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107 - Gestion et Finances Publiques La revue

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collectivités territorialesColloque sur la comptabilité des collectivités localesorganisé en septembre 2006 par la DGCPLe colloque qui a eu lieu le 21 septembre 2006 à Bercy (Centre de conférence Pierre-Mendès-France)sur la comptabilité des collectivités locales a rencontré un grand succès : plus de 500 participantsdont 40 % de participants extérieurs constitués d’élus <strong>et</strong> de fonctionnaires territoriaux. L’objectif ducolloque était de toucher les décideurs territoriaux au sens large <strong>et</strong> de les sensibiliser aux enjeuxde la qualité comptable. Il visait également à faire témoigner les élus <strong>et</strong> les fonctionnaires territoriaux,en tant qu’utilisateurs <strong>et</strong> praticiens de la comptabilité.<strong>La</strong> qualité comptable est un levier pour une gestion publique performante : fixer le tarif d’un servicepublic industriel <strong>et</strong> commercial, connaître la valeur de son patrimoine pour anticiper sur les charges derenouvellement, correctement évaluer les actifs remis à un délégataire de service public ou connaîtrele coût compl<strong>et</strong> des politiques publiques sont les différents usages de la comptabilité au service de lagestion publique.Le colloque a montré qu’il existe des marges de progrès dans la transparence financière. Même si notrepays bénéficie d’une situation de départ très favorable par l’existence du réseau des comptables publics(mise en ligne des comptes individuels sur intern<strong>et</strong> ; centralisation des comptes), la montée en puissancede l’intercommunalité, la diversité des modes de gestion, l’acte II de la décentralisation ont complexifiéla gestion locale <strong>et</strong> rendu plus que jamais nécessaire l’approche comparative. Le colloque a proposéles voies d’une transparence accrue : la consolidation comptable (l’expérience de la ville d’Orléans),l’approche par les risques pour intégrer les « satellites » <strong>et</strong> l’agrégation territorialisée des comptes pourmieux appréhender les enjeux du territoire.Le thème de la LOLF <strong>et</strong> des collectivités locales a également constitué l’un des fils rouges du colloque.Les interventions des participants ont montré que les principes de la LOLF sont d’ores <strong>et</strong> déjà largementappliqués dans les collectivités locales. Une « LOLF » pour les collectivités locales serait donc inopportune.En revanche, la démarche de performance doit être plus systématique <strong>et</strong> s’appuyer sur la mutualisationdes bonnes pratiques.Ce colloque a aussi permis de montrer comment la qualité comptable enrichit le partenariat ordonnateur-comptable.<strong>La</strong> qualité des comptes publics locaux est l’un des axes majeurs du contrat de performancedu Trésor Public 2006-2008. L’IASQCL (indicateur agrégé synthétique de qualité des compteslocaux) en est la traduction la plus concrète <strong>et</strong> s’approfondit par la mise en œuvre du programmed’amélioration de la qualité des comptes locaux. <strong>La</strong> finalité est de produire des comptes certifiables. Or,c<strong>et</strong>te fiabilité ne peut être obtenue que par une démarche partenariale intégrant l’ensemble des acteursde la chaîne, du service gestionnaire, à l’ordonnateur <strong>et</strong> au comptable, à l’instar de l’approche LOLFmise en œuvre au sein de l’Etat.TABLE RONDE Nº 1 :LA COMPTABILITÉ,SOCLE D’UNE GESTION PUBLIQUELOCALE PERFORMANTELe thème de la table ronde a permis d’illustrer l’apport de la comptabilitégénérale à la gestion publique locale. <strong>La</strong> qualité des comptes est unélément primordial de pilotage financier dès lors que l’ensemble descharges <strong>et</strong> des produits calculés sont pris en compte <strong>et</strong> correctementévalués. Les intervenants ont ainsi pu témoigner de la nécessité du socleconstitué par la comptabilité générale, avec l’appui de l’animateur, JacquesPaquier, rédacteur en chef adjoint à la Gaz<strong>et</strong>te des communes.Jean-Claude Frecon, sénateur-maire de Pouilly-les-Feurs <strong>et</strong> président dugroupe de travail sur les simplifications sur la M 14 a rappelé les objectifs dela M 14 mise en œuvre à partir du 1 er janvier 1997 <strong>et</strong> les raisons de sasimplification au 1 er janvier 2006, soit dix ans après sa généralisation. Sacaractéristique repose sur une comptabilité patrimoniale <strong>et</strong> l’articulationbudgétaro-comptable qui s’impose aux communes. <strong>La</strong> M 14 est ainsi latraduction de la « règle d’or » car elle oblige ainsi à dégager un autofinancementminimum obligatoire pour financer l’annuité en capital de la d<strong>et</strong>te.<strong>La</strong> simplification entrée en vigueur le 1 er janvier 2006 vise à améliorer surcertains points l’application de la M 14. Elle a reposé sur trois principes : lasimplification des procédures budgétaires <strong>et</strong> comptables (inscription dessubventions d’équipement en section d’investissement ; élargissement desprovisions ; traitement des intérêts courus non échus en charge à payer) ;la lisibilité des maqu<strong>et</strong>tes budgétaires (trois maqu<strong>et</strong>tes simplifiées pour tenircompte de la diversité communale) <strong>et</strong> la simplification des écritures complexes(opérations de cessions). Globalement, la M 14 simplifiée améliorela transparence financière <strong>et</strong> cherche à améliorer la qualité des compteslocaux.Alain <strong>La</strong>mbert, ancien ministre délégué au Budg<strong>et</strong> <strong>et</strong> à la Réforme budgétaire,sénateur de l’Orne, a fait un bilan d’étape de la mise en œuvrede la LOLF dans les services de l’Etat. Il s’est également interrogé sur ladéclinaison des principes de la LOLF aux collectivités locales. Il a ainsiindiqué que la dynamique créée dans l’Etat par la LOLF ne doit pas faireignorer que les collectivités locales appliquent d’ores <strong>et</strong> déjà les principesde la LOLF <strong>et</strong> sont loin d’être en r<strong>et</strong>ard. Il estime donc inopportune uneLOLF pour les collectivités locales : il s’agit de s’inspirer de ses principes.Il est en revanche nécessaire de mutualiser les expériences, de développerl’analyse comparative <strong>et</strong> d’intensifier la démarche de performance. Alain<strong>La</strong>mbert a illustré c<strong>et</strong>te nouvelle approche par l’exemple de la villed’Alençon.Eric Portal, vice-président de l’AFIGESE-CT <strong>et</strong> directeur général « finances »de la région Centre, a souligné les avantages du régime budgétaire <strong>et</strong>comptable actuel (image fidèle <strong>et</strong> patrimoniale des flux financiers, même<strong>107</strong>


collectivités territorialessi le bilan est rarement utilisé par l’ordonnateur ; souplesse des systèmesd’information qui facilitent les restitutions analytiques ; mise en œuvre dela pluriannualité, en particulier pour les dépenses d’investissement – techniqu<strong>et</strong>rès utilisée par les régions). Il a également souhaité un certainnombre d’améliorations, principalement en reconnaissant la liberté auxcollectivités locales sur la présentation fonctionnelle (vote par fonctions).Le vote par chaque collectivité de sa « maqu<strong>et</strong>te budgétaire » perm<strong>et</strong>traità chacune de s’inspirer des principes de la LOLF en adaptant ce modede gestion à ses propres besoins.Serge Hag<strong>et</strong>, DGA de la communauté urbaine de Bordeaux, chargé dupôle finances, a témoigné de la démarche de fiabilisation du patrimoinemise en œuvre par la CUB à l’occasion du proj<strong>et</strong> du tramway. <strong>La</strong> CUB amis en place un département de suivi comptable <strong>et</strong> financier des immobilisationspour constituer la valeur des immobilisations du tramway, qui areprésenté un investissement de 1,3 milliard d’euros.Joël Colon, maire-adjoint de Rueil-Malmaison, chargé du patrimoine, atémoigné de l’apport de la comptabilité patrimoniale dans un environnementsous contrainte budgétaire. <strong>La</strong> recherche de rec<strong>et</strong>tes supplémentairess’est donc notamment appuyée sur une gestion active du patrimoine<strong>et</strong> du foncier de la ville, <strong>et</strong> sur le recensement <strong>et</strong> la valorisation del’ensemble du patrimoine immobilier. Ce travail a permis d’aller au-delàdes prescriptions de la M 14 <strong>et</strong> d’expérimenter des méthodes innovantes,par exemple le suivi des immobilisations par « composants » (les duréesd’utilisation sont différentes selon la nature technique des élémentsd’immeubles) <strong>et</strong> la valorisation au coût de remplacement qui est plusproche de la réalité économique (lorsque la valeur historique fait défaut).Jean-Claude Frecon a conclu pour rappeler l’impérieuse nécessitéd’avancer sur la simplification des maqu<strong>et</strong>tes budgétaires de la M 14. Ilrappelle notamment la taille des communes : plus de 33 000 communesont moins de 3 500 habitants <strong>et</strong> la très grande majorité d’entre elles souhaitentdes maqu<strong>et</strong>tes simplifiées.THÈME Nº 2 :LA TRANSPARENCE FINANCIÈREAU SERVICE DE LA DÉMOCRATIECe thème animé par Joël Cossardeaux, sous-chef de la rubrique régionsau quotidien Les Echos, a porté sur le contrôle démocratique sur lesfinances locales : les comptes sont-ils suffisamment accessibles <strong>et</strong> lisibles ?Des progrès significatifs doivent-ils être réalisés en ce domaine pour satisfairel’exigence démocratique ?Michel Martin, maire-adjoint de la ville d’Orléans, chargé des finances aprésenté la démarche innovante de consolidation des comptes. Orléansest une ville de 113 000 habitants, qui appartient à la communautéd’agglomération d’Orléans-Val-de-Loire (275 000 habitants). <strong>La</strong> consolidationdu groupe communal est présentée à l’appui dans le cadre de laprésentation des comptes. C<strong>et</strong>te consolidation de nature comptables’appuie sur un périmètre communal de 27 « satellites » (dont l’OPAC dela ville, le CCAS, des associations subventionnées...). L’analyse des risquesperm<strong>et</strong> également d’enrichir la vision consolidée des comptes.Christian Descheemaeker, président de la chambre régionale descomptes (CRC) d’Ile-de-France, a estimé la fiabilité des comptes locaux« assez médiocre ». Ce constat a été présenté d’une manière synthétiquedans le rapport public de la Cour des comptes en février 2005. Il doit êtrenuancé car il ne tient pas compte des travaux en cours, notammentmenés par la DGCP <strong>et</strong> certaines collectivités locales. Les points faiblesportent sur les charges à payer, sur la valorisation du patrimoine <strong>et</strong> sur lesdurées d’amortissement, sur la sincérité des provisions <strong>et</strong> des opérationsimputées en compte d’attente non régularisées (comptes d’imputationprovisoire non soldés). Or, il est indispensable de disposer de comptesfiables pour satisfaire l’exigence de contrôle démocratique.Nicolas Painvin, directeur senior, secteur public de Fitch Ratings, n’a pasdécelé dans l’ensemble d’anomalies majeures sur la fiabilité des comptes.Les comptes sont aisément disponibles sur le site intern<strong>et</strong> du MINEFI <strong>et</strong> ledélai de production des comptes est également très bon par rapport à108d’autres pays. En Allemagne, par exemple, la comptabilité en partiedouble vient tout juste d’être introduite. Des progrès sont récemmenteffectués sur la consolidation des risques à partir d’une initiative du MINEFI.Il reste que des pistes d’amélioration doivent être recherchées dans le sensd’une plus grande transparence : présentation des comptes dans undocument unique ; cadrage prospectif pluriannuel sur les principaux agrégatsou postes de la collectivité (programmation pluriannuelle des investissementspar exemple) ; production d’analyses comparatives.Dominique Hoorens, directeur des études de Dexia Crédit local, intervientsur la question de l’analyse comparative <strong>et</strong> des opinions émises sur laqualité de la gestion publique locale. <strong>La</strong> transparence financière a progressédepuis l’entrée en vigueur de la M 14 mais l’analyse comparative,quantitative <strong>et</strong> qualitative est encore trop embryonnaire. <strong>La</strong> diversité desmodes de gestion, l’absence de référentiels sur les coûts <strong>et</strong> sur la qualitédes services publics constituent aujourd’hui la problématique majeure.THÈME Nº 3 :JUSQU’OÙ LA COMPTABILITÉ LOCALEDOIT-ELLE S’INTÉGRERDANS LA CONVERGENCEDES NORMES COMPTABLES ?Michel Bouvier, professeur de finances publiques à l’université Paris-I, directeurdu GERFIP <strong>et</strong> de la Revue française de finances publiques, a introduitla table ronde, en insistant sur la recherche de la cohérence entre lesnormes comptables. C<strong>et</strong>te cohérence concerne les entreprises commele secteur public. Pour les administrations publiques, la LOLF est une nouveautéqui s’applique à l’Etat <strong>et</strong> révolutionne la fonction comptable.Doit-on alors s’inspirer des normes internationales IPSAS <strong>et</strong> de la LOLF pourles transposer aux collectivités locales ? Jean-Christophe Moraud, sousdirecteurdes finances locales à la DGCL, souligne que l’effort de convergencedes normes comptables du secteur public local vers les normescomptables du secteur privé est permanent. <strong>La</strong> M 14 applique le plancomptable général (PCG) version 1999. L’harmonisation entre la comptabilitéprivée <strong>et</strong> la comptabilité publique a été affirmée plus récemmentavec le référentiel comptable de l’Etat élaboré par le comité des normesde comptabilité publique présidé par Michel Prada. C<strong>et</strong>te convergencerépond à une exigence démocratique : celle de l’article 15 de la Déclarationdes droits de l’homme <strong>et</strong> du citoyen. Néanmoins, la comptabilitédes collectivités locales doit conserver certaines spécificités <strong>et</strong> ne peuttotalement s’aligner sur celle des entreprises. Le budg<strong>et</strong> est d’abordl’expression de choix politiques ou macro-économiques. Les ratios classiquesd’analyse financière ou la notion de « profit » peuvent n’avoir quepeu de pertinences au regard de l’absence d’un « propriétaire » d’unecollectivité publique.Jean Arthuis, ancien ministrede l’Economie <strong>et</strong> des<strong>Finances</strong>, sénateur <strong>et</strong> présidentdu conseil général dela Mayenne, a insisté pour sapart sur la nécessité de laconvergence pour lescomptes des collectivitésterritoriales. Rien ne justifieune distinction entre les principescomptables de l’Etat<strong>et</strong> ceux des collectivités territoriales.Ces principes sontmis en œuvre au conseilgénéral de la Mayenne, quiest devenu un « laboratoire »de la LOLF depuis dix-huitmois. <strong>La</strong> prochaine étapedoit être celle de la certificationdes comptes des collectivitésterritoriales.Philippe <strong>La</strong>urent, maire de Sceaux <strong>et</strong> président de la commission desfinances de l’AMF, est revenu sur la fiabilité des comptes des collectivités


collectivités territorialeslocales. Il considère que les grands principes de qualité comptable sontglobalement respectés par les collectivités locales : rattachement descharges <strong>et</strong> des produits ; valorisation patrimoniale ; durées d’amortissement; sincérité des provisions. <strong>La</strong> diffusion de la démarche de performancene doit pas reposer sur des logiques uniformes mais résulter de lalibre initiative des élus <strong>et</strong> des collectivités locales : le cadre unique ne doitpas être imposé <strong>et</strong> il appartient aux élus locaux de gérer en toute liberté,dans le cadre du régime derègles <strong>et</strong> de contrôles quis’impose à eux, selon unedémarche pragmatique qui estla plus adaptée aux enjeux deleur collectivité.Nathalie Morin, chef du servicede la fonction comptable del’Etat (DGCP), a rappelé quel’Etat va appliquer avec la LOLFpour la première fois les principesde la comptabilité d’exercicedes entreprises <strong>et</strong> des collectivitéslocales. De ce point devue, la convergence est fortesur le référentiel comptable desentreprises. C<strong>et</strong>te « révolution »comptable vise à améliorer laperformance de la gestionpublique par la connaissancedes coûts <strong>et</strong> à éclairer la décision (faut-il louer ou occuper en domanial ?Comment optimiser la gestion des stocks ?). Elle s’appuie sur des dispositifspermanents de contrôle interne comptable, régulièrement évalués pardes audits internes <strong>et</strong> externes. Avec la LOLF, les comptes de l’Etat serontsoumis à la certification de la Cour des comptes. Toutefois, la convergencedes normes comptables ne peut être totale car l’Etat conserve des spécificitéspropres : la notion de résultat n’est pas pertinente compte tenudu rôle macro-économique de l’Etat ; son bilan n’intègre pas l’actif incorporelque constitue le droit de lever l’impôt. L’évaluation des engagementsde r<strong>et</strong>raite de l’Etat est un autre exemple : le référentiel comptablede l’Etat a fait le choix de les inscrire en hors bilan. Une évolution normativepourrait conduire à une inscription au passif.THÈME Nº 4 :UN PARTENARIAT RENFORCÉENTRE LES COLLECTIVITÉS LOCALESET LE TRÉSOR PUBLICPOUR OPTIMISER LA TENUE DES COMPTESBénédicte Boyer, rédactrice en chef du site intern<strong>et</strong> MINEFI Collectivitéslocales (www.colloc.minefi.gouv.fr), a rappelé que la qualité comptableest l’un des axes majeurs du contrat pluriannuel de performance (CPP)2006-2008 du Trésor Public. Elle a ainsi illustré l’enrichissement du partenariatentre le Trésor Public <strong>et</strong> les collectivités locales autour de trois questions: quels sont les besoins en qualité comptable des collectivitéslocales ? Quels sont les outils proposés par le Trésor Public pour améliorerla qualité comptable ? Comment la qualité comptable fait-elle évoluer laséparation ordonnateur-comptable ?Didier Tiberghien, trésorier principal de Saint-Omer, indique que les éluslocaux estiment encore trop souvent que la comptabilité est l’affaire duseul comptable, alors que la qualité comptable est l’affaire des deuxpartenaires. Les élus locaux manifestent surtout un intérêt sur la sincéritécomptable d’opérations complexes (lotissement ; transferts de patrimoinedans le cadre de l’intercommunalité ; valorisation patrimoniale lors deschangements de modes de gestion – externalisation ou remunicipalisation).Sans aller jusqu’à la signature d’une convention de services comptables<strong>et</strong> financiers réservés aux quelque 338 grandes collectivités locales(cf. infra), le partenariat doit êtreanimé par le même esprit desynergie entre l’ordonnateur <strong>et</strong>le comptable. Par ailleurs, la formalisationd’une conventionperm<strong>et</strong> de mobiliser l’encadrement<strong>et</strong> les agents sur les enjeuxde la qualité comptable.Olivier <strong>La</strong>ndel, délégué généralde l’Association des communautésurbaines de France(ACUF), rappelle qu’au-delàdes enjeux de qualité comptable,les directeurs financiersdes communautés urbainesattendent des réponses sur unemeilleure qualité de service surle conseil fiscal <strong>et</strong> des r<strong>et</strong>oursd’information réguliers sur lesdonnées comptables. S’agissantde la séparation ordonnateur-comptable, le rôle des différentsacteurs doit être revisité dans le cadre d’une plus grande efficacité, ainsique l’Etat a procédé dans le cadre de la LOLF.François Ruffier, directeur financier de la ville du Havre, a décrit l’enrichissementdu partenariat avec le Trésor Public qu’a constitué la conventionde service comptable <strong>et</strong> financier (CSCF), qui comporte des actions innovantes,des procédures de suivi <strong>et</strong> un dispositif d’évaluation. <strong>La</strong> ville duHavre a été la seconde ville, après la communauté urbaine d’Alençon, àsigner la CSCF. <strong>La</strong> CSCF a notamment permis de réaliser un audit sur laproduction du compte de gestion, qui a permis une accélération spectaculairedu délai de production. Le partenariat comptable a permis dedépasser la traditionnelle séparation ordonnateur-comptable. <strong>La</strong> séparationorganique actuelle se heurte néanmoins à quelques limites <strong>et</strong> d’autresmodèles d’organisation sont possibles.Pierre-Louis Mariel, trésorier-payeur général de Seine-<strong>et</strong>-Marne, a estiméégalement que la qualité comptable ne passionne pas les élus locaux carglobalement la comptabilité est correctement tenue. Une approchesélective par type de collectivité <strong>et</strong> par nature d’opération est plusadaptée à l’écoute des élus locaux. Du point de vue des outils, l’actiondu Trésor Public s’appuie sur l’indicateur agrégé synthétique de qualitédes comptes locaux (IASQCL) <strong>et</strong> sur un diagnostic de la qualité comptable: c<strong>et</strong>te étape perm<strong>et</strong> de formaliser un plan départemental d’améliorationde la qualité comptable. <strong>La</strong> qualité comptable sera bien sûr amélioréepar la nouvelle application HELIOS en cours de déploiement.L’appartenance du comptable du Trésor à un réseau hiérarchisé articulantle comptable de la collectivité locale, le trésorier-payeur général <strong>et</strong> laDirection générale de la Comptabilité publique (« eff<strong>et</strong>-réseau ») perm<strong>et</strong>des économies d’échelle sur les proj<strong>et</strong>s de modernisation (par exemple,la dématérialisation de la chaîne comptable <strong>et</strong> financière avec HELIOS),l’homogénéité des pratiques <strong>et</strong> des doctrines <strong>et</strong> la généralisation d’unepolitique forte de qualité comptable.109

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