2. Les différentes facettes de l'humain - De Boeck
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Le lea<strong>de</strong>rship en situation 159<br />
détournement d’objectif ou <strong>de</strong> ressources, a en fait une fonction positive. Pour partie,<br />
les réseaux et le fonctionnement informel constituent cet écosystème indispensable<br />
qui héberge les supports fragiles <strong>de</strong> la confiance, et assure la transmission et la protection<br />
<strong>de</strong>s informations sensibles.<br />
<strong>2.</strong> <strong>Les</strong> <strong>différentes</strong> <strong>facettes</strong> <strong>de</strong> l’humain<br />
<strong>De</strong> très nombreuses approches, étu<strong>de</strong>s et regards sur le fonctionnement <strong>de</strong><br />
l’individu dans <strong>de</strong>s systèmes organisés, confirment la complexité <strong>de</strong> sa psyché et l’ambiguïté<br />
<strong>de</strong> ses motivations. L’introduction <strong>de</strong> la rationalité limitée offre <strong>de</strong>s points <strong>de</strong><br />
fuite qui remettent en cause les logiques <strong>de</strong> rationalité et d’optimisation <strong>de</strong>s intérêts<br />
pour dégager <strong>de</strong> nouvelles perspectives.<br />
Nous allons ainsi chercher à éclairer ces frontières <strong>de</strong> la rationalité. Ce parcours<br />
pourra faire penser à une sorte <strong>de</strong> visite d’un musée <strong>de</strong>s horreurs, mais c’est un détour<br />
indispensable si l’on veut partir du concret et non d’une vision éthérée et abstraite<br />
<strong>de</strong> l’homme. Nous allons d’abord essayer <strong>de</strong> répondre à cette question : comment le<br />
dirigeant, lien intégrateur entre la structure formelle et l’individu avec ses réseaux<br />
informels, influence-t-il le comportement <strong>de</strong> ses collaborateurs ?<br />
<strong>2.</strong>1 <strong>Les</strong> préjugés et la propension « négativiste » du manager<br />
Prenant le contre-pied <strong>de</strong>s propositions à la gloire du bon manager, certains<br />
travaux importants mettent en évi<strong>de</strong>nce, au contraire, une sorte <strong>de</strong> propension « négativiste<br />
» du manager (Manzoni et Barsoux, 2004) : le manager, en pointant ce qui ne<br />
va pas chez le collaborateur, tend à favoriser une culture <strong>de</strong> l’échec et, involontairement,<br />
la multiplication <strong>de</strong>s erreurs. Ce syndrome <strong>de</strong> l’échec programmé montre que<br />
« les dirigeants, inconsciemment et généralement avec les meilleures intentions, ont<br />
souvent leur part <strong>de</strong> responsabilité dans le manque <strong>de</strong> succès d’un employé ». Dans la<br />
perception d’une situation objective sont introduits <strong>de</strong>s biais, <strong>de</strong>s sources d’aveuglement<br />
qui distor<strong>de</strong>nt l’interprétation. Chacun sait que la réalité est perçue au travers<br />
<strong>de</strong> prismes qui y substituent une image construite, comme les couleurs <strong>de</strong> l’arc en<br />
ciel sont dans la tête <strong>de</strong> l’observateur et non dans l’air. Facteur aggravant, travaillant<br />
à rythme soutenu, contraint par un agenda surchargé, maintenu sous pression et<br />
jonglant avec un contexte extrêmement mouvant, le dirigeant est conduit à attribuer<br />
rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s « étiquettes » aux gens et à s’y tenir même si la réalité les contredit.<br />
Le stéréotype et le préjugé, sont efficaces – en apparence – car ils font gagner du<br />
temps, ce dont le manager manque précisément le plus.<br />
Par exemple, le dirigeant met sous contrôle rapproché un collaborateur jugé<br />
moins performant. Ce <strong>de</strong>rnier interprète cette nouvelle attitu<strong>de</strong> comme une marque<br />
<strong>de</strong> manque <strong>de</strong> confiance, se démotive et <strong>de</strong>vient moins performant, ce qui confirme<br />
le dirigeant dans son opinion. Le dirigeant tend à sous-estimer l’impact <strong>de</strong> son comportement<br />
sur le niveau d’implication du collaborateur. Et le cercle vicieux se met en<br />
place. Comme par hasard, une constellation <strong>de</strong> connotations négatives est associée<br />
à ceux qui sont étiquetés comme moins bons performeurs : ils sont jugés moins éner-
160 La stratégie, la projection d’une expression...<br />
giques, moins autonomes, plus défensifs, peu innovants, plus bornés, etc. Tenu par<br />
son engagement <strong>de</strong> résultats vis-à-vis <strong>de</strong> ses propres supérieurs, le manager sous<br />
pression est peut-être incité à trouver dans son collaborateur moins performant la justification<br />
commo<strong>de</strong> <strong>de</strong> retards ou <strong>de</strong> dysfonctionnements éventuels <strong>de</strong> l’activité qu’il<br />
supervise. Le manager va s’i<strong>de</strong>ntifier négativement à ce collaborateur insatisfaisant<br />
car ce <strong>de</strong>rnier représente ce que lui, le manager performant, est censé ne pas être. En<br />
l’étiquetant négativement, il escamote la réflexion sur ces mêmes faiblesses qui sont<br />
éventuellement en lui. Evi<strong>de</strong>mment, <strong>de</strong> leur côté, les collaborateurs ne sont pas les<br />
<strong>de</strong>rniers à utiliser les étiquettes pour fixer leurs opinions sur leurs dirigeants.<br />
On voit également ce que ce genre <strong>de</strong> message peut avoir <strong>de</strong> déstabilisant, car<br />
culpabilisant, pour un manager : si un collaborateur est peu performant, ce serait <strong>de</strong><br />
sa faute. On comprend que le responsable, auquel on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en même temps <strong>de</strong><br />
tenir <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> plus en plus tendus, puisse se montrer réticent à l’écoute <strong>de</strong> ce<br />
discours sur le syndrome d’échec programmé.<br />
Le mérite <strong>de</strong> ces travaux est <strong>de</strong> remettre le dirigeant en scène, en indiquant<br />
que la relation dirigeant – collaborateurs a un impact majeur sur la performance du<br />
collaborateur. Ils soulignent aussi l’ancrage dans la dimension intersubjective <strong>de</strong> tout<br />
acte <strong>de</strong> management et proposent un premier décryptage <strong>de</strong> ce fonctionnement informel,<br />
où la confiance joue ce rôle primordial que l’on tend pourtant à sous-estimer.<br />
Bref, ils offrent <strong>de</strong>s éléments d’analyse et d’explication sur ces décrochages surprenants<br />
constatés entre le prescrit et le réel.<br />
<strong>2.</strong>2 L’ouverture sur les mécanismes <strong>de</strong> défense<br />
Dans la même veine, <strong>de</strong>s auteurs ont mis en évi<strong>de</strong>nce les routines défensives<br />
qui freinent la communication et l’apprentissage dans les organisations : « j’appelle<br />
routine défensive organisationnelle toute politique ou action qui évite aux individus,<br />
aux groupes, aux intergroupes et aux organisations <strong>de</strong> connaître l’embarras ou<br />
la menace et qui les empêche en même temps d’en i<strong>de</strong>ntifier ou d’en atténuer les<br />
causes. <strong>Les</strong> routines défensives font obstacle à l’apprentissage (anti-learning) et sont<br />
surprotectrices » (Ch. Argyris, 2003). L’individu dans ses interactions suit ce processus<br />
implicite : il cherche à réaliser son objectif personnel en maximisant ses gains. Ceci<br />
le conduit à défendre sa position, à chercher à contrôler les autres acteurs <strong>de</strong> façon<br />
unilatérale, tout en masquant et réprimant l’expression <strong>de</strong> ses propres sentiments.<br />
En somme, chacun cherche à nier ou dissimuler l’écart qui inévitablement se creuse<br />
entre les valeurs <strong>de</strong> dialogue et d’ouverture prêchées et les conduites pratiquées <strong>de</strong><br />
rétentions d’information, <strong>de</strong> coalitions dysfonctionnelles ou <strong>de</strong> médisances. Ces routines<br />
<strong>de</strong> défense confirment leurs tenants dans leur position dominante et favorisent<br />
le maintien du statu quo. Dans un grand groupe pétrolier, une enquête psychosociologique<br />
nous a permis <strong>de</strong> montrer comment, dans cette culture, l’intérêt individuel<br />
prioritaire <strong>de</strong> préserver le face à face aboutit à taire les problèmes : les mauvaises<br />
nouvelles <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> part <strong>de</strong> marché sont esquivées, jusqu’à ce que le management<br />
soit contraint <strong>de</strong> faire face à une crise financière majeure. Ces stratégies d’esquive<br />
sont dissimulées, y compris, aux yeux <strong>de</strong> celui qui y recourt.<br />
On retrouve ici à l’œuvre le processus <strong>de</strong> hiérarchie implicite <strong>de</strong>s valeurs, analysé<br />
par Manzoni et Barsoux dans le cas <strong>de</strong> relations verticales, et appliqué à <strong>de</strong>s rela-
Le lea<strong>de</strong>rship en situation 161<br />
tions horizontales. Elles sont d’autant moins détectables qu’on les acquiert <strong>de</strong> bonne<br />
heure et qu’elles se fon<strong>de</strong>nt dans les normes sociales les mieux partagées.<br />
Évi<strong>de</strong>mment pour sortir <strong>de</strong> ces ornières, encore faudrait-il que chacun se prenne<br />
en main, ce qui n’est pas chose aisée, car « un esprit obtus ne reçoit que <strong>de</strong>s aperceptions<br />
confuses ; mais à cause <strong>de</strong> cela même, il ne se rend pas nettement compte<br />
qu’il est obtus. Il ne commencerait à souffrir <strong>de</strong> sa bêtise que s’il prenait conscience<br />
<strong>de</strong> cette bêtise ; et pour qu’il en prenne conscience, il faudrait qu’il <strong>de</strong>vienne intelligent…<br />
» (A. Gi<strong>de</strong>, 1925).<br />
Le besoin <strong>de</strong> maintenir une position dominante et la propension à l’optimisation,<br />
comme la primauté du rationnel et du prescrit, ces trois éléments qui se<br />
nourrissent mutuellement ont la même finalité : protéger l’individu, ici le manager, <strong>de</strong><br />
l’embarras et <strong>de</strong>s menaces latentes ou explicites.<br />
<strong>2.</strong>3 La mise en carte du réel<br />
À partir <strong>de</strong> référentiels théoriques différents et en s’appuyant sur un abondant<br />
travail clinique, d’autres auteurs (M. Fiol, F. <strong>De</strong> Greuser, 2004) analysent la genèse <strong>de</strong><br />
ces dispositifs <strong>de</strong> défense et aboutissent à <strong>de</strong>s conclusions similaires. <strong>Les</strong> managers<br />
considèrent leurs croyances comme <strong>de</strong>s vérités absolues, et ils ten<strong>de</strong>nt à simplifier le<br />
mon<strong>de</strong> en répliquant <strong>de</strong>s solutions anciennes. Il faut souligner ici cette idée <strong>de</strong> filtre<br />
réaliste : les dirigeants ten<strong>de</strong>nt à considérer le mon<strong>de</strong> comme une réalité objective,<br />
une donnée extérieure à eux. Ceci les conduit à raisonner plus en termes d’éléments<br />
disjoints que <strong>de</strong> relations et à s’exclure <strong>de</strong> la situation observée, ce qui est en concordance<br />
avec le syndrome <strong>de</strong> l’échec programmé où le dirigeant sous-estime l’impact <strong>de</strong><br />
son comportement sur la relation avec ses collaborateurs. Ces réflexes mentaux et la<br />
mentalité solution se traduisent par une « mise en carte » du réel. Coincé entre l’impératif<br />
<strong>de</strong> maîtrise exigé d’un manager réputé omnipotent et l’ambiguïté mouvante <strong>de</strong>s<br />
situations insaisissables, le dirigeant s’appuie sur ces mécanismes <strong>de</strong> défense pour<br />
prévenir toute blessure narcissique et dénier sa propre angoisse. Ainsi que l’observe<br />
G. Bachelard « il vient un temps où l’esprit aime mieux ce qui confirme son savoir que<br />
ce qui le contredit, où il aime mieux les réponses que les questions. Alors l’instinct<br />
conservatif domine, la croissance spirituelle s’arrête » (1980). La fonction ataraxique<br />
(rassurante) <strong>de</strong> ces réflexes mentaux constitue un bénéficie secondaire non négligeable<br />
en maintenant le dirigeant dans son illusion <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong> la situation. On<br />
<strong>de</strong>vine aisément le coût à payer pour la répétition <strong>de</strong> cette stratégie défensive. Le<br />
dirigeant va tendre à se fixer sur les outils et les stratégies qui ont fait leur preuve,<br />
alors que le contexte change : « comme <strong>de</strong> nombreux dirigeants et une gran<strong>de</strong> partie<br />
<strong>de</strong> la littérature managériale ne se préoccupent que du travail prescrit, niant ainsi les<br />
contraintes, les managers ont tendance à adopter un comportement mécanique ». (M.<br />
Fiol, F. <strong>De</strong> Greuser, 2004)<br />
<strong>2.</strong>4 La personnalité narcissique<br />
Le travail du lea<strong>de</strong>rship n’est pas simple. Par ces mécanismes <strong>de</strong> défense,<br />
chacun d’entre nous cherche à mettre en boîte la réalité en fonction <strong>de</strong> ses a priori.<br />
Certains y arrivent mieux que d’autres : c’est à cela que l’on reconnaît la personnalité
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narcissique. La propension à la maîtrise <strong>de</strong> tout un chacun, la pulsion d’emprise,<br />
pousse le « control freak » à réduire l’autre à un rouage dans une machine (M.K. <strong>de</strong><br />
Vries, 2004). Ce type <strong>de</strong> personne s’éprend d’elle-même, ignore les autres, et perdant<br />
ainsi tout repère, il tombe aisément dans la mégalomanie. Or la blessure narcissique,<br />
mentionnée plus haut, n’est jamais loin : le bébé roi idéalisé dans les yeux <strong>de</strong> la mère<br />
renonce difficilement à la croyance en sa toute puissance. Pour ces individus en<br />
position dominante, la remise en cause est d’autant plus difficile qu’être sensible à<br />
la dimension subjective, au psychologique, signifie être faible, en position dominée.<br />
Selon <strong>de</strong> nombreux observateurs, les formations techniques ou finances <strong>de</strong> la plupart<br />
<strong>de</strong>s dirigeants ne favorise pas la prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong>s émotions personnelles et<br />
renforce le barrage aux sentiments <strong>de</strong>s autres. À partir du moment où je suis dominant,<br />
je dispose <strong>de</strong>s moyens pour actionner mon environnement, donc pourquoi m’intéresserai-je<br />
aux facteurs psychologiques ?<br />
Ce qui est vrai au niveau individuel peut se retrouver à l’échelle d’une société.<br />
<strong>Les</strong> entreprises multinationales, IBM et GM, ont souvent été présentées comme <strong>de</strong>s<br />
entreprises à la culture rigi<strong>de</strong>, caractérisée par ces traits : déni <strong>de</strong> réalité face aux<br />
succès <strong>de</strong> la concurrence, le narcissisme <strong>de</strong> groupe qui se centre sur lui-même, la<br />
difficulté à faire le <strong>de</strong>uil d’un passé glorieux. (Levinson, 1994).<br />
Cependant, il faut être au moins <strong>de</strong>ux pour faire qu’un lea<strong>de</strong>r narcissique puisse<br />
opérer : ce <strong>de</strong>rnier a <strong>de</strong>s collaborateurs qui le suivent. Sans miroir, pas <strong>de</strong> narcisse. La<br />
part <strong>de</strong> narcisse jamais assurée en chacun <strong>de</strong> nous trouvera dans le lea<strong>de</strong>r narcissique<br />
une réponse à sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : « les suiveurs confèrent à leurs lea<strong>de</strong>rs les mêmes pouvoirs<br />
magiques et d’omniscience que ceux qu’ils attribuaient à leurs parents… » (Kets <strong>de</strong><br />
Vries, 1991).<br />
<strong>2.</strong>5 La part <strong>de</strong> responsabilité <strong>de</strong>s dominés<br />
Il nous faut abor<strong>de</strong>r sous un autre angle le problème <strong>de</strong>s « suiveurs ». On a mis<br />
en évi<strong>de</strong>nce les comportements <strong>de</strong> soumission à l’autorité (S. Milgram, 1974). Dans<br />
une expérience restée célèbre, le chercheur <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Yale a montré comment<br />
<strong>de</strong>s individus ordinaires, placés dans un cadre hiérarchique formel, sont capables <strong>de</strong><br />
comportements tortionnaires. Pour la réalisation d’une expérience scientifique sur<br />
l’apprentissage, l’expérimentateur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s participants volontaires d’infliger<br />
choc électrique d’intensité croissante, <strong>de</strong> 15 à 450 volts à un élève, attaché dans une<br />
pièce voisine, à chaque fois qu’il commet une erreur. À 360 volts, le message affiché<br />
sur la manette qui comman<strong>de</strong> le choc électrique est : « attention chocs dangereux ».<br />
L’élève pousse <strong>de</strong>s cris <strong>de</strong> plus en plus forts au fur et à mesure où la décharge électrique<br />
croit en intensité. Finalement, 65 % <strong>de</strong>s sujets participants exécuteront la<br />
consigne et iront jusqu’aux 450 volts, dépassant largement le seuil pathologique <strong>de</strong><br />
décharge électrique. Évi<strong>de</strong>mment, il y a simulation, les chocs sont fictifs et l’élève est<br />
un comparse <strong>de</strong> l’expérimentateur. Tout ceci aboutirait à cette conclusion, on ne peut<br />
plus dérangeante : « les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s civilisés se changent d’une minute à l’autre en<br />
tortionnaires pour peu que l’autorité le leur comman<strong>de</strong> – et ce, bien qu’il n’y ait aucun<br />
risque à refuser d’obéir. <strong>De</strong> chacun <strong>de</strong> nous aux apparences <strong>de</strong> bon docteur Jekyll, le<br />
diable est prêt à surgir <strong>de</strong> la boîte, l’affreux Mister Hy<strong>de</strong> » (Gérard Men<strong>de</strong>l, 2003).