Guide - GUTcert
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30 novembre 2009<br />
Version 3.0<br />
Etat au : 01.01.2012<br />
Tous droits réservés (particulièrement le droit de reproduction, de distribution et de traduction).<br />
La reproduction, l’utilisation ou la distribution partielle ou intégrale de ce guide n’est pas<br />
permise sans l’autorisation préalable de <strong>GUTcert</strong> (une autorisation spéciale peut être accordée<br />
sur demande). En cas d’autorisation, l’utilisateur devra inclure une mention intégrale des<br />
sources.<br />
Ce guide est disponible sur Internet à l’adresse : http://www.gut-cert.de/<br />
Texte <strong>GUTcert</strong>, design suivant l’exemple de AFNOR Certification<br />
Prof. Dr.-Ing. (aff. ESCP Europe) Jan Uwe Lieback<br />
et l’équipe énergie de <strong>GUTcert</strong>: Jochen Buser & Doreen Gnebner & Anika Binschek<br />
GUT Certifizierungsgesellschaft für<br />
Managementsysteme mbH<br />
Umweltgutachter<br />
Eichenstr. 3 b<br />
12435 Berlin<br />
Email: energie(at)gut-cert.de<br />
Pour répondre à d’éventuelles questions, adressez-vous à notre partenaire français:<br />
11, rue Francis de Pressensé<br />
F - 93571 La Plaine Saint-Denis Cedex<br />
Frankreich<br />
www.afnor.org
<strong>GUTcert</strong> est membre du Groupe AFNOR (Assosication<br />
Française de NORmalisation). Opérateur<br />
international de services, le Groupe<br />
AFNOR est organisé autour de 4 domaines de<br />
competences : normalisation, certification, éditions<br />
et formation. AFNOR Normalisation a la<br />
mission d’intérêt général d’être l’opérateur central<br />
du système français de normalisation. Le<br />
groupe propose par ailleurs des prestations de<br />
certification, d’évaluation, de diagnostic, de formations inter et intra entreprise, et enfin des solutions<br />
d’informations normatives et réglementaires. AFNOR compte 28 représentations dans le<br />
monde, des relations commerciales dans plus de 90 pays et un réseau d’experts, d’auditeurs et<br />
de formateurs de plus de 1600 personnes, dont 40% basé à l’international.<br />
En mai 2005, le Comité européen de normalisation (CEN) à initié le forum sectoriel « management<br />
de l’énergie » sous la présidence de l’AFNOR. En 2009, la norme EN 16001 : 2009 pour le<br />
management de l’énergie a vu le jour et est entrée en vigueur. Membre allemand du groupe,<br />
<strong>GUTcert</strong> gère le secteur du management de l’énergie et a élaboré le présent guide qu’elle met à<br />
la disposition de l’ensemble des du groupe AFNOR.<br />
Dans le secteur de l’énergie, AFNOR propose, en plus de la certification selon ISO 50001, une<br />
formation pour devenir responsable d’énergie, ainsi que d’autres formations de sensibilisation<br />
par exemple autres services d’information et de veille.<br />
En outre, AFNOR est votre interlocuteur qualifié dans les domaines suivants:<br />
Certification selon ISO 9001, ISO 9100, ISO 14001, ISO 50001, ISO 18001, IRIS, AQAP,<br />
BRC/IoP<br />
Assistance pour ISO 26000<br />
Et bien d’autres prestations de services que vous trouverez sur le site www.afnor.fr<br />
Votre interlocuteur chez AFNOR :<br />
Fabienne Bonin-Bree<br />
Tél. : +33 (0)1 41 62 62 96<br />
E-Mail : international-network@afnor.org<br />
www.afnor.fr
Préface<br />
Chers lecteurs,<br />
Celui qui s’engage dans le management de l’énergie n’a pas seulement la simple intention de se<br />
conformer aux exigences d’une « norme ». Il a bien plus comme objectif de travailler de manière<br />
toujours plus économe afin d’être plus compétitif tout en préservant l’environnement.<br />
C’est pourquoi ce « <strong>Guide</strong> pour un management efficace de l’énergie » n’a pas uniquement<br />
comme but de vous préparer à mettre en œuvre la norme EN 16001:2009 ou ISO 50001 et de<br />
vous y conformer, mais également de vous aider à comprendre, étape par étape, comment travailler<br />
en mode « économie raisonnée », tout en identifiant de nouvelles économies potentielles.<br />
Cette nouvelle version de notre guide a été élaborée et mise à jour sur la base de plus de 300<br />
systèmes de management de l’énergie (SMEn) testés ces dernières années auprès de petites,<br />
moyennes ainsi que de nombreuses très grandes entreprises de l’industrie, mais aussi du secteur<br />
tertiaire. Nous avons également incorporé notre expérience gagnée lors de la formation de plus<br />
de 200 responsables de SMEn qui ont suivi les 18 étapes sur trois niveaux dans leur entreprise,<br />
ont accompli un SMEn avec succès et obtenu, en règle générale, leur certificat de responsable.<br />
Niveau I<br />
Analysez votre situation énergétique et identifiez en même temps de nombreux potentiels<br />
d’économies;<br />
Niveau II Adaptez la procédure à vos propres processus de planification et – si possible – intégrez-la<br />
aux processus et systèmes existants.<br />
Enfin si les étapes précédentes vous ont convaincus,<br />
Niveau III Engagez-vous dans un processus d’amélioration systématique et continu !<br />
Un conseil : survolez d’abord ce guide pour en saisir le contenu dans ses grandes lignes et suivez<br />
ensuite, votre propre démarche, pas à pas. Selon l’objectif, la dimension, l’intérêt ou le but de<br />
votre organisme, vous pouvez vous arrêter à chaque niveau, vous y attarder, ou les enchaîner<br />
successivement, voire même les mener en parallèle.<br />
Une fois le troisième niveau atteint, vous avez répondu sans vous en rendre compte aux exigences<br />
de la norme ISO 50001:2011 en cours de préparation et pouvez obtenir, à tout moment,<br />
le certificat de conformité. Ce signe distinctif couronne un processus continu d'efficacité énergétique.<br />
De plus, vous profitez de l’avis d’experts spécialisés dans l’audit de l’énergie, toujours<br />
prêts à vous proposer de nouvelles démarches captivantes.<br />
Je vous souhaite beaucoup de succès dans vos mesures d’économies.<br />
Prof. Dr.-Ing. (aff. ESCP Europe) Jan Uwe Lieback<br />
N’hésitez pas à nous faire parvenir vos suggestions ou les erreurs que vous pourriez relever !<br />
Veuillez les envoyer à info-international(at)afnor.org
Table des matières<br />
Introduction 6<br />
Introduction étape par étape d’un système de management de l’énergie ................................................ 10<br />
Niveau I De l’idée du projet au premier relevé d’état et à la découverte des potentiels ...................... 11<br />
Etape 1 : Décision de la direction, nomination du responsable de projet ............................................ 11<br />
Etape 2 : Planification du projet ......................................................................................................... 11<br />
Etape 3 : Instauration du périmètre du bilan....................................................................................... 12<br />
Etape 4: Collecte des données de base .............................................................................................. 13<br />
Etape 5 :<br />
Evaluation des facteurs d’influence énergétiques significatifs, premiers objectifs énergétiques<br />
et premier programme d’économies d’énergie .................................................................... 20<br />
Etape 6 : Revue des résultats et auto-engagement de la direction ...................................................... 25<br />
Niveau II Intégration du SMEn dans les processus de l’entreprise ....................................................... 26<br />
Etape 7 : Politique énergétique .......................................................................................................... 26<br />
Etape 8 : Organisation, communication, mise à disposition des ressources ......................................... 27<br />
Etape 9 : Documentation sur le SMEn, maîtrise des documents et des enregi strements ..................... 29<br />
Etape 10 : Mise au point des opérations liées à l’énergie ...................................................................... 31<br />
Etape 11 : Conscience, formations et capacités .................................................................................... 33<br />
Etape 12 : Type et structure de communication .................................................................................... 34<br />
Etape 13 : Saisie et application des actions d’amélioration ................................................................... 35<br />
Etape 14 : Planification de l’utilisation de l’énergie, calcul des indices énergétiques et benchmarking .. 37<br />
Niveau III Début d’une amélioration continue basée sur le vrai cycle PDCA ......................................... 39<br />
Etape 15 : Application de l’organisation et de la communication (« do ») ............................................ 39<br />
Etape 16 : Mise à jour de l’analyse énergétique, réalisation d’audits énergie internes (« check ») ......... 40<br />
Etape 17 : Mise à jour annuelle du programme d’économies d’énergie (« plan I ») .............................. 42<br />
Etape 18 : Revue de management (de « act » à « plan I ») ................................................................... 42<br />
Bienvenue dans le management systématique de l’énergie ! ................................................................... 44<br />
Annexe I Documentation / notes ........................................................................................................ 45<br />
Annexe II Informations supplémentaires / Bibliographie ...................................................................... 46<br />
Tableaux / Illustrations ............................................................................................................................. 47<br />
5
Introduction<br />
L’augmentation des prix de l’énergie et la concurrence accrue font de l’utilisation rationnelle<br />
de l’énergie un enjeu majeur. Le management systématique de l’énergie s’est<br />
avéré efficace pour réduire la consommation énergétique d’un organisme et les coûts<br />
qui lui sont associés. Par ailleurs, les émissions de CO 2 directes et indirectes d’un organisme,<br />
actuellement appelées « Corporate Carbon Footprint » (CCF) peuvent être également<br />
réduites.<br />
Depuis toujours, le genre humain a pratiqué le management énergétique et, depuis des millénaires,<br />
il s’y est pris fort habilement. A l’âge de la pierre déjà, les communautés veillaient par<br />
un « management du feu » à ce qu’il ne s’éteigne jamais. Elles calfeutraient leurs grottes, tentes<br />
et plus tard leurs maisons, tiraient profit de la chaleur produite par le bétail, chauffaient les<br />
pièces efficacement par le centre en utilisant peu de combustibles. Le gaspillage des énergies<br />
était limité à des époques où l’approvisionnement semblait illimité et peu onéreux.<br />
L’intensification de la discussion sur le changement climatique et la prise de conscience des<br />
problèmes énergétiques au sein des populations entraînent que la baisse de la consommation<br />
d’énergie devienne une priorité lors de l’élaboration des futures structures d’approvisionnement.<br />
La hausse du coût de l’énergie, due à la diminution des réserves mais aussi à des événements<br />
tels la catastrophe naturelle de Fukushima font que l’efficacité énergétique devient un facteur<br />
essentiel de tout succès économique.<br />
C’est pourquoi le sujet a été repris en Allemagne dès 2003 dans le cadre d’un projet de recherche<br />
qui a débouché en 2006 sur la première version de ce guide pour le management de<br />
l’énergie. Dans le processus européen de standardisation le thème management de l’énergie a<br />
été mis en chantier en mais 2005 à l’intérieur du secteur Forum du Comité Européen pour les<br />
Normalisations (CEN) (sous la présidence d’AFNOR, France) ce qui permis l’entrée en vigueur le<br />
1er juillet 2009 d’une norme européenne pour le management de l’énergie, la EN 16001 :<br />
2009. Ceci a accéléré le processus de standardisation internationale. En 2008 avait été fondé le<br />
groupe de travail ISO / PC 242 (management de l’énergie) pour entamer les travaux sur une<br />
norme mondiale ISO 50001 pour le management de l’énergie (présidence USA). En juin 2011<br />
parut la norme mondiale actuelle ISO 50001 : 2011. Il existe donc maintenant un standard<br />
mondial unique pour le système de management de l’énergie qui remplacera la norme européenne<br />
EN 16001 le 24 avril 2012 puisque les deux normes n’étaient jamais censées coexister.<br />
Parallèlement le travail de <strong>GUTcert</strong> sur le guide a continué pour prendre en compte les évolutions<br />
récentes et nos propres expériences. Une administration allemande (BAFA : Bundesamt für<br />
Wirtschaft und Ausfuhrkontrolle : Office fédéral de l’économie et du contrôle des exportations)<br />
s’est servie de ce guide comme base pour l’application de lois existantes, puisque les règles de<br />
normalisation n’avaient pas encore été publiées pas les différents organismes européens de<br />
standardisation. En hiver 2009, la deuxième version du guide fut publiée qui intégrait les exigences<br />
de EN 16001 : 2009.<br />
La (troisième) version remaniée du présent guide intègre les compléments de ISO 50001 : 2011<br />
publiéé en juin 2011. Les différences entre ISO 50001 : 2011 et EN 16001 : 2009 consistent essentiellement<br />
en une focalisation accrue sur l’analyse et le chiffrage de la situation énergétique<br />
initiale (qui dès le début de nos recherches a toujours formé le point majeur de ce guide) et<br />
l’accentuation renforcée de l’importance de la planification lors de la construction ou de l’achat<br />
d’une unité de production en vue de l’utilisation la plus efficiente de l’énergie.<br />
Le terme « aspects énergétiques » a été remplacé par des expressions plus compréhensibles sans<br />
pourtant que le concept perde de sa valeur.<br />
La structure et le concept de ce guide sont toujours basés sur les expériences qui nous avons pu<br />
observer ces dernières années. Mais parallèlement son approche systématique garantit à<br />
l’utilisateur une homologation selon ISO 50001 : 2011.<br />
6
Quelle est la définition du management de l’énergie et en quoi consiste un système de<br />
management de l’énergie? Le management de l’énergie est selon une définition de<br />
l’Association des ingénieurs allemands (VDI 4602):<br />
„...la coordination prévoyante, organisée et systématique<br />
de l’approvisionnement, de la transformation,<br />
de la distribution et de l’utilisation de l’énergie dans le<br />
but de répondre aux attentes tout en prenant en<br />
considération des objectifs écologiques et économiques.“<br />
Il a pour but de réduire les coûts énergétiques et<br />
d’augmenter l’efficacité énergétique, tout en diminuant<br />
l’impact négatif sur l’environnement et en<br />
répondant aux exigences des clients.<br />
Un système de management de l’énergie (SMEn)<br />
sert à la mise en œuvre du management de l’énergie.<br />
Il met à disposition la documentation nécessaire pour<br />
bien ancrer l’idée de l’efficacité énergétique dans tous<br />
les processus et chez tous les employés.<br />
„Le terme de système de management de l’énergie<br />
(SMEn) comprend les structures d’organisation et<br />
d’ìnformation, y compris les supports techniques (matériel<br />
informatique et logiciels par exemple), qui sont<br />
nécessaires à la réalisation du management de<br />
l’énergie.”<br />
Comme pour le management de l’environnement ou<br />
celui de la qualité, le SMEn se construit sur la base du<br />
cycle PDCA (Plan-Do-Check-Act). Cela permet à l'utilisateur<br />
d’améliorer en continu sa performance énergétique.<br />
Illustration 1 : Rayon d’action du cycle PDCA suivant<br />
l’exemple ISO 14001<br />
7
Le cycle PDCA permet à un organisme de faire apparaître à un moment précis ses flux<br />
énergétiques, d’en déduire ses facteurs d’influcence énergétiques essentiels et les actions<br />
qui s’imposent, mettre en place et contrôler ces dernières de façon systématique.<br />
Planifier (« plan ») : établir des objectifs d’économies d’énergie pour la mise en œuvre de la<br />
stratégie énergétique et des facteurs d’influence énergétiques significatifs ; arrêter un programme<br />
d’actions en désignant les responsabilités et en mettant à disposition les moyens nécessaires.<br />
Déployer (« do ») : créer/maintenir les structures de système de management afin de contrôler<br />
et de maintenir un processus continu et de réaliser des améliorations.<br />
Contrôler (« check ») : vérifier le fonctionnement du SMEn et la progression vers l’objectif fixé ;<br />
rassembler de nouvelles idées en vue d’améliorations (audit énergie) en consultant éventuellement<br />
des experts externes en matière d’énergie et de système de management.<br />
Agir (« act ») : rassembler les dernières données énergétiques, les conclusions des audits et les<br />
recherches récentes (nouvelles méthodes et installations) ; analyser l’état ou la progression à la<br />
lumière des dernières données du marché de l’énergie ; adapter la stratégie énergétique (politique/directives)<br />
; fixer de nouveaux objectifs.<br />
Toutes les normes intègrent les éléments principaux de ce que l’on appelle le cycle PDCA<br />
(Plan-Do-Check-Act). Un système de management déjà en place suit cette méthodologie.<br />
Dans la pratique, il n'est cependant pas nécessaire de respecter cette chronologie<br />
pour introduire un système. En connaissance de cause, le présent guide a choisi une autre<br />
voie.<br />
Suite aux expériences pratiques de ces dernières années, la mise en place et l’introduction<br />
concrètes d’un système sont décrites en 18 étapes chronologiques. Toutes les exigences de la<br />
norme ont été prises en compte comme vous pouvez le constater au travers des différents renvois<br />
à la norme figurant dans la marge.<br />
Ceux qui souhaitent introduire un SMEn peuvent utiliser une structure beaucoup plus légère,<br />
permettant d’obtenir dès le début des résultats en matière d’économies d’énergie, sans qu’ils<br />
soient obligés de créer au préalable une superstructure bureaucratique. Cette dernière – très efficace<br />
et en prise avec la pratique – se crée automatiquement au fur et à mesure que<br />
l’organisme franchit les différentes étapes d’initiation.<br />
Laissez-vous surprendre par les résultats : une simple méthodologie pour de grandes économies<br />
d'énergie et de coûts, au service de l'environnement. Nous espérons que le guide de <strong>GUTcert</strong><br />
vous servira de tremplin pour réaliser votre propre système de management de l’énergie ou qu’il<br />
vous permettra de poursuivre avec succès vos activités dans le cadre de la norme ISO 50001 et,<br />
qui sait, vous donnera les clés pour réussir votre certification.<br />
8
De l’ordre dans le système dès le départ<br />
Suite au lancement d’un management énergétique, différents documents de base et de documentation<br />
apparaitront (déroulement et règle, mesure de consommation, conclusion, planification).<br />
Il est préférable de remplir ces documents systématiquement car ils constitueront les<br />
étapes chronologiques d’un système de management de l’énergie et seront régulièrement<br />
l’appui de conclusions et de planifications.<br />
Afin de vous permettre dès le départ une classification des structures ordonnée, nous mettons à<br />
votre disposition une vue synoptique des principaux documents qui apparaîtront au cours du<br />
traitement des étapes.<br />
Niveau I<br />
Déclaration de la direction (1)<br />
Planifcation du projet (2)<br />
1 er plan énergétique, de mesure et d'évaluation (4)<br />
Compte-rendu énergétique (emploi de l’énergie avec un relevé des utilisateurs et des outils<br />
de mesure) (4)<br />
Registre de conformité (4)<br />
1 ère liste d’économies d’énergie potentielles (5)<br />
Programme d’économies d’énergie (Objectifs et<br />
dispositifs) (5)<br />
Protocole de la 1 ère revu énergétique (6)<br />
Niveau II<br />
Documentation du SMEn (par exemple : manuel ; description des méthodes) :<br />
Politique énergétique (7)<br />
Structure de l’organisation (8)<br />
Fixation de la maîtrise de documents (9)<br />
Fixation de la mise au point des activités liées à l’énergie, p. ex. achat d’installations (10)<br />
Plan de formation des employés (11)<br />
Fixation du plan de communication (12)<br />
Saisie des méthodes d’amélioration (13)<br />
Plan d’actions d’amélioration (13)<br />
Plan énergétique annuel (14)<br />
Plan énergétique, de mesure et d'évaluation (14)<br />
Liste d’indices énergétiques (7)<br />
Niveau III<br />
PLAN DO CHECK ACT<br />
Programme<br />
d’économies<br />
d’énergie actualisé<br />
(17)<br />
Enregistrements<br />
tirés du contrôle<br />
de l’énergie en<br />
cours (15)<br />
Audit interne<br />
d’énergie ; Plan et<br />
rapport de l’audit<br />
interne (16)<br />
Analyse énergétique<br />
actualisée<br />
(ou compterendu<br />
énergétique)<br />
(16)<br />
PV de la revue<br />
énergétique (18)<br />
Illustration 2 : Documents et enregistrements résultant du système de management<br />
9
Introduction étape par étape d’un système de management de<br />
l’énergie<br />
Il n’est ni nécessaire, ni judicieux de vouloir établir d’emblée l’intégralité d’un système de management<br />
de l’énergie suivant le cycle PDCA et la norme ISO 50001, ni de viser immédiatement<br />
une certification. Habituellement, des projets d’organisation de grande envergure sont réalisés<br />
par étapes, jalonnées de possibilités d’intervention et de prises de décision par la direction. Mais<br />
toute entreprise désirant pour des raisons particulières une certification rapide peut parcourir les<br />
différentes étapes en accéléré ou même en parallèle.<br />
Il convient de distinguer trois niveaux principaux pour établir un SMEn:<br />
I. le relevé de l’état actuel avec les premières mesures d'économies qui en découlent (étapes 1<br />
à 6),<br />
II. l’introduction de règlements complémentaires ou nouveaux pour le pilotage d’un système<br />
(étapes 7 à 14)<br />
III. le fonctionnement complet d’un système de management suivant le cycle PDCA visant une<br />
amélioration continue (étapes 15 à 18).<br />
Le présent guide décrit ce que l'utilisateur doit faire à chacune des 18 étapes. A certains<br />
endroits, les étapes peuvent êtres suivies en parallèle pour accélérer le processus d’introduction.<br />
Pour ce qui est des trois niveaux mentionnés ci-dessus, il est par contre conseillé d’en respecter<br />
la chronologie et de ne pas essayer d’en franchir deux à la fois. A la fin de chaque niveau, les<br />
résultats évalués servent en effet à définir les besoins de l’utilisateur pour le niveau suivant, garantissant<br />
ainsi l’efficacité du déroulement.<br />
Les étapes pertinentes correspondant à des points de la norme ISO 50001 (chapitre<br />
4.1– 4.7) sont signalées en marge du texte par un renvoi au chapitre de la norme<br />
correspondante. Ceci vous permet de consulter en parallèle ce guide et les normes<br />
et de savoir à chaque fois sur quelle exigence de la norme vous êtes en train de travailler.<br />
Chapitre<br />
des<br />
normes<br />
A la fin de chaque étape, c’est à la direction de décider s’il faut passer à l’étape suivante,<br />
faire d’abord une pause ou s’arrêter pendant un moment. Ces points sont<br />
marqués par des jalons qui vous avertissent que vous ne pouvez pas avancer avant<br />
d’avoir informé la direction de manière exhaustive des résultats obtenus, à l’issue<br />
desquels elle prendra position sur la marche à suivre.<br />
10
Niveau I - De l’idée du projet au premier relevé d’état et à<br />
la découverte des potentiels<br />
Pour qu’un SMEn puisse être efficace sur le long terme, il importe dès le début<br />
que la plus haute instance de la direction prenne la décision (ISO 50001) d’ancrer<br />
le SMEn dans l'organisme. Cela explique la présence ici du premier jalon.<br />
Une fois que la direction s’est positionnée, c’est le moment d’élaborer un plan du projet, dans<br />
lequel seront définis les participants, le calendrier et l’objectif final et/ou les objectifs intermédiaires.<br />
Pour délimiter le projet, il est nécessaire d’établir parallèlement le périmètre du bilan aussi<br />
précisément que possible avant d’entamer la première tâche importante qui consiste à recenser<br />
les données. Pour finaliser le premier niveau, les résultats sont évalués avec la direction, qui<br />
décide ensuite de la marche à suivre, c.-à-d. du passage au deuxième niveau le cas échéant.<br />
Etape 1 :<br />
Décision de la direction, nomination du responsable de projet<br />
Il faut s’assurer dès le début que la direction de l’organisme a clairement donné son accord pour<br />
qu'une analyse de la situation actuelle soit effectuée, et que les moyens nécessaires sont disponibles.<br />
Cela comprend en particulier la nomination d’un responsable du projet (le cas échéant<br />
du futur «responsable management énergie» selon ISO 50001), qui dispose des<br />
droits d’accès et des compétences requis pour la saisie de toutes les données ainsi<br />
que des ressources nécessaires (temps, personnel, équipement informatique, budget<br />
pour l'acquisition éventuelle d’équipements de mesure, etc.). Il doit en outre pouvoir<br />
nommer des personnes dotées de responsabilités de direction suffisantes qui mettent en œuvre<br />
avec lui des activités de management de l’énergie (ISO 50001) (cf. étape 8). Si nécessaire, dès à<br />
présent, une «équipe énergie» formée de personnel recruté dans les unités pertinentes au sein<br />
de l’entreprise peut être mise en place qui siégera sous la direction du «manager énergie».<br />
Une première «politique énergétique» incluant la stratégie énergétique principale de l’organisme<br />
peut déjà être rédigée. Mais elle n’est pas nécessaire à ce stade et souvent impossible, d’autant<br />
plus que ce qui doit servir de base à la politique ne va être traité que dans l’une des étapes suivantes.<br />
L'essentiel est de communiquer la volonté de réaliser une analyse énergétique et de mettre<br />
à disposition les ressources nécessaires, y compris en termes de personnel.<br />
Etape 2 :<br />
Planification du projet<br />
Pour assurer le suivi des prochaines étapes, il est recommandé d’établir au moins un plan simple<br />
de projet. Celui-ci doit servir à la planification et à la coordination des activités et des ressources<br />
nécessaires. Il est ensuite possible de décider des grandes lignes du planning que requiert<br />
l’introduction d’un SMEn.<br />
Une planification du projet entraîne par expérience une focalisation sur les objectifs à atteindre<br />
et une meilleure gestion des agendas respectifs des participants en fonction du calendrier préétabli.<br />
4.2.1<br />
4.2.2<br />
Conseil aux PME :<br />
Pour la réalisation visuelle du plan, vous devriez vous servir d’instruments que l’entreprise utilise<br />
ou connaît déjà ou qui lui sont appropriés. Cela comprend par exemple Excel, MS Project ou des<br />
logiciels standard de gestion de projets.<br />
11
Etape 3 :<br />
Instauration du périmètre du bilan<br />
La question de la délimitation exacte du cadre de recherche (par la suite cadre de validité)<br />
se pose au plus tard à l’étape de la planification du projet. Cette question est<br />
décisive pour la complexité du futur SMEn. On peut ainsi intégrer ou exclure des<br />
éléments internes ou externes à l’usine en fonction de leur influence sur la consommation<br />
énergétique (voir Illustration 3 ci-dessous).<br />
L’instauration du périmètre du bilan est pratiquement le premier «acte officiel» du responsable<br />
du projet parallèlement à l’élaboration du plan du projet. L’objectif est d’avoir une équivalence<br />
totale entre l’approvisionnement en énergie et la somme des consommations énergétiques, à la<br />
fois en ce qui concerne les différents constituants de l’énergie (électricité, gaz, chaleur, etc.),<br />
mais aussi la totalité de l’approvisionnement en énergie (en kWh). Il faut prendre en considération<br />
que certaines énergies peuvent être transformées dans le système ou perdues sous forme<br />
de déperdition de chaleur par convection diffuse (Pour les spécialistes : cf le 1er principe de<br />
thermodynamique).<br />
4.1<br />
Remarque : de quelle « énergie » s’agit-il lorsqu'on parle de management de l’énergie ?<br />
Il s’agit en premier lieu de l'approvisionnement direct en énergie par :<br />
la combustion de coke/charbon, gaz, pétrole ou matières de remplacement<br />
l’utilisation de carburant pour le parc automobile ou pour la logistique interne par chariots élevateurs<br />
en plus de son apport énergétique chimique-calorique, le gaz peut également représenter un<br />
apport énergétique par le biais de sa pression d’admission.<br />
Prendre également en compte :<br />
énergies déjà transformées, telles que l'électricité, la vapeur ou le chauffage urbain, réfrigération<br />
urbaine ou air comprimé qui sont fournis par l’extérieur<br />
énergies qui restent en deça du périmètre du bilan et que l’organisme produit lui-même telles<br />
que l’électricité, la vapeur, la chaleur ainsi que l’eau de refroidissement ou l’air comprimé<br />
Il convient encore de tenir compte de la distribution d'énergie à l'extérieur, au-delà du périmètre<br />
du bilan :<br />
p. ex. comme gaz CO combustible<br />
comme produit pour un voisin (p.ex. vapeur, du chauffage urbain ou de l'électricité)<br />
comme sous-produit énergétiquement utilisable (p. ex. poussière ou copeaux de bois, etc.)<br />
comme déperdition de chaleur dans l'eau de refroidissement, chaleur rayonnante ou diffuse.<br />
Une analyse globale ne saurait faire l'impasse sur, le cas échéant, la teneur énergétique physique<br />
considérable ou l’empreinte carbone (« carbon footprint » en anglais) des gaz comprimés livrés tels<br />
que le N 2 , l'argon, l’O2, l’acétylène ou le H 2 (qu’ils soient utilisés ou non !). En plus de leur teneur<br />
énergétique physique, ces gaz techniques offrent ensuite une teneur énergétique chimique.<br />
Il existe dans le monde diversifié de l’industrie de nombreux autres exemples qui nécessitent une<br />
analyse individuelle.<br />
12
La représentation graphique est un bon moyen d’illustrer les résultats:<br />
Illustration 3 : Instauration du périmètre du bilan<br />
Etape 4:<br />
Collecte des données de base<br />
L’étape suivante est exclusivement consacrée à la première collecte des données,<br />
une saisie approfondie de l’état réel des bases du SMEn. Elle doit se faire d’une<br />
manière très systématique car toutes les décisions et tous les objectifs suivants en découleront.<br />
La partie la plus importante de la collecte des données de base est (1) l’analyse énergétique.<br />
Celle-ci comprend la saisie détaillée de l’énergie introduite et de la consommation énergétique<br />
ainsi que la comparaison des données recensées avec des benchmarks choisis. Cette analyse<br />
devrait idéalement se baser sur plusieurs années pour éliminer ou faire ressortir les effets singuliers.<br />
Autre volet de la première collecte des données :<br />
l’analyse et la comparaion de (2) l’organisation de<br />
l'énergie avec l’organisation d’autres systèmes de<br />
management, éventuellement préexistants (qualité<br />
ou environnement), ainsi que la comparaison des activités<br />
et des comportements actuels avec toutes les<br />
(3) exigences légales pertinentes pour l’approvisionnement<br />
en énergie et la consommation énergétique.<br />
Pour gagner du temps, ces étapes de travail peuvent<br />
être traitées en parallèle, car elles n’ont pratiquement<br />
pas d’influence l’une sur l’autre. Mais pour le<br />
résultat, elles doivent être réunies et devraient être<br />
résumées dans un compte rendu énergétique.<br />
Remarque :<br />
Pour la future évaluation et classification<br />
des résultats, nous vous conseillons<br />
de recenser également ces quelques<br />
paramètres qui peuvent avoir une influence<br />
:<br />
estimations tarifaires des prix de<br />
l’énergie à moyen et à long terme;<br />
règlementations juridiques prévisibles;<br />
développement de nouvelles<br />
procédures économiques;<br />
indices connus et utilisés<br />
benchmarkings existants, etc<br />
4.4.1<br />
4.4.3<br />
13
...<br />
Illustration 4 : Composants des données de base pour un premier compte rendu énergétique<br />
(1) Analyse énergétique, collecte des données énergétiques<br />
Le relevé de l’état énergétique d’un organisme est déterminant pour l’introduction d’un SMEn.<br />
Cette première collecte exhaustive est la base de toutes les décisions suivantes. Elle est par la<br />
suite mise à jour une fois par an dans les cycles annuels pour garantir l’amélioration continue (cf.<br />
étape 16).<br />
Il est conseillé d’analyser et d’évaluer toutes les données liées à l´énergie en faisant la distinction<br />
entre l’approvisionnement en énergie d’une part et l’usage énergétique d’autre part et en<br />
les classant systématiquement, sur une période d’un an, dans deux listes ou bases de données<br />
distinctes. Les chiffres de ces deux listes, une fois réunis, forment le bilan énergétique de<br />
l’organisme venant s’inscrire dans le cadre du bilan fixé.<br />
a) Approvisionnement en énergie<br />
Le bilan énergétique débute par l’analyse de l’approvisionnement en énergie. Le facteur à relever<br />
ici est la consommation énergétique des années précédentes (idéalement au moins trois) sur une<br />
certaine période (par exemple tous les mois pour obtenir un niveau de détail). En parallèle, des<br />
facteurs influents tels que la productivité, la surface chauffée, la température extérieure doivent<br />
être notés pour pouvoir définir plus tard des indices de mesures. Le relevé de ces différents<br />
facteurs constitue une base permettant de déceler les premiers potentiels d’amélioration.<br />
Les données relatives à l’approvisionnement en énergie figurent normalement sur les factures<br />
des fournisseurs ou les reçus d’achat de combustibles et sont généralement faciles à saisir. Il est<br />
recommandé de ventiler ces données de la manière la plus détaillée possible.<br />
Mois<br />
Electricité<br />
[kWh]<br />
Gaz<br />
[kWh]<br />
Gasoil<br />
[kWh]<br />
Charbon[kW<br />
h]<br />
Autre<br />
[kWh]<br />
Total énergie<br />
[kWh]<br />
Production<br />
[t]<br />
Total énergie/ t<br />
production<br />
Jan.<br />
Déc.<br />
∑ans<br />
Tableau 1 : Exemple de saisie de la consommation annuelle et énergétique 20XX [kWh]<br />
14
Vous devez continuer à analyser l’approvisionnement en énergie au moins pendant la dernière<br />
année complète d’observation. Étant donné que la production et la consommation d’énergie ont<br />
des répercussions sur l’environnement (caractérisées essentiellement par des émissions de CO2),<br />
ce qu’on appelle la « qualité environnementale de l’énergie » ou empreinte carbone (en anglais :<br />
carbon footprint) doit également être pris en compte. Il s’agit de calculer les émissions directes1<br />
de CO2 provenant p. ex. des procédés d’incinération et les émissions indirectes de CO 2 provenant<br />
p. ex. de la production de l’électricité ou de la chaleur 2 . Ce recensement permet d’orienter<br />
les économies d’énergie de façon ciblée vers une protection de l’environnement.<br />
Source<br />
d’énergie<br />
Quantité<br />
[MWh/ a]<br />
Pourcentage du<br />
total [%]<br />
Coûts<br />
[€/ MWh]<br />
Coûts du total<br />
[%]<br />
Emissions<br />
CO 2 [t]<br />
CO 2 du total<br />
[%]<br />
Système de<br />
mesure/<br />
exactitude<br />
Tableau 2 : Exemple de saisie pour une période donnée (annuelle) de sources d’énergie en place<br />
b) Usage énergétique<br />
Quant aux données relatives à l’usage énergétique, il est recommandé de les ventiler par consommateur.<br />
Un consommateur peut être un seul agrégat (haut fourneau), une partie<br />
d’installation (moulin à cylindres), une installation entière (laminoirs à froid), un groupe de consommateurs<br />
(éclairage d’un hall) ou tout un secteur de consommation avec ses installations secondaires<br />
(bâtiments administratifs), en fonction de l’organisme, de la complexité ou du degré<br />
de différenciation lors de la mesure. Il est important de choisir une unité assez petite pour que<br />
« des gros mangeurs d’énergie » puissent être repérés, et de la choisir en vue d’une éventuelle<br />
amélioration (différenciation, subdivision des paramètres).<br />
Il est conseillé de saisir les informations dans la liste des consommateurs d'une part en fonction<br />
de l’installation ou du secteur, d’autre part en fonction de la source d’énergie3 utilisée pour<br />
l’installation (électricité, air comprimé, eau froide, gaz, etc.) et pour finir sous la forme de<br />
somme. Ceci dit, lorsque vous effectuerez par la suite le bilan des sources d’énergie individuelles<br />
(approvisionnement en électricité et consommation) et celui de la consommation énergétique<br />
globale, il vous faut veiller à ce que les énergies issues de transformations (électricité pour la<br />
production d’air comprimé/ air comprimé, gaz pour la préparation de chaleur et eau chaude,<br />
etc.) ne soient pas comptabilisées en interne deux fois.<br />
Il est ici également recommandé de représenter les données sous plusieurs formes : quantités en<br />
kWh, coûts, émissions de CO2 (directes et indirectes) qui accompagnent l’approvisionnement en<br />
énergie, à la fois en valeurs absolues et en pourcentages, pour pouvoir permettre une évaluation<br />
détaillée par la suite.<br />
n°<br />
Consommateur d’énergie<br />
installation/<br />
pièce<br />
ancienneté<br />
performance<br />
Approvisionnement en énergie<br />
[kWh/€/ CO 2 /%]<br />
E1 E2 E3 ∑<br />
Déperdition de<br />
chaleur<br />
(température)<br />
Système<br />
de mesure/<br />
façon de<br />
mesurer<br />
Exactitude<br />
Tableau 3 : Exemple de saisie pour une période donnée (annuelle) de consommateurs d’énergie<br />
1 Les émissions sont calculées selon la formule suivante : émissions de CO2 = approvisionnement en énergie [kWh]/[GJ]* facteur<br />
d’émission (Les facteurs d’émission pour l’électricité et la chaleur se trouvent sur la facture détaillée des fournisseurs), pour d’autres<br />
formes d’énergie vous pouvez vous référer aux tableaux de UNFCC. Les facteurs d’émission pour l’électricité et la chaleur figurent<br />
sur la facture des fournisseurs.<br />
2 La teneur en CO 2 d’énergies dites transformées, telles l’électricité, le chauffage ou le refroidissement à distance, figure en général<br />
dans les factures des fournisseurs d’énergie.<br />
3 Le terme de « source d’énergie » désigne des matériaux ou des sources contenant de l’énergie exploitable qu’ils peuvent fournir<br />
par le biais de procédés techniques. On distingue les sources d’énergie primaire (fossiles, renouvelables et nucléaires) et les sources<br />
d’énergie secondaire (chaleur, froid, air comprimé, etc.).<br />
15
Vous aurez à saisir beaucoup de données décrivant les particularités des consommateurs (heures<br />
de fonctionnement, indices de performance, déperdition de chaleur) ou les conditions de<br />
base essentielles (chiffres de production, surfaces éclairées ou chauffées, etc.), données nécessaires<br />
pour la comparaison ultérieure des différentes périodes. D’autres données s’ajouteront au<br />
fur et à mesure de la mise en place du SMEn.<br />
C’est pour cela qu’il est recommandé de saisir d’emblée la consommation dans une base de<br />
données. Des listes complexes d’Excel avec une structure de classeurs pour différentes entrées<br />
d’observation pour les mêmes consommateurs se sont avérées très efficaces, permettant par la<br />
suite de créer des diagrammes de flux énergétiques (diagrammes Sankey) comme démontré<br />
dans l’illustration 5.<br />
Illustration 5 : Exemple d’une représentation graphique de l’impact énergétique<br />
c) Equipements de mesure, exactitude et suivi<br />
Les équipements de mesure et leur exactitude devraient également être enregistrés<br />
pour chaque consommateur pour pouvoir, le cas échéant, déceler les lacunes. Règle<br />
de base : l’exactitude des mesures devrait augmenter avec la taille des consommateurs.<br />
Ainsi, la marge d’erreur maximale lors de la saisie de la totalité des flux énergétiques,<br />
c.–à–d. des consommations non directement imputables à des consommateurs<br />
distincts, devrait être de 5 % au maximum. Ce n’est qu’à cette condition que les évaluations<br />
donnent des résultats tangibles permettant de fixer en conséquence des objectifs.<br />
Il est important d'établir un registre de tous les équipements de mesure, par exemple dans une<br />
liste du classeur Excel. Cette liste servira pendant l’année et pendant l’audit interne à vérifier si<br />
des appareils de mesure avec obligation de vérification sont périmés, si les exactitudes requises<br />
pour l’objectif fixé sont atteintes, etc.<br />
4.4.1<br />
4.6.1<br />
16
Lieu de<br />
mesure<br />
Centrale<br />
électrique<br />
Groupe de<br />
consommateurs<br />
Numéro de<br />
l’appareil de mesure<br />
Principe de mesure<br />
atelier 1234567 compteur/ électroaimant<br />
Chaufferie fioul Unitop 3000 relèvement/ sonde<br />
plongeuse<br />
Fréquence des<br />
relevés<br />
Dernier calibrage Exactitude<br />
mensuel avril 2009 5 %<br />
mensuel avril 2009 0,5 %<br />
Tableau 4: Exemple d’une liste d’équipements de mesure<br />
La collecte des informations relatives à l’approvisionnement en énergie d'une installation ou<br />
d’un secteur demande en général beaucoup de travail (si des systèmes de mesure suffisamment<br />
précis ne sont pas installés partout ou si les données ne peuvent pas être sélectionnées automatiquement<br />
ou interrogées p. ex. à distance). Elle signifie souvent, dans un premier temps, la<br />
mesure temporaire ou partielle des installations à l’aide p. ex. de pinces ampèremétriques ou de<br />
comparateurs temporaires, ainsi que le calcul des consommations à l’aide d’estimations de puissances<br />
et d’heures de fonctionnement, etc.<br />
Remarque plan énergétique, de mesure et d’évaluation :<br />
La collecte et l'enregistrement des données de mesure révèlent en général assez rapidement les déficits<br />
d'une installation étant donné que les points de mesure et la saisie des données correspondantes<br />
n’avaient, jusqu’à présent, pas été concus pour les besoins d'un SMEn.<br />
Les équipements de mesure pour la saisie individuelle des données d’un consommateur<br />
n’existent pas. Ils n’étaient tout simplement pas requis pour le fonctionnement habituel, p. ex.<br />
pour effectuer les mesures par consommateur de l'eau froide, l'air comprimé, du gaz ou des<br />
gaz comprimés.<br />
Ils sont trop anciens et pas assez précis pour être utilisés comme référence dans le cadre d’un<br />
SMEn, p. ex. les anciens diaphragmes de mesure pour la vapeur ou les compteurs de chaleur<br />
ou bien des compteurs électriques dont l’âge peut aller jusqu’à 50 ans.<br />
Les valeurs relevées ne donnent souvent pas les résultats escomptés et ne permettent pas de<br />
réaliser un enregistrement sur un laps de temps donné, tel que cela est par exemple nécessaire<br />
pour la saisie de courbes de charge ou de pics de consommation. Les nouveaux compteurs électroniques,<br />
par contre, permettent non seulement de calculer les consommations actuelles, mais<br />
aussi la puissance active et réactive du moment.<br />
La masse de données et d’informations connexes est telle (surtout pour les grandes entreprises),<br />
u’il est impossible de tirer des chiffres les informations pertinentes pour des améliorations possibles<br />
et qu'il s’avère nécessaire d'avoir recours à des logiciels appropriés pour analyser les données.<br />
Les mesures sont les éléments qui font alors comprendre les nécessités du processus de mesure et<br />
les exigences de l'évaluation et il est important qu’elles soient planifiées, réalisées et évaluées de<br />
façon systématique.<br />
Ceci explique pourquoi il est conseillé d’établir pour le management de l'énergie, parallèlement à la<br />
première saisie de toutes les données, un plan de mesure et d'évaluation (réglementation/<br />
procédure) qui va s’étoffer au fur et à mesure de l’acquisition des résultats et sera revu et mis en<br />
jour en permanence ISO 50001)<br />
Conseil aux PME :<br />
Lors de l'évaluation de compteurs, ou de l’installation supplémentaire de nouveaux équipements<br />
de mesure, il s’agit de toujours envisager la possibilité de simplification qu'offre ce que l'on appelle<br />
les « compteurs virtuels ». Il est souvent possible, sur la base de points de mesure du niveau<br />
supérieur en relation (soustraction/ addition) avec les mesures individuelles correspondantes du<br />
niveau inférieur, de délimiter exactement d’autres consommateurs ou secteurs de consommation,<br />
ce qui permet d'économiser des compteurs. Le fonctionnement individuel d’agrégats dans des<br />
secteurs comptés de façon globale fournit également des indications de consommation précises<br />
ou l’enregistrement de courbes de charge qui peuvent être par la suite estimés assez précisément<br />
par le biais des heures de fonctionnement et des états.<br />
17
Pour élargir l’éventail des optimisations possibles, il est également conseillé de collecter des données<br />
complémentaires telles que les données de performance des moteurs ; le cas échéant, les<br />
déperditions de chaleur, y compris le niveau de température de celle-ci, au niveau des installations<br />
; les informations éventuelles concernant les courbes de charge d’agrégats, à supposer que<br />
les appareils de mesure correspondants soient déjà disponibles. Si ce n’est pas déjà le cas, il faudrait<br />
y songer, car ces données enrichissent l’inventaire déterminant pour la fixation de l'objectif.<br />
d) Compte rendu énergétique<br />
A l’aide des données relevées, vous pouvez écrire un compte rendu énergétique<br />
qui sert de base à une première revue de la direction et qui fait état des données<br />
énergétiques initiales. La mission du compte rendu énergétique est de mettre à disposition<br />
un format standardisé permettant d’avoir une vue globale et rapide des<br />
données et des faits recensés sur la consommation énergétique et de les comparer avec les<br />
résultats des futures analyses énergétiques. Ainsi, le compte rendu énergétique est le moyen<br />
d’informer tous les participants et toutes les personnes intéressées par le SMEn, experts externes<br />
compris, en mettant à leur disposition l’intégralité des informations nécessaires. Le compte rendu<br />
énergétique doit être mis à jour annuellement (cf. étape 16).<br />
Un premier compte rendu énergétique complet devrait déjà contenir des objectifs avec des actions<br />
concrètes tirées de l’analyse des données et servir d’ébauche pour un premier programme<br />
d’économies d’énergie. Si le projet SMEn, une fois le niveau I atteint, se poursuit par le niveau II<br />
en mettant en place les structures de management d’un SMEn, il faut alors introduire au compte<br />
rendu énergétique un volet supplémentaire consacré à la planification de l’approvisionnement<br />
en énergie et l’introduction d’indicateurs de performance énergétique permettant la comparaison<br />
pour la période suivante (cf. étape 14).<br />
(2) Saisie de la structure de l'organisation et de la communication<br />
Dans pratiquement tous les organismes, il existe déjà des réglementations d’ordre organisationnel<br />
et des responsabilités concernant le management de l’énergie, à commencer par le département<br />
du contrôle des dépenses qui compare régulièrement les factures d’énergie avec ses<br />
propres relevés de compteurs. Des services ou personnes responsables sont souvent désignés<br />
pour s’occuper de la consommation énergétique dans certains secteurs.<br />
Toutes les réglementations organisationnelles et les procédures existantes doivent être recensées<br />
pour pouvoir être utilisées le cas échéant pour le futur management de l’énergie. Pour la plupart,<br />
il s’agit de procédures établies et efficaces, qui sont utilisées depuis des années et qui, pour<br />
cette raison, devraient être intégrées dans les nouvelles réglementations.<br />
Une telleanalyse organisationnelle montre fréquemment qu’il déjà existe de nombreuses activités,<br />
mais qu'elles ne sont pas coordonnées et se déroulent sans planification d’ensemble et en<br />
dehors des objectifs stratégiques. Elle révèle aussi souvent des insuffisances dans le domaine de<br />
la communication. Ainsi, cette étude systématique de l’organisation et de la communication aide<br />
à fixer les premiers objectifs et à instaurer des actions pour une organisation améliorée. Elle peut<br />
constituer une annexe à la première analyse énergétique (compte rendu énergétique) pour offrir<br />
à la direction un cadre d’informations uniforme.<br />
Conseil aux PME :<br />
Clarifiez :<br />
Qui recense quelles consommations énergétiques (plutôt par habitude ou par un règlement<br />
spécifique) ?Prenez particulièrement en compte les cahiers d’observations des ateliers et les<br />
comptes rendus lors des changements d’équipes etc., mais également la comptabilité qui relève<br />
souvent, même si c’est pour des raisons tout à fait différentes, des données intéressantes.<br />
Qui reçoit les chiffres, les données, les faits concernant les consommations énergétiques pour<br />
les vérifier et le cas échéant les évaluer?<br />
Si personne n’est clairement responsable, le besoin d’action est urgent, même sans parler d’un<br />
SMEn<br />
4.4.3<br />
4.4.4<br />
18
(3) Recensement des obligations légales et des autres exigences (conformité)<br />
L’une des règles pour le bon management d’un système de gestion (management de<br />
la qualité, de l’environnement, sécurité, énergie, etc.) est de s’assurer de la conformité<br />
– en anglais « compliance » – de l’organisme aux lois et directives, mais aussi aux<br />
auto-obligations qu’il s’est imposées. La comparaison entre les lois en vigueur et les<br />
auto-obligations dans le domaine concerné d’une part et la pratique courante au sein de<br />
l’organisme d’autre part, constitue une tâche très importante lors de la collecte des données de<br />
base.<br />
Dans un premier temps, il est essentiel de rassembler toutes les lois prépondérantes, les réglementations<br />
communales, les obligations concernant votre branche et les auto-obligations que<br />
votre organisme s’est fixées (registre de conformité). Le registre doit être établi dans le cadre de<br />
la collecte des données de base et ne devrait contenir que les réglementations qui concernent<br />
l’organisme ou qui pourraient le concerner au fur et à mesure de son développement, afin que<br />
vous puissiez vous concentrer sur l’essentiel.<br />
4.4.2<br />
N° Loi/ règlementation/ décret Exigence requise Procédé / installation concerné(e)<br />
Responsabilité de la mise<br />
enœuvre<br />
1<br />
Tableau 5 : Exemple d’un registre de conformité<br />
Dernière mise à jour le JJ/MM/AAAA par Madame X<br />
Conseil aux PME :<br />
Les agences énergétiques des différentes régions, qui s’occupent quotidiennement de ce domaine,<br />
peuvent être utiles lors de la création d’un tel domaine juridique . D’autres opérateurs<br />
de systèmes de management de l’énergie peuvent offrir leur aide.<br />
Vous pouvez par exemple obtenir des informations normatives et réglementaires sur<br />
http://www.perinorm.com ou en accédant aux textes complets via http://sagaweb.afnor.org.<br />
La mission suivante sera de comparer les réglementations juridiques que vous avez répertoriées<br />
dans ce registre avec les fonctionnements au sein de votre propre organisme. En cas<br />
d’incertitude, n’hésitez pas à faire appel à un expert (cf. conseil ci-dessus).<br />
Remarque : la «compliance» ou conformité aux obligations légales<br />
Même si ce premier recensement n'aboutit pas à l'introduction d'un système de management<br />
avec cycle d'amélioration continue, il doit quand même servir à désigner la ou les personnes responsable(s)<br />
de la mise à jour régulière de ce registre et de la vérification de conformité de<br />
l’organisme. Les exigences et obligations légales constatées existent de fait, même sans<br />
l’introduction d’un système de management formel, et leur non-respect entraîne souvent des<br />
amendes<br />
Si une ou plusieurs réglementations n’ont pas été mises en pratique ou seulement d’une<br />
manière partielle, il s’agit d’ajouter immédiatement au plan d’actions découlant de l’examen des<br />
données de base l’action permettant de rémédier aux écarts détectés. Le respect de toutes les<br />
réglementations juridiques devrait en effet faire partie des objectifs principaux de tout organisme,<br />
indépendamment de la mise en place d’un SMEn. Les résultats de cette partie de l’examen<br />
des données de base devraient constituer une annexe à la première analyse énergétique (compte<br />
rendu énergétique) afin de compléter la liste des informations déjà recueillies.<br />
19
Etape 5 :<br />
Evaluation des facteurs d’influence énergétiques significatifs, premiers<br />
objectifs énergétiques et premier programme d’économies<br />
d’énergie<br />
Lorsqu’ils collectent les données de base sur l’état énergétique actuel (chiffres, organisation,<br />
cadre juridique), les chargés de mission décèlent en général des potentiels<br />
d’amélioration. Ces potentiels devraient être notés et ainsi former une liste<br />
d’économies d’énergie et d’améliorations possibles. Tous les potentiels qui semblent<br />
intéressants doivent être répertoriés, peu importe si une mise en pratique semble actuellement<br />
faisable ou non. Il est important d’indiquer aussi concrètement que possible pour<br />
chaque économie d’énergie de cette liste l’objectif – y compris sa réalisation dans le temps –, les<br />
mesures envisageables, les coûts qu’elle engendre éventuellement, le responsable à désigner.<br />
Cette liste des potentiels permet de définir les premiers objectifs d’économies d’énergie concrets<br />
et de fixer les mesures d’économies d’énergie s’y rapportant. Ces dernières peuvent être<br />
résumées dans un premier programme d’économies d’énergie (ISO 50001 : « Plan d’action<br />
énergie »). Il est essentiel de classer les idées issues de la première collecte des données de base<br />
par ordre de priorité, en distinguant p. ex. si l’organisme est conforme aux obligations légales<br />
(priorité la plus haute), si une mise en pratique rapide à bas coût est possible, si le volume<br />
d’économies est particulièrement grand ou les fluctuations de la consommation sont importantes.<br />
Pour ce faire l’on doit d’abord évaluer les facteurs d’influence significatifs sur la<br />
consommation. Si, par la suite, vous introduisez un SMEn, vous devez mettre à jour annuellement<br />
cette évaluation.<br />
4.4.6<br />
Remarque : Définition des aspects énergétiques / revue énergétique = facteurs d’influence<br />
énergétiques<br />
Le terme d’«aspects» (énergétiques) fut utilísé dans la norme EN 16001, ainsi que dans la norme<br />
ISO 14001. Dans la 16001, le contexte était cependant légèrement différent (ce qui prête malheureusement<br />
à confusion), puisque il y était question principalement des consommateurs d’énergie<br />
significatifs (quantité / influençabilité) et des facteurs d'influence sur la consommation énergétique.<br />
Le chapitre 4.4.3 de l’ISO 50001 relatif à la revue énergétique ne reprend pas ce terme<br />
mais traite en fait du même sujet : l’identification, par le biais d’indicateurs de performance énergétiques<br />
et de comparaisons sur une période donnée, des consommateurs et des facteurs<br />
d’influence significatifs permet de savoir où et comment envisager des mesures d'économies<br />
Comment définit-on un facteur d’influence significatif sur la consommation énergétique<br />
(aspect énergétique)?<br />
Un facteur d’influence significatif sur la consommation énergétique peut être une<br />
consommation élevée en soi ou bien un facteur qui influence fortement (de manière<br />
positive ou négative) la consommation (température moyenne annuelle, maintenance,<br />
réglementations concernant les pauses et les trois-huit, taux d’utilisation, prix<br />
de l’énergie, conditions juridiques, etc.). L’évaluation systématique de ces facteurs<br />
d’influence énergétiques (aspects énergétiques) est un des outils principaux du SMEn permettant<br />
d’identifier les installations et facteurs qui influencent fortement la consommation énergétique<br />
et seront primordiaux pour tout effort visant à la réduire.<br />
4.4.3<br />
20
Pourquoi identifier ces facteurs d’influence énergétiques significatifs ?<br />
Chaque organisme a des moyens restreints (temps, argent, autres ressources). Pour le SMEn et la<br />
réalisation des objectifs, les moyens à disposition sont également restreints. Ces moyens –<br />
comme c’est le cas pour d’autres investissements prévus – doivent être utilisés de manière à ce<br />
que l’organisme obtienne le plus grand profit avec le moins d’effort possible. C’est à<br />
l’organisme lui-même de définir, à travers ses critères d’évaluation, ce qui lui est le plus profitable.<br />
Comment reconnaît-on un facteur d’influence significatif sur la consommation énergétique<br />
?<br />
La première condition préalable est d’établir une liste des consommateurs par ordre<br />
d’importance (ascendant ou descendant). Les plus grands consommateurs font l’objet d’une<br />
évaluation approfondie. Il faut y ajouter d’autres facteurs qui influencent la consommation (cf.<br />
exemples ci-dessus). La deuxième condition préalable est de définir les critères d’évaluation.<br />
niveau de consommation<br />
amplitude de fluctuation de la consommation<br />
écart par rapport à la consommation planifiée<br />
efficacité des coûts<br />
économie potentielle<br />
état de la conformité<br />
degré de pollution de l’environnement<br />
délai de mise en place<br />
possibilités d’influencer<br />
écart par rapport aux benchmarks<br />
Tableau 6 : Critères d’évaluation des facteurs d'influence<br />
Comment trouve-t-on de manière systématique un facteur d’influence énergétique significatif<br />
?<br />
Il existe pour cela des procédés très différents. Ils vont de la simple évaluation suite à la discussion<br />
de l’équipe énergie « à la table verte » jusqu’aux modèles de calculs complexes.<br />
Critères<br />
Facteur én<br />
Consommateur<br />
1<br />
Degré<br />
d’influence<br />
possible<br />
consommation<br />
Consommateur2<br />
Consommateur<br />
...x<br />
Exigence juridique<br />
Utilisation à<br />
pleine capacité<br />
Consommation<br />
Fluctuation<br />
de la<br />
consommation<br />
Consommation<br />
planifiée<br />
basse forte dans les<br />
limites<br />
élevée aucune trop<br />
élevée<br />
Coût<br />
moyen faible<br />
(électricité)<br />
moyen<br />
(gaz)<br />
Economie Etat de la<br />
potentielle conformité<br />
élevée<br />
action<br />
inutile<br />
action<br />
nécessaire<br />
Pollution<br />
de<br />
l’environne<br />
ment<br />
Délai de<br />
mise en<br />
place<br />
Ecart avec<br />
les benchbenchmarks<br />
faible rapide grand élevé<br />
moyenne moyen meilleur moyen<br />
moyenne forte moins élevé moyenne à surveiller forte long benchmark<br />
(électricité)<br />
élevée aucune<br />
(Off. fed. 1 )<br />
obligation<br />
de nettoyage<br />
élevé élevée action<br />
nécessaire<br />
élevée moyenne moyenne faible moyenne action<br />
inutile<br />
moyenne<br />
(consom.<br />
én.)<br />
aucun<br />
actuellement<br />
aucune<br />
influence<br />
moyenne moyen grand<br />
(mauvais)<br />
Entretien élevée faible élevée élevé élevée moyen forte rapide grand haut<br />
Système par<br />
roulement<br />
Température<br />
moyenne annuelle<br />
moyenne aucune moyenne moyen faible action<br />
inutile<br />
faible moyen benchmark<br />
moyenne moyenne moyenne moyen moyenne aucun moyenne aucun aucune<br />
influence<br />
haut<br />
aucune influence<br />
moyen<br />
haut<br />
aucune influence<br />
Tableau 7 : Exemple d’une évaluation des facteurs d’influence significatifs sur la consommation<br />
énergétique<br />
1 Office fédéral de l'économie et du contrôle des exportations / Bundesamt für Wirtschaft und Ausfuhrkontrolle (BAFA)<br />
21
Exemple : une analyse semi-quantitative réalisée à l’aide d’une illustration par une matrice est<br />
souvent utile. D’un côté, vous mettez tous les facteurs d’influence énergétiques que vous<br />
avez choisis, de l’autre, tous les critères. Si les critères ont une influence forte, vous pouvez le<br />
faire ressortir par des chiffres (scores), des couleurs (fort, moyen, aucun). Chaque champ de la<br />
matrice est étudié et évalué individuellement. A la fin, vous notez le résultat par rapport aux<br />
facteurs d’influence. Les facteurs d’influence énergétiques avec les scores les plus élevés (en<br />
général en rouge ou en jaune) sont les aspects significatifs. Les critères d’une grande importance,<br />
comme par exemple l’état de la conformité, peuvent être mis en avant par pondération.<br />
S’il y a trop de facteurs d’influence et de critères, l’analyse peut également se faire en deux<br />
temps. On confronte d’abord tous les consommateurs et les facteurs supplémentaires avec<br />
quelques critères importants (consommation/influence sur cette dernière, conformité, potentiel<br />
d’économies) et les plus importants seront ensuite évalués selon tous les critères.<br />
Remarque : Objectifs concernant les facteurs essentiels d’influence sur la consommation<br />
énergétique<br />
Les facteurs qui s’avèrent significatifs pour la consommation énergétique donnent lieu à la formulation<br />
d’objectifs d’économies d’énergie. Il est nécessaire de fixer des objectifs pour au moins tous les<br />
facteurs significatifs, des objectifs supplémentaires pouvant être ajoutés par la suite. Il est donc important<br />
de faire ressortir les trois ou quatre aspects essentiels car vous ne pouvez poursuivre, en<br />
même temps et de façon approfondie, qu'un nombre limité d'objectifs avec les différentes actions<br />
que cela comporte<br />
A ce stade d’évaluation approfondie, il est clair qu’un programme d’économies d’énergie peut<br />
être établi sur une base solide. Ce dernier résume tous les objectifs concernant les facteurs<br />
d’’influence sur la consommation (dans la perspective de faire des économies) sur les aspects<br />
significatifs. La liste des objectifs doit être rédigée de manière aussi concrète que possible. Des<br />
objectifs tels que « la baisse de la consommation pour la production de chaleur » ou « la modernisation<br />
de l’éclairage » sont des objectifs stratégiques et font partie de la politique énergétique<br />
ou d’une stratégie énergétique de premier ordre.<br />
Les objectifs opérationnels du programme énergétique doivent toujours être mesurables.<br />
Des « objectifs » qui ne sont pas mesurables et dont on ne peut prouver la<br />
mise en pratique, ne sont pas de vrais objectifs, et ne sont ni compréhensibles ni atteignables.<br />
Pour pouvoir vérifier si, indépendemment de la production des variation<br />
saisonnières etc., les objectifs sont atteints, il est conseillé de les mettre en rapport<br />
avec des bases variables telles que la consommation énergétique par kg ou m2 de la pièce produite<br />
ou avec ce que l’on appelle un « degré-jour de chauffage » ou une grandeur semblable.<br />
L’ISO 50001 préconise que dans le plan d’action, en formulant un objectif on précise déjà la façon<br />
dont la mise en pratique doit être prouvée.<br />
Un programme d'économies d’énergie (désigné sous le terme de « action plan » dans l’ISO<br />
50001) à soumettre à la direction pour une première revue se fait à partir : du résumé des objectifs<br />
comprenant la définition des actions nécessaires, de l’attribution des différentes responsabilités<br />
et de la fixation des délais pour la mise en œuvre. De plus, les ressources nécessaires qui doivent<br />
être mises à disposition pour atteindre les objectifs doivent être mentionnées.<br />
4.4.6<br />
22
Surtout au début d’un management systématique de l’énergie, vous pouvez économiser<br />
beaucoup d’énergie (en faisant des économies financières importantes) souvent en appliquant<br />
des mesures simples et avec peu de dépenses d’investissement. Mais il arrive plus souvent que<br />
l’on ne puisse faire des économies qu’avec de grandes dépenses d’investissement, ce qui entraîne<br />
une importante immobilisation du capital avec des pertes de liquidités correspondantes.<br />
Avant de décider définitivement des objectifs lors de la revue, il est donc important d’indiquer<br />
non seulement les investissements absolus mais aussi de calculer les périodes d’amortissements<br />
de manière dynamique, s’il s’agit de sommes plus importantes et d’amortissements plus longs.<br />
Cela permet à la direction de prendre une décision en toute connaissance de cause.<br />
Investissement/<br />
mesure<br />
Investissement<br />
[€]<br />
Taux d’intérêt<br />
interne [%]<br />
Exploitation technique<br />
[a]<br />
Economie<br />
[€/a]<br />
Amortissement<br />
statique [a]<br />
Facteur d’annuité<br />
[1/a]<br />
Amortissement<br />
dynamique<br />
[a]<br />
150.000 12,0% 15,0 40.000 3,75 0,1468 5,28<br />
Tableau 8 : Exemple de calcul de l’amortissement dynamique<br />
Nombreuses sont les entreprises qui calculent l’acquisition et l’emploi de machines ou unités de<br />
production nouvelles sur la seule base des intérêts productifs internes. Les résultats sont souvent<br />
positifs, même si la période d’amortissement s’en trouve nécessairement prolongée ; car<br />
l’investissement dans de nouvelles techniques de productions fait souvent plus de sens que tout<br />
autre placement. Cette observation est également pertinente pour des investissements en vue<br />
d’une amélioration de l’efficacité énergétique, où le mode de calcul basé sur les intérêts internes<br />
peut servir. Son application est par contre fonction de la trésorerie de l’entreprise (qui forme<br />
également la base pour de nombreux modèles de contracting.<br />
Les coûts de l’énergie se développent également de manière dynamique. Nous recommandons<br />
d’effectuer ce que l’on appelle des « examens de sensibilité » permettant de savoir à partir de<br />
quel prix de l’énergie il est judicieux de faire un investissement qui permettra de faire des économies.<br />
De plus, il faut prendre en considération la planification d’approvisionnement en énergie.<br />
Des économies importantes peuvent influencer les tarifs, ce qui peut entraîner d’autres<br />
avantages mais aussi des augmentations de coûts.<br />
Conseil pour les PME :<br />
Vous pouvez effectuer un simple calcul de sensibilité en calculant à plusieurs reprises<br />
l’amortissement dynamique, à la fois avec les différentes économies des coûts énergétiques (sur<br />
la base des changements de prix) et aussi avec les différents taux d’intérêts. Ceci facilite le choix<br />
du bon moment pour la mise en œuvre d’un bon objectif qui pourrait, sur le moment, sembler<br />
non-rentable.<br />
Il est conseillé de contrôler occasionnellement la poursuite des objectifs et d’avoir une trace<br />
écrite de l’état de la mise en œuvre (cf. tableau 11 dans l’étape 13). Une surveillance systématique<br />
suivant une manière de procéder bien précise ne s’impose qu’une fois que l’organisme<br />
est entré dans un cycle d’amélioration continu (cf. description de l’étape 17 du niveau III).<br />
23
Objectif<br />
d’économies<br />
Mesure(s) Coûts Economie<br />
de CO 2<br />
RSI 2 [a]/<br />
Economie<br />
des coûts<br />
Responsable<br />
Date<br />
limite l<br />
Economie<br />
d’électricité de<br />
37.400 MWh<br />
Diminuer la consommation<br />
d'électricité<br />
d’environ 690<br />
MWh<br />
Diminuer la consommation<br />
d’électricité de 74<br />
MWh<br />
Diminuer la consommation<br />
d’électricité de<br />
1.350 kWh/lampe<br />
Diminuer la consommation<br />
d’électricité de 50<br />
MWh<br />
Diminuer la consommation<br />
d’électricité de 350<br />
MWh<br />
Diminuer la consommation<br />
d’électricité de<br />
1 000 MWh<br />
Réduire la consommation<br />
de gaz de<br />
300 MWh<br />
Diminuer la consommation<br />
d’électricité de 250<br />
MWh<br />
optimisation de<br />
l’orientation énergétique et<br />
remplacement des vieux<br />
transformateurs<br />
baisse de consommation<br />
de diesel de 5 % grâce à<br />
l’utilisation d’huiles usagées<br />
utilisation de pompes uniquement<br />
de manière automatique<br />
remplacement par des<br />
lampes plus efficaces<br />
baisse de l’air comprimé de<br />
1 bar<br />
intégration de l’électricité<br />
produite à partir de<br />
l’énergie hydraulique<br />
réduction des pertes d’air<br />
comprimé dans les circuits<br />
par l’installation de<br />
purgeurs d’eau de condensation<br />
à flotteur ouvert<br />
réduction de la performance<br />
des sécheurs de 50<br />
%<br />
installation d’un système<br />
de contrôle de l’énergie<br />
pour une utilisation efficace<br />
des fourneaux<br />
3 150 € 16 800 < 2 service planification<br />
des projets<br />
techniques<br />
0 € 185 t/ a direct<br />
64 000 €/ a<br />
0 € 48 t/ a direct<br />
6 500 €/ a<br />
100 €/<br />
lampe<br />
878 kg/<br />
lampe/ a<br />
0 € 31 t/ a direct<br />
6 150 €/ a<br />
100 000<br />
€<br />
200 t < 3<br />
35 000 €/ a<br />
10 000 € 570 t < 0,2<br />
55 000 €/ a<br />
0 € 600 t direct<br />
8 100 €/ a<br />
15 000 € 169 t < 1<br />
23 550 €/ a<br />
responsable de<br />
production<br />
service planification<br />
des projets<br />
techniques<br />
117 €/lampe entretien technique<br />
des bâtiments<br />
service planification<br />
des projets<br />
techniques<br />
service planification<br />
des projets<br />
techniques<br />
responsable de<br />
production<br />
responsable de<br />
production<br />
responsable de<br />
production<br />
05/20xx<br />
07/20xx<br />
04/20xx<br />
03/20xx<br />
03/20xx<br />
04/20xx<br />
11/20xx<br />
05/20xx<br />
06/20xx<br />
Tableau 9 : Exemple de mesures d’économies d’énergie tirées de programmes énergétiques<br />
Conseil pour les PME :<br />
C’est surtout au début d’un management de l’énergie que se révèlent souvent rapidement des potentiels<br />
d’économies réalisables grâce à des mesures simples et peu onéreuses :<br />
réduire les périodes de marche à vide des installations grâce à des changements d’ordre organisationnel;<br />
former les employés pour qu’ils éteignent les installations pendant les pauses ou qu’ils interdisent<br />
une consommation superflue (formations régulières);<br />
maintenance et nettoyage des installations industrielles et filtres pour diminuer les pertes de<br />
pression;<br />
nettoyer les machines et les vêtements avec des moyens autres que de l’air comprimé;<br />
utiliser la déperdition de chaleur pour chauffer en hiver;<br />
baisser les températures intérieures et celles de l’eau, diminuer la pression par ex. dans le système<br />
d’air comprimé<br />
2 RSI L’enregistrement / retour sur investissement des courbes de charge et la comparaison avec les procédés de production révèle<br />
souvent des potentiels.<br />
24
Etape 6 :<br />
Revue des résultats et auto-engagement de la direction<br />
La direction et tous les services et personnes qui influencent la consommation<br />
énergétique de manière significative établissent, à l'aide<br />
des données obtenues à la première étape, une première revue<br />
énergétique. Cette revue est un outil de communication permettant<br />
d'exposer, d’expliquer et de débattre des résultats de la première collecte de données.<br />
Maintenant que les travaux préparatoires – liste des économies d’énergie possibles, première<br />
évaluation des facteurs d’influence significatifs sur la consommation énergétique, ébauche d’un<br />
programme d’économies d’énergie – sont achevés, il convient de prendre lors de la revue les décisions<br />
suivantes:<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
Confirmation de la conformité ou formulation des mesures à prendre pour atteindre le respect<br />
des lois énergétiques.<br />
établissement et confirmation des facteurs d’influence énergétiques significatifs sur la consommation<br />
et des coûts énergétiques sur lesquels les objectifs énergétiques doivent être fondés;<br />
confirmation ou bien déduction logique des objectifs énergétiques et du programme<br />
d’économies d’énergie pour la prochaine période (surtout des questions présentant un flou<br />
juridique);<br />
formulation d’une première stratégie énergétique (directives ou autres) de l’organisme;<br />
établissement d’une structure d’organisation ayant pour but de travailler sur les objectifs,<br />
recenser les données, communiquer de façon régulière et, le cas échéant, décider de la poursuite<br />
du SMEn au niveau supérieur (chargé de mission énergie, équipe énergie, etc.);<br />
décision sur la marche à suivre (consolider les bases du système et accéder au niveau II ou<br />
seulement mettre à jour tous les ans les données de base et s’en tenir au niveau I).<br />
C’est à ce stade-là, au plus tard, que les résultats de cette première revue doivent être publiés<br />
sous une forme adéquate afin d'informer, impliquer et motiver tous les employés. L’information<br />
complète devrait servir à faire participer activement tous les employés aux efforts d’économies<br />
d’énergie.<br />
4.7<br />
25
Niveau II - Intégration du SMEn dans les processus de l’entreprise<br />
Jusqu’ici, les bases essentielles sur lesquelles est bâti un SMEn ont été établies. Même si le projet<br />
s’arrête là et si l’entreprise ne passe pas au niveau supérieur – sur lequel est bâti un système de<br />
management conforme à la norme ISO 50001 et éventuellement certifiable –, l’auto-analyse qui<br />
vient d’être effectuée permet déjà de déceler et de mettre en œuvre des économies considérables.<br />
Cela suffit-il pour l’instant ? Faut-il simplement poursuivre la saisie annuelle et l’évaluation du<br />
management et de ses objectifs ? Ou bien faut-il se servir des paramètres énergétiques, des<br />
facteurs d’influence et des informations saisis comme base pour développer un système de<br />
management complet, conforme à la norme ISO 50001?<br />
Si tel est le cas, le guide continue maintenant avec les étapes 7 à 14 afin de mettre en place les<br />
structures essentielles d’un système de management, les moyens et outils nécessaires pour sa<br />
réalisation. Ces étapes peuvent en partie être traitées en parallèle pour réduire le plus possible le<br />
délai de mise en œuvre du SMEn. Il n’y a rien de pire qu’un processus qui traîne en longueur et<br />
donne aux employés, qui ont été dûment informés et encouragés à s'impliquer, le sentiment<br />
que « de toute façon, cela ne donnera jamais rien ». Une fois qu’ils se sont désintéressés du projet,<br />
il est difficile par le suite de remotiver les employés.<br />
Le titre du niveau II indique déjà qu’il ne s’agit pas de greffer de nouveaux processus, mais qu’il<br />
suffit de compléter ceux existants là où cela s’avère nécessaire. Les étapes suivantes décrivent les<br />
éléments les plus importants qui assurent l’efficacité du SMEn dans tous les domaines d’une organisation.<br />
Etape 7 :<br />
Politique énergétique<br />
Dans la première revue, vous avez formulé une stratégie énergétique fondamentale.<br />
A présent, vous en êtes au stade où il vous faut élaborer et mettre en place des<br />
structures de SMEn fixes, c.-à-d. établir une politique énergétique comme objectif<br />
majeur de la direction. Cette politique énergétique fixe le cadre général du système –<br />
comme c’est le cas pour d’autres systèmes de management –, indique la voie à<br />
suivre et sert de référence pour les activités qui permettent à l’organisme de faire des économies.<br />
La direction décide dans sa politique énergétique quel sera le degré d’importance accordé au<br />
management de l’énergie. Il ne suffit pas que la direction donne son consentement à la politique<br />
énergétique, il est nécessaire qu’elle participe activement à sa formulation et à sa mise en place.<br />
C’est un moyen d'assurer que les attentes et les souhaits de la direction concernant un SMEn<br />
sont enregistrés, puis réalisés, et que tous les services de l’organisme fournissent le soutien<br />
nécessaire.<br />
S’il existe déjà une politique d’entreprise ou d’autres systèmes de management pour lesquels<br />
une telle politique a été fixée, il est conseillé, une fois que les attentes de la direction ont été<br />
formulées, de compléter la politique existante par les dispositions prises liées à l’énergie. Les bases<br />
telles que l’obligation de respecter les lois en vigueur et le principe d’amélioration continue<br />
sont également communes aux autres systèmes de management. La politique énergétique doit<br />
être formalisée par écrit et signée par la direction.<br />
Les paramètres suivants sont nécessaires pour établir la politique du SMEn sur des bases solides:<br />
le respect des lois et des réglementations concernant votre organisme est une condition sine<br />
qua non pour pérenniser votre système de management ;<br />
il en est de même pour le principe d’amélioration continue (cycle PDCA) qui est la base et le<br />
contenu des systèmes de management actuels quelque soit leur nature;<br />
4.3<br />
26
le relevé systématique du type et de la quantité d’énergie utilisée et l’évaluation des résultats<br />
sont également, comme démontré aux étapes précédentes, fondamentaux pour un SMEn ;<br />
la mise à disposition des ressources nécessaires par la direction expressément stipulée dans la<br />
politique énergétique ;<br />
il est par ailleurs important de veiller, lors de l’achat de produits et de prestations de service, à<br />
leur efficacité énergétique, celle-ci étant un point principal de la conception et du développement<br />
(selon ISO 50001) ;<br />
la mise en relief des spécifités de l’organisme relatives à la consommation énergétique, c.-à-d.<br />
les points essentiels sur lesquels il faudra travailler et qui vont déterminer les principaux objectifs<br />
stratégiques.<br />
La politique énergétique doit être confirmée ou mise à jour annuellement (p. ex. lors de la revue).<br />
Un organisme appliquant un SMEn doit s’assurer que cette politique énergétique est communiquée<br />
à toute personne travaillant pour lui ou en son nom. Cela inclut des prestataires de<br />
services dont les employés sont également tenus de respecter les règles générales relatives à<br />
l’efficacité. La politique énergétique, comme d’autres politiques de management, peut être portée<br />
à la connaissance du public (p. ex. via le site Internet de l’organisme).<br />
Conseil aux PME :<br />
Pour établir une politique énergétique, nous vous conseillons d’organiser une réunion en utilisant<br />
la méthode Metaplan.<br />
Celle-ci consiste à rassembler, résumer et trier par ordre d’importance les opinions, idées et<br />
souhaits des participants concernant les différents aspects (amélioration continue, conformité,<br />
économies par le biais de la protection de l’environnement, etc.) L’ébauche d’une formulation<br />
peut être commencée plus tard par un petit comité ou par le responsable, puis être votée en<br />
plus grand comité.<br />
Etape 8 :<br />
Organisation, communication, mise à disposition des ressources<br />
Si l’analyse de l’organisme réalisée à l'étape 4 a révélé des insuffisances, il est grand<br />
temps de créer des réglementations organisationnelles pour le SMEn.. Il faut nommer,<br />
parmi les membres de la direction, un responsable management énergie ou<br />
responsable énergie, si cela n’avait officiellement pas encore été fait. Il est<br />
également possible de désigner en complément un chargé de mission énergie. Ces personnes<br />
peuvent avoir exercé auparavant la fonction de responsables de projet. S’il le juge nécessaire,<br />
l'organisme peut également désigner une équipe énergie. Le responsable management énergie<br />
peut à son tour nommer un responsable énergie qui expédiera les affaires administratives<br />
courantes liées au SMEn.<br />
Vous devez fournir au responsable management énergie toutes les autorisations qui lui seront<br />
nécessaires pour introduire, mettre à jour et contrôler le SMEn. Surtout il doit pouvoir faire appel<br />
à des cadres pour qu'ils le soutiennent dans son travail. Il est conseillé de prévoir pour le rôle du<br />
responsable management énergie au moins un poste à temps partiel et, dans un grand<br />
organisme, un poste à temps plein ou le soutien d’un chargé de mission énergie en<br />
complément. Le responsable management énergie devrait disposer d’expériences et de<br />
qualifications dans des domaines liés à l’énergie. Tous les employés doivent connaître son rôle et<br />
il doit être intégré dans la structure de l’organisme/ dans l’organigramme. Ses missions, son<br />
domaine de responsabilités ainsi que ses objectifs doivent être formalisés dans un descriptif des<br />
tâches ou une fiche de poste. Il convient que le responsable énergie soit en contact direct et<br />
continu avec la direction de l’organisme.<br />
Il est important d’organiser dès le début la communication interne, c’est-à-dire d’établir<br />
l’échange rapide et efficace des informations concernant l’état énergétique, des derniers résul-<br />
4.2.2<br />
27
tats et des idées. Il peut être utile, surtout dans les grands organismes, de nommer une équipe<br />
énergie ou une commission qui se réunit régulièrement (éventuellement en présence de la<br />
direction), une réunion par trimestre pouvant être considérée comme « régulière ». Le rôle de<br />
cette équipe est d’observer la situation actuelle et de suivre la mise en œuvre des objectifs et de<br />
décider des actions ultérieures ou complémentaires. Une équipe énergie peut assister la direction<br />
et le responsable management dans toutes les tâches relatives à l’introduction, la mise en œuvre<br />
et le maintien d’un SMEn. Les membres de l’équipe énergie devraient pour cette raison venir des<br />
domaines principaux et de tous les services touchant à l’énergie afin de rassembler toutes les<br />
connaissances relatives aux processus directement liés à l'énergie. Une équipe énergie qui<br />
travaille de manière efficace est un dispositif très utile pour l’implantation rapide d’un SMEn.<br />
L’exemple suivant illustre l’organisation possible d’une structure de l’énergie.<br />
Illustration 6 : Exemple d’organisation du management de l’énergie<br />
Différentes représentations graphiques des tâches et autorisations des chargés de missions et<br />
des responsables dans les systèmes de management se sont avérées utiles. Si votre organisme<br />
fonctionne déjà selon un management systématique, il est conseillé de conserver le type de<br />
représentation préexistant et d'y intégrer les responsabilités relatives au nouveau SMEn.<br />
Tableau 10 : Exemple d’une matrice des responsabilités<br />
28
Il est indispensable de mettre à disposition les ressources nécessaires à la mise en œuvre de la<br />
politique énergétique et du programme d’économies d’énergie pour que ceux-ci soient réalisés<br />
dans les temps et selon les critères de qualité définis par les responsables. De plus, le responsable<br />
management énergie a besoin, outre le délai qui lui a été imparti, de certains outils de<br />
travail et de compétences; il peut également faire appel aux services de l’organisme qui peuvent<br />
l’assister et avoir éventuellement le concours d’une assistance extérieure dans les limites du<br />
budget alloué. Il est donc important qu’il y ait un poste budgété pour lui dans la planification financière.<br />
Conseil aux PME :<br />
De quelles ressources avez-vous besoin ?<br />
Temps : si vous mettez en place une équipe énergie, ses membres ont besoin de temps alloué<br />
à cette mission (qui sera p. ex. confirmé par la participation de la direction).<br />
Argent : les moyens qui sont à la disposition des responsables doivent être budgétisés. De<br />
plus, le chargé de mission devrait avoir un budget fixe à son entière disposition. La possibilité<br />
d’augmenter ce budget grâce aux économies réalisées peut être un facteur très motivant !<br />
Postes d’assistance : l’assistance d’autres services importants (IT, maintenance, recherche et<br />
développement) devrait être stipulée dans le descriptif des tâches et des fonctions. La réunion<br />
de l’équipe énergie est l’occasion de faire appel à ces services.<br />
Personnel : l’information et la formation des employés est un facteur essentiel pour leur participation<br />
active, qui peut mener à des économies considérables. Le service du personnel a<br />
donc besoin de moyens prévus à cet effet.<br />
Equipement/ technologie : il vous faut non seulement des appareils de mesure et des<br />
équipements pour la saisie des données, mais également des personnes qui sachent s’en servir,<br />
les installer ou les entretenir.<br />
Conseil externe : le chargé de mission ou le service compétent devraient obtenir un budget<br />
pour des conseils ou des services.<br />
Etape 9 :<br />
Documentation sur le SMEn, maîtrise des documents et des enregi<br />
strements<br />
Il est important de décider de l’organisation du déroulement, non seulement concernant<br />
l’organisation hiérarchique (organigramme), mais aussi concernant la mise au<br />
point des activités liées à l’énergie (étape 10) ainsi que la méthodologie à appliquer<br />
pour la saisie et le suivi des actions d’amélioration (étape 13). Les activités liées à<br />
l’énergie comprennent : le contrôle continu de l’énergie (étape 15), l’organisation de la formation<br />
des employés (étape 11), la communication interne et surtout externe (étape 12). Il convient<br />
de documenter le déroulement du processus à l’intérieur de chaque étape ; voir les explications<br />
détaillées aux étapes correspondantes.<br />
La saisie des données et des exigences juridiques et autres, leur vérification et par la suite<br />
l’évaluation des facteurs énergétiques (étape 5) significatifs ont déjà été traitées. A présent, il<br />
s’agit de documenter la procédure choisie pour la mise à jour continue de ces données et<br />
d’introduire cette procédure dans l’organisme. Les étapes ultérieures telles que l’organisation de<br />
l’audit interne (étape 16), la démarche pour trouver des objectifs jusqu’à la réalisation ou<br />
l’actualisation du programme énergétique (étape 17), la revue de management (étape 18) sont<br />
autant de processus qu'il s’agit de documenter. Les résultats essentiels doivent être documentés.<br />
4.6.5<br />
29
Remarque : Documents et Procès-verbaux<br />
Des documents reflètent la réglémentation du SMEn, par ex. les methodes. Par contre,<br />
lestraces écrites font état du résultat ou fournissent la preuve de certaines interventions.<br />
Ainsi, pour certaines interventions documentées il y a aura des traces écrites (relatant par ex. les<br />
résultats d’un audit interne ou d’une revue de la direction.<br />
ISO 50001 ne définit pas les termes de façon aussi claire que le font d’autres normes. Le tableau<br />
13 montre quels documents sont exigés par ISO 50001 et quel est le minimum des traces écrites<br />
prouvant le bon fonctionnement du SMEn.<br />
Tous les systèmes de management exigent une documentation et une trace écrite des<br />
éléments clés. Il y a une bonne raison à cela : seul ce qui a été noté peut être amélioré. Si l’on<br />
se base uniquement sur des conventions orales, l’expérience nous dit que différentes personnes<br />
peuvent agir de manière très différente en pensant être en train de mettre en<br />
pratique ces conventions. Seule une base écrite permet de comparer les objectifs prévus<br />
avec les objectifs réalisés et fournir une preuve de ce qui doit être amélioré. La formalisation<br />
écrite dans le cadre d’uns SMEn n’est donc en aucun cas une «tâche obligatoire dénuée de<br />
sens».<br />
Prenons comme exemple la saisie des données énergétiques (cf. Remarque : « plan<br />
énergétique, de mesure et d’évaluation »). Pour assurer la qualité, la reproductivité et<br />
la comparabilité des données, il est important de définir comment le relevé doit être<br />
fait, avec quelle fréquence, quand, dans quel délai et quelle est la qualité exigée. Ces<br />
indications peuvent par exemple faire partie de l’introduction du compte rendu énergétique.<br />
«Mettre sous forme écrite» ne veut pas dire rédiger un manuel avec des centaines de pages<br />
que personne ne lira par la suite. Il est tout à fait possible d’illustrer les processus sous forme de<br />
graphiques. Une version papier n’est pas non plus obligatoire. Les logiciels récents workflow<br />
pour le traitement de données sont une bonne alternative à de simples descriptions de textes.<br />
Même les logiciels de Word Office vous permettent de créer des parties de graphiques et des<br />
descriptions dans lesquelles vous pouvez insérer des liens vers des documents justificatifs, des<br />
formulaires, etc. Des programmes comme Visio ou PowerPoint se prêtent très bien à la présentation<br />
visuelle et permettent également d’établir des liens avec d’autres documents. De plus, une<br />
solution informatique assure l’accès aux informations pour tous les employés.<br />
Il est conseillé de réaliser l’étape 9 en parallèle avec d’autres étapes. Sachant qu'il<br />
faut au tout début se mettre d’accord sur la forme du document (texte, workflow,<br />
combinaison des deux, support informatique ou papier, etc.) et sur les points concernant<br />
ce que l’on appelle la « maîtrise des documents ». Cette dernière désigne les<br />
différents aspects concernant un marquage clair, par exemple avec des numéros, la<br />
date de mise à jour, la personne responsable du contenu et de la vérification, ainsi que les règles<br />
concernant l’archivage des versions plus anciennes et des enregistrements. En produisant des<br />
traces écrites il faut veiller à ce qu’elles soient et restent toujours lisibles, identifiables et traçables.<br />
L’étendue d’une telle documentation dépend du type et de la taille de l’organisme ainsi que de<br />
la complexité des processus. Si l'organisme a déjà introduit un système de management de la<br />
qualité ou de l’environnement et dispose donc déjà d’un système de documents, il est vivement<br />
recommandé d’intégrer les documents relatifs au SMEn au système existant, car les employés le<br />
connaissent bien. Avec le temps, la documentation prendra du volume au fur et à mesure des<br />
informations recueillies sur les différentes opérations liées à l'énergie. Il est donc judicieux<br />
d’établir dès le début une structure hiérarchique claire. Celle-ci peut être complétée par la suite<br />
par les nouvelles réglementations, accessibles à tout moment aux personnes concernées par le<br />
biais des liens.<br />
4.5.4<br />
4.4.1<br />
4.5.4.2<br />
30
Illustration 7 : Exemple d’une structure de système<br />
Conseil aux PME :<br />
Pour conserver une bonne vue d’ensemble de tous les documents importants pour le SMEn, enregistrements<br />
compris (p. ex. données énergétiques, expériences, audits, réunions, etc.), il est<br />
recommandé, lorsque d’autres systèmes de management fonctionnent déjà et que les nouvelles<br />
données sont intégrées à la documentation existante, de faire une liste de tous les documents du<br />
SMEn5 valables (avec le nom du document, du responsable, la date et le numéro de révision).<br />
Etape 10 : Mise au point des opérations liées à l’énergie<br />
Il est d'une part important de définir les opérations essentielles et les processus liés<br />
au système et d’autre part de décrire en détail les activités qui ont une forte influence<br />
sur la consommation énergétique (cycles de chauffage, conduite des installations,<br />
travaux d’entretien et de maintenance, achat de matières premières et<br />
d’installations liées à l’énergie, gestion des bâtiments, opération du parc de véhicules, etc.). Répertorier<br />
ces activités permet d'identifier les « meilleures pratiques » et d’améliorer par la suite<br />
les processus de manière systématique. La maîtrise opérationnelle consiste à planifier et exécuter<br />
les activités liées aux facteurs d’influence énergétiques significatifs de telle manière qu’il en résulte<br />
un minimum de consommation énergétique avec un maximum d’efficacité.<br />
La première analyse des facteurs d’influence énergétiques essentiels a déjà mis en relief les principaux<br />
processus ayant une incidence sur la consommation énergétique. Une observation approfondie<br />
de toutes les opérations de l’organisme (éventuellement déjà recensées dans d’autres<br />
systèmes de management comme le management de la qualité) montrera quels processus doivent<br />
être décrits de manière plus détaillée dans la première ébauche (et qui seront éventuellement<br />
à prendre en considération pour la prochaine évaluation des facteurs d’influence<br />
énergétiques). Il est par expérience conseillé de compléter le présent chapitre au fur et à mesure<br />
que le SMEn est mis en place et que les résultats sont collectés.<br />
Les processus suivants, entre autres, ont une influence durable sur la consommation énergétique<br />
et doivent être par conséquent décrits et réglementés de manière exacte :<br />
la conception et la construction de bâtiments;<br />
la planification d’unités de production et de procédures énergétiquement efficaces ;<br />
le développement de produits (services) et procédés énergétiquement efficaces ;<br />
la recherche et l’achat de matériaux et de services énergétiquement efficaces (dont le<br />
traitement nécessite une faible consommation énergétique) ainsi que<br />
l’entretien et la remise en état de bâtiments, d’installations et d’équipements.<br />
4.5.5<br />
31
Il convient dans un premier temps d’étudier en détail avec les responsables les processus de planification<br />
existants. Peut-on y trouver des idées pour des solutions énergétiquement efficaces ?<br />
Si tel n'est pas le cas, il faut les compléter. Les responsables, conjointement avec le chargé de<br />
mission énergie, ont la tâche de rechercher de manière systématique de telles possibilités sur le<br />
marché (techniques, procédures, processus).<br />
Opérations liées à l’énergie au stade de la conception et du développement<br />
En particulier les nouvelles installations, nouveaux équipements et bâtiments ont une<br />
influence significative et durable sur la consommation énergétique d’un organisme. Il<br />
est donc primordial de ne les envisager que sous l’angle de l’efficacité énergétique et<br />
de son optimisation.<br />
Il en va de même pour la consommation énergétique de services et de produits sur toute leur<br />
durée de vie, sachant que leur consommation peut être largement supérieure à celle de<br />
l’organisme lui-même. Les activités de recherche et développement sont donc des opérations<br />
étroitement liées à l’énergie qui doivent être minutieusement définies.<br />
Comment se procurer des installations, des matériaux et des services d’efficacité énergétique<br />
?<br />
Dans le cahier des charges des bâtiments ou des installations, les critères d’efficacité<br />
énergétique doivent absolument être pris en considération. A l’achat des machines<br />
par exemple, il faut explicitement demander les indications concernant la consommation<br />
p. ex. d’électricité, de chaleur, de gaz, de froid ou d’air comprimé au niveau de<br />
points de calcul définis, indications qui seront parties intégrantes du contrat.<br />
Ces indications permettent de faire des comparaisons de coûts en prenant en compte, en plus<br />
des amortissements, les coûts d’exploitation (concept du coût total de possession/TCO). Dans la<br />
phase de demande de devis et la phase d’achat, il convient de signaler clairement aux fournisseurs<br />
potentiels que la consommation énergétique des installations ou services proposés<br />
représente un facteur important pour l’évaluation et le choix du fournisseur. Les critères relatifs à<br />
ce choix doivent être établis avant la demande.<br />
Il est souvent possible d'optimiser également des installations existantes, ou leur utilisation ou la<br />
manière de les conduire, en particulier en faisant appel à l'expérience des employés. Il convient<br />
d'utiliser ici des programmes d'analyse systématiques ou de compléter les programmes existants<br />
(p. ex. dans le cadre d’activités TPM). L’important, c’est de faire prendre conscience à toutes les<br />
personnes travaillant pour l’organisme (site de l’entreprise dans son ensemble) des opérations<br />
qui sont énergétiquement efficaces pour elles ou pour leur travail et de veiller à ce qu’elles les<br />
respectent et contrôlent.<br />
4.5.6<br />
4.5.7<br />
Conseil aux PME :<br />
Les opérations décrites ne seront efficaces que si elles ne sont pas définies de manière théorique,<br />
mais s’orientent en fonction des pratiques vécues au sein de l’organisme. Pour cela, les responsables<br />
passeront une nouvelle fois en revue les opérations réalisées en focalisant leur attention<br />
sur l'efficacité énergétique et décideront, le cas échéant, des modifications pouvant apporter<br />
un gain d’efficacité. Les opérations déjà efficaces auront juste besoin d'être documentées, pour<br />
servir de base à des améliorations futures..<br />
De plus, il est nécessaire d’instruire et de former le personnel concerné pour qu'il sache comment<br />
procéder par la suite. Le concept trouvera un plus large écho si l'on insiste durant la formation sur<br />
le fait que les idées d’amélioration des procédures sont à tout moment les bienvenues chez le<br />
chargé de mission énergie.<br />
32
Etape 11 : Conscience, formations et capacités<br />
Sans les employés, rien ne fonctionne. Aucun système de management ne fonctionne sans que<br />
les employés ne s’engagent de manière considérable et appliquent les procédés établis<br />
de manière inébranlable. Ceci est surtout de mise pour un SMEn. Au quotidien, les<br />
employés décident à plusieurs reprises s’ils participent à l’économie d’énergie, s’ils<br />
éteignent ou non la lumière ou le PC, s’ils arrêtent l’installation pendant la pause,<br />
s’ils arrêtent l’air comprimé quand ils n’en ont pas besoin, etc.<br />
Il est donc important d’avoir une influence sur la conscience des employés et de faire changer<br />
leurs comportements à moyen terme. On ne peut pas « forcer » des employés à faire des économies<br />
d’énergie. Un refus personnel ne peut pas être contrôlé ni sanctionné, mais il peut torpiller<br />
n’importe quel système de management. Si les employés sont motivés, ils feront euxmêmes<br />
attention à ce que la consommation énergétique reste faible et apporteront de nouvelles<br />
idées qui contribueront à des améliorations. Les employés connaissent très bien leur environnement<br />
de travail et c’est surtout d’eux que peuvent venir des indications (ce qui est le cas<br />
dans la pratique) comment économiser l'énergie, comment l'utiliser de manière plus intelligente<br />
p. ex. avec un niveau de température moins élevé.<br />
Les thèmes pour les formations liées au SMEn peuvent provenir d’enquêtes de connaissances à<br />
l’échelle de l’organisme, de comparaisons avec une matrice sur les compétences ou de compétences<br />
du chargé de mission qui se tient informé des développements dans l’organisme, dans la<br />
branche et sur le marché. L’information et la formation de tous les employés au sujet d’un SMEn<br />
sont résumées dans un plan de formation. Les formations nécessaires dépendent de l’ancienneté<br />
et de la maturité du système, ainsi que des personnes concernées :<br />
Les premières informations au sujet du SMEn expliquent tout au début à tous les employés, à<br />
l’aide de la politique énergétique et des premiers objectifs, l’intention de la direction ; décrivent<br />
la fonction du système ; indiquent les possibilités d’information et de communication<br />
et invitent à participer. Le point le plus important est celui des opportunités d’un comportement<br />
énergétiquement efficace de chacun.<br />
Également les cadres dirigeants doivent être formés et instruits de manière continue sur la<br />
situation énergétique actuelle, pour participer à la fixation des objectifs et cibles énergétiques<br />
et pour encourager activement leur mise en œuvre dans tous les domaines.<br />
Avant de faire suivre une formation par les personnes concernées par ces opérations, il convient<br />
de prendre en compte les connaissances préalables des employés. Pour de nouveaux<br />
employés, il faut le cas échéant refaire ces formations.<br />
Des sujets sur l’économie d’énergie (y compris dans le domaine privé, ce qui rend le sujet plus<br />
attractif) et de nouvelles techniques efficaces devraient être proposés à tout le monde sur la<br />
base du volontariat pour que les employés restent motivés, pour montrer quels avantages<br />
personnels peuvent en résulter et de cette manière inciter d’autres suggestions à plus grande<br />
échelle.<br />
Le responsable SMEn et toutes les personnes qualifiées doivent se tenir informés au sujet de<br />
l’économie d’énergie par eux-mêmes et de manière continue. Ceci dit, il convient de voter et<br />
coordonner le choix des sujets, p. ex. lors des réunions de l’équipe énergie.<br />
Le responsable SMEn, du fait de ses connaissances du marché, est censé relancer les sujets<br />
importants (p. ex. nouvelles procédures, construction énergétiquement efficace, etc.) si les<br />
services compétents ne développent pas assez d’activités sur ce point.<br />
Les employés, les prestataires de services ou les personnes travaillant pour un autre employeur<br />
doivent être informées des procédures qui les concernent, et leur participation au<br />
SMEn ainsi que leur compréhension des questions énergétiques doivent être améliorées et<br />
éventuellement controlees<br />
4.5.2<br />
33
De manière générale, il convient d'obtenir un retour sur la qualité des formations, pour pouvoir<br />
aussi améliorer ces dernières. Le plan de formation doit accorder une large place aux facteurs<br />
énergétiques significatifs. Il est également possible d’intégrer les sujets relatifs à l’énergie dans<br />
les formations en cours sur les systèmes de management de la qualité, de la sécurité et tout<br />
particulièrement de l’environnement. Le parcours de la formation, depuis son idée jusqu’à sa réalisation<br />
et son retour d'informations, doit être planifié dans le cadre de l’étape 8 et documenté<br />
selon les spécifications indiquées à l’étape 9.<br />
Conseil aux PME :<br />
Surtout au début, il est préférable de faire des formations sous forme de « workshops » dans<br />
lesquels les employés sont invités à une participation active et où ils ont la possibilité de repenser<br />
des processus définis au stade de leur première révision et d’ajuster ainsi le projet à l'aide de leurs<br />
connaissances.<br />
Pour sensibiliser le plus d’employés possible, les point suivants sont entre autres adaptés :<br />
des campagnes qui proposent des solutions d’économies d’énergie (les résultats seront intégrés<br />
dans le programme d’économies d’énergie);<br />
des informations concernant l’ampleur, les coûts et les potentiels d’économies de la consommation<br />
énergétique, éventuellement une comparaison avec d’autres paramètres comme les<br />
coûts des salaires ou des matières premières;<br />
des tableaux d’affichage des courbes de consommation d’énergie, des informations sur les<br />
objectifs à atteindre et des bilans provisoires permettant une information en temps réel de<br />
tout le personnel sur les activités en cours.<br />
Etape 12 : Type et structure de communication<br />
Dans le management de la qualité, les clients sont au centre de l’intérêt ; dans le<br />
management de l’environnement, ce sont les habitants des alentours et le public intéressé,<br />
et dans le management de la sécurité, les employés. Dans un système de<br />
management de l’énergie, les groupes cibles pour la communication ne sont pas<br />
aussi clairement définis. Mais il existe aussi dans le SMEn beaucoup de liens possibles<br />
avec des interlocuteurs différents, même s’ils ne sont pas aussi forts que dans d’autres domaines.<br />
Comme cela a déjà été expliqué à l’étape précédente, l’information et l’inclusion systématique<br />
de tous les employés est le facteur décisif pour réussir à faire des efforts d’économies<br />
d’énergie. Cette action mène à la participation active de ces derniers. Les démarches pour y parvenir<br />
se partagent entre les efforts de la mise en place d’une formation continue décrits à l’étape<br />
11 et l’information générale régulière.<br />
La publication de la politique énergétique implique que tous les participants respectent la stratégie<br />
énergétique. De plus, des employés bien informés sont beaucoup plus motivés pour réaliser<br />
des objectifs. Les voies de communication habituelles sont adaptées pour informer les employés,<br />
p. ex. les journaux internes, l’Intranet et l’Internet, l’e-mail ainsi que les panneaux d’affichage,<br />
mais surtout les réunions internes. Des informations en continu sur l’état d’avancement des efforts<br />
pour faire des économies d’énergie, sur les objectifs atteints et sur les propositions<br />
d’objectifs venant des employés incitent ces derniers à rester attentifs et à augmenter leur volonté<br />
de participation par exemple avec leurs propres idées.<br />
Mais il existe d’autres interlocuteurs avec lesquels vous devez ou pouvez communiquer :<br />
Il faut tout d’abord mentionner le public (parties prenantes ou « stakeholder »), qu’il<br />
convient d’informer de la politique énergétique – en cas de certification selon EN 16001,<br />
c’est même une obligation – (p. ex. via le site Internet) pour montrer l’engagement de<br />
l’organisme. Il est souvent utile d’inclure des parties prenantes. Leurs indications peuvent<br />
4.5.3<br />
34
améliorer la qualité des projets, souvent ils tirent la sonnette d’alarme sur les points faibles de<br />
la conception ou peuvent avoir des idées qui font advancer.<br />
Des conseillers en énergie sont en principe des interlocuteurs intéressants en raison de leurs<br />
connaissances qui touchent à tous les domaines. A part les conseillers indépendants et les bureaux<br />
d’ingénieurs spécialisés, il existe les agences de l’énergie qui ont été créées ces<br />
dernières années.<br />
Les clients sont aussi un groupe cible important, en particulier si la fabrication de vos produits<br />
est grande consommatrice d’énergie (aluminium) ou si ces derniers utilisent l’énergie pour<br />
fonctionner (électroménager, automobile). Dans ce cas, le marketing devient un «facteur<br />
énergétique significatif» et par là même un processus – devant être défini et décrit plus en<br />
détail selon l’étape 10 – puisque les souhaits des clients et le comportement du consommateur<br />
doivent être pris en compte dans la planification.<br />
La communication nécessaire avec les fournisseurs des installations et des matériaux a déjà<br />
été décrite à l’étape 10 et la communication avec les prestataires de service, travaillant sur le<br />
site ou au nom de l’organisme, à l’étape 11.<br />
Les bailleurs de fond d’une organisation ainsi que les banques s’intéressent sûrement aux activités<br />
d’économies d’énergie et en particulier aux réductions des coûts et aux investissements<br />
préalables qui en découlent. Les experts évaluent aujourd’hui comme indice significatif la<br />
consommation énergétique (les émissions de CO2) d’un organisme par rapport à la valeur<br />
ajoutée.<br />
Il est également souvent nécessaire d’entrer en contact avec les autorités, par exemple si vous<br />
voulez faire valoir vos droits auprès des impôts, concernant des remboursements, ou avoir recours<br />
au règlement de compensations légales. Si vous souhaitez également mettre en place<br />
p. ex. des installations de production d’énergie renouvelable, ces contacts sont souvent utiles,<br />
voire nécessaires.<br />
Après avoir identifié toutes les voies de communication qu’un organisme souhaite ou doit utiliser,<br />
il convient de définir chaque voie (p. ex. dans un descriptif de processus selon l’étape 10,<br />
documenté selon l’étape 8).<br />
Pour chaque voie de communication (intégrale ou partielle), il est important de definer : Qui est<br />
l’interlocuteur et le responsable en interne ? Quelles sont les informations qui doivent être au<br />
moins échangées ou bien transmises? Quand, c.–à–d. à quel intervalle cela doit être fait?<br />
La direction doit décider de façon documentée si, et le cas échéant comment l’engagement pour<br />
le SMEn peut être communiqué au public. Selon la norme ISO 50001, il est nécessaire de mettre<br />
en œuvre un plan de communication externe si vous souhaitez communiquer avec le public audelà<br />
de votre politique énergétique. Ceci devrait garantir le sérieux de la communication et empêcher<br />
d’émettre uniquement desbulletins de réussité.<br />
Etape 13 : Saisie et application des actions d’amélioration<br />
Des propositions d’amélioration et la découverte de lacunes et de risques mènent à<br />
de nouvelles idées concernant les objectifs, les corrections et les mesures de prévention.<br />
Elles sont l’élixir de vie de l’amélioration continue. En plus des objectifs, ce que<br />
l’on appelle dans toutes les normes les «actions correctives et préventives» constitue<br />
l’instrument essentiel pour augmenter l’efficacité, la qualité et la sécurité d’un organisme. Les<br />
normes préconisent d’établir un plan d’actions correctives et préventives, pour notre part, nous<br />
préférons le terme de «plan d’actions d’amélioration». Ce terme rend sa tâche plus claire et lui<br />
enlève l’image d’une «liste de fautes» et comprend également des idées novatrices supplémentaires<br />
qui existent souvent en plus grand nombre que les corrections des écarts ou que les<br />
mesures de prévention.<br />
Il est primordial de conserver immédiatement une trace écrite des propositions et des possibilités<br />
d’amélioration qui sont sans cesse suggérées pour être sûr qu’aucune bonne idée ne sera «per-<br />
4.6.4<br />
35
due». Les actions d’amélioration se nourrissent de tout ce qui se passe dans un organisme. Des<br />
rondes de toutes sortes, des audits internes et externes, des propositions de la part des employés,<br />
des idées et des mesures venant de réunions font fréquemment comprendre ce qui peut être<br />
amélioré, ce qui ne va pas ou ce qui est à corriger ou encore ce qui représente un risque. Le plan<br />
d’actions d’amélioration sert à stocker toutes les propositions et les possibilités.<br />
Outre la numérotation, nous recommandons de répertorier dans le plan les actions d’amélioration<br />
en fonction des rubriques :<br />
« Cause/analyse/amélioration (et éventuellement objectif) ». Celle-ci est malheureusement<br />
souvent supprimée, car elle n’est pas considérée comme importante. Elle l’est pourtant,<br />
car elle représente l’enregistrement de la cause pour un écart, pour un risque ou pour une<br />
idée d’amélioration. Les actions mises en place peuvent avoir un effet positif sans pour autant<br />
résoudre le vrai problème. Lors de ce qu’on appelle l’«analyse de l’efficacité» (obligatoire<br />
selon ISO 50001) réalisée à la fin, on ne s’aperçoit donc pas que le problème peut éventuellement<br />
persister, alors que les actions ont été mises en œuvre avec succès.<br />
Dans la rubrique « Action » peuvent se trouver plusieurs actions pour traiter un problème ou<br />
réaliser une idée. Les actions sont décidées par celui qui les applique.<br />
Pour TOUTES les actions (comme pour les objectifs du programme énergétique), il convient<br />
d’établir des rubriques pour les « Responsables » et le « Planning ».<br />
Il est important d’avoir un bon contrôle de l’état des actions. Une illustration graphique<br />
convient parfaitement et peut être complétée par une signalisation de l’arrière fond en<br />
vert/jaune/rouge, pour mettre en évidence que les mesures respectent le plan, ou le dépassent<br />
tout juste ou de beaucoup.<br />
Sans la rubrique « Remarques » rien n’est possible, comme tout le monde le sait.<br />
Il est judicieux d’ajouter des rubriques pour noter les différents services concernés, la nature<br />
de l’action ou autres. Dans ce cas, ce plan peut aussi être utilisé pour d’autres systèmes.<br />
L’organisme peut baser idéalement tout son management sur un seul plan, que l’on peut<br />
classer par des codes internes et qui peut être facilement administré.<br />
N°/<br />
source<br />
1 audit<br />
int.<br />
2 audit<br />
ext.<br />
3 audit<br />
int.<br />
4. tournées<br />
de<br />
contrôle<br />
Cause/ analyse/<br />
amélioration<br />
arrêt des machines<br />
en temps de pauses<br />
2 des 3 systèmes<br />
d’entraînement<br />
suffisent-ils ?<br />
Action(s) Responsable Planning Etat Remarques<br />
vérifier les possibilités<br />
en gardant le même<br />
niveau de qualité<br />
vérifier et éventuellement<br />
mettre un<br />
moteur en réserve<br />
éteindre la lumière débrancher l’éclairage<br />
du terrain pendant extérieur et intérieur<br />
5 h la nuit<br />
pertes d’air comprimé<br />
au poste<br />
d’assemblage<br />
vérif. étanchéité et<br />
deuxième contrôle<br />
pendant le weekend<br />
service engineering<br />
09/200x la vérification ne peut<br />
technique<br />
se faire qu’étape après<br />
étape<br />
service engineering<br />
05/200x le système fonctionne<br />
technique<br />
actuellement avec seu-<br />
lement deux moteurs<br />
service interne<br />
de l’électrotechnique<br />
01/200x+1<br />
armoires électriques en<br />
cours d’installation<br />
maintenance 04/200x arrêt effectif,<br />
étanchéité confirmée<br />
planification commencée/notée travail commencé travail en pleine activité<br />
travail achevé<br />
efficacité vérifiée<br />
Tableau 11 : Exemple d’un plan d’actions correctives et d’amélioration<br />
36
Conseil aux PME :<br />
Pour pouvoir gérer les objectifs et les actions d’amélioration de manière efficace, ces derniers sont<br />
réunis dans un plan (par exemple dans une base de données Excel, ainsi ils peuvent être plus facilement<br />
classés). La rubrique «Cause/analyse/amélioration» deviendra la rubrique «Objectifs/ améliorations».<br />
(Les bases de données Access sont également utiles pour une administration efficace de<br />
beaucoup d’actions, en particulier parce que vous pouvez facilement y noter des caractéristiques<br />
supplémentaires, comme le service concerné, la première date d’enregistrement, l’historique en<br />
cas de changements, etc.).<br />
Ce tableau est divisé en «Actions optionnelles» (objectifs et nouvelles idées) et en «Actions obligatoires»<br />
(corrections et précautions). Il illustre à chaque employé qu’il ne s’agit pas ici d’une<br />
liste d’erreurs mais d’un outil d’amélioration. De nouveaux objectifs émergent souvent à partir de<br />
la partie (optionelle) contenant des idées. Plus un système de management fonctionne bien, plus<br />
la partie des «actions optionnelles» prend de l’ampleurdes «actions optionnelles» prend de<br />
l’ampleur<br />
Etape 14 : Planification de l’utilisation de l’énergie, calcul des indices énergétiques<br />
et benchmarking<br />
Il est souvent difficile de prouver qu’on a réussi à faire des économies d’énergie et<br />
qu’on a atteint ses objectifs en raison des fluctuations de la production, des changements<br />
de modèles ou d’organisation. Il est donc nécessaire d’établir l’état énérgétique<br />
initial comme nous l’avons proposé dans l’étape 4 et d’identifier les facteurs<br />
d’influence essentiels et les postes de grosse consommation. Des paramètres distincts<br />
permettront de comparer ces facteurs pendant différentes périodes et de noter les changements.<br />
Les comparaisons nécessitent certaines similitudes ou une base commune. Souvent, seule une<br />
comparaison de manière horizontale à travers différentes années est possible ou souhaitée, parallèlement<br />
à une comparaison verticale portant sur des installation diverses. Pour que cette<br />
dernière ait une chance de réussir, les données annuelles (données concernant les installations<br />
dans la comparaison verticale) doivent souvent être standardisées à l’aide de critères supplémentaires<br />
tels que :<br />
la consommation énergétique d’un organisme en rapport avec la valeur ajoutée ;<br />
la consommation énergétique par pièce fabriquée et par année ;<br />
le besoin annuel en chauffage par m² mis aux normes avec les degrés-jours de chauffage ;<br />
les besoins énergétiques d’un véhicule sur 100 km à vitesse constante, etc.<br />
Un examen approfondi révèle que ces indices décrivent différents éléments (entreprise, processus,<br />
bâtiments, produits). Souvent, on ne réalise pas qu'il y a une différence et lors de la comparaison,<br />
on « mélange les torchons et les serviettes ».<br />
Pour planifier l’utilisation de l’énergie, pour retracer les progrès d’efficacité énergétique<br />
et pour contrôlerl la consommation, on crée ces Indicateurs de Performance<br />
Energétique (IPÉ) spécifiques (supra).Les changements d’utilisation de<br />
l’énergie et de la consommation entraîneront une évolution continue de ces indicateurs.<br />
Comme les IPÉ sont essentiels pour l’utilisation de l’énergie et pour de futurs<br />
contrôles de progrès, il est recommandé de documenter la méthodologie de leur évolution et<br />
adaptation (cf. étape 8).<br />
Les indices correctement calculés reproduisent des lignes de référence et permettent de planifier<br />
et contrôler les objectifs d’efficacité et de planifier les approvisionnements en énergie et les consommations<br />
énergétiques. Les estimations concernant la production ou le degré d’activité pour<br />
des périodes futures ne sont souvent pas identiques aux chiffres des périodes passées mais peu-<br />
4.4.1<br />
4.4.4<br />
4.4.5<br />
37
vent tout de même servir, grâce à des paramètres adéquats, à anticiper la consommation énergétique<br />
de certaines installations, ainsi que celle d’organismes entiers. Une condition préalable<br />
pour cette estimation est la saisie des indices énergétiques suivant le degré de nécessité et de<br />
pertinence pour les principales installations, des parties de l’entreprise, des procédures et de les<br />
contrôler de manière régulière (au moins une fois par an).<br />
Indices d’économies d’énergie<br />
Consommation énergétique spécifique<br />
Pourcentage source d’énergie<br />
Sensibilité CO 2 / efficacité CO 2<br />
total consommation énergétique<br />
quantité de production<br />
consommati on par source d´<br />
énergie<br />
total consommation énergétique<br />
émissionsdeCO<br />
2 lièesál ´ ènergie kgCO2<br />
<br />
<br />
puissancedeproduction produit <br />
kWh <br />
<br />
<br />
unité<br />
de production <br />
<br />
%<br />
<br />
Pourcentage récupèration de chaleur énergie par récupèration de chaleur<br />
%<br />
<br />
total consommation énergétique<br />
Indices énergétiques pour la gestion de l’entreprise<br />
Coûts unitaires énergétiques<br />
Sensibilité énergétique/efficacité énergétique<br />
Ratio énergétique<br />
total coûts d´<br />
une source d´<br />
energie € <br />
total consomation de la source d´<br />
énergie <br />
kWh<br />
valeurajou téeen € € <br />
approvisionnementenénergieenkWh<br />
<br />
kWh<br />
coûts énergétiques en €<br />
chiffre d´<br />
affaires en €<br />
<br />
%<br />
<br />
Tableau 12 : Exemple d’indices énergétiques<br />
Il convient d’établir à l’aide des indices, et en incluant les objectifs, un plan énergétique annuel,<br />
à la manière de la planification financière annuelle. Ce plan permet à la fois d’acheter de<br />
l’énergie en fonction des besoins, mais également d’optimiser les coûts, car vous obtenez souvent<br />
de meilleures conditions à l’avance que sur les marchés au comptant. Un chiffre « hors<br />
normes » lors de la comparaison des chiffres réels avec les chiffres prévisionnels indiquerait en<br />
temps utile un dysfonctionnement ou une conmsommation inutile.<br />
Les IPÉ peuvent également servir au benchmarking interne, à la comparaison avec d’autres concurrents,<br />
d’autres branches et à des échanges avec d’autres usagers. Ils permettent en même<br />
temps une estimation de la sensibilité de l’organisation ou de son produit par rapport aux variations<br />
de coût de l’énergie.<br />
En suivant l’étape 5 vous vous trouverez souvent en train d’observer des chiffres de comparaisons<br />
« intuitifs » pour comparer des données énergétiques sur des périodes différentes (horizontalement)<br />
ou des installations, sites, branches (verticalement). Que vous compariez des<br />
installations du même type ou des installations concurrentes, des sites ou des organisations similaires,<br />
(presque) toujours vous trouverez des différences. Et c’est dans ces différences que vous<br />
découvrirez l’importance du processus benchmarking quand vous en aurez analysé les causes.<br />
Cette analyse est LA source de toute connaissance, tout particulièrement en ce qui concerne le<br />
management de l’énergie (Pourquoi deux machines-outils identiques n’ont-elles pas la même<br />
consommation d’énergie?) (Pourquoi consommons-nous plus au printemps qu’en automne?) (<br />
Pourquoi la consommation augmente-t-elle alors que la production stagne? etc.). L’étonnement<br />
produit par ces différences induit la question de comprendre pourquoi ce qui fonctionne dans<br />
une installation donnée à un moment précis ne fonctionne pas dans d’autres installations ou<br />
époques différentes. Les réponses vous ouvrent des perspectives qui rendent possible une optimisation<br />
et une meilleure planification énergétique.<br />
38
Niveau III - Début d’une amélioration continue basée sur le vrai cycle<br />
PDCA<br />
Le premier niveau a permis à l’organisme de savoir s’il pouvait tirer profit du domaine de<br />
l’approvisionnement et de la distribution de l’énergie. Dans l’affirmative, l’organisme utilise le<br />
niveau II pour compléter les composants d’une organisation systématique de l’énergie (ou les intégrer<br />
dans ses processus). Les processus gros consommateurs d’énergie ont été soumis à des<br />
réglementations strictes, les employés ont été informés, un plan d’actions d’amélioration a été<br />
élaboré et les premiers indices énergétiques établis. A cette phase-là, tous les éléments pour<br />
l’introduction d’un SMEn sont réunis et les processus liés à l’énergie ont commencé. La direction<br />
peut à présent décider de la marche à suivre.<br />
Il incombe maintenant à la direction de décider si :<br />
elle veut retourner au niveau I (car mauvais rapport efforts/bénéfices/possibilités);<br />
elle donne éventuellement la consigne de simplifier certaines réglementations et de présenter<br />
à nouveau la documentation ou<br />
les résultats sont convaincants et si elle met en place le SMEn (en mettant en œuvre à l’avenir<br />
le cas échéant les adapatations dans le cadre du processus d’amélioration continue).<br />
A partir du moment où la direction décide de mettre en vigueur la documentation<br />
sur les procédures et leurs déroulements (le «manuel» SMEn), l’organisme<br />
passe au troisième niveau – le plus haut niveau d’un management de l’énergie –<br />
et entre dans le vrai cycle PDCA en utilisant la méthodologie telle qu’elle est décrite<br />
dans la norme ISO 50001.<br />
Ce cycle d’amélioration continue peut être basé sur l’année civile ou sur<br />
l’année fiscale de l’organisme, mais ne devrait pas comprendre plus de 12 mois. Les réglementations<br />
sont maintenant mises en œuvre périodiquement : contrôle régulier des objectifs donnés,<br />
échange d’informations avec tous les services et avec la direction, réunions de l’équipe énergie,<br />
formation des employés, etc.<br />
Une fois par an, toutes les données enregistrées (compte rendu énergétique) sont mises à jour et<br />
un audit énergie interne a lieu (cf. étape 16). La revue qui se déroule finalement avec la direction<br />
sert à évaluer les résultats de l’année passée et fixer la stratégie à suivre et les objectifs à atteindre.<br />
Une fois que le SMEn est établi et le premier cycle d’audit entamé, plus rien ne s’oppose à ce<br />
qu’un organisme s’oriente vers un audit externe et une certification selon la norme ISO 50001.<br />
Etape 15 : Application de l’organisation et de la communication (« do »)<br />
Il s’agit maintenant d’introduire et appliquer dans le travail quotidien les réglementations relatives<br />
au SMEn validées précédemment par la direction.<br />
La poursuite constante des objectifs et des actions d’amélioration joue ici un grand rôle. Cette<br />
dernière peut être réalisée par exemple grâce aux réunions régulières d’une équipe énergie (au<br />
moins une fois par trimestre, ceci étant considéré comme « régulier ») permettant d’échanger<br />
des informations sur tous les domaines et réaliser de cette manière une grande partie de la<br />
communication interne (cf. étape 12). Après la phase d’information initiale (cf. étape 11), les<br />
employés ont éventuellement besoin de formations supplémentaires pour apprendre à connaître<br />
et à mettre en œuvre les déroulements spécifiques liés à l’énergie décrits dans les processus. Le<br />
chargé de mission énergie et son représentant pourront p. ex. transmettre en interne les<br />
nouvelles idées récoltées lors de séminaires et de conférences.<br />
39
Au plus tard à ce moment-là, un contrôle de l’énergie commence. Basé sur les<br />
données historiques du compte rendu énergétique (de la première analyse de la consommation<br />
énergétique) et en lien avec les données actuelles et les indices, il permet<br />
aux responsables de surveiller le fonctionnement du SMEn au quotidien et de le piloter.<br />
Les « écarts » par rapport aux objectifs prévus ou les nouveaux détails sur la consommation<br />
qui peuvent alors apparaître servent de points de départ pour la poursuite de l’amélioration<br />
continue de la planification de l’approvisionnement en énergie, des indices ou des objectifs liés à<br />
l’énergie et des actions correspondantes. Les propositions récoltées au fur et à mesure d’actions<br />
auxquelles participent tous les employés viennent de plus étoffer le plan d’actions<br />
d’amélioration.<br />
L’étape 15 n’est donc pas une tâche que l’on raie de la liste après sa finalisation, mais le début<br />
d’un processus continu, qui sera retravaillé, amélioré et complété sans cesse par tous les participants.<br />
Etape 16 : Mise à jour de l’analyse énergétique, réalisation d’audits énergie internes<br />
(« check »)<br />
L’analyse énergétique : le contrôle de l’énergie en cours ne remplace pas la saisie détaillée, qui<br />
se fait au moins une fois par an, de toutes les données pertinentes et de toutes les constatations,<br />
ainsi que la mise à jour des informations externes (développement des prix de l’énergie,<br />
réglementations juridiques à venir, nouvelles procédures économes, indices de référence des<br />
benchmarkings, etc.). Si l’analyse de l’énergie a été résumée sous forme de compte rendu énergétique,<br />
il convient de mettre à jour ce dernier avec les données récentes (cf. étape 4).<br />
L’analyse énergétique mise à jour est la base pour la correction de la planification de<br />
l’approvisionnement en énergie pour la période à venir et la base pour l’audit interne du cycle<br />
suivant. Lors de la revue, elle sert de plus à la direction à mesurer le degré de réussite du management<br />
de l’énergie. Ceci est la première partie de l’auto-vérification (check) annuelle du cycle<br />
PDCA.<br />
L’audit interne : la deuxième partie capitale est l’audit interne de toutes les zones<br />
concernée. Il fait partie des éléments clés de tout système de management. Il convient<br />
d’établir un relevé de la situation énergétique actuelle en prenant en compte<br />
les facteurs techniques et économiques et en faisant participer autant de services et<br />
d’employés que possible. Il est donc important de planifier et documenter son déroulement<br />
(cf. étape 8). Le plan doit prendre en considération l’importance des zones à vérifier pour<br />
la consommation énergétique. Il est donc judicieux d’incorporer dans l’audit interne annuel le<br />
coût des installations à consommation énergétique élevée qui servent à la transformation en<br />
d’autres énergies (production d’électricité, de chaleur, d’air comprimé).<br />
Les audits internes peuvent en principe être étalés sur toute l’année (surtout dans de grands organismes).<br />
Ils ont souvent lieu avant la revue afin de définir, en complément de l’analyse énergétique,<br />
l’état actuel de la situation énergétique et du management de l’énergie. L’évaluation de<br />
cet état actuel lors de la revue sert de point de départ pour le futur développement.<br />
Pour préparer l’audit énergie interne, il convient que les auditeurs (l’équipe d’audit) reçoivent les<br />
informations récentes sur la zone concernée avant leur visite (chiffres, données, faits) pour qu’ils<br />
puissent les utiliser pendant la conversation, pour clarifier par exemple la cause de certains<br />
changements. Une fois l’audit interne terminé, il est nécessaire de corriger ou de compléter le<br />
cas échéant l’analyse (compte rendu énergétique) à l’aide des résultats obtenus.<br />
De plus, il est utile que les auditeurs connaissent les actions d’amélioration éventuellement prévues<br />
pour la zone qu’ils visitent afin de pouvoir vérifier leur état d’avancement actuel. L’audit interne<br />
dans les systèmes de management poursuit généralement trois objectifs :<br />
4.4.3<br />
4.4.4<br />
4.4.5<br />
4.6.2<br />
4.6.3<br />
40
audit du système visant à vérifier l’intégration dans le SMEn des exigences de la norme<br />
auxquelles il faut répondre (conditions quasiment remplies lorsque le système est déjà ancien);<br />
audit du fonctionnement visant à vérifier la mise en œuvre des procédures fixées en interne<br />
et la poursuite des objectifs, contrôler les processus pour s’assurer de la qualité de la<br />
saisie des données, rechercher les causes quand des écarts ont été constatés et définir si des<br />
actions correctives sont nécessaires pour les personnes qui appliquent le système ou le système<br />
lui-même (si cela en vaut la peine);<br />
audit de conformité visant à vérifier le respect des réglementations juridiques et des autoengagements.<br />
Cet examen peut se dérouler en parallèle de l’audit du système et de celui du<br />
fonctionnement, mais la démarche et les résultats doivent être décrits séparément dans le<br />
rapport d'audit.<br />
Un audit interne fait par des experts énergie et basé sur les informations préalablement fournies<br />
devrait également livrer de plus amples résultats :<br />
à partir des opinions et des discussions avec les employés, des propositions nouvelles ou<br />
complémentaires concernant des potentiels d’économie peuvent apparaître.<br />
Si vous avez déjà un système de management qui prévoit des audits internes, l’audit énergie<br />
peut être intégré dans un audit interne de plus grande envergure, concernant p. ex. le management<br />
de l’environnement ou celui de la qualité. Comme dans d’autres systèmes de management,<br />
les auditeurs énergie sont censés disposer de connaissances sur le système et sur la distribution<br />
et l’utilisation de l’énergie et être cependant indépendants de la zone auditée, afin de<br />
pouvoir apporter un regard neuf sur la situation. Vous pouvez au besoin avoir recours à des experts<br />
énergie externes.<br />
Les résultats de l’audit énergie sont une source essentielle d’informations pour la revue. Il serait<br />
donc important que le responsable d’audit puisse livrer, en plus d’un bref récapitulatif du déroulement,<br />
une première évaluation résumant les résultats des discussions et des visites. En règle<br />
générale, personne d’autre dans un organisme n’a l’occasion d’étudier un sujet de manière aussi<br />
approfondie que l’équipe d’audit. Un résumé sous forme de tableau des potentiels<br />
d’amélioration recensés devrait faire partie du rapport d’audit, potentiels qui feront eux-mêmes<br />
par la suite partie du plan d’actions d’amélioration.<br />
Illustration 8 : Déroulement d’un audit interne<br />
41
Conseil aux PME :<br />
Formez une équipe d’audit avec une personne de l’entreprise (qui connaît les réglementations du<br />
management et qui se concentre sur ces dernières lors de l’audit) et avec un expert externe, par<br />
exemple un conseiller en énergie. Pour les services de ce dernier, il existe souvent des subventions.<br />
Ainsi, vous pouvez déceler de nouveaux potentiels pour faire des économies lors de l’audit<br />
énergie interne.<br />
Etape 17 : Mise à jour annuelle du programme d’économies d’énergie (« plan I »)<br />
Un programme d’économies d’énergie a déjà été établi à partir des résultats des<br />
premières saisies et il a été adopté lors de la première revue. Sa réalisation est régulièrement<br />
contrôlée dans le cadre des réglementations concernant l’organisme. La<br />
mise à jour des chiffres, des données et des faits ou par exemple une analyse détaillée<br />
comme la courbe de charge révèlent souvent de nouvelles possibilités pour faire des<br />
économies. Ces dernières doivent être intégrées dans le programme pendant l’année ou<br />
élaborées sous forme de proposition en préparation de la revue pour que la direction ait les<br />
élements nécessaires pour mener la discussion et prendre ses décisions.<br />
4.4.6<br />
4.5.1<br />
Remarque : Comment établir un programme d’économies d'énergie?<br />
A ce stade-là, on comprend que le cycle PDCA n’est pas à envisager comme une suite irréductible<br />
d’éléments dans un système, mais qu’il est composé d’éléments qui, dans le cycle d’amélioration,<br />
peuvent en partie se dérouler en parallèle tout en s’imbriquant également les uns dans les autres.<br />
Le programme d’économies d’énergie s’étoffe tout au long de l’année : les employés font des<br />
propositions d’amélioration ; l’analyse énergétique révèle des potentiels d’efficacité ; l’audit interne<br />
génère des actions correctives mais surtout des idées pour de nouveaux potentiels<br />
d’économies ; l'équipe énergie complète ces apports en préparant la revue. Le programme ainsi<br />
mis à jour (objectifs nouveaux et mis à jour), préparé dans la revue et proposé à la direction,<br />
peut être discuté, le cas échéant complété, après la mise à jour des facteurs d’influence énergétiques,<br />
et finalement validé.<br />
Etape 18 : Revue de management (de « act » à « plan I »)<br />
La direction doit régulièrement passer en revue le SMEn pour vérifier s’il est efficace<br />
et adapté. Dès le début, elle s’est engagée dans sa politique énergétique à promouvoir<br />
l’amélioration continue et donc à suivre de façon systématique le cycle<br />
PDCA. La revue constitue toujours la clôture de l’ancien cycle et le point de départ du<br />
prochain. Elle fait donc la jonction entre la phase «act» et la phase «plan».<br />
La revue se déroule en suivant les conclusions respectives tirées de l’observation des éléments du<br />
système, par ordre d’importance, à commencer par la politique énergétique :<br />
Au début de la revue, on utilise la politique énergétique et l'état de conformité de l'organsime<br />
pour contrôler et évaluer la pertinence du cadre qui entoure le SMEn. Il convient, si<br />
nécessaire, d’adapter la politique – décision (D) – ou/et de prendre le cas échéant des<br />
mesures immédiates pour établir la conformité juridique (D). (« act »)<br />
4.7<br />
4.4.5<br />
4.4.6<br />
42
Il convient ensuite de mettre à jour et de réévaluer le cas échéant, ou de confirmer, les<br />
facteurs énergétiques significatifs en fonction des décisions prises ci-dessus et en relation<br />
avec l’analyse énergétique actuelle, les résultats des audits énergie et les objectifs (D). Il<br />
convient, le cas échéant, de recalculer les indices énergétiques servant de base à<br />
l’évaluation. Les facteurs énergétiques significatifs constituent la base d’une stratégie énergétique<br />
mise à jour (D) . (« act »)<br />
Pour finir, il est possible de décider en conséquence des objectifs d’économies d’énergie<br />
possibles et du nouveau programme d’economies d'énergie (D) (« plan »). Les objectifs<br />
énergétiques constituent à présent la base d'une planification réajustée d'approvisionnement<br />
en énergie (« plan ») (D).<br />
Les actions d’amélioration (actions correctives et préventives) poursuivies tout au long de<br />
l’année font également partie de l’amélioration continue. Il convient aussi de débattre de<br />
leur état de progression et d’intégrer la confirmation de leur mise en œuvre dans les délais<br />
dans les décisions de la revue (D). (« act »).<br />
Pour pouvoir discuter de l’état du SMEn et l'évaluer, les participants ont besoin de certaines informations<br />
(à fournir idéalement au préalable). Celles-ci comprennent entre autres :<br />
la politique énergétique actuelle ;<br />
le procès-verbal de la dernière revue énergétique ;<br />
le rapport relatif à l’audit interne ;<br />
le rapport d’audit relatif à la conformité ;<br />
l’analyse de l’approvisionnement en énergie la plus récente (compte rendu énergétique) ;<br />
les indices énergétiques les plus récents ;<br />
un rapport complémentaire du responsable énergie /chargé de mission énergie s'il en existe<br />
un;<br />
l’état d’avancement au niveau des objectifs à atteindre ;<br />
la dernière version du plan d'actions d’amélioration ainsi que<br />
la planification en cours de l’approvisionnement en énergie.<br />
Il convient de rédiger un procès-verbal de la revue énergétique et de le transmettre, avec les informations<br />
d'entrée, les documents et les décisions, à tous les employés, ou au moins aux personnes<br />
qui occupent une fonction liée à l’énergie.<br />
La revue d’un SMEn se déroule en principe comme celle des autres systèmes de management et<br />
peut – tout comme l’audit – constituer une partie de la revue se référant à d’autres normes telles<br />
que celles relatives au management de la qualité ou de l'environnement.<br />
Les données d’entrée et les décisions de la revue énergétique constituent la base du nouveau cycle<br />
d’amélioration continue de l’efficacité énergétique qui commence ici.<br />
43
Bienvenue dans le management systématique de l’énergie !<br />
Vous avez maintenant franchi toutes les étapes avec succès. A la fin de chaque étape, vous avez<br />
décidé de poursuivre. En mettant en œuvre en particulier les étapes des niveaux II et III, vous<br />
avez réussi à mettre sur pied une structure systématique qui a permis de déclencher un cycle<br />
d’amélioration constinue.<br />
Maintenant, à vous de decider :<br />
Souhaitez-vous pérenniser votre méthodologie de management, en acceptant de vous soumettre<br />
à un examen critique et d'assimiler des idées venant de l’extérieur ? Plus rien ne vous en empêche.<br />
Votre système de management de l’énergie est « arrivé à maturité » pour une certification<br />
externe selon ISO 50001.<br />
Remarque : Il est toutefois probable que l’obtention d’allégements d’ordre financier et juridique<br />
en Allemagne dépende à l’avenir d’une certification externe. Celle-ci ne pourra être accordée<br />
que si le SMEn est complet et a été appliqué pendant au moins trois mois (réglementation du<br />
DAkkS du 16 juin 2011).<br />
Les auditeurs de <strong>GUTcert</strong> vous souhaitent beaucoup de succès, en particulier pour vos économies<br />
d'énergie et de budget, et dans l’amélioration de votre performance environnementale!<br />
Votre<br />
Equipe Energie <strong>GUTcert</strong><br />
44
Annexe I – Documentation / notes<br />
La norme ISO 50001 : 2011 exige à certaines étapes des documents et des enregistrements précis.<br />
Le tableau suivant récapitule les documents nécessaires à la préparation d'une certification.<br />
Documents au sujet de : Enregistrements au sujet de :<br />
Documentation du SMEn 4.1a / 4.5.4.1<br />
Désignation d’un responsable et d’une équipe du<br />
management de l’énergie 4.2.1<br />
Domaine d’application et périmètre du SMÉ 4.1b Résultats de la revue énergétique 4.4.3<br />
Politique énergétique 4.3g<br />
Les processus de planification énergétique et leur<br />
mise en pratique 4.4.1<br />
Méthodes et critères d’une revue énergétique 4.4.3<br />
Méthodes pour la définition et l’actualisation des IPE<br />
4.4.5<br />
Objectifs énergétiques stratégiques et opérationnnelles,<br />
et plan d’action pour leur mise en pratique<br />
4.4.6<br />
Décision de l’organisme s’il communique en externe<br />
sur sa politique énergétique ou sur son SMÉ 4.5.3<br />
Critères d’évaluation des achats d’énergie visant un<br />
usage énergétique efficace 4.5.7<br />
Plan d’action pour mesurer et analyser la performance<br />
énergétique 4.6.1<br />
Programme d’audits 4.6.3<br />
Données de la revue énergétique initiale = consommation<br />
de référence 4.4.4<br />
Compétences requises / plan de formation pour<br />
les employés et personnes externes en vue de leur<br />
sensibilisation aux besoins d’énergie 4.5.<br />
Résultats de la conception de bâtiments,<br />
d’installations et de processus 4.5.6<br />
Résultats de la surveillance et de la mesure des caractéristiques<br />
essentielles de son fonctionnement<br />
qui déterminent la performance énergétique<br />
Calibrage et autres mesures servant à prouver la<br />
reproductibilité et l’exactitude des mesures<br />
Résultats de l’analyse des dérives importantes de<br />
la performance énergétique 4.6.1<br />
Résultats des évaluations de conformité 4.6.2<br />
Résultats de l’audit interne 4.6.3<br />
(Plan des) Mesures correctives et préventives<br />
4.6.4<br />
(Enregistrements) nécessaires pour démontrer<br />
1.la conformité du SME à la norme<br />
2.la performance énergétique atteinte<br />
4.2.1<br />
Résultats de la revue de management 4.7.1<br />
Tableau 13 : Documents requis selon ISO 50001<br />
45
Annexe II – Informations supplémentaires / Bibliographie<br />
Autres guides / check-lists :<br />
Lackner, Mag. Petra; Holanek, Nicole (2007): Handbuch Schritt für Schritt Anleitung für die<br />
Implementierung von Energiemanagement. Österreichische Energieagentur – Austrian Energy<br />
Agency, Wien:<br />
http://www.energymanagement.at/fileadmin/elearning/Tools_Startaktivitaeten/Energiemana<br />
gement_Handbuch_ka_eeb.pdf<br />
Tools, check-lists, modèles de politique énergétique etc., édites par Österrreichische Energieagentur<br />
/ Austrian Energy Agency:<br />
http://www.energymanagement.at/Downloads.24.0.html<br />
Bundesministerium für Wirtschaft, Familie und Jugend, Wirtschaftskammer Österreich (Fachverband<br />
Hotellerie, Fachverband Gastronomie), Österreichische Hoteliervereinigung (Oktober<br />
2009): Energiemanagement in der Hotellerie und Gastronomie, Wien:<br />
http://www.klimaaktiv.at/filemanager/download/52788<br />
Walter Kahlenborn, Sibylle Kabisch, Johanna Klein, Ina Richter, Silas Schürmann (2010): DIN<br />
EN 16001 Energiemanagementsysteme in der der Praxis. Bundesministerium für Umwelt,<br />
Naturschutz und Reaktorsicherheit, Berlin:<br />
http://www.umweltdaten.de/publikationen/fpdf-l/3959.pdf<br />
MOD.EEM - „Modulares Energie-Effizienz-Modell“- Pilotprojekt zur Einführung von Energie-<br />
Management-Systemen in Unternehmen<br />
http://www.modeem.de/<br />
Calcul des indices énergétiques<br />
Leitfaden betriebliche Umweltkennzahlen (Hrsg. BMU/ UBA); 1997, Bonn/ Berlin:<br />
http://old.cleaner-production.de/wwwcpg/htmlneu/view.php?obj=25244<br />
Tableau pour calculer les émissions de CO 2 :<br />
http://www.dehst.de/nn_476194/SharedDocs/Downloads/DE/Recht__2008-<br />
2012/Recht__ZuV__2012__Bundesgesetzblatt,templateId=raw,property=publicationFile.pdf/<br />
Recht_ZuV_2012_Bundesgesetzblatt.pdf<br />
Représentaion graphique des flux d’énergie – Liens utiles / support pour logiciels<br />
Logiciel SankeyVis pour l’élaboration de diagrammes Sankey animés<br />
http://www.sankeyvis.de/<br />
Logiciel S. Draw pour Windows http://www.sdraw.com/<br />
Gratuiciel Sankey Helper pour l’élaboration de diagrammes Sankey sous MS Excel<br />
http://www.doka.ch/sankey.htm<br />
Logiciel Sankey Editor pour l’élaboration de diagrammes Sankey (animés)<br />
http://www.sankeyeditor.net/<br />
http://www.umberto.de/<br />
http://www.audit.at/<br />
46
Tableaux / Illustrations<br />
Table des illustrations<br />
Illustration 1 : Rayon d’action du cycle PDCA suivant l’exemple ISO 14001 ............................................... 7<br />
Illustration 2 : Documents et enregistrements résultant du système de management ................................ 9<br />
Illustration 3 : Instauration du périmètre du bilan .................................................................................... 13<br />
Illustration 4 : Composants des données de base pour un premier compte rendu énergétique ................ 14<br />
Illustration 5 : Exemple d’une représentation graphique de l’impact énergétique .................................... 16<br />
Illustration 6 : Exemple d’organisation du management de l’énergie ....................................................... 28<br />
Illustration 7 : Exemple d’une structure de système ................................................................................. 31<br />
Illustration 8 : Déroulement d’un audit interne ........................................................................................ 41<br />
Liste des tableaux<br />
Tableau 1 : Exemple de saisie de la consommation annuelle et énergétique 20XX [kWh] ....................... 14<br />
Tableau 2 : Exemple de saisie pour une période donnée (annuelle) de sources d’énergie en place ......... 15<br />
Tableau 3 : Exemple de saisie pour une période donnée (annuelle) de consommateurs d’énergie .......... 15<br />
Tableau 4: Exemple d’une liste d’équipements de mesure .................................................................... 17<br />
Tableau 5 : Exemple d’un registre de conformité ................................................................................... 19<br />
Tableau 6 : Critères d’évaluation des facteurs d'influence ...................................................................... 21<br />
Tableau 7 : Exemple d’une évaluation des facteurs d’influence significatifs sur la consommation<br />
énergétique ......................................................................................................................... 21<br />
Tableau 8 : Exemple de calcul de l’amortissement dynamique ............................................................... 23<br />
Tableau 9 : Exemple de mesures d’économies d’énergie tirées de programmes énergétiques ................ 24<br />
Tableau 10 : Exemple d’une matrice des responsabilités .......................................................................... 28<br />
Tableau 11 : Exemple d’un plan d’actions correctives et d’amélioration ................................................... 36<br />
Tableau 12 : Exemple d’indices énergétiques ........................................................................................... 38<br />
Tableau 13 : Documents requis selon ISO 50001..................................................................................... 45<br />
47