non rognés. (34821) 450 €
Edition originale de la première œuvre d’importance de l’auteure, suivie
de sa suite parue quelques mois après.
Elisabeth Brossin de Méré, née Guénard (1751-1829) publia plus de trois
cents romans historiques, « sensibles » mais aussi licencieux, contes
moraux, brochures politiques et ouvrages d'éducation.
Sous forme d’un roman épistolaire, dans une action transposée en Inde et
fictionnalisée, le livre relate les souffrances de la famille royale après la
Révolution ainsi que les malheurs de la duchesse d'Angoulême, « l'orpheline
du Temple » (Irma), fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
L’auteure construit un récit plausible où Robespierre aurait tenté de
séduire la vertueuse jeune fille afin d’asseoir sa légitimité.
La suite, donnée quelques mois après, prolonge les réflexions politiques
de la romancière. L’ouvrage rencontra un immense succès public.
Cf. Huguette Krief, Vivre libre et écrire: anthologie des romancières de
la période, p. 284 sq. (Drujon, 503. Gay, II, 678. Monglond, V, 335).
Bel exemplaire, très frais, entièrement non rogné, partiellement non coupé, tel que paru.
59 FEMINISME – [PERRAULT (Charles)]. L’ Apologie des femmes. Par Mr P**
[Charles Perrault]. Cologne [i.e. Paris, Coignard], 1694. Petit in-12 (82 x 145 mm), plein
maroquin bordeaux janséniste, dos à 5 nerfs, triples filets sur les coupes, large dentelle
intérieure, tranches dorées (rel. L. Pouillet), (24), 12 p. (34786) 800 €
Seconde édition, publiée l’année de l’originale, comme celle-ci à Paris chez
la veuve Coignard et Jean-Baptiste Coignard fils, sous une adresse fictive
(cf. cat. BnF).
En pleine querelle des Anciens et des Modernes, Ch. Perrault intervient
pour réfuter la dixième satire de Boileau Contre les femmes.
Dans son importante préface pour l’histoire littéraire de la période,
Perrault affirme que cette apologie avait été composée avant le texte de
Boileau dont il critique l’ensemble des positions. Il déclare que l’héritage
moral des Anciens a pour conséquence cet antiféminisme, fruit de l’ignorance,
et que la copie servile des Anciens par les classiques est, en ces
matières comme en d’autres, indéfendable.
« Longue et judicieuse préface où Boileau reçoit une rude leçon, la plus
rude peut-être qu’il ait jamais reçue » (Magne, Boileau, II, 194).
(Tchemerzine-Scheler, V, 174)
Très bel exemplaire, très frais, dans une reliure de maroquin de Louis Pouillet.
Les photos des livres sont visibles sur www.hatchuel.com