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3 - IARC

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dérégulation de la réparation de l'ADN, la<br />

capacité de croissance dans des conditions<br />

hostiles en raison d’une diminution de<br />

l'apoptose (Apoptose, p. 115), la capacité<br />

invasion locale des tissus et de formation<br />

de métastases à distance, la capacité d’activer<br />

la formation de nouveaux vaisseaux<br />

sanguins (angiogenèse). Ensemble, ces<br />

cinq phénomènes biologiques peuvent être<br />

caricaturés comme des pièces du ‘puzzle<br />

du cancer’ [5] (fig. 3.15). Aucun n'est suffisant<br />

à lui seul, mais le cancer survient<br />

lorsqu'ils interagissent dans une chaîne<br />

d'événements coordonnés, qui modifie<br />

profondément le schéma cellulaire normal<br />

de croissance et de développement.<br />

Oncogènes humains courants<br />

Plusieurs proto-oncogènes courants codent<br />

pour des composants des cascades<br />

moléculaires qui régulent la réponse cellulaire<br />

aux signaux mitogènes [6], à savoir les<br />

facteurs de croissance (par exemple, TGFA),<br />

les récepteurs des facteurs de croissance<br />

(par exemple, les récepteurs du facteur de<br />

croissance épidermique, EGF et son homologue<br />

proche, ERBB2), les molécules de<br />

transduction du signal couplées à des<br />

récepteurs (notamment, plusieurs petites<br />

protéines liant la guanosine triphosphate<br />

(GTP) situées sur la face interne de la membrane<br />

cellulaire, comme les différents<br />

membres de la famille RAS), les kinases<br />

(SRC, ABL, RAF1), les sous-unités régulatrices<br />

des kinases du cycle cellulaire (CCND1<br />

et CCNA), les phosphatases (CDC25B), les<br />

molécules anti-apoptotiques (BCL2) et les<br />

facteurs de transcription (MYC, MYB, FOS,<br />

JUN). La nomenclature peu pratique de ces<br />

gènes (encadré : Dénomination des gènes<br />

et des protéines, p. 102) s'inspire grandement<br />

de la manière dont ils ont été découverts<br />

et identifiés. Le gène SRC, par exemple,<br />

fut le premier oncogène identifié, en<br />

1976, comme étant une version modifiée<br />

d'un gène cellulaire incorporé dans le<br />

génome d'un rétrovirus aviaire à fort pouvoir<br />

transformant, le virus du sarcome de<br />

Rous. Le gène MYC fut aussi initialement<br />

identifié dans le génome d'un rétrovirus<br />

aviaire responsable de la leucémie<br />

promyélocytaire. Les gènes RAS furent<br />

d'abord identifiés comme des gènes<br />

activés capables d'induire la formation de<br />

A<br />

Fig. 3.16 Analyse du statut de l'oncogène ERBB2 par hybridation in situ en fluorescence (FISH) avec une<br />

sonde ERBB2 marquée à la rhodamine (rose). Dans les cellules de cancer du sein qui ne présentent pas d'amplification<br />

du gène, chaque noyau possède deux copies de ERBB2 (A). Dans les cellules tumorales présentant<br />

une amplification importante du gène, on observe de nombreux signaux dans chaque noyau (B).<br />

sarcomes du rat, et différents membres de<br />

la famille furent découverts dans différents<br />

rétrovirus murins, tels que le virus du<br />

sarcome de Harvey (HRAS) et le virus du<br />

sarcome de Kirsten (KRAS).<br />

Les oncogènes les plus couramment activés<br />

dans les cancers humains sont ERBB2 (dans<br />

les cancers du sein et des ovaires), les membres<br />

de la famille RAS (notamment KRAS<br />

dans le cancer du poumon, les cancers<br />

colorectaux et pancréatiques, et MYC dans<br />

une grande variété de tumeurs telles que les<br />

cancers du sein et de l'œsophage, ainsi que<br />

dans certaines formes de leucémie aiguë et<br />

chronique). Ces trois exemples fournissent<br />

une excellente illustration de la diversité des<br />

mécanismes d'activation des oncogènes et<br />

de leurs conséquences sur la croissance et<br />

la division cellulaires.<br />

ERBB2<br />

Dans le cas de ERBB2, l'activation oncogène<br />

est pratiquement toujours le résultat de<br />

l’amplification du gène normal [7] (fig. 3.16).<br />

A<br />

Ce gène se situe à l'intérieur d'une région du<br />

génome qui est amplifiée dans environ 27 %<br />

des cancers du sein avancés, conduisant à<br />

une augmentation spectaculaire de la densité<br />

de la molécule à la surface cellulaire.<br />

ERBB2 code pour une protéine transmembranaire<br />

ayant la structure d’un récepteur de<br />

la surface cellulaire, dont la partie intracellulaire<br />

a une activité tyrosine kinase. La surexpression<br />

de ERBB2 entraîne l’activation constitutive<br />

du signal de phosphorylation de la<br />

tyrosine favorisant la croissance. L'élucidation<br />

de ce mécanisme a conduit à la mise au point<br />

d'anticorps neutralisants et d'inhibiteurs chimiques<br />

spécifiques de l’activité tyrosine kinase<br />

pour bloquer l'action de ERBB2 dans un cadre<br />

thérapeutique.<br />

RAS<br />

Les gènes RAS se situent une étape en<br />

aval de ERBB2 dans la cascade de signalisation<br />

de la croissance. Les produits<br />

protéiques des gènes RAS sont de petites<br />

protéines ancrées au côté cytoplasmique<br />

Fig. 3.17 Dans les cultures cellulaires, l'activation d'un seul oncogène peut se traduire par une modification<br />

de la morphologie, de "normale" (A), à "transformée" (B), et ceci correspond souvent à une modification<br />

des propriétés de croissance. La transformation maligne semble requérir la coopération d'au<br />

moins trois gènes.<br />

B<br />

B<br />

98 Mécanismes du développement tumoral

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