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Les registres du cinéma et de l'audiovisuel - Gestion et Finances ...

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varia<br />

Le titre a droit à une protection, s’il présente un caractère original<br />

(art. L. 112-4 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la propriété intellectuelle), mais c<strong>et</strong>te<br />

protection ne dépend pas <strong>du</strong> dépôt <strong>du</strong> titre au RPCA.<br />

L’enregistrement <strong>de</strong>s actes<br />

La sécurisation <strong>de</strong>s financements est à l’origine <strong>de</strong> la publicité<br />

foncière, comme l’indique le terme même <strong>de</strong> « conservation <strong>de</strong>s<br />

hypothèques ».<br />

De la même façon, la création d’un registre <strong>du</strong> <strong>cinéma</strong> visait en<br />

priorité à donner une plus gran<strong>de</strong> sécurité aux banques intervenant<br />

dans la pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> la distribution <strong>cinéma</strong>tographique <strong>et</strong><br />

il n’est pas surprenant que le premier contrat inscrit en 1944 ait<br />

été un nantissement.<br />

Pour ce faire, la loi <strong>de</strong> 1944 a mis en place une publicité pour les<br />

contrats constituant la « chaîne <strong>de</strong>s droits » <strong>de</strong> l’œuvre immatriculée,<br />

que ces contrats précè<strong>de</strong>nt la pro<strong>du</strong>ction (cession <strong>de</strong><br />

droits d’auteur) ou qu’ils en découlent (cession <strong>de</strong> droits d’exploitation<br />

ou <strong>de</strong> garanties).<br />

Seuls les contrats ayant une inci<strong>de</strong>nce sur les droits corporels ou<br />

incorporels <strong>de</strong> l’œuvre sont ren<strong>du</strong>s publics : les autres contrats<br />

n’ont pas à être inscrits. Ainsi, les contrats <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s acteurs<br />

ou <strong>de</strong>s techniciens ne sont pas déposés, sauf bien enten<strong>du</strong> si<br />

ceux-ci bénéficient d’une participation aux rec<strong>et</strong>tes ou au bénéfice<br />

<strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong> l’œuvre.<br />

<strong>Les</strong> contrats qui ne doivent pas être inscrits ne peuvent pas l’être,<br />

même à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s parties.<br />

La loi prévoit également l’inscription <strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong> justice<br />

lorsqu’elles se rapportent à la chaîne <strong>de</strong>s droits, mais elle ne<br />

perm<strong>et</strong> pas celle <strong>de</strong>s actes unilatéraux comme les assignations<br />

ou <strong>de</strong>s notifications <strong>de</strong> mise en œuvre d’une clause résolutoire.<br />

L’inscription d’un acte doit être réalisée à la requête <strong>de</strong> la partie<br />

la plus diligente, mais l’article L. 123-1 ne fixe pas <strong>de</strong> délais pour<br />

c<strong>et</strong>te formalité <strong>et</strong> ne prévoit pas <strong>de</strong> sanction si elle n’est pas<br />

accomplie. Mais les contrats comportent souvent une clause<br />

m<strong>et</strong>tant le dépôt <strong>de</strong> l’acte au RPCA à la charge d’une <strong>de</strong>s parties,<br />

ce dépôt pouvant même être l’obj<strong>et</strong> d’une clause résolutoire.<br />

Pour assurer une plus gran<strong>de</strong> sécurité, on aurait pu concevoir <strong>de</strong><br />

ne perm<strong>et</strong>tre l’inscription d’un contrat que si la partie qui cè<strong>de</strong><br />

ses droits les tient d’un contrat qui a déjà été inscrit.<br />

Dans c<strong>et</strong>te hypothèse, les contrats n’auraient pu être inscrits que<br />

dans l’ordre <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong>s droits. Mais si un acte n’était pas<br />

inscrit, les actes qui en sont la conséquence n’auraient pas pu<br />

l’être.<br />

Pour éviter que <strong>de</strong>s inscriptions ne soient différées trop souvent<br />

<strong>et</strong> trop longtemps, c<strong>et</strong>te exigence, connue en publicité foncière<br />

sous le nom d’eff<strong>et</strong> relatif, n’a pas été r<strong>et</strong>enue ; à l’usage, c<strong>et</strong>te<br />

solution apparaît comme un point d’équilibre satisfaisant entre<br />

l’objectif <strong>de</strong> sécurité <strong>et</strong> les exigences <strong>de</strong> rapidité propres au secteur<br />

<strong>du</strong> <strong>cinéma</strong>.<br />

L’inscription d’un acte est faite par une partie à l’acte ; un tiers<br />

ne peut donc y procé<strong>de</strong>r, sauf s’il a été mandaté. <strong>Les</strong> requêtes<br />

d’inscriptions font donc l’obj<strong>et</strong> d’un contrôle pour s’assurer que<br />

le signataire a bien qualité pour agir.<br />

A côté <strong>de</strong>s actes rédigés spécifiquement dans le cadre <strong>de</strong> la<br />

pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s œuvres, on trouve d’autres<br />

actes qui entrent dans le champ <strong>de</strong> l’article L. 123-1, soit ils opèrent<br />

un transfert <strong>de</strong> droit (actes d’apport ou <strong>de</strong> fusion...), soit ils<br />

le constatent (déclaration <strong>de</strong> succession, testament...).<br />

Souvent, ces actes ne peuvent faire l’obj<strong>et</strong> d’une inscription, faute<br />

<strong>de</strong> faire référence aux œuvres qui appartiennent au patrimoine<br />

transféré ; l’article L. 123-3 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> perm<strong>et</strong>, <strong>de</strong>puis 2006, d’en<br />

assurer la publication, à la requête <strong>du</strong> bénéficiaire (entreprise<br />

absorbante, héritier) ; pour prévenir <strong>de</strong>s revendications abusives,<br />

342<br />

les publications ne portent que sur les œuvres pour lesquelles la<br />

partie cédante <strong>de</strong> l’acte publié disposait <strong>de</strong> droits sur l’œuvre<br />

aux termes d’un acte inscrit au RPCA.<br />

L’acte inscrit ou publié lui-même fait l’obj<strong>et</strong> d’un contrôle formel<br />

(signatures, date, paraphes) <strong>et</strong> l’on s’assure qu’il remplit les<br />

conditions pour être inscrit ou publié (nature <strong>de</strong> l’acte, référence<br />

à une œuvre déjà immatriculée).<br />

C<strong>et</strong> ensemble <strong>de</strong> vérifications ne constitue pas un frein aux inscriptions<br />

ou aux publications qui se déroulent <strong>de</strong> façon flui<strong>de</strong>.<br />

Un registre, <strong>de</strong>s <strong>registres</strong><br />

En 1944, la loi institue un registre public <strong>de</strong> la <strong>cinéma</strong>tographie,<br />

sans rendre obligatoire l’immatriculation <strong>de</strong>s œuvres ;<br />

toutefois, le lien est rapi<strong>de</strong>ment établi par le CNC, créé en<br />

1946, entre la délivrance <strong>du</strong> visa <strong>de</strong> censure <strong>et</strong> l’immatriculation<br />

au RPC.<br />

L’obligation <strong>de</strong> fait <strong>de</strong>vient une obligation <strong>de</strong> droit à la suite<br />

<strong>du</strong> décr<strong>et</strong> <strong>du</strong> 20 mai 1955, qui prévoit en même temps la<br />

possibilité pour un tiers <strong>de</strong> requérir en justice l’immatriculation<br />

d’un film à un pro<strong>du</strong>cteur défaillant.<br />

Bien que certaines immatriculations d’œuvres audiovisuelles<br />

non <strong>cinéma</strong>tographiques aient été réalisées dès les années<br />

1970, l’extension <strong>du</strong> registre public à l’audiovisuel ne sera<br />

consacrée qu’en 1985 (art. 54 <strong>de</strong> la loi <strong>du</strong> 3 juill<strong>et</strong> 1985).<br />

Le registre public <strong>du</strong> <strong>cinéma</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’audiovisuel était ainsi né,<br />

obligatoire pour les films <strong>de</strong> <strong>cinéma</strong>, mais facultatif pour les<br />

autres œuvres audiovisuelles.<br />

Le registre <strong>de</strong>s options a une origine bien plus récente puisqu’il<br />

a été créé par une ordonnance <strong>du</strong> 6 juin 2005 <strong>et</strong> mis en place<br />

à compter <strong>du</strong> 5 avril 2006 : il s’agit <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre à un pro<strong>du</strong>cteur<br />

d’immatriculer un proj<strong>et</strong> reposant sur l’adaptation d’une<br />

œuvre littéraire dès qu’il dispose d’une option sur le droit<br />

d’adaptation. Le registre <strong>de</strong>s options répond à <strong>de</strong>s difficultés<br />

<strong>de</strong> financement dans la phase <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction<br />

; il a un caractère facultatif. Lorsque l’option a été levée,<br />

le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong>vient une œuvre qui sera immatriculée au registre<br />

public.<br />

Le RPCA est l’expression la plus couramment utilisée pour désigner<br />

le registre public, voire même l’ensemble <strong>de</strong>s <strong>registres</strong>.<br />

<strong>Les</strong> œuvres immatriculées au RPCA<br />

Toutes les œuvres <strong>cinéma</strong>tographiques <strong>de</strong>stinées à une sortie<br />

en salles en France doivent être immatriculées au RPCA, qu’il<br />

s’agisse <strong>de</strong> courts ou <strong>de</strong> longs métrages <strong>et</strong> quelle que soit leur<br />

origine, française ou étrangère.<br />

C<strong>et</strong>te obligation s’étant appliquée, <strong>de</strong> fait <strong>de</strong>puis 1944, tous<br />

les films sortis en France <strong>de</strong>puis c<strong>et</strong>te époque ont été immatriculés<br />

au registre public ; mais <strong>de</strong> nombreux autres films,<br />

antérieurs ou d’origine étrangère, font aussi l’obj<strong>et</strong> d’une<br />

immatriculation pour perm<strong>et</strong>tre une exploitation en salles ou<br />

à l’occasion d’une restauration suivie d’une exploitation en<br />

vidéo ou à la télévision. De nombreux films <strong>de</strong>s années 1910,<br />

1920 ou 1930 sont aujourd’hui immatriculés au RPCA.<br />

Le tableau est différent pour les œuvres audiovisuelles : dans<br />

les faits, seules ont été immatriculées au RPCA les œuvres d’origine<br />

française qui en ont eu besoin pour bénéficier <strong>du</strong> soutien<br />

attribué par le CNC : les œuvres <strong>de</strong> fiction, d’animation ou<br />

documentaires dont la <strong>du</strong>rée est supérieure à une heure, ou,<br />

s’il s’agit <strong>de</strong> séries ou <strong>de</strong> collections, d’épiso<strong>de</strong>s d’une <strong>du</strong>rée<br />

supérieure à une <strong>de</strong>mi-heure.<br />

Sont également immatriculées au RPCA les œuvres audiovisuelles<br />

bénéficiant <strong>de</strong> l’apport d’une SOFICA.<br />

N o 5 - Mai 2011 -

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